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Ce sont les établissements qui vont présenter leurs démarches dans leurs réseaux Ils sont autonomes Et on arrive à beaucoup plus diffuser comme ça C'est une méthode d'interven-

tion qui fonctionne, on le fait dans d'autres milieux professionnels. Pour nous, ça fonc-

tionne bien. Et on a du matériel, des chartes, des documents sur ce qu'est la QVT et ce que

n'est pas le QVT. Avec ce club, l'idée c'est que les établissements soient ensuite autonomes

pour diffuser. (Intervenant Aract)

Le point de vue de cette Aract est que les démarches QVT ne doivent pas seulement s'inscrire dans un processus dit « QVT » : si la QVT est l'expression et l'action des salariés sur le contenu du travail, elle peut, elle doit s'inscrire dans l'ensemble du fonctionnement d'un établissement, et non seulement dans une commission ad hoc ou une expérimentation particulière. Il revient donc aux établissements, et no- tamment à leurs directions, de déployer cette approche dans leur organisation générale et leur stratégie de gouvernance. La QVT est le moyen et la première étape d'une transformation générique.

Ici, l'Aract aurait pour fonction de mettre en place ces clubs, il reviendrait ensuite à l'Ars de les soutenir et aux établissements de les animer.

Nous trouvons là, peut-être la possibilité d'une pérennisation de la démarche QVT par sa généralisation et son animation par les établissements eux-mêmes.

Notre analyse des différents clusters pose la question de l’existence de réelle dynamique territoriale. Il semble que chacun des acteurs (ARS et Aract) continue à œuvrer, mais de façon isolée de plus en plus, voire parfois dans des relations entre Aract et ARS qui se sont quelque peu tendues.

Dans plusieurs régions, encore en cours de cluster, le contact entre le chargé de mission Aract et son homologue à l’ARS n’existe plus, et ce, sans qu’aucune explication n’ait été donnée.

Évaluation des clusters sociaux qualité de vie au travail dans les établissements sanitaires et médico-sociaux I 55

5.7

Conclusion : la dynamique territoriale, un impensé ?

Pour reprendre la première question posée en introduction par l’évaluation sur la dynamique territo- riale, « En quoi la réalisation d’un cluster sur le territoire et l’animation d’un comité de pilotage régional vient nourrir des projets, des politiques et des pratiques au niveau régional ? », il semble que l’objectif de territorialisation de l’action et ses enjeux étaient en réalité peu appréhendés par les professionnels des Aract et des ARS et semblent ne pas avoir été travaillés collectivement dans ce sens, ce qui explique la relative faiblesse des dynamiques territoriales.

Il semble que cette inscription du cluster au niveau du territoire dans un souci de pérennisation de l’action n’ait pas été perçue par les acteurs des deux agences, qui ont davantage appréhendé l’appel à projet comme un dispositif à appliquer en référence à un projet national, HAS, DGOS et ANACT.

Par ailleurs, la temporalité du lancement de l’appel à projet a contraint les acteurs à mettre en place les premiers clusters rapidement, sans avoir le temps d’échanger sur l’objet concret de leur partenariat. Cela étant, la vague 2 des clusters, qui a pu être anticipé davantage d’un point de vue temporel, n’a pas donné lieu à ces temps d’échanges et de problématisation de l’action collective territoriale.

N’ayant pas perçu la dimension territoriale du projet cluster régional, le territoire n’a alors pas été l’objet de discussion entre les ARS et les Aract. Et ce, alors même qu’il est un périmètre légitime et incontour- nable pour les deux agences :

tant pour les ARS (avec le schéma régional de santé, la création des GHT, des pôles ou encore l’attractivité des établissements répartis sur le territoire)

que pour les Aract (organisées structurellement autour du territoire, en associations régionales). Le territoire est appréhendé dans le cadre des clusters par les deux agences non comme un espace d’expérimentation et de construction d’alliance avec un réseau d’acteurs pour ancrer les démarches qualité de vie au travail en son sein, mais davantage comme un espace de « diffusion » des clusters et de leurs objets.

Ainsi sur les 5 clusters régionaux étudiés, aucun n’a mis à l’ordre du jour du comité de pilotage le partage des besoins du territoire identifiés par les différents acteurs, ni le besoin de travailler avec d’autres ac- teurs du territoire sur ce sujet. Et si tous les clusters ont organisé un temps de bilan autour de la dyna- mique collective inter-établissements permise dans le cluster, rares sont les régions où un comité de pilotage régional a travaillé autour un bilan de cette dimension territoriale (en termes de problèmes ou d’enjeux territoriaux en évolution, d’acteurs à mobiliser, etc.).

Par ailleurs, et pour répondre à la deuxième question, « Comment les ARS ont été conduites à porter la

qualité de vie au travail en lien avec la qualité des soins et la performance ? », il semble que là aussi,

nous soyons face à un impensé. L’objectif d’équipement des ARS sur le sujet de la QVT devait permettre de développer et d’instituer des pratiques de qualité de vie au travail, en faisant des ARS, tutelles finan- cières des établissements, des accompagnants des établissements sur ces questions. Les entretiens avec les chargés de mission et leurs supérieurs hiérarchiques à l’ARS ne font pas état de cet objectif. Si le travail de problématisation n’a pas toujours été fait par les deux agences (ARS et Aract), cela n’a pas empêché d’autres partenaires de prendre ce rôle central de traducteur. Le cluster a pu permettre à certains acteurs partenaires de monter un projet sur la base de leurs besoins et d’expérimenter un projet qualité de vie au travail sur leur champ d’activité et de compétences, en intéressant ensuite les autres partenaires (ARS et Aract).

6. Les séances inter-établissements du cluster :

échanger, former et expérimenter

Les intervenants Aract, dans le cadre du Cluster QVT, disposaient de 5 à 6 séances « collectives », inter- établissements, regroupant les 7 ou 8 trinômes des établissements d'un Cluster. Ces séances, en fonc- tion des particularités de ces Clusters, pouvaient durer une demie ou une journée entière. Certains inter- venants des Aract ont pu choisir de répartir ces 5 journées collectives en 6 séances, certaines séances se déroulant sur une journée, d'autres sur une demi-journée.

Ces intervenants disposaient ensuite, entre ces séances collectives, de 3 séances dites « individuelles » avec les trinômes d'un établissement. Ces séances ont également pu être réparties, en fonction des clusters, sur une demie ou une journée entière.

La prescription faite aux intervenants des Aract est formulée en ces termes dans une convention Ars/Aract « Cluster QVT » :

La mission de l’Aract vise à outiller, accompagner méthodologiquement les établissements