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D s'agit d'une infraction intentionnelle: la loi réprime la violation inLenlion·

nelle d'un devoir de vigilance.

D. PARTIClPATrON

S'agissant d'un délit propre pur, l'auteur à titre principal doit être un i11mine11s, autremen( dit, il doit agir en sa qualité de personne occupée dans le secteur finan -cier. L'cxtraneus ne peut donc être ni auteur direct, ni coauteur, ni auteur médiat.

Un cxtraneus peut, en revanche, participer à l'infraction à titre de complice ou d'instigateur''°·

Le client qui incite.son banquier à ne pas faire les vérifications commandées par les circonstances répond donc d'instigation au sens de l'art. 24. Il ne saurait, en revanche, être accusé d'agir comme auteur médiat lorsqu'il trompe son banquier -qui pourtant fait les vérifications commandées par les circonstances -sur l'identité de l'ayant droit économique et l'utilise ainsi comme instrument dépourvu de vo-lonté délictueuse61 • La

conséquence en est

que le

client

qui induit

le

banquier

en

erreur et évite ainsi d'éveiller tout soupçon en lui est impunissable au titre de l'art. 305 ter61, alors que celui qui réussit à persuader son banquier de «fem1er l'œil » est punissable comme instigateur.

E. PEINE

L'infraction est passible de l'emprisonnement pour un an au plus, des arrêts ou de l'amentle.

"'Ant, RSJ 1990, p. 11!9.

•• Arzt. RSJ 1990, p. 190.

51 Selon les clrconstance.s, il peul, en revanche, se rendre coupable de faux dans les litres, s'il fournit des reoscignemenls inexacts sur le formulaire A ou R.

V. CONCOURS

a) Art. 305 bis el Î1!fractio11 préalable

Celui qui répond de l'infraction préalable ne saurait répondre de blanchissage lorsqu'il commet des actes qui sont propres à entraver la confiscation du produit de l'infraction principale: il s'agit là d'un acte d'auto-favorisatioo impunissable61.

b) Art. 305 bis et recel (art. 144)

Le concours entre ces deux dispositions est controversé: Stratemverth admet le concours parfait en soulignant, à juste titre, que ces deux dispositions protègent des intérêts juridiques différents, soit le patrimoine individuel en cc qui concerne l'art. 144 CP et l'administration de la justice en cc qui conceme le blancbissageOl.

Graber65 soutient le point de vue contraire, au motif qu'il y a spécialité de l'art.144.

c) Art. 305 bis et entrave à l'actio11 péttale (art. 305)

Selon l'opinion convaincante de Strate11wertft, la parenté étroite entre les deux dispositions empêche de les appliquer en concours idéal parfait: il faut examiner, dans chaque cas, quelle norme prévoit la peine la plus élevée et appliquer cette dcmière66• Le TF, suite à Grnber, admet le concours parfait67,

d) Art. 305 bis et art. 19 c/1. 1 al. 7 LStup L'art. 19 ch. 1 al. 7 LStup prime par spécialité68•

e) Art. 305 bis et art. 305 ter L'art. 305 bis est seul applicable .

., l)ans ce sens, déjà Bemasconi, Rappon explicatif, p. 43; Grabcr, Geldw;lscherei, p. 111.

'' S1rat~m1oertfl, Teilrcvisionen, § 4, ch. 25, p. 78.

61 Oeldw!ischerci, p. 177.

16 Strntc11111ertli, /oc. cir.

G1 RSJ 1993, p. 232; Grober. Oeldw~schcrcl, p. 178.

M ATF Magharian du 23 décembre 1992, sur recours en cassation, consid. 5 d); Stralcmvcrth, Tcilrcvlsionco, § 4, ch. 25. p. 78; <:omra: Grabu, 11rldwfischcrfi. p. 179.

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