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L’argentine est marquée depuis l’époque coloniale par une culture catholique très marquée. Ainsi l’église catholique est moteur, avec no- tamment deux organismes, CARITAS et la PASTORALE SOCIALE, sous la charge de l‘évêque, Jorge CASARETTO. L’église participe à de nom- breuses actions d’ordre social surtout envers les plus défavorisé, à Buenos Aires mais également dans toutes les petites villes du pays.

Dans les villas et asentamientos, les paroisses ont un rôle fédé-

rateur et réalisent des actions sociales reconnues par toute la population. Ainsi dans toutes les formes urbaines informelles, la paroisse possède un local à la disposition de tous les habitants. Il peut s’agir d’une chapelle, d’une maison récupérée par le diocèse, ou même d’un simple local dans un immeuble partagé avec des habitations. Le côté sacralisé du lieu de culte se perd, pour répondre à des objectifs qui sont plus sociaux que de recueillement.

La paroisse est évidement à l’origine des traditionnels cérémonies de culte qui sont réalisées avec une fréquence très importante, elle réalise les cours de catéchisme pour les enfants des villas, mais elle est également

à l’origine d’un certains nombre d’activité à l’intentions de la population. On trouve des ateliers de construction pour le développement de l’habitat dans la villa, des activités telles que la couture qui mettent à disposition

du matériel pour les habitants, ou encore des activités sportives et cultu- rels à l’attention des enfants. Enfin, la paroisse organise des moments d’échanges autour de sujet d’ordre beaucoup plus personnel, temps où les habitants viennent se confier, échanger et trouver du soutiens avec leur voisins.

La personnalité emblématique de l’investissement de l’église dans

les villas est le père Carlos Mugica. Il née à Buenos Aires en 1930 et ap-

partient au mouvement jésuite. Il est le fils de Adolfo Mugica, fondateur du partit conservateur et député argentin ainsi que de Carmen Echagüe, fille de propriétaires terriens fortunés. On voit donc l’origine sociale éle- vée de ce prêtre qui pourtant est le principal représentant du mouvement des prêtres ouvrier en Argentine. Il est très proche du péronisme, ainsi que le conseiller spirituel des Jeunesses Etudiante Catholiques (JEC), organisation d’où sortiront la majorité des représentants du mouvement

Montoneros que nous détaillerons plus tard. Il est également très proche

des mouvements guévaristes qui émergent en Argentine. Il est intéressant d’observer que la plus grande partie des idéologies de gauche qui ont pu naître en Argentine sont toujours restées très liée à l’église.

Carlos Mugica fut très investie dans la villa 31 notamment par

son orientation proche de la théologie de la libération et par définition

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du marxisme visant à défendre et à supporter les plus pauvre contre un capitalisme les rendant toujours plus pauvres. Concrètement ses actions furent la fondation de la paroisse du christ ouvrier dans la villa 31, première

paroisse constituée au sein d’une villa en Argentine. Il fut à l’origine de

nombreux mouvements habitants pour la revendication de leurs droits ou leur accès à la santé. Il fut également à l’origine de constructions collec- tives qui s’organisent pour développer l’espace public ou les constructions privées au sein des villas. Il était notamment acteurs de la construction du

comedor de Tapia détaillé précédemment.

La théologie de la libération devenant un mouvement socio-po- litique d’ampleur dans toute l’Amérique latine, il devint une personnalité critiquée par une partie des mouvements politiques en Argentine. Il fut assassiné en 1974 par l’un des leaders de la Triple A, mouvement anti-com- muniste proche des dictatures successivement au pouvoir. Carlos Mugica laisse une image très forte dans les villas de la capitale, il est le représen-

tant d’une lutte reconnue par toute une partie des habitants des villas.

On voit donc le rôle important de l’église, qui trouve dans ces mi- lieux un soutien important de la part d’une population qu’on peut carac- tériser comme en détresse sociale. Cette intervention auprès d’une telle population peut également être à la base de mouvement religieux plus intégristes laissant notamment place à des mouvements que l’on peut ca- ractériser comme sectaires.

Affichage urbain à la gloire de Carlos Mugica, photo du TLPS, 2011

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Le catéchisme.

Samedi pluvieux sur Buenos Aires, l’ensemble du groupe a décidé d’annuler sa venue dans l’asentamiento de Quilmes. Je ne suis pas au courant et je me rends donc seul dans le quartier. J’arrive pendant le cours de catéchisme destiné aux enfants et je reste donc avec Gabriela qui me propose un maté dulce. Nous commençons à parler du catéchisme. Elle m’explique l’organisation des cours dans le quartier et l’importance d’avoir accès au catéchisme pour les enfants qui vont à l’école publique ou qui simplement ne reçoivent pas d’enseignement. Sa fille arrive, et je lui demande pour- quoi elle ne suit pas le cour. La petite fille me répond, un peu timide, qu’elle a sa première communion et qu’elle n’est donc pas obligé de suivre les cours. Naturellement sa mère me de- mande :

« Comme toi, non ?».

Je répond que non je ne l’ai jamais passé. D’un air étonné, elle me demande si je fais partie de ceux qu’on appelle les athées. Je répond alors franchement que oui je ne suis pas croyant.

« Mais, tu es baptisé au moins ?» « Non je ne suis pas baptisé »

Mes parents étant non croyant eux aussi, je n’ai pas était baptisé. Je vois alors l’étonnement de la mère et de la fille, qui me regardent avec les yeux grands ouverts. Un petit blanc s’installe, on est tous les trois gênés…

« Mais comment tu vas faire quand tu voudras te marier ? » On comprend Gabriela et moi le choc culturel qui vient de se passer. Elle n’avait jamais envisagé que la religion puisse être absente à un tel point de la vie de quelqu’un. Nous chan- geons de sujet pour parler de nos projets actuellement en cour. Sur ce sujet là, nous nous retrouvons.