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4. DISCUSSION

4.3. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS

4.3.1. ÉDUCATION

L’éducation des patients est un des piliers de l’interrogatoire de notre étude. Celle- ci démontrant un manque de préparation des patients à leur mise sous insuline par leur médecin traitant. De plus, selon les patients, il y a un défaut d’information en début de leur maladie sur les éventuelles évolutions thérapeutiques qu’ils seront amenées à effectuer.

L’arsenal thérapeutique du diabète est vaste cependant uniquement les classes des Biguanides et des analogues du GLP-1 ont été cité lors des interrogatoires.

L’étude ne permet pas de déterminer pourquoi les autres classes n’ont pas été nommées.

L’instauration de l’insuline par le médecin traitant est souvent comprise par la plupart des patients qui ont été informés du défaut de fonction de leur pancréas et une augmentation de leur hémoglobine glyquée. À l’instar de l’ étude indienne qui établit un algorithme d’introduction de l’insuline en cabinet ambulatoire. [23]

Dans le cas des patients de notre étude cette instauration a souvent été suivie d’une hospitalisation en hôpital de jour de diabétologie ou en service conventionnel. L’étude TULIP corrobore les bonnes pratiques d’initiation de l’insuline selon les critères de l’HAS. [10]

L’information du changement de thérapeutique est effectuée en majorité lors de l’instauration du traitement provoquant une mauvaise acceptation de l’insuline par les patients car introduite trop « brutalement ».

Le suivi des patients de l’étude reste strict et régulier avec 4 consultations annuelles chez leur médecin traitant et une consultation annuelle chez leur diabétologue. Plusieurs études mettent en lumière l’importance d’une collaboration médecin traitant et spécialiste dans la prise en charge du patient diabétique. [11][12]

L’intérêt d’une seconde consultation annuelle chez le diabétologue a été évoqué à plusieurs reprises durant notre étude avec un intérêt pour l’hôpital de jour lors des changements de schémas thérapeutiques.

La pluridisciplinarité de l’hôpital de jour a été marquante pour certains patients de l’étude.

4.3.2.INTRODUCTION DE

L’INSULINOTHÉRAPIE

4.3.2.1. Difficultés d’acceptation

L’introduction non annoncée de l’insuline a un effet délétère sur l’acceptation de celle-ci par les patients avec des difficultés portant sur les aiguilles, les injections pluri-quotidiennes, la surveillance de la glycémie capillaire avant injection, la prise de repas à des heures strictes mais aussi les effets secondaires que sont la prise de poids souvent relatée par les femmes de l’étude et les hypoglycémies chez les personnes âgées notamment.

L’enquête diabasis affirme que la place des effets secondaires est importante dans l’acceptation du traitement antidiabétique.[13]

L’enquête menée en Tunisie sur les Connaissances des patients diabétiques de type 2 sur leur Maladie à Sousse (Tunisie) démontre un manque flagrant de connaissances chez les patients diabétiques sur leur maladie.[14]

Le niveau socio-culturel et le niveau d’instruction ont quant à eux un probable impact sur la compréhension et l’adhésion au traitement comme le montre l’étude de ScienceDirect[15] ainsi que sur le déni et la dépression face à la maladie. [25]

4.3.2.2. Croyances et représentations

L’impact socio-culturel de l’insuline a été évoqué avec un effet péjoratif sur l’insuline. Cette dernière est vu comme une « mise à mort » des patients ; notamment ceux ayant un âge avancé et venant du nord atlantique avec l’association à des croyances magico-religieuses pouvant être révoquées et guéries. Les patients précisent tout de même qu'ils n’ont jamais évoqué ces hypothèses avec leurs médecins.

La place de la culture magico-religieuse reste importante en Martinique. Les associations faites avec le passage à l’insuline sont considérables. Un mauvais sort a été jeté à un patient, ce qui a poussé les médecins à le mettre sous insuline.

Les ADO possèdent quant à eux une image moins péjorative aux yeux des patients. Le seul effet secondaire évoqué par les patients reste les troubles gastro intestinaux. Les autres seraient-ils non connus ou non assimilés aux ADO ? La question ne s’est pas posée durant l’étude.

Les antidiabétiques injectables non insuliniques tels que les analogues des GLP-1 ont été évoqué comme une étape intermédiaire entre le passage des ADO à l’insuline.

La mise sous insuline est vécue comme un traumatisme par les patients de l’étude qui estiment qu'ils n'ont pas été préparé à cela et qu'ils ne « s'y attendaient pas » avec une sensation de « punition » . Terme souvent revenu dans les résultats de

l’enquête. Alors que ceux qui ont été préparé l’associent à une suite logique de leur maladie due à l’insulinopénie.

Les patients non informés estiment qu'il s’agit de l’aboutissement d’une mauvaise observance thérapeutique et d’aggravation de la maladie. On peut se demander si les complications du diabète telles que notamment les amputations et la cécité ne sont pas associées à tort par les diabétiques de la Martinique à une complication de la mise sous insuline elle même.

Le vieillissement de la population entraîne une longévité de la durée du diabète avec une contre-indication à certains ADO entraînant la mise sous insuline d’une plus grande partie des patients diabétiques. Comme le relate le rapport des experts d’ALFEDIAM ainsi qu'une étude menée sur le diabète du sujet âgé, le vieillissement des populations entraîne une prise en charge adaptée aux contres indications des ADO et un traitement adapté à la gériatrie.[16][17]

L’hygiène alimentaire des patients est plus stricte selon eux depuis leur mise sous insuline avec une surveillance et une meilleure connaissance des familles et classes d’aliments.

4.3.2.3. Maintien de l’insulinothérapie

La perception de l’insuline reste inébranlable chez les patients qui admettent en grande majorité qu’elle est le meilleur traitement pour l’équilibre de leur diabète. Ce fait est contredit par l’article du diabetes metab synd [24]

On peut se demander si la préparation et l’information à la mise sous insuline font défaut auprès des patients de l’étude et ont une relation de cause à effet dans l’acceptation et le maintien de l’insuline. Effectivement, les patients regrettent leur mise sous insuline, l’associe à une évolution péjorative, se sentent punis mais arrivent tous à la même conclusion : c’est le meilleur traitement.

4.3.3.RECOURS AU SPÉCIALISTE

Les patients admettent que leur médecin leur ont donné des règles de vie mais qu'ils n’avaient « pas assez de temps » pour poser toutes les questions nécessaires afin d’avoir une meilleure connaissance des règles hygiéno-diététiques à adopter dans le cadre de leur maladie.

Le rôle de la diététicienne a été évoqué à plusieurs reprises lors de l’interrogatoire avec de nombreuses informations données lors de leur passage en hôpital de jour.

Tous les patients interrogés ont été mis sous insuline par leur médecin traitant avant d’être orienté vers le diabétologue. Ce travail en synergie permet un meilleur

suivi et une meilleure escalade thérapeutique pour les patients qui se sentent bien suivi.

L’étape du lien avec le diabétologue semble essentielle. Les patients ayant eu recours à l’hôpital de jour au décours de leur mise sous insuline acceptent mieux la mise sous insuline.

L’introduction en hôpital de l’insuline a eu un meilleur ressenti des patients qui ont selon eux des explications plus poussée avec une tolérance et une acceptation.

La place des infirmières d’éducation et des diététiciennes dans l’explication de la pathologie et les informations données aux patients a été mise en question dans l’étude. En effet, deux des patients admettent hors enregistrement que la plupart des informations qu'ils ont reçu leur ont été données par les infirmières et les diététiciennes durant des séances d’éducation lors de l’hôpital de jour. [18][30]

5. CONCLUSION

L'analyse des données de l’étude démontre que l’introduction de l’insuline est une étape capitale dans le diabète de type 2.

La préparation de celle ci par le médecin traitant à un impact direct sur l’acceptation du patient. Dans l’enquête réalisée, les patients qui ont été informés du passage futur à l’insuline avaient une meilleure acceptation que ceux non préparés qui admettent vouloir retourner aux ADO tout en réalisant que l’insuline équilibre mieux leur glycémie.

L’impact du facteur socio-culturel et des représentations locales de l’insuline propre à la culture ont un effet délétère sur l’observance du traitement par insuline une fois introduit. Souvent les patients font une association de l’insuline et du décès des patients en y faisant un lien de cause à effet associée à la mort dans la culture martiniquaise. Ce positionnement devient un frein à l’acceptation et leur complaisance à l’insulinothérapie. Le recours au spécialiste et à l’équipe d’éducation est demandé par le patient lui même. L’article parisien sur les conséquences de l’initiation de l’insuline retrouve une conclusion similaire aux résultats de notre enquête et qu'un recours précoce au spécialiste est nécessaire. [26] Reach.G.

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