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L'éducation préscolaire au Sénégal

1.1. L'éducation formelle au Sénégal

1.1.1. L'éducation préscolaire au Sénégal

Une des priorités du développement national est l'éveil, la protection de la Petite Enfance et l'éducation préscolaire. La Petite Enfance concerne les enfants âgés de 0 à 5 ans. La création d'un Ministère chargé de la Famille et de la Petite Enfance témoigne la volonté politique affichée par le gouvernement.

L'éducation préscolaire concerne les enfants âgés de 3 à 5 ans. Elle est constituée de trois niveaux: la petite, la moyenne et la grande section et se révèle importante pour le système éducatif car préparant les enfants à l'école au cours d’initiation (CI) à l’âge de 6 ans. Elle a longtemps été détenue par le privé. Mais ce n'est qu'à partir de 1971 que nous avons commencé à l'intégrer dans le formel. Il y avait en 1978 que 3 écoles dont deux à Dakar et un à Ziguinchor. Selon le rapport national sur la situation de l’éducation au Sénégal de 2009, entre 2007 et 2009, la part du privé dans le total des structures de prise en charge de la Petite Enfance est passée de 51,3 % à 47,9% ; soit une variation négative de -3,4 %. Cette tendance du privé s’est maintenue depuis 2000 et s’explique par le développement conjugué des

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structures communautaires et publiques qui sont passées de 48,6 % en 2007 à 52,1% en 2009. Aujourd'hui la tendance est totalement renversée concernant le nombre de structures que sont les cases communautaires, les cases des tout-petits, les garderies et les écoles maternelles. Ces établissements s'accroissent et sont concentrés essentiellement à Dakar, Ziguinchor et à Thiès (72%). En 2009 le milieu rural concentre 74,7%. En 2009, le milieu rural concentre 74,7% des cases communautaires, 72,4 % des cases des tout-petits, 30,6 % des garderies et 22,3 % des écoles maternelles. En zone urbaine, on note 77,7% des écoles maternelles, 69,4 % des garderies, 27,6% des cases des tout-petits et 25,3% des cases, communautaires. En conclusion, la couverture du réseau de la zone rurale reste dominée par les structures communautaires et les cases des tout-petits alors qu’en milieu urbain, les écoles maternelles et les garderies sont plus nombreuses. L’implantation du privé dans le rural est heurtée par l’accroissement des structures publiques dans cette zone, mais aussi par la situation socioéconomique plus difficile par rapport à la zone urbaine. Il se pose à alors des questions d’inégalités sociales.

Le tableau suivant relatif à l'évolution de la population préscolaire et les taux bruts et nets de scolarisation traduisant la volonté du gouvernement d'accorder une importance à la petite enfance.

Tableau 11 : Evolution des effectifs, des taux bruts et nets de scolarisation de 2000 à 2010

Années Effectifs préscolaire taux brut de scolarisation Taux nets prés

2000 25392 2,87 2,82 2001 31650 3,52 2,45 2002 28663 3,12 2,45 2003 29789 3,17 1,8 2004 54837 5,7 3,24 2005 78812 8,05 4,41 2006 94807 9,5 6,58 2007 99038 9,64 6,47 2008 114618 10,85 7,39 2009 126403 11,64 7,59 2010 146838 13,18 8,79 Source : ISU/UNESCO29.

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Nous notons qu'entre 2000 et 2010, le nombre total d'enfants accueillis a augmenté passant de 25 392 à 146 838. Cette augmentation résulte des efforts fournis dans la mise en œuvre du programme sectoriel de l'éducation pour la réalisation des objectifs de l'éducation pour tous (EPT). L'évolution de la population préscolaire est due aussi à la création de nouvelles structures. Celles-ci prenant en charges ces enfants, se sont accrues, variant de 1486 en 2007 à 1540 en 2008; soit un accroissement moyen annuel de 3,63%. En effet le réseau est composé en 2008 de garderies (32,5%), de cases communautaires (9,4%), de cases de Tout-petits (21,9%) et d'écoles maternelles (36,1%). Sur la période considérée, la part des filles dans la population préscolaire s'est accrue relativement variant de 48,68% à 49,07% contre celle des garçons (51,32% et 50,93%).

Nous avons aussi les taux bruts de scolarisation et les taux nets au préscolaire. Les taux sont des indicateurs les plus utilisés et les mieux connus du système éducatif. Il s'agit d'une mesure synthétique qui permet de connaître la capacité du système à accueillir tous les enfants en âge scolaire. Le taux de scolarité brut compare le nombre d'enfants scolarisés à un certain niveau d'étude avec le nombre d'enfants correspondant de la tranche d'âge pour laquelle ce niveau est prévu. L'objet du taux brut de scolarisation est de montrer le niveau général de participation à un niveau d'éducation et indique la capacité du système à inscrire les élèves d'un groupe d'âge particulier. Il peut aussi être utilisé conjointement avec le taux net de scolarisation pour mesurer l'importance des enfants ayant dépassé ou n'ayant pas encore atteint l'âge officiel d'entrée à l'école. Le taux de scolarisation net se distingue du taux brut en ne tenant compte que des enfants scolarisés du même groupe d'âge. La formule de calcul pour ces différents taux est en annexe.

Entre 2000 et 2010, les taux bruts de scolarisation ont connu globalement une évolution croissante. Sur tout le territoire national, le taux brut de préscolarisation est passé de 2,87% en 2000 à 13,8% en 2010. Le taux brut actuel est loin des objectifs d'un taux de 20% pour 2010. Le Sénégal est loin d'atteindre le premier objectif de l'éducation pour tous avant 2015. Il faut noter qu'aussi en termes de genre, le taux brut de préscolarisation des filles est supérieur à celui des garçons (9,4% contre 8,1%). Les taux nets ont tantôt augmenté (par exemple entre 2007 et 2010) et tantôt diminué (2000 à 2003).

L’objectif de développement de la protection et l’éducation préscolaire pour toutes les communautés est un objectif qui vise à offrir à l'enfant un cadre qui est plus rassurant et qui le protège. Sous les aspects de la santé, de la malnutrition et de la pauvreté, le développement et

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la protection de la petite enfance doivent être assurés afin de constituer des éléments clés pour atteindre les objectifs de l'éducation pour tous. L'amélioration de la condition de vie de la petite enfance doit commencer avant la naissance, dès le ventre de la mère et doit se poursuivre tout au long de leurs premières années d'existence. La malnutrition infantile, un système de santé défaillante et incapable d'assurer des soins pré et postnatals sont causes de la mortalité infantile. Cela constitue par conséquent un obstacle à l'apprentissage de l'enfant. C'est pourquoi ces maux doivent être éradiqués pour constituer les bases du développement et par là participer à la réalisation de l'objectif de l'éducation pour tous. Les bénéfices de l'éducation sont possibles si la naissance, le suivi sanitaire postnatal, la nutrition de l'enfant sont assurés. Si tous ces éléments sont réunis, cela pourrait constituer des fondements de la réussite scolaire future et de l'apprentissage durant toute la vie. L'enseignement préscolaire emmène les enfants à l'élémentaire.

1.1.2. L'enseignement élémentaire au Sénégal

L'enseignement élémentaire est d'une durée de six ans. Il se subdivise en cours d'initiation (CI), cours préparatoire (CP), cours élémentaire première année (CE1), cours élémentaire deuxième année (CE 2), cours moyen première année (CM 1) et cours moyen deuxième année (CM2). L'enseignement de la langue arabe est dispensé à titre facultatif pendant quatre ans. Il vise à faire acquérir aux enfants de 7 à 12 ans les connaissances de base : lecture, écriture, calcul, connaissance du milieu, savoirs utiles et compétences indispensables pour mieux vivre en communauté et préparer l'accès aux niveaux supérieurs.

Les élèves enfants de 7 ans sont recrutés en priorité. Cependant les plus jeunes (6 ans) sont admis en fonction des places disponibles, s'ils ont terminé le cycle préscolaire. Le Certificat de Fin d' Etudes Elémentaires (CFEE) est le diplôme qui sanctionne la fin réussie du cycle élémentaire. Le même examen sert depuis 1992 de sélection pour l'accès à l'enseignement moyen. L’évolution de la population cible (7 à 12 ans) est indiquée dans le tableau qui suit:

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Tableau 12: Evolution des effectifs de l’élémentaire, de la population globale (ptotale)

et des taux bruts et nets 2000 à 2011

Années Effectifs Ptotale Brut Netg Netf Nett

2000 1 568 041 9 505 862 70,63 63,21 55,87 60 2001 1 601 449 9 758 841 72,41 64,12 57,97 61 2002 1 636 219 10 023 194 73,16 - - -2003 1 672 847 10 297 956 76,94 68,53 63,39 66 2004 1 710 390 10 581 316 80,84 72,10 68,56 70 2005 1 747 261 10 871 908 82,65 73,46 70,94 72 2006 1 781 805 11 169 549 82,69 73,73 72,75 73 2007 1 818 539 11 474 661 86,45 74,26 74,58 74 2008 1 859 265 11 787 123 87,03 75,00 77,06 76 2009 1 903 995 12 106 865 86,79 74,19 77,33 76 2010 1 951 901 12 433 728 86,83 73,31 77,72 75 2011 2 001 963 12 767 556 Source: ISU/UNESCO (2010)30.

La lecture du tableau montre que la population primaire s'est accrue de façon régulière 2000 à 2011. L'enseignement élémentaire est considéré comme prioritaire dans la politique éducative du pays car il constitue une étape d'acquisition des compétences. La variation des ces effectifs est due principalement à l'augmentation de la proportion des filles et aux campagnes de sensibilisations et d'incitation pour la scolarisation des filles. Le système éducatif scolaire s'est accru durant les trois dernières années dépassant ainsi les prévisions qui avaient étaient faites par le gouvernement. L’augmentation de la population totale est aussi à la base de ces évolutions.

Le taux brut (Brut) de scolarisation élémentaire a augmenté régulièrement entre 2000 et 2010, à cause d’une plus grande prise en charge de la couverture du recensement scolaire. Nous remarquons que ce taux n'atteint pas encore 100%, reflétant l'incapacité de notre pays à scolariser la totalité de sa population en âge de fréquenter l'école. Si le pays avait dépassé l'objectif d'un taux de 100% ou plus, cela indiquerait que le pays est capable de scolariser la totalité de la population en âge de fréquenter le niveau élémentaire, mais n'indiquerait pas la

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population effective fréquentant l'école. Donc le taux de 100% est une condition qui n'est pas suffisante pour l'universalisation de l'enseignement mais nécessaire. Le taux brut de scolarisation peut englober des enfants n'ayant pas atteint encore l'âge, des redoublants et des enfants ayant dépassé l'âge. Nous pouvons constater à ce niveau et à ce rythme que l'objectif concernant l'offre de l'éducation à tous les enfants ne sera pas atteint.

De 2000 à 2006 les taux nets (netf) de scolarisation des filles sont inférieurs à ceux des garçons (netg). Cependant, la scolarisation des filles au niveau élémentaire est plus impressionnante que celle des garçons de 2007 à 2010. L'éducation des filles constitue, dans le cadre des objectifs de scolarisation universelle, une dimension essentielle pour renforcer la lutte pour la réduction des disparités. En même temps, cet aspect de la lutte contre la pauvreté apparaît comme un facteur de bonification du taux brut de scolarisation. Dans cette perspective, le Sénégal a connu dans un passé récent un vaste mouvement pour l'inscription massive des filles à l'école qui est à la base de l'amélioration significative du Taux Brut de Scolarisation des filles, surtout dans les zones peu favorables à la fréquentation scolaire des filles.

Le tableau suivant reprenant les données du PASEC (programme d’analyse des systèmes éducatifs) des pays ayant le français en partage) en deuxième et cinquième année réconforte cette idée.

Tableau 13: L’évolution des filles en milieu rural entre 1996 et 2007

Disciplines 1996 2007

Deuxième année 43,1 50,5

Cinquième année 41 48,8

Source: Evaluations PASEC 1996 et 2007.

Le pourcentage de filles en milieu rural s'est amélioré en passant de 43,1 en 1996 à 50,5 en 2007 en deuxième année. En cinquième année, nous notons pratiquement la même tendance. Le nombre d'élèves en milieu rural a augmenté passant de 41,3 en 1996 à 48,8 en 2007 (voir tableau suivant pour plus de visibilité).

Les chiffres concernant l'augmentation des filles et l'évolution croissante des élèves en milieu rural (59,1 % des élèves son issus du rural en 2007 contre 29,1 % en 1996), indiquent

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que le Sénégal est entrain de faire des efforts pour réaliser les objectifs de l'éducation pour tous (réductions des disparités entre filles et garçons et entre zones rurales et urbaines).

Le tableau suivant traduit la position du Sénégal par rapport aux pays de l’Afrique subsaharienne concernant les taux nets de scolarisation.

Tableau 14: Comparaison des taux nets de scolarisations au niveau primaire entre quelques pays de l’Afrique de subsaharienne

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Bénin - - - 84 86 86 87 - 89 94 Burkina Faso 34 35 35 37 39 43 46 52 58- 60- 58 Côte d’Ivoire 56 60 61 58 61 Tchad 55 56 60 62 - - - -Guinée 47 50 58 62 66 68 71 73 73 75 77 Guinée-Bissau 51 - - - 74 Ghana 64 59 61 64 59 66 66 72 78 77 -Mali - - 50 50 50 54 56 58 - 61 62 Mauritanie 61 65 66 67 74 73 76 77 74 73 74 Niger 27 31 34 38 42 42 43 45 49 54 57 Sénégal 60 61 - 66 70 72 73 74 76 76 75 Togo 87 88 88 89 89 90 90 92 92 - -Source : ISU/UNESCO31.

Le Sénégal fait partie des pays qui présentent de meilleurs taux nets de scolarisation. En effet, ce sont les pays comme la Mauritanie, le Ghana, le Bénin et le Togo qui occupe la première place.

Les effectifs de l’élémentaire sont accueillis dans un réseau scolaire dynamique d'écoles dont le nombre est passé de 4751 en 2000 à 7705 établissements en 2008. Le graphique suivant vient appuyer nos propos.

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Figure 1: Evolution du nombre d'écoles de l’élémentaire (nee) de 2000 à 2008 4 5 0 0 5 0 0 0 5 5 0 0 6 0 0 0 6 5 0 0 7 0 0 0 n e e 2000 2002 2004 2006 2008 year

Source : DAGE du Sénégal.

Pour l’éducation primaire, nous constatons des évolutions croissantes des effectifs et des écoles entre 2000 et 2008. Les tendances croissantes s’expliquent par un certain nombre de réformes mis en place pour participer à la réalisation des objectifs de l'éducation pour tous. Ainsi beaucoup d’élèves ont été recrutés au niveau primaire et beaucoup d’école ont été construites aussi. De même, depuis 1993, des écoles de formation des instituteurs (EFI) remplacent les écoles normales existantes. Ces écoles sont destinées à accueillir des volontaires de l'éducation recrutés sur la base d'un BFEM, au minimum. Ces volontaires sont constitués par des volontaires en langue française destinés à l'élémentaire, des volontaires en langue arabe et des volontaires en langue française dont la destination est les écoles préscolaires et les cases des Tout-petits. C'est depuis 1995 que le pays a adopté ce système de recrutement des volontaires pour réduire les difficultés (déficits budgétaires) et pour accompagner les objectifs de scolarisation pour tous. Ce système de volontariat est mis en

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place dans le cadre du programme d’ajustement structurel, par les Institutions internationales (Fonds Monétaire Internationale et Banque Mondiale) pour réduire les dépenses publiques et faire face aux difficultés économiques du pays. Les enseignants recrutés bénéficiés d’un taux de salaire inférieur et d’une durée de formation plus courte que les enseignants titulaires. Cette politique de recrutement s’est accompagnée d’une offre plus importante de l’éducation. Cependant, sur le plan de la qualité de l’enseignement, la politique de recrutement des vacataires a présenté des résultats mitigés en se référant à l’étude d’Alioune DIOP (2011)32. En effet, selon les conclusions de l’auteur, en deuxième année (CP), les enseignants titulaires sont plus efficaces dans la transmission des connaissances aux élèves par rapport aux maîtres contractuels (volontaires capitalisant deux années d’expérience). Par contre, la qualité de l’apprentissage est plus performante pour ces derniers en cinquième année que leurs collègues titulaires. Quant aux volontaires de l'éducation (moins de deux années d’enseignement), « ils ne se démarquent pas significativement des titulaires dans les deux niveaux d'études considérés », DIOP (2011).

1.1.3. L'enseignement moyen au Sénégal

La durée du cycle de cet enseignement est de 4 ans; de la sixième à la troisième. Il est dispensé dans les collèges d'enseignement moyen (CEM) C'est un prolongement de l'enseignement élémentaire. Le taux de transition CM2/ 6è est de 36.1% en 1999/2000 pour le privé et le public. Le diplôme sanctionné par cet enseignement est le brevet de fin d'études moyennes (BFEM). La tranche d'âge constituée par cet enseignement est comprise entre 13 et 16 ans. Le niveau d'enseignement moyen est celui qui suit le cycle précédent. Son réseau d'établissements s'est densifié avec globalement une progression de 455 collèges pour 551 en 2003 et 1006 en 2008. L'évolution positive est due à une augmentation des collèges de proximité mises en place dans le cadre du PDEF. La zone rurale a bénéficié le plus à cette augmentation concernant les établissements publics par rapport à la zone urbaine caractérisée par un accroissement des écoles privées. L'enseignement moyen est caractérisé par une demande potentielle croissante comme l'indique la figure ci-dessous entre 2000 et 2008 avec un taux d'accroissement moyen annuel de 2,1%.

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