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1 Le projet

1.3 Description générale

1.3.2 Exploitation du terminal

1.3.2.4 S ÉCURITÉ

La sûreté concerne les mesures de protection contre des actes illicites pouvant affecter le fonctionnement sécuritaire du terminal. Tel que mentionné dans le rapport TERMPOL, la gestion de la sûreté d’un terminal maritime et des méthaniers en eau canadienne relève de Transports Canada qui applique la Loi sur la sûreté du transport maritime et le Règlement sur la sûreté du transport maritime. En vertu de cette réglementation, un méthanier et un terminal maritime doivent posséder un plan de sûreté approuvé. Ce plan est élaboré en tenant compte des éléments vulnérables, identifiés lors de l’évaluation des opérations et des installations. Ces plans mettent en place des moyens pour diminuer les risques et pour contrer les menaces. Ces moyens sont ajustés en fonction du niveau de menace qui est établi et évalué de façon continue par les autorités canadiennes. Ces dernières ont avisé le comité TERMPOL que rien n’indique qu’il y a lieu de prendre des mesures exceptionnelles pour les méthaniers car elles estiment que les moyens prévus et mis en place en vertu de la réglementation sont suffisants pour contrer ces actes (TERMPOL, 2006).

1.3.2.4.2 Norme CSA Z-276.01

L’initiateur prévoit mettre en place un ensemble de mesures visant à prévenir et contenir les possibles accidents du terminal méthanier. La conception et la construction des terminaux méthaniers au Canada sont régies notamment par le Code national du bâtiment du Canada et la norme CSA Z-276-01. Ces normes fournissent des directives en vue de réduire les risques d’accident et limiter l'impact d’un accident hors de la propriété des installations.

La norme CSA Z-276-01 est une norme nationale produite par l’Association canadienne de normalisation qui s'applique à la conception, la localisation, la construction, l'exploitation et l'entretien des installations, quel que soit leur emplacement, qui servent à la liquéfaction du gaz naturel, au stockage, à la regazéification, au transvasement, à la manutention et au transport par camions-citernes du gaz naturel liquéfié ainsi qu'à la formation appropriée des employés concernés. Cette norme exige notamment une distance minimale à maintenir entre, d’une part, les réservoirs et les équipements de GNL et, d’autre part, la limite de la propriété ou des zones avec un usage particulier. Cette distance est obtenue à partir d’une analyse de scénarios critiques définis dans la norme qui prend en compte un incendie majeur.

L'événement normalement considéré pour l'établissement de la zone de radiation thermique est un incendie dans la zone de confinement secondaire. Dans le cas des réservoirs à confinement intégral, le confinement secondaire est assuré par la paroi extérieure des réservoirs en béton.

L’initiateur a calculé les radiations thermiques d’un incendie en surface dans un réservoir plein

avec le modèle informatique LNGFIRE III. Ce logiciel a permis de déterminer les limites thermiques en fonction des niveaux de chaleur prescrits par la norme.

Tableau 1 : Limites thermiques calculées par l’initiateur en fonction des niveaux de chaleur prescrits par la norme Z-276

Radiation thermique L’initiateur a également analysé la zone d’exclusion en utilisant la norme américaine NFPA 59A

(2005). Cette norme indique que la zone d’exclusion de dispersion gazeuse doit être calculée en fonction du débit d'une source supplémentaire de fuite pendant dix minutes. Le pire scénario relatif à cette norme équivaut à la rupture complète et instantanée d'une ligne de déchargement provoquant un déversement à un débit de 12 000 m3/h qui s'accumule dans le réservoir de retenue de 15 m sur 15 m sur 9 m de profondeur. Les résultats de l'analyse sont indiqués au tableau suivant :

Tableau 2 : Zone de dispersion des vapeurs (tiré de Énergie Cacouna, 2007) Concentration Distance du bord de la nappe (m)

5 % (LII) 211

2,5 % (1/2 LII) 346

Les résultats de ces deux analyses effectuées par l’initiateur indiquent des marges de recul réglementaires confinées à la limite de propriété du site, à l’exception d’un empiétement de quelques mètres à l'est des installations sur le haut de la falaise, sur le terrain appartenant à Environnement Canada et dédié à la conservation.

Les distances utilisées dans la norme CSA Z276-01 concernent la limite de propriété, les bâtiments voisins du terminal et tout lieu utilisé pour des rassemblements publics de 50 personnes ou plus. Pour le présent projet, les zones de radiation thermique de 9,5 kW/m2 et de 5 kW/m2dépassent de façon marginale la limite de propriété du site, notamment dans la zone de la falaise, mais n’affectent en aucun cas les bâtiments voisins. L’initiateur du projet constate que cette zone ne peut pas raisonnablement être considérée comme un lieu où 50 personnes ou plus peuvent se rassembler puisqu’elle est localisée au sommet d’une falaise, dans un secteur voué à la conservation faunique et à plusieurs centaines de mètres du réseau des sentiers aménagés ou prévus par Environnement Canada. Ce ministère a d’ailleurs confirmé lors de l’audience publique que ce secteur est dédié à la conservation et aucun sentier n’y est prévu (Environnement Canada, 2006).

Les travaux d’ingénierie préliminaire réalisés à l’automne 2006 ont conduit à des ajustements de la localisation des réservoirs et à la modification du bassin de rétention des GNL en positionnant trois bassins de rétention de plus petite dimension plutôt qu’un seul. L’initiateur mentionne que ces modifications restent conformes à la norme CSA Z-276-01 et ont pour effet de déplacer le

périmètre de sécurité d’une cinquantaine de mètres vers l’est, ce qui n’est pas significatif quant à la conclusion sur le niveau de risque découlant du projet. Les zones d’exclusion de dispersion gazeuse ont également été recalculées et restent sensiblement les mêmes.

Par ailleurs, il a été demandé à l’initiateur de calculer l’isocontour d’une radiation thermique de 3 kW/m² et de le tracer sur la carte du projet. Selon les calculs effectués par l’initiateur, cet isocontour se localiserait à 387 m du centre des réservoirs. Ainsi, celui-ci reste à une grande distance des quais et des entrepôts du port, des terrains résidentiels et de tout lieu de rassemblement (Énergie Cacouna, 2007j).

1.3.2.4.3 Système de surveillance et équipement de sécurité

L’initiateur prévoit doter le terminal d'un système dédié de surveillance des incendies, des gaz combustibles et des déversements à basse température selon les exigences de la norme CSA Z-276-01. Les détecteurs de présence de gaz, les détecteurs infrarouges de présence de flammes et les détecteurs de basse température seront installés aux endroits stratégiques.

Plusieurs systèmes sont également prévus pour surveiller le déchargement et le stockage du GNL. Il s’agit du système de protection contre la surpression des réservoirs de stockage en situation anormale, du système de protection contre la pression négative des réservoirs de stockage, du système de protection contre les débordements et du système de protection contre les tonneaux.

L’initiateur prévoit munir le terminal d’un système de confinement des déversements éventuels de GNL provenant des conduites et des équipements en conformité avec les normes. Une série de goulottes de récupération des déversements sera installée sous les conduites de GNL et autour des équipements de GNL connexes. L'équipement renfermant du GNL sera entouré de bordures en béton incurvées, permettant le déversement du GNL dans les goulottes de récupération. Ces goulottes se déverseront par gravité dans un des trois réservoirs de retenue de GNL, où le GNL pourra s'accumuler dans une zone isolée du personnel et de l'équipement en exploitation.

L’initiateur s’est engagé à définir le dimensionnement des réservoirs de retenue en conformité aux exigences de la norme CSA Z-276.01.

En cas de détection de problème, le système de protection est conçu pour prendre une mesure corrective visant à arrêter les installations et à isoler le problème. La fermeture des vannes s’avère être une façon typique de couper l'alimentation en combustible d'un incendie où le débit de GNL alimente une fuite. L’initiateur compte intégrer ces mesures de sécurité dans le système d'arrêt d'urgence afin de limiter la gravité des incendies et d'autres risques potentiels.

Le système de protection contre les incendies sera conçu conformément aux exigences de la norme CSA Z276, de même qu'à celles du Code national du bâtiment du Canada. Il comprendra plusieurs systèmes indépendants qui utiliseront de l'eau, de la mousse ou des agents chimiques.

La source d'eau pour ces systèmes sera le fleuve Saint-Laurent.

Figure 6 : Périmètre de sécurité établi en application de la norme CSA-Z-276.01 (tirée de Énergie Cacouna, 2007a)

Les bras de déchargement de GNL raccordés au navire seront munis d’un dispositif de déconnexion en cas d'urgence (DDCU). Ce dispositif est constitué d'une vanne qui assure la protection des équipements de raccordement du méthanier et des bras de déchargement en isolant et séparant automatiquement le GNL se trouvant à bord du méthanier et en isolant simultanément la tuyauterie de GNL sur la jetée, empêchant ainsi le retour de gaz. Le dispositif est automatiquement actionné si les bras de chargement sont soumis à des contraintes dépassant leur capacité de mouvement, en raison de mouvements imprévus du méthanier causés par des vagues d'une ampleur inhabituelle, les vents, la marée ou autres événements.

L’initiateur du projet reconnaît dans son étude d’impact que la qualité de l’exécution du terminal est un élément essentiel de la sécurité et de la réussite de son projet. Afin d’assurer cette qualité, il s’est engagé à élaborer et mettre en oeuvre un système d’assurance et de contrôle de la qualité comprenant un processus d’inspections et d’essais exhaustifs.