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ÉCONOMIQUES AVEC L'ASEAN

C. UNE NÉCESSAIRE ÉVOLUTION DES RELATIONS

intégrés aux échanges internationaux mais qui ne renoncent pas volontiers à la protection de leurs marchés .

Une évolution , certes progressive, vers l'intégration des plus développés de ces pays aux règles de droit commun du GATT est inéluctable et correspond à leur intérêt à long terme .

3 . Un soutien plus actif aux investissements

directs

La Commission des Communautés a affirmé en octobre 1987 la nécessité de favoriser les investissements des

entreprises européennes. Elle a pris notamment deux initiatives encourageantes : la création des "Joint investments comittees " et la mise en place de la "facilité Cheysson ".

a) La création des "Joint investments comittees "

(JIC) a été décidée lors de la réunion C.E.E.-ASEAN d'octobre 1986 , afin de favoriser l'investissement européen dans la région de

l'ASEAN .

Ces comités, mis en place dans chacun des pays, ont pour tâche d'identifier les obstacles monétaires , juridiques , fiscaux ou administratifs aux investissements européens . Composés d' une manière informelle , ils rassemblent à la fois des représentants des administrations concernées , du secteur public , des entreprises privées et des banques .

Ces comités ont déjà fourni des informations intéressantes mais ils font apparaître , notamment du côté ASEAN, une représentation prépondérante du secteur public au détriment des entreprises privées .

Surtout, ils ne peuvent, en l'état actuel , véritablement jouer un rôle de conseil auprès des entreprises .

b) Mécanisme original et encore expérimental : la

"facilité Cheysson " vise à encourager le financement d'opérations conjointes , de "joint venture " entre entreprises européennes et entreprises des pays de l'ASEAN , notamment les P.M.I.

En application d'un accord signé par la C.E.E. et des partenaires financiers européens et asiatiques, la Communauté gère un fonds d'investissement qui permet d'aider au financement des études d'identification et de faisabilité jusqu' à 250 000 ÉCU par

projet et de financer des participations en capital ou en quasi-fonds propres à hauteur de 500 000 ÉCU par projet.

Les projets doivent être localisés dans l'un des pays de l'ASEAN et comporter l' engagement de l' un des partenaires financiers signataires de l'accord avec la CEE , à hauteur du concours

demandé à la Communauté .

Cette procédure s' est vu attribuer pour les trois prochaines années une enveloppe globale de 30 millions d'ÉCU. 10 millions d'ÉCU sont inscrits au budget de 1989 et répartis comme suit : 4,5 millions pour l'Asie , 3,5 pour l'Amérique latine et 2 pour les pays méditerranéens ; 13 millions d'ÉCU sont d'ores et déjà prévus pour 1990 .

En France , cet accord a été signé entre la CEE et Sofinasia ce qui habilite cet établissement à instruire les dossiers et à les présenter auprès de la Communauté en vue d'obtenir ses

différents concours financiers.

Cette procédure est intéressante car, pour la première fois, elle institue un mécanisme d'aide à l'investissement direct et à la participation en capital . Il est trop tôt pour porter un jugement sur son application mais le nombre de dossiers déposés confirme qu'elle répond à un véritable besoin .

Ces initiatives prises par la Communauté sont intéressantes . Mais force est de constater qu'elles multiplient les procédures et les "guichets" qui s'ajoutent aux mesures prises par les Etats membres . Sans rechercher l' uniformisation , impossible et probablement peu souhaitable, il serait en revanche indispensable de

coordonner les efforts .

Trop souvent, en effet, c'est encore la rivalité et non la coopération qui caractérise l'attitude des différents partenaires européens en Asie, pour le plus grand profit de nos concurrents japonais ou américains.

Enfin , la présence économique européenne en Asie ne peut être le résultat que d' une volonté délibérée et déterminée de la

Communauté .

Or, la nouvelle Commission semble avoir quelques difficultés à définir une stratégie claire à l'égard de cette partie du monde . Ce n'est malheureusement pas simplement un hasard si , lors de sa constitution au début de 1989 , un commissaire, M. Manuel Marin , a obtenir, comme attribution , la coopération et Te développement, un autre commissaire, M. Abel Matutes la politique méditerranéenne , le dialogue nord-sud et l'Amérique latine, alors

que l'Asie était oubliée .

V. UNE PRÉSENCE FRANÇAISE TROP SOUVENT

MARGINALE

A. LA FRANCE TROP SOUVENT ABSENTE

En ce qui concerne les relations commerciales , la France occupe le huitième rang avec 2,3 % des parts de marché en Thaïlande, le douzième rang avec 1,6 % des parts de marché en Malaisie , le douzième rang avec 2 % des parts de marché en Indonésie et le dix-neuvième rang avec 3 % des parts de marché en Indonésie.

La France arrive ainsi loin derrière le Japon et les Etats-Unis mais aussi derrière ses principaux partenaires européens .

Mais la situation est plus grave encore en matière

d'investissement.

Avec 0,9 % des investissements étrangers en Thaïlande , 0,9 % en Malaisie , moins de 1 % à Singapour et environ 1 % en Indonésie, la France est pratiquement absente de ces pays, même si , ici et là , des réalisations prestigieuses mais ponctuelles peuvent susciter quelques illusions. Elle arrive non seulement derrière la République Fédérale d'Allemagne et le Royaume Uni , mais aussi , de plus en plus souvent, derrière les Pays Bas et l'Italie.

Encore cette présence ténue repose- t- elle essentiellement sur les financements publics que représentent les protocoles financiers et sur les grands contrats qui ont ainsi pu être obtenus . Or cette politique de grands contrats semble de moins en moins adaptée aux exigences de ces pays.

B. DES INSTRUMENTS DE COOPÉRATION