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éco les maternelles Brest

Dans le document L'Educateur n°7-8 - année 1964-1965 (Page 31-38)

Juin 1964

Madeleine PORQUET Inspectrice des Ecoles Maternelles

(Brest N. ·Fini stère)

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Madame l'Inspectrice Générale Bandet tirant les conclusions du Congrès dont le thème était« Les fêtes de l'enfance», a pu dire que ce Congrès «Fête

d'ave-nir l> fut marqué par « une rencontre

d'efforts vers l'expression libre de l'en-fant, la création spontanée de ses œuvres l> et dégageant la méthode de travail qui doit être la nôtre :

<<Il faut partir de l'enfant, l'observer, savoir ce qu'il est capable de donner, ce vers quoi il se tourne, l'aider en le menant vers la sublimation de son œuvre ; suivre la vie dont on ne sait jamais comment elle se déroule; partir des données vécues, incorporées à la totalité de l'existence enfantine, de tout ce qui sera expression, gestuelle, orale, plastique, graphique; passer de la spontanéité ·à la prise de conscience de ce qu'il veut faire, à la maîtrise, à l'harmonie, du chaos à l'ordre, de soi-même aux autres >>.

Cette méthode appliquée à la prépara-tion des fêtes enfantines exige que la fête soit : « une création et non un dressa-ge» ; «que sa préparation soit empirique : ce sont les expériences qui portent )) ; que

«les thèmes de la fête soient trouvés dans la vie enfantine elle-même, dans ses jeux, dans l'expression spontanée de sa joie, qui est le véritable départ de la fête>>. Cette méthode de travail est celle que nous nous sommes efforcées de suivre pour la préparation de la partie dépar-tementale du Congrès (exposition et fête enfantine) : c'est celle-là même qui inspire toute la pédagogie Freinet.

Et notre plus grande joie, en recevant tant de témoignages de reconnaissance des congressistes a été de trouver parmi les plus chaleureux ceux des camarades de l'École Modeme présentes au Congrès. Une camarade du groupe de Bordeaux nous écrit:

«]'aimerais vous dire mon sincère et profond merci pour ce Congrès de Brest.

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Il m'apporta dans son infinie richesse une impression de plénitude, de joie et de simplicité merveilleuses, Wl nouvel espoir en l'homme dans ce qu'il a de meilleur votre travail oriente notre préparation du prochain Congrès)), exposition départementale qui toutes deux furent le résultat d'un travail de longue équili-brante et rayonnante.

Les thèmes de la fête et de l'exposition décou-vertes de chaque jour, d'accueillir leurs observations, de leur donner les moyens pratiques et techniques de s'exprimer de toutes les façons possibles, pat· le classes, peuvent naître tout naturelle-ment des œuvres collectives telle cette grande tapisserie, œuvre de 50 classes des écoles maternelles de Brest, qui occupait tout le fond de la salle d'expo-sition et qui portait le même titre que offrandes. Les travaux individuels de création enfantine (dessins, peintures, céramiques, objets fabriqués par les Chan-sons enfantines, improvisations travail-lées dans une classe de 5 à 6 ans,

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accompagnées de dessins, peintures les illustrant ainsi que de très belles du cirque. (dessins, peintures, tapisse-ries, modelages, découpages, collages, marionnettes). Réalisation collective, in-téressant toutes les écoles maternelles de Quimper même lorsqu'il s'agit de travaux individuels, ceux-ci étant nés lors de l'approfondissement du thème apporté dans les classes par les enfants eux-mêmes. Les textes d'enfants qui accompagnaient les dessins, les tapis-series, les modelages ont fait sentir aux congressistes combien les éduca-trices ont su respecter la forme même de la sensibilité enfantine, le hesoin de sécurité et tout à la fois celui de grandit·, d'imiter les adultes admirés, de s'assurer de ses forces naissantes.

Notre fête qui a ému profondément toutes les congressistes, fut, elle aussi, une offrande de la libre expression enfantine; expression gestuelle : les jeux des enfants de sept écoles maternelles de Quimper, interprétant le cirque, tour à tour gymnastes, poneys et écuyères, funambules, fauves, illusion-nistes, acrobates, chevaux-jupons et utilisant pour ce faire les ballons, les

- Expression chantée : des improvisa-tions enfantines travaillées en commun dans une classe d'enfants de 5 à 6 ans: grandes sections des écoles maternelles de Brest à mesure que se développaient les thèmes de la mer, des oiseaux, du printemps et du soleil donnèrent nais-sance à quatre jeux au cours desquels les enfants devenus oiseaux, allégresse de printemps, rayons de soleil, vague bondissante offrirent à leur maman-éducatrice (jouant avec eux sur la scène), coquillages, fleurs, rayons, oi-seaux et leur bonheur de danser libre-ment sur ces musiques de Moz;art, Vivaldi, Corelli, Purcell, Cimarosa, si bien accordées à leur joie de vivre.

Madame Bandet, commentant cette fête en soulignait ainsi le caractère symbolique : u je me disais en voyant la magnifique fête des enfants de Brest : Qu'est-ce qui est important dan_s. cette représentation le mot a un sens tct, car c'est une. nouvelle présentation des trou-vailles et des découvertes de l'enfant, par définition désincarnées.

Mais il y a d'autres vérités qui touchent davantage notre être, qui nous émeuvent profondément. C'est peut-être celles

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l'école maternelle faire comprendre aux autres : le symbole, qui est le geste, qui est ce qui est directe-ment sensible, mais qui ne s'exprime

Extérieur, représentation, peut-être mê-me approche sans aller jusqu'au bout nous faire retrouver. Elle n'ira jusque-là que si nous avons su trouver à travers obtenir, à cet épanouissement de l'enfant.>>

Les conférences

!;engourdissement que pourrait e ntraî-ner la soumission aux règles de plus sans s'opposer, le caractère essentiel

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des loisirs étant non pas une rupture de la vie quotidienne mais '' un retour aux sources premières dè l'affectivité >>.

Pom l'enfant, par contre, la fête est l'état normal, la forme de vie naturelle et la source de son bonheur.

«Il fait à lravers elle l'expérience joyeuse de lui-même et des autres.

Ainsi la fête est partie importante de l'éducation, fonction propre du dé ve-loppement enfantin>>, à condition tou-tefois de cc sauvegarder les créations enfantines, de choisir dans les

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vailles enfantines le thème de la fête », de faire que << toute la vie scolaire amène les enfants à t'êver et à inventer >>.

La part de l'éducatrice sera alors

«d'enrichir l'élan de l'enfant». Ainsi, la fête se construira par un constant

va-et-vient entre l'apport des enfants

et la part de la maîtresse.

- Deux conférences, l'une de Madame Sarazanas, inspectrice des écoles mate r-nelles de la Seine, l'autre de Mlle Petit, inspectrice des écoles maternelles du Calvados, ont apporté aux cong

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sis tes sur les deux thèmes : cc Les marionnettes et les fêtes enfantines n, et

cc Des jeux spontanés à la culture du mo1wement n de précieux conseils et des relations d'expériences particulière-ment riches et intéressantes:

Madame Sarazanas étudie les données et dégage les exigences de l'utilisation des marionnettes par les enfants en recommandant aux éducatrices mater-nelles de cc vivre la vie de la certaines prises de position >> considère que cc ce Congrès nous oriente vers un nouvel avenir>>, Posant le problème de la libération de l'expression enfantine, elle étudie le jeu spontané de l'enfant aux prises avec des objets qui sollicitent son activité corporelle, les réactions du jeune enfant parmi les objets qui l' en-tourent, ses tâtonnements, ses expé-riences et les ajustements neuro-mus-culaires qu'elles provoquent, enfin quelle peut être la part de l'adulte dans l'organisation du milieu, l'équipement du terrain de jeux et surtout l' encou-ragement apporté par le regard, le sourire, l'accueil fait aux libres expé-riences enfantines, l'apport musical qui soutient et élargit le mouvement spon à ses possibilités et lui permettant d'aller vers une expression plus amplifiée >>.

- Madame Bandet, en organisant la partie conférence du Congrès, avait désiré élargir la culture des institutrices

en présentant des expériences

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mes de théâtre contemporains, et d'ani-mateurs de collectivités.

- Monsieur Nazet, Inspecteur général de la Jeunesse et des Sports, Directeur du Centre éducatif de Marly-le-Roi, apporte le témoignage d'une longue expérience d'animation des collectivités par les ac ti vi tés d'expression et de création. Sa causerie, nounie d'anec-todes puisées dans une longue expé une étroite participation acteurs-public.

- Enfin, Monsieur jacquemont, Direc-teur du Studio des Champs-Eiysées à Paris apporta, au cours d'une confé-rence particulièrement brillante sur l'art dramatique le témoignage lucide et sincère de l'homme de métier qui se réjouit u du double mouvement qui porte depuis quelques temps le théâtre vers l'enseignement et l'enseignement vers le théâtre, de la recherche parallèle en-fantines des spectacles pour enfants

<< Qu'est -ce que le théâtre?>> se demande

M. Jacquemont.<< Tout y semble contra-dictoire; c'est à la fois l'attente d'un secret d'une certaine sagesse et ce secret' se manifeste dans l'exhibition, dans l'impudeur, se livre sans réserves.

C'est à la fois une poursuite de la

no 7·0 l'harmonie c'est l'analogie des contrai-res, l'analogie des semblables ... c'est correspondance exacte entre tous ces éléments naît le contact juste, le vrai qui nécessitent une perpétuelle adap-tation. Et Monsieur Jacquemont pour -tion, interprétation, rencontre avec le public, nous vivons véritablement avec lui la création de la pièce, cette difficile élaboration qui suppose d'abord de la part du metteur en scène 11 une atti-tude, un point de vue devant une œuvre, qui doit correspondre à celui de l'auteur,

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mais aussi retrouver les comédiens et les spectateurs >>.

Puis le conférencier évoque le travail dans une harmonie et qui reste toujours dans une vérité, vérité théâtrale mais Herbinière-Lebert qui présenta les acti -vités de I'OMEP et l'allocution de expositions prouve la culture indis-pensable à mettre au service de l'en -fance et permet ~e n'avoir aucune inquiétude quant à l'avenir de l'école maternelle n.

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La participation nationale des diffé-rents départements français était im-portante et très variée : tous les types de fêtes étaient évoqués, fêtes familiales, collectives, intimes, traditionnelles, lo-cales et tant dans les travaux et docu-mentation de l'exposition nationale que dans les montages audio-visuels qui furent fort bien présentés à l'Univer-sité grâce à la compétence des

techni-cien~ de l'UFOLEIS finistérien.

Notre seul regret, au cours de ces riches et heureuses journées fut l'ab -sence de Madame l'Inspectrice Générale Sourgen qui dirigea la préparation du Congrès et nous témoigna tant de compréhension bienveillante et qui fut malheureusement rappelée à Paris la veille du Congrès par un deuil cruel.

MADELEINE PoRQUET

Jruptcuict de1 l?coles maternelles

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