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1. CHAPITRE 1 - ÉTAT DE LA QUESTION

1.2. É TUDES DIACHRONIQUES

L’origine des verbes copules ser et estar ne fait pas l’unanimité chez les différents auteurs qui ont étudié cette question. La question se complique d’autant plus que certaines formes ont fusionné, d’autres sont devenues défectives et ont complété leur paradigme en empruntant des formes à d’autres verbes, de sorte que retracer l’origine verbale devient une tâche opaque.

1.2.1. Jean Bouzet (1953) : « Orígenes del empleo de estar ».

Cet auteur consacre un essai de syntaxe historique aux origines de l’emploi de estar en castillan5. Il explique que ce qui distingue le phénomène de estar en castillan des autres dialectes romans est le verbe supplétif qui a été employé pour compléter le paradigme du verbe copule en latin, esse. En castillan le verbe supplétif était sedere et non stare, comme dans d’autres dialectes dont le français ou le gascon (1953 : 37). Les verbes esse et sedere ont fusionné plus tard. Pour l’auteur, il est impossible d’expliquer l’évolution de estar de manière isolée, car ce verbe fait partie d’un système, ce qui veut dire qu’il est en interdépendance avec d’autres formes. Il faut donc l’étudier en connexion avec d’autres verbes qui ont évolué parallèlement et qui ont ainsi limité leur propre emploi (1953 : 38). Les verbes en question sont les verbes de position, que Bouzet appelle de estación, qui ont peu à peu effacé leur signification directe, i.e. de position, pouvant être employés tout simplement pour indiquer la présence d’un objet dans un endroit et devenant peu à peu des auxiliaires ou des semi-auxiliaires. Cette valeur se rapproche de celle du verbe esse mais en lui ajoutant une valeur de durée, de sorte que l’attribut se voit ainsi limité dans le temps. Les verbes en question sont les suivants : estar < stare (position débout), seer < sedere (position assise), yazer < iacere (position couchée), ficar < ficticare (position sur le sol)6. Parmi ces verbes, yazer est le seul à avoir conservé sa valeur originale jusqu’à présent.

Un autre champ sémantique qui s’est créé à partir de la valeur de durée est celui des verbes restar, remanir, quedar qui sont analogues au verbe français ‘rester’. Fincar étend son

5 Nous distinguons le terme « castillan » de celui d’ « espagnol » en utilisant ce dernier pour parler de la langue commune à l’Espagne et à l’Amérique hispanique. Nous parlons de « castillan » pour nous référer au dialecte roman qui était parlé dans la région de Castille avant l’unification de l’Espagne, et enfin d’espagnol

« péninsulaire ou européen » quand nous n'entrons pas dans les détails des régionalismes dans l'Ancien Monde.

6 Bouzet traduit les verbes en allemand où l’on trouve des termes équivalents : estar-stehen, seer-sitzen, yazer-legen, ficar-stecken (1953 : 39).

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domaine pour exprimer l’idée de la persistance dans la continuité de l’état ou de la situation malgré un obstacle pour sa réalisation. Parallèlement il peut aussi présenter un état ou une situation comme le stade final d’un processus ou d’une série de processus (1953 : 42). Seer et estar peuvent être employés parfois comme équivalents de ‘rester’. Mais à partir du XIIIe siècle ces emplois sont considérés comme des incursions dans un domaine qui n’est pas le leur, car leur domaine propre se spécialise peu à peu. Bouzet propose une série de verbes employés avant le XIIIe siècle qui expriment l’idée de durée où ser aurait le degré zéro et fincar aurait le degré le plus élevé en ce qui concerne le trait de durabilité :

Ser // estar, seer, remanir, restar, quedar, fincar [ 0 --- + durable]

Figure 1

À partir du XIIIe siècle, la limite se déplace en laissant estar et seer en contact avec ser, et laisse remanir, restar, quedar et fincar dans l’autre extrême, en formant ainsi deux groupes de verbes dont les valeurs s’opposent entre elles. Peu à peu il y aura une valeur de durée dans le processus de l’action, puis dans la situation des objets et finalement dans la notion d’état et de résultat de l’action. C’est ainsi qu’il y a une répartition des domaines et c’est à ce moment précis que se dessine pour notre auteur la véritable histoire de estar et qui peut très bien être décrite comme une sorte de conquêtes successives sur le terrain qui était réservé exclusivement à ser auparavant. Autrement dit, estar subit –encore– depuis le XIIIe siècle une extension vers le territoire de ser en élargissant les contextes dans lesquels il peut apparaître.

Cette situation peut se représenter schématiquement, comme le montrent les figures ci-dessous (García-Márkina, 2009 : 39, 49).

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Figure 2

Figure 3

Dans la figure 2, nous avons la situation en espagnol médiéval jusqu’au XVe siècle, où l’on voit que les possibilités combinatoires de estar avec adjectifs et les adjectifs participiaux sont plus réduites et qu’il y a une confluence avec ser, tandis que dans la figure 3, en espagnol moderne (à partir du XVIIe siècle), chaque copule a ses propres possibilités combinatoires, tout en ayant une importante intersection où les deux copules co-occurrent. L’on voit bien aussi qu’estar a étendu ses emplois. La figure 4 ci-dessous montre la situation actuelle, où estar continue à élargir ses emplois, en « envahissant » le terrain de ser, en coexistant avec cette dernière forme. Ce sera justement cette situation qui fera l’objet de cette thèse.

SER

Pp adj

ESTAR

SER ESTAR

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Figure 4

1.2.2. Rafael Lapesa (2000) : Estudios de morfosintaxis histórica del español.

Une autre étude fondamentale est celle de Rafael Lapesa. Il consacre dans son ouvrage Estudios de morfosintaxis histórica del español (2000) une sous-partie au « problème de ser et estar ». A propos de la formation des deux verbes, il dit que le verbe latin esser était le résultat d’une fusion de deux verbes différents: esse et sedēre, chacun avec son propre paradigme. D’après Joan Corominas, l’auteur du grand dictionnaire étymologique de l’espagnol, l’infinitif esse-sum présente une anomalie dans son évolution, du fait que la désinence infinitive -se est unie directement à la racine lexicale, sans voyelle intermédiaire. A partir de ce dernier verbe, esse, un autre infinitif analogique a été construit: essĕre. C’est celui-ci qui a donné essere en italien, estre en français et ésser en catalan. En espagnol, essĕre a évolué différemment : le ‘e’ bref de la terminaison -ĕre s’est allongé en -ēre, c’est à dire le verbe est devenu essēre, qui a perdu la dernière voyelle et est devenu esser, d’où probablement est issue la forme moderne ser.

Comme nous l’avons dit plus haut, la signification de sedēre était ‘être assis’, face au verbe stare, qui pour sa part signifiait ‘être debout’. Ce sont tous deux des verbes de position à côté de iacēre ‘être étendu’. L’espagnol médiéval utilisait ces verbes avec cette signification : seer (évolution donc de la forme sedēre) ‘être assis’ ou ‘s’assoir’ et estar ‘être debout’, yazer ‘être étendu’. Les deux premiers verbes ont subi une abstraction de leurs significations primitives,

SER ESTAR

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avec plus d’emplois et des capacités combinatoires. En ce qui concerne l’évolution de la forme seer, tous les auteurs ne sont pas d’accord, comme nous verrons un peu plus loin.

Ensuite, Lapesa parle des alternances entre ser (évolution donc de esse > essĕre > essēre >

esser > ser) et estar en espagnol médiéval, en divisant les cas de figure en quatre: la situation spatiale, l’attribution, les verbes de mouvement/d’état et la voix passive. Pour la situation spatiale, l’auteur utilise comme corpus la plus importante chanson de geste du Moyen Âge espagnol, El Poema del mio Cid (XIIe siècle) et distingue trois significations possibles :

‘situation locale permanente’, ‘résider’ et ‘être présent’. Ce qui veut dire qu’il y a eu une abstraction de la signification des deux verbes. Pour la situation locale permanente, il trouve huit occurrences de ser et une seule de estar. Avec la signification de ‘résider’, il trouve quelques exemples avec ser mais estar est employé de façon dominante. Avec la signification de ‘se trouver quelque part à un moment donné’, il trouve des alternances entre les deux verbes, avec une dominance progressive d’estar. Pour cet emploi qui sert à exprimer la localisation spatiale estar s’imposera finalement au XVIIe siècle. L’auteur a trouvé aussi des vacillations entre les deux verbes en constructions périphrastiques de gérondif.

(1) Vasallos de mio Çid sediense sonrrisando ‘les vassaux de mon Cid étaient en train de sourire’ (Poema del mio Cid, v. 2532 in Lapesa, 2000 : 791) vs Estaua los catando ‘il était en train de les regarder’ (ibid. v. 2).

Dans les constructions attributives, Lapesa affirme que la différence dans la conscience de l’hispanophone était déjà claire au XVIe siècle. Mais l’évolution n’a pas suivi une ligne droite ; dans certains cas, là où le locuteur médiéval utilisait ser le locuteur moderne emploie estar ou le contraire. Par ailleurs, l’évolution de ces deux formes dans les constructions attributives ne s’est pas arrêtée au XVIe siècle. Ce phénomène est observable diachroniquement ainsi que synchroniquement. L’étude diachronique sort des limites que nous imposons à cette thèse. Nous verrons par la suite de façon plus détaillée la question synchronique ainsi que les auteurs qui parlent d’un changement linguistique en cours, mais le fait qu’il y ait des variations diatopiques entre l’Espagne et l’espagnol américain et au sein même de l’Amérique Hispanique, constitue une preuve que l’évolution de ser et estar ne s’est pas arrêtée au XVIe siècle puisque l’hispanisation des Amériques s’est faite justement durant le XVIe siècle7.

7 La chute des civilisations les plus importantes de l’Amérique Précolombienne a été d’abord celle de l’empire aztèque en 1521 et celle de l’empire inca en 1533.

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Avant de parler de ser et estar comme auxiliaires dans la construction de la voix passive, rappelons d’abord la notion de voix. Lapesa la définit comme la formulation grammaticale de la relation dans laquelle se trouvent le référent du sujet et le processus exprimé par le verbe (2000 : 798). C’est dans la voix médio-passive que la voix passive trouve son origine. La voix médio-passive se caractérise par le fait que le sujet a un certain degré de participation dans l’action mais aussi qu’il est affecté par elle. Le sujet n’est pas agent, il est

« expérienceur », si l’on emprunte le terme à la sémantique lexicale concernant les rôles sémantiques. Le passage de la voix médio-passive à la voix passive se fait à partir de l’idée de cause pour en arriver à celle d’agent. Tel est le cas de arbor movetur, littéralement ‘arbre se meut’ et qui se transforme en arbor movetur vento ‘l’arbre est mû par le vent’. Les verbes

« déponents8 » trouvent leur origine dans la voix médio-passive, tels que letor ‘me alegro’

(‘je me réjouis’), vescor ‘me alimento’ (‘je me nourris’), nitor ‘me apego’ (‘je m’attache’). Ce sont des verbes dont le sujet subit un processus intérieur quelconque (2000 : 799).

Reichenkron, dans son étude sur la diathèse, a établi quatre voix dans les langues romanes:

l’active, la passive, la réfléchie et la statique (in Lapesa, 2000 : 800). La voix passive espagnole est syntagmatique et non morphologique car il n’y existe pas, à l’opposé du latin, une flexion verbale propre à la passive, comme en amor ‘je suis aimé’. Lapesa dit que la forme passive en espagnol coïncide avec l’expression attributive, la différence étant que la place de l’attribut est occupée par un participe passé et non par un adjectif. Lapesa ne mentionne pas le problème qui concerne les adjectifs participiaux comme tels, mais il présente un cas limite sur l’interprétation d’une même forme syntagmatique comme passive ou attributive, et cela parce qu’un grand nombre d’adjectifs ont la forme d’un participe passé, et en dérivent. Il cite un exemple d’Alarcos Llorach, une figure très importante dans la linguistique hispanique : la edición fue reducida ‘l’édition (d’un livre) fut réduite’. Dans son interprétation passive, l’édition aurait été en nombre inférieur à ce qui avait été prévu, tandis que dans son interprétation attributive, l’édition se composerait d’un petit nombre d’exemplaires. Encore un exemple : Pedro era arrojado ‘Pedro était expulsé’ dans son interprétation passive, ou bien ‘courageux’ dans son interprétation attributive. Quand la forme participiale et la forme adjectivale coïncident, il existe une ambigüité que seul un contexte

8 Un verbe déponent latin exprime une valeur syntaxique active mais il possède une morphologie passive. En espagnol, un verbo deponente est un verbe intransitif dont le participe passé est employé comme ceux des verbes transitifs. Comme par exemple, La gente nacida en Madrid ‘Les gens nés à Madrid’ (Diccionario de la Real Academia de la Lengua Española).

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peut désambiguïser. Pour interpréter la dernière phrase en tant que passive, l’on cherchera l’agent, ou bien l’endroit d’où le sujet en question a été expulsé, mais il faudrait alors un syntagme prépositionnel en position d’adjoint. Sans adjoint ou sans agent, l’interprétation plus immédiate serait celle d’une construction attributive. Au contraire, si le temps verbal était un prétérit et donc un aspect perfectif, l’interprétation passive serait facilitée, même en absence des compléments.

La voix statique de Reichenkron, pour Roca Pons (1958) dans sa thèse de doctorat ayant pour sujet les périphrases verbales, est juste une construction attributive avec estar. Pour Lapesa, il ne s’agit pas non plus d’une voix, mais d’une expression d’un état résultant d’une action antérieure, et donc dont la notion d’action serait diminuée s’agissant d’un état. En espagnol ancien, les résultats passifs, aujourd’hui combinés avec estar, étaient construits avec ser. Les périphrases avec ser et avec estar avaient des sens différents en espagnol ancien : avec ser la périphrase exprimait un état ainsi que l’action qui l’a provoqué, tandis qu’avec estar la périphrase exprimait seulement l’état, sans l’action qui en est la cause. Autrement dit, avec estar l’état est mis en relief et serait donc la forme marquée, un terme plus précis, tandis qu’avec ser, ce serait la forme non marquée, autrement dit la forme qui donne le moins d’information9. Au XVIe siècle, la périphrase avec estar acquiert la valeur de résultat qui la met en relation avec l’action verbale qui la précède, donc elle n’est plus seulement statique.

Pour l’espagnol moderne, Lapesa établit les restrictions suivantes (2000 : 807-808) : au présent ou à l’imparfait, la construction [ser + participe] indique une action qui dure, les participes étant formés à partir des verbes permanents (verbes d’action d’aspect interne imperfectif) ; avec des participes des verbes d’action d’aspect perfectif (verbos desinentes) ser exprime des actions itérées. Estar, au présent ou a l’imparfait, peut être employé avec des participes des verbes d’action de mode perfectif mais il n’équivaut pas à un présent mais au résultat d’une action passée et terminée, mais dont les conséquences subsistent dans le présent. Estar, avec des participes de verbes permanents, exprime une action qui n’est pas vue dans son processus mais comme le résultat d’une action. Avec les temps verbaux autres que le présent ou l’imparfait, la situation change: ser peut être utilisé avec les participes tant des verbes permanents que « désinents » et estar peut indiquer une action durative dans le passé.

9 Nous utilisons les termes de « marqué/non marqué » dans le sens de la terminologie de l’École de Prague.

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Cette analyse historique de Lapesa a été critiquée par Marie-France Delport (2004) qui refuse l’existence d’une fusion entre les deux formes verbales esse et sedēre. Pour elle, il s’agirait de deux verbes distincts, l’un à paradigme complet (essēre < esse) et l’autre défectif (seer <

sedēre). Ser n’aurait donc pas pris la place de seer. Les deux formes se seraient confondues et estar serait ainsi apparu pour s’opposer à ser, ce qui a signifié ce que Delport a appelé

« l’irrésistible ascension de estar ». Autrement dit, il s’est créé dans le système une nouvelle opposition, ressentie comme nécessaire par les locuteurs, et la forme choisie a été estar. Elle identifie quatre emplois de ces verbes : la localisation, l’existence, l’adjectivation (qui comprend aussi les adjectifs participiaux) et la périphrase verbale de gérondif. Lorsque ce troisième verbe fut introduit, le sujet parlant a dû faire des choix, mais le choix n’était pas la norme, dit Delport10. La norme au contraire est de ne pas avoir à trancher, et l’exception a été de devoir le faire sauf dans les emplois qui exigent un verbe, comme la forme progressive, dont la construction obligée est avec estar.

1.2.3. Marie-France Delport (2004) : Deux verbes espagnols : Haber et tener. Étude lexico-syntaxique. Perspective historique et comparative.

Dans un cadre fondamentalement guillaumien, Delport insère son analyse sur ser et estar dans une étude lexico-syntaxique plus vaste, consacrée aux verbes haber et tener, les deux verbes traduits par ‘avoir’ et qui sont couramment différenciés, à tort selon elle, l’un comme verbe auxiliaire, et l’autre comme verbe sémantiquement plein, respectivement. Delport étudie les quatre verbes dans des constructions périphrastiques, notamment dans une perspective historique. Nous allons juste citer un exemple pour mettre en évidence que l’opposition des deux verbes ‘avoir’ est beaucoup plus complexe que de dire que le premier s’emploie dans les temps composés en tant qu’auxiliaire, et que le second indique la possession d’un objet, de type Juan tiene un perro ‘Jean a un chien’. L’exemple est d’Andrés Bello, grammairien vénézuélien du XVIIIe siècle :

(2) Tenías redactado el proyecto.

10 Notes de cours 2010.

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La phrase ci-dessus pourrait être traduite en français soit par ‘le projet était rédigé’, perdant quand même une nuance aspectuelle, ou bien, pour récupérer cette dernière, par ‘tu avais ton projet qui était rédigé’, mais en perdant la référence à l’agent (ici ‘tu’).

La phrase peut être transformée de deux façons :

(2a) Estaba redactado el proyecto. ‘Le projet était rédigé’.

(2b) Había sido redactado el proyecto. ‘Le projet avait été rédigé’.

Les quatre verbes sont liés car ce sont quatre verbes déclarateurs d’existence. Ser et haber sont thétiques (des verbes qui posent l’existence) et estar et tener sont statiques (qui déclarent la permanence).

Ajoutons que le parallélisme entre les quatre verbes par ailleurs n’est pas parfait, ce qui se voit à travers la présence ou l’absence de l’accord. Pour le voir clairement, on peut changer l’exemple précédent en prenant un complément direct féminin (sujet dans la construction passive ayant ser comme auxiliaire) pour regarder quelles constructions obligent de faire l’accord du participe passé avec ce complément. Prenons le même exemple mais avec la carta (‘la lettre’). Les constructions avec les quatre verbes seraient les suivantes, toutes exprimant un résultat ou une action accomplie, dans le cas du Plus-que-Parfait [imparfait de haber + participe passé] :

(3) Tenías redactada la carta. ‘Tu avais la lettre rédigée’.

(3a) Estaba redactada la carta. ‘La lettre était rédigée’.

(3b) Había sido redactada la carta. ‘La lettre avait été rédigée’.

(3c) Habías redactado la carta. ‘Tu avais rédigé la lettre’.

Notons que tant tener, estar que ser obligent l’accord féminin avec la carta. En revanche, haber oblige à faire le contraire, un accord serait contraire à la grammaire espagnole. En dépit de ce parallélisme, l’on peut établir des relations entre les quatre verbes, comme le fait Delport.

Ser et estar ont en commun qu’ils sont tous les deux mono-actantiels, c’est-à-dire sémantiquement intransitifs, et haber et tener sont bi-actantiels, c’est-à-dire sémantiquement transitifs. Malgré le fait que dans notre étude nous laissons de côté les périphrases verbales avec ser et estar, cette étude ne doit pas être ignorée car la caractérisation de ser et de estar

Ser et estar ont en commun qu’ils sont tous les deux mono-actantiels, c’est-à-dire sémantiquement intransitifs, et haber et tener sont bi-actantiels, c’est-à-dire sémantiquement transitifs. Malgré le fait que dans notre étude nous laissons de côté les périphrases verbales avec ser et estar, cette étude ne doit pas être ignorée car la caractérisation de ser et de estar

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