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QUATRIÈME PARTIE : ANALYSE DES RÉSULTATS ET DISCUSSION

I. ANALYSE DES RÉSULTATS

2. À PROPOS DE L’ASSOCIATION DES QUATRE ÉTUDES

2.1. À propos des suicidants (18,29,34,63,76,93)

Nous retrouvons une pr édominance f éminine pa rmi not re cohorte de su icidants, t elle que décrite dans la littérature. Notre sex-ratio est néanmoins légèrement plus élevé puisqu’il est de 4,5 contre 3,5 en moyenne dans les autres études.L’âge moyen de nos suicidants est de 14,7 ans (écart-type de 1,7) ce qui correspond à l’âge moyen de 15 ans retrouvé généralement. A l ’instar des d onnées d e l a littérature év aluant u ne p répondérance d es I ntoxications Médicamenteuses V olontaires ( 80 à 9 0% d es c as), 8 3% d es t entatives de su icide d e n otre étude ont été accomplies par absorption médicamenteuse.

Les adolescents suicidants des différentes études ont un pourcentage d’antécédents personnels de TS allant de 14% à 40%, ce taux étant de 38,9 % concernant notre cohorte.

Tout comme expliqué dans le chapitre I.1, en raison des difficultés diagnostiques inhérentes à l’adolescence, les pourcentages de comorbidités oscillent selon les études entre 10,8% et 97% des cas. Au moment de leur geste, 54% de nos patients présentaient au moins une comorbidité psychiatrique, la principale comorbidité étant un EDM pour 30,8% d’entre eux puis les TCA dans 9 ,6% d es cas av ec u ne p rédominance d ’anorexie m entale. La t entative d e su icide semblait se si tuer p articulièrement l orsque l a m aladie ét ait évoluée et q ue les p atients traversaient une phase de culpabilisation, associée à un appauvrissement relationnel majeur. Près d e 9 ,6% d e n os p atients av aient ét é v ictimes d ’abus sex uels av ant l eur t entative de suicide index, parmi eux, 62,5% avaient réalisé au moins deux gestes suicidaires à un an de leur TS index.

Les d ifficultés et l e r etard sco laires sont d es él éments r égulièrement r etrouvés chez l es suicidants, avec des taux variants entre 33% et 60% pour les difficultés scolaires et un taux

année da ns 43% de s cas. N ous n’avons pa s de pr écision c oncernant une éventuelle déscolarisation de certains patients.

Si de s é tudes ont r etrouvé une s upériorité de j eunes issus d’un m ilieu socio-économique moyennement f avorisé v oire d éfavorisé p armi l es su icidants ( 107), d es ét udes r écentes tendent à démontrer que le faible niveau socio-économique est un facteur qui, à lui seul, n’est pas précipitant mais qui le devient lorsqu’il est associé à d ’autres facteurs de risque. Ainsi, 70% de s s uicidants n’ ont pa s, ou p eu, de f acteurs s ociaux défavorables. Malheureusement nous n’avons pas pu déterminer la catégorie socio-économique de nos patients en raison d’un nombre important de données manquantes dans les dossiers sociaux et médicaux entraînant une trop grande propension aux erreurs en cas d’extrapolation. En effet, si nous savons que 93,2% des familles de nos patients perçoivent un salaire, avec dans 54,8% des cas une activité professionnelle exercée par les deux parents, il nous est toutefois impossible de déduire un revenu m oyen devant l ’inconnu de l a s ituation f inancière hor s activité pr ofessionnelle (héritage, autres revenus), de possibles dettes, crédits…

Les études estiment qu’entre 20% à 50% des suicidants ont des parents qui sont séparés, avec un t aux r etrouvé s upérieur ( 33% v ersus 16 %) à c elui d ’une popul ation d’ adolescents non suicidants. Ce taux s’élève à 55,5% dans notre étude.

Neuf pour cent de nos patients étaient orphelins d’au moins un de s deux parents. Il semble que cette situation soit équivalente dans d’autres études avec jusqu’à près d’un suicidant sur dix qui a un parent décédé.

En ce q ui concerne leur lieu de vie, la majorité des suicidants vivent chez leurs parents ; ils sont c ependant c inq à six fois pl us no mbreux que da ns l a popul ation générale à ne pa s y résider. Ainsi, il y a parfois jusqu’à 50% des suicidants qui vivent hors du foyer parental, à savoir en foyer socio-éducatif, en famille d’accueil, ou chez d’autres membres de la famille. Cette situation correspond à 18,2% de notre échantillon. Les suicidants grandissent souvent dans une famille monoparentale, comme pour 19,1% de nos patients.

En ce q ui concerne leur fratrie, les suicidants sont souvent issus (jusqu’à 50%) d’une fratrie d’au moins quatre enfants dont ils sont souvent les aînés Dans notre étude la taille moyenne des fratries était de 3,3 enfants.

Les ét udes mettent en évidence d es an técédents p sychiatriques f amiliaux ch ez p resque la moitié d es s uicidants. L es t roubles décrits co mprennent en g rande m ajorité l ’éthylisme d u côté paternel, puis la pathologie dépressive du côté maternel.

Dans not re é tude, nou s r etrouvons un a ntécédent f amilial d’ éthylisme pour 24,5% de s patients. N ous n’ avons m alheureusement p as m atière à co mparer l es an técédents psychiatriques puisque ce critère n’a pas été évalué lors de l’étude de 2004.

Les différentes études objectivent une forte proportion d’antécédents familiaux de conduites suicidaires pouvant atteindre 50% à 72% selon qu’il s’agisse d’un premier geste suicidaire ou d’une récidive pour le jeune. Dans notre panel, 35,8% des suicidants ont été confrontés à des tentatives de suicide de la part d’un membre de la famille du premier ou deuxième degré. Trente-neuf pour c ent de nos pa tients ont r écidivé da ns l ’année s uivant l e ge ste i ndex. C e pourcentage est su périeur au x r ésultats d es au tres études où e n moyenne s euls 30% de s suicidants récidivent dans l’année.

Notre po pulation de s uicidants c orrespond do nc en gr ande m ajorité à l a p opulation générale d es su icidants ren contrés d ans l es a utres é tudes. L es d ifférences p rincipales sont une s urreprésentation du r etard sco laire p our n otre p anel, d es séparations du couple pa rental et d es ré cidives p récoces, a ssociées à u ne so usreprésentation d es antécédents familiaux de conduites suicidaires. En parallèle, les antécédents personnels et les comorbidités principales sont équivalents ainsi que la prédominance féminine et l’âge moyen de nos patients.

En ce qui concerne l’évolution psycho-socio-familiale des suicidants entre 1994 et 2000, nous notons une diminution de la fréquence des antécédents personnels et familiaux de TS, du retard scolaire et des antécédents familiaux d’éthylisme chronique. À l’inverse, nous ret rouvons une augmentation du no mbre de pa tients a yant é té v ictimes d’ abus sexuels et de sujets ne résidant pas au domicile parental.

La prise en charge à l’Hôpital d’Enfants tend à proposer une hospitalisation en service de pé dopsychiatrie pl us s ystématique s ans q ue cela i nduise u ne rép ercussion significative sur le taux de récidives précoces.

2.2. À propos des répondeurs dix ans après la TS