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Etude de l'adsorption critique par réflectivité de neutrons. Application à la compréhension de mécanismes environnementaux

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(1)

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Etude de l’adsorption critique par réflectivité de

neutrons. Application à la compréhension de

mécanismes environnementaux

Jacques Jestin

To cite this version:

Jacques Jestin. Etude de l’adsorption critique par réflectivité de neutrons. Application à la

com-préhension de mécanismes environnementaux. Dynamique des Fluides [physics.flu-dyn]. Université

de Bretagne occidentale - Brest, 2001. Français. �tel-00001286�

(2)

Etude de l'adsorption critique par

re ectivite de neutrons

Application a la comprehension de

mecanismes environnementaux

Presentee par Jacques JESTIN

pour obtenir le grade de

DOCTEUR de l'UNIVERSITE de BRETAGNE OCCIDENTALE

Soutenue le 18 decembre 2001 devant un jury compose de :

M. P.-G. De Gennes president M. J. Meunier rapporteur M. P. Damay rapporteur M. P. Toulhoat M. M. L'Her M. G. Zalczer M. C. Militon

(3)
(4)

A Gaelle,



(5)
(6)

Remerciements

GilbertZalczerm'aaccompagnequotidiennementdurantcestroisannees.Lesenseignements

et la rigueur scienti que qu'il a su me communiquer ainsi que sa grande disponibilite m'ont

permis de mener a bien ce travail. J'ai eu beaucoup de plaisir a travailler avec lui et je lui

exprimetoute magratitude.

Mireille Privat m'a propose ce sujet et a ete presente tout au long de cette these malgre

l'eloignement geographique. Je la remercie pour son enthousiasme et ses encouragements qui

m'ont toujoursete d'un grandsoutien.

J'exprimemaprofondereconnaissanceaMessieursPierreDamayetJacquesMeunierd'avoir

accepte de rapporter ce manuscrit ainsi qu'a Messieurs Maurice L'Her et Christian Militon

d'avoir accepte de participer au jury. J'ai eu beaucoup de plaisir a discuter de ce travail avec

MonsieurPierre Toulhoatetjele remerciede saparticipation.

MonsieurPierre-GillesDeGennesm'afaitl'honneurd'accepterde presiderce juryet jel'en

remercie.

Cette these a ete co nancee par le Commissariata l'Energie Atomique (CEA) et l'Agence

de l'Environnement et de la Matrise de l'Energie (ADEME). Je remercie ces deux organismes

d'avoirainsipermislarealisationdecetravail.JeremercieMessieursJacquesHammanetHerve

DesAbbayesdem'avoiraccueillidansleurlaboratoire,leServicedePhysiquedel'EtatCondense

(SPEC)a Saclayetlelaboratoire deChimie de L'universite de Bretagne Occidentalea Brest.

C'est avec Lay-Thang Leeque j'ai debute mes premieres experiences dere ectivite de

neu-tronsauLLB.Sonextr^emegentillesse,soninter^etpourlesujetetsesconseilsavisesontete d'un

grandsoutien etje luiadresse tous mes remerciements. AlainMenelle aparticipe aunegrande

partie des experiences presentees dans ce manuscrit.Toujoursdisponible,j'ai grandement

pro- te de ses competences scienti ques ettechniques au travers de nombreuses discussions. Jelui

exprimemaprofonde gratitude.Jeremercie DidierLairezetJulianOberdissepourl'aidequ'ils

m'ont apportee lorsdesexperiencesde di usionauxpetitsangles.

Durant ces trois annees, j'ai pu bene cier des competences scienti ques et humaines de

nombreuses personnes. Je tiens a remercier Messieurs Patrick Guenoun, Alan Braslau, Michel

Alba,MarcoBonetti, JeanDaillant et MohammedDaoudde l'inter^etqu'ilsont manifestepour

ce travail. Un merci particulier a Michel pour les sandwichs du midi.Mes remerciements vont

egalement a Christian Blot et Daniel Luzet pour le soutien technique et leur eternelle bonne

humeur.Denombreuxsoucisadministratifsontpu^etre demelesgr^aceauxtalentsde Raymonde

Marciano, ElianeJallot etMichele Kerleroux. Cecile Gasquet et AnneCapdepon ont ete d'un

grandsecours danslaresolution desproblemesinformatiques. Messejours a Brestont toujours

eted'agreablesmomentsgr^aceaCecileLeCaudrec,DominiqueAndrieux,Jean-PierreHuruguen,

(7)

echanges que nous avons eus durant notre cohabitation et a Antonio Checco pourson soutien

lors de la derniere ligne droite de la redaction. Je souhaite a Antonio, ainsi qu'a Guillaume

Rommet-Lemmone, beaucoupde courage pourleur n de these.

Plusieurs personnes etrangeres au milieu scienti que ont contribue de maniere inestimable



a ce travail. Je ne remercierai sans doute jamais assez mes parents, Francoise et Louis de leur

reconfort omnipresent durant ces trois annees, ainsi que Gwen et Annaig.La presence de mes

Grand-parentslorsdelasoutenance restera pourmoi un magni quesouvenir.Toutema

recon-naissancea Yann, Sandra,Guillaume,Karen, Dam's, Kelig,Seb, Celine, Erwan, Mike, Hugues

et Aurelie, Gilles, Franck, Stanet Edouard pour leuramitie. Mention speciale a Eric pour son

deplacement depuislaMayenneprofonde etaFrancispourses mailsfra^chement postesdu sud

de laCalifornie.En n,ce travail doitenormement aGaelledont lesoutien de chaque instant a

(8)

Introduction 10

1 Des sols pollues aux phenomenes critiques... 17

1.1 Introduction. . . 17

1.2 Les melanges binairespartiellementmiscibles . . . 19

1.2.1 Qu'est cequ'unmelange binaire partiellementmiscible? . . . 19

1.2.2 Parametre d'ordre . . . 20

1.2.3 Analogie avec d'autres systemes, universalite . . . 20

1.3 Descriptiontheorique desphenomenes critiques . . . 22

1.3.1 Theorie deLandau . . . 22

1.3.2 La longueur de correlation . . . 23

1.3.3 Exposants critiques. . . 24

1.3.4 Theorie dugroupede renormalisation . . . 25

1.4 Phenomenes liesa lapresence d'uneinterface . . . 26

1.4.1 La descriptionde Cahn . . . 27

1.4.2 Universalite du phenomene . . . 28

1.4.3 Demarche de l'etude . . . 30

2 Description theorique de l'adsorption critique 33 2.1 Introduction. . . 33

2.2 Forme generaledu pro l . . . 33

2.3 Les fonctionsd'interpolation. . . 36

2.3.1 La loi en puissance-exponentielle . . . 37

2.3.2 La loi Pade-exponentielle . . . 37

2.3.3 La loi sinus-hyperbolique . . . 37

2.3.4 Les modelesP 1 et P 3 . . . 37

2.4 Le regime de l'adsorptioncritique . . . 38

(9)

8 TABLE DESMATIERES

2.5.2 Conclusion . . . 41

2.6 Experiencesanterieuresen re ectivite de neutrons . . . 42

2.6.1 L'experience de Zhao etal. . . 42

2.6.2 L'experience de P. Sibille . . . 42

2.6.3 L'experience de Howseetal.. . . 44

2.6.4 Conclusion . . . 45

3 La re ectivite de neutrons 49 3.1 Principesde lare ectivite de neutrons . . . 49

3.1.1 Equation de Schrodingeretpotentield'interaction . . . 49

3.1.2 Indice neutronique,re ectiontotaleet anglecritique . . . 50

3.1.3 Expressiongenerale de lare ectivite . . . 52

3.2 Le calcul dela re ectivite a l'interfaceliquide-vapeur . . . 53

3.2.1 Re ectivite deFresnel . . . 53

3.2.2 Evolutionsattenduespourl'adsorptioncritique . . . 54

3.3 Re ectivite a l'interfacesolide-liquide. . . 59

3.3.1 Re ectivite deFresnel . . . 59

3.3.2 Cas d'unemonocouche adsorbee sur unsubstrat . . . 60

3.4 Mesure d'une courbe de re ectivite . . . 61

3.4.1 La techniquedu tempsde vol . . . 61

3.4.2 Les re ectometres utilises . . . 62

4 Caracterisation des melanges critiques 67 4.1 Preparationdesechantillons . . . 67

4.2 Determination descourbesde coexistence . . . 68

4.2.1 Principede lamesure . . . 68

4.2.2 Acquisition ettraitement desdonnees . . . 68

4.2.3 Determinationdes parametrescritiques . . . 70

4.3 Mesure deslongueursde correlation . . . 70

4.3.1 Origine de ladi usion . . . 72

4.3.2 Principeet montage de l'experience . . . 73

4.3.3 L'acquisition etletraitement desdonnees . . . 74

4.3.4 Mesures de laviscosite . . . 76

4.3.5 Le calculde lalongueurde correlation . . . 77

5 Etude de l'adsorption critique 83 5.1 Dispositif experimental . . . 83

(10)

TABLE DESMATIERES 9

5.1.3 Mesure deturbidite optique . . . 85

5.1.4 Les mesuresde transmission. . . 86

5.2 Mesure desspectresde re ectivite . . . 88

5.2.1 La preparation desechantillons . . . 88

5.2.2 Resultats obtenuspourlemelange C 6 F 14 -C 6 H 14 . . . 88

5.2.3 Resultats obtenussur lemelange CD 3 OD-C 6 H 12 . . . 90

5.2.4 Resultats obtenussur lemelange CH 3 OH-C 6 D 12 . . . 93

5.3 Ajustementsdes courbesde re ectivite . . . 95

5.3.1 Objectifs del'analyse . . . 95

5.3.2 Methode decalcul . . . 96

5.3.3 Qualite desajustements . . . 98

5.4 Discussiondesparametresobtenus . . . 113

5.4.1 L'exposant = . . . 113 5.4.2 Les amplitudesP 0 et P 1 . . . 114 5.5 Conclusion . . . 117

6 Etude du pro l non-critique 121 6.1 Introduction. . . 121

6.2 Descriptionde l'experience. . . 123

6.3 Resultats . . . 123

6.4 Analyseetconclusion . . . 125

7 Adsorption a l'interface solide-liquide : etude par re ectivitede neutrons 129 7.1 Vers unsysteme plusrealiste . . . 129

7.2 Descriptiondu systeme . . . 132

7.2.1 Le melange H 2 O-2,5DMP . . . 132 7.2.2 Le melange D 2 O-2,5DMP . . . 133 7.2.3 Preparation dusubstrat . . . 136

7.3 Les premierstests e ectues . . . 136

7.3.1 Con guration experimentale. . . 136

7.3.2 Resultats . . . 137

7.4 Etude lelongde lacourbe decoexistence . . . 139

7.4.1 Evolutiondu dispositifexperimental . . . 139

7.4.2 Resultats . . . 139

7.5 Analyse . . . 142

7.5.1 Pro len marche . . . 142

(11)

8 Adsorption a l'interface solide-liquide : etude par di usion de neutrons 153

8.1 Introduction. . . 153

8.2 La di usionde neutronsaux petits angles . . . 153

8.2.1 Principede lamesure . . . 153

8.2.2 Intensite di usee parunsysteme dilue . . . 154

8.2.3 Le traitement desdonnees . . . 155

8.3 Premiers testse ectues . . . 155

8.4 Conclusion . . . 159

Conclusion 160

Annexe 166

(12)
(13)
(14)

La protectionde l'environnement estdevenue unepreocupationmajeurede notresociete et

motive, a c^ote d'etudes sur la reduction des facteurs createurs de pollution, le developpement

croissant de recherches pour l'amelioration des methodes de depollution. La necessite de

com-prendrelesmecanismesintervenantdanscesprocessusconduitaabordercesrecherchessousun

angle fondamentaldans uneperspectivede transfertde connaissances.

La rehabilitation d'un sol contamine par un hydrocarbure liquide,rehabilitation a laquelle

nousnous sommesparticulierementinteresse, passe parl'emploide techniquesdont le principe

est base sur une modi cation des proprietes d'adhesion de l'hydrocarbure sur les elements de

sols. La perte d'adhesion est generalement provoquee par l'action de produits tensioactifs. La

procedureestcompleteeparunlessivagedespolluantsparinjectiondevapeurd'eau.Unsysteme

reel de sol pollue est evidemment tres complexe du fait de la diversite de la nature des sols et

des hydrocarbures, de la presence d'agents biologiques etmineraux. Cependant,le phenomene

physique intervenant dans le processus de depollution est tres comparable a un phenomene

fondamental,identi eilyaunevingtained'anneepourdesmelangesbinairesdedeuxliquidesau

contactd'unesurface,souslenomdetransitiondemouillage.Unetransitiondemouillagedecrit

la perte d'adhesion de l'une des deux phases liquidessur le substrat induite par unevariation

detemperature,seproduisantaproximitede latemperaturecritiquedumelangebinaire.Cette

transition s'inscritellem^eme dansuncontexted'etude plusgeneral regroupantles phenomenes

d'adsorptionetdemouillage,lesphenomenescritiquesetlaphysiquedestransitionsdephase.Ce

themederechercheasusciteunvifinter^etd'ordrefondamentaldepuisunevingtained'annee.Les

perspectives d'application ne sont d'ailleurspas limitees aux problemes environnementaux qui

nousinteressent.Lesphenomenesde mouillageetd'adsorption seretrouventdansdesdomaines

tres varies tels que la recuperation du petrole, l'etalement de peinture ou d'une encre sur un

substratsolide,l'adhesiondespneussur unsol mouille,l'etalement de produitsphytosanitaires

surles di erentesparties d'une planteetbien d'autres encore.

Sidenombreusesdescriptionstheoriquesdecesphenomenesontpu^etrevalideesavecsucces

par l'experience, certaines de ces predictions, comme celles portant sur le pro l d'adsorption

(15)

jus-mouillage)presd'unpoint critiqueetrepresente doncle comportement limitedesproprietesde

surfacesdedeuxphasesenequilibredesaturationcontreunmur,solideouvapeur:cesproprietes

sont cellesquiinterviennentdansles phenomenesenumeresplushaut. Conna^trece pro lrev^et

donc une importance certaine, ce qui conduit a developper et raÆner l'etude physique de ces

phenomenes pardes techniques presentant unemeilleure resolution que les methodes optiques

habituellementutilisees.Lestechniquesneutroniquesfontpartiedescesmoyenspotentiellement

pluspuissants.

Ce travail porte donc, en grande partie, sur l'etude du phenomene d'adsorption critique

parunetechnique de re ectivite de neutrons.Cette demarche,motivee dans unpremier temps

parun inter^etfondamental,presenteegalement l'inter^et experimental de testerl'applicationde

techniquesneutroniquesa dessystemesmodelesserapprochant d'unschema eau/polluant/sol.

Le premierchapitredecedocumentfournitlesdescriptionstheoriquesdessystemesmodeles

utilisesdanscetravail,lesmelangesbinairespartiellementmisciblesetpresentedefacongenerale,

les phenomenes d'adsorption et de mouillage. Le second chapitre presente le phenomene

d'ad-sorptioncritique, les predictions theoriques et les resultats des experiences deja menees sur ce

sujet. Les chapitre 3 et 4 decrivent respectivement la technique de re ectivite de neutrons et

lesmesurescomplementairesnecessairesalacaracteristation desmelangesbinairescritiques.Le

chapitre5 presente les resultatsnouveauxobtenussur l'adsorptioncritique etlechapitre 6,les

mesurese ectueeslorsqu'ons'ecarte delaconcentrationcritique.Leschapitres7et 8presentent

l'applicationdetechniqueneutronique,lare ectiviteetladi usiondeneutronsauxpetitsangles,

surun systeme modele de typeeau/polluant/sol.En annexe,on trouveunepublication

concer-nant une problematique proche de ce travail relative a la coadsorption d'hydrocarbures et de

(16)
(17)
(18)

Des sols pollues aux phenomenes

critiques...

1.1 Introduction

Une situation de sol pollue par un hydrocarbure peut ^etre schematisee de facon simple en

considerant deux phases liquides, une phase composee d'eau (element inevitablement present

dans les milieux naturels) et une phase hydrocarbure, au contact d'une paroi solide, le

sub-strat, caracterisant le sol. Une telle representation ( gure 1.1) permet d'introduire la notion

d'interface : une interface liquide-liquide, eau-hydrocarbure et deux interfaces liquide-solide,

eau-substrat et hydrocarbure-substrat.Ces interfacessont de niesparunetension super cielle

,appelleetension desurfacedanslecasd'uneinterfaceliquide-solide(

Sl A et Sl B ) ettension

interfaciale pour l'interfaceliquide-liquide(

lAlB

). Ces grandeurs sont reliees entre elles via la

relationde Young:  Sl A = Sl B + l A l B cos (1.1) si j Sl A  Sl B j  l A l B 1 (1.2)

Cetterelationtraduitsimplementl'equilibremecaniquedesforcesexerceesparlestroisinterfaces

sur la ligne triple de contact entre les trois phases du systeme. La relation de Young permet

de de nir des etats de mouillage selon la valeur de l'inegalite 1.2. Une valeur non nulle de

l'anglede contactde nitunetat demouillagepartiel( gure1.1(a))pourlequellesdeuxphases

liquides sont en contact avec le substrat. Le cas inverse, correspond a un etat de mouillage

complet ( gure 1.1(a)) pour lequel une des phases liquides (par exemple l'eau) forme un lm

macroscopique sur le substrat, emp^echant ainsi la phase organique d'^etre en contact avec le

solide.Pourpasserd'unetat demouillagepartielaunetatde mouillageparfait,ilfautmodi er

(19)

S

(substrat)

S

(substrat)

θ

l

A (hydrocarbure)

l

B (eau)

(a)

l

A (hydrocarbure)

l

B (eau)

S

(substrat)

(b)

σ

lA lB

σ

S lA

σ

S lB

Fig. 1.1{ Mouillagepartiel (a), mouillage complet (b).

sont evacues mecaniquement parinjectionde vapeurd'eau.)

D'unpointdevuefondamental,lepassaged'unesituationdemouillagepartielaunesituation

de mouillage complet a ete identi e en 1977 par J. W. Cahn [1 ] dans le cas particulier de

melangesbinaires liquidespartiellement miscibles.L'aspect leplusremarquable de cette etude

est quece changement d'etat de mouillage,quali e de transitionde mouillage, prende et sous

laseulein uenced'unchangement detemperature. Cetteparticularitepresentedoncuninter^et

evident enterme d'ameliorationsdestechniquesdedepollution,dont lepointfaibleestl'emploi

de tensioactifs. Ainsi, sur la base de la description de Cahn, les melanges binaires liquides

partiellement miscibles constituent de bons candidats en tant que "systemes modeles" pour

developperun travail experimentaldans cettethematique.

Ungrandnombredemelangesbinairespartiellementmisciblespresententl'avantagede

pou-voir ^etre etudies dans des conditions de temperature et de pression facilement accessibles a

l'experimentateur. La presence d'un point critique inclut ces melanges dans un ensemble plus

vaste de systemes gouvernes par des proprietes identiques, les phenomenes critiques. L'etude

de ces phenomenes a suscite un vif inter^et depuis une quarantaine d'annee, ce qui permet de

disposer de descriptions theoriques abouties pouvant servir de reference lors d'une approche

experimentale.

Nous commencerons par detailler les proprietes volumiques des melanges binaires par une

approche thermodynamique puis selon la theorie des phenomenes critiques. La transition de

mouillageconstitueunecaracteristiqueparticulieredesphenomenescreesparlapresence d'une

(20)

C

φ

perfluorohexane

φ

c

température

monophasique

diphasique

T

c

(2)

(1)

Fig.1.2{Diagrammedephase d'unmelangebinairepartiellement misciblecomposede

per uo-rohexane et d'hexane.

1.2 Les melanges binaires partiellement miscibles

1.2.1 Qu'est ce qu'un melange binaire partiellement miscible?

Un melange binairepartiellementmiscibleestunmelangede deuxliquidesdontlasolubilite

reciproquevadependredesparametresthermodynamiquestelsquelapressionoulatemperature.

La gure 1.2 presente le diagramme de phase d'un des melanges etudies au cours de cette

these, le melange per uorohexane-hexane, ou la temperature est reportee en fonction de la

fraction volumique en per uorohexane  (ce diagramme de phase a ete determine selon une

methode optique decrite dans le chapitre 4). On distingue le domaine monophasique au sein

duquel les deux liquidessont parfaitement miscibles,du domaine diphasiqueou le melange se

separe en deuxphases de concentration f(T), ne dependant que de la temperature. La lignede

separationdesdeuxdomainesestlacourbedecoexistence.Ladi erenceentrelesphasess'annule

contin^umentaupointcritique.Siontraverselacourbedecoexistenceaupointcritiqueenvariant

la temperature (chemin (1) gure 1.2), la concentration des phases variera contin^ument (mais

(21)

premierordre.

Generalement, les uidesbinairespresentent despointscritiqueditssuperieurscommec'est

le cas de la gure 1.2. Dans les basses temperatures (pour T < T

c

), les interactions entre

molecules similaires predominent, et le systeme se separe en deux phases distinctes. Dans les

hautes temperatures (T >T

c

), l'agitation thermiquel'emporte sur les aÆnites entre molecules

du m^eme type etprovoquelareunionenuneseulephase de molecules di erentes.

Cependant, quelques melanges binaires ont un comportement inverse, c'est a dire qu'ils

presentent une phase homogene aux basses temperatures, ces solutions possedent une

temperature critique inferieure au dessus de laquelle la separation de phase se produit. On

trouve ce casde guredansplusieursmelangestelsque lessolutions aqueusesde surfactantset

lesmelangeseau-polymeressolubles((parexemplelemelangeeau-poly(N-isopropylacrylamide)).

Ilexisteplusieursdescriptionstheoriquesdespointscritiquesinferieursquisontengeneralbasees

surla presence de liaisonshydrogenes entre lesmolecules d'especes di erentes [2 ].

Il existeen ndes systemesou l'on observe a lafois un point critique superieur etun point

critique inferieur. Le systeme eau-2,5 dimethylpyridine etudi e au cours de cette these en fait

partie.

1.2.2 Parametre d'ordre

On appelle parametre d'ordre, une variable nulle dans le domaine monophasique et non

nulledansle domainediphasique. Dans lecas d'unmelange binaire,le parametre d'ordre peut

^etre '=  

c ou 

c

est la fraction volumique critique. On peutegalement de nirle champ

conjugue du parametre d'ordre,qui gouverne sesvariations,comme ladi erence despotentiels

chimiques:h== 

c

.La dissymetrie de lacourbe de coexistence de certains melanges

binaires rend delicat le choix de '. Cette dissymetrie est reliee a la di erence de tailles des

molecules constituant le melange et au caractere plus ou moins dissymetriques de celles-ci[3 ].

Ainsi, ce parametre n'est plusen mesure de rendreparfaitement compte du comportement du

systeme surtoutlediagramme de phase.Neanmoins,etcomme nousallonsle voir,lesmodeles

sontetablisal'approchedupointcritique,danslaregionditeasymptotique,oucettedissymetrie

dispara^t.

1.2.3 Analogie avec d'autres systemes, universalite

La presence d'un point critique, comme c'est le cas dans un melange binaire, implique

dans son voisinage des comportements singuliers, les phenomenes critiques. Ces phenomenes

ont la particularite de presenter des comportements analogues sur des systemes a priori tres

di erents[4 ].Le diagramme de phase d'unmelange binairepartiellement miscibleest tres

(22)

P

c

ρ

c

T

c

T

diphasique

monophasique

ρ

P

T

c

T

M

pas d ’état

stable

(a)

(b)

Fig. 1.3 { (a) Diagramme de phase d'un corps pur en representation de Clapeyron (T,). (b)

Courbed'aimantation spontanee d'unmateriauferromagnetique(comme lefer par exemple).La

temperaturecritique est dans cecas la temperature de Curie (d'apres [4]).



a la"temperature de Curie".

Le parametre d'ordre et son champ conjugue prennent un caractere universel puisque ces

grandeurs de nies dans le cas d'un melange binaireauront un comportement tout a fait

com-parables a celles de nies pour un uide pur ( 

c

) ou pour un systeme magnetique (la

magnetisationM).

Cesanalogiesconduisent alanotiond'universalite quipermetde regrouperdansunem^eme

classe l'ensemble des systemes presentant des comportements critiques identiques. Les criteres

d'appartenancea unetelle classesont ladimensionalitedusysteme det lenombre dedegresde

liberteduparametred'ordre.Lesmelangesbinairesliquidesappartiennentainsialaclassedites

d'Ising-3D, a laquellesont egalement associesles systemes magnetiques etles uidespurs.

Le modele d'Ising consistea repartir N spins en positionup (")ou down (#) surles noeuds

d'unreseaudedimensiond(d=2 surleschemadela gure1.4)oulesinteractionsontlieuentre

plusprochesvoisins. Dans ce modele les spins upet down peuvent ^etre remplaces parles deux

molecules d'un melange binaire ou par une molecule et un "trou" dans le reseau, dans le cas

d'un uide pur.

Historiquement, c'est Van der Waals qui decrivit le premier une theorie des phenomenes

critiquesdans le cas d'un uide pur en 1873. La theoriede Van derWaals est construite selon

uneapproximation,appelee approximation duchamp moyen ouchampmoleculaire.Dans cette

approche,les interactionsentre lesmolecules du uidesontremplaceesparunevaleurmoyenne

de l'ensembledesinteractions,ayant lem^emee et surchaque molecule et nes'etendant pasau

(23)

Fig. 1.4{ Reseau de spinsdans la modele d'Ising a deux dimensions (d'apres [5]).

d'Ising.Cesdescriptionsont ensuiteete generalisees parLandau[6 ].

1.3 Description theorique des phenomenes critiques

1.3.1 Theorie de Landau

Bien qu'approximative parnature, la formulationde Landaude latheorie des phenomenes

critiquesestlabasede leurdescription.Cette theoriede champ moyen quine tientcompteque

de la valeur moyenne du parametre d'ordre postule que la partie singuliere de l'energie libre,

quidecrit l'approche asymptotique du point critique,est uneseriede puissances du parametre

d'ordre '[6 ,7, 8]( gure 1.5): ~ F(T;')= ~ F 0 (T;0)+ a 2 t 2 ' 2 + A 4 4 ' 4 (1.3) ou F 0

estlapartie regulierede ladensited'energie.t=(T T c

)=T c

est latemperature reduite,

avec T

c

la temperature critique et A

4

> 0 pour garantir un minimum et donc la stabilite

thermodynamique. L'equilibre est donne par le minimum de

~

F, c'est a dire par la condition

pourlaquellele champ conjugueau parametred'ordre h=(@

~ F=@') T est nul: @ ~ F @' ! =a 2 t'+A 4 ' 3 =0

(24)

F

ϕ

T < T

c

T > T

c

T = T

c

Fig. 1.5 { Energie libre decrite selon Landau : F =ax

2

+bx

4

, correspondant a l'equation 1.3.

Lechangementdesignedeaprovoque latransitionencreant deuxminimums,c'est adire,deux

phases en coexistence.

Le parametre d'ordre s'exprimeen fonctionde latemperature reduitecomme :

'(t)= 8 < : 0 pourt>0 ( a 2 t=A 4 ) 0:5 pourt<0

La stabilite despositionsd'equilibreest determinee parladerivee secondede l'energielibre :

@ 2 ~ F @' 2 ! T =a 2 t+3A 4 ' 2 =0

etpermetd'exprimerla susceptibilite:

 T = @ 2 ~ F @' 2 ! 1 T =  @' @h  T = 8 < : a 2 t 1 pourt>0 (a 2 t+3A 4 ' 2 ) 1 = 1 2 ( a 2 t) 1 pourt<0

1.3.2 La longueur de correlation

Avec laproximite de latransition s'annoncent les deux phasesde compositiontresvoisines

(25)

domainesdedensitedi erentes'etendentspatialementsurunecertaineechelle,appeleelongueur

de correlation , qui devient in nie au point critique. Ce phenomene est responsable dans les

liquidede ce quel'on appellel'opalescence critique.Pour tenircomptede ces uctuationsdans

la theorie de Landau,on introduit dans

~

F unecorrection proportionnelleau carre du gradient

du parametre d'ordre.L'equation 1.3 devient :

~ F(T;')= ~ F 0 (T;0)+ a 2 t 2 ' 2 + A 4 4 ' 4 + g 2 (r' 2 ) (1.4)

La longueurde correlation est :

(t)= 8 < : p (g=a 2 t)= 0 t 0:5 pourt>0 p ( g=2a 2 t)= 0 ( t=2) 0:5 pourt<0 ou 0

estl'amplitudedelalongueurdecorrelation.Cetteformulationpermetdeconstaterquela

longueurdecorrelationestaussiunegrandeurquidivergeaupointcritique.L'approchedupoint

critiquecorresponddoncal'apparitiondanslesystemed'une nouvellelongueurcaracteristique,

beaucoupplusgrandeque ladistance moyenne entre particules.

1.3.3 Exposants critiques

La theorieclassiqueexposeeprecedemment preditladependance duparametre d'ordreavec

latemperature reduite, au voisinagedupointcritique,par uneloi de puissance:

'jtj 1 2 =jtj ; t<0

ou estun exposant critique.Les autresgrandeurs caracterisant lesysteme peuvent alors^etre

de niesde lam^eme facon :

La longueurde correlation varie comme:

jtj 1 2 =jtj  ; t>0 La susceptibilitecomme :  T jtj 1 =jtj ; t>0

Les de nitions de la chaleur speci que C

V

, du parametre d'ordre en fonction de son champs

conjugue h, et de la fonction de correlation , permettent l'introduction d'autres exposants

critiques: { C V jtj { j'j h 1 3 =jhj 1=Æ ; t=0 { (r)   0  d 2+ ; t=0; et r 0

(26)

parametre exposant champ moyen renormalisation

parametre d'ordre' 1/2 0.325

longueur de correlation  1/2 0.63

susceptibilite T 1 1.241 chaleurspeci que C V 0 0.11 compressibilite Æ 3 4.8

fonction decorrelation  0 0.031

Tab.1.1{Exposants critiquesdelaclassed'universalited'Ising-3Dcalculesparl'approximation

du champ moyen et par la methode numerique du groupede renormalisation (d'apres [8]).

ou 0

est l'amplitudede correlation et=0 dansla theoriede Landau.

Les determinations experimentales des exposants critiques ont permis de montrer que les

va-leurstrouveesne correspondaient pasacelles determineesparlatheorie deLandau(table 1.1).

La theorie de Landau neglige les uctuations. Or, on montre que ces uctuations sont

impor-tantes pour un systeme de dimensionnalite d=3 en presence d'interactions a courte portee.

Cette"incoherence"peut^etre generalisee selonlecriteredeGinzburg,quievalue l'in uencedes

uctuationsenfonctiondeladimensionnalitedusystemeetpermetainsidedemontrerque

l'ap-proximationdeLandaudevientexactepourunsystemededimensionnalitein nie(lesexposants

champ moyen sont corrects pour d>4), ou dans le cas d'interactions a tres longue portee. Ces

considerationsont conduitlestheoriciensareconsidererladescriptiondecesphenomenes.Cette

demarche aete entrepriseen sebasant surlatheoriedu groupe de renormalisation.

1.3.4 Theorie du groupe de renormalisation

La modelisation desphenomenes critiquesparlamethode dugroupede renormalisationest

base sur le principe de l'homogeneite de la partie singuliere des fonctions thermodynamiques,

en particulier l'energie libre [9 ]. La construction de la partie singuliere des fonctions

thermo-dynamiques sous la forme de fonctions homogenes generalisees est realisee en conciliant leurs

comportements limites loin et proche du point critique, ce qui permet de prendre en compte

l'existence de uctuations a grande echelle, omises dans latheorie de Landau. Cette demarche

permetde reecrire l'energie libreselon:

~ F(';T) ~ F(0;T)=jtj 1 g  ' jtj  =jtj 1 f  h jtj   (1.5)

(27)

sont au nombrede quatre : 8 > > > > > > < > > > > > > : + +2 =2 1 = (Æ+1) =(2 ) d=2

De m^eme, on peutetablir desrelations entre les amplitudescorrespondant aux exposants

cri-tiques tellesque:

BC + D Æ 1 =R x A + C + B 2 =R c ouB,A + ,C +

etDsontrespectivementlesamplitudesdelacourbedecoexistence,delachaleur

speci que, de lasusceptibilie et du parametre d'ordre en fonction de son champ conjugue. Les

grandeurs R

x

etR

c

sont desconstantes universelles.

La determination des exposants critiques a partir de la methode des solutions numeriques

du groupe de renormalisation (table 1.1) permet de retrouver les valeurs determinees

experimentalement et de valider la notiond'universalite pour des systemes appartenant a une

m^emeclasse.Deplus,cette coherence entretheorieetexperiencea motive ledeveloppement de

cetteapproche pourladescriptiondephenomenespluscomplexestelsqueceluidesphenomenes

critiquesde surfacequiconduitladescriptiondupro ld'adsorption critique.

1.4 Phenomenes lies a la presence d'une interface

Les melanges binairespartiellement miscibles constituent des systemesexperimentaux bien

connus. La presence d'une interface, par les interactions caracteristiques qu'elle induit va

mo-di erlocalement les proprietes desmelanges. Lorsqu'on s'interesse a cesproprietes, il convient

dans un premier temps de distinguer la notion d'adsorption, processus microscopique qui

ca-racterise l'in uencede lasurfacesur lemelange enphase homogene, de lanotionde mouillage,

processus macroscopique decrivant les phenomenes lorsque les deux phasesliquidescoexistent.

Ainsi les transitions de phase,passage parexemple du monophasiqueau diphasiquepar

varia-tions de latemperature le long d'une isochore, sont modi eespar la surface.On parlealors de

transitionsde phasesdesurface,pourlesquellesunetat demouillagepeut^etreconsiderecomme

la phaseterminale macroscopique (plusieursdizainesd'epaisseurs moleculaires)d'un processus

d'adsorption (microscopique).L'ensemble desproprietes demouillage etd'adsorption ainsique

les transitions associees, ont ete decrites d'un point de vue theorique par J. W. Cahn dans

un article fondateur en 1977 [1]. Bien que certains fondements de cet article aient ete remis

(28)

nousinteressent etdes problematiques qu'ilsengendrent.

1.4.1 La description de Cahn

Le passage d'un etat de mouillage partiel a un etat de mouillage complet constitue l'une

destransition dephase desurfacedecrite precedemment appelee transitionde mouillage.Cette

transition de mouillageaete prediteparCahn [1 ] etindependamment parEbner et Saam[10 ],

dans lecadre des melanges binaires, surla base de la theorie desphenomenes critiquesdecrite

precedemment.

Reprenons le cas de la gure 1.1 decrivant un etat de mouillage entre deux phasesliquides

l A

et l B

et une phase solide, le substrat S. Le caractere partiel ou complet du mouillage est

formule, apartir de larelationd'Young(equation 1.3),selonuneinegalite :

j Sl A  Sl B j l A l B

Cahn de nit que la quantite j

Sl B

 Sl

A

j tend vers zero selon une loi d'echelle le long de la

X

c

T

c

Température

Concentration

T

w

mouillage partiel

mouillage complet

Point critique de surface

T

sc

prémouillage

S

S

l

B

l

B

l

A

l

A

B

A

(29)

coexistence : j Sl A  Sl B jjtj (1.6)

ou test latemperature reduite, =0:325 est l'exposant critiqueassocie auparametre d'ordre.

Parailleurs,Widom [11 ]avaitde ni auparavant :

 l A l B jtj  (1.7)

ou =1:3 l'exposant critiquede latension interfaciale.

L'exposant  etant superieur a l'exposant , le membre de droite de l'inegalite tend plus

vite vers zero que le membre de gauche lorsque la temperature tend vers la temperature

cri-tique. Ainsi,lorsqu'on se rapproche de T

c

,l'inegalite stricte setransforme en egalite pour une

temperatureT

w

appeleetemperaturedemouillage(wetting),cequi corresponda unetransition

de mouillage.

Cahndeveloppeensuiteunetheoriephenomenologiquedelatransitiondemouillageapartir

d'analysesgraphiquesou"portraitsdephase".Sonanalysereposesursurladescriptiontheorique

des interfaces e ectuee par Van derWaals [12],puis parCahn etHilliard[13 ]. Ildetermine un

diagrammedephasegeneriquerepresentesurla gure1.6.Cediagrammemetenevidencel'etat

de mouillage complet a proximite du point critique et une transition de mouillage pour une

temperature T

w

.SelonCahn, cette transitionest du premierordre carelles'accompagne d'une

discontinuitedans laderivee de l'energielibre desurface .

La ligne horizontale de transition de mouillage se prolonge dans le domaine monophasique

par unelignede premouillagequise terminepar un point critique de surface. Le premouillage

constitue une transition de phase de surface qui caracterise le passage d'un regime de faible

adsorption a un regime de forte adsorption. Si la phase riche en A mouille completement le

substrat, le saut d'adsorption caracteristique du premouillage a lieu dans la partie gauche du

diagramme de phase ( gure1.6), du c^ote des faibles concentrations en espece mouillante. On

peutnoterque cettedescriptionest identiquepourunsysteme aun composant (unliquidepur

en equilibre avec la vapeur) pourlequel leliquide A represente laphase liquide et le liquide B

laphase vapeur.

1.4.2 Universalite du phenomene

L'argument de Cahn,quireposesur uneloi d'echelle, conduita penserque les phenomenes

de mouillagesontuniverselsetdoncgouvernes parlapresence du point critique.Cet argument

a ete largement critique par la suite, d'une part par les theoriciens des phenomenes critiques,

d'autre part selonlefait qu'une transition de mouillage n'estpas strictement dependante d'un

(30)

sans aucune exception, le siege d'interactions a longue portee, dites de Van der Waals. Cette

considerationadonnee lieua uneabondantelitteraturetheorique surlemouillageet les

transi-tionsdemouillageenfonctiondelanaturedesinteractions,alongueouacourteportee(onpeut

se referer aux articles de revue [15 , 16 , 17 ]). Le resultat de ces travaux, base sur des modeles

statistiques, a permisd'etendre le modele de Cahn et de mettre en evidence des cas de gure

plus complexes en fonction des interactions uide- uide et substrat- uide et de la nature des

potentielsquel'on choisitpourlesdecrire[18 , 19 ].Ceciapermisdemontrerlapossibilited'une

transition demouillage de second ordre,dite transition demouillage critique [20 , 21 ].

La prise en compte de l'in uence des interactions a longue portee ne remet cependant pas

en cause la possibilite d'une transition de mouillage du premier ordre et de la transition de

premouillageassociee. Des transitionsde mouillage dupremier ordre ont ete misesenevidence

experimentalementsur di erentsmelangesbinaires. Onpeutciter sans^etreexhaustif:Cahn et

Moldover[22 ] sur le melange methanol-cyclohexane au contact de la vapeur, Pohlet Goldburg

[23 ]surlemelangeeau-2,6dimethilpyridinesurunsubstratsolide,SchmidtetMoldover[24 ]sur

un melange de per uoromethylcyclohexane et d'isopropanol au contact de la vapeur ou encore

lemelange eau-2,5dimethylpyridinesurun substrat solide[25 ].

La veri cation experimentale de l'existence de la transition de premouillage a longtemps

resiste aux tentativesa cause notamment de sa proximite avec lacourbe de coexistence. Ellea

ete montree pourla premiere fois par le biais de simulationsnumeriques e ectuee par Finn et

Monson[26 ].Sonexistenceaensuiteetedemontreesurunsystemecomposed'heliumencontact

avec un substrat de cesium par Rutledge et Taborek [27 ] et Nacher etal.[28 ]. Dans le cas des

melanges binaires, Bonn et al. [29 ] ont observe la transition de premouillage sur le melange

methanol-cyclohexaneaucontactdelavapeurpardesmesuresd'ellipsometrie.Plusrecemment,

cette transition a ete mise en evidence sur le systeme eau-2,5 dimethylpyridine au contact de

billesde silicespardes mesuresd'isothermes d'adsorption,parHamraouietal. [30 ].

Ces experiences ont permis de comprendre les aspects generaux de ces transitions.

Cepen-dant, un certain nombre d'interrogations demeurent, concernant notamment les mecanismes

moleculaires qui gouvernent ces transitions et l'in uence de la nature des molecules sur

celles-ci. Ce type d'information peut s'averer pourtant tout a fait interessant dans une perspective

de transfertde connaissancesfondamentales vers des preocupations pluspratiques telle que la

pollutiondessols.Lesinterrogationsquipersistentdanslacaracterisationsdecestransitions

pro-viennent du fait que les methodes experimentales employees (optiques ou thermodynamiques)

ne disposent generalement pas d'une resolution suÆsante pour permettre des interpretations



(31)

1.4.3 Demarche de l'etude

La re ectivite de neutrons est une technique experimentale qui dispose d'une resolution

nanometrique et s'avere donc ^etre un outil interessant pour aborder l'etude des phenomenes

d'adsorption et de mouillage dans le contexte que nous venons de decrire. Cependant, au vu

de la complexite des phenomenes etudies et des contraintes experimentales relatives a cette

technique, ce type de demarche requiert une approche par etape consistant classiquement a

partird'unesituation"simpli ee"experimentalement,pourlaquelleondisposedesuÆsamment

d'elements pour la comprendre, et a evoluer ensuite vers des situations pluscomplexes. C'est

dans ce contexte que s'inscrit l'etude de l'adsorption critique sur la surface libre de di erents

melanges binaires e ectuee dans cette these. L'etude de ce phenomene presente de plus un

inter^etfondamentaletantdonnelesinterrogationsquidemeurentactuellementdanslavalidation

experimentaledespredictionstheoriques. Surlabased'unetelleetude,l'etapesuivanteconsiste



a appliquer la technique de re ectivite de neutrons a l'etude d'un melange binaireau contact

d'un substrat solide. Le systeme choisi est un melange d'eau et de 2,5 dimethylpyridine qui

constitue d'une part, un modele acceptable d'un schema eau/polluant/sol et pour lequel on

(32)
(33)
(34)

Description theorique de

l'adsorption critique

2.1 Introduction

Comme nous l'avons vu dans le chapitre precedent, les melanges binaires partiellement

miscibles presentant un point critique bene cient de bases theoriques abouties permettant de

decrire leursproprietesen volume.Biensouvent,cespredictionstheoriques ont ete valideespar

l'experience.Cesresultatsontpermisd'etendre ladescriptiondesmelanges binairescritiquesa

dessituationspluscomplexes,telleque l'in uenced'uneinterfaceetlephenomened'adsorption

resultant,l'adsorptioncritique.

Nous presentons dans ce chapitre les bases theoriques permettant de decrire lepro l

d'ad-sorption critique. A partir d'une forme generale qui donne le comportement aux limites, nous

verronsensuiteles solutionsproposeespourdecrirecontin^uementlepro ld'adsorptionen

fonc-tion de ladistance z a la surface. Nous discuterons ensuite de la notion d'universalite en nous

interessant auxvaleurs desparametres dupro l, prevues d'unpointde vue theorique ou issues

d'etudes experimentales. En n, nous detaillerons les experiences deja realisees sur l'etude du

pro ld'adsorption critiqueparre ectivite deneutronspouressayerd'endegager lesprincipaux

enseignements.

2.2 Forme generale du pro l

La presence d'une interface cree une dissymetrie des forces subies par les molecules d'un

melange binaire.La modi cationdes interactions uide- uideet substrat- uide provoque

l'ad-sorption d'une des especes du melange et la desorption de l'autre. En termes de minimisation

(35)

sera plusgrande aproximite de lasurfacequ'envolume, loinde lasurface. Onadoncun pro l

de concentration ou de densite.

Dans le cas general, ce phenomene esttres faiblesur l'ensemble dusysteme etdiÆcilement

mesurable.Cependant, sil'on seplace a proximite du point critique de demixtion du melange,

l'in uence de la paroi est considerablement augmentee. Le phenomene d'adsorption resultant,

l'adsorptioncritique va s'etendrebeaucoupplusloinde lasurfacedu faitde lapropagation des

correlationsspatialesquidominental'approchedupointcritique.Laformegeneraledecepro l

aete prevue parFisheretDeGennes[31]a partirde latheoriedesloisd'echelles decritesdans

la premiere partie. Sans rentrer dans le detail des calculs, nous allons maintenant decrire les

etapes de la theorie qui ont permisa Fisher et De Gennes de proposer une forme generale du

pro ld'adsorption critique.

La theoriedugroupederenormalisationpermetd'exprimerlapartiesingulierede ladensite

d'energielibre ~

F d'unsysteme in niselonunefonction homogene telleque :

~ F(';T) ~ F(0;T)=jtj 2 f h jtj  ! (2.1)

La modelisation des phenomenes critiques de surface conduit a considerer que la surface cree

une contribution

~ F s



a la partie singuliere de l'energie libre.En supposant que la geometrie de

base est constituee d'un uide compris entre deux parois identiques separees parune distance

D,latheorie desloisd'echelles permet d'exprimerladensite d'energie libreselon:

~ F s =jtj 2 f s h jtj  ; h 1 jtj 1 ; D  ! (2.2)

Cette expressionpermet d'introduireun champ localde surfaceh

1

representant l'e et du mur

commeunemodi cationdupotentielchimiqueau contact dessurfaces :

h 1 = (  A  B ) s (  A  B ) k B T (2.3)

etun exposant critique nouveau 

1

,caracteristiquede lasurface, de ni parla derivee seconde

de ~ F s

par rapport au champ de surface (

1

 0:5). Pourrechercher le pro lde concentration

impliqueparlapresenced'unmurunique,l'energielibreestecriteapartirdesadensite(equation

2.2) comme: F s =ADt 2 W  h 1 t 1 ; D   (2.4)

ouAdesignel'airedesparois.Lechamphconjugueauparametred'ordreduvolumeestnulcar

lemodeleestconstruitpourl'approchedupointcritiquelelongdel'isochorecritique.L'equation

(36)

fractionvolumiquede l'especeadsorbee sur lasurfaceest de l'ordrede1.

En derivant l'equation 2.4 parrapporta h

1

eten prenant comme la limiteD !1 (ce qui

revientaconsidereruneparoiunique),ondeterminelaloid'evolutiondupro lpourleparametre

d'ordre de ni localement m

1 = a s  a c ou  a s

est la fraction volumique sur lemur de l'espece

adsorbee et  a c

celle, critique,dans levolume:

m 1 =t 1 X s  h 1 t  1  (2.5) ou 1

, est un exposant de surface, qui peut ^etre exprime selon l'hypothese d'homogeneite en

fonctiondesexposants du"volume" comme:

1

=2  

1

0:8.

Cetteequation peut^etre generalisee pourtoute distancez de lasurfacepar:

m z = a (z)  a c =t Y  z  ; h 1 t  1  (2.6)

Lorsquez!1,leparametred'ordretendversceluiduvolume:m(z)!

a t

,quinedepend

plusde z.Pour t!0,lepro ltend versformeunelimite :

m c (z) z = Z  zh =1 1  (2.7)

quiestuniverselleavec = '0:52pourles melanges binaires.

Apartirdel'equation2.7,lecomportementasymptotiquedupro lenfonctiondeladistance

z de lasurfacepeut^etreetabli.

Au voisinagede lasurface, lepro lpeut^etre exprime en fonctionde x=z= selon:

m(z)x =

pour x!0 (2.8)

Sile regime de l'adsorption correspond au regime d'adsorption sature,on admet sur la surface

l'existence d'une couche homogene monomoleculaired'epaisseura

0

. Cetteepaisseur a

0

,quiest

del'ordredelatailledesmolecules,estdeterminee parlesproprietesde lasurface:a 0 'h = 1 1 .

Loin de la surface, on neglige les interactions entre le volume et la surface (les

interac-tions longue portee type Van derWaals), lepro lest uniquement gouverne par lalongueur de

correlation etest donne parlatheorie deLandau :

m(z)e x

pour x!1 (2.9)

L'hypothese de la decroissance exponentielle provient de l'idee que ce sont les forces a courte

portee qui dominent. La presence de forces a longue portee induit une queue de pro l en loi

de puissancez

3

(37)

a

0

z/

ξ

φ

z

1

φ

c

P

0

(z/

ξ

)

-

β

/

ν

P

e

-(z/

ξ

)

z

∼ξ

Fig.2.1{Formegeneraledupro ld'adsorptioncritiqueenfonctiondelaprofondeurnormalisee

z=(t). La valeur theorique de la loi de puissanceest = =0:52 et le changement de regime a

lieupour z=. Les echelles ne sontpas respectees.

tressuperieuresalalongueurdecorrelation dusysteme etdevientnegligeable al'approchedu

point critique.

Entre cesdeux caslimites,uneexpressiongenerale apu ^etre formulee selon:

m(z)' At

P(x) (2.10)

A estl'amplitude del'adsorption. La fonctionP(x)ainsi de niedoit veri er:

P(x)= 8 < : P 0 x = pour x!0 P 1 e x pour x!1 (2.11) P 0 et P 1

representent des amplitudes et leur rapport est une quantite universelle. Une

representationde laformegenerale dupro lest presentee surla gure2.1.

2.3 Les fonctions d'interpolation

Pour decrire completement le pro l de concentration sur l'ensemble des valeurs de z, la

fonction P(x) doit ^etre de nie plus precisement. Plusieurs solutions sont proposees, chacune

(38)

2.3.1 La loi en puissance-exponentielle

Liu etFisher[34]proposentlaformule suivante:

P(x)=  1+cx x  = e x (2.12)

oulechangementderegimeentrelaloidepuissanceetl'exponentielleestgouverneeparlavaleur

duparametrec.Cettevaleurestsupposeeetre^ del'ordredel'unite,cequiproduitlechangement

de regime pourz =.On peutnoter qu'une petite valeurde c va repousser lechangement de

regime auxgrandes distances, etelargirl'extension de laloi de puissance. Le rapportuniversel

des amplitudesde ni precedemment vaut alorsP

1 =P

0

=c

=

. Pour assurer un comportement

monotonede m(z) en fonctionde T avec z xe,cdoit ^etre inferieura = 2.

2.3.2 La loi Pade-exponentielle

P(x)=  1+c(1 e x ) 1 e x  = e x (2.13)

Cetteloi donneuneformeplusgenerale aladecroissance exponentielle[35 , 36]telle que:

m(z)=P 1 e x +P 0 1 e 2x +P 00 1 e 3x +:::pour z!1

Lepro ldecritparcetteloiesttresprochede celuiobtenuparlaloi depuissance-exponentielle.

Toutefois, ilsdi erent dansleurrapportP

1 =P

0

qui esticiegal a(1+c) = . 2.3.3 La loi sinus-hyperbolique P(x)=   sinh   x  = (2.14)

Cetteexpression,originalementproposeeparPelitietLeiber[33 ],peut^etreobtenueparuncalcul

dechampmoyen dansunsysteme binaire,complete pardesconsiderationsdeloisd'echelles.Ce

pro limplique:P 1 =P 0 =(2= ) = '2:01.

2.3.4 Les modeles P

1

et P

3

Plus recemment, Carpenter etal. [37 , 38 ] proposent d'utiliser les developpements

asympto-tiques plusgenerauxtelsque,a proximitede la surface:

P(x)=P x = +P x (1 )= +P x (2 )= +::: (2.15)

(39)

et loinde lasurface: P(x)=P(1)+P 1 e x +P 1 e 2x +P 3 e 3x +::: (2.16)

Lesdeveloppementspeuvent^etrereliespardesconditionsdecontinuitedeP(x)etdeladerivee

premiere deP(x) parrapport a xautour d'une valeurx

0

.Le nombrede parametres ajustables

estdiminueentenantcomptedesconditionsdecontinuitedupro lent=0,c'estadire,entrela

regionmonophasiqueetlaregiondiphasique.Endenommantpar(+),ledomainemonophasique

etpar ( ) le domaine diphasique,on peutintroduiredes rapports d'amplitudes universelstels

que: P 0+ =P 0 = 0+ = 0 '1:96

Deux modeles sont proposes, le modele P

1

quiinclut les termes x

(1 )= et e 2x , et le modele P 3

quicomprendslestermes suivants, x

(2 )=

et e 3x

.

2.4 Le regime de l'adsorption critique

La formegeneraledupro lpresentee precedemment ainsiquelesfonctions quien decoulent

sont toutes fondees sur l'hypothese du regime de forte adsorption. Ce cas de gure qui induit

une saturation de la surface parle composant adsorbe surune distance a

0

, est caracterise par

laconditionh

1 t

 1

!1.Recemment,desapprochestheoriquessesont developpees [39 ,40 ,41 ],

visant a generaliser la description du pro l d'adsorption critique quelle que soit la valeur du

champdesurfaceh

1

,etdoncaconsidererlecasdel'adsorptionfaiblecaracteriseeparh 1

t 

1 !0.

Le resultat deces considerationsconduita l'apparitiond'une nouvellelongueurl

h = ~ A = 1 , ou ~

A est une amplitude non-universelle. L'introduction de cette longueur permet de de nir

un domaine proche de la surface pour lequel le pro lde concentration presente une variation

non-monotoneen loi de puissancetelleque:

m(z) 8 < : z  pour z<l h z = pour z>l h

L'exposant  est de ni selonla theoriedes lois d'echelle par =(

1

)=)=0:21. On peut

remarquerquepourz>l

h

,onretrouvelecomportementgeneralprevuparFisheretDeGennes.

Lavalidationexperimentaledecettedescriptiontheoriqueestencoreactuellementunchamp

derecherche ouvert[42 ,43].Cependant,cesconsiderationssurleregimede l'adsorptiondoivent

(40)

2.5 Universalite du pro l

Commenousvenonsdelevoir,plusieurschoixs'o rentanouspourdecrirelepro l

d'adsorp-tion critique. L'existence de plusieurs solutions possibles pour la fonction P(x) peut remettre

en cause la notion d'universalite du phenomene d'adsorption critique. En realite, on constate

qu'ilestdiÆcile enpratiquede prouverqu'uneseulede ces formessoituniverselle. Enles

com-parant les unes aux autres, on peut remarquer qu'elles ne sont pas veritablement di erentes

car elles veri ent toutes les conditions imposees par la formulation generale de Fisher et De

Gennes(equation2.11). L'universalitedupro lvadoncapparaitreauniveau desvaleursdes

pa-rametres quel'on va extraire a partir de l'analysedes donnees experimentales. Cesparametres

universels, independants du melange binaire que l'on etudie, sont l'exposant de la loi de

puis-sance = et les amplitudesP

0

et P

1

. Des calculsnumeriques, bases selondivers theories ont

permisde prevoir des valeurs theoriques de ces parametres. D'autre part, on peuttrouver des

determinations experimentales de ces parametres issues de nombreuses etudes anterieures du

phenomene d'adsorption critique. Nous allons, dans cette section, essayer de faire le point sur

ces resultats, ce qui nous servira par la suite de base de comparaison pour l'interpretation de

nosresultats.

2.5.1 Les parametres du pro l

L'exposant =

A ce jour, lavaleurtheorique prevue pourl'exposant de laloi de puissance =0:52 n'est

pas remise en cause. Les valeurs et  ont fait l'objetde nombreuses veri cations theoriques

et experimentales qui ont permis de valider l'universalite des ces exposants et leurs valeurs

respectivement egale a 0:325 et 0:63. Dans le cadre desetudes anterieures de l'adsorption

cri-tique,l'experience de uorescence sur le melange nitrobenzene-n-hexane de Beysens et Leibler

[44 ], reanalysee par Zalczer [45 ], fournit un intervalle pour l'exposant : 0:3 < = <0:6, sans

pour autant pouvoir apporter la preuve de l'existence de la loi de puissance du fait que les

donnees puissent^etre egalement ajustees par un pro lpurement exponentiel. Plusrecemment,

desexperiencesdere ectivitedeneutrons[46 ,47 ],ontfournilapreuvedel'existencedelapartie

algebriquedupro ldeconcentrationetdonnentrespectivementdesvaleursdel'exposantegales

 a 0:5et0:53. Les amplitudes P 0 et P 1

LaconnaissancedesamplitudesP

0 etP

1

etdeleurrapportuniversel,poseplusdediÆcultes.

On dispose principalement de deux approches theoriques : des calculs issus de la theorie du

(41)

les valeurs suivantes: 8 > > > < > > > : P 0 =0:866 P 1 =1:5 P 0 =P 1 =0:577

La valeurdu parametre c,quiappara^t notamment dans laloi en puissance-exponentiellepeut

^etre deduitede cesresultats :

c=(P 1 =P 0 ) = 2:8

On peut noter que ces donnees peuvent ^etre bien ajustees par le pro l en loi de

puissance-exponentielle, avec cependant une valeur legerement di erente pour le parametre c : c = 2:27

(correspondant un rapportd'amplitudeP

0 =P

1

=0:65).

Les calculs menes selon latheoriedu groupe de renormalisation fournissent les valeurs

sui-vantes : 8 > > > > > > < > > > > > > : P 0 =0:717 P 1 =1:621 P 0 =P 1 =0:442 c=4:8

Les donnees obtenues sont diÆciles a analyser etant donne que les points disponibles sont

concentres dans une gamme de distance z a la surface ou la partie exponentielle domine le

pro lde concentration. Lesajustementsde ces donnees parlepro len puissance-exponentielle

fournissent en consequencede cela unevaleurbeaucoupplusgrande de c=11.

Ontrouveunederniereapprochetheoriquee ectueeparFloteretDietrich[52 ].Ilse ectuent

descalculsd'interpolationentre lesresultatsobtenusapartir du modele d'Isinga deux

dimen-sionsetsonextentionaladimension4 etfournissentunevaleurtheoriquedeP

0

=0:940:05.

D'un pointde vueexperimental,le phenomene d'adsorption critique aete beaucoupetudie

durantles vingts dernieres annees pardi erentestechniquesexperimentales. Ontrouvedans la

litterature de nombreuses etudes utilisant des techniques optiques : re ectometrie [53 ] a [56 ],

ellipsometrie[57 ] a[67]ou uorescence[44 , 45 ]. Ontrouveegalement desetudesbaseessur des

mesures de tension de surface [68] a [74 ] ou gravimetriques [75 , 76 ]. Globalement, ces etudes

ont ete realisees sur di erents melanges binaires, soit sur la surface libre du melange, soit sur

la surface d'un solide (un substrat de quartz par exemple). Il appara^t donc que

l'universa-lite des parametres du pro l d'adsorption critique peut^etre testee en comparant les resultats

de ces travaux experimentaux. Cette demarche a ete entreprise notamment par Floter et

Die-trich [52 ]. L'amplitude P

0

est analysee a travers les resultats d'experiences sur sept melanges

binaires di erents par des techniques optiques (ellipsometrie et re ectometrie). Le resultat de

cette analyse ( gure 2.2) montre une assez grande dispersion des valeurs de P

0

(42)

P

0

Fig. 2.2 { Comparaison des valeurs d'amplitude P

0

issues de l'analyse de di erentes etudes

experimentales (d'apres Floter et Dietrich [52 ]).

zone d'incertitude determinee. La diÆculte de ce type de demarche est de pouvoir extraire les

parametres universelsa partird'experiencesdi erentes, quine mesurentpas toutesstrictement

les m^emesphenomenes,avec de plusdesresolutions variables.

2.5.2 Conclusion

Silephenomened'adsorptioncritiqueaainsipu^etremisenevidenceexperimentalement,sa

quanti cationparunefonctionuniverselleresteencore aujourd'huiunequestionsans reponse.

La plupart des techniques utilisees jusqu'a present, ne permet pas d'atteindre les echelles de

longueurs necessaires a la determination directe des parametres du pro l. Ainsi, les methodes

optiques sont limitees parla longueur d'onde de la lumierequi est superieure a lalongueur de

correlation dusysteme etdonca lalongueurd'extensiondupro ld'adsorption.Dece fait,seul

les integrales du pro l d'adsorption peuvent ^etre determinees et ce type d'information semble

actuellement insuÆsant pour decrire le pro l d'adsorption critique. L'utilisation de

rayonne-ments aux longueursd'ondes plus courtes que celle de la lumiere, tels que les neutrons et les

rayons X, s'est donc imposee. Ces techniques devraient, en principe,permettre d'atteindre la

(43)

tionchimique(pardeuteration)decertainesmoleculesd'unmelangea nd'accro^trelecontraste.

Plusieursexperiences de re ectivite de neutrons pourl'etude de l'adsorption critique, ont deja

ete realisees. Nous consacronslasection suivante a ladescriptionde ces experiences de facon a

pouvoir fairele bilandesenseignementsquienressortent.

2.6 Experiences anterieures en re ectivite de neutrons

2.6.1 L'experience de Zhao et al.

La premiere etude de l'adsorption critique par re ectivite de neutrons a ete entreprise par

Zhaoetal.[46 ].Lemelangeetudieestlemethanol-cyclohexane deutere.L'in uencedupro lde

concentration sur les spectres de re ectivite est l'apparition d'une discontinuite (ou "

pseudo-discontinuite" en raison des resolutions experimentales), au voisinage de la re ection totale

( gure2.3).L'ajustementdesspectrespeut^etrerealiseparl'integrationnumeriquedel'equation

deSchrodingerpourlaquellelepotentieldependdupro ldeconcentrationpuisparlecalculde

lare ectivite (Chapitre3).

Leresultatessentieldecetteexperienceestlacon rmationdel'existencedelaloidepuissance

danslepro ldeconcentrationetseulelafonctiondeLiu-Fisher[34 ]permetd'ajusterlesspectres

realises, au plusproche dupoint critique.Les parametres recherches du pro ldeconcentration

d^ua l'adsorptioncritique,n'ont pu^etredeterminesquepardesmethodesindirectes:lamesure

de la hauteur de la pseudo-discontinuite donnant l'estimation de l'exposant =  0:5 et les

ajustements des spectres, avec = xe, fournissant une valeur de l'amplitude du pro l trop

importante(la concentration proche de lasurfaceetant superieure a 1). La re ection totale ne

restituaitque 10%du signal incident (R0:1 au lieude1 pourleseuil de re ection totale) et

des temps de comptage tres long (30 a 40 heures) ont ete necessaires pour obtenir un niveau

de bruit acceptable.Pourexpliquer les diÆcultesd'analyse rencontrees, Les auteurssupposent

l'existence d'unartefact experimental,sans pourautant pouvoir l'identi erprecisement.

2.6.2 L'experience de P. Sibille

Cette experience a ete ensuite reprise par P. Sibille [77 ] sur le melange methanol deuter

e-cyclohexane(CD 3 OD-C 6 H 12

).L'inversionde ladeuterationd'undescomposesdumelange

pro-voquel'inversionde lanature dupotentielsonde parlesneutrons .Ilappara^t doncinteressant

d'etudier les consequences de ce phenomene sur le pro l d'adsorption critique. Par ailleurs,

l'experiencedeZhao[46 ]semblaitpouvoir^etreamelioreedanslebutd'obtenirunedetermination

directe desparametres dupro ld'adsorption critique.

P.Sibille demontre danssathese, l'existence d'uneforte absorptiondu faisceau re echi par

(44)

Fig.2.3{Re ectivitedeneutronssurlasurfacelibredumelangemethanol-cyclohexanedeutere.

estla longueur d'ondedesneutronsincidents. Al'approche du pointcritique (symbole), une

"pseudo-discontinuite" par un pro l de concentration en loi de puissance appara^t au bord du

plateau de re ection totale, vers 11,3



A (d'apres [46 ]).

composantspurs,latransmissionetant de niecommele rapportentrel'intensitetransmisepar

lemilieuabsorbantI

tr

et l'intensite incidente I 0

.

Comme on peut le voir sur la gure 2.4, l'attenuation du faisceau de neutrons provoquee

par le melange critique est beaucoup plus forte que celle provoquee par chacun des

compo-sants purs.Pourtenter de supprimerla formationdes menisques, uneexperience aete realisee

sur une cellule dont les parois ont ete prealablement silanisees dans le but d'inverser le sens

du mouillage. Cette experience s'est revelee infructueuse et la seule modi cation du dispositif

experimental initialement utilisepar Zhao, permettant d'ameliorer signi cativement l'intensite

recueillie,estl'allongementde lacelluledemesure.Ainsi,avec unecelluletroisfoispluslongue,

l'attenuationn'estplusquede 20 a 30%dans lecasdu melange methanol deutere-cyclohexane

(a comparer avec une attenuation de l'ordrede 100% lorsdes premieres experiences). Des

me-sures, egalement realisees sur le melange methanol-cyclohexane deutere, permettent d'obtenir

unniveau dere ectiontotalequasimentegala1 alorsquece niveauetaitdel'ordrede0:1pour

les mesuresde Zhao et al.

Desmesureshorsspeculaireontpumettreenevidenceunsecondphenomeneparasite

corres-pondantaun bruitde fondengendreparladi usiondesneutronsparles menisqueset pouvant

alterer les spectres de re ectivite. L'e et de cette di usion est semblable a celui provoque par

la rugosite de la surface dueaux ondes capillaires [78 ], mais avec une in uencebeaucoup plus

(45)

0,001 0,01 0,1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Tr Å C 6 H 12         CD 3 OD + ++++++++++++++++++++++++++++ + ++++++++++++++  v =0;68enC 6 H 12 2 2 2 2 2 22 2 2 22 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 22 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 22 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 22 2 2 2 2 22 2

Fig.2.4{ Mesures detransmission desneutrons par 2mm decyclohexane, demethanol deutere

et demelange homogene des deux a la concentration critique (d'apres [77 ]).

construireunefonction decorrection a appliquersurle calculde lare ectivite :

R ()=R cal c () N 0 e ~ A | {z } atte nuation + D 0 +D 1 e D 2  | {z }

diffusionhors specul aire

pour laquelle la forme exponentielle de l'attenuation est empirique. Ce modele a ete

prelablement teste sur la surface libre d'un melange d'eau deutere et d'eau legere (la

concen-tration en eau legere etant ajustee pour le melange contiennent le m^eme nombre d'atomes

d'hydrogeneque dansle melange methanol deutere-cyclohexane), puisutilise pour analyserles

courbesde re ectivite obtenues sur lasurface libre du melange methanol deutere-cyclohexane.

Malgre lese orts misen oeuvre pourquanti erlescorrections a appliquer,le resultat de

l'ana-lyse (qui utilise la fonction de Liu-Fisher [34 ]) s'est avere peu satisfaisant par le fait que les

meilleurs ajustements ont pu ^etre obtenuspourunevaleurquasi-nulle de l'exposant =. Bien

quel'analysesoitperturbeeparunproblemerelatifal'angled'incidence(ledecalagedumoteur

contr^olant la position du super-miroir qui de nit 

0

au cours de la mesure), cette contrainte

experimentale ne permet pas d'expliquer un ecart si important entre la valeur de l'exposant

obtenue etla valeurtheorique attendueegale a0:52.

2.6.3 L'experience de Howse et al.

Plusrecemment,Howseet al.[47]proposentunenouvelleetude del'adsorptioncritique par

re ectivite de neutrons.Le melange binaire est compose de 2-butoxyethanol etd'eau lourde et

lesmesuresde re ectivite sont e ectueesa l'interfaceentreleliquideetunsubstrat desilicium.

(46)

interpreterleursdonnees,les auteursutilisentlamethode deDietrichetSchack[79 ] (applicable

uniquementdanslecasd'unpotentielrepulsif(chapitre3))quiproposeunesolutionanalytique

permettantdedeterminerlavaleurdel'exposantdelaloidepuissance.Unevaleurde0:530:02,

entresbonaccord avec lavaleurtheorique attendue,peut^etreainsideterminee.Cependant,les

auteurstentent d'extrapoler lamethode aucalcul del'amplitudeP

0

etproposent unevaleurde

0:11, treseloignee delavaleurtheorique attendue(P 0

=0:940:05).Deplus,desreservessont

emisesquanta lastabilitechimiquedu melangeetudiepourlequelladissociationdesmolecules

d'eau peut entrainer lefait que lemelange nesoit pasreellement unbinaire.Malgre cela, cette

experiencesemblemontrer lavaliditedelamethode de DietrichetSchack,du moinsquanta la

determinationde l'exposant.

2.6.4 Conclusion

Comme nous venons de le voir, l'etude de l'adsorption critique par re ectivite de

neu-trons, experience relativement simpledanssonprincipe,se revele^etre beaucoup pluscomplexe

en realite. Les experiences decrites precedemment n'ont en e et pas permis d'aboutir a une

determination directe des parametres du pro l d'adsorption critique a partir des donnees de

re ectivites de neutrons. De plus, une comparaison de tous les parametres obtenus a l'issue

de ces experiences avec les valeurs theoriques et experimentales existantes, est pour l'instant

diÆcile.

D'un point de vue experimentale, le travail de P. Sibille a permis de mettre en evidence

ladiÆculte experimentale majeure del'experience. Le phenomened'attenuation dufaisceau de

neutrons par les menisques du liquide semble en e et ^etre a l'origine de la diÆculte d'analyse

(47)
(48)
(49)

Figure

Fig. 1.2 { Diagramme de phase d'un m elange binaire partiellement miscible compos e de peruo-
Fig. 2.1 { F orme g en erale du prol d'adsorption critique en fonction de la profondeur normalis ee
Fig. 3.1 { Sch ema d ecrivant la r ee ction d'un faisc eau de neutrons sur la surface d'un
Fig. 4.1 { Sch ema du montage de mesures des indices de r efraction par la m etho de du mi-
+7

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