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Submitted on 1 Jan 1968
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Contribution à l’étude des bandes fondamentales de vibration du réseau de la cuprite (Cu2O)
C. Carabatos, A. Diffiné, M. Sieskind
To cite this version:
C. Carabatos, A. Diffiné, M. Sieskind. Contribution à l’étude des bandes fondamentales de vibration du réseau de la cuprite (Cu2O). Journal de Physique, 1968, 29 (5-6), pp.529-533.
�10.1051/jphys:01968002905-6052900�. �jpa-00206687�
CONTRIBUTION
AL’ÉTUDE
DES BANDESFONDAMENTALES
DE VIBRATION DURÉSEAU
DE LA CUPRITE(Cu2O)
Par C.
CARABATOS,
A.DIFFINÉ
et M.SIESKIND,
Laboratoire de Spectroscopie et d’Optique du Corps Solide
(Laboratoire
associé au C.N.R.S.),Institut de Physique, Université de Strasbourg.
(Reçu
le 17juillet 1967.)
Résumé. 2014 Une étude par réflexion des bandes fondamentales de vibration du réseau de la
cuprite (Cu2O)
a étéentreprise
àtempérature
ordinaire. La formeprismatique
des échan-tillons a
permis l’analyse Kramers-Kronig
etl’analyse
fondée sur la théorieclassique
de ladispersion
dupouvoir
réflecteur de lapremière
surface seule. Les constantesoptiques
et diélec-triques
ainsi que le coefficientd’absorption
ont été déduits. Les constantes d’amortissement et les intensités d’oscillateur des bandes ont été déterminées.Abstract. 2014 A reflectance
study
of the fundamentalabsorption
bands due to lattice vibrations of cuprous oxide(Cu2O)
has been carried out at roomtemperature.
Theprismatic shape
of thesamples
allowed aKramers-Kronig
and a classicaldispersion analysis
of the reflec-tance of their first surface
only.
Theoptical
and dielectric constants and theabsorption
coefficient have been deduced. The
damping
constants and the oscillatorstrengths
havebeen determined.
I.
Rappel theorique.
- Lepouvoir
réflecteur d’un 6chantillon est donne par lesequations
de Fresnel.Dans le cas de l’incidence normale et pour des milieux
semi-infinis,
la reflexion mesuree R est donnee par :ou n et k sont l’indice de refraction et l’indice d’ab-
sorption ;
l’indicecomplexe generalise
sera :Le coefficient
d’absorption
a défini par la relation :est reli6 a l’indice
d’absorption k
par la relation :Dans ces
expressions,
I est l’intensit6transmise, Io
l’intensit6 incidente et d1’6paisseur
de l’échantillon.Dans ces
conditions,
la constantedi6lectrique
s’6crit :
avec :
et :
A.
Si r repr6sente l’amplitude complexe
dereflexion,
nous avons :
avec :
6 6tant le
changement
dephase
par reflexion.Les formules
(1)
a(9)
se combinent pour donner l’indice de réfraction n et l’indiced’absorption k
suivant les formules :
Expérimentalement,
on sait mesurer R= r /2; 0 (vc)
estcalcul6e a
partir
des relations deKramers-Kronig [1] :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002905-6052900
530
N 6tant le nombre d’intervalles de partage de la courbe
R(v).
La connaissance de R et le calcul de 0permettent
de determiner les constantesoptiques
etdi6lectiques
a 1’aide des formules(6), (7), (10)
et(11).
B. Une autre m6thode de calcul nous
permet
d’obtenir les memes constantes et de les compareraux resultats de
l’analyse Kramers-Kronig.
Elle estfond6e sur la theorie
classique
de ladispersion [2].
Si nous
interpr6tons
les vibrations du reseau en termesd’oscillateurs
harmoniques independants
etamortis,
les relations
classiques
de ladispersion
s’6crivent :zo est la constante
di6lectrique optique et vj
la fr6- quence de resonance de lajième bande, Sj
6tant l’in- tensite d’oscillateur et gj la constante d’amortissement.Dans les formules
(13)
et(14),
nous avons introduit l’intensit6 d’oscillateur reduite et la constanted’amortissement reduite Nous obtenons aussi :
Nous remarquons que,
lorsque
v tend vers z6ro(e’
= Estatique
=est.),
la sommation dans E’ ser6duit
A Y, 47tpj;
donc on obtient :1
La connaissance de P j, Y j, v j
et co
nous permet de calculer les constantesoptiques, puis
a l’aide de la formule(1),
lepouvoir
réflecteur R que l’on compareaux valeurs
experimentales.
Par cettecomparaison,
on
ajuste
cesparam6tres
pour obtenir le meilleur accord avec1’experience [1], [2].
II.
Prdparation
des dehantillons. - Afin de mesurerle
pouvoir
r6flecteur de lapremière
surfaceseule,
nous avons utilise des 6chantillons
prismatiques
d’unangle
au sommet 400 environ. L’un de nous a montre que le taux de lumiereparasite provenant
de la deuxieme surface est tres inferieur a 3%;
il est doncn6gligeable
devant les erreursexperimentales [1].
Les 6chantillons ont ete
prepares
paroxydation
d’une
grande quantite
de cuivreélectrolytique
suivantla m6thode de Grosmann
[3].
Les deux faces des 6cbantillons 6taientpolies mécaniquement.
Dans lescas les
plus favorables,
nous avons obtenu des échan- tillons a deux ou trois domaines monocristallins sur une surface utile de l’ordre de 60 mm2(1).
III. Mdthodes
expérimentales.
- L’6tude de la bande fondamentaled’absorption
a 611 cm-1 a 6t6faite a
temperature
ordinaire avec unspectrometre
« Perkin Elmer 99 G » a
simple faisceau,
entre 350et 2 000 cm-1.
Les 6chantillons 6taient fix6s sur un
porte-échantillon
pouvant effectuer un mouvement de « va-et-vient » arr6t6 par deux but6es. Pour l’une des
positions,
lefaisceau
infrarouge
tombait sur 1’6chantillon a1’etude,
tandis que pour 1’autre
position
le meme faisceau6clairait un miroir de reference situe dans le m8me
plan
vertical que 1’echantillon. Cedispositif permettait
d’effectuer des mesures relatives
point
parpoint,
lezero de
l’appareil
6tant v6rifi6 pourchaque point.
La
position
de 1’echantillon coincidait avec lepoint
de focalisation du faisceau
infrarouge; 1’angle
d’inci-dence etait de 100 environ.
IV. Rdsultats
expérimentaux.
Discussion. - Les valeurs mesur6es dupouvoir r6flecteur,
concernant la bande a 611cm-1,
sontreportees
sur lafigure
1.Elles
repr6sentent
des moyennes sur trois series demesures effectu6es sur les deux faces d’un 6chantillon
FIG. 1. - Pouvoir reflecteur de
Cu2O
dans laregion
de 611 cm-1 ;
( T
= 290OK)
courbesexperimentales.
prismatique.
Lafigure
montre lespoints exp6rimen-
taux ainsi que les courbes
lissees,
c’est-a-dire les courbes moyennes calcul6es a l’aide d’un ordinateur(du
Centre de CalculRlectronique
deStrasbourg),
par une m6thode de moindres carr6s
appliqu6e
surun
polynome
dedegr6
trois. I1 fautpr6ciser
que les courbes n’ont pas ete lissees auvoisinage
du sommet.L’erreur
experimentale
sur R est estimee a 3%,
sauf au
voisinage
du minimum ou elle estplus impor-
tante. Les
fréquences
sont connues avec uneprecision
meilleure que
0,1 %.
(1)
Nousexprimons
nos remerciements a MM. C. Schwab et G. Schwalbachqui
ont bien voulu nouspreparer
lesechantillons.
Les valeurs du
pouvoir
reflecteur maximal sont0,51
et0,48
pour les faces 1 et 2 del’échantillon,
alors que O’Keeffe
[4]
avait obtenu0,58.
Cettediff6rence est due
probablement
a l’etat de surface de notre 6chantillon.Vers les
grandes longueurs d’onde,
la courbe dereflexion se raccorde bien avec celle que nous avons obtenue pour la bande a 146 cm-1
[1].
A. ANALYSE PAR LA MfTHODE DE KRAMERS-KRONIG
(not6e K.K.).
- Lesfigures
2 et 3 montrent lesconstantes
optiques
etdiélectriques.
Lafrequence
deresonance est situ6e a :
FIG. 2. - Constantes
optiques
deCu2O
dans laregion
de 611 cm-1 obtenues a 1’aide de
l’analyse
Kramers-Kronig (6chantfllon 2).
FIG. 3. - Constante
di6lectrique
deCu20
dans laregion
de 611 cm-1 obtenue par
l’analyse Kramers-Kronig (echantillon 2).
La valeur de l’indice
d’absorption
estko
=2,62,
alors que
kmax
=2,94
a v = 616 cm-1.A
partir
de la courbereprésentant
nk =E"/2 ( fig. 3),
nous pouvons determiner la constante d’amortisse- ment g = yvo
[1] :
La meme courbe
( fig. 3)
permetd’indiquer
les fr6-quences
correspondant
a la structure du sommet :610,
616 et 626 cm-1.La
frequence
du modelongitudinal optique
estd6termin6e a 1’aide de la courbe
e’(v) [5] (fig. 3) :
La valeur du
pouvoir
r6flecteur vers 1 500 cm-1(R
=0,19 :f: 0,005)
nouspermet
de calculer l’indice de réfraction et la constantedi6lectrique optique :
FiG. 4. - Coefficient
d’absorption
deCu2O
dans laregion
de 611 cm-1 obtenu par
l’analyse Kramers-Kronig (echantillon 2).
La
figure
4repr6sente
la variation du coefficient d’ab-sorption,
sa valeur maximale est CXmax = 22 700 cm-1et la
dissym6trie qui
le caractérise est[1]
8 =0,7.
Le
parametre
8 est défini par :ou
AV+
etAv-
sont,respectivement,
lesquanti-
t6s V1/2 - vo et vo -
%JI/2 1
avec V1/2 etvlj2
lesfréquences correspondant
a la mi-hauteur de la courbea(v)
depart
et d’autre de lafrequence
de resonance.B. ANALYSE PAR LA THEORIE CLASSIQUE DE LA DIS-
PERSION
(not6e D.C.).
- En tenant compte des valeurs desparametres
fournies parl’analyse
Kramers-Kronig,
nous avonsproc6d6
a leur affinement afin532
d’obtenir le meilleur accord
possible
avec la courbeexperimentale (6chantillon 1).
Nous avons trouve :La
figure
5 montre lespoints expérimentaux
et lacourbe
th6orique
calcul6e en utilisant lesparametres indiques
ci-dessus.FIG. 5. - Pouvoir réflecteur de
Cu2O
dans laregion
de 611 cm-1; la courbe
theorique
a ete calcul6e a l’aide de la theorieclassique
de ladispersion.
C. ANALYSE DES DEUX BANDES SIMULTANEMENT. - Afin d’examiner l’influence mutuelle des deux
bandes,
nous avons effectu6 leur
analyse
simultan6e par les deux m6thodes. Nousn’exposerons
ici que les resultats del’analyse
fond6e sur la theorieclassique
de la dis-persion,
tout en notant que les resultats del’analyse Kramers-Kronig
conduisent aux memes resultats. PourFIG. 6. - Constantes
optiques
deCu2O
dans laregion
de 611 cm-1 obtenues par la theorie
classique
de ladispersion.
FIG. 7. - Constante
dielectrique
deCu2O
dans laregion
de 611 cm-1 obtenue par la theorie
classique
de ladispersion.
FIG. 8. - Pouvoir reflecteur de
Cu20
dans le domaineinfrarouge.
La courbetheorique
resulte del’analyse classique
de ladispersion
simultan6ment pour les deux bandes.cette
analyse,
nous n’avons utilise que lepouvoir
r6flecteur de la bande a 611 cm-1
qui
nepresente
pas de structure au
voisinage
du sommet( fcg. 1,
6chantillon
1).
Nous attribuons l’indice 1 aux donneesconcernant la bande a 146 cm-1 et l’indice 2 a celles de la bande a 611
cm-1;
nous avons trouve que le meilleur accord entre lespoints expérimentaux
et lacourbe
theorique (fig. 8)
conduit aux valeurs suivantes desparamètres :
11 est
remarquable
de constater que lesparametres
ne sont
pratiquement
pasmodifies ;
la faible influence mutuelle des deux bandesjustifie
donc aposteriori l’analyse s6par6e
des deux bandes et la validite de nosresultats ant6rieurs
[1].
Par
ailleurs, l’application
de la relation deLydanne-
Sachs-Teller modifi6e par Barker
[5]
nouspermet
deTABLEAU I
controler indirectement les
fréquences optiques longi-
tudinales vT, associ6es aux modes transversaux
optiques
actifs dans
l’infrarouge
vT :Compte
tenu de[1] :
nous obtenons les deux
rapports :
la relation L.S.T. est donc
parfaitement
v6rifi6e.Nous pouvons aussi verifier la relation
(17);
noustrouvons :
Le tableau I
r6capitule
nos resultats et ceux obtenuspar d’autres auteurs.
V. Conclusion. - Les deux
analyses,
Kramers-Kronig
etdispersion classique,
conduisent a des valeursnum6riques
sensiblement6gales. Cependant,
la diff6rence
importante
reside dans le fait que 1’ana-lyse classique
ne peut mettre en evidence 1’effet d’an- harmonicité dupotentiel
dureseau, qui apparait
nettement dans
l’analyse Kramers-Kronig.
Cet effetse manifeste par les structures observees au
voisinage
de la reflexion maximale
(fig. 1,
6chantillon2).
Ceciest lie au fait que, dans la theorie
classique,
onsuppose a
priori
que les oscillateurs sont harmo-niques.
Nous pouvons admettre que, de
part
et d’autre d’une raie fondamentalecorrespondant
aI’hypoth6se harmonique,
on observerait deux raies dues a uncouplage
avec creation et annihilation dephonons particuliers.
Une etude ducomportement
de ces struc-tures en fonction de la
temperature
devrapermettre
de confirmer cettehypothese;
elle feral’objet
d’uneprochaine publication.
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