HAL Id: jpa-00245613
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00245613
Submitted on 1 Jan 1987
HAL
is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire
HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Etude par photoémission de la passivation de GaAs en plasmas multipolaires d’azote et d’hydrogène
P. Friedel, J.P. Landesman, R. Mabon
To cite this version:
P. Friedel, J.P. Landesman, R. Mabon. Etude par photoémission de la passivation de GaAs en plasmas
multipolaires d’azote et d’hydrogène. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique /
EDP, 1987, 22 (8), pp.797-802. �10.1051/rphysap:01987002208079700�. �jpa-00245613�
Etude par photoémission de la passivation de GaAs
en
plasmas multipolaires d’azote et d’hydrogène
P.
Friedel,
J. P. Landesman et R. MabonLaboratoires
d’Electronique
et dePhysique appliquée (LEP) (*)
3 av. Descartes, 94450 Limeil-Brevannes,France
(Reçu
le 16 janvier 1987, révisé le 27 avril 1987,accepté
le 28 avril1987)
Résumé. 2014 La
passivation
des matériaux III-V demeure un défi auxphysiciens
des surfaces. Un processus depassivation
faisant intervenir uneétape
de nettoyage et la formation d’un nitrure enplasma
a étéproposé.
Dans cette revue des résultats obtenus au LEP, nous détaillerons
particulièrement
l’interaction entre leplasma d’hydrogène
ou leplasma
d’azote et la surface de l’échantillon. Leplasma multipolaire
utiliséproduit
des ionspeu
énergétiques
et une forteproportion d’espèces atomiques.
Nous concentrons notreinvestigation
à l’étudedes liaisons
chimiques
observées parphotoémission
et auxpropriétés électriques
de la surface. Lescaractéristiques électriques
sont étudiées in situ parphotoémission
de niveaux de coeur. L’attention serafocalisée sur la
présence
d’arsenic « élémentaire » et sur ladésoxydation
de la surface.Abstract. 2014 The
passivation
of III-V materials is achallenge
to surfacephysicists.
Apassivation
processby plasma cleaning
andnitriding
the surface has beenproposed.
This review of the results obtained at LEP on thissubject mainly
concentrates on the interaction between thehydrogen plasma
or thenitrogen plasma
and thesurface of the
sample.
Themultipolar plasma
generates low temperature ions and ahigh proportion
of atomicspecies.
We are concerned with the chemical bonds as revealedby photoemission
and by the electricalproperties
of the surface. The electricalproperties
are measured in situby
core levelphotoemission.
We shallcenter our
investigations
on the existence of « elemental » arsenic and on the oxide removal on the surface.Classification
Physics
Abstracts81.60 - 79.60E - 52.40H ...
De
façon
à réduire les effetsparasites
sur lestransistors MESFET nous recherchons un traitement
en
plasma qui produise
une bonne interface isolant- semiconducteur. Leplasma
que nous avons choisi est unedécharge
à cathode chaude associée à unconfinement
magnétique (plasma multipolaire).
Une
séquence
dedésoxydation
suivie d’une nitrura- tion native enplasma
et d’undépôt
de nitrure de silicium a étéproposée [1].
Elle a conduit à des réductions substantielles de courants de fuite entre la source et lagrille
ainsiqu’une
diminution de ladispersion
enfréquence
de la transconductance. Le même traitement conduit surGa0,47In0,53As
à unedensité d’états de surface inférieure à 3 x
1011 cm- 2 eV-1.
Dans cetarticle,
nousanalysons
dessurfaces de GaAs
(100)
detype
n et de type p parphotoémission (XPS : X-ray photoemission
spectros-copy).
La surface est étudiée avant etaprès l’exposi-
(*)
LEP, Laboratoiresd’Electronique
et dePhysique appliquée :
un membre de l’organisation internationale de recherchePhilips.
tion à un
plasma d’hydrogène
ou d’azote. Le traite-ment et
l’analyse
sont effectués dans unsystème
entièrement sous ultra-vide.
1. Le montage
expérimental.
Le
spectromètre
est unanalyseur hémisphérique Leybold EA11 ;
lerayonnement
Xprovient
soit dela raie Ka de
l’aluminium,
soit de la raie K« dumagnésium. L’énergie
duphoton
est alorsrespecti-
vement soit
1486,7
eV soit1 253,6
eV. Unsystème
de transfert
permet
dedéplacer
l’échantillon de la chambred’analyse
à la chambre àplasma.
Lapression
de l’enceinte est inférieure à10- 9
torrdurant les transferts. Elle atteint
10- 10
torr dans la chambred’analyse.
Les échantillons sont des
plaques
de GaAs décou-pées
dans leplan (100).
Ils subissent unpolissage mécanochimique.
Les échantillons detype
n sontdopés
par le sélénium à 4 x1017 cm-3, tandis
que les échantillons detype
p sontdopés
par le cadmium de 3 à 5X 1018 cm-3.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01987002208079700
798
Les spectres de
photoémission
sont déconvoluésen utilisant une méthode
originale
des moindrescarrés.
L’originalité
réside dans le choix duspectre représentatif
descomposantes
élémentaires. Les méthodes de déconvolution par moindres carrés utilisées habituellement fontappel
à la reconstruc- tion d’unspectre
«théorique »
parélargissement
depics
de Dirac par desgaussiennes
et des lorentzien- nes: Ces fonctionspeuvent
éventuellement être renduesasymétriques
pour rendrecompte
d’effets àplusieurs
électrons. Dans le cas d’unspectre
non monochromatisé comme ceux que nous mesurons, il faudrait inclure la forme exacte de la raie d’émis- sion X avec le détail desquatre
satellitesK« 1, Ka 2’ K« 3
etKa 4.
Ceci demande une connaissance trèsprécise
descaractéristiques
de la source derayons X.
Généralement,
le recours à de tellestechniques
conduit à des résultats de déconvolutionqui dépendent
des choix initiaux desparamètres
etdes formes des fonctions
d’élargissement.
Nousavons cherché à minimiser ce
problème
enayant
recours à des
spectres
« idéaux » mesurésexpérimen-
talement sur des surfaces propres du matériau semi- conducteur
qui
nous intéresse. Les spectres de base que nous déterminons ainsi sontpris
dans desconditions de sensibilité maximum au volume du matériau. On évite ainsi de faire intervenir dans le
spectre
utilisé pour les déconvolutions des contribu- tions decomposés présents
en surface du matériau.Pour déterminer si une surface est effectivement propre, nous avons
comparé
unspectre
mesuré en émission normale(sensibilité
auvolume)
et enémission rasante
(sensibilité
à lasurface).
Nousavons retenu pour le choix des
pics
utilisés pour lesdéconvolutions,
des échantillons pourlesquels
lespics
de volume et de surface sontsuperposables.
Lerésultat des déconvolutions est alors très peu sensible
aux conditions initiales du processus
d’approche
auxmoindres carrés.
La sensibilité à la surface est intéressante pour étudier les
composés présents
initialement ou formés par les interactions avec leplasma.
Ellepeut
être réalisée en inclinant l’échantillon defaçon
à ce que les électronsanalysés
soient émis dans une direction rasante. Ellepeut
aussi être réalisée en choisissantun des
pics d’énergie cinétique plus
faible. Il estdonc
possible
de confirmer tous nos résultats enutilisant les niveaux
2p
de l’arsenic et dugallium.
Lasensibilité à la surface pour ce
pic
est alorséquiva-
lente à celle que l’on obtient avec le
pic 3d
à 75°d’angle
d’émission. Le libre parcours moyen inélasti- que effectif lelong
de la normale à la surface est alors de 7Á.
2. Caractérisation de la surface initiale.
Les échantillons subissent un traitement de
désoxy-
dation par voie
chimique juste
avant leur introduc- tion dans l’enceinte :*
dégraissage
dans une solution bouillante étha-nol-trichloréthylène-acétone,
2022
désoxydation
dans une solution à 1 : 10 d’acidechlorhydrique
etd’éthanol,
e
rinçage
dans l’éthanol bouillant.La solution
HCI/C2H50H
conduit à une contami-nation minimum en carbone tout en maintenant la stoechiométrie de surface du
GaAs2 [2].
Nous montrons sur la
figure
1b lesspectres
3d de l’arsenic et dugallium
mesurés en émission rasante.La déconvolution des
spectres
d’arsenic révèle laprésence
d’une contribution décalée de0,6 ± 0,1
eVvers les
plus
hautesénergies
de liaison. Cette valeur est en accord avec les valeurspubliées
pour l’arsenic élémentaire. Un excès d’arsenic est donc engénéral
observé sur la surface
nettoyée chimiquement.
Lesdeux spectres de la
figure
1 sont révélateurs d’unreliquat d’oxyde.
Nous montreronsplus
loincomment
l’épaisseur d’oxyde
a pu être estimée. Lesdécalages
enénergie indiquent
quel’oxyde
corres-pond
engrande partie
à la stoechiométrieAs203
etGa203.
Il est fortpossible
que d’autres formesoxydées
soient aussiprésentes
sur cette surface.Fig.
1. - Spectres de l’arsenic et dugallium
en surface.Les spectres mesurés en émission rasante et à basse
énergie cinétique indiquent
laprésence d’oxydes
et d’arse-nic élémentaire sur la surface initiale.
[Surface
spectra of arsenic andgallium
after chemicalcleaning.
The spectra ingrazing
emission and those at low kinetic energy are indicative of oxides and elemental arsenic on thechemically
cleanedsurface.]
Du carbone est
toujours présent
sur la surface(il
est révélé par la
présence
dupic
1s du carbone quenous
présentons
parici).
3. Le nettoyage en
plasma d’hydrogène.
Nous avons
optimisé
lesparamètres
duplasma
defaçon
ànettoyer
l’échantillon en maintenant la stoechiométrie de surface. Pour unepression
del’ordre de 4 x
10- 4
torr, un courant dedécharge
de100
mA,
une tension dedécharge
de - 75 V et unetempérature
de l’échantillon de l’ordre de 200°C,
ladensité
électronique
est dans la gamme1010 cm- 3.
Dans ces
conditions,
le retrait del’oxyde
et ducarbone est total à la fois sur les échantillons de type n et de
type
paprès
une minute deplasma (Fig. 2).
Il est nécessaire de chauffer l’échantillon pour éliminer lesoxydes
degallium.
A bassetempé-
rature
[3], l’oxyde
degallium
est réduit de la formeGa203
à une forme où ledegré d’oxydation
dugallium
est de l’ordre de 1. Nous pouvons penser à la forme peuoxydée Ga20.
Lepic
1s del’oxygène disparaît
totalementjuste après
le traitement àchaud ;
ilpeut réapparaître après
10 h destockage
sous ultra-vide
(à 10-1° torr).
Enfait, l’oxygène
estalors seulement
physisorbé
sur lasurface ;
ilpeut
êtreévaporé
de la surface par unsimple chauffage
avant tout traitement ultérieur. ’
On peut
profiter
du fait que la surface estnettoyée
de ses contaminants pour évaluer
l’épaisseur d’oxyde
initialement
présente
sur la surface. Nous utilisons pour cela un modèle à une couche finehomogène
sur la surface. Nous assimilons le libre parcours moyen
inélastique
des électrons à laprofondeur d’échappement. L’épaisseur d’oxyde
est alors reliéeau
rapport
d’intensité dupic
de volume d’un atome donné sur la surfaceinitiale, I’,
et sur la surface propre,I,
parl’expression :
Fig.
2. - Spectres 3d de As et Ga en surface durant le traitementplasma. L’oxyde
et l’arsenic élémentaire sont réduits dans unplasma d’hydrogène.
[Surface
3d spectra of As and Gaduring
theplasma
treatment. The oxide and the elemental arsenic are
reduced in a
hydrogen plasma.]
.
où
estl’angle
d’émission des électrons. On obtient ainsi sur l’ensemble des échantillons que nous avonsétudiés,
les résultatsreportés
dans le tableau I.L’épaisseur d’oxyde
a été évaluée àpartir
del’intensité des niveaux 3d de l’arsenic et du
gallium
en émission
normale et
en émission rasante ainsi que Tableau I. -Epaisseurs d’oxyde
mesurées parphotoémission
àpartir
dedifférents
niveaux de coeur. Lapremière
colonne
correspond
à des niveaux 3d mesurés en émissionnormale;
la seconde en émission rasante;enfin
la troisième colonne a été obtenue àpartir
de la composante despin
total3/2
des niveaux2p.
Achaque fois
legallium
et l’arsenicont été utilisés.
’
[Oxide
thicknesses measuredby photoemission using
different core levels. The first columncorresponds
to 3dlevels measured in normal emission. The second is in
grazing
emission. The third has been obtainedusing
the3/2
totalspin
component of the2p
levels. In eachinstance,
the evaluation was made both forgallium
and forarsenic. ]
800
du niveau
2p3/2
en émission normale. La bonnecorrespondance
entre les résultats obtenus est uneindication que l’ordre de
grandeur
trouvé est correct.Nous avons évalué
l’incertitude
sur la valeur trouvée à environ 60 %. Ces échantillons ont été observés parellipsométrie
par P. Boher. Lesépaisseurs d’oxyde qu’il
détermine sontsystématiquement plus
fortes d’un facteur de l’ordre de 2. Une étude assez
détaillée de cette différence a été menée en
prenant
comme mesure de référence des sections transverses en
microscopie
à haute résolution[4].
Onpeut
attribuer la différence à laprésence
d’une interface rugueuse ; elle est non visible parphotoémission ;
elle contribue
largement
à la mesure enellipsomé-
trie.
Les
déplacements
de niveaux de coeur de l’arsenicou du
gallium
par liaison avec le carbone ne sont pasrépertoriés
dans la littérature à notre connaissance.Nous avons suivi le retrait de carbone lors
d’exposi-
tions à des
plasmas
à bassetempérature
de duréecroissante. Les niveaux de
l’arsenic,
dugallium
et ducarbone ont été relevés pour la
séquence
deplasmas
suivante :
1. surface
initiale,
2.
plasma
de 5 s,3. nouveau
plasma
de 5 s sur le même échantillon(exposition
totale10 s),
4. nouveau
plasma
de 10 s(exposition
totale20 s),
5. etc...
jusqu’à
uneexposition
totale de 160 s.Le fractionnement et l’addition de durées de
plasma
sontéquivalents
à desplasmas
continus de duréeégale
au total comme entémoignent
lesmesures faites sur un autre échantillon avec les durées de 80 s et 160 s de
plasma
continu. Le résultatde cette
séquence
estreprésenté
sur lafigure
3. OnSEQUENCE DE 8 PLASMAS D’HYDROGENE
Fig.
3. -Cinétique
d’uneexposition
auplasma d’hydro- gène
à froid.[Kinetics
of the exposure to ahydrogen plasma
at roomtempérature.] ]
constate que l’arsenic élémentaire
disparaît
très tôtet que le carbone est réduit pour des
expositions plus longues.
Parallèlement à ladisparition
ducarbone,
les contributions de volume de l’arsenic et du
gallium augmentent
dans desproportions
compara-bles. Ceci
peut
être dû à un effet deprofondeur d’échappement
des électrons. Celapourrait
êtreexpliqué
par l’existence d’une couche fine de carboneou
d’hydrocarbure
sur la surfaceinitiale ;
leplasma d’hydrogène
faitdisparaître
cette couche. L’examenplus approfondi
dupic
1s du carbone devrait révéler laprésence
de liaisons avecl’hydrogène [5].
Laprésence
d’unpic Auger
de l’arsenic àproximité
immédiate du niveau ls du carbone rend toute
interprétation
douteuse.Les conditions de
plasma
citéesplus
haut sontoptimales
dupoint
de vue de la stoechiométrie de surface. L’excès d’arsenic élémentairedisparaît
et lerapport
dugallium
de volume et de l’arsenic de volume est très voisin de 1. Nous avons étudié l’effet duplasma d’hydrogène
sur la stoechiométrie des surfaces obtenues parépitaxie
auxjets
moléculaires[6, 7].
On a pu voir quel’hydrogène interagit
endeux temps sur la surface stabilisée en arsenic et reconstruite 2 x 4. Pour des
plasmas
de faible inten- sité et de courtedurée, l’hydrogène
s’attache àl’arsenic de surface. Une étude détaillée des bandes de valence
permet
de penser que l’arsenic se lie aussi à dugallium
dans cettepremière phase.
Pour desplasmas plus longs,
lacomposante
de niveau de coeurcorrespondant
à l’arsenichydrogéné disparaît ; l’hydrogène
aprobablement
formé deshydrures
d’arsenic
volatils,
sans douteAsH3.
Dans cettephase,
on constate effectivement une diminution sensible durapport
d’intensité dupic
3d d’arsenic etdu
pic
degallium.
On
peut
alors se demander àquel point
leplasma d’hydrogène permettrait
de graver la surface. Pourrépondre
à cettequestion,
nous avons effectué unplasma d’hydrogène
àfroid,
dans les conditions par ailleursoptimales.
Un échantillonpartiellement
recouvert de
laque
ultra-vide a étéexposé
auplasma pendant
une heure. Contrairement à cequi
a étéobservé sur d’autres types de
plasmas [8],
nous neconstatons alors aucune différence de niveau entre la surface sous la
laque
et la surface soumise auplasma.
Nous pouvons affirmer que si leplasma
grave la
surface, l’épaisseur gravée
n’excède pas 50Â.
On doit donc s’attendre à une gravure infé- rieure à un ou deuxplans atomiques pendant
uneminute de
plasma
denettoyage.
Il semble donc que leplasma multipolaire d’hydrogène
gravepréféren-
tiellement les
plans
d’arsenic et que la gravure soitbloquée
par lesplans
degallium.
Nous n’avonsjamais
constaté dedisparition
massive d’arsenic aupoint
de laisser sur la surface desgouttelettes
degallium,
comme nous aurions pu nous y attendre.Un
point important
est fourni par les mouvementsd’ensemble des niveaux de coeur du
gallium
et del’arsenic. Les uns comme les autres sont décalés
après
leplasma
parrapport
à leurposition précédant
le
plasma.
Dupoint
de vueexpérimental,
onpeut
se demander si cedécalage
est unartefact
de la mesureou bien
correspond
à un effetélectronique
dansl’échantillon. Il est
possible
que leplasma d’hydro- gène
modifie la conductivité de l’échantillon. Ilagirait
alors surl’équilibre dynamique qui régit
laneutralité de l’échantillon sous le faisceau de rayons X. La
charge positive
créée par l’émission dephotoélectrons
est contrebalancée :- par le courant de conduction provenant de la face arrière de
l’échantillon,
- et par le courant d’électrons de basse
énergie
émis par le rayonnement de
freinage
au passage de la fenêtre en aluminiumqui
isole la source del’échantillon.
Pour un échantillon bon
conducteur,
le courant de conduction est suffisant pour assurer la neutralité. Si l’échantillon devientisolant,
le courant de face avantprend
del’importance.
Pour tester cepoint,
il suffitde
changer
lapuissance
de la source X. Nous avonsmesuré les
déplacements
des niveaux de coeur enfonction de la
puissance
de la source X. Aucunecorrélation n’a été constatée entre ces deux gran-
deurs ;
ledécalage
a donc une autreorigine qu’un changement
de conductivité de l’échantillon.Rappe-
lons que la référence des mesures de
photoémission
dans un solide est le niveau de
Fermi, corrigé
par le travail de sortie del’analyseur.
Le travail de sortie de l’échantillon n’intervient que par un effet de seuilvers les basses
énergies cinétiques.
Les mouvementsd’ensemble que nous observons sont donc liés à des
déplacements
du niveau de Fermi dans la bande interdite. Surtype
n comme surtype
p, le mêmedécalage
estobservé ;
il baisse le niveau de Fermi de 200 ± 50 meV vers le maximum de la bande de valence. Ilcorrespond
donc à une diminution de la courbure de bandes surtype
p et à uneaugmentation
sur type n. On
peut
se demander si ceci est un effet de volume ou un effet de surface seulement. Uneadsorption d’oxygène
moléculaire àtempérature
ambiante ramène le niveau de Fermi à sa
position
initiale. Il est donc très
probable
que l’effet observé soit exclusivement un effet de surface.4. Nitruration
plasma.
L’exposition
auplasma
d’azote a été effectuée surles deux types de
dopage.
Lapression
d’azote dans leplasma
est maintenue à 4 x10- 3
torr, la tension dedécharge
est de - 75 V et le courant dedécharge
de 100 mA. L’échantillon est chauffé à 230 °C pen- dant une minute avant le
démarrage
de ladécharge.
On
évapore
ainsil’oxygène qui
s’est adsorbé sur la surface proprependant
les mesures dephotoémis-
REVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE. - T. 22, N. 8, AOÛT 1987
Fig.
4. - Spectres As et Ga2p3/2 après
leplasma
d’azote.[As
and Ga2p3/2
spectra after thenitrogen plasma.]
sion. On évite ainsi de
greffer l’oxygène
à la surfacependant
leplasma.
La
figure
4 faitapparaître
lescomposantes
du nitrure sur les niveaux dugallium
et de l’arsenic. Ona pu vérifier que ces
composantes
existent enabsence
d’oxygène
sur la surface. Elles correspon- dent bien à un nitrure.Toutefois,
selon les conditions deplasma
et surtout depréchauffage
de la surfacejuste
avant leplasma d’azote,
onpeut
observer del’oxygène
sur la surface. Ces résultats sont uneconfirmation de ceux
qui
avaient été obtenus sur la surfaceépitaxiée
auxjets
moléculaires[9].
Surtype
p, un mouvement d’ensemble des niveaux decoeur est observé. Nous l’avons traduit sur la
figure
5par un mouvement du niveau de Fermi. La nitrura- tion conduit à des
positions
de niveau de Fermi variables. Ellesdépendent peut-être
de l’étatd’oxydation
de la surface. Sur type n, les niveaux sensibles à la surface - niveaux 3d en émissionrasante et niveaux
2p
- accusent undécalage plus important (de
l’ordre de 500meV).
Il estpossible qu’un dipôle
soitengendré
surquelques plans
atomi-ques
près
de la surface nitrurée surtype
n.54
802
MOUVEMENTS DU NIVEAU DE FERMI
Fig.
5. - Mouvements du niveau de Fermi durant l’ensemble du traitement.[Fermi
level movementsduring
the wholetreatment.]
Sur le
type
p les mesures dephotoémission
sontconfirmées par des mesures
d’ellipsométrie spectro scopique [10] ;
la double structure à la transitionEl, El
+,à est sensible auchamp électrique
dans lazone de courbure de bandes. L’évolution de cette structure
reproduit
les mouvements observés du niveau de Fermi enphotoémission.
Par contre, surtype
n, la double structure est moins sensible auchamp électrique
et d’autres effets sontpeut-être
àl’origine
de la différence de résultats entreellipsomé-
trie et
photoémission.
Il reste à éclaircir l’influence éventuelle d’undipôle
induit par l’azote sur cette surface.Conclusion.
L’étude fine du
nettoyage
enplasma d’hydrogène
etde la nitruration en
plasma
d’azote a clairement misen évidence un
déplacement
du niveau de Fermi surles surfaces de GaAs au moins sur le
type
p. L’étude des niveaux de coeur des atomes du substrat ainsi que des contaminants a montré lapossibilité
de réduirel’oxygène,
le carbone et l’arsenic élémentaire enplasma d’hydrogène.
Leplasma
d’azote crée uneinterface
abrupte [11]
et conduit àplusieurs positions
du niveau de Fermi dans la bande interdite. Ceci est une indication que la
position
deblocage
habituellea été modifiée et
peut expliquer
l’amélioration despropriétés électroniques
desdispositifs passivés
decette
façon [1].
Bibliographie
[1]
DEMAY, Y., Thèse de 3e cycle, Paris 1982.[2]
VASQUEZ, R. P., LEWIS, B. F., GRUNTHANER, F. J., J. Vac. Sci. Technol. B 1(1983)
791.[3]
GOURRIER, S., FRIEDEL, P. et LARSEN, P. K.,Surf.
Sci. 152/153
(1985)
1147.[4]
MABON, R., BOHER, P., BARROIS, A., HILY, Y., LANDESMAN, J. P. et FRIEDEL, P., àparaître.
[5]
SIEGBAHN, K. et al., ESCA, atomic, molecular and solid state structure studiedby
means of electron spectroscopy. Nova Acta Regiae Soc. Sci. Ups.IV (20)
(1967).
[6]
FRIEDEL, P., LARSEN, P. K., GOURRIER, S., CABA-NIE, J. P. et GERITS, W. M., J. Vac. Sci.
Technol. B 2(4)
(1984)
675.[7]
CARETTE, T., LANNOO, M., ALLAN, G., FRIEDEL, P.,Surf.
Sci. 164(1985)
260.[8]
CHANG, R. P. H. et DARACK, R. S., App. Phys.Lett. 38
(1981)
898.[9]
GOURRIER, S., SMIT, L., FRIEDEL, P. et LARSEN, P.K., J. Appl. Phys. 54
(1983)
3993.[10]
LANDESMAN, J. P., FRIEDEL, P., BOHER, P., SCHNEI- DER, J.,Proceedings
of the 14th PCSI conference(1987),
àparaître
dans J. Vac. Sci. Technol.(1987).
[11]
RUTERANA, P., FRIEDEL, P., SCHNEIDER, J. et CHEVALLIER, J. P., Appl.Phys.
Lett. 49(1986)
672.