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L 'a-dystroglycane est un récepteur de l'ag ri ne IDIS

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Academic year: 2021

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1 042

IDIS

NOUVELLES

médecine/sciences 1 994 ; 10 : 104 2-3

L

'a-dystroglycane est un récepteur de l'ag ri ne

L ' in nervation est à l ' origine d ' une spécialisation de la membrane de la c e l l u l e m usculaire. E n e ffe t , les récepteurs de l ' acétylcholine, dissé­ minés à la surface cellulaire avant innervation, se trouvent, après inner­ vation, concentrés à une densité de

1 04/mm2 dans une région limitée de l a m e m b r a n e ( n ' ex c é d a n t p a s 0 , 0 1 % d e l a surface c e l l u l a i re ) située précisément sous l ' appareil synaptique. L'agrine, composant de la membrane basale, stimule forte­ ment cette redistribution membra­ naire. Cette protéine de 220 kDa est synthétisée par les motoneurones, transportée jusqu'aux terminaisons nerveuses où elle est relarguée aux sites de contact avec la fibre muscu­ laire. Elle comporte notamment une région dite << globulaire >> (G) qui est très homologue des répétitions de domaines globulaire s trouvées à l 'extrémité carboxy-terminale de la chaîne A de la laminine. La décou­ verte et le clonage de l'ADNe codant p o u r l ' ag r i n e d a te n t d éj à d e quelques années [ 1 , 2] , mais c e n 'est que très récemment que le monde de cet effecteur est venu croiser celui de la dystrophine. L'équipe de Campbell avait en effet préalable­ ment ri:vélé la liaison de la dystro­ phine et, plus récemm e n t, d ' un e autre protéine d e l a même famille, l ' u tro p h i n e , à un c o m p l e x e d e quatre protéines transmembranaires ainsi que d'une protéine sous-mem­ branaire (syntroph i ne 1 ) . Du côté extracellulaire, ce complexe est asso­ cié à l'a-dystroglycane, protéine de 1 5 6 k D a h a u te m e n t glycosyl é e , capable de lier l a laminine (mis n o 4, vol. 8, p. 398). Le premier lien entre la dystrophine et les protéines de la membrane basale laminine-like é tait

désormais établi. De récents travaux publiés dans les revues Neuron [3] et Cell [4, 5] tendent à prouver que l'a­ dystroglycane est une protéine liant I'agrine. En effet, les agents requis pour l'induction de l'agrégation des récepteurs de l ' ac é tyl c h o l i n e , comme l e calcium, induisent égale­ ment la liaison de I'agrine à l'a-dys­ troglycane. A l'inverse, cette liaison est inhibée par un an ticorps qui reconnaît spécifiquement l'a-dystro­ glycane. Enfin, à la jonction neuro­ musculaire, l ' a-dystroglyc ane est colocalisée avec les récepteurs de l'acétylcholine in vitro et in vivo. Or, l 'utrophine présente le même type de distribution au niveau des crêtes de la membrane postsynaptique, alors que la dystrophine, répartie de façon homogène sous le sarcolemme musculaire, est également présente à la jonction nerf-muscle mais est plu­ tôt située dans les cryptes formées par la membrane à ce niveau (figure 1). Le complexe des protéines associées à la dystrophine et à l ' u trophine pourrait donc fournir une voie de transduction du signal de la matrice extracellulaire vers l'intérieur de la cellule musculaire. Le mécanisme d ' ac tion et de mobilisation des récep teurs a c é tyl c h o l i n e , a i n s i d ' ailleurs que d 'autres p ro téines associées à ces récepteurs comme la protéine de 43 kDa (figure 2), reste cependant encore inconnu. L'hété­ rodimère agrine/ a-dystroglycane permet-il l ' activation d'autres pro­ téines du complexe en induisant un changement conformationnel ou des phosphorylations aboutissant à cette spécialisation de la membrane post­ syn a p t i q u e ? D ' au tres p ro t é i n e s encore n o n iden tifiées i n tervien­ nent-elles plus directement dans ce

mécanisme ? Pour le moment, peu d'arguments orientent vers l'une ou l'autre de ces hypothèses. On peut tout au plus compléter un peu le puzzle structural du sarcolemme musculaire et de son environnement intra- et extracellulaire, au niveau de la membrane elle-même (figure 2B) et au niveau de la jonction neuro­ musculaire (figure 2A). Dans le pre­ mier cas, la dystrophine assurerait le lien entre l'actine (donc le

cytosque-B Dystrophine

+ Canaux Na+ F i g u re 1 . Structure de la jonction

neuromusculaire. La terminaison

nerveuse est représentée schéma­ tiq u e m e n t a ve c s e s vés ic u l e s contenant les neurotransmetteurs, indiquées par des cercles grisés. Lui faisant face, la membrane de la cellule m usculaire forme des replis. La dystrophine est locali­ sée au niveau des cryptes, alors que l'utrophine et les récepteurs de l 'acétylcholine sont au niveau des crêtes de ces replis. Les rec­ tangles A et 8 sont détaillés dans la fi g u re 2 .

(2)

B

Mérosine

l i

a dystroglycane

Actine

lette) et la mérosine, laminine de type musculaire, alors qu'à la jonc­ tion neuromusculaire, l ' u trophine serait liée au complexe membranai­ re, qui serait lui-même en contact avec 1 'agrine par l 'intermédiaire de l ' a-dystroglycane. On peut égale­ ment remarquer que toute la machi­ nerie moléculaire impliquée dans cette jonction neuromusculaire est également présente dans le cerveau et pourrait donc avoir une fonction m/s 11" 10, vol. 10, octobre 94 Laminine Utrophine Mérosine

l i

Actine s i m i l a i re d a n s 1 ' é l aboration de connections synaptiques interneuro­ nales. Voici donc une nouvelle fonc­ tion potentielle de la forme cérébra­ l e d e l a dystro p h i n e o u d e l ' utro p h i n e , qui semblent toutes deux présentes dans des zones post­ synaptiques de dendrites.

H.G. 1 . Rupp F, Payan DG, Mgiii-Solc C, Cowan DMN, Scheller RH. Structure and expression of a rat agrin. Neuron 1 99 1 ; 6 : 81 1-23.

Figure 2. A : modèle hypothétique d'interaction entre l'utrophine et l'agrine au niveau de la jonction

neuromusculaire. L 'utrophine est

représentée sous forme d'un dimère antiparallèle, lié à la syntrophine par son extrémité carboxy-terminale. Du côté extramembranaire, l 'a-dystro­ glycane ( 156 kDa) lie l 'agrine. Les récepteurs de l'acétylcholine, asso­ ciés aux protéines de 43 kDa, sont représentés dans le sarcolemme. 8 :

modèle h ypothétique d'interaction entre la dystrophine et la mérosine

au niveau extrajonctionnel ou au niveau des cryptes de la membrane postsynaptique. La dystrophine est représentée sous forme d'un dimère antiparallèle liant l 'actine par son côté amino-terminal, et la syntrophi­ ne et la {3-dystroglycane (43 kDa) par son côté carboxy-terminal. Du côté extramembranaire, l'a-dystroglycane lie la mérosine.

2. Tsim R, Ruegg MA, Esc h e r G, Kroger S, McMahan UJ. eDNA thal encodes active agrin. Neuron 1 992 ; 8 : 677-89.

3. Bowe MA, Deyst KA, Leszyk JO, Fallon JR. Identification and purification of an agrin recep­ tor from Torpedo postsynaptic membranes : a heteromeric complex related to the dystrogly­ cans. Neuron 1 994 ; 1 2 : 1 1 73-80.

4. Gee SI-1, Montanaro F, Lindenbaum MH, Car­ bonette S. Dystroglycan-<X a dystrophin-associated glycoprotein, is a functional agrin receptor. Cell

1994 ; 77 : 675-86.

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