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Application des paliers à gaz aux gyroscopes
G. Gobert
To cite this version:
43
APPLICATION DES PALIERS A GAZ AUX GYROSCOPES
Par G. GOBERT,
Centre d’Études Nucléaires de Saclay.
Résumé. 2014
L’étude des frottements dans les paliers à lubrification par gaz permet de
cons-truire un gyroscope dont le rotor de 4 cm de diamètre pesant plusieurs centaines de grammes tourne à une vitesse angulaire de 180 000 t/mm.
Abstract. 2014 Study of the friction in gas lubricated
bearings has led to the construction of a
gyroscope. The rotor is 4 cm in diameter and runs at 180 000 r. p. m. Its weight is 500 g. LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM
PHYSIQUE APPLIQUÉE
SUPPLÉMENT AU NO 3.
TOME 23, MARS 1962, PAGE
Les gyroscopes pour compas, horizon
artificiel,
ou
pilote automatique
utilisentfréquemment
despetits
rotors tournant àgrande vitesse ;
les difli-cultés de réalisationdépendent
essentiellement despaliers qui
lessupportent.
Nous avons montré dans un
précédent
article comment l’étude despaliers
àfrottement
deglis-sement avec lubrification par
fluide compressible
permet
d’atteindre des vitessespériphériques
entreparolis
fixes et mobilessupérieures
à 400m/s
[1].
Ces limites ne sont dues,qu’aux
conditions de résis-tance des rotors.L’adoption
de telspaliers
pour la réalisation de gyroscopes estparticulièrement
intéressante en rai-son des faibles frottementsqui
se manifestent.Frottement entre
plans
parallèles.
-- Les princi-paux auteurs considèrent engénéral
le cas de frot-tement en écoulement laminaire et calculent lesépaisseurs
des couches limites pour des rotorsplacés
dans ùn milieu infini
[2] ;
ils définissent les lois defrottement en écoulement turbulent de manière
succincte
[3].
Les
récents travaux de Comolet[4], [5]
pour des écoulements laminaires forcéspermettent
d’entre-prendre
l’étudeexpérimentale
descouples
M de frottement.L’expression
donnée montrequ’il
existe une relation linéaire entre M et le débit
fluide s’écoulant entre les
plans
d’unepart,
entre Met la vitesse
angulaire
m du rotor d’autrepart.
Les mesures de vitesses effectuées lors du
ralen-tissement
doivent,
pourjustifier
cettethéorie,
donner une variation de lapériode
T =27r/cù
tellesque
dT %dt
.- aT+ 3
où t est letemps
deralen-tissement et a
et fi
sont des constantes pour undébit de fluide
donné ;
ils’ensuit
que l’on déter-mine un coefficient decouple
Cm =2MJpi
w2Ri
par face et
indépendant
de la formedu
palier
[6]
en
désignant
par9t : le nombre de
Reynolds
I : le moment d’inertie du mobile autour de son axe de rotation.
RI :
le rayon extérieur du rotor..P1 : la masse
spécifique
du fluide à la sortie de l’écoulement.VI : le coefficient de viscosité
cinématique
à lasortie de l’écoulement-.
Dans la formule
précédente,
établie pour unécoulement forcé
centrifuge,
le coefficient a est unefonction linéaire du
débit ;
lecoefficient fi
nesemble pas varier sensiblement avec le
débit,
bienque,
théoriquement,
il doive endépendre.
Nos
expériences
ont eu pour but de vérifier siles relations énoncées ci-dessus
présentent
uneallure
générale applicable
à des écoulements forcésplus complexes
et d’enpréciser
au moins les limitesd’utilisation.
FIG. 1.
44
FIG. 2.
Appareillage.
--- Lesappareils
construits sepré-sentent sous forme de rotors avec, au
centre,
uneturbine à réaction. Ces rotors sont
placés
entre deuxbutées
coniques métalliques
avec, pour des raisons destabilité,
compensation
descharges
axiales etradiales.
L’angle
au sommet ducône
choisi est de600.
La
figure
1représente
la coupe del’appareil
d’essai avec rotor en duralumin ou en acier selon
l’expérience.
L’exécution despièces mécaniques
,aété confiée aux
Établissements
Deschamps-Cha-lande.
La
figure
2représente
l’ensemble du gyroscopeconstruit à
Saclay
où les butéesmétalliques
ont étéremplacées
par deux butées en matièresynthétique
CESTIDUR
(densité 0,94
g/cm3).
,Les butées
coniques,
dans tous les cas, sontplacées
librement dansl’alésage
du bâti etreposent
sur des ressorts dont le rôle est. de maintenir l’état
d’équilibre
du filmquelle
que soit la vitessepéri-phérique
du mobile(brevet
C. E. A. no 848143).
Résultats. Les résultats des essais sont
repré-sentés sur les
figures
3 à 6.-
Figure
3 : Courbes de vitesses en fonction dela
pression
d’alimentation de la turbine. Lalégère
différence entre les deux courbesprovient
d’unepetite
augmentation
des frottements due àl’emploi
d’un rotor en duralumin ou d’un rotor en acier
(*).
-Figure
4 : CourbesdT /dt
= ocT+ B.
Courbe a : Rotor
acier ;
débit d’air sur lescous-(*) Pour une vitesse de rotation donnée l’épaisseur du film d’air dépend du poids du rotor
suspendu,
donc aussi45
’FIG. 3. FIG. 4.
FIG. 5.
sinets
rapporté
à lapression atmosphérique :
-1
dm3 js.
Courbe b : Rotor
dural ;
débit d’air sur lescous-sinets
rapporté
à lapression atmosphérique :
1
dM3/S.
Courbe c : Rotor
dural ;
débit d’air sur lescous-sinets
rapporté
à lapression atmosphérique :
0,5
dm3/s..
-
Figure
5 : Courbe donnant lapression
aval dudiaphragme sonique
d’alimentation des coussinets.-
Figure
6 : Courbe donnantCm -
B enfonc-tion du nombre de
Reynolds.
Conclusions. - Les courbes de
frottement
obser-vées pour notre
montage
conique
vérifient
dans leurforme la théorie citée. On observe un
changement
de
pente
dans la courbereprésentant dT jdt
enfonction de. T. Cette cassure
correspond
exactementà une variation de
l’épaisseur
du filmd’air,
obser-vable par la mesure de lapression
en aval d’undiaphragme
fonctionnant enrégime sonique.
Cette variation dépression
se retrouve pour despériodes
voisines de 1 à1,5 . 10--5
s. Au-dessous decette valeur un nouvel état
d’équilibre
s’établitet,
bien que la valeur élevée du
nombre
deReÿnold’s
laisse supposer que l’écoulement soit
turbulent,
lavariation de la
période
reste linéaire et tend vers une valeur non nulle pour une vitesse infinie.La variation
d’épaisseur
du filmqui
s’effectue ne46
FIG. 6.
penser que le
montage
élastique
facilitel’adaptation
entre
phénomènes mécaniques
etaérodynamiques.
Le
terme g
que l’on déduit semble être fonctiondu débit sur le coussinet.
Cet état
d’équilibre
ne s’obtientqu’après
unerapide
modification de larépartition
despressions
au sein du
film,
modification au cours delaquelle
les effets
centrifuges jouent
un rôleimportant
mais non encore éclairci. Il n’est pas excluégalement
qu’il
seproduise
unchangement
important
de ’ larépartition
des vitesses des filets fluides entre lesparois,
avec naissance d’un contre-courant auxextrémités les
plus rapides.
BIBLIOGRAPHIE
[1] GOBERT (G.), J. Physique Rad., 1961, 22, 39 A. [2] SCHLICHTING, Boundary layer theory, McGraw-Hill
Book Company, New-York.
[3] PRANDTL, Guide à travers la mécanique des fluides,
Dunod, Paris, 1952.
[4] COMOLET (R.), C. R. Acad. Sc., 1961, 253, 1527. [5] COMOLET (R.), C. R. Acad. Sc., 1961, 253, 1655.