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Sur un schéma de l’électron
Jésus M. Tharrats Vidal
To cite this version:
283.
SUR UN
SCHÉMA
DEL’ÉLECTRON
Par JÉSUS M. THARRATS
VIDAL,
Séminaire
dePhysique
Mathématique
à l’Université de Barcelone,Espagne.
Sommaire. 2014 Le problème de l’énergie infinie de
l’électron
ponctuel a détruit la confiance en l’Élec-trodynamique classique. Celle-ci, d’autre part, a voulu s’imposer avec l’électron sphérique, mais sansrésoudre, d’une manière satisfaisante, l’origine de la mystérieuse pression de Poincaré.
On peut toujours résoudre ce problème en faisant appel aux autres électrodynamiques [par exemple en introduisant une électrodynamique non linéaire (1)], lesquelles résolvent la question indirectement. La fonction de Dirac ne donne pas plus que ce que l’on s’était proposé : faire en sorte qu’une
inté-grale d’un domaine ponctuel ne soit pas
nulle;
et donc elle ne peut pas résoudre ni le problème del’énergie infinie, ni le problème du rayon de l’électron. ,
Nous allons donner un modèle d’électron avec les caractéristiques suivantes :
I. C’est un modèle ponctuel, donc il a un caractère topologique conforme aux théories
microsco-piques qui n’acceptent plus les modèles métriques. II. Bien qu’il soit ponctuel, il a une énergie finie.
III. Il vient d’une distribution continue de densité électrique et il a une charge non nulle bien qu’il
se réduise à un point.
IV. On obtient directement le rayon classique de l’électron au moyen d’un
voisinage
spécial de l’électron.V. La fonction de distribution de densité électrique ayant une dissymétrie, on obtient deux états
d’un même électron que l’on peut identifier avec les deux états de l’électron dus aux deux valeurs du spin.
VI.
On obtient aussi deux états de charge de l’électron, qui correspondent à l’existence desélectrons positif et
négatif.
VII. Finalement, il existe un rapport entre ce schéma et les théories quantiques.
JOURNAL PHYSIQUE ET LE RADIUM..TOME
13,
i952,
D’après
une idée de Darwinqui
apris
del’impor-tance
dans la
théorie de la lumière de deBroglie
[2],
le
champ électromagnétique
a un caractèrecomplexe.
Il
semble,
àpremière
vue,que
leschamps
ne seraientpas ainsi
observables,
mais la difficulté a. fort bien été résolue par Louis deBroglie.
,D’autre
part,
comme la densitéélectrique p est
liée
aux
champs
par
exemple
p =411t
div E dans la théorie deMaxwell-Lorentz.).
on doit penserque
p (xl,
xZ’ x3) ainsi que vi = xi, et Xi sont desnombres
complexes.
Ceci
exige
un espaceE6
à six dimensions(trois
axesimaginaires)
danslequel
seproduisent
lesphéno-mènes
électromagnétiques. (Ceci
aussi est conformeau «
principe
de relativité étendu » de Proca[3]
où lacharge
est introduite d’une manièredissymé-trique
dans l’invariantds2).
L’électron étant
ponctuel
dans notrethéorie,
etpour ne pas
trop
compliquer
laquestion,
nous nousbornerons à étudier une distribution de
charges
uni-dimensionnelle.
.
Ainsi,
dans laprésente
théorie,
on doit concevoir,1e champ
comme formé par une distribution decharges,
donnée au moyen d’unecorrespondance
entreles
points
duplan complexe
et la densitéélectrique
complexe.
L’axe x(z
= x +iy)
est l’axe obser-vable. Pour trouver les électrons d’une manière naturelle àpartir
de cette distribution continue decharges,
nous allons faire deux conventions : 1. Pour avoir lacharge
totale dans un domaineV,
onformait,
jusqu’à
présent, l’intégrale
.et dans une distribution de
charges
unidimension-nelle :Maintenant,
dans leplan
complexe
cette forme n’a pas de sens parcequ’elle
donnerait un nombrecomplexe
pour la
charge
observable d’un domaine D.D’ailleurs,
si l’on tientcompte
du fait que ladistribution de
charges
est donnée au moyen d’une284
fonction
complexe,
l’intégration
dans l’axe xcause-rait une
dissymétrie
etparfois
Q
serait un nombrecomplexe,
parce que p(x)
n’est pastoujours
unefonction réelle.
Donc, la
façon
laplus
naturelle degénéraliser [1],
c’est de substituer à desintégrales simples,
desinté-grales
curvilignes fermées.
2. Sauf aux
points occupés
par lesélectrons,
la
correspondance z’
=p
(z)
estanalytique
et lesélec-trons sont des
points singuliers
de lafonction
p(z).
Cettefaçon
de définir les électrons donne immé-diatement un nouveau schéma de l’électron : eneffet,
si zo est unpoint singulier
essentiel,
selon lethéorème de
Picard,
il existe unecorrespondance
entre un domaine
qui
entoure unpoint singulier
essentiel et tout le
plan z’
(sauf
en troispoints
dez’)
quelque petit
que soit ce domaine. Si zo est unpôle,
il existe une
correspondance
entre lespoints
ducontour d’un domaine
qui
entoure zo et lespoints
du contour d’un domaine dont les rayons vecteurs
sont aussi
grands
que l’onveut,
quelque
petit
quesoit ce domaine. De
ceci,
on déduit : l’électron est uninfiniment petit potentiel,
mais non actuel.Donc,
si zo est un
point singulier
essentiel,
nous dirons del’électron,
bienqu’il
soitponctuel,
qu’il
a unedensité de volume de
charge;
parcontre,
si zo estun
pôle
nous dironsqu’il
a une densitésuperficielle.
L’une ou l’autre forme de l’électron
dépend,
ce que nous allonsvoir,
de lafaçon
dont on choisit la loid’attraction entre deux électrons.
Afin d’avoir les mêmes
caractéristiques
pour tousles
électrons,
nous allons former p(z)
comme il suit :en
développant
p en série de Laurent autour d’unpoint singulier,
on a, engénéral :
Soit k électrons aux
points
zo, zl, ..., zk_,, onprend,
.en
(2),
les coefficientsAi
de tellefaçon
que l’onait,
pour le rayon extérieur de convergence de lasérie
(2) :
représente
la distribution de la densité decharge
formée par les électrons.De tout ce que nous avons
exposé,
on déduit :a. Pour la
charge
totale d’un domainequi
necontient aucun électron :
b. Pour la
charge
d’un électron :c. Pour la
charge
de k électrons :d. Calculons le
champ produit
par lacharge
d’undomaine
D,
sur unpoint
zr.Selon notre
théorie,
on doit substituerDans le cas où D n’a pas de
points singuliers
(élec-trons),
ilsemble,
àpremière
vue, que ceciconstitue un défaut de la
théorie; néanmoins,
cettedifficulté
peut
disparaître
facilement : eneffet,
ou bien hors de D il n’existe pas dechamp
et donc pn’est pas continue au contour de D
(c’est-à-dire
nonanalytique),
ou bien p n’a pas depoints singuliers
dans tout le
plan;
d’où,
selon le théorème deLiou-ville,
Le
champ
est doncproduit
par les électrons etnon par la
charge
seule.Pour avoir le
champ
de Coulomb dans l’axe xobservable,
il suffit que p(z)
ait la formepour un électron au
point zo
et285
En
effet,
(6)
donne,
pour la valeur duchamp
aupoint
zrrégulier,
cette
expression
se réduit àl’intégration
autour desvoisinages
de Zo et zr. Lapremière
donneet la deuxième
Le
champ n’agit
donc pas sur le vide. Parconséquent,
il faut chercher lechamp
qui agit
sur un autre élec-tron.Si z1 représente
unélectron,
(7)
donneLa
première intégrale
estnulle,
la deuxième a lepoint
singulier zo
et la troisième a lepoint
singu-lier Zl.
Donc,
enintégrant
dans lesvoisinages
res-pectifs,
on aCe
qui
correspond
auchamp
pour
chaque
électron.Dans l’axe observable x, on a
selon la loi de Coulomb.
Les mêmes résultats s’obtiennent pour le
potentiel
Ces résultats sont très
importants :
ilsprouvent
que les conventions que nous avons faites sontexactes,
au moins dupoint
de vue formel. ,Comme p a la forme
(6),
on déduit que dansl’élec-trodynamique
qui
a comme loif ondamentale la
loi(8),
les électrons ont une densité
super ficielle
decharge.
3.
Énergie
propre de l’électron. -Supposons
l’électron à
l’origine
descoordonnées,
l’énergie
totale du
champ
créé par cet électron estEn divisant
l’espace
en éléments devolume,
decharges
qi, qk, on déduit de(3)
et(4)
que qi estnul,
sauf dans un domaine
qui
contient l’électronet,
donc,
onpeut
écrireD’autre
part,
lescharges
formées par les domaines de z’ sont nulles aussi. Mais pour z - o,(9)
a lavaleur suivante :
c’est-à-dire une
énergie
proprefinie.
Les coefficients
A o,
A-i
sont donnés au moyendes constantes
physiques,
posons[4]
et nous aurons
286
4.
Rayon
de l’électron. -Bien que l’électron soit
ponctuel
dans notrethéorie,
onpeut
l’envi-sager par
rapport
au schémaclassique.
La
représentation
conforme(10) change
les cerclesC,
de rayonR,
avec les cercles C’ de lafigure
1 a.On a les relations suivantes :
5.
Spin
de l’électron. - La densitéélectrique
pest
répandue
d’unefaçon
dissymétrique
dans l’élec-tron. Lafigure
2 montre larépartition
de densitésur la surface
classique
de l’électronSupposons
donc que l’on a un espacecomplexe z
(fig.
2), l’espace
réel nepeut
rien donner pour fixerla direction des
y’ positifs,
cequi
ne serait pas unedifficulté pour une
répartition symétrique
decharges;
parcontre,
il est nécessaire de connaître cette direc-tion pour sereprésenter
l’électron dans notre théorie. Pour tourner ladifficulté,
il suffit de supposerqu’il
existe deux états el et e2 de l’électron. Ces deuxd’où
En dehors de ce rayon ro, il n’existe
plus
deden-sités
réelles,
doncobservables,
cequi
équivaut,
aupoint
de vue del’électrodynamique classique,
à larégion occupée
par l’électron. ro est donc lerayon
classique
del’électron.
états sont indiscernables au
point
de vue duchamp
électrique.
Mais le mouvement de l’électron suffit pour donner un sens à l’axe réel et donc pour fixerle sens
des y’ positifs.
Pourtant, ces deux étatsde l’électron sont discernables au moyen de
champs
qui
aient une action sur l’électron enmouvement,
c’est-à-dire au moyen du
champ
magnétique.
Ces deux
états,
nous les identifions donc avec lesdeux états de l’électron à deux
spins
différents. 6. L’électronpositif.
- On a obtenu deux étatsde l’électron en
changeant z’
en z’l
= z’
= x’ -287
si maintenant nous
posons Z’2
=_- r’
-iy’, .
c’est-à-dire,
si nouschangeons
le sens des deux axes, nousobtiendrons une nouvelle distribution de
charges.
Cette distribution est discernable de la distribution initiale non seulement au moyen deschamps
magné-tiques,
maisaussi
au moyen deschamps
électriques,
parce que l’on a
changé
aussi le sens de l’axe réel. On aOn obtient donc deux distributions de
charges :
On obtient
p+
enposant
+
e au lieu de - edans p-; ces deux états ne différent donc que du
signe
de lacharge,
notre schéma donne aussil’élec-tron
positif.
Dans notre
théorie,
il existe une difficultéquand
nous nousplaçons
aupoint
de vueclassique :
eneffet,
aux rayons vecteurs observablescorrespondent
descharges
non observables.On,voit immédiatement
que cette difficulté est
levée
facilement au moyend’un
principe
d’indéterminisme,
principe qui
jouera
seulement
quand
nous voulons nous efforcer d’obtenir uneimage
classique
de l’électron.Pour avoir ce
principe
d’indéterminisme au moyend’une relation
d’incertitude,
nous allons faire laconvention suivante : les
magnitudes
observablesF",,
correspondent
à desmagnitudes complexes
F telles quemais si nous voulons que les
magnitudes
Fi
=iy
soient non observables
(et non Fi,( h
=o)
et de même donner un sens aux différents vecteursqui
ont la mêmeprojection
sur l’axe x, nous admettons que lamagnitude
F ob
(11)
est douée d’une erreurégale
à k
tg
cp =k §
(k,
c’est une constantequi
a les dimensions deFoh).
Un
principe
d’incertitudeexige
que les variablesconjuguées
aient les erreurs de tellefaçon
que secorrespondent
les(0,00)
et(00,0);
mais si nousvoulons attacher un rayon bien déterminé à
l’élec-tron, on doit avoir un rayon z = -
r 0
(sans
erreur)
288
et r = -
ro. Cette
singularité
est donnée par notreformule
(10).
Mettons
(10)
sous la formed’où l’on déduit que les
charges
réelles s’obtiennentpar les
points
duplan z
tels quec’est-à-dire par les
points
du cerclec’est donc dans les
points
de ce cercle[sauf
pour(-
ro,o)]
que l’on doit avoirPosons
4r == kr;[ ’r;
la fonction laplus simple
T,qui
donne 4r ==oo dans lecercle (12),
estdonc
En
posant
krkp
=k,
nous avons la relationd’incer-titude entre la coordonnée r et la
charge
p, dans ladistribution de
charges
due à l’électronàr
àp m
k.Nous tenons à
exprimer,
ici,
nos vifs remerciementsà M. le Professeur L. de
Broglie
pour l’intérêtqu’il
a
apporté
à cetravail,
et les conseils dont il nous afait bénéficier.
Nos remerciements vont aussi à M. le Dr C. Sanchez
del Rio pour l’aide que .ses discussions nous ont
apportée.
Manuscrit reçu le 18 février I 9 5 2.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] BORN M. - Proc.
Roy. Soc., I934, 144, 425-43I;
Actua-lités scientifiques n° 341, p. I5-2I (Paris, Hermann,
I934).
[2] BROGLIE L. DE. - Une nouvelle théorie de la lumière
(Paris, Hermann, I940-I942).
[3] PROCA A. - J.
Physique Rad., I939, 10, 2I0. [4] BIRGE R. T. - Rev. Mod.