A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
S YLVAIN B ARRÉ
Immeubles de Tits triangulaires exotiques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 9, n
o4 (2000), p. 575-603
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_2000_6_9_4_575_0>
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- 575 -
Immeubles de Tits triangulaires exotiques(*)
SYLVAIN
BARRÉ(1)
e-mail: Sylvain.Barre@univ-ubs.fr
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. IX, n° 4, 2000
pp. 575-603
RÉSUMÉ. - Dans cet article, il est question d’immeubles euclidiens de type
Â2 (appelés
immeublestriangulaires).
Ces immeubles de dimension deux sont intimement liés aux plans projectifs. On montre comment con-struire très explicitement de tels complexes et par exemple comment met- tre en défaut la propriété de Desargues du plan projectif à l’infini, à
distance finie.
Les deux résultats principaux sont d’une part un théorème de prescription du type des boules de rayon deux
(théorème 5),
et d’autre part, l’existence d’un immeuble exotique qui admet un quotient compact et dont les types des 2-boules ne sont pas tous les mêmes. Ce dernier résultat montre enparticulier qu’un immeuble qui admet un quotient compact peut ne pas être homogène ; ce qui constitue une différence importante par rapport
aux espaces symétriques.
ABSTRACT. - This article is about Euclidian buildings of type A2
(called
trianglebuildings).
These 2-dimensional complexes are related to projec-tive planes. We show in details how to construct such complexes very
explicitly and, in particular, how they put Desargues property of the pro-
jectif plane at infinity down, just at a finite level.
The two main results are : first the prescription theorem
(you
can choose freely the type of all 2-balls : theorem5)
and secondly the existence ofan exotic building which admits a compact quotient such that types of all 2-balls are not all the same. This second result proves that a building
which admits a compact quotient doesn’t necessairly have a vertex transi-
tive automorphism group: this is an important différence comparing with symmetric spaces.
( * ) > Reçu le 18 février 2000, accepté le 19 janvier 2001
~ Université de Bretagne-Sud, BP 573, 56017 Vannes.
Introduction
Les immeubles
sphériques
derang ~
3 ont été tous classifiés par Tits[T5].
En rang
2,
une telle classification est hors deportée.
Parcontre,
elle vient d’être achevée par J. Tits et Müller(voir [TM])
dans le cas des immeublesqui
ont deplus
lapropriété
deMoufang.
Les troistypes
d’immeubles eu-clidiens dont le bord à l’infini est un immeuble
sphérique
de rang2,
sontA2, C2
etG2.
Nous nous intéressons à ceux detype A2, appelés
immeublestriangulaires.
Ils sont étroitement liés à lagéométrie projective :
ce sont descomplexes simpliciaux simplement
connexes dont les faces sont des trian-gles équilatéraux,
et dont les links en chacun des sommets sont desgraphes
d’incidence de
plans projectifs.
Leplus petit
de cesplans
contient 7points
et 7
droites ;
il est associé au corps à deux éléments. Un immeubleayant
cette
géométire
locale sera dit d’ordre 2. Les deuxprincipaux
résultats de cet article seplacent
dans ce contexte des immeublestriangulaires
d’ordre 2.En
1988,
J. Tits démontrait le trèsjoli
résultat suivant[Tl] :
THÉORÈME
1. -(J. Tits)
Dans les immeublestriangulaires
d’ordre2,
il existe exactement deux
types
de boules de rayon combinatoire 2(à
iso-morphisme près).
Ainsi,
les sommets d’un immeubletriangulaire
d’ordre 2 se trouvent in-trinsèquement
colorés par letype
de leurs 2-boules. On conviendra que les sommets blancs(resp. noirs)
sont ceux de l’immeuble associé àsL3 (IF2 ( (T ) ) ) (resp. SL3 (Q2) ) .
Cebicoloriage permet
de voir se dessiner dans un immeu- bletriangulaire
d’ordre2,
une structuregéométrique supplémentaire.
Le
premier
théorèmeprincipal
de ce texte(théorème
5 deprescription),
montre
qu’il
estpossible
de choisir en toute liberté cette coloration. Par ex-emple,
laprescrition hexagonale
dessine un pavagehexagonal
dans chacun desplats : chaque hexagone
estcomposé
de sixtriangles,
le sommet cen-tral est d’une couleur tandis que les six sommets du bord sont de l’autre.
La clé de la preuve de ce théorème de
prescription
se trouve dans la nou-velle démonstration du théorème 1 de Tits
(énoncé plus haut)
que nousprésentons
etqui
se résume sur lafigure
3. Laplupart
de cesprescrip-
tions donnent naissance à des immeubles
ayant
un grouped’automorphismes
trivial. Tout à fait à
l’opposé,
se trouvent les immeublesclassiques,
c’est-à-dire ceux associés aux groupes
SL3(K),
où K est un corps local de corpsrésiduel à deux éléments dans le cas des immeubles
triangulaires
d’ordre 2.Van Steen
[VS]
démontre que ces immeublesclassiques
sont exactementceux
qui
admettent uneBN-paire,
c’est-à-dire une action fortement tran- sitive(i.e.
transitive sur lescouples
chambre cappartement).
Mais entreles
deux,
il y a des immeublesqui
admettent desquotients
finis sans pour autant êtreclassiques. [CMSZ]
donnent de telsexemples
pour l’ordre 3.Les immeubles en
question
admettent une actionsimplement
transitive surl’ensemble de leurs sommets.
Aussi,
pour l’ordre2,
NI. A. Ronan[R3]
donnedes immeubles
(dont
on ne connaît pas encore lanature) qui
admettent desquotients
à trois sommets. Dans ce cas, le groupe de tous lesautomorphismes
des immeubles en
question,
n’est pas déterminé exactement.L’analogie
entrevariétés
compactes
àcourbure ~ 0,
de rang deux etpolyèdres
de rang deux décrite dans[Bal]
nous invite à se demander parexemple
si un immeublequi
admet unquotient compact
admet nécessairement une action transitivesur l’ensemble de ses sommets
(un
espacesymétrique
esthomogène),
ou siles groupes
d’isotropie (sous-groupes
du groupe desautomorphismes
formésdes éléments
qui
fixent unsommet)
sont nécessairement infinis. Dans le casclassique,
ceux-ci sont infinis non dénombrables. Le second résultatprinci- pal
de cet article(théorèmes
6 et7)
vientrépondre
à cesquestions
par lanégative
enapportant
unexemple
d’immeubletriangulaire
d’ordre 2qui
ad-met un
quotient
à deux sommets et dont les groupesd’isotropie
sont d’ordreinférieur à 12.
Rappelons qu’il n’y
a pasd’exemple
d’immeubleexotique qui
admette des
quotients
à un seul sommet(voir [Ba2]
et[CMSZ]).
L’intérêtde notre
exemple, comparé
à ceux deRonan, provient
surtout du fait queses deux sommets n’ont pas même couleur dans l’immeuble
(théorème 6).
Et c’est la structure
géométrique
ainsi déterminéeintrinsèquement
dansl’immeuble
qui
faitapparaître
defaçon
extrêmementlimpide
que le grouped’isotropie
est fini. Biensûr,
onpourrait
se demander sil’exemple
que nous fournissons ne fait paspartie
de la liste de ceux deRonan,
mais il n’enest rien car notre
exemple
n’admet pas dequotient
à trois sommets(il
y a autant de sommets d’untype
que del’autre).
Parcontre,
il n’est pas exclu que lesexemples
de Ronan réalisent uneprescription hexagonale (dans
lesens du théorème
5).
Cela mériterait d’êtreprécisé.
Mais cetteprescription
serait
trop symétrique
pour, à elleseule, imposer
un grouped’isotropie
fini.Dans une
première partie,
nous avons voulu donner une constructiongénérale
des immeublestriangulaires (d’ordre quelconque).
Cettepartie
necontient pas de résultats nouveaux
importants,
mais elle met enplace
uncertain
langage,
et introduit de nombreux dessins et destechniques
de con-struction
qui
sont essentielles pour la suite. Dans la secondepartie,
on donneune preuve du théorème de
prescription. Enfin,
la troisièmepartie présente
un immeuble
exotique
et montre sespropriétés particulières,
cequi
compose le second théorèmeprincipal
de cet article.1. La tour des links
Dans cette
partie,
Xdésigne
un immeubletriangulaire
d’ordrequel-
conque q. La
plupart
desfigures
sont réalisées dans le cas q =2,
mais ellesillustrent
bien,
sansperte d’information,
le casgénéral.
Nous commençons par montrer àquoi
ressemblent les boules de rayon 2 de X. Enparticulier,
on donnera la preuve du théorème 1 de
Tits, rappelé
dans l’introduction.1.1. Le link d’ordre 2
Fixons-nous un sommet S de X. Le link
Li
en ce sommet(ou
link d’ordreun)
s’identifie à lasphère
de rayon combinatoire un(ou
à lasphère métrique
de
rayon 2
ensupposant
que les arêtes sont delongueur un). Regardons
maintenant la
sphère
de rayon~.
Ce sera cettesphère
que nousappellerons
link d’ordre 2 au sommet
S,
on le noteL2.
Leslongueurs
des arêtes de ce link ne nous intéressent pas. Onpeut
voirL2
au-dessus deLi
sachant que X est étoilé sur S. Plusprécisément,
on diraqu’au-dessus
d’une arête setrouvent celles
correspondant
aux faces lacontenant,
etqu’au-dessus
d’unsommet se trouvent les autres arêtes intervenant dans le link en ce sommet.
De
plus,
on diraqu’un
sommet H est au-dessus d’un sommet B si H setrouve sur un rayon issu du centre S et
passant
par B. Dans le cas q =2,
la
figure
1 montre levoisinage
de l’arête a.FIGURE 1
Construisons
L2
àpartir
deLi.
Pour cela commençons par le cas leplus simple (q
=2).
Onrappelle qu’alors
le link est legraphe
d’incidence duplan projectif P2 (IF2 ) .
Six « arêtes de
poisson »
viennent se recoller au-dessus d’un sommet deLi.
Lafigure
1 montre comment une arête(notée a)
du link donne naissanceà deux arêtes de
poisson qui
sont les arêtes au-dessus d’elle avec à leursextrémités,
les arêtesvoisines, appelées fourches
et notées enpointillés
surla
partie
de droite de lafigure
1.FIGURE 2
Pour mieux
comprendre
cerecollement,
nous allonsregarder
l’ensembledes fourches des arêtes pour voir le
graphe qu’elles
forment(voir figure 2).
Sur la
figure 1, regardons
le link au sommetS’.
L’arêteSS’
dans ce linkcorrespond
à un sommet que nous penserons comme une droite à l’infini. Le dessin s’éclaire alors : les six fourchescorrespondent
aux six droites restantesdu
plan projectif quand
on lui a enlevé la droite à l’infini. Elles vont parpaires
de droitesparallèles.
L’ensemble cherché est donc unplan
affine. Dans le cas q =2,
onpeut
y penser comme à un tétraèdre : lespoints
sont lessommets et les droites les milieux des arêtes
(deuxième partie
de lafigure 2).
Deux droites
parallèles
sont deux droitesopposées
dans le tétraèdre.Ainsi donc se construit un candidat au link d’ordre deux
L2
au-dessusdu link
Li :
:1. Au-dessus de
chaque arête, placer
qarêtes,
2. Au-dessus de
chaque sommet, placer
unplan affine,
3. Relier les arêtes aux
plans
affines verslesquels
elles sedirigent,
enrespectant
leparallélisme.
Dans le cas q =
2,
cela donne lafigure
3.Nous sommes maintenant en mesure de démontrer le théorème 1 de Tits.
Démonstration. Observons le « shadok » dessiné à droite de la
figure
2.L’action d’un demi-tour sur le tétraèdre
correspond
à lapermutation
simul- tanée de deux des trois directions. Considérons maintenant un dessin dans leplan
d’un candidat au link d’ordre deux. Lasymétrie
que nous venons de mettre en évidence nous informequ’on
peut supposerqu’autour
d’un mêmeshadok,
il y a auplus
une seule direction vrillée. Ces brinsvrillés,
c’est-à-direqui
secroisent,
se trouvent alors isolés. Prenons-en un etrejoignons-le
ab-straitement au
plus proche
par unplus
court chemin(dans Li).
Enopérant
des demi-tours sur les tétraèdres à l’intérieur du
chemin,
on faitglisser
unevrille
jusqu’à
cequ’elle rejoigne
l’autre et alors ces deux dernières vrilles sedétruisent ensemble.
Ainsi,
ilapparaît
auplus
deux classesd’isomorphismes
de link suivant
qu’il
reste ou non un brin vrilléaprès
cesopérations
de de-structions mutuelles. Bien
sûr,
il reste à voirpourquoi
le link non vrillé etle link une fois vrillé ne sont pas
isomorphes.
Il suffit pour cela de con-stater
qu’un automorphisme
deL2
esttoujours
au-dessus d’un automor-phisme
deLi.
L’ensemble despetits cycles
delongueur
6qui correspondent
aux tétraèdres est
préservé.
Ainsi unautomorphisme
envoie tétraèdre surtétraèdre. Pour
conclure,
il faudrait voir que ces deux candidats au link d’ordre 2apparaissent
effectivement dans un immeubletriangulaire.
Onverra
plus
loin que tous ces links sont réalisables. 0On dira que le link d’ordre 2 une fois vrillé
(resp.
nonvrillé)
est detype
1(resp.
detype 0).
FIGURE 3
Pour q 3,
il y abeaucoup plus
de classesd’isomorphismes (voir [Tl]).
Regardons simplement
le cas q = 3.Ici,
les linkscorrespondent
auplan projectif
sur le corps à trois éléments(c’est
le seul linkpossible
pour q =3).
Les
isomorphismes
del’espace
affine au-dessus d’un sommet sontengendrés
par les translations et les homothéties. Les
premières
fixent une direction etpermutent cycliquement
les trois autres ; les secondespermutent
deux des trois brins dechaque
direction.(voir
lafigure 4)
FIGURE 4
Une droite affine d’au moins 4
points possède
moins de transformations affines que debijections (q(q
-1) q !).
Le cas q = 4 est un peuspécial
carle corps à
quatre
élémentspossède
unautomorphisme
d’ordre deux et ainsi toutes lesbijections
sontprojectives.
Mais pour q5,
ilapparaît
des linksd’ordre 2
qui
nepeuvent
pas être links d’immeublesclassiques. Expliquons
cela
plus
en détail.Soit a une arête reliant deux sommets
SI
et62.
Cette arêtecorrespond
dans le link
Li (resp. L2)
enSI (resp. 62)
à une droiteprojective Di (resp.
D2).
Les faces contenant l’arête a déterminent uneapplication Di
-D2.
Toutautomorphisme W2
deL2 qui
fixeD2 globalement (i.e.
le sommetcorrespondant
à l’arête a dans le linkL2) opère
donc surD2.
Onpeut
maintenant donner la définition suivante :DÉFINITION
1.1.2014 On diraq2c’un
immeuble estrégulier
si pour toute arête a et toutautomorphisme W2
commeci-dessus,
l’action surDi,
con-juguée
par 03C6 de l’action deW2
surD2, provient
de la restriction d’un auto-morphisme
deL1 qui fixe D1 globalement.
Ainsi,
dans un immeublerégulier,
à une arêtecorrespond
une droite pro-jective.
Notons biensûr, qu’un
immeubleclassique
estrégulier.
L’existence d’immeubles nonclassiques
devient alors clairegrâce
à cette notion. Eneffet,
il suffit depermuter
les brins suivant une transformationqui
n’estpas une
homographie
pour obtenir un link d’ordre deuxqui
nepeut
êtreclassique.
1.2. Construction de la tour des links
Nous allons maintenant décrire les links d’ordre
supérieur
dans X. Pour passer aux links d’ordre 3 etplus,
il y a unepetite
difficultéqui provient
dufait suivant :
Pour la
sphère 81,
tous les sommets sontéquivalents.
Parcontre,
dans82 et, plus généralement,
dans lasphère
combinatoireSn
de rayon n pourn à
2,
ilapparaît
deuxtypes
de sommets : les coins et les autres. Les coinsse
projettent
sur un sommet dans61,
alors que les non coins se trouvent au-dessus d’une arête.(voir
lafigure 5)
FIGURE 5
Une autre chose à remarquer est que la
sphère 82
et le link d’ordre deuxL2
ne sont pasidentiques.
Pour passer deL2
à,S’~,
il faut écraser les arêtes aqui
ont été dédoublées pour formerL2
au dessus deLi (se
référerà la
figure 5).
Remarquons
que les sommets deS2
non coins auront une valence 4 dansle cas q = 2 et
2q
engénéral. Voyons
maintenant comment obtenirL3
au-dessus de
52. Ensuite,
il en sera de même pour obtenir au-dessus deSn
pour n à 2. Se référer à lafigure
6 pour cequi
suit. Nousdistinguons
trois
points :
1. Dédoubler les arêtes de
?2 (ou,
engénéral,
enmettre q
au-dessus dechacune),
2. Au-dessus d’un
coin, placer
unplan
affine(comme
pour formerL2
au-dessus de
Li),
3. Au-dessus des autres sommets
(les
« noncoins »), ajouter
le morceaude
plan
affinemanquant (on précise
celaci-dessous).
De même
qu’au
niveau d’uncoin,
on adéjà remarqué qu’il
fallait com-pléter
unplan
affine pour former unplan projectif,
dansl’étape 3,
ils’agit
de
compléter
ungraphe
en unplan projectif.
On constate que legraphe
enquestion
est un arbre(l’arête
a est centrale dans cetarbre,
voirfigure 6)
etdonc
qu’il
secomplète
en unplan projectif (l’étude
des immeublesmétriques
dans
[Bal] permet
de voircela).
Dans le cas q =2,
c’est unoctogone qu’il
faut
ajouter,
etplus précisément,
lafigure 7
montre comment les huit brinsFIGURE 6
viennent se recoller : une
paire
sur des sommetsopposés
et deuxpaires provenant
d’un même sommet sur desdiagonales orthogonales.
FIGURE 7
En conclusion nous pouvons résumer la construction que nous venons
d’expliciter
par lafigure schématique (figure 8).
Jusqu’ici,
nous avonsregardé
comment étaient construits les links d’un immeuble.Maintenant,
on se propose d’étudier laréciproque
et donc de con-struire un immeuble
qui
repose sur une tour. Pour cela donnons la définition suivante :DÉFINITION
1 .2. - Une tour de links est une successioninfinie
d"écla- tements et d’écrasements au-dessus d’un link de base avec lesrègles
décritesplus
haut.FIGURE 8
Le link de base est
n’importe quel plan projectif
etpeut
varier sui- vant les sommets.À
une tour de linkscorrespond
uncomplexe qui
vérifiele critère local des immeubles
(avoir
pour link legraphe
d’incidence d’unplan projectif). Ici,
lecomplexe
obtenu àpartir
d’une tour estsimplement
connexe
(car contractile)
nous pouvons donc affirmer(d’après [T2]) qu’il s’agit
d’un immeubletriangulaire. Finalement,
le résultat obtenu s’énonce ainsi : :THÉORÈME
2. -À
une tour de linkscorrespond
un et un seul immeubletriangulaire pointé.
Dans
[R2],
on trouve une constructionanalogue
à celle-ci. Mais nous avons voulupréciser
des notations et surtout introduire desfigures qui
serontessentielles pour ce
qui
suit. Il faudra enparticulier toujours
conserver entête
l’image
de la « ronde des shadoks »(figure 3), qui
prouve le théorème 1 deTits,
et celle del’octogone (figure 7).
A
la lumière de cette tour delinks,
onpeut
faire deux remarques sur ces immeubles.Remarque
1 : Il existe des immeublestriangulaires
pour q - 2qui
nesont pas
homogènes
sur les sommetsétiquetés. (On peut toujours étiqueter
l’ensemble des sommets d’un immeuble
triangulaire
à l’aide de troiscouleurs,
de telle sorte que
chaque
chambre ait trois sommets de couleursdifférentes).
Vérifions cela. Donnons-nous les
quatre premiers étages
d’une tour centréesur le sommet S. Sur le second
étage,
fixons-nous unpoint
S’ de mêmeétiquette
que S. Si son link d’ordre 2 estidentique
à celui deS,
il estpossi-
ble de le modifier en
permutant
deux faces de lasphère
de rayon 4(voir
lafigure 9). Ensuite,
oncomplète
la tour d’unefaçon quelconque
et on obtientainsi un immeuble avec la
propriété
voulue. Enfait,
à traversl’étiquetage,
nous avons voulu
souligner
le faitqu’il
estpossible
de créer unimmeuble,
enayant
comme contrainte que deux sommets choisis aient des links d’ordre 2 différents. Nous verrons dans la secondepartie
un résultat bienplus précis
que celui-là.
FIGURE 9
Remarque 2
Il existe un infinité non dénombrable d’immeubles trian-gulaires
d’ordre fixé(même
dans le cas q =2).
Il y a un nombre dénombrable de sommets dans un immeuble et donc à un
immeuble,
on nepeut
associerqu’un
nombre auplus
dénombrable de tours distinctes. Or il y a une infinité non dénombrable de tours(à chaque étage,
on a au moins un choix àfaire). Ainsi,
même en restantparmi
lesimmeubles
triangulaires correspondant
à q =2,
on obtient une infinité nondénombrable
d’exemples
deux à deux nonisomorphes. Remarquons qu’une sphère
de rayon n détermine parprojections
successives tous lesétages
inférieurs de la tour et
qu’il
y a donc au moins 2nsphères
de rayon n deux à deux nonisomorphes.
En conclusion de cette
partie,
nous pouvons noter que la construction àpartir
d’une tour fournit un immeublepointé
et ne maîtrise en rienl’aspect homogène. Quel
lien y a-t-il entre deux tours d’un même immeuble centréesen des
points différents ;
comment reconnaîtrel’homogénéité?
Voilà deuxquestions qu’on
n’aborde pas par cette construction.Par
contre,
nous avons obtenu des moyenssimples
pour construire des immeubles localementsymétriques (i.e.
dont les links sont desplans
pro-jectifs classiques)
mais passymétriques (i.e.
il y a des isométries localesqui
neproviennent
pas d’isométriesglobales)
car pasréguliers ;
oubien,
pour construire des immeubles non
homogènes.
Deplus,
enparticulier
dansle cas q =
2,
nous pouvonsthéoriquement distinguer
deux immeubles ho-mogènes (par exemple classiques)
encomparant
leurs tours. Nous verronsdans le
paragraphe
suivant que le link d’ordre trois pourra faireapparaître
le caractère non
classique
dans le cas q = 2.1.3. La
propriété
deDesargues
du bord à l’infini vue à distance finieLe bord à l’infini d’un immeuble
triangulaire,
comme seslinks,
est unplan projectif. Rappelons qu’un plan projectif qui
vérifie lapropriété
deDesargues
est leplan projectif
sur un corps[A].
On se propose ici de vérifiercette
propriété
deDesargues
du bord àl’infini,
à distancefinie,
à traversles
sphères Sn
de rayon n. Cela nous donnera un critèresimple qui
assuredu caractère non
classique
d’un immeuble. Dans[VM2],
VanMaldeghem
a donné une
interprétation
dessphères
de rayon n. Ils’agit
deplans
deHjelmslev.
Nous ne donnons pas icid’interprétation générale
de cetype, mais,
suite aux constructions trèsprécises
que nous avons donnéesplus haut,
nous
précisons
encore comment reconnaître lapropriété
deDesargues.
1.3.1. Points et droites de
Sn
Fixons un sommet de X et
regardons
la tour des links en ce sommet.DÉFINITION
1.3. - Dans legraphe Sn
onappellera points (resp. droites )
les sommets
qui
seprojettent
sur despoints (resp. droites)
dansSi
. Lesautres sommets sont sans nom.
Avec cette
définition,
on conviendraqu’un point
est sur une droite s’il y a un chemin dansSn
de l’un àl’autre,
ne rencontrant que des sommetssans nom.
Remarque.
Par deuxpoints
deSn, qui
seprojettent
sur deuxpoints
distincts dans
SI,
passe une et une seule droite. Parcontre,
par deuxpoints
au-dessus d’un seul dans
Si passent plusieurs
droites. Parexemple,
dans lecas q =
2,
par deux telspoints
de62, passent
exactement deux droites(voir
la construction de la tour des
links).
.1.3.2.
Propriété
deDesargues
au niveau nPour commencer,
rappelons
lapropriété
deDesargues
dans unplan
pro-jectif.
DÉFINITION
1.4. - Uneconfiguration
deDesargues
dans unplan
pro-jectif
est la donnée de deux vraistriangles (ABC)
et(A’B’C’)
en pers-pective
: c’est-à-dire tels que les droites(AA’). (BB’)
et(CC’) (appelées fuyantes )
soient concourantes.DÉFINITION
1.5. - On ditqu’un plan projectif vérifie
lapropriété
deDesargues
si pour touteconfiguration
deDesargues (ABC)
et(A’B’C’)
, lestrois
points (AB)
n(A’B’), (AC)
n(A’C’)
et(BC)
n(B’C’)
sontalignés.
Nous pouvons illustrer cette
propriété
par la très célèbrefigure
suivante :FIGURE 10
Ces définitions étant
précisées,
nous pouvonsrappeler
le théorème clas-sique
suivant.THÉORÈME
3. - Unplan projectif
Pvérifie
lapropriété
deDesargues
si et seulement si il existe un corps K tel que P =
P2 (K)
.Le caractère nécessaire de cette
propriété
est un exercice bien connu.Voir
[A]
pour la démonstration de laréciproque.
0Dans le cas de la
sphère ,S’n,
entendons lapropriété
deDesargues
en cesens : pour toute
configuration
deDesargues qui
est laprojection
d’une con-figuration
deDesargues
àl’infini,
lesprojetés
des troispoints
d’intersections de laconfiguration
à l’infini sont sur une même droite.Nous pouvons maintenant énoncer le fait
qui
nous a conduit à toutes cesdéfinitions.
PROPOSITION 1.1.2014 Le
plan projectif
àl’infini vérifie
lapropriété
deDesargues
si et seulement si cettepropriété
estvérifiée
par toutes lessphè-
res
Sn .
.Démonstration. On
rappelle
que nous avonspointé
un immeuble unefois pour toutes. Dans cet
énoncé,
uneimplication
esttautologique. Sup-
posons donc la
propriété
deDesargues
vérifiée à tous les niveaux finis. Con- sidérons uneconfiguration
deDesargues
à l’infini. Dans chacune dessphères Sn,
nous obtenons parhypothèse
une ouplusieurs
droitesqui
contiennent les troisprojections
des troispoints
d’intersection dont on veut démontrerqu’ils
sontalignés
à l’infini. NotonsDn
l’ensemble des droites solutions auniveau de
Sn.
.Remarquons
que seprojette
naturellement surDn.
.Ainsi,
il existe donc une suite(Dn)
de droites telles queDn
EDn
etDn+i
se
projette
surDn.
Cette suite détermine à l’infini une droitequi répond
àla
question.
0En
pratique,
il semble difficile de vouloir montrer le caractèreclassique
du bord à
l’infini,
enregardant
lessphères
de rayon n.Pourtant,
c’est cequ’est
parvenu à faire Van Steen pour prouver que les immeublestriangu-
laires
classiques
sont ceux associés à desBN-paires.
Parcontre,
il sera très facile de démontrer le caractère nonclassique
en exhibant unesphère Sn qui
ne l’est pas.1.3.3. Des
sphères
nonclassiques
Les cas q = 2
et q >
3 sedistinguent
ici. Dans le second cas, il estpossible
de nier lapropriété
deDesargues
dès le niveau 2 alors que dans lepremier
on nepeut
le fairequ’à partir
du niveau 3. Deplus
il estpossible
de faire cela tout en conservant des liaisons
projectives.
En d’autrestermes,
un immeuble
peut
êtrerégulier
sans pour autant vérifier lapropriété
deDesargues.
C’estpeut-être
dans cette dichotomie(à partir
du niveau 2 oubien à.
partir
du niveau 3seulement)
que réside la raisonprofonde
du faitque
[CMSZ]
trouvent des groupesqui opèrent simplement
transitivementsur les sommets d’immeubles non
classiques
dans le cas q = 3 et pas dans le cas q = 2.Le cas q 3.
Afin d’avoir une
image
en termes de relations d’incidence d’uneconfig-
uration de
Desargues,
voici ungraphe (figure 11 ) qui correspond
au cas leplus général.
Au centre, on trouve lepoint
de concours des troisfuyantes.
Sila
propriété
deDesargues
estvérifiée,
lafigure
secomplète symétriquement
(par
les traitspointillés).
Dès que q3,
il estpossible
de trouver une telleconfiguration.
Sur lafigure,
lespoints
noirscorrespondent
à despoints
etles blancs à des droites.
FIGURE 11
Fixons-nous un link
(classique
parexemple)
avec q 3. Nous allons voirqu’il
estpossible
de construire un link d’ordre 2 au-dessus du link enquestion, qui
ne vérifie pas lapropriété
deDesargues.
Il faut ici mettre unechose au clair. La définition que nous avons donnée de cette
propriété
auniveau
Sn dépend
de l’immeuble toutentier ; cependant,
onpeut
trouver un link d’ordre 2qui
ne pourra vérifier cettepropriété quel
que soit l’immeuble danslequel
il estplacé.
Pourcela,
vérifionsqu’une configuration
de Desar-gues
générique (comme
cellequi
est dessinéeplus haut,
c’est-à-dire où tous lespoints
et droites considérés sont deux à deuxdisjoints), provient toujours
d’uneconfiguration
deDesargues
à l’infini. Nous allons nous assurer que le relèvement à unétage
immédiatementsupérieur
estpossible.
Le lemme suivant est
trivial,
mais il clarifie les choses.LEMME 1.1. - Dans un
sphère Sn,
considérons trois droites~l, ~2
et~3 passant
par lepoint
O et deux droitesD1
etD2
immédiatement au-dessus de~1
et82 respectivement.
Alors il existe une droiteD3
au-dessus de~3 qui
passe; tout comme
Dl
etD2
parO’
au-dessus de O.Démonstration. Pensons au passage d’une
sphère
au link immédiate- mentsupérieur.
On se souvientqu’au-dessus
d’unpoint,
onplace
unplan
affine et que les arêtes issues de ce sommet
peuvent
être vues comme les directions dans ceplan.
Traduisons ce lemme dans celangage.
Considérons trois directions62
et63.
Fixons-nous deux droitesDi
etD2
dans lesdirections
respectives 61
et~2. Alors,
existe-t-il une droiteD3
dans la direc- tion63 ,
passant par lepoint
d’intersection entreDi
etD2?
Laréponse
estclaire. a
Considérons une
configuration
deDesargues (A, B, C, A’, B’, C’)
depoint
de fuite 0
(i.e.
0 =03B41
n03B42 ~ S3).
Onpeut
relever 0 en O’duquel partent
trois brinsrejoignant
les droites au-dessusdes 03B4i (utiliser
lelemme).
Main-tenant,
relevonsles
enDi
de telle sorte que lespoints A, B, C, A’, B’, C’
se relèvent bien en des
points passant
par lesDi correspondantes (on
utiliseici encore le
lemme).
Ainsi, d’étage
enétage,
onpeut
relever uneconfiguration
deDesargues générique.
Cela montrequ’elle provient
bien d’uneconfiguration
de Desar-gues de l’infini. Ici se termine notre éclaircissement.
Supposons
donc construit un link d’ordre 2(disons £)
au-dessus du link considéré. Relevons uneconfiguration
deDesargues générique.
Si dans£,
cetteconfiguration
secomplète symétriquement,
il suffit depermuter
les brins d’un bras(i.e.
ensemble des droitesparallèles
duplan affine)
du shadokdans
lequel
se trouve la droite de concoursA,
pourqu’elle
ne secomplète plus symétriquement.
Sur lafigure 12,
lepoint
de concours des trois brinsen traits
épais représente
cette droite A . Nous avons choisi d’illustrer cefait par une
figure correspondant
au cas q = 2 pour bien montrer que ce n’est pas ce dernierpoint qui
est mis en défaut dans le cas q =2,
et biensûr,
pour ne pascompliquer
lesfigures
inutilement.FIGURE 12
Le cas q = 2
Commençons
par faire une remarque. Uneconfiguration
deDesargues
dans le
plan projectif
esttoujours dégénérée.
Eneffet,
si on con-sidère deux
triangles
enperspective,
l’un est nécessairementaplati.
Onpeut
facilement vérifier cela sur lafigure schématique
13 où lessept
droites sont matérialisées par sixsegments
et un cercle(il
ne faut pas confondre cettefigure
avec unshadok).
Il convient de noter que la construction du cas
précédent
n’est pas pos- sible pour q = 2. Eneffet,
la droited’alignement
éventuelA,
faitpartie
dela
configuration.
Modifier ses branchements serait modifier laconfiguration
initiale. Sur la
figure 14,
nous avons dessiné legraphe
d’incidence d’une con-figuration
deDesargues
dans ce contexte. Les trois droitesqui
se trouventsur le
petit
cercle central d’uneconfiguration générique,
sont ici confonduesen une seule notée D.
FIGURE 13
FIGURE 14
Il est à noter que ce
graphe
est leplan
tout entier. Relevons lapremière partie
de cetteconfiguration (i.e.
les deuxpoints
sur chacune des trois droitesconcourantes).
Onpeut
lefaire,
comme on l’a vu dans le casprécédent.
Alorsdeux cas
peuvent
seproduire (tout
se passe au-dessus de la droiteD):
- ou bien les
points
au-dessus deA,
B et C sontalignés,
- ou bien les
points
d’intersection(AB)
n(A’B’), (AC)
n(A’C’)
et(BC)
n(B’C’)
sontalignés.
Cette dichotomie se lit directement sur la
figure
12 duparagraphe précé-
dent
(le shadok).
Si trois droites viennent concourir dans ceshadok,
lestrois autres ne le font pas, et
réciproquement. Quoiqu’il
ensoit,
lapropriété
de
Desargues
est vérifiée. La droite enquestion
dans cettepropriété
étanttoujours
celle dessinée sur lafigure
12.Passons maintenant au link d’ordre trois. Partons de la
configuration
deDesargues
de lasphère
de rayondeux, qui correspond
au second cas dans ladichotomie
précédente.
Il est désormaispossible
de construire un link d’ordre trois au-dessus d’une telleconfiguration qui
nie lapropriété
deDesargues.
En
effet,
tous les sommets sont alors différentiés et doncl’argument
du casq > 3 convient.
Afin de rassembler les résultats obtenus
grâce
à cettepremière
étudede la tour des
links,
nous énoncons ici un théorème dont les assertions ont toutes été démontrées dans cettepartie.
THÉORÈME
4. - . Pour tout q; il existe uneinfinité
non dénombrable d’immeubles non deux à deuxisométriques, ayant
la mêmegéométrie
locale.. Si q >
5,
il existe des immeubles nonréguliers.
. Pour q > 3
(resp.
q =2)
; il existe des boules de rayon 2(resp. 3) qui
nient la
propriété
deDesargues.
On a vérifié à la main que l’immeuble
exotique
de la troisièmepartie
decet
article,
illustre le dernierpoint
du théorèmeprécédent :
lapropriété
deDesargues
est mise en défaut au niveau de la boule de rayon trois. L’idéequi
ressort de ce dernier théorème est queplus
lagéométrie
locales’enrichit, plus
le caractère nonclassique
se localise.2.
Prescription
des boules de rayon 2Désormais,
nous nousplaçons
dans le cadre des immeublestriangulaires
d’ordre 2.
A
la fin de cettepartie,
nous donnerons unexemple
deprescription exotique.
Pour ne pas alourdir lelangage,
on dira « une boule de rayon n » pour « une boule de rayon combinatoire n d’un certain immeubletriangulaire
d’ordre 2. »
THÉORÈME
5. - Soient B une boule de centre O et de rayonN,
etune
application
deprescription
pdéfinie
sur l’ensemble des sommets de lasphère
C de centre O et de rayon N-1,
à valeurs dans~0,1 ~ .
Il existe alorsune boule B’ de rayon N +
1,
de centreO’
et uneinjection j
: B - B’qui
envoie O sur O’ et telles que pour tout sommet S deC,
la 2-boule desommet j (S)
soit detype p(S’)
.Démonstration. Considérons une boule de rayon N. Nous commençons par la
compléter
defaçon quelconque
en une boule de rayon N + 1. Nous allons maintenant modifier certainesparties
de lasphère
de rayon N + 1 afin de satisfaire les contraintesimposées.
Ils’agit
decomprendre
cequi,
dans la