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DISSERTATION PHILOSOPHIQUE ULM - LYON (ÉPREUVE N° 263)
ANNÉE 2018
ÉPREUVE CONÇUE PAR HEC PARIS VOIE LITTÉRAIRE
1 – Le sujet :
« Règles morales et conduites sociales »
2 –––– Barèèèème, attentes du jury
Le traitement de ce sujet, comme au reste celui de toute autre thème proposé pour une telle dissertation, appelle une réflexion préalable sur les termes dans lesquels ledit sujet est énoncé. En l’occurrence, « règles » et « conduites » étaient à placer au centre d’une constellation sémantique où se trouvent associés d’autres termes comme « norme » et
« comportement ». De leur mise en relation étaient attendus un effort de ‘problématisation’, un exposé plus ou moins nourri de références à un corpus de penseurs classiques, modernes et contemporains, un questionnement personnel aussi. Attendues enfin une articulation du traitement philosophique à l’apport, dans le domaine concerné, des sciences sociales, et donc une ouverture sur la « science des mœurs ».
2 3 – Remarques de correction
Les correcteurs ont tous relevé l’absence de copie blanche, - une nouveauté par rapport aux années antérieures-, ainsi qu’un assez bon niveau de culture philosophique. Les candidat(e)s sont d’évidence bien préparé(e)s à cette épreuve : tou(te)s possèdent, grâce aux enseignements reçus, les éléments de connaissance leur permettant de traiter de façon satisfaisante la question afférente au thème du programme. Pour la forme, les appréciations ne divergent pas sensiblement : si l’orthographe est généralement correcte, les copies ne sont pas rares où elle est défaillante ; le vocabulaire et le sens des mots n’appellent pas de remarques particulières, à condition d’accepter qu’‘initier’ signifie commencer et ‘finaliser’
achever ; on passera sur le style, souvent insipide et lesté de formules convenues ; on passera aussi sur le sottisier qui, comme à l’ordinaire, n’est point pauvre en bourdes parfois cocasses.
Les introductions sont en grande majorité bien calibrées ; la « problématique » étudiée est présentée de façon claire et concise ; elles sont néanmoins loin de toutes se terminer par l’annonce d’un plan, ce qui est très regrettable. Regrettable est également la fréquence d’un plan convenu qui consiste à opposer un universalisme moral au particularisme des pratiques sociales. Les conclusions sont trop brèves ; elles manquent dans nombre de cas à résumer l’argumentation exposée et à en dégager l’intérêt. Mais les critiques les plus fréquentes portent sur les points suivants :
- l’absence de réflexion préalable sur les mots-clés que sont « règles » et « conduites », la confusion entre règle et loi, l’oubli des « valeurs », l’absence de distinction entre « obligation » et « contrainte », le peu d’attention donnée à l’éducation et à la culture ;
- la substitution à un questionnement personnel, convenablement argumenté, de la production de fiches de lecture d’Aristote, de Rousseau, de Kant et de Nietzsche ;
- la relative rareté du renvoi à Emile Durkheim comme à Max Weber ; l’absence totale de la référence à Lucien Lévy-Bruhl et à Robert King Merton ;
- l’abondance de lieux communs sur les sociétés exotiques, Race et histoire de Claude Lévi- Strauss, le « vivre ensemble », la « distinction » de Pierre Bourdieu.
Aussi bien, les copies qui ont reçu les meilleures notes sont-elles celles qui ont déroulé une réflexion sur l’articulation de la morale des philosophes (Kant au premier chef) et les mœurs sociales, en introduisant, par exemple, des variations sur le « sens moral » et le « sentiment moral », ou en ‘dissertant’ sur ce qui distingue la personne condamnée moralement de l’individu pénalement sanctionné. Les bonnes copies sont celles, au total, qui ont combiné élaboration conceptuelle et examen de cas concrets.
3 4 – Conseils aux futurs candidats
Analyser préalablement les termes dans lesquels le sujet est formulé
Annoncer le plan en fin d’introduction, en le justifiant sommairement.
Argumenter, au moyen de références à des auteurs, sans que leurs apports apparaissent non pas comme artificiellement plaqués, mais au contraire intégrés au raisonnement développé.
Donner en conclusion une brève récapitulation de ce qui a été exposé.
