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Du traitement de la bronchite chronique par les injections de gaïacol iodoforme · BabordNum

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Texte intégral

(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE

DE BORDEAUX

Année scolaire 1894-1895 3ST° 60

DU TRAITEMENT

DE LA

BRONCHITE CHROMOVE

PAR LES

INJECTIONS DE GAIACOL I OUI) KO II M

THESE

POUR LE DOCTORAT EN M

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Présentée et soutenue publiquement le 15 Mars 189 5

PAR

^Jacques Théodore

DUBOURG

Ex-Interne des Hôpitaux.

J5T<à> à, IP-u-olo. (Lot-et-Garonne), 9 IETo-sr©:onTc>:r@ 1868.

MM. PICOT, professeur, Président.

DUPUY, professeur, ]

Examinateurs de la Thèse < mOUSSOL'S, Juges.

MESNARD, )

Le Candidatrépondraaux questions qui lui serontfaites sur les diverses parties

del'enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE NOUVELLE DEMACHY, PECH k Cie

16 RUE CABIROL 16

1895

(2)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

M. PITRES Doyen.'

PROFESSEURS :

MM. MICÉ ) Professeurs honoraires.

Clinique interne.

AZAM J Messieuhs

PICOT.

PITRES.

Clinique externe

j

LANELONGUE.

Pathologieinterne DUPIJY.

Pathologie etThérapeutique générales YERGELY.

Thérapeutique ARNOZAN.

Médecine opératoire MASSE.

Clinique d'accouchements MOUSSOUS.

Anatomie pathologique COYNE.

Anatomie BOUCHARD.

Histologieet Anatomiegénérale YIAULT.

Physiologie JOLYET.

Hygiène LAYET.

Médecine légale MORACHE.

Physique BERGONIÉ.

Chimie BLAREZ.

Histoire naturelle GUILLAUD.

Pharmacie FIGUIER.

Matière médicale de NABIAS

Médecineexpérimentale FERRÉ.

Clinique ophtalmologique BADAL.

Cliniquedes maladies chirurgicalesdes enfants P1ÉCHAUD.

AGREGES EN EXERCICE

section de medecine

Pathologie interneetMédecine légale

MOUSSOUS.

dubreuilh.

MESNARD.

CASSAÉT.

AUCI1É.

Pathologie externe

section de chirurgie et accouchements l POUSSON.

DENUCÉ.

villar.

Accouchements I qEAMB

RELENT.

section des sciences anatomiques et physiologiques Histoire naturelle N.

Anatomieet

Physiologie..j PRIN(^ETEAU

section des sciences physiques

Physique SIGALAS.

Chimie et Toxicologie DEN1GÈS.

Pharmacie BARTHE.

COURS COMPLÉMENTAIRES

Clin. int. des mal. des enf. mm. A. moussous.

Clin, des mal.syphil.et eut. dubreuilh.

Clin, des mal. des femmes. boursier.

Clin,desmal. desvoiesurin. pousson.

Mal. dularynx, des oreillesetdunez.. m o ure.

Maladiesmentales..

Pathologie externe Accouchements Chimie

Zoologie...

mm. régis.

denucé.

rivière.

denigès.

beille.

LeSecrétaire de laFaculté, lemaire.

Par délibération du S août 4879, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les thèses qui lui sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elle n'entend leur donner ni approbation

niimprobation.

(3)
(4)

; j ■'

A M. le Docteur BAUDRIMONT

Chirurgien des Hôpitaux.

A M. le Docteur VERDALLE

Médecin des Hôpitaux.

(5)

A MON PRÉSIDENT DE THÈSE

M. le Docteur PICOT

Professeur de Clinique médicale à la Faculté de Médecine.

(6)

JH

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.

(7)

DU TRAITEMENT

DE LA

BRONCHITE CHRONIQUE

PAR LES

INJECTIONS DE GAÏACOL

IODOFORMÉ

AVANT-PROPOS

Pendant le cours de nos études médicales nous avons

toujours été frappé de ce fait que les salles de médecine étaient

pour ainsi dire encombrées par une certaine catégorie de

malades restant des mois entiers, immobilisant des lits sans

qu'aucune thérapeutique active et vraiment efficace pût amener sinon une guérison complète et définitive, du moins une amé¬

lioration assez grande pour leur permettre une vie active. J'ai

nommé les malades atteints de bronchite chronique. Tout le

monde sait combien est rebelle cette affection, combien elle est tenace et résiste à toute thérapeutique. Certes, les agents pouvant en modifier favorablement l'évolution sont nombreux,

mais ils sont souvent inapplicables, à cause de la situation

sociale du malade, qui, le plus souvent, est pauvre. Un trai¬

tement simple, actif et à la portée de tous est un desideratum

(8)

S

que nous avons pensé trouver

dans la médication préconisée

par M. le professeur Picot en

1891,

contre

la tuberculose pul¬

monaire, dans legaïacol iodoformé.

Nous avons fait quelques expériences dans ce sens ; les

résultats que nous avons obtenus sont certainement très encou¬

rageants, et c'est un exposé de faits recueillis pendant les quelques mois que nous avons passéscomme interne auprès de

notre maître, M. le professeur Picot, que nous voulons pré¬

senter ici.

Nous n'apportons qu'un nombre peu considérable d'observa¬

tions, il est vrai, et nous aurions voulu une statistique plus imposante pour corroborer nos conclusions, mais quoique peu nombreuses, les résultats ont été assez nets et assez rapides,

dans presque tous les cas, pour pouvoir nous permettre

d'affirmer l'excellence de laméthode.

Avant d'entreprendre l'exposé de ces faits, il nous est un doux devoir, en arrivant au terme de nos études médicales,

c'est de remercier publiquement ceux qui furent nos maîtres,

ceux qui nous témoignèrent toujours une si amicale et si bien¬

veillante sympathie.

Nous tenons à remercierd'abordMM. les DrsDémons, Gervais

et Solles, nos maîtres des hôpitaux, dont les conseils éclairés

nous ont été si utiles.

Que M. le Dr Baudrimont veuille bien croire à notre profonde gratitude, pour la bienveillante affection, et pour l'intérêt tout paternel qu'il nous a toujours témoigné pendant notre séjour

dans son service comme externe et interne provisoire.

M. le Dr Verdalle, auprès duquel nous avons passé une année comme interne, nous a toujours manifesté une si amicale sympathie que nous lui en conseiverons toujoursune profonde

reconnaissance.

Nous n'aurions garde d'oublier M. le professeur agrégé

(9)

9

Auché, M. le Dr Monod, qui ont toujours été si bons, si bien¬

veillants pour nous, et M. le Dr Courtin que nous remercions

ici de tout cœur pour la sollicitude et les soins qu'il a mis

à nous préparer au concours de l'internat.

Qu'il nous soit enfin permis de payer un juste tribut de gratitude à notre maître M. le professeur Picot dont nous n'oublierons jamais les leçons si savantes, si instructives, si pleines d'intérêt dont lui seul a le secret, pendant lesquelles il

sait si bien unir l'utile à l'agréable.

Le souvenir des quelques mois si vite écoulés que nous

avons eu le bonheur de passer auprès de lui restera toujours gravé dans notre mémoire et notre cœur. Nous prions ce cher

maître de vouloir bien croire à notre éternelle reconnaissance pour son haut enseignement, l'affectueuse amitié qu'il a bien

voulu nous témoigner et pour le grand honneur qu'il nous fait

en acceptant la présidence de notre thèse.

Tous mes camarades des hôpitaux et surtout ceux de

l'internat savent avec quel regret je les quitte. Je les prie de

me conserver leur précieuse amitié ; pour ma part le souvenir

des doux moments passés au milieu d'eux laissera toujours en moi des regrets.

2

(10)

CHAPITRE PREMIER

Médications employées contre la

bronchite

chronique.

« La bronchile chronique est une affection pour le traitement

de laquelle le médecin doitmettre en œuvre toute sa

sagacité

et

toutes ses connaissances thérapeutiques » (Marfan). C'est dire

les longs développements qui seraient nécessaires pour en

faire

une étude approfondie, ce qui sortirait du cadre que nous nous

sommes tracé. Nous ne ferons que l'esquisser ici, nous conten¬

tant d'énumérer rapidement quelles sont les médications

diversesemployées contre cette affection :

Nous n'insisterons pas sur le traitement prophylactique de la

bronchite chronique. Dans ce but, certains auteurs préconisent l'hydrothérapie qui aguerrit les

malades

au

froid, mais dont

011

doit surveiller l'action avec soin; d'autres usent de la médica¬

tion systématique par les bains

chauds, préconisés

surtout par Lasègue. Ces moyens peu en faveur

aujourd'hui

sont ou

ineffi¬

caces ou mêmedangereux parfois.

L'étude du tempérament du malade est un point

important

sans nul doute. On sait en effet que cette affection ne se greffe

que sur un terrain prédisposé. La

bronchite aiguë

ne passe

(11)

11

généralement à l'état chronique que sur un certain nombre

d'individus que l'on peut tous rattacher à la grande famille des neuro-arthritiques, d'où l'indication toute naturelle de chercher

d'abord à modifier l'état général du sujet par un traitement

convenable.

Dans le cours de notre travail nous avons en vue la bronchite

chronique établie; voyons donc les traitements divers institués

pour la combattre.

Le traitement comporte plusieurs indications que l'on peut classer ainsi :

Modifier la muqueuse bronchique et par suite ses sécré¬

tions;

Faciliter l'expectoration;

Calmer la toux et l'élément spasmodique.

Les médicaments susceptibles de modifier la muqueuse

bronchique et par suite ses sécrétions sont ceux qui après absorption s'éliminent par les voies respiratoires et réalisent à

leur niveau un certain degré d'antisepsie à laquelle est due son action. La liste de cesagents est longue, mais ils rentrent pour la plupart dans une des catégories suivantes :

a) Balsamiques ;

b) Gomme-résines;

c) Plantes à huile essentielle ;

d) Sulfureux;

e) Iodures.

a) Les balsamiques les plus employés sont la térébenthine, la terpine, le terpinol, le benjoin, l'acide benzoïque, le copahu, le

baume de Tolu, le baume du Pérou.

La- térébenthine était autrefois très employée et était admi-

(12)

12

nistrée encapsules; aujourd'hui elle est détrônée par ses

dérivés

la terpine et le terpinol dont

l'action

paraît

plus efficace.

Le goudron est encore d'un usage courant,

mais

son

action

estmoins certaine.

Le benjoin, l'acide benzoïque, le baume du Pérou

n'ont

pas

la vogue du baume de Tolu, mais en ont certainement

la valeur.

Le copahu, rarement employé à cause probablement

de

sa mauvaise réputation, est cependant assez efficace.

On

sait

qu'il

renferme une résine qui s'élimine par les reins et une essence qui passe par les voies respiratoires. M.

Paquet recommande

de ne donner que l'essence privée de la résine.

Dujardin-

Beaumetz recommande de l'associerau goudron.

b) Les gommes-résines sont moins

employées; citons

surtout

l'assa fœtida, le galbanum et la gomme ammoniaque recom¬

mandés spécialement par Delioux de Savignac.

c) De toutes les plantes à huile

essentielle, les bourgeons de

sapin et l'eucalyptus sont les plus

employées.

Le

boldo, le

buchu sont d'un usage moins courant.

d) Les sulfureux sont parfois

d'une grande efficacité

et

bien

des cas qui avaient résisté aux autres médications ont été

favorablement modifiés par leur usage. Leur action est due à

l'élimination de l'hydrogène sulfuré au niveau des voies respi¬

ratoires (Claude Bernard). Les préparations

sulfureuses

se

divisent tout naturellement en artificielles et en eaux minérales.

Les préparations artificielles les plus communément

employées

sont : l'hyposulfite de sonde, sous

forme de solution

ou

de sirop,

et la fleur de soufre administrée en cachets. Ilest incontestable qu'elles sont bien moins efficaces que

les

eaux

sulfureuses

naturelles. Aussi comprend-on que le traitement thermal ait

(13)

toujoursjoué-ungrand rôle dans la thérapeutique de la

bronchite

chronique. Aux formes éréthiques, Barèges, Ghalles, Marlioz,

Saint-Gervais, Bagnères-de-Luchon, Amélie-les-Bains, sont favorables;aux formestorpides, Cauterets, Eaux-Bonnes,Saint-

Honoré, Saint-Sauveur.

ë) Les iodures sont surtout eflicaces dans les bronchites

des

emphysémateux, des artério-scléreux. L'iodure fluidifie les

sécrétions bronchiques et en facilite le rejet. Il diminue la dyspnée (G. Sée). Mais son usage longtemps prolongé amène parfois des phénomènes d'iodisme qui mettent le malade dans

la nécessité d'en interrompre l'usage.

Ces médicaments peuvent être absorbés par des voies diffé¬

rentes.

La voie buccale est le plus souventemployée. Mais elle 11e peut toujours l'être, l'intolérance gastrique y met souvent obstacle.

La voie rectale a été surtout utilisée pour la créosote, et on sait qu'il est possible de faire passer dans l'organismepar cette

voie de fortes doses de ce médicament. M. Bergeon (de Lyon)

a proposé de même d'administrer par cette voie l'hydrogène

sulfuré.

Les inhalations ont été plus souvent employées pour faire pénétrer les balsamiques, l'eucalyptus, les préparations sulfu¬

reuses, dans l'appareil respiratoire.

Lubet-Barbon recommande les instillations intra-trachéales de liquides médicamenteux injectés à travers la glotte. Pignol a

proposé d'introduire le liquide dans la trachée entre le cartilage

cricoïde etle premieranneau de la trachée à l'aide d'une serin¬

gue de Pravaz.

Quant à la voie sous-cutanée, nous reviendronsplus tard sur

ses avantagesenparlant du traitementde la bronchite chronique

par le gaïacol iodoformé.

(14)

14

Médication expectorante. Les vomitifs ont été aussi employés et plus spécialement l'ipéca.

Le tartre stibié a été recommandé par plusieurs auteurs à la

dose quotidienne de un à deux centigrammes. Il convient spé¬

cialement aux malades vigoureux sujets à des poussées de congestion pulmonaire.

Chez les sujets âgés on emploie de préférence le kermès, la scille, le polygala et le chlorhydrate d'ammoniaque. Delveau a

proposé l'emploi de ce dernier médicament à la dose de un à

deux grammes par j our comme traitement systématique des

catarrhes chroniques.

Médication stupéfiante. Cette médication repose sur

l'emploi des antispasmodiques. Les plus employés sont la belladone, l'aconit, le laurier-cerise, l'opium et ses dérivés.

Parmi ceux-ci, mentionnons tout spécialement la codéine qui,

sans présenter les inconvénients et les dangers de la morphine,

en offre tous les avantages.

Cette méthode toute symptomatique ne doit d'ailleurs être

suivie qu'avec prudence, et l'on n'oubliera jamais que la toux

est souventutilé et qu'il faut savoir la respecter.

A côté de ces trois grandes médications bien nettes et bien distinctes, nous devons en citer d'autres qui ne trouvent pas facilement place dans une classification aussi schématique.

La médication astringente a eu son moment de vogue autre¬

fois ; le tanin, l'acétate de plomb, le ratanhia ont été tour à

tour conseillés. La médication révulsive est, elle aussi, un peu délaissée aujourd'hui et nombreux sont les détracteurs du vésicatoire, dont l'efficacité ne paraît cependant pas douteuse

dans certains cas, particulièrement dans les poussées aiguës.

L'aérothérapie, ayant pour but d'établir dans l'arbre bronchi¬

que un double courant aérien très actif qui aide à l'expectoration

(15)

desmucosités et permet aussi aux bronches de reprendre leur

élasticité, a été aussi mise en usage. On se sert à cet effet des appareils de Waldenburg et de Dupont permettant au malade d'inspirer dansun air comprimé et d'expirer dans un air raréfié.

En général, lamultiplicité des médications dans une maladie indique leur inefficacité, et cela est vrai pour la bronchite chro¬

nique qui résiste à presque tout traitement d'une manière désespérante, qui ne s'améliore que sous l'influence d'une hygiène constante,d'un séjour thermal, seuls possibles chez les

malades dans une situation de fortune que l'on rencontre rare¬

mentchez lessujets atteints de cette affection.

(16)

16

CHAPITRE II

Historique du gaïacol iodoformé.

Parmi le grand nombre de médicaments, de médications et

de méthodes thérapeutiques, destinés à agir contre la bronchite chronique, que nous venons de passer rapidement en revue, on

peut donc dire qu'il n'existe pas de moyen vraiment simple, pratique, c'est-à-dire à la portée de tous, susceptible d'agir d'une

manière vraimentefficace etrapide sur l'évolution de l'affection.

Nous avons omis à dessein un ou plutôt deux médicaments, qui

ont certes été employés contre la bronchite chronique avec des

résultats plus ou moins nets, mais dont l'application n'a pas été systématique, ni associée; je veux parler du gaïacol et de

l'iodoforme. On a cru trouver dans la créosote, et son dérivé le gaïacol, un spécifique contre la tuberculose pulmonaire et ce n'est guère que contre cette affection qu'il a été employé.

A peine Reichenbach avait-il découvert la créosote de bois, qu'il songeait déjà à son usage thérapeutique et, en 1833, il la préconisait dans le traitement de la phtisie.

Pendant quelquetempsce futun véritable enthousiasme parmi

le monde médical, mais enthousiasme bienéphémère, car en1835

(17)

Martin Solon, dans un rapport à l'Académie, concluait que

la

-créosote était non seulement inutile, mais même dangereuse.

En 1877 seulement, Bouchart et Gimbert reprennent son étude et arrivent dans le traitement de la tuberculose pulmo¬

naire à des résultats tellement encourageants, qu'elle est consi¬

dérée, depuis lors, comme le

véritable spécifique antituber¬

culeux. Dès ce jour, cet agent entra d'une manière

définitive

dans ledomaine de la thérapeutique, etjusqu'en 1887cefut pour ainsi dire le seul médicament employé avec quelque

succès

contre la phtisie.

Mais la créosote est un produit indéfini, de composition

variable, et on s'est demandé si elle ne pourrait être avanta¬

geusement remplacée par un

dérivé plus fixe,

par

:1e principe

actif. Comme l'a très bien dit Germain Sée, c'est l'extrême

variation chimique de la créosote qui afait chercher et

employer

le gaïacol. Ce fut Sailli (de

Berne)

qui

le premier fit,

en

1887,

cette substitution.

Depuis cette époque le principe

actif de la créosote, le gaïacol,

fut et a été à peu près seul exclusivement employé, et on peut

dire qu'il est encore aujourd'hui considéré comme

le seul médi¬

cament susceptible d'enrayer l'évolution de la

tuberculose

pulmonaire. Les expérimentateurs ayant usé de ce

médicament

ont été nombreux, on le conçoit; mais la première note publiée

à ce sujet fut celle de Sahli (de Berne) qui,

le 16 octobre 1887,

dans le Correspondenz Blalt f. Schweizer Aerzte, écrit

qu'il

est arrivé aux conclusions suivantes : « Le gaïacol est très

bien supporté par les malades et agit d'une manière tout

aussi

efficace et même mieux que la créosote. Dans la plupart des phtisies au début il diminue la toux et les crachats, augmente l'appétit, les forces, et relève l'état général. »

Sahli employait le gaïacol par la voie stomacale. Or, depuis

cetteépoque, denombreusesobservations d'intolérance gastrique

(18)

18

de ce médicament ont été publiées et actuellement tout le

monde est d'accord pour dire que la créosote et le gaïacol

administrés de cette manière peuvent déterminer assez rapi¬

dement des phénomènes irritatifs du côté de l'appareil digestif,

des troubles dyspeptiques plus ou moins prononcés mais toujoursgraves, car dès que la nutrition ne se fait plus chez un tuberculeux, le germe morbide

prend'rapidement

le dessus et l'évolution de l'affection est précipitée parfois d'une manière

extraordinaire. « Entourez d'un soin pieux l'estomac chez les

tuberculeux », aditPeter; etjamais observationne fut plusvraie.

Aussi devant 1er» inconvénients de l'emploi de la créosote par

l'estomac, on a cherché d'autresvoiespour faire pénétrer l'agent

médicamenteux dans l'organisme. Nous ne citerons que pour mémoire les badigeonnages de gaïacol sur la peau, qui d'après

certains auteurs, abaisseraient la fièvre, arrêteraient les sueurs, amélioreraient enfin d'une manière très sensible les tuberculeux.

Ces conclusions n'ont pas été confirmées, et leur effet est considéré commeà peu près nul. L'emploi de la créosote parla

voierectale, quoique donnantde meilleurs résultats, a aussi ses inconvénients :difficulté de faire accepter cemode de médication

par le malade, production parfois de rectites qui obligent à l'interrompre. Aussi la méthode sous-cutanée, si sûre, si innocente, qui tend aujourd'hui à détrôner les autres méthodes, a-t-elle été appliquéecomme moyen de traitement, car seule elle permet, en même temps qu'une action sûre, une conservation parfaite des fonctions digestives.

Nous ne voulons pas faire ici l'historique complet de l'emploi

de la créosote ou du gaïacol en injections sous-cutanées.

Rappelons seulement que c'est M. le Dr Gimbert (de Cannes) qui le premier employa d'une manière méthodique ce médica¬

ment souscette forme. Il usaitde la créosote et il formulaitainsi

sa solution :

(19)

19

Créosote. 1 partie

Huile convenablement préparée 14

Depuis, les formules ont varié avec les expérimentateurs, et

le gaïacol, produit plus défini, a été substitué à la créosote.

Mais c'est à notre maître M. le Prof. Picot que reviennent

le mérite et l'honneur d'avoir le premier appliqué au traitement

de la tuberculose pulmonaire le principe actif de la créosote, le o;aïacol associé à fiodoforme. Dans une communication faite le

3 mars 1891 à l'Académie de Médecine sur le traitement de la tuberculose pulmonaire et de la pleurésie tuberculeuse, M. le

Prof. Picot s'exprime en ces termes : « Les injections que je préconise meparaissent éminemment utiles dans le traitement

de la tuberculose pulmonaire. Elles relèvent l'état général, elles

diminuent la toux et l'expectoration. Dans certains cas elles peuvent dessécher les cavernes et favoriser leur cicatrisation.

A la seconde période elles peuvent faire cesser la toux et l'expectoration tout en amenant la cessation de la fièvre et des

sueurs nocturnes. Elles font disparaître les craquements humides, elles diminuent les bacilles dans les crachats et augmententle poids du corps. Est-ce là la guérison? Je ne puis

le dire et c'est au temps et à l'expérience clinique qu'il faudra

demander la réponse à cette question. Pour moi, ces résultats

me paraissent précieux, carils laissentun peu d'espoiretje serai

heureux si j'ai fait un peu de bien à tant de malheureux

malades. »

Il terminait sa communication par les conclusions suivantes :

« Les injections de gaïacol iodoformé en solution

d'après

ma formule ne sont pas le spécifique de la tuberculose :

» Elles peuventrendre de très grands services dans le traite¬

ment de la tuberculose pulmonaire et les services rendus sont

d'autant plus précieux quele malade est moins avancé dansson

(20)

évolution anatomique et que les symptômes généraux sont

moins prononcés.

» Lesinjections paraissent agirà titre d'antisepsie pulmonaire

et en tarissant les sécrétions purulentes qui accompagnent les

lésions du poumon. Peut-être tout en exerçant une certaine

action sur le bacille de la tuberculose atteignent-elles plus spécialement les microbes de la suppuration, véritables com¬

mensaux du bacille de Koch, dont l'action est si nuisible et

produit en grande partie les ulcérations tuberculeuses. » Depuis cette importante etsi intéressante communication, les injections sous-cutanées de gaïacol iodoformé ontété employées

par un grand nombre de médecins contre la tuberculose pulmo¬

naire avec des résultats variables. Certes, l'action de ce médica¬

ment, dans une affection dont 011 11e connaît malheureusement

pas le remède, l'emporte de beaucoup sur celte produite par les

autresméthodes; mais, il fautbien le dire, la guérison est relati¬

vement rare, et l'amélioration n'estpas toujours la conséquence

de son emploi. Certaines formes de tuberculose aiguë à marche rapide 11e sont nullement modifiées par le gaïacol iodoformé et M. le Prof. Grasset (de Montpellier), l'ayant expérimenté chez quatorze tuberculeux, arrive auxconclusions suivantes :

Que les injections sontinnocentes ;

Qu'elles ne tuent pas le bacille aux doses où on les emploie;

Que dansun grand nombre d'observations elles n'enraient

pas la maladie.

On voit clairement d'après cesfaits rapidement énumérés que personne n'a pu dire d'une manière nette, indiscutable, avoir guéri des tuberculeux à lésions avancées grâceaux injections de gaïacol iodoformé.

Dans ces cas-là, et tout le monde est d'accord sur ce point,

fillf

il se produit uneamélioration manifeste ettrès appréciable, mais

(21)

0)j

cen'est que dans les cas de

tuberculose

au

début

que

l'on peut

parler d'arrêt dans l'évolution

de la maladie, de guérison

en un

mot. Des autopsies faiteschez des

tuberculeux

par

M. Picot ont

montré que des cavernes ne

contenaient plus, à la suite de

l'application du traitement,

de matière caséeuse, ni même de

liquides. Les parois des cavernes et

des cavernules étaient

desséchées, alors que toujours chez les

malades

non

traités

de cette manière on trouve dans les cavités creusées dans le

poumon un amas de matière

caséo-purulente. Dans

ces cas

le

processus curateur était net, ce qui montre

bien

que

dans la

plupart des cas les malades

bénéficient largement de l'appli¬

cation régulière et méthodique du traitement.

Mais pourquoi n'a-t-on jamais obtenu de

guérison certaine

et complète dans les cas de tuberculose un peu

avancée? Pourquoi

une amélioration appréciable et rapide en somme comme

celle

que l'on observe dans la plupart des cas

n'aboutirait-elle

pas,

untraitementcontinu etlongtempsprolongé étant institu é, à une guérison complète et définitive? C'est que, comme

l'a fort bien

vu M. Picot, l'agent médicamenteux pouvant agir

d'une manière

réellement efficace sur le bacille tuberculeux est encore à trouver; c'est que le gaïacol et l'iodoforme agissent surtout sur

les microorganismes secondaires dont faction vient se sur¬

ajouter à celle du bacille, hâtant par leur présence

l'évolution

de lamaladie, donnant un coup de fouet à l'affection.

C'est ce qui nous a conduit à l'application

méthodique du

gaïacol iodoformé contre la bronchite chronique. Là, en

effet,

nous ne trouvons dans l'appareil respiratoire que ces

micro-

organismes secondaires sur lesquels ce

médicament

a une

actioncertaine, indéniable. Aussi lesrésultats obtenus sont tout

autres. Nous n'avons certainement pas la prétention d'obtenir

par la méthode que nous préconisons des

résultats définitifs

dans tous les cas : la bronchite chronique s'accompagne de

(22)

lésions anatomo-palhologiques telles que le retour à l'état phy¬

siologiqueest impossible. Une bronche sclérosée ne redevien¬

dra jamais normale, pas plus qu'une caverne ne redeviendra

tissu pulmonaire. Mais ce qui est certain, c'est que, traitées

avant qu'elles ne soient trop anciennes, les bronchites chro¬

niques peuvent guérir, ou bien une amélioration considérable

sera obtenue si l'affection n'est traitée qu'à une période trop

avancée ayant amené des lésions indélébiles.

Nousavons pris dans nos salles au hasard uncertain nombre

de malades atteints de bronchite chronique, n'ayant autant que

possible aucune autre affection et, partant de ces données thérapeutiques, nous avons institué le traitement d'une manière méthodique, sans que, naturellement, aucune médication autre fut en même temps appliquée. Nous avons suivi en tous points

la méthode employée par M. Picot, et nous avons usé de sa solution qu'il formule ainsi :

Pour préparer cette solution il est bon de faire dissoudre

l'iodoforme dans une certaine quantité d'éther. Après évapo-

ration on mélange le résidu au gaïacol et à l'huile. L'iodoforme,

ainsi précipité, se dissout d'une manièrecomplète etl'on obtient

par ce procédé un liquide absolument clair et limpide. Chaque

centimètre cube de la solution renferme 1 centigramme d'iodo-

forme et 5 centigrammes de gaïacol.

Gaïacol Iodoforme..

Huile d'olive stérilisée

2 «r50 0sr50 50sr

(23)

23 -

CHAPITRE III

Mode d'administration.

Pour les raisons énumérées plus haut, nous avons donc rejeté l'emploi du gaïacol et de l'iodoforme par les voies stomacale, rectale, cutanée, pour user exclusivement de la

méthode sous-cutanée. Pour cela nous nous sommes servi d'une seringue contenant 5 centimètres cubes, permettant de graduer exactement les doses et permettant surtout d'injecter plus de 1 centimètre cube, chose que permet difficilement la petite seringue de Pravaz. D'ailleurs, à part cela, l'instrument importe peu, il s'agit surtout d'être aseptique. Chaque fois

que l'on fait une injection onnettoie soigneusement la seringue

avec du sublimé, de l'eau phéniquée, ou boriquée, ces deux

derniers antiseptiques étant selon nous préférables, car ils

n'abîment pas l'aiguille; puis on lave de même avec grand soin

la région où l'on doit pratiquer l'injection.

Ceci fait; prenant entre deux doigts la peau et le tissu cellu¬

laire de manière à offrir plus de résistance à l'aiguille, on enfonce celle-ci profondément et énergiquement, la douleur

étant ainsi considérablement atténuée. Puis on pousse douce¬

ment l'injection de manière à ne pas trop tirailler les tissus,

on retire l'aiguille d'un coup sec et on recouvre l'orifice d'une légère couche de collodion.

Les points choisis pour pratiquer l'injection ont varié suivant

les expérimentateurs.

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Schsetelig préfère les injections

à l'abdomen et

au

pli de

l'aine.

Polyak à la partie

antérieure de la cuisse.

Rosenbach, le deuxième espace intercostal.

Pignol, la région

rétro-trochantérienne.

Pour nous, nous avons préféré comme point d'élection

les

fosses sus-épineuses, comme

l'a toujours pratiqué M. Picot et

cela pour les raisons par lui

données.

C'est une région peu sensible, peu

vasculaire, présentant

un

tissu cellulaire abondant, une couche musculaire épaisse.

De plus, elle ne subit

guère de frottements, même dans le

décubitus dorsal, de sorte que les malades ne sont nullement

incommodés par la douleur légère

d'ailleurs qui suit toujours

l'injection, douleur de

la piqûre d'abord, puis sensation de brûlure

qui accompagne

quelques minutes l'introduction du gaïacol

dansle tissu cellulaire.

Les doses que nous avons injectées sont

les suivantes

: au début, les premiers jours, nous avons

injecté 2 centimètres

cubes, puis nous sommes

arrivé rapidement à 3

et

8 1/2,

sans jamais dépasser cette

dose.

Jamais, en prenant les précautions que nous venons

de

signaler, on n'a à

craindre le moindre accident. Nous n'avons

jamais eu de réaction

inflammatoire locale, le plus petit gonfle¬

ment. Le lendemain, il n'existait plus trace de l'injection; c'est

à peine si la pression

du doigt déterminait

une

douleur légère.

D'ailleurs, en alternant l'injection, un jour

dans

une

épaule, le

lendemain dansl'autre, on évite complètement tout phénomène

douloureux. Nous n'avons jamais observé

d'engourdissement

du côté du bras, mais quelquefois des

irradiations douloureuses,

d'ailleurs légères, du côté de

la

nuque.

Tous

nos

malades ont

accepté sans difficulté ce

mode de traitement et beaucoup ont

demandé d'eux-mêmes qu'il leur fût

continué à

cause

de l'amé-

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lioration rapide qu'ils sentaient se

produire

chez eux, alors que

laplupart, depuislongtempstraitéspard'autresmoyens,n'avaient

nullement vuleurs symptômes s'amenderet tendre à laguérison.

RÉSULTATS THÉRAPEUTIQUES

Nous avons vu quels étaient les résultats qui ont été obtenus

par l'emploi du gaïacol iodoformé dans la tuberculose pulmo¬

naire ; abordons maintenant l'examen des effets thérapeutiques produits par le même agent sur la bronchite chronique.

Tout d'abord, et c'est là le point important, ce qui doit nous arrêter ce sont lesmodifications que nous avons pu observer du

côté de l'appareil respiratoire, puisque là existentles lésions, puisque c'est là que nousvoulons agir.

Sous l'influence de notre médication, dont la rapidité d'action

indiscutable n'est certainement obtenue aussi nette sous l'in¬

fluence d'aucun autre traitement, nous avons vu les troubles

fonctionnels et les signes physiques se modifier d'une manière

nettement appréciable.

Et d'abord du côté de l'expectoration, nous avons vu dès le

deuxième jour, et cela chez tous nos malades,une augmentation

de la quantité des crachats, assez nette pour que les malades en fissent eux-mêmes la remarque. En même temps qu'elle était plus abondante, l'expectoration était aussi plus facile, néces¬

sitant des efforts de toux moins considérables. Deux de nos

malades (Obs. IV et VII), qui lejour de leur entrée dans nos sallesn'expectoraientpas, ontvuquelques jours (le deuxième jour

pour le malade 7, le quatrième pour le malade 4) après le

début du traitement survenirune expectoration qui fut tellement

abondante chez le malade de l'observation VII qu'il remplissait

par vingt-quatre heures deux de nos crachoirs en porcelaine.

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Cette sorte de poussée vers la production dans les cavités bronchiques de matières muco-purulentes est

allée, chez deux

de nos malades (Obs. II et YI), jusqu'à amener des crachats

striés de sang alors que jamais ils n'avaient eu auparavant

la moindre hémoptysie. Ces hémoptysies ont été

d'ailleurs

excessivement légères, quelques crachats rouges et voilà tout,

et elles ont cessé d'elles-mêmes malgré que le traitement fût

continué sans interruption. Nous verrons leur signification lorsque nous aborderons la physiologie pathologique du gaïacol

iodoformé.

A cette exagération dans la production des crachats nous

avons vu succéder rapidement une diminution considérable

de ce symptôme. De plus, en même temps que les crachats

devenaient moins abondants, ils devenaient aussi moins épais,

moins purulents, plus séreux, et cela dans des proportions

considérables et avec une rapidité variable suivant les sujets,

suivant l'ancienneté, l'étendue des lésions, mais cependant

relativement rapide. Ces modifications ont été constantes chez

tous nos malades, et chez tous nous avons observé après une

augmentation des sécrétions bronchiques une diminution rapide

et appréciable de leur quantité en même temps qu'une tendance

vers l'état séreux se manifestait.

Nous avons en outre eu le soin de faire l'examen bactériolo¬

gique des crachats de nos malades avant et après le traitement,

pournous assurer d'abord delànon-existence dubacillede Koch,

et pour nous rendre compte de la proportion des microorga¬

nismes. Dans tous les cas, nous avons observé une diminution

très appréciable, une disparition parfois des germes infectieux.

On le comprend facilement, et notre observationl'a confirmé,

les troubles de la respiration devaient être et ont été aussi

modifiés. Tel malade qui pouvait à peine faire quelques pas, tellement était forte sa dyspnée, a vu celle-ci diminuer au point

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qu'il lui était rapidement possible

d'aller

et

venir dans la salle

sans oppression appréciable.

D'autres présentaient des crises dyspnéiques

plus particuliè¬

rement nocturnes. Notre malade de l'observation VI présentait,

à son entréedans notre salle, des accès d'oppression fréquents.

Cinqou six fois chaquenuit, il était sujet

à des crises de dyspnée,

durant environ de trois quarts d'heure à une heure, troublant

son sommeil, l'obligeant à une orthopnée presque continue.

D'autres (Obs. III, V, VIII et IX) présentaient ce

même

symp¬

tôme quoique moins accusé. Tous ont vu leurs crises

diminuer

de fréquence et disparaître au bout de quelques

jours de traite¬

ment.

Dans le courant de nos observations nous avons eu à traiter

deux malades atteints de cette forme de bronchite qui a été

décrite sous le nom de bronchite asthmatique. Dans ces cas, les

crises dyspnéiques d'origine nerveuse

font d'abord leur

appa¬

rition, et aux accès de dyspnée se terminant

d'abord

par

la

production des sécrétions bronchiques

spéciales

que

l'on

connaît, sous forme de petits crachats gluants ressemblant à

des fragments de vermicelle cuit (crachats

perlés de Laënnec),

succède un certain degré de catarrhe bronchique, augmentant

d'une manière progressive et s'accompagnant

d'emphysème

et de bronchites à répétition. Chez nos deux sujets, nous observions quelques grands accès dyspnéiques, se

produisant

plus particulièrement la nuit, venant se

surajouter à

une gêne respiratoire continue. Les

crises paroxystiques étaient

fréquentes, mais leur intensité,

quoique considérable,

ne

l'était

cependant pas autant que celle que

l'on observe dans les

grandes crises d'asthme

essentiel. Il existait

en outre un

degré

avancé de lésions du côté des bronches, et ce n'était que par les commémoratifs qu'il était possible d'affirmer la

véritable

nature de l'affection à son début. Nous observions chez eux une

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expectoration muco-purulente abondante, des crachats remplis

des microbes de la suppuration. Chez ces malades, l'élément

nerveux avait certainement faibli, et il semblait que dans ces

formes, l'excitabilité, l'irritabilité, si grandes au début, avaient

été émoussées, atténuées à mesure que la chronicité des lésions

s'établissait.

Dansces deux cas nous avonsobtenu des résultats excellents.

En même temps en effet que se modifiaient les sécrétions bronchiques, àmesure que ces sécrétions de purulentes qu'elles

étaient devenaient séro-purulentes, puis séreuses, àmesure que leur quantité diminuait, nous avons vu les crises dyspnéiques

devenir aussi moins longues, moins fréquentes et disparaître

enfin. Notre malade de l'observationI, que nous avons pu suivre longtemps et qui au début avait des crises dyspnéiques très intenses, résistant à l'iodure et aux antispasmodiques, a vu ses accès diminuer rapidement de fréquence et d'intensité pour les

voir disparaître six jours après le début de son traitement.

Depuis unmois il n'a pas eu une seule crise.

Est-ce à dire que nous prétendions agir directement sur l'élément nerveux? Non et nous verrons plus loin comment on doit interpréter ces résultats. D'ailleurs,nous avons eu à traiter

une malade, une nerveuse, présentant le même type d'affection

mais n'ayant pas encore de lésions bien avancées du côté de l'appareil pulmonaire, puisque chez elle l'expectoration était

nulle et que l'auscultation ne décelait qu'une obscurité de la respiration avec des sibilances et des ronchus, n'expliquant

pas par leur seule présence la dyspnée considérable qu'on

observait chez cette malade (Obs. IV). Sous l'influence du trai¬

tementles crises dyspnéiques ont certainementdiminué puisque après la cinquième injection la malade n'avait plus qu'une seule

crise de dyspnée nocturne et que avant d'entrer dans notresalle

elle en avait toujours de quatreà cinq; de plus, le sixième jour,

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