Les coûts, le prix de vente et la TVA
I- Notion de cout et de marge
La notion de coût est inséparable de l'activité de l'entreprise. Celle-ci vend des marchandises ou des produits manufacturés. Cette activité consomme des ressources (financières, techniques, humaines…) : le chiffrage de ces consommations représente le coût.
A) Définition
Pour comprendre ce qu'est un coût et ce à quoi il sert, considérons l'exemple suivant : votre entreprise se situant à Arras, vous avez besoin d'acheter une façonneuse numérique que vous ne trouverez que chez un spécialiste à Reims. La ville est distante de 140 km de la seconde.
L'autoroute A26 revient à 16 € l’aller. Votre véhicule consomme 10 l aux 100 à 1,2 € le litre. Votre façonneuse revient normalement à 4000 € (prix affiché) mais vous avez droit à 10%
de remise chez ce fournisseur. Quel est le cout de cette façonneuse ?
Autoroute (16 € x 2) 32 € + gasoil (280 x 10
100 x 1,20) 33,60 € + façonneuse 4000 € - remise 400 = 3665,60 €
Bien entendu, cet exemple est simplifié, car il faudrait également prendre en compte l'usure de la camionnette, le temps passé… Mais, on constate que le calcul de coût permet de connaitre le montant déboursé pour le bien.
Un coût peut être défini comme la somme des dépenses relatives à un élément (produit, activité, fonction…). Autrement dit, le coût est constitué de l'ensemble des frais engagés dans une opération, de quelque nature qu'elle soit.
Un coût peut être calculé a posteriori : il s'agira alors d'un coût constaté, que nous qualifierons également de « réel ». Il peut aussi être calculé a priori : on parlera alors de « coût préétabli ».
B) Les différents types de coûts a) Coûts variables
Les coûts variables ou opérationnels sont des coûts constitués seulement par les charges qui varient avec le volume d'activité de l'entreprise (par exemple, les quantités produites et/ou vendues).
La matière contenue dans un produit fabriqué, les frais de transport, l'emballage, sont des charges variables. Exemple : la fabrication d'un gâteau classique requiert 6 € de matières premières (farine, sucre…). Le coût variable pour 100 gâteaux sera donc de : 6 × 100 = 600 €.
On peut aussi schématiser le cout variable de la façon suivante (il faut cependant bien garder à l'esprit que ce schémas est théoriques, dans la mesure où le coût variable peut ne pas être strictement proportionnel aux quantités produites. On peut également observer, que si le coût variable global est lié à la production, il est en revanche fixe par unité.
b) Les coûts fixes ou charges de structure
Ce sont les charges liées à l'existence de l'entreprise et correspondant, à une capacité de production déterminée. L'évolution de ces charges avec le volume d'activité est discontinue.
Ces charges sont relativement « fixes » lorsque le niveau d'activité évolue peu au cours de la période de calcul comme par exemple le loyer. Ils ne sont pas proportionnels aux quantités fabriquées.
On peut également observer, que si le coût fixe global ne change pas pour la période considérée, il est en revanche variable par unité, comme le montre la schématisation (il décroît au fur et à mesure qu'augmentent les quantités produites).
Le coût fixe global évolue en réalité en fonction de paliers de production. En effet, au-delà d’une certaine quantité, il devient généralement nécessaire d’investir dans de nouvelles machines ou de nouveaux équipements. Le coût fixe global, par conséquent, va « sauter » d’un cran pour donner un nouveau coût fixe, à l’exemple du graphique.
c) Coûts directs
Les coûts directs sont ceux qu'il est possible d'affecter immédiatement, c'est-à-dire sans calcul intermédiaire, au coût d'un produit déterminé. Les matières premières incorporées au produit, les heures de main-d'œuvre des ouvriers affectés à la fabrication du produit, constituent autant de coûts directement imputables aux produits.
Il faut noter que l'affectation de ces coûts dépend toutefois de l'existence de moyens directs de mesure, ce qui explique que les charges les plus communément admises au titre des coûts directs sont les heures de main-d'œuvre et les matières premières. Il ne s'agit cependant pas d'une règle absolue.
d) Coûts indirects
Les coûts indirects sont ceux qu'il n'est pas possible d'affecter immédiatement, c'est-à-dire sans calcul intermédiaire, au coût d'un produit déterminé. Les charges d'administration, les frais généraux d'entretien, de surveillance... sont autant d'exemples de charges indirectes par rapport à l'activité de production.
Les charges indirectes posent un problème important, dans la mesure où leur incorporation au coût du produit nécessite n’est pas évident.
II- La t.v.a
A) Définition
La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est un impôt indirect sur les dépenses de consommation.
Elle est payée par le consommateur et collectée par les entreprises qui participent au processus de production et de commercialisation. Le montant de la taxe est proportionnel au prix de vente hors taxe (HT).
La TVA, une invention française B) Formules a) rappel
- HT + TVA = TTC
- TVA = HT x taux de TVA / 100 - HT = TTC x 100 / (100 + taux de TVA) - Taux de TVA = TVA x 100 / HT
b) Exercice
Cas 1 Cas 2 Cas 3
Montant HT à 5,5% 3755,80 4 050, 00 3 772,51
Tva à 5,5% 206,57 222,75 207,49
Montant TTC à 5,5% 3 962,37 4 272,75 3980,00
Montant HT à 20% 20 445,60 18 404,40 14 934,00
Tva à 20% 4 089,12 3680,88 2 986,80
Montant TTC à 20% 24 534,72 22 085,28 17 920,80
C) principe :
Au cours de son exploitation, l’entreprise facture à ses clients de la TVA sur les ventes et elle paie à ses fournisseurs de la TVA sur ses achats. La différence entre les 2 représente soit une dette soit une créance envers l’état.
Elle se calcule généralement mensuellement.
La TVA due à l’état, est donc égale à la TVA sur les ventes – la TVA sur les achats.
La TVA sur les ventes : C’est celle payé par le client et elle s’appelle la TVA collectée. Elle sera rendue à l’état.
La TVA sur achats : Elle représente la TVA que paye l’entreprise à ses fournisseurs, on l’appelle la TVA déductible. Elle sera remboursée par l’état.
D) les différents taux de tva en vigueur depuis le 1er janvier 2017
- le taux normal est fixé à 20 %, pour la majorité des ventes de biens et des prestations de services : il s'applique à tous les produits ou services pour lesquels aucun autre taux n'est expressément prévu (ce taux était fixé à 19,6 % jusqu'au 31 décembre 2013) - le taux réduit de 10 % est notamment applicable aux produits agricoles non transformés, au bois de chauffage, aux transports de voyageurs, à la restauration, aux travaux d'amélioration du logement, aux droits d'entrée dans les musées, zoo, etc. (il concerne les biens et prestations de services qui relevaient du taux de 5,5 % avant le 1er janvier 2012 à l’exception de certains biens et services limitativement énumérés par l’article 278-0 bis du CGI. ce taux était fixé à 7 % jusqu'au 31 décembre 2013) - le taux réduit de 5,5 % concerne les produits alimentaires, équipements et services
pour handicapés, abonnements gaz et électricité, fourniture de repas dans les cantines scolaires, fourniture de chaleur produite à partir d’énergies renouvelables, livres sur tout support, billetterie de spectacle vivant. Depuis le 1er janvier 2014, il s'applique également aux logements sociaux et aux travaux d’amélioration de la qualité énergétique des logements
- le taux particulier de 2,1 % (art. 281 quater et suivants du CGI) est réservé aux médicaments remboursables par la sécurité sociale, aux ventes d’animaux vivants de boucherie et de charcuterie à des non assujettis, à la redevance télévision, à certains spectacles et aux publications de presse inscrites à la Commission paritaire des publications et agences de presse
III- La formation d’un prix
A) La formation d’un prix en entreprise artisanale (couts)
a) Prix d’achat :
Le Prix d’achat net d’une marchandise est égal à son Prix d’achat brut diminué des éventuelles réductions.
Prix d’achat net = Prix d’achat brut – Réductions.
Les réductions accordées sur les prix sont :
- La remise pour une quantité importante de marchandises achetées.
- Le rabais pour un défaut de qualité.
- La ristourne sur l’ensemble des achats d’une période donnée.
- L’escompte pour paiement comptant ou avant la date prévue.
Les réductions sont souvent exprimées en % et se calculent successivement.
b) Coût d’achat :
Le Coût d’achat d’une marchandise est égal au Prix d’achat net augmenté des Frais d’achats.
Coûts d’achat = Prix d’achat net + Frais d’achat.
Les Frais d’achats sont les frais de transport, d’emballage, de manutention et d’assurance à charge de l’acheteur.
c) Coût de la production :
Pour une entreprise artisanale, le Coût de Production est égal au Coût d’achat augmenté des Frais de Fabrication :
Coût de Production = Coût d’achat + Frais de Fabrication.
Les Frais de Fabrication ou de Production sont : - Les frais de main d’œuvre
- L’amortissement des machines…
d) Coût de Revient :
Le Coût de Revient d’un produit vendu est l’ensemble des charges qu’a supporté ce produit jusqu’à sa livraison au client.
Pour une entreprise artisanale :
Coût de Revient = Coût de Production + Frais de Distribution.
Pour une entreprise commerciale :
Coût de Revient = Coût d’achat + Frais de Distribution.
Les Frais de Distribution sont :
- Les salaires et commissions des vendeurs et des représentants.
- Les frais de pubs.
- Les frais de manutention, emballages, transport à la charge du vendeur…
e) Marges.
On appelle marge, toute différence entre un prix de vente et un coût. Un commerçant appelle Marge brute, la marge sur le Coût d’achat.
Marge brute = Prix de vente – Coût d’achat.
Un artisan appelle Marge nette, la marge sur le Coût de Production.
Marge nette = Prix de vente – Coût de Production.
Remarque : Le Prix de vente des définitions précédentes est le Prix de vente Net, hors taxe, calculé après déduction des réductions éventuelles et avant application de la T.V.A.
f) Taux de Marque.
Le Taux de Marque est le taux du pourcentage de Marge brute par rapport au Prix de vente hors taxe.
Taux de Marque tM = (Marge Brute) / (Prix de Vente H.T)
Remarque : on peut aussi comparer la marge par rapport au coût d’achat hors taxes de la marchandise vendue et l’on obtient alors un «taux de marge».
Dans le jargon pratique, il existe une confusion largement répandue entre taux de marque et taux de marge. Ainsi, il est fréquent que le taux de marge brute désigne en fait le taux de marque.
En pratique, les entreprises appliquent, assez souvent, un coefficient multiplicateur au coût d’achat hors taxes des marchandises pour déterminer leur prix de vente hors taxe
B) La formation des prix schématisée
Taux de marge
Taux de marque
Taux de tva
C) Exercices PAB
Remise s
PAN
Frais
^C A
MB
PVHT
MN Frais
D Cout de fabrication
PVTTC
TVA
Frais F
^CR
PVHT
PVTTC
TVA
PAB
Remise s
PAN
Frais
^C A
