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Comment développer les ressources humaines dans les économies en cours de modernisation

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NATIONS UNiES

CONSEIL

ECONOM1QUE ET SOCIAL

Distr.

G&NERALE

E/CN.14/3SD/5 13 Janvier 1962 FEMCAIS

Original ANGLAIS

COMMISSION BCONOMIQUE POUB L'A^EIQUE Groupe da travail du developpement economique ei social

Addis-Ateba, 15-27 Janvier 1962

Point 6 "b do 1' ordre du jour provisoire

T BSVjjLOPPBE LilS EjJSSOURC^S DANS L3S

SOONOMIiJS 3N 0OUE3 D£ MODERNISATION

par

Frederick Har"bison Universite dc Princeton

Cl-1491

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TABLE DES MATIEESS

Page

I. Introduction

II. Le developpement accelere - Imperatifs et

contraintes A. Imperatifs 2

B. Contraintes *

III. Les problemes de la main-d1oeuvre dans les

economies en cours de modernisation 12

A. Penurie de main-d'oeuvre I2

B. Sxcedents de main-d1oeuvre IT

C. Analyse de la main-d1oeuvre 20

IV. Les diverB elements d'une strategic du

developpement des ressources humaines 23

A. Creation de stimulants 24

B. Formation de la main-d1oeuvre en cours

d1emploi 2b

C. Enseignement regulier 32

V. Mise en oeuvre de la strategic 41

A. Bref aper9u de la strategic 41

B. Quelques obstacles a surmonter 43 C. M^oanisme de la mise en oeuvre 46-

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Introduction

..Les pays-en vole de developpement 6dint" actuellement dans' un etat de revolte. Ils ant rejete l»ide*e qu'ils etaient predestines a la pauvrete, la salete et la maladie. Ils ne veulent plus que leur avenir Soonomique et polltique d^pende du libre jeu de 1'offre et de la demande, ni du hasardj ni de decisions arbitraires des oolonisateuts;' Ils veulent au oontraire se moderniser le plus rapidement possible. Ils n'aiment pas qu'on leur disent que le developpement eoonomique des pays oooidentauz actuelleraent industrializes s'est faii graduellement. Ce n'est pas seule- mwKfc.l'expansion economique qui lea interesse? ils espereht obtenif un developpement aood&eVe'- et ^laborent des plans pour y parvenir. ils

veulent edifier une structure moderne dans les domaines: sooial, politique et eoonomique et proceder par bonds plutot que pas a pas.

Bien entendu,:.le.dev.eloi^efflent acoelere est un-bbjeotif a atteindre plutot qu'une promesse ou une garWtie pour 1'avenir. II est possible que les nations en vote-de-developpement ne soient pas touted oapables de

fairs oe.bbnd en avant; certaihes- peuvent pietiner,: d'autres'peuvent m|me reouler. Mais, la grande major!te dee pays d'Asie,"d'Afrique et, d»Amerique latine-.deairent se moderniser le plus rapidement possible1 et,

de plus en plus, mettent en oeuvre des plans speoialement oonjus pour y parvenir, Ils oherchsnt el mettr© au point une strategie de d'eveloppement

aocelere et-a trouver, une condition neoessaire pour la mettre en oeuvre, les moyens: d'obtenir une aide des pays eoonomiquement plus riches et plus

<;-;■-.-.-■.':■

Je me propose, dans cet article, d'enumerer quelques^s des imperatifs

(6)

page 2

et des oontraintea que I1 on rune ;>svir,e lo?a do la else gj

strategic du developpement aocelere. J'etudierai plus en detail lee elements d'une strategie de developpement des resaouroes humaines apres avoir examine les problemes de inain-d'oeuvre qui semblent surgir dans oes pays," Snfin,1 vj'analys'erad le mecanisme de mise> en'oeuvre d'uiie strat gie,. de developpement des ressources humaines. .-■•-.

. :. C'.est grace a ma collaboration, ces dernieres 'ahnees',; avec le '

"Inter-University Study of Labor Problems in Economic Development"

(groupe d'etudes inter -universitaire des problemes du travail dans1 l^e'

developpement-ecGnomiciue) que j'ai aoquis les notions qu± figurent dans oe document e-fje dois a mes oollegues, Clark Kerr, Charles A. Hyers et John, T. Dunlop, nombre d'idees mentionnees ici. Us voudront bien cepen- dant ne pas me tenir responsable d'eventuelles deforniati'onfe-de. leur--■■-'-■-

pensee* dana les pagestiqui suivent;

■; T Le developpement aooeler^* tfop^ratlfs et exigences

■' *" • '■:- ■" ■"'" . ....■.:'■ A. Imperatifs ;'r'-I' ■ •■ < i-. ■

Un pays gui decide de se developper a uh rythme aooglSr^doit abso-

lument'-adopter les mesures suivantesi acoroltre sensiblemeht, d'une maniere

ou d'une autre, son rythme d'epargnei oonsacrer le gros de ses efforts au

deyeloppement industriel tout en modernisant I1agriculture"et en augm«ntant la product!vite dans -oe domaine;- faire preuve de prudence dans l'investis- sement de ses ressources en biens 'ei en mairi-d»oeuvre, £t etabfir uii ordre de priorite et un calendrier de marSiere' que l'epargne et la main-d» oeuvre soient affectees aux projets les plus rentables. La ^realisation de oe

programme, suppose une conception d'ensemble et une coordination des efforts lprs de lfe^6cution des plans etablis. ': ' • :v; ■'■

(7)

page 3

:Si les -pays ..qui viejiaetit de> ^engager'sui la vole du developpement veulent se developper a un .rythme plus: rapidie, plus" 'itopetueux et plus impreeaionnant <jue ;ne. l\on,t, fait, a« oours de'l'hlstoirey les nations aotuellement industrialisees, 11s leur incombent ■ de prondxe, de,propos' Ae'libe're^ des mesures sans precedent e-fc parfois d>une extreme rigueur.

Par ezemple, ils.:doivent augmanter vfortement et rapidement les impdts;

ils doivent freiner le developpement trop rapid© de la oonsommation su^tout dans les olassesles plus riohesj ils doivent sortir vainaueUrs de la lutte pour obtenir l'aide exterieure diHsportible; dttfffa, ils doivent, dans b^en des -pas, agir en pensant au developpement eodnomicLue k long temne, plut&t %u]en.. fonotion -d'un opportunisms polititue.1 La'-plupart des pays sontvpaj)a"Jjle.s ;djun devQloppement aoo^l^re,;mais, la auestibh est de :

*W±?ty; ^tils auEOtt* lavolonte defaire les ohoses diffioiles qui eont neoess^alres a q&$ ragard« Arthur-Lewis n>est pas tres optimiste sur oe ^

pointi i ; . ..■..,...-, ■ ■■ ■ ■ "■■ : . ' ' ■■ '- -" ■

L

politique paBsionne les pays jeunes et les hoinmeB politiques ' ezercent tout le prestige dont etaient autyefois reyStus les prdt*es et les-rois y ooiajiris les parades milltaires, les salves de oanwns, les yaohts et les maiaons de oampagne, Nous devons~»ous res-igner-au fait que la plupart des pays rieufs se pteooouperoii^ trop d'au^rois q.uestioMypour: donneap. au.d^veloppement^ebbnbmitiue la place iu'il merite" -% . .. ,..- . .., . . ■.■■•..- ■'•■■:■.. • --'■■■v- ■ ' 1 ■■'■' :- ■■■■

1/ W.A. Lewis, "Problems of New States", exposS prononce a I1Institut

Weizmann, Eehovoth, Israel, aotit I960,

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E/CN.14/ESD/5

pago 4 , r

Je ne: partage pas entieremeiri; le peseiffiUBmede Lewis en 6e qui oonoeme les..perbpeotiyee 6J aVenir des jeunes hationsv Je pense que oertaiaes d'^entre elles, sinon-tou-tes, Men stir, trouveront la vole v| ■ du developpement aooeler^. D'une fagon g4ne"rale/reussiront les pays

^;se?on:fc oapatles d'aooumuler tres rapidement un capital physique ■ ' et humaln et de l!utiliaer pour des projets hautement prioritaires "

et rentj^hles. ;■ -■ ... . : ■ ■ ' : ■ ; '

-.^^^^-Aa formation du capital a d^ja fait oouler telle- '

aen,t;..d!enore spus la plume dea e-oonomistes qu'il est inutile de li deve-

lopper ioi., Id^vns^iue.j en raoyenne, un pays engage" sur la voie d1une

modernisation .rapide1devra investir vingt pour oeht ou plus de son revenu national,.annuel ;pour, a^ rapprooher de I1 otjeotif poufsufvi vet augme^ter l(gpargne dans la mdme proportion par des imp&ts, dee ^oonomies foro^, l»aide finanoiere de 1'^tranger ou- d'autres mesures. Ce fee '

j'affirme o'est qu'il doit 4galement former au m§me rythme le capital;

humain en aooumtgLant,le;,genre de.;main^d'oeuvre et d'insti-tutions qui sohf indisp^hsafcles au procesaus de'modernisation rV;;

1/ Sur 0? ohiffre de.20.ppur cent, mentionne plus haiit, oh peut investir

une partie du capital ^ans des institutions oontrituant au de>el*ppe- ment des ressouroes humaines oomme on le verra plus tarC.

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B/CN.14/ESD/5 ty

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■ -^\yc Lev! ■ .-: ■ ■ :-r.Z.> tuo$ ;^ ;■ ' :■.:■,;: ■: -i -.■.-. -. ■■ .r ■; ;\ f.jv •,;;. ■ .-. . :\- ■ --;J '

Selon des e"oonomistes e"minents, I1 acoroigsement guantiiatif dee'

faoteurs de production (capital et main-d1oeuvrejn'expiigue qu'un tiers et

encore - de I1 augmentation du revenu national . Les deux autres tiers

sont dus a I1 amelioration qualitative de ces faoteurs de produfctidfi,

o'est-a-dire entre autres, ie developpement do la rentatilite'du"capital

et de la productivity de la main-d1"©euvre, les "economies <le dimension,

etc,, Les causes de cette augmentation du revenu^national, n1oht pas ' encore fait 1'oDjet d!une analyse^e^taill^ toais 11 seioble gue les

^l^raents les plus importants soient la mise en valeur des fessburoes' L humaines - au moyen de I'enseignement, de la formation, de 1!amelioration

de 1'etat sanitaire, etc. - alnsi gue le developpemeni des coiinaissarioes et de la teohnologie, probleme gui/bien entendu,touohe de presLITenseigne-

ment. On peut raisonnablement en oonolure gue la riohesse d'une nation

depend au raoins autant du developpement des ressources'humaines - formation de personnel et creation d1institutions - que delfaccumulation de capital

physigue.

Cependant, il est assez sterile de se demander guel est le plus

important du capital physique ou du capital humain. II faui augmentex tres

rapidement l'un et l'autre si I1 on desire un developpement faplde, Un pays ne pourra utiliser effioaoement son capital physigue que s'il dispose d!un

r1 Theodore W. Sohulz,flCapital Portftation- "by Education? Journal-i-of- Economyi vol.,j^KSTIIJ, no 6,. Pour.!.lss. evalua|ions

gue 10 a 25 pour oent de preoislon, voir H.M. Phillips, "L1 enseignement

;obnsi'd(9re- o'omme uhe des bases- du deveTopp^emen^ ec^onoml^uft e-t^sabial", f1' Rap,port final fto-lft Conference d'Etats afrioajn* ayx \e d#velpppement de l!eduoation en Afrigue, Mdis-Abe'ba, mai 1961.

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e/cn.u/esd/5

page 6

bon capital humain et vice versa, II faut absolument que les dirigeants politiques et les planifioateurs oomprennent que tout plan de developpe- ment dans lequel la formation du capital humain n'est pas un objectif hautement prioritaire, n'est qu'uno vue de l'esprit et qu'il est presque oertainement voue a I'eohec; en effet 1'experience n'a cease" de montrer qu1 a, la difference des barrages, routes,""usihesj h6pitaux? stations de

1 ■ - . - ' . - .'. w . '.. ' : , -1 . .' \- ' . ■ ■■ ■ ■ ' ■ --; . - ■ ■ *

radio et aeroporta, on ne fait pas surgir a volont^ pu oomine par magie une main-d1oeuvre hautement qualifiee.

B. Contraintea

Dana leur plan de oampagne S. l'assaut du progres , les dirigeants des pays q,ui oommenoent a se developper doivent tenir oompte d'un ensemble de pressions q\x± limitent la gamme des me"thodes qLu!ils peuvent appliq.uer tout en restant r^alistos. Quoiqu'ils fassent, les planificateurs et les

dirigeants politiques na peuvent ni e"ohapper a, oes oontraintes ni less

;■£::■ :: + ■■(; 9^;.; (i: r.-.fvoi>o !.i i-I ?>:■;■■■ " -.v:!.; ■::■■■-•■■ ■. ■ •■ ■ i;^ ' ■-<■: !:.■■! ' "■■.■: .»'! .,' .=

modifier sensiblement.

La premiere do ces oontraintes est le rythme de 1'aooro^ssement demographiq.ue; dans presque toutes les sooietes qui oommencent a se moderniser, le tauz de natalite tend a rester eleve, alors que le taux de mortalite baisse a mesure que se repandent des mesures d1 hygiene et

■ " ■ "' ■■■:.'?;. .; : ■. .. ' .;txe-:ii_'.t* ml i-.p-r ' ■.- :?--- -^..j- ; ■■ . ■■..[ L$.r .'..I.-:'- ;j.:> ^ :: •■ *i-- '.«..

que se raultiplient des services medioaux. M6me lorsqu'il n(y a pas

:';7-' : ■: ■ ■ ■ :"-" 1: - "■■'.. . ;.■■■'■'-■ ■-; -■'■r'-:*':, -> ; j_ .:.- -■■;.■::..';; +o ■■jr^ : .■ .. .■ ;;:-

d1obstacles religieuz ou oulturels a la regulation des naisaanoes, 11 est pratiquement impossible de faire diminuer la natalite dans les me*mes propor-j«ionsr..qiiie la,.ji>or.talti:te 4ane..les p^ays.i^ ^Si^i Le :sb^^uiplemeTnti^\w ■^16ri" oonstateT en- Asle

Proohp-Orient, oonp;_tituer.;deja un gr^ve prj5j)l.^me,. Le^,rfftirt ^ap

64" la JJ'bpulatibh el*- ^Mericque "ratine est: ^galem^n^-alarm^V' e't'.'^&meT'dana:".

les regions relativement peu peuplees de l'Afrique, l!exploeion de la pression demographique est imminente, Presque toujours, I1aooroissemont

(11)

page 7

de la population retards le rythme de developperaent. L'ampleux des' proKtemes touohant a1 l'al:linentati-on; et a'la sSnt*> eat d^ouplee et il faut augm&fr-fcer le^bu&ge-t1 destine a 1'^duoation. On; pour-rait; ; preectue. oomp^arer. une;.nation ©Tjuyelle q.ui. s|eff.oroe de se deVelopper a un rytlyne:.^aoo^lere a... un. Rename d^e plus.de cent Jdlos qui s'entrafne

pour le ■aulnze-o;en;t metres.. . , ....,...-. . . Bn aeoond ;li|eu, aveo.l'auignen-fcation de, la population se pose

le probleme .dei.l&.inigra^o.n des oampagnes vers les vine?. En effet? a mesure que I1 education se re"pand, que les transports se multiplient et i^ue, l'idee de progres s'implante, la population'tend a' refuser dr6tre oondamne"e a vie a la culture traditionnelle de la terre et vient s'en- tasser dans lee villes a un rythme be'auooup plus raplde que: ne se dev©- loppent les emplois, les possibilites de logemeht, 1' approvleibniieiien-t ' en eau et autres service's :^!u

En troisieme lieu, a"'raSsure^-tiue.^U^ee de progres prend *ad±ne>- r*S-

r>: ■: ;i-<y'm ■\\i-Zi: -i-.-.-: .:- •• ■? •-■r-r: , ' ,-. ■ .__ , _ .... .. .

veille le desir de relever iism^d.ia^niGnt le niveau dc vie* Les classed"

les plus aisees notamment a6dci!'btt^ont leur oon'somniaticn de oertains arti- oleo-, scooters, automobiles, (Eftl^idaiqp.es, tadibfli -'chalne de kauta fide-

lit^ ^l^ilTeVisfon^si* par^exemple. fM - claSse1^ nl ront acrfe^rplu:s'"de :denre"es

^^r }telles

FXJKESa^-ajipr'eRfient at0ourd^ui aux.idivers peuples

"un dfoit-de' a^hommej ©t toutes ,<2»B' claases^derl

?iJa l^en^ignerae'nti Ad B^esll, 'lots de 1' ouvertiirer,d©e ioolos,

fontXLa^4ueii^ ^ettdant deux ou trois ^oues -dans 1'espoir de faire inflorire leurs enfant^ safts y parrenir,le nombre de;;pla«es e$ant limite, :

Daris oertains-pays, les i'enfants a^i ne .petireentr entrer< dapp lea eooles;

essayent d1apnrendre du dehors en eooutant par la fenetre la lejon du

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li;/CN.,14/ESD/5, ;i,

page 8 \ 0"

maitreV-vln Afrtquay.de* qu'une e"cole est oonstruite dajis. un.. village, les villages-vpisins--en'-dejsandent imme\diatement une aus.si.. . .

L'enseignement primaTre universe!' est uri ob;Jecti'iI'qtfe:toufl les ■ dirige'ants politiques a'au^burd'huiLiao'iven-fe s1 engager^ a a^teihai*&;- ■•

Le deVeloppement de l'enseignement primaire entralne ne"cessairement le developpement de llenseignemen-t'secondaire qui a. son tour rend presque inevitable le financeiaenV de7 l'enseignemen'*superieurV ! ■"'

..Qtiatrifemement, les pays en voie de modernisation ont presque to.us. tbespin d'une for/ne ,pu d'une autre d'assistance exterieure. Pour a.e cL4ye3.opper & un, rjrthme racc^l#r6; ils doivent demander une aider

fl^ianp^ere aux^pays, .industrial.isSs et faire venir de 1'Stranger, pendant un certain temps du moins, la main-d'peuvre hautement qualifiSe s!ils veulent utiliser les connaissances et les techniques modemes. Bien

souy.en"b,^l.ls. doivent egalement. oompter sur d1 autres pays pour maintenir et .stabiliser les prix des matieres brutes quf ils vendent sur le marche*

mondial., Aussi desagreable que oette situation puisse paraltre a leurs dirigeants, les pays en voie.. d|eipansion^. sont, a bien des ^gards, a la merci des pays plus,vindus]briali6f4»» .,ii? -ne .;?e.u.v;!B'fc avanoe:r-

Cind^i®111®21®11^? ^ien^q^ic-'QettQrdepen^anpei/^-®? -sejrvices

1 ti^s?forte, ii;.s?exerQe-.4ans. tou0;::l^sLrpay.s en voie, d'expansion une

*iraaid^UB.;affranehissement aussi ra,pi^e; que possible, pans , les natioMs,eu!rviennent Lde sepouerrXe ipug.polonial^ OEuremplace, ohaque vfeis^que'possible^ :les fonQtionnairea ,Sgrangers,;jde

publique ■pai-:des.ressortissants du :^>ays. Ites entreprises

d'puvrir les po3tes de direction ,aux autochtori^s

r -- . ■■-.' , f -.- ■ :.-r ■■ •■• . .H-.:.r . .

(13)

dSs'que ceux~ci ont acquis la competence nloessaire et les immigres aui cultivent l'art de se rendre indispensables sont 1'objet d'un vif j-es^

sentiment. Les jeunea Elites de ces pays sont absolument convainc^es.,

que les pos-fces ifusqu'ici ©coupes par les Strangers leur revlennenj.,de..: ;•

droit. C'estpourquoi l»on parle tant de "nigSrianiser", "dlafrlpaniser"

ou "dfSnSianiser" les cadres, Ces pays ont terrlblement besoin des....

sp^clalistes Strangers qui viennent soit dans le cadre de 1'asststanflQ,:, teohnique, soit avec de nouvelles entreprises, soit en ^ualitfi de con- „ eultants* «aiSf sauf dans certains pays corame le Bre"sil, 1'Argentina, ..

le Chili, le Mexique etc.. ofii il lui est permis.de devenir oitoyen, on attend le depart du speoialiste de l'eztfrieu.r aveo impatience, Auouh dirigeant politique re^l^ohi ne se sent tranquille tant que les - postesde direction dans le seoteur public ou prive sont occupes parf, ^

des etrangers,

Stziemement, les pays en voie d'expansiort doivent avant tout nbri -

Se^"ent,?ain1:enir leur ind#Pendano© poliWque, mais aussi lutter pbui

obtenir leur independance; ecpnomique. Us ressentent de plus en plus '■

le;^^:;^ ^eterneutrQsrdana le -oonflit. qui oppose l»Est a l'DuesfV^-' Bi fait, nombreux. s^nt.les pays qui, voient dans oe eonflit liooea%ion'- de multiplier leurs demandes^d^aide exterieure. Lfautonomie politique ne leur suffit.pas cependant, .rils cheronent tou-t mutant aLfichapper:a la d^pendance ou la domination fconoraique.de l'itr-afigeri ■>;-;:, - : :/

.. ,^«ptiemement, les .idirigeaHts de c^s pays se^^eurtent toujours a " '

oertaine inertie.i La ■ etru'oture familiale, le systeme

(14)

page 1Q -;v: -i

de valeurs, les oonoepts juridiques ae"me font obstaole au ohangement.

II faut notamment s'attendre que leg classes j0ui.se&nt de droi-ts-.n aoquis - gros proprietaires t3rri,ens, communauies religieuses eft---; , leurs allies politiques, resistent aux reformes de structure gu.'exige^- le prooessus de modernisation. Des traditions,, ou. des groupes'-.d'intS-:J rets si puissants ne sont pas facil.es a e*oarter. Pendant .longtemps.

encore, les pays en voie de developpement oontinuerotjt d1,avoir un© ■ ;:i;

eoonomie dualists -* un secteur modernise et.une,.large oouphe. de la ••...:;, sooiete* qui n'aooeptera que tres lentement la n.^09ssi^% 4'june ,(

tion. .. . _. v »...,. ,,l-t

Enfin, les pays en voie. d1 expansion se- preoocuponii^^n.Qrmimen.t' des signes du progres. P^uslsurs pays ai"ricalns;;pensent.$ar qu!il est indispensable d.! avoir une ligne ae,r.ienne:-injt,*

En Egypte, la nouvelle aoierie est un symbole , tangibly de 3.iinduBtria- <

lisation de la Republique arabe unie. Le Bresil a oonstruit.une;, j : nouvelle et fabuleuee oapitale au ooaur du tei-ritoire. La Nigeria et le Gnania oht depense sans compter pour creer de nouvelles universi-

et lls en prevoient cL'autres encore. La plupart de ces pays, lent a. fairs impression par la construction de nouveaux

■■■■_■■ ■-.<;,( ■• ■' -■> ■ -: ■ ■ -■ .! j. ; ■ ■;, ' ■■ ;:;r-r."*:..r''- "■■■-" '■""■" '■

pour "les Ministeres, d''appartements 'moderr.es. d[h6tels de luxe et de

grands 'feduievards,'Les stations de television poussent dans touts

I'AmeriqUe latino 'et 1'ii'rique* Part out 1'on trcuve des ueines rutilantes, de grands beo-rages, das centrales et des aeroports pour avions a reaction. Cos" projets impress!onnants et bien d'autres enoore,

sont les manifestations^.tangibles de la modernisk^ion et fappellent a la

population.r.d'une^mani^r© concrete' qlie Ibpays s'eSt engagl^sur^l-'i "roio du developpement aocelere. En tant que tola, ce sont pour les elites

(15)

E/CN.14/ESD/5

page 11

de cea pays des elements presque indispensa^les de tout programme

de developpement.

On admettra done, et les contraintes mentionnees ci-dessus en sont une autre preuve, que le deVeloppement econoraique est un pro- oessus d'ordre Soonomique autant que politique, Quoiau!il en soit, on ne peut guere'espfirer que les dirigeants politiques adoptent les theories fumeuses des eoonomisteB. C'est pourquoi? les planifioa-

teurs"et les tecimiciens doivent, sans perdre de vue les conditions

necessaires d'une expansion rapide, s!effbroer de mettre au point une stat^gie utilisatle sous le feu croise" des realites qui font

obstacle au" dlrsioppement et limitent l'e*ventail des solutions

rationnelles.

(16)

12

.■~::..1'jl"".< :t'y r.. jy. ,. -..._ ;■ -t ■■ . , ,.., . , ..--...

Ill

Les Problemes de la main-d'oeuvre dans les economies en cours de modernisation

La plupar£ de oes economies cloiyent. faire face en mfime temps h doux pro.'bliemes petfnjonents qui. .semblent Qpntrad£qtoirej3i la pe"nurie dans la ^aecfeeur de la .iqocL&rnisatioia, de, personne.s dpnt les aptitudes seraient dsterminantes dang ,oe.,m§me sooteur ^et dans .1© secteur tradi-

•fcicnnelj, ^t. y ;a exoodent do .mairrrd'oeuyxe nqn qualifies. La strat^gie du doveloppement des rGosource.a.-bumaines do,it done s'efforoer d'attein—■■■■■' r „£.' [ ■ ; drs un doublsi ot^jeptift dispenser,;iune formation sp^oialis^e et employer d'lrie maniere productive la iaain-^'^oeuvro non utlisee ou sous-utilis6e, Toutefoisj la penurie et I'excsdont de ressources huraaines ne constituent pea deux pro"blenes separes et distinct35 ilc sont au contraire e"troite—

ac-nt l±6a* Tous deux sont dus aux ohangements i:iherents au prooessus de daveloppomentp tous deux touchent a la question de I1Education) il eat frappent de constater que tous deux s'asgrE-vent lorsque le rythme de la Hcdo^nisation a'acoelerej enfin, oe qui nemble un paradoxe? le

da speaiali3tes doues des compatences n^csasaires est une des do 1'ezoedent de manoeiwres saas omploi« Si les problemes de

o no sc pose^t jarsais exactoment de la aSme fagon dans les pa"ss toutes les sooiete.t; en cours de nodernisation semblent do cetto penurie et de cet

A« jPenuris do nain-d'oeuvre

Les problenes de ponurie de nain-d'oeuvre dans les pays ©n voi©

d!expansion sont facil©3 a reconnaltre et on peut les classer en plu- r^ cat^goriess

(17)

page 13 "y,'\i^

1) II faut s'attendre a. trouyer dan? tous oes pays un manque de '

travailleurs intellectuels hautement qualifies notammenti hommes de science/ agronomes, vetlrinaires, inggnieurs et mSdeoins. De plus, ces personnes preferent gene"relement vivre dans lea grandes villes alors qtie bien souvent elles seraient plus utiles dans les regions rurales- La relative immobility de ce type de travailleurs fait d'autant plus eentir l'insuffisarice de leur nombre. Et, o'est sans doute une ironie da sort, leurs competences sont rarement utilis^es comme il-le .faudrait. En Afrique de l'Ouest et darts bien des pays de l'Asie et de 1'iiaerique Xatine, des ingSnieurs diplfimes doivent s^ccuper de■ Xei:,mar:ohe• d'une sous-icentrale ^lectrique ou faire le

travail, de.dessin^teursindustrielsi. Des m^decins sont parfois obliges de passer de.longuesheures a faire des ezamen mSdidaux oourantsj

la raison en est eVidentei^ . ,■ . : ,.... . . ;-■ ■ ;

,. .2) Lq manque de: techftieiehB> d'inflrmiereg,1 d*assistants agronomes,

de contremaltres et autres cadres subalternes se fait davantage sentir

"encore que_la ponurie de specialistes nautement qualifies. On peut expliquer cette situation de plusieurs maniere. Premierement, les : pays on voie d© modernisation n© veulent pas on- general reotfrfnaltre qua les besoins en main-d'oeuvre de oe genre sont beauopup plus grands quo les besoins en personnel hautement qualifie. Deuxiemement, les quelqueB^

fitudiants qui ont les titres nScessaires pour entrer.dans.un institut

technique pauvent ayeo les mSmes titres entrer a l*uniyersit^ et

generalement iirjchoisccn-b cotta derniere solution en raison des meiUeurs postes et traitements auzquele peut pre";fcendre 1q titul,aire dfun .dipl6me-

univeifsitaire. Enfin, les ecoles qui dispensent une formation de niveau

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", sent encore plus enoomtr^es que' les universitis. j '

3) He manque de personnel de direction et de. hauts fonotipnnaire.s ..,

est presqtie" general' dans le secteur public' comme dans Is. secteur priv$.

ainsi d'ailleurs qiie la penurle de personnes "ayant 1'esprit d'initiative^

4) Le personnel enseignant est presque, tpujours inauffisant et-se -

renouvelle a un rythme accel6r6 car les maitres tenddnt a donner leur ' " ! demission des. qu<un poste plus int4ressant leur- est oXfert dans ' rr<

V administration, la politique ou le secteur prive\ , Eti^n^ral, oet'te "- p^nurie se fait^surtout sentir ^ans. I'enseignement seoondaire et elle -! :

est particulierement grave pour les sciences,-et les ^athgmatiques. Ce ' manque de professeurs qualifies est.un terrible "goulot d'eHrangalement"

qui retarde tout le processus du developpement des ressources humalAes.

5) Dans la plupart des pays en voie d'expansion on manque egalement d'ouvriers qualifies et d'employ^Jco^ptables, seorgtaires, :s^nographeS,

op^rateurs de maohines oomptables^ ... .- ,

6) Sifin, dans.diamtree activity professibnnelles il y a Sgalement ' P&mrie de personnel* speoiallstes de la-radio et de la television

pilotes;..e2perta-comptal)les,^conomistes et statisticiens.

Dans: oe document J'efeploie 1'expression »mai2i-.d»oeuvre hautement qualifiSei bu encore "capital humain" pour designer les personnes qui entrent dandles categories mentionnees ci-dessus. Par "foirmation du

capital humain", j'entends dans ce contexte, le fait d'enpeigner.au [\

plus- grate nombre possike d'individus les' techniques, les cormais,anoes '

ix

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page 15 '

d!un £ays. La formation de capital humain constitue done I'investisse^*

ment dans 1'homme et I1exploitation-ae ses ressources crSatrices et productrioest. Qela suppose un.investissement dans l!enseignement::de, la part de la society un investissement dans la formation de la part des employeurs et de la part des individus,un investissement de temps et d1argent dans leur propre developpement. De tels investissements ont un oaraptere qualitatif et quantitatif, e'est-a-dire que la formation,

du capital humain ne comprend pas seulement le financement de I1Education et.de la formatipn? mais aussi la oreationdfattitudes mentales appro- prides, e'est-a-dire tournees vers I1activity productive.

Comme on l'a d^ja souligne,rrle principal probleme de tous les pays en cours de mod-ernisation est d'aocelerer le prrocessus de la formation du capital.humain*. II y a,,plusieurs manieres d'accumuler.un. capital

humain ou de la main-d'oeuvrs hautement qualifies de pluaieurs manieresi . Importer cet-fce main-d'oeuvre de.l'etranger dans le cadre de. 1'assistance.^

technique, par des entreprises ftrangeres? ou encore en faisant. appel h.

des consultants ou h, des immigre"sc On peut 6galement l'o"btenlr dans le cadre du travail par une formation en cours d'emploi? un snaeignement th5oriq_ue pour les personnos en axercice? des cycles d'etudos surles pro"bl|mes. d'organisation, des cours du soir pour adulces, etc* Dans le oadre de l'emploi on peut egalement agir en organisant niieux le .travail en encourageant l'etat d'esprit appropri^ et en dormant les stimulants nSoessaires, enfin; en utilisant mieux les competences* Troisiemement, le capital humain peut §tre forma par les mathodes classiques d!enseigne-^

meat dans les ecoles> les centres d1 etudes tecbjaiques; les colleges*

universit^s et autres etabliesements d'enseignement sup^rieur* A tous

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les stades-> ..X 'melioration de l:etat sanitaire et du regime alimentaire de la pejn^.-^.t^on.vl'avorise lo processes*

I1 analyse de la formation de capital humain se

fait paraileieraent a. 1'etude des procossus d'epargne et d'investisse- . , ment (dans le sens materiel) et qu'eile complete oette e"tudee : Pour

etablir uno strabegie-du developpement; il faut tenir compto des

considerations suivantess . cuel est le.;stock total de capital humain.. . . requis-^.a quel ryi;*iH§ -doit-il K'accumulerj dans quelles activitea .

produotiveset hautenent prioritaires faut-il l'engager (ou 1'investir) ?

La cader.ce de modernisation d'uri' pa^rn est -iee 'tant .a son oapitel humain, qu7au rythme d'acoroissenient de celui-oi, ,,H £aut ..un personnel hautpment qualifis pour--dirigcr. le^'.nouv.saux services publics, qui . . prennent de l'Gxtonsion, rr.sttj?S' au 'point un nouveeu regime.-;agp:aire et de nouvelles methode-g de culture- ^tablir de nouyeaiix moyens de commu--^ -:, nications, pousser 1 '-industrialisation, &±. fonder on . systeme d'enseignern,, menti Ea-'1 d'au'tres terme^? innoyerj' c'est—gr'dire transformer une , • . .,.

socieie statiirio lbv. tradvbionnaiiste ez:'.gG I'1 cmploi .d*v.n capital humain

atrat^gique a ^ron forte dose, les pcys qui reaZisoat los innayations les plus xe.>j'ir,a ct e^octacul-Eiiroc sioni "toujcurs ecu:: _oui ge trouven*b.

livr^s aux plus fortee prossio^is en vae d:accuKuler ce capital humain a un rythrce acoelere, Nous pouvonn -tenter ici douz-generalisationst

Fremierementj la taux d'acconolatior. du capital humain strategique doit toujours depan^er le taux d'aooroissement de I1ensemble de la main- d'oeuvre-. Daiia la pl'jpai-"b des pays par exemplejle taux d'accroissement

du personnel scientifiquo et technique doit 8tra au moins trois fois celui de la mp.in—dlo'eu-""*e« 7.<* noi:bre des cadres aubaltemes doit

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s'accroltre six a, neuf fois plus rapidement, Le nombre d'employes et d'ouvriers, au moins deux fois plus rapidement que l'ensemble de la main-d'oeuvre, alors que celui de directeurs et cadres administratifs

devra normalement augmenter. au mdme rythme.

Sn second lieu, dans la plupart des cas, le taux d'accroissement du capital humain devra depasser le rythme de developpement econoraique.

Dans les pays en voie de developpement qui, qui souffre deja. d'une grave penurie de personnel specialise, l'accroissement annuel du per sonnel du- niveau superieur doit 8tre parfois trois fois plus eleve que l'accroissement annuel du revenu national, et dans certains cas m§me, cette proportion doit §tre plus elevee encore si I1on desire remplaoer

les etrangers par les autochtones, : v

Le processus d'accumulation de la main-d'oeuvre hautement quali- fiee necessaire pour surmon'ter ces goulots d'e'tranglement doit done

§tre constarrt,: Les societes irtdustrielles avancees tout comnie les. pays _, insuffisamment:4eveloppes n'ont jamais assez de techniciens* En fait, aussi longtemps que le rythme du progres est rapide, un pays en voie de developpement est en raesure d'absorber, d'une maniere presque insatiable, d'une main-d'oeuvre hautement qualifi^e-

B.' Ebccedents de main-d'oeuvre

L'excedent de main-d'oeuvre est', dans ^e nombreux pays, un pro-, bleme aussi grave que la penurie. de personnel qualifie, Gen,4ralement . les effets de cet excedent de main-d'oeuvre sont les suivants t

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1) Dans les yilles do prosque tous les pays, l'offre de main-

d!oeuvre non qualifiee et non forme*e depasse les offres d'emploi.

II n'est pas difficile d'en trouver des examples. En premier lieu, la formation des agglomerations urbaines est generalement un fait ante>ieur a la creation de 1'emploi industriel plutSt qu'une conse"- quence de celle-ci. En second lieu, a mesure que I1 industrialisation se dSveloppe, la productivite des ouvriers d'usine tend a monter brusquement, ce qui limite la demande de main-d'oeuvre non qualifies.

En fait, I1industrialisation moderne peut parfois inciter la main- d'oeuvre a quitter le travail artisanal a.domicile avant de pouvoir 1'absorber dans les, usines nouvellement creees* Ih troisieme lieu, le secteur public ne peut procurer de l'emploi qu'a.un nombre de

personnes relativement restreiht, Enfin, a moins que le d^ve.'.oppeneut ne soit extre"meraent rapide, le commerce, les echanges et d'autres

services ne sont absolument pas en mesure d1absorber les travailleurs qui ne trouvent pas d'emploi dans d'autres secteurs, Mais, en depit des offres limitSes d'emploi et du surpeuplement, le processus de modernisation pousse la population a emigrer des campagnes vers les villes. Un outre, a. mesure que 1'enseignement primaire tend a devenir universel, presque tous les pays en voie de modernisation doivent resoudre le problem© du oh6mage de ceuz qui quittent l'6cole primaire,

2) Dans certains pays, comme l'Egypte ou l'Inde, les campagnes

sont egalement surpeuplees en raison du sous-emploi generalise et du chdmage d^guis^, 11 est evident que, dans bien des pays, le rendement agricole total porrait §tre augmente si les campagnes etaient moins peuplees et les exploitations agricoles plus grandeo. En general, l'excedent de main-^d'oeuvre dans les caiapagnes n'est done pas un atout,

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c'est mimo souvent une charge lorsqu'il s'agit d'augmenter le rende-

ment agricole.

3)' Les "intellectuels sans emploi" forment une categorie tout-

a-^fait distincte. De n ombre ux pays se plaignent par exemple d!avoir trop d^vocats ou- trop de dipl8mes des facultes de lettres. Cn cons-; p tate aussi des cas ou des ingenieur.s, des homiaes de sciences, des

^oonoraistes et m§rae des agronomes ne trouvent pas d'emploi ou sont sous employes. En realite, lorsqu'un intelleotuel ch8me c'est uniquement parce qu*il ne veut pas accepter un travail qu'il considere au-dessous de ses oapacites ou de sestitres.Uhe formation universitair© notam- raent fait naitre de tres grandes esperances en matiere d'emplqi. Dans certains pays, un dipldme universitaire est presque une gafantie de trouver un poste agreable et sQr dans le secte'itr public,et, "bien souvent, on le- considere ccfnime une carte d^entree dans la classe superieure, Mais, mSme dans iies pays qui se modernisent rapidement, les. postes purement adminis.tratifs. de la fonotion publique, sont assez vite pouryusj la demande d'avocats n!,esjS cert?ineinent pas aussi grande que la demande de personnel technique par exemple. Dans certaines societes ou les grandes entreprises sont possedees et dirigees par des membres de la famille regnante, les offres' d'emploi, mQme pour les ingenieurs et les teoimiciens qualifies,'peuvent 8tre limitSs, tout au moins au premier stade du deyeloppement, Alors, plut8t que draccepter un travail qu'il considere en dessous de sa condition ou un poste dans une campagne eloignee, le dipl8me de 1'universite (et parfois mSme celui de l'ecole secohdaire) prefere rejoindr.B'.'Ws rangs des ch8meurs. Une

quantite,notable' de capital humain ainsi inutilise traduit un inves- tissement inutile quant au developpement des ressources humaines'et

fait peser une menace grave sur la stabilite sociale et politique du pays.

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4) H existe d!autres categories de main~d!oeuvre excedexjtaire.

Par exemple, IJ.agplication de me"thodes nouvelles et 1•apparition de

^automatisme^ans ^Industrie, peuvent" entratner le chdmage d'ouvrier

qualifies. Oubien encore dee dipldmes de i'ecole secondaire de"sireux

d!o"btenir un emplo'i de bureau peuvent refuser de faire toute espece de travail manuel, Enfin, dans certains pays, les immigrants et les re*fugies gonflent e"galeraent les rangs des ohfimeurs-

Malhcureuse'ment, rien ne permet de croire qu'un developpement aoo^ldr^ r^soudra a lui seul les problemes de la main—d'oeuvre exoe*dentaire que nous avons deprite oi-dessus, D'une part, ces

problemes sont la consequence inevitable d'un accroissement demograpiiique trop:rapids sur,lequel les planifioateurs. et les dirigeants politiques n!ont que peu de contrSle siiion aucun. D'autre part, oe sont en quelque eorte des; maladies inherentes au prooessus de modernisation meme et sont direotement lies a 1'aspiration au progres. Le deVeloppement rapide peut aggraver certains de cos problemos "tout en remediant a. d'autres...

On peut neanmoihs eiiminer certains exc^dents de main-d'oeuvre et en reduire d'autres sensiblement par un programme bien oonou et 4q,ul- libre le d^veloppement economise. Une strat^gie du d^veloppement des ressources humaines doit done s'attaquer au prpbleme de l'exce'dent aussi bien qu',a oelui de la p^nurie de main-d'oeuvre, ■

C, Analyse de la main-d'oeuvre

Comme on l'a dit plus haut, aucun pays n'a exactement le* mSmes problemes de main-d'oeuvre, Certaina eouffrent d'exc^dents anorraale- ment graves, d'autres ont des penuries de main-d'oeuvre

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page aU \m-

dans des activites Men precises. Les dirigeants politicoes et les organisateurs doivent done .analyser systematiciuement les problemes de ressources humaines qui se posent dans leu? pays. On peut appeler cette arialyss, ;'!'analyse de la main-d1 oouvre".

Los qbjectifs do I1 analyse de la main-d' oeuvre sont les euivants: '

L) ri-Sterminer les' per. ries les plus graves dG nain-d'oeuvre speoialisee

dans ohaoun dec.grando secteurs de l'economie ot analyser les causes

de ces penuries; 2) determiner les" ezcSdehts do main-d»oeuVre pour la main-d1 oeuvi-3 qualifiee oomme pour les manoouvres et les" causes %fr oes r

exedents; 3) fixer les dbjeotdfs a attkndro dans le development des : ressourcea huEaines d'aprea 1! expansion economique que I1 on feeut rmson-

nablement prevoir. La meilleure fagon do determiner bes o'bjectifs c^est d'etudier avoc soln, secteur par secteur- I'ubiliaatlon'do la liia'in- d'oeuvrs dans un certain nomtre de pays avances "sur le plan pbl'itique,

social et cconcmique. II est' inutilo 'kb vfEire" roposer I1 analyse de la

main-d'osuvrs su- une enquSte detaillee ou compiota.Il nrest nul "besoi-n de calculer exactemen^ le riomtre de persorines gui seroninSoessaire^

dans chaquo trancbo d'activite a -fcolle ou tollo psriode, ni de faire, dans l'avenir, une projection du passe. Una analyse de la main-d'oeuvre doit donnor un aporcu cTDjec-uif et roieonnatlo des principaux protlemes relatif^--K,iz. ressources.humaines dans un paj^, indiquer Ies..inter_ao_ti9ns

et 1G3 causoc: de ces pro^lemes et per^e-t.tra do ,deduire; quelques-conjec-

tures^^-quEnt/'gi,'!1 evolution probable, do la situation, C'edfune1 :anal^Se

a ■lai;fois"r4uailitative et quantitative, ..fondee- -davantage.. .sur.,,le.^>on... sens que sur des statistiques precises. La du les s'tati'stiques s6rifr:inexis- tan-he3 ou sujottee a caution, il peut mSrae 6tre preferable de fonder une

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une premiere analyse de la main-d^euvre sur des impressions tout a fait subjectives. En effet, dee enquStes detaillees et des extrapo lations precises dans ce domaine seraient alors plut&t des causes d*erreTj,r oar elles donneraient une fausse impression d1 exactitude—'.

&;^Pour,Qonclure, je dirai que, dans la plupart des pays, il est faoile d-e.determiner les graves penuries et excedents de main-dfoeuvre.

La plupart .de.ces probleraes sont oommuns a toutes les sociStes en oours de mo4ernisation* Une analyse de la main-d'oeuvre fondee sur des compa- rai,aons;.^er4;iiientea ayeo d'autres: pays se trouvant a. des stades de

dev-elpppe^ent cLiff^rents permettra de disoerner les problemes partiou- lie-r^e-et de.-prevoir les tendances probables, II faut certes e"tudier plus a- fond la question de, l'pffre et de la demande de main-d'oeuvre en tftnp;"bi°n du deyeloppement economique.. Mais oeux qui sont charge's d'e"ta:blir lies plans en vue du d^veloppement acc4lere ne peuvent ni ne dp>v^iit attendre. que des. etudes premises ,soient.tennine"es pour mettre au p^Att-t .une strangle retaliate ..d.u d^yeloppement des ressouroeB liumaines,

1/ Le "Inter-University Study" "(Oroupe d'fitudes interuniversitaire)

a rddig^'quelques documents de travail sur Involution de la , ■ main-d.'o.euyr^ e;t le, developpement des ressources humaines qui

traitent en detail de cette question. Ce Groupe s'efforce actuelle^- a:meritae comparer la maniere dont est-utilise© la main-d'oeuvre.dans

plnsieurs pays se trouvant a des-stades, de developpement diffbrents.

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IV

Lea divers elements, d'une strategie du. developpement des ressouroes

humaines . ■■-..■ :...;.-■'

Une strategie du developpement des ressources humaines eat une des conditions sine que non du., succes de tout programme, de develop- pement accelereV Pour Stre viable, une telle strategie doit tenir compte des contraintes reelles mentionnees plus haut. Les planifi- cateurs ne peuvent guere alleger, les charges du pays ni arr§ter 1'aoGrpissement. demographique, les dirigeants politiques. ne peuvent pas, se. retracter. apres avoir promis 1'enseignement primaire pour tous,, Faixe appel a la main-d' peuvre, etrangere comme source de capi tal humain ne, peut.durer qu'un temps. Les capitaux disponibles pour 1'enseignement sont limites par d»autres demandes rivales en matiere d'investissement : construction de routess d»usines, de barrages et de systemesdUrrigation.Enfin, il est impossible dans ces pays de . rien faire qui semblerait contrarier le. mouvement.pour l'ind^pen-

dance econom^que et politique. . . ., ..

Quelles sont done les autres solutions possibles ? De quels instruments dispo,se-t-on pour la mise. en oeuvre de la politique choi:

sie ? A guels obstacles se heurte 1'application d'une bonne strate gie ? pe sont les princip.ales questions posees dans ce document.

Une strategie, des.ressources humaines se compose^essentielle- ment- dfes trois elements suivants : creer les stimulants appropri^s,.

encourager la formation efficace de la main-d'oeuvre employee, de*- . velopper rationnellement les formes d!enseignement olassique. Ces

trois-41^raents sont interdependantss on ne peut agir sur l'un sans progrejsser- dans les deux autres. Les dirigoanis politiques ne peu-.

vent pas se consacrer a la pour-suite d'un ou de deux objectifs seu- leraent? Us doivent prevoir une attaque d*ensemble sur les trois

fronts. -,...:■

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A. Creation de stimulants

Dans owe Strate'gie du de"ve"loppement des res sources humaines, creer des stimulants signifie encourager les hommes et les femmes a se preparer et a se consacrer aux formes d'activite productive necessaire au developpement accelere. Pour y parvenir, il faut re"- munerer un individu en fonction de 1' importance de son travail dans la societe en cours de modernisation, Cette remuneration ne devrait dependre ni do son niveau de formation theorique, ni du nom-

bre de titres qu'il detient, ni de la position sociale de sa famille,

ni de ses relations politiques - pour evaluer 1'importance relative des activites exercees, il ne faudrait se fonder ni sur la tradition, ni sur des concepts herites des regimes coloniaux, mais Men au con-

traire sur une Evaluation des "besoins en main-d'oeuvre de J-'eoono-

mie en voie de developpement.

Si pax exemple, les campagnes ont desesperement besoin d!agents agricoles ou de moniteurs de village pour executer les programmes visant a moderniser 1'agriculture traditionnelle, 11 est possible qu'on doive les payer plus oher que certains cadres qualifies qui font un travail de bureau en ville. Si un technicien n'ayant regu qu'une formation limitee peut executer un travail normalement con- fie a un ingenieur, il doit recevoir pour ce travail le m§me trai- tement qu'un ingenieur. Si, dans les ecoles secondaires, on a davan- tage besoin de professeurs de sciences et de mathematiques, leur traitement devrait gtre plus eleve (mgme s'ils nTont pas de dipl8mes universitaires) quo ceux des autres professeurs dont on a moins be

soin et mSme plus eleve peut-Stre que le traitement des personnes ayait reju uno formation profossionnelle dans des domaines d'acti vite moins essentiels au developpepent economiquo. Si l'on manque de technioiens,'infirmieres et contremaitres (comme e'est le cas dans la plupart dos pays en voie de modernisation), il se peut qu'on doive les payer davantage que cortains dipl8mes de l'universite oc cupant des postes administratifs faciles a pourvoir. Dans certains

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oas, 1'assistant medecin ou 1'adjoint agricole qui sont pr§ts a vivre dans la brousse meritent un traitement equivalent a, celui du. medecin ou de l'agronome en titre qui ne veulent exercer leur profession, qu'en yille.- L.e directeur d'une entroprise, m§me s'il n'a fait que des e.tudes se.condaires a droita un traitement plus eleve que les dipl.Qmes unjiversitaires qui sont.ses subordonnes.

II est.peu probable qu'un gros effort financier en faveur de,-.

I'educatiQn produise les categories de personnel hautement qualifie qui ,9on.t necessaires si.l'on n'a pas cree les stimulants appropri.eBv Dans de nom"br.9U^-.pays en voie de developpement, un dipldme uniyer- . ..

sitaire est, considere presque corame un :droit a un emploi dans .1 !ad—, ministration publiquo* C'est pourquoi .un etudiant admis a l.*univer- ..

site et .y, ottenant :un dipl8ifle. peut St.re assure de.trouver place dans les rangs des hauts fonctionnaires de I'Etat, ce qui^^de plus, ,Xtin cite f-prteraont .a pr.eferer les grandes .agglomerations, urbaines, .Par- ex;einple l.'idee que la fcr.mation universitairo "permet d'echappera ...

jamais a la brousse" est for;t repanduo en Afrique. Si la Nigeria, , souffle d'uno grave penurie de speoialistes agricoles.de toug genres,, ce n'es.t pas a caupe du manque de. place dans les ecoles d'agrioul- ture j maj.s, plutSt au manque de candidats--'B II qst evident ,que. la*-. . jeunesse. es,t rnoin^.attiree par .1 'agriculture que. par d'auitres da-.. main@s d'activltes d'un interdt moindre pour le developpement du ..- ,- pays. Pour les, ^ine.s, .raisons,. 1 'ensoig^oment technique^ notammen"t.

au niyeau "in-bermedi^iro" n'a guere de prestige dans ce. pays. Comme l'a fait remarquer, la Coiiiniission Ash"by : . .... ... -.,

".t. Les etudes .Iit*cerair,f5s, et ,1qs. diplOmes^janiversitaire.s ,spnt devenus des signes indeniabl-s de prestige en Nigeria; en re vanche, lea eHudoa techniques/1'apiculture etautres sujetB pratiques, notaajaent au nivoau des cadres subalternes, n'.ont ,..

pas gagno le respect de la population 2/',

.1/ Voir In"^.£^taent in -Eja-ueation," the Report of the Commission o

Post-Si3hool Cei-tificats, and Higher Education in Nigeria, Federal Ministry of Education. Lagos, 1960, p.21

/^ p. 5

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Je voudrais insister sur le fait que ni la publicise, ni lea harangues des premiers ministres, ni la creation de nouveaux eta-; ., blissements d'enseignement ne remedieront a cette situation. Le. seul moyen est de reviser le barSrae de remuneration et de reformer la condition professionnelle dans les societes en cours de,modernisa tion et c'est au gouvernement de donner 1'exemple en procedant a une refpnte complete du bar§me de remuneration, des fonctionnaires pu—.

biles. Si les dirxgeants politiques et les organisateurs n'arrivent pas a.resoudre ce probleme, les pays en voie de developpament se retrouveront ayec une armee d'intelleotuels en chdmage, cpmme.cela.

s!eat d^ja produit en B^pte ct en Inde. :

Pour la mdme raison, il.est improbable que l'on reussisse.a . redreeser la situation creee par la migration des campagnes -vers les

■'. , -1 '■■.'■.. ■ - ■■

villes et lechdmage des adolescents a la sortie ae 1'ecple prima,ire uniquement par la revision des programmes scplaires aux ^niveaux ..pri-r- maire et secondair,eo En cette epoque.ou les aspirations grandissent et se developpent les moyens d1information, les fils de fermiers ne vont pas se condamner aux formes traditionnelles de 1'agriculture

s'ils peuvent 1'eviter. Le seul vrai remede est de mo<lerniser la vie rurale. Ceoi exige des mesures energiques r. il faudx'a prooeder a une reforms agraire? creer des services de recherche et de vulgariaation agricole3 etablir de grands prograr.aes da developpement coraraunau- ...

taire rural, utiliser efficacamsnt la main--d!oeuvre rural© PQHP la construction,de routes, de systemea d'irrigation, de maisons et d'eoole.Sj ^n'fin elaborer d?autrep. programmes pour rendre la vie de campagne plus productive'et plus attrayantOo Lorsque la population aura de bonnes rsisons -de roster dans les campagnes et y trouvera la proroease d'une vie meilleurcj le probleme de la revision de3 pro grammes scolaires sez'a alors relatlTemsnt facile a resoudre.ir o .

On sortirait icl du sujet en examinant en detail la question de la necessite de developper 1'agriculture. Qusil suffise de/signa ler que vraisemblablement aucun des pays en gouts de modernisation

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ne pourra resoudre la plupart des problemes les plus urgehts'!qui se posent" en maiiiere de ressources' humaines a moins-'de trouver les- moyens de revolutionner la vie rurale. Dans la plupar-fc des fays insuffisara- ment developpe"s aujourd'hui, 1'industrialisation ne suffira jamais, a elle seule, a employer l'excedent de ma'in-d'oeuvrej la fonction publique, le petit commerce^ et le service de maison n'absorberbnt pas la masse grouillante des villes surpeuple"es j et m§me si,en admettalit ■'

que ce soit possible, on conservait l:'excedent de main-d'oeuvre dans

1'agriculture traditiohnelles 1'e's'eul r^sultat serait un chdmage degui se. Pour citer e^icore Arthiir Lewis, "Si'1'agriculture 'stajgne'j- elle ne peut offrir qii'un marbnl" statio^us et freiner le developpement du reste^d0 1'e6onbmie". LHdee e'ssentielle tie la doctrine de 1'expan

sion equilitrle dat; la suivante t si11 !on neglige 'de developper l!a-*-, grioultfc?«j. il -esrt drautarii;' plus difficile de devel'bp|>er le reste'1—; . De m§mer;;si.l'briii'arrive pas W api>liquer'1J&es mesures;i0f£*ipaofi^, en vue 'de'l 'utilisation productive des ressources humaines dans les. .

zones rurales," il sera infinimdnt ^iliis difficile de resoudre les pro— ; blemeS de main—ii!':oeuvre: dkns d^autres sedi;eurs de 1'economic.

C'est ainsi que la solution-cle pour'tbus les pro"blemes de*^ , main—d'oeuvre — goulots d'etrahgleraent critiques on matiere de per sonnel technique dans le secteur en voie de modernisation ou exce'clents de main—dToeuvre dans 1'ensemble du pays — est de fournir a, la ppjai^

lation les stiiau-iants appropraesj fairbe de quoi inSme :des"'ihveei;isse—

ments massifs dariiTTe domain© de...la formation et de 1'ensoignement

ne favori'seront guere le developpsment ab6Si£rS« L'idee qu'il existe

toujours un rappbrt direct entre-. le developpement de 1'ehseignement et 1'expansion economique peut induire en erreur di les resporifeables ne devraient' ^a:a ac'cepter cette notion sans examen t£ppr&fqpfiii+.t ;■.""

' '' ' 'Mk'A

j/ W. Arthur Lewis';' "Reflections on the Economic Problem^', .gxpo pro-nortoe'lors de la-Conference. d'Oxford sur les. tih:;di

le developpement, a Hew College, Oxford, sep.tembre

(32)

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Les dirigeants des nations en cours de modernisation ont proba- blement les moyems d'agir sur la structure des traitements et salai- res dans un pays, il suffit qu'ils aient le courage de le faire,

Dans la plupart des cas, le gouvernement est de loin le plus grand employeur et les entreprises privees sont fortement influences par les barSmes quMl fixe. Mais, tenu par la tradition, et limite" dans son action par des inter§ts bien etablis qui tendent a maintenir le statu quo, certains dirigeants politiques et planifioateurs pensent qu'ilserait assez arbitraire de se mettre brusquement a calculer la remuneration d'apres 1'importance relative que pre"sentent les pro fessions en fonotion des objectifs de developpement poursuivis. Et pourtant, il est tout aussi arbitraire et m§me dangereu* sur le plan politique-de-s'acorocher .a, un systeme archalque de remuneration he- rit^-"bien.-(souvent d'un regime oolonial revolu. 3n s'engageant sur la voie cL'un.developpement conscien/t et aocelere, les nations en

oours de modernisation doivent adopter une attitude revolutionnaire.

Et.pour reussir, eXles doivent.ecarter toutes les idees tradition- nelles et classiques qu'elles ont, pour la plupart, erapruntees a des pays plusavances industriellement qui jamais n'ont eu a faire face

au m8me genre, de problemes. . . . . ■■ . -

B. Formation de. la main-d'oeuvre en cours

-Si l'on utilisait pleinement les services gouvernementaux', les employeurs prives, les entreprises etrangeres et les experts tech

niques de 1'exterieur, les possibility de former et de' de'velopper!

la main-d':oeuvre seraient enormes; malheureusement, les dirigeants de la plupart des pays en cours de modernisation n'en sont pas toujours pleinement conscients. On associe generalement le deve- -■- loppemehtdes resedurces humaines a 1'4nvestissifflent; dans l»ensei- gnement regulier et, pour une'raison'ou pour une autre, l*Etat»

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les entreprises privees et les responsa"bles de 1'enseignement conti- nuent depenser'queles ecolos et les universites peuvent prefabri-

quer la main-d'oeuvre qualifiee dont ils ont 13680111. Certes, ils comprement parfaitement la necessite de dispenser une formation, tech nique mais malheureusement, ils ont tendance a supposer que cette . formation doit §ire donneo dans lo cadre de 1'ensoignement regulier.

ir iinporte de comprendre ici que formation at enseignement sont deux processes completement differents entre lcsquols les planifi- cateurs doivent etablir unc nette distinction-. La formation compor- te 1'acquisition de techniques precises, neceE-caires pour accomplir un tfaVail "ou uno serie d& travaux pa-ticuliers, L-ensoignainent sup-.

po:3e ^acquisition de oonnaissanoes generales et. lo developpement d'aptitudes montilee do base. La" "mise en Taleur du capital.humain . suppose la formation'aussi bien que 1 'onsoigner.ent. Cortes, bien.des categories'de fonnation technique necessitcnt .des connaiss,ances ,ge-

neralos, mais cela no signifie pas qu'il--Aniom>)e &ux mSc sables de dispenser la ■formation et 1'enssignoment,

Les pays en cours do modernisation d'o-v^aient autant que ppasi- ble confier la'formation aux princip^m: nmplo/G'urs.. Ceux-ci compren- nenfies ininisteres, les ahtreprisos publiques ou semi-publiques,

1'Industrie privee, Ze comm^rco ^t les firns?e et??s^gere3.0 Sn m§me .

tem¥s',:%Wpays dovraient viaor a e^loiter d'une fagon plus sys- temafiqud'lGs'possibilites de formation q^^affre 1'assistance "tech^

nique'. " ' ■•-■'..

' En' tant cue principal emploreur, lo gouv^rneaion-c devrait raon- trer 1'eite-ple/La plupart ders oonnai-ssaneos n.eceasair3S a l'admi- nistraticn pubiique. peuvent 6tr& acquis-s a-'unc facon efficac© dans le oa-cLro d'un progrsinne bien concu ot, cocrdonne'.de formation en.

courG;d»OT:.ploi. ■-I1" p^t egaloment pratiquo do former .dans les minis ters apprcpries des- artisans, des cupl-rss de-bureaux et. m^ine cer-.

taints categories de cadres techniques fiubaltornsH:. Dans.,.chacun. des ministered impor-tants, il f^eLrait ■ do-o c?<Ser un organism© dont les attributions scraient los- suivantes 1 :formation,en cours d'emploi)/y.

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plans d'enseignement en cours d'exercice, programmes de formation compiementaires en dehors des heures de travail - etablis en coope ration avec les etablissements d'enseignement - , examens periodic

ques des progress accomplis, delivrance de certificate en. vue de l'avancement. On connalt bien tous ces moyens de formation en cours d'emploi, mais 1'idee que le gouvernement en tant qu'employeur de- vrait assumer la responsabilite de oette formation demeure comple- tement etrangere et semble revolutionnaire a la plupart des diri-

geants politiques de ces pays neufs.

En m§me temps, il oonviendrait de faire pression sur l«s em-- ployeurs priv^s pour qu'ils assument une responsabilite semblable.

Les grandes entreprises devraient etablir des programmes pour la formation des contremattres et des directeurs et elles devraient

§tre tenus de former leur personnel de "bureau et certaines catego ries de techhiciens, ainsi que leurs ouvriers semi-qualifies, Eref, le developpoment du capital humain au moyen de la formation en cours.

d'emploi devrait Stre accepte comme faisant partie integrante de la

conduite de 1'entreprise.

Le petit employeur peut egalement donner une certaine formation et, en pratique, il en fait souvent plus que sa part. Dans la Nigeria par exemple, la plupart des camions et automobiles sont repares. dans

de petits ateliers tenus par le propriStairo et plusieurs apprentis qui, quelquefois doivent m6me payer pour apprentice le metier. Dans

la plupart des pays, 1'enseignement des arts artisanaux repose com-

pletement sur un systeme officieux d'apprentissage. Les planifioa- teurs des pays en cours de modernisation feront bien de ne pas ■ rempiacer de tels systemes par des ecoles professionnelles cofiteu-

sesS ils doivont plut6t s'efforcer d'ameliorer ces mgthodes empi- riques en etablissant des programmes d'assistance technique pour 1'apprentissage et la formation en cours d'emploi.

Les entreprises etrangeres peuvent etre un instrument puissant de formation du capital humain a condition d'Stre utilisees con- venablement, car leurs possibilites, en matiere de formation, sont

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generalement plus grandes que. celles des entreprises locales. Le pays h8te devrait permettre -a la firme etrangere de faire venir au- tani de personnel qu'elle le desire, pourvu qu'elle promette de for mer des ressortissants du pays qui puissent occuper les postes dans un d£Lai raisonnable. D'ailleurs,. dans la plupart de-s cas, les firmes etrangeres forment plus de gens qu'elles n^en emploient. En effet, les ouvriers et les mecaniciens formes par une compagnie petrolifere Strangers peuvent obtenir des emplois dans d'autres industries lo- oalesj ^.as employes des stations-*©ssenoe peuvent bientfit s'instal- ler a leur compte^ Un contremaltre ayant acquis^uhe "bonne exp^rienoe dans une usine etrangere de montage de camions pqurra peut-Stre plus tard mettre sur pied.une fatrique.locale da pieces- de rechang«. Sans auoun doute,,©n cherchant a utiliser d*une maniere plus deliber^e et plus precise les firmes etrangeres comme instrument de forraaiiion, on pourrait accelerer consideratQemsnt le processus de la formation du capital humain dans de nombreux pays; les dirigeants politiques devraient essayer d1exploiter bet atout au maximum au lieu de plaoer des restri^ctiona arbitraires sur 1'emploi du personnel stranger.

Bnfin, les pays neufs en voie de developpement devraient uti-..

liser pleinement Igs possibilites que leur offro 1'assistance tech nique en matiere de formation. L^assistanoe techniqua devrait viser

dans toute la mesure du possible a former un ou plusieurs resisor,- ..

tissants du pays a, des travaux qui etaient auparavant effectues par un stranger ou pas du tout. C'est une politique a court terme.que d^inviter les experts techniques ptrangers pour dirigor les opera tions ou siniplement faire des etudes ou des enqu3t.es. Quel que soit leur domaine d>activite3 les, experts ctrcngers devraient Stre, tenus de former leurs honologuss locaux - c'est-a-diro de transmettre leurs connaissancos an fprmant du perscnnel, . ■■..-....

Les avantages que presents la formation de la main-d'oeuvre par les employeurs et 1'assistance technique paraissent evidqnts,

Pourtant, la plupart dos pays en T.;ie. de devoloppement .semblent

les ignorer. On fait venir des experts techniques de 1'exterieur

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pour commences, les travaux et, bien souvent, on ne leur demande pas de former des homologues locaux. Les ministeres sont trop occupes pour .se oonsacrer a- la formation en cours d'emploi et se plaignent lorsque I9s ecoles professionnelles et les universites leur envoient des recrues peu experimentees qui ne savent pas travailler. L'idSe que la formation est un processus continu de mise en valeur des res- souroes humaines plut6t qu?iane simple instruction avant l^mploi semble eohapper completement aux dirigeants politiques, aux plani- ficateurs et aux employeurs dans le secteur public comine l"p*iv8# La solution est dpnc relativement simple dans ce oas. Si l!on cohfie aux employeurs la responsabilite d'une grande partie de la formation, ils se sentiront encourages a l'assumer, Ainsi stimules, il ne leur sera pas difficile de trpuver, dans diverses sources, les moyens

techniques d»assurer: cette formation. .■•■■■.■■

C. Enseignement regulier

Persohne he peut pretendre, "bien entendu, que tous les employeurs peuvent et doiveni assurer les types de formation, Dans bien des oas, c'est aux ecoles, aux colleges et aux universites de s!en occuper, Les professeurs, ingenieurs, hommes de sciences, agronomes, medecins et de nombreuses categories de cadres subalternes ne peuvent pas 8tre formes en cours d'emploi. De m§me, certains metiers s!apprennent mieux dans les ecoles qu'en apprentissage ou en cours d'exercice*

Dans 1'ensemble cependant, le principal r81e de 1'enseignement regulier est de preparer les eleves a, la formation plut8t que de les

former pour des occupations determinees. En d'autres termes, l!en- seignement regulier devrait surtout s'attacher a produire des indi- vidus instruits, "susceptibles d'etre forme's". A 1'instar du film photographique, les aptitudes des gens sont developpeas aprSs exposi

tion a 1'activite productrice. L?enseignement avant l'emploi, comme la couche qui recouvre la pellicule determine la sensibilite de

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