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Notice sur la géologie de la vallée du Reposoir en Savoie et sur des roches contenant des ammonites et des bélemnites superposées au terrain nummulitique

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Notice sur la géologie de la vallée du Reposoir en Savoie et sur des roches contenant des ammonites et des bélemnites superposées au

terrain nummulitique

FAVRE, Alphonse

FAVRE, Alphonse. Notice sur la géologie de la vallée du Reposoir en Savoie et sur des roches contenant des ammonites et des bélemnites superposées au terrain nummulitique.

Bibliothèque Universelle de Genève , 1849

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108502

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NOTICE

sun LA

GÉOLOGIE DE LA VALLÉE DU REPOSOIR

EN SAVOIE

RT

SUR DES ROCIIES CONTENANT DES AmiONlTES ET DES BÉLEftiNI1'ES SUPERPOSÉES AU TERRAIN NUAIMULITIUUE ,

PAR

·:LUr. &. FAVRE, Professeur à l'Académie de Genèl'e.

Tll\É DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DE GENÈVE.

Juin 1849.

Cette notice n'est point destinée à donner une théorie;

elle doit simplement signaler un fait qui m'a paru im- portant et difficile à expliquer, quoiqu'il se présente d'une manière simple en apparence. C'est la superposi- tion de grandes masses calcaires contenant des bélemnites et des ammonites à des roches remplies de nummulites.

Cet ordre de superposition est contraire à ce que jus- qu'ici la paléontologie et la géognosie nous ont fait con- naître, par conséquent nous avons raison de douter que la position des roches qui Je présente soit normale. D'un autre côté, ce fait singulier se pa·ésente d'une manière si simple; la structure des montagnes où il se trouve est si régulière qu'il est digne d'attirer l'attention des ob- servateurs; c'est le but de cette notice. Mais je leur re-

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commande, avant de juger, de se donner la peine de parcourir ces hautes montagnes dans différentes direc- tions. Quoique je l'aie fait déjà plusieurs fois, ce n'est qu'avec une extrt\me réserve que j'expose mes obser- vations.

La vallée du Reposoir serait-elle une de ces localités où l'étude fait découvrir des exceptions dans la science qui deviennent des règles générales pour les Alpes? Le gisement des roches de cette vallée viendra-t-il s'ajouter aux exceptions déjà connues que présente la géologie des Alpes comparée à celle d'autres pays? C'est ce que je ne me permeltrai pas de décider, car il faut que ce gem·e d'exceptions soit constaté par plus d'un observa- teur. Mais je rappellerai comme exemple de ces anoma- lies les localités de Saint-Cassian el Hallstadt en Autriche, où l'on trouve un mélange d' ol"lhocères ct d' ammo- nites; de Petit-Cœur, en Tarentaise, où l'on voit des bé- lemnites associées aux plantes houillères; la superposition apparente du cale:~ ire jurassique à la molasse tertiaire, qui s'observe sur la plus grande partie du versant nord des Alpes, depuis la Savoie jusque près de Vienne en Autricl1e, et enfin la structme en éventail qui, dans un

·g-rand nombre de localités, place des schistes cristallins au-dessus des calcait·es contenant des bélemnites.

La vallée du Reposoir est située en Savoie sur la rive gaucbe de l' Ane, entre les villes de Cluses et de Thones, elle est enfermée entre deux clwînes de montagnes éle- vées. Celle du nord est la chaine des monts Vcrgys.

Celle du sud est la chaîne du Meiry ou de la Poin!C- Percée, qui sépare la vallée du Reposoir de celle de Mégève, ct dont le pt·olongemcnt occupe ln rive droite de l' Isèt'e en lrc Albertville et Mon tnH\Iian.

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Les couches qui constituent la chaine des monts V erg ys plongent à peu près au sud-est, tandis que les couches de la chatne de la Pointe-Percée plonrrent au nord-ouest; ce sont les mémes couches qui forment ces deux chaines, en sorte que la vallée du Reposoi1·, qui est située entre elles deux, présente la structure rré.olo- gique nommée structure en fond de bateau,

Les plus hautes cimes de la chaine des Verrrys attei- gnent 2388 mètres au-dessus du niveau de la mer, d'a- près Mr. Chaix. La Pointe-Percée, qui est la cime la plus élevée de la chaîne à laquelle elle donne son nom, n'a jamais été mesurée, mais j'estime qu'elle s'élève à 2500 ou 2600 mètres au-dessus de la mer. Entre ces deux chaînes de montarrnes, et au c~ntre par consé- quent de la vallée du Reposoir, s'élève une gt·ande mon- tagne connue dans le pays sous le nom de la montagne des Anes. Sa base au Reposoir est à 981 mètres (ohserv.

barom. faite à l'auberge); j'estime que sa cime est située à environ 2300 mètres. Elle divise la vallée du Reposoir en deux parties qui se rejoignent aux extrémités nord- est et sud-ouest de la vallée. La montagne des Anes est liée à la chaine des Vergys, au nord, par le col Je la Touvière ou des I<errands, et au sud à la chaîne de la Pointe-Percée, par le col des Anes. Ces deux cols sont très-intéressants sous le rapport de la géolorrie.

Il est donc évident que la montagne des Anes tout entière repose sur les couches qui forment la chaine des Vergys et de la Pointe-Percée, ou ce qui est la méme chose, que ces couches passent par-1lessous cette mon- tagne. Voilà qu'elle est la position et la structure de cette vallée; maintenant j'anive à la partie géologique de cette notice.

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Les deux chatnes de montagnes indiquées ci-dessus sont formées par des couches néocomiennes ; la plus grande masse appartient au calcaire de la première zone de rudistes ou calcaire à Chama Ammonia. Dans quel- ques-unes des parties les plus élevées on voit le néoco- mien inférieur qui a percé l'étage supérieur du néoco- mien. Il est caractérisé par le Toxaster complanatus, Ag., que l'on trouve en grande abondance au col du Balafras (2303 mètres, observ. barom., chaîne des Vergys), et à la Cl1eminée du Meir-y (chaîne de la Pointe-Percée). Le terrain jurassique se laisse voir au-dessous du terrain néocomien sur le revers méridional de cette dernière chaine, tandis qu'on ne peut l'apercevoir dans la chaîne des Vergys.

Le terrain néocomien dont nous venons de parler est recouvert par une grande épaisseur de calcaire blanc à Chama Ammonia, sur lequel sc trouve le grès vert ou terrain albien en couches ou en lambeaux de couches plaqués çà et là à sa surface. Ce terrain est riche en fossiles au revers sud de la cha1ne des V ergys, aux escaliers de Sommiers et à la Roselletaz, chaine de la Pointe-Percée. D'après les observations que Mr. Mur- chison a communiquées à la réunion de la Société helvé- tique des Sciences naturelles ', réunie l'année dernière à Soleure, ce terrain doit être recouvert dans quelques localités par un calcaire qui parait être l'équivalent du calcaire de Seewen ct de la craie blanche. Cette roche est recouverte par du calcaire gt·is noirâtre, pétrie de petites nummulites. Ce calcaire à nummulites est sur- monté par le macigno alpin formé par des roches cal-

t Voyez page 57 do cc volume.

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caires plus ou moins marneuses associées à quelques grès. C'est un terrain identique à celui que la Société géologique de France a étudié, iJ y a quelques années, aux Désct•ts près Chambéry. Les couches de ce macigoo, qui for·ment le fond de la vallée du Reposoir et la base de la mootasne des Anes, alternent un ll·ès-s•·and nom- bre de fois avec des couches plus ou moins épaisses de trrès do Tavifflianaz, qui, comme je l'ai dit ailleurs 1,

parait étre une s01·te de tuf volcanique ancien. Ceue roche est associée à des carffneules, à des calcaires rouffes, et près du col de la Touvière on voit une roche de quartz en masse qui lui est subordonnée. C'est au- dessus de toutes ces r·ocbes que le S'rand massif cal- caire qui forme la montagne des Anes se trouve situé.

Il est formé pat· un calcaire srisàtre ou jaunâtre qui renferme des pantaerines, des peignes, des térébratules, des ft•agments d'ammonites et des bélemnites tl'ès-re- connaissables pour le senre, mais indéterminables pour l'espèce.

En général je ne crois pas aux anomalies et aux ex- ceptions en géolosie, parce que les phénomènes ont été tt·op Généraux pour produire ce que l'on Jlom·rail appelel' des monslruosilés séolo(l'iques. Cependant, quoique j'aie visité plusieurs fois cette sinsulière locaHté, je suis tou- jours at'l'ÎVé au même résultat, ct j'ai toujours vu la superposition de ce calcaire à ammonite et à bélemnites au calcaire à nummulites. Les observations sont très-fa-

ciles à faire, car la montasne des Anes est, comme je l'ai dit, isolée au milieu de la vallée, et l'on voit, du côté

1 Notice sur la Géologie du Tyrol allemand ct sm· l'origine de la dolomie, B{bl. Univ. (Archives), tome X, p. 205.

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du nord aussi bien que du côté du sud , les couches des Vergys et de la Pointe-Percée plonger au-dessous d'elle.

Je ne sais à quel ~ge r:1pporter le terrain de cette montagne, mais je puis dire que pa1· l:iOu aspect il pré- sente beaucoup plus de rapport avec le terrain jur::~ssique

qu'avec aucun des étages du terrain crétacé de notre pays.

Je rappellerai, en terminant, que co n'est pas la pre- mière fois que l'on a cité des terrains plus anciens repo- sant sur le calcaire à nummulites. Mr. le prof. Studer t

indique, dans l'Oberland bernois, du gneiss superposé au terrain nummulitique.

Le fait peut-étre le plus extraordinaire est celui in di- qué par Mr. Escher dans ses courses géologiques du Canton de Glaris. On voit à l'Ortstock la coupe suivante en allant de haut en bas : 1 o Calcaire jurassique supé- rieur et moyen;

calcaire jurassique inférieur; 3 o le sernfcongloinérat, qui est un poudingue analogue à celui de Valorsine, dont la position normale est entre les roches cristallines et le terrain jurassique; 4° on .re- trouve de nouveau le calcaire jurassique moyen; 5° on voit le calcaire nummulitique au-dessous de toutes ces couches.

La montagne du Glarnish présente la m()me coupe , seulement au-dessous des couches 1wécédentes on voit le calcaire néocomien el Je calcaire à nummuliLCs. Dans cette montagne ce dernier sc trouve donc au sommet

ct

à la hase. On pourrait multiplier facilement ces exem-

' Bulletin de la Société géologique de France, 2mc série , tome IV, p. 213 ct suivonlos.

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pies, mais je pense que l'on ne peut point en trouver de plus cxtt·aordinaire 1

' Voici encoro quelques fnits qui présentent de l'analogie avec coux indiqués dans coiro note et qui peuvent servit· do point do comparaison.

1\tr. Stndor di~ que, dnns quelques localités do la Suisse, los ro- chas h nummulites sont recouvertes pat· un tol'rain h fucoïdos rrui renferma dos bélomuitos. Actes de la Société helvétique dos Sciences 11.a1Awolles, p. 104. nasol,1838 .

.Mr. Coquand nssuro quo Mr. Savi a trouv6 un hamites (pout- fltce aucylocorns) dons lo macigno des environs do Floronco, 1\lt•. Pout!and y a découvert uno ammonite, ot 1\lr. Pareto a éga- lemonL recueilli une ammonite dans le macigno clos montagnes dè G6ues. D'apr~s ~·Jr. oquanù, ce macigno contient anssi des nummulites ot doit être rnngo dons lo Lerruin crétacé. Bulletin do l~ Société géologique do Ji'rœnco, 2me sé~·io, tome II, pngo 194.

D'ltprès 1\:h·. 1\lurchisou, cos fossiles llUl'llient olé ~rouvés dans des roel\es inférieures nu lerroin nummulitique. On the Geologùxd slt•utJtut·e of the .4~Js, Cm'l>athians cmd A71ennines; fron~ the Lotldott, Edinbtwgh ancl Dublit~ Philos. lllagM.. 1arcll, 1849.

1\fr. Gaillardol indique dnns les environs du Caire des couches h ammoniLcs recouvrant les cour,hos à uummuli,Les nu pied du Mokalnm. Atm. de la Société d~Etmtlati01t cles Vosges, 1845, tomo V, 31110 cahier.

D'après l'indication donnée duns le llullot.in do F6russnc, Gêo- logio, 18~9, tome X II, p. 3~, il pnrntlrnit qne .Mr. J>nt·lscll n tt·ouv6 uno ammonite dans los rocltos urénncéos h fucoïdcs du KnhlèJJborg prbs cio Vionno.

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