TRES-PRECISE
A un Mémoire de M. DE LA ToVR
,Intendant de Provence
y& a des
Obfervations fur
leRapport du
Cornité de Comptabiliîéy du iz Dé- cembre 1789.
OnfslgneUT Charles» Jean-Baptifle des Gallois ^
Marquis
de St.Aubin
,Vicomte
de Gîené , Seigneur<le la
Tour
, Chezelles ,Dampierre
, 5c autres
Lieux
, premier Préfîdent
du
Parlement de Provence, Maître des Requêtes honoraire, Intendant de Juf- tice , Police 6c Finances des Terres , Pays 6CComté
deProvence îeurdu Comm
Compagnie Royale
la Santé
, premier Adminiftrateur de la Ville de Marfeille
, 6cc.
, vient de rendre public
deux Mémoires
au fujèt des é'^ènemens arrivésà
Mar-»feiîU ^ depuis le mois
de Mars
, dont TunA
RÉPON SE
...
,
eft unejuftifîcation préfentée
, après dix mois
de
jfilence fur huit griefs
, que de prétendus calomnia- teurs ont répandus contre lui.
Le
fécond ef intitu- lé : Obfervations fur le Rapportdu
Comitéde
Comptabilité de la Ville de Marfeille ,&
furun
Mémoire
de M.Barbaroux
,.Avocat d,e lamême
Ville.
Le
premier contient une apologie complété de la conduite de ce Seigneur.Le
fécond eft ter-miné
parun
témoignage éclatant del'hommage du
Tiers-Etat , qui lui décerne une médaille d’or ,avec rinfcription la plus fiatîeufe
, letout fuivi d’unelet- tre de
M.
de Villedeuily alors Minière.Cette phrafe importante termine le fécondmémoire
/ jedéfe mes
ennemis de compter aunombre de mes
accufa-^leurs aucun de ceux qui ont eu part à
VAdminif
îration.
Le
premiermémoire
conclud ainfi:Un
trU hunalaugufle, queje ne cejferai de folliciter ,me
jugera encore. Il prononcera entre mes calomniateur^Cf moi.
Le
tems delajufticearrivera : maisj*écarte^rai toujours celui dela vengeance.
A
cedéfi, à cette
menace
audacieufe,
un humble
Citoyen fans autre titre que celui de Français,d’homme
libre,une
des premièresviéHmes
vouées échappées à la vengeance du Sr. delaTour,
ofe répondreaffirma- tivement quelemoment
eft palTé, oii il avait àtrem- bler pourfa.vie , malgré qu’il ne Tait jamais craint*Il ofe prendre la
plume
,
pour
répondredans laplus grande précîfîon aunom
de fesConcitoyens ôc.de
( 3 )
fés Collègues
, dans le
Comité
de Comptabilité ÿ dont ce Seigneur croit anéantir leRapport
par le titre odieux qu'il lui donne*Quel moment
a faifîM.
de laTour,
pour répan- dre cesdeux mémoires
?C
’efl à la lin de Février , lorfque la Municipalité de Marfeille , nouvellement organifée,commence
à refplrer l’air pur de laCont
titution Fraiîçaife
, îorfqu’elîe réclame les viélimes d*une procédure Prévôtale , dont le ci-devant In- tendant ,ou fes amis intimes , agens fecrèts font lesfeuls moteurs
&
infligateurs.De
ce qu’il n’exIHeaucune
correfpondance entre luiÔCle Sr.Bourniffac^ perfuadera-î-ilaux Marfeilîais^ qu’il n’a rien avoir, ni à fiîivre dans cette procédure ? EH-ilun
demes
Concitoyens qui ignore fes liaifonsintimes avec le Miniflre duDépartement
, la proteéHon qu’ila lui-même
accordée fpéciaîeraent à ce Direéleur desFermes
de laCommunauté
, créature iingulièrement protégée par lemême Minière
?Pour
éviter tout reproche d’animofîté, de préven- tionmême
, dans une circonflance aufli extraordi- nairement choifîe , qu’ilme
foit permisde faireob- ferver au Public , qu’il n’a jamaispu
fe faire, qu’on obtînt de l’autorité alors fc^uveraine
, de fuivre 8C d’apurer les comptes de la
Communauté
; que lemoment où
les chargés de l’examen tenaientle £1du
cahos de i’adminiiiration, a toujours été celui
dhm
défordre , dans le régime de l’adminiflration deA
Zy
(
( 4 )' Marleilie
; que
k moment où
aparu k
premier rap- portdu Bureau
de comptabilité à la datedu
12Décembre
, a été celui de rincarcéraîicii d’un des
membres
deceBureau
, qui annonçait les details
du
rapport fur les Routes de Marfeille àAix &
àTou-
lon , 6c fur l’aifaire dela vente ôc des loyers de rArcénal.Ce
Citoyen , qui eft encore dans les liens Sc les fers , a lu cesdeux Mémoires
deMr.
de laTour
,6c iln’a été ni fiirpris
, ni confondu. Il a
vu
dans lepremier ,
M.
Tlntendant convenir publiquement defes torts , 6c vérifier cette phrafe , qu’il eutle coura- ge de prononcer. Tolérer un abus , c^eft s*en rendre coupable; mais Vauîorifer ,
quand
on a le pouvoir enmain
, c*efl être criminelau
premier chef.Quel
eftdonc
ce Seigneur qui n’écrit pointpour
lui ? qui , après cinquante quatre ans d’adminiftra-
j
don
, ne doit plus afpirer qu’au repos ? Quels fontI fes titres de jufLilïcaîion ? Il n’a pas
même
fonhon-
neur à venger. Il efl la viélime de la calomnie, de
j la maiîvaife foi
, de Tignorance , de la malignité , de la négligence des Echevins , quiy ayant en leur pouvoir toute fa correfpondance , ont accrédité les imputations répandues contre lui.
Un
feuimot répond
à cette complainte. Les Echevins, la Municipalité , pofTédentcette corref-pondance
tronquée, tranfpofée’ dans les tegîtresdes années
1782 17^3
, ÔCc.M.
d’André, Coin»(
n
_
milTaire dn
Roi
, fur la réclamation duComité
d«Comptabilité , a à peine
pu
fe procurer quelqueslettres dans les
Bureaux
deriiitendancc, qui ^encore n’ontpu
jufeifier les abus de radminlftration auto- riféc parMgr.
de laTour.
L’Intendant de la Province n’a jamais été l’objet
de la calomnie de
deux
Villes importantes ;Mar-
feille 8c Toulon. Ces
deux
Villes en Provence , ontdemandé
fon rappel , fa révocationcomme
Inten- dant. Elles l’ont dénoncé ,comme
auteur des abus ,comme
leur fauteur , la caufe unique des plain- tes de Tuniverfalité des Citoj^ens.Individuelletîienî , il a été rendu juHice à la per- fonne
du
Sr. de laTour. Qu’a dit de lui un desCi- toyens qui ofa des premiers le dénoncer ? Jeme
fais un plaiflr de répéter lelogequ'il en a fait mille
fois,
Ainfi s’efl-il exprimé :
M,
de laTour
eftun hom- me
plein de génie, profond politique , fait
pour
gouverner 5c adminiftrernon
pasune Province ^ mais unRoyaume.
Ileü: laborieux , adif , infatiga- ble , a lamémoire
heureufe, ne prend le change fur aucune alFaire , connaîtles perfonnes , fait dif- cerner leur caraébère
,
met
tout lemonde
à fa pla- ce ; malgréla dignité qu’ilmet
à tout 5c dans tout , il faity
joindre une alfabilité qui lui gagnelescœurs.
Avec
une courcorrompue
, fous de
Mb
niftres avides SC pervers
5 il tire parti detout , fait
A
3(
6
)fc
ménager
leurfaveur, fe concilierleur prote^^ion; mais occupé deiui>même
8c de fes intérêts ,fes vic- times font moins dans le cas de fe plaindre, que
fous le
Gouvernement
d’un autre.Ne
craignez pasqu’il fe compromette. L'agent de Tesvues , de fes projèts
, ne pourra
même
l’inculper , tant il a Fartde
le mouvoir. Jedemande
II le Citoyen , qui dé- peignaitainfî le Sr. Intendant étaitun
calomniateurou
unhomme
intelligent, qui avait fii démêlerle caraéfère de fa perfoniie?
LailTons
donc
là ces motspurement
infignifians de calomniateur de calomnie.Répondons aux
deu^t fins concluantes quej’ai déjà citées.j
Le
Sr. de laTour
croit avoir jufiifié toute facom
duite par le défi qui clôt fon fécond mémoire. Je lui fais cette quefiion:
Qui
a droit de fe plaindre de TopprefTeur^ou de l’opprimé ?Qui
doit fe plain- drCy de TAdminifirateur , ou defon dépendant?Qui
a le droit de fe plaindre ? le coupable
ou
'l’inno- cent?Qui
fontles plaignans ?Ce
font tous lesHa-
bitans de Marfeille 5cde
Toulon
; les Hahitans de Marfeille ont été trompés; répond
M.
de laTour
;j’imagine que ceux de
Toulon
l’ont été également.M.
de laTour
n'a jamaistrompé
les Minières ,_ ni
M.
de Fleuri , niM.
deGalonné
, niM.
de Barentin.Lé
Tiers-Etat dèsCommunes
de Proven- ce n’a point ététrompé
par lui puifque l’infcrip-i îion de la médaille d’or ,'frappée en fon
honneur
, à lui préfentée^ portéce'tte infcription :Le
Tiers:( 7 )
Etat de Provence
à
Charles- Jean-BaptîJle desGaloisde
laTour
, Intendantdu Pays
, fon
ami
depuis plus de quarante années, C'eft Marfeille qui a ététrompée
, puifqu’aux premiersjours d’Avril ,
pour
contrafler avec cette médaille
, les Citoyens de Marfeille , univerfellement réunis , effaçaient fon
nom
de la Place conflruiîe en fonhonneur
, desmes
voifines , 6cy
confacraient lenom
d’un Minif»Ire révéré ; celuide
NEckER.
Que
Sr. delaTour
relife dans fonpremiermémoire
fa propre lettre écrite à
M.
de Galonné , le lo Sep-tembre
1786. C’efl uncompte
rendu au fujèt des Srs. Thiers père fils , qu’il .incrimine cruelle-ment
; il fe plaint à la fiiiîe de cette lettre, page
21 , que
deux
des auditeurs des comptes de cette affaire, ayant été
nommés
Echevins , lignèrent unelettre que la Municipalité adreffa au Miniiîre en faveur
du
Sr. Thiers : que le Sr. deFourqueux
,le 16 Avril
1787
,y
répond en faveurdu
Sr.Thiers , qià parait réunir aciuellemeîit Veflime
&
la confiance des Ofiiciers
Municipaux
; ç^iil convient de luirendre la tranquilité dont il a hefoin,
pour
continuer letravail dont il efichargé.
Le Gouverne- ment
aprononcé, ajoute
M.
delaTour
, je ne de- vais plusme
montrercomme
un infligaîeur, ÔC fiaigardé le filence.
Qui
vous a accufé,
M.
flntendaiit , de vous être approprié le produit de la vente des meubles de i’Arfenal ?Qui
vous aaccufé d’avoir partagé avecA 4
(8 )
k
Sr. Thicrs , au préjudice de laCommunauté
, !e prix des loyers de cemême
Arfenal ?Nos
Cahiers des doléances u en dilentpas un mot.Vous
allez au devant des recherches annoncées fur cette affaire.Un grand
repioche à vous faire, c’eft le filencedont vous vous rendez coupable
, lorfque le
Gouverne»
ment
a prononcé.Quoi
! vous êtes convaincu des malverfations des Srs. Thiers père 3c fils , vousles av'ez démontrées jufqii’à révidence , 6c vous avezfacriiié la
Communauté dcMarfeüIe
, qui ena re- çu îs plus grand préjudice,
au
prononcédu Gou- vernement
?Vous
avez été injuite ; vous avez con»nivé à ropprcflion de la
Conimune
, pour ne pas déplaire au
Gouvernement. Vous
avez rhonnêteté d'en convenir aujourd’hui ,&
vous attendez lemois
de Février1790
, pour configner cetaveu
dansun mémoire noblement imprimé
en beau papier,
beaux
caraélères ? Reconnailfez-vousdonc
dans votrepor-trait.
Vous
avezbeau
jeu, vis-à-vis d’un vieiJard infirme , qui ,le pied fur le
bord
de la foile, ne
peut repoufler l’outrage de l’infîmie ; vis-à-vis d’une Municipalité détruite par rAfiemblce Nationale ; après que vous avez eu tout le tems , tous les
moyens
defouflraire ce qui pouvait vousconvaincre;quand
,par vos intrigues , par vos umis
, par vos fourdes perfécutioîis
, vous avez vu . ou fugitifs
, ou prifon-
îiiers , ceux qui cherchaient le fil des abus ordon- nés autorifés par votrepouvoirillimité.
Le
Roi&
fes Mlniflres ontreconnu la calomnie
, vous en '
c:onfignez lespreuves.
Le Monarque
, ily
a quelques(
9
^inois, ne pouvait juger 5c prononcer qui d’après (es Minières.Les Miniftresalorsétaient des prévarica- teurs. Ils déplarfaient à la Nation entière
, qui les
proferivit au mois de Juillet.Siquelqu'un aététrom-
pé
, c’efi leMonarque
chéri qui nous gouverne, 6c qui a fu reprendre cette qualitéde Citoyen , que TOUS a donné une adrejje , mais que ne vous ont ja- mais accordélesHabitansde Marfeille5cde Toulon.
Quelle était l’influence de votre autorité fur les premiers ordres delaProvince, furles
Communautés^
lorfque vous auriez eu à vous débattre contre
MM.
lesProcureurs du Pays ? Marfeille ÔC
Toulon
pliaient fous votre volonté , fous votrejoug; 5c laCommu-
nauté
mal
répréfentée parfonancien ConfeilMuni-
nicipaî
,que reprouvait avec raifon la Cité ,ne fa- vait rienfaire , rien entreprendre contre votre gré , vos défîrs , ou celui de vos agens. Si quelquefois des
Membres
du Confeil, oudes Echevins ont ofé réfif- ter ouvertement à vos ordresfuprêmes , ils en ont étéfévèrement punispar le
Gouvernement. Qui
afait exilerM.
Lejeansle père ?Qui
a inquiétéM- Simon
Rolland ?Qui
a chagrinéM.
ReifTolet ? C’étaitM«
l’Intendant alors en place.
Leur
crime était depren- dre lesintérêts de laCommuuauté
, à la tête dela- quelle ils fe trouvaient , que feul vous vouliez gouverner ?Qui
a perpétuéle Procureur du Roi dela Police dansfa place?
Qui
l’anommé
fubdeîégué de l’Intendant?Qui
a permis, toléré,
ordonné que
le ilmple RégiiTeur des
Fermes
de laCommunauté
{
I®)
endevîntleDirecteur, le
Fermier
?Qui
lui adonné
cette confiance? j’ofcrai le dire
, tellement
préfomp-
tueufe, que le
même homme
fe vantait hautement detailler laplume
deV
Intendant\ SiMgr.
desGa-
lois de la
Tour
n’était pas alors l’Intendant de laProvince , tout cela ne le regarde pas.
Ce
feront là vraiment des calomnies.Quelqu’un fe plaignait-il en
Cour
; telle était lamarche
fuivie.Le Minière
ou fesCommis
, rece- vaient la plainte, en envoyaientle contenu au Sr*
delà Tour,
Intendant, dont la réponfe dirigeait celle
du
Minifire.Le
plaignant avait pour Juge ^ celui qu’il accufait.Comment
éîait-ilpofiible d’obte- nir juftice?Comment
pouvait-on laifier lespreuves des accufations,
quand
préfentées en l’original, àla partie iotérefiee 5c touîe-puiifante , le redreflement des griefs devenait la chofe impofiible; 8>C que cesmêmes
preuves étaient des armes pour l’Intendant aceufé , contrele plaignant. Parce queM.
l’Intendant n’a jamais étécondamné
pardes Minières prévari- cateursqui approuvaient tout ce qu’ilfai fait, en con- clurons-nous, fur l’afTertiondu
Sr. laTour
, quetout était calomnie à fon fujet? CetteLogique
efi de la vieille adminifiration.Dans
la Confiitution nouvelle, vous n’auriez pas eu le tems de prendre toutes vos précautions ,8c de vous étayer furvos54
ans d’ad-minifiration, d’appeller allégation des plaintes réel-
les
&
fondées; de faireun
défi à des viéHmes de vo-tre opprefiion , lorfque vouslesfaviez dans les fers ^
( II )
livrées àune procédure d’une forme nouvelle Scex- traordinaire ,réparées du
monde
entier , par les pri- fons d’une Baftillemaritime j dépouillées de leurs pa- pîers, des pièces probantes, dontils rechercheraient envainles égales. C’ell ainfîque vous aviez préparé,
dans le lilence de vos perfécutions fourdes 6c fecrè- îes , unejufliiication terminéspar des certificats in- iignifîans , vii les
inomens
Sc les circonftances oiYvous les avez obtenus
; juflification
oû
vous inculpez les morts 6c lesvivans ,fansperfuader les Marfeil- îais, qui auront long-temslacicatricedes plaies dont votre excefîifpouvoir les avait affligés.Il paraîtétrange à
Mgr.
de laTour
, Intendant,
5
c très-étrange, page
27
,du
premiermémoire
, que les Adminiftrateurs en 1689,Mars
,
aientmontré unemprejjemnnt irréfléchi
à
abolirfubite--menttoute efpèce d'impofiîwn fillm paraît très-étran- ge , qii’iîs aient eu la perfévérance de ne
pas
les ré- îablir au moins partiellement^ aprèslestumultes cal- més ; exemple , ajoute-t-il, qu’onrfagement donné, Paris
,
Lyon
,
&
plufieurs autresVillesdu Royaume.
Que M.
de laTour
n’en foit pas furpris ; lesAd-
miniftrateurs ont fait ce qu’ils ont
pu
; le Confeil Municipalpartiellement l’a tenté , 6c grâces à la révolution , rien n’a réufîî.Le
régimedu
Fermier,fes exaélions fur le prix des commeftiblesavait trop Irrité l’univerfaîîté des Citoyens
, pour que l’on put rétablir les anciens abus. C’était ledéfîr de
M.
de la Tour. J’en appelle àlui-même
^ àfon aftertiomSes proprespîirafes que j’ai citées lont-cliesuue famîiie ?
Page Zl
,y
aipenfé qu/un Adminifirateur doit Tfiarquer quelque attention au 7JU
,aux
talens ,à
Vaclivité des perforâtes employées dans les fondions publiques
, lorfquil croit ces perfotmes honnêtes»
M.
rintendant avoue qu’il acru leDireâeur
desFermes
unhomme
honnête ; il lui recouiialt duzè- le, des talens , de Taâ:ivité. CeftM.
l’Iatendant quil’a dit&
tout Marfeilie avec lui.
Le
Sr.Re»
FufFel ,
venu
à Marfeilie avec un bien médiocre j, accroît fafortune avec une rapidité inconcevable ;^ilmontre un zèle {oour le bien des Fermiers^ pour la plus value des
Fermas
,qui luiattiretoute laconhanec
de:l’Intendant. Son aèfivité égalefes talens. Il eft
,ea
peu
d’années , Régiffeur desFermes
^ Direéleur ,Fermier,
Acquéreur d’unepartie de l’Arfenal, un
des^Propriétaires de la Salle dela
Comédie
, Entre- preneur des chemins, pontsSc chaufTées de la Ville
&
du Terroir , Tailleur desplumes
de M. rinten-dant , Architecte j
Maçon
, ôCc. 5Cc. ôCc.
Tout
cela elt-ii faux ? Les propriétés qu’il pofTède font lespro- duits de fes épargnes , les fruits de fes talens de fon aélivité, de ion zèle,ÔCc. M, rintendanthom-
me
à qui l’on l’afait accroire, le croyait honnête.Ce ne
font pas là des calomnies. Parler ainfî de ce ci-^ devant régiffeur
, a été un crime pendable.
On
en a fait une des charges les plus graves contreun Citoyen incarcéré par un décretdu
PrévôtBauniifTac, Médire.( ï3 )
de eet
homme-Ià
, quel crimeabominable
! Mgr.l’Intendant , le croyait honnête : Marfeille a été trompée
; le fieur de ia
Tour
n’apu
1eîre.La
fîxième imputation répandue calomnicufement contre M.l’Intendant, eft qu'zYagagné
desfemmes
im- menjes furV
approvifionnemenîde
bledfait înmlle^ment
par
laCommunauté
en 1783.Le
paragraphe fîxième , depuis la page27
jufqu’à la38
,et
une difcuîpaîion de cette imputation rejetée toute entière, fur
M, Eydin
, 5c par contre-coup
furMM. Martin
fils de Céfar, 6cBagarry
,que M.
de laTour
veut rendre feuls coupables d’abus de pouvoir , d’abus de deniers , d’abus d’adminillra*îioîî.
Le mémoire du Comité
de comptabilité,
très-modéré dans fes détails , a très-bien éclairci les faits , Bc il n’aurait à fc reprocher , que de n’avoirpas rendu public par la voie de rimprefîioia lerapport des auditeurs des comptes de cette
année 1783
5 avec l’Ordonnance de M. iIntendant quij
efljointe.
Ce
rapport veutune
publicité; elleeS
^ néceflaire, Sc nous
demanderons
alors fi c’efl une calomnie. M. de laTour
prétend n’avoir rien à fe reprocher dans cette affaire, dont le principal tort efl à M. Eydin. Cet adminiUrateur efl
morî
-facorrefpondance
, tellement quellement confervée^
ne fournirait rien
,
MM.
MartinBagarry,
viéHmes d’un arrangement fecret,
ne
peuvent êtreairiil refponfables
de
i’inconduitedu
défunt , dontk
heur de laTour
convient^quand
il ajoute ces_
(
14
)_ ^
mots , page je ne pouvais être quefon juge j
&
non fon dénonciateur. D’après ces termes écrits^ je formerairenfemble de
mes
queilions.Qui
approu- vait5
c ordonnait les approvilionnemens de bleds ?Qui
ratifiait 5c permettait les a61:es à -palierpour
cet objet ?
Qui
permettaitTemploi
desNégocians pour
faire la traite de ces bleds ? qui ordonnait de l’approvifionnement ordinairedu
bureau d'abon-dance? Qui
vérifiaitTemploi
des bleds ? qui auto- rifait les Délibérationsdu
Confeil fur ces objets ?Qui
donnait les permispour
les dépôts 8cmaga-
fins ? qui autorifait
Temprunt
des deniers ? qui auto- rifait 6caffirmaitles comptes tréforaires ? qui devait veiller furun
approvifionnement fi extraordinaire, qu'il alla à 73 mille charges de bled , lorfque, deTaveu
de M. l'Intendant , il n’autorifa par écritde
fa
main
qu'un achat de30
a quarante millecharges?(page jj)
? Pourquoi les contefiationsélevées contre les Echerîns par les Boulangers que l'on forçait à- recevoir des bleds de la
Communauté
, àun
prix exorbitant ? pourquoi les contefiations furent-elles décidées par des arbitres ? Pourquoi fut-il reconnu quel'excès des achats étaitmanifefte, p.
34
? Pour- quoiM. Eydin
ne fut-il paspuni, jugé?Pourquoi les deniers de laCommunauté
furent-ils difiraits àcette occafion deleur véritable defiination ?
Pour-
quoi fut-il faitun emprunt
au Direéleur des Fer-mes
de laCommunauté
,de
lafomme
de plus de4©o
mille livresà6 pourcent
d’intérêt , fans l’auto- rifationdu
Confeil, avec l’approbation de l’Intcn-( IS )
dant ? Pourquoi cette ordonnance au l30Ut
du Rap-
port des auditeurs des comptes
, qui approuve ÔC ratifie tout , jufqu’à la diflra^liion d’une
fomme
de34
mille livres , deflinéesaux
embellifleinens de la Ville7
Pourquoi Pt-on fupporter au Peuple indi- viduellement une perte de plus dencuPcens
mille livres , par l’augmentationda
prixdu
pain, dans
un moment
de grandeabondance
, 5cdu
prixmodé-
ré des grains?
Quoi
! l’Intendant dePolice 5c Finan- ces delà Province Terres-Adjacentes , premier Adminiilrateur delaVille deMarfeille, dont lepou-
voirétait illimité , n’a rien à voir dans toute cette affaire, n’a rien à fe reprocher? Les Citoyens ont été trompés. Ils l’ont été bien groffièrement ;5c leur prévention eft telle,que la médaille d’or
,
donnée
par le Tiers-Etat de Provence,leur a paru une dé-
rifion
, le fruit d’uneintrigue.
Leur
prévention eft telle, que fufTent-ilscontraints de croire à toute rhonnêîeté de Mgr. de la
Tour
, ils fe jugeraientre- plongés dansl’efclavage, s'ilvenait à reparaîtredans les mursd’une Cité quil’a proferit.
Que demandent-
ils en ce
moment
?La
paix, le calme
, 5c de ne
plus avoir rien à démêler avec lui
,après
54
années d’une Adm.iniflration qui les a excédés. JoiiiiTez-cri paix , difent-ils, ô Courtifan feptuagénaire ! Hes biens que vousavez acquis
,
comme
il vous a plu ;goûtez
un
repos que vous ne nous avez pasprocuré;que vos enfans vous rendent plus heureux , que nous ne Tavons été fous votre adminiitration1. Coulez vos
(I6)
derniers jours
, par-tout ailleurs qu’à Marfeille.
Laiflez- nous jouir de
nous-mêmes
, de notre
nou-
velle Conftitution , 5c ne tourmentez plus^ nos
mo-
deftes Citoyens
, qui , contens de leur médiocrité , vivent au milieu de leurs
nombreux
enfans, dent
ils font bénis
, parce qu’ils ont été utiles à leurs Concitoyens , ÔC ont foulagé
rhumanité
foufFrante,La
vengeance eft au-deflous de l’ame
fière que vousvouliez avilir.Les
Lois l’ont fait votre égal ;il Tétait par la naiflance.
Le
Patrimoine qu’il dé-lire laifferà fes enfans, neconfîfle pas en Contrées ,
Châteaux
, Seigneuries. Il leur lailîera pour hérita- ge l’amourdelavertu , dela Patrie ÔC de la Liberté.
Signé, E.