INSTITUT ;_FRICi_IN DE DEV:CLOPPEI ~T.NT ECONOfiiCJUE
E'l' DE PLL.NIJi'ICL'l'ION
DI~KLR
SESSION
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FOPJL'.TION ET DE REFLEXION SUR 1:.;~ PROBLP.ITSDE _l.,~'ENVIRONNEI.J':IIJT DJ.J"VS LES ZCNE3 ! ... RIDE~ :r_:T STJS-;.RIDES (Niamey 15 Février - 6 Iïars 1974)
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FONCTION D!·iS VILL 17;S DU s:~H:~L Dl.NS Lll SOUS-R:::;GION
u : _;
L' :;FRI(Ur-:: OCCID_,1'JT.i:L3~Le poids des villes d~ns le developpement iconomiq~e et social d'un pays paraît si évident qu'il n'est point bosoin d'y insister. De la cité grecque aux mégapolos am3ricaines, asiatiques ou européennes on pas- sant par les villes du l:oyen-!.g6 européen il a 3té suffisam ont dên~ontré
que le progrès prenait naissanco'dnns los villes ct faisait ensuite t~che
d'huile sur 1 'ensemble. Plus p:técoce là, co progr3s éto.i t 5g:'..loment plus complexe ct plus détQrminant qu'ici : los cnmp~gnes do tous los:pays ont dévolopp6 souvent le conformisme voire l 'immobilisme. Il rosto.bicn sûr à apprécier les vo.lours propres à cotte stagn~tion d0s campagnes face à celles engendrées pQ.r 1~ ville ot à los mettre on balance. butromont dit il faudrait déterminer 1::. nature du poids dont nous perlions.
:en
effet l 'imago la plus rôpanduo do 1?. ville est une image po- si tivo. m1e s'identifie à ln "civili::mtion" considérée ici comme ensemble do vnlcurs de·progrès : "civis", le citadin, puis lo citoyen, par opposi- tion à l'hom:~: a inculte ou so.uvc.go, "homo rusticus" "sylvaticus".N'y a.;..t-il ccpondc-mt pas riscruo do réduire lo quali t2.tif au quantitatif, do confondre l 'accessoire avec l 'essentiel ? L'effet d'cntrai- ncmont do la campagne par 1~ ville ost si univGrsel et si fort qu'il serait erroné ct vain d'aborder le problème dos rapports villes-campagnes oans l '0voir présent à l 'esprit : c'est un rJ.pport fondament2-l qui doit déter- miner ct l'analyse réflexive ct l'action. C'est on tout c.:'.s à cc nivc;o.u que nous posons le problème du rôle dos villas du_Sahol_ d~ns lo dévoloppe- munt dos pays où elles sont implantées. Nous_partirons pour cola d'un c;nscmblo do donnéus pouv~nt <m mieux caract0risor cos villes.
Le Sahel ost, bien sûr, une certaine entité géographique : il ost compris antre le 14è ct 20è parallèle nord, 10 à 23 degrés de longi- tude est , los isohètos 100-700 mm, los isothermes 15-50 degrés. C'est dire qu'il englobe la m8.jeuro partie dos pays suiv0.nts : lie.uri tania, Tch::-.d, Soud:->.n egyptien, :;thiopio, %négal, Niger, Nig5ria1 Iiali, 1-I.J.uto-Volto.. Pour los besoins de l 'expos8 nous nous contenterons dos villes dos ~ncicns
territoires sa.h:Slicns sous-domin".tion fr2,nçaise. Ge n'est du resto p'ls un effet du hasard car nous -verrons qu.c los problèmes du développement du S'1hol tirC.:nt leur unité beaucoup plus clo leur histoire com:ï;unc que do leur situation gôographique.
1) Le paradoxe des villes du Sahel
Contrairement à l'extr~mo majorit& des,pays de 11!.friquo Noire au Sud du So..h~ra7 co sont les p~ys sahéliens qui ont connu la plus vieille tr::cdition do civilisation urb:ünc. Il n'ost pas besoin de r~ppolor que : los V<:'.ll6es elu Nil' ct du Higor (contr.:1.iroment à colles du troisième grcnd flouve afr'icr-.in, le Congo) ont été le berceau de civilisations qui ont'
. . . ; ...
dominé le iJoyen-!1ge africain dont on pout dire qu'il c. ét é tr3s prospère. Les circuits d'6chang.os, qu'il s'agisse du comPlOrce loint:ün ou dos rC:;n- contros co,i1merci:ücs ::wcc los a.rabos du· côté du Niger , los :1si0.tiquos du côt0 du Nil a.vaiont comme principa.ux carrefours dos villes nigériennes du Sa.hcl qui éte.ient des points de d·.Spe.rt ou d 1::1.rriv6o dos cn.r;:>.v::mcs losquol- las command2..iont,l '6conomio dos pe.ys sahariens ot méditerranéens d'une part, les pcys soudn.nions ct forestiers d'~utrc p~rt. ~insi s'étaient illustrées : Zindor (Niger) Kano. (Irig6ria) 1 Tombouctou, Djenné, G~o (c.ctucl
:ï.~.:üi). Cos villes 6ta.i ont donc des centres cor.,mcrciaux du cor,1morco tr.:'.cli-
tionnol (domin6 pG.r le troc), mr..is aussi clos capitales religieuses, isla- miques notamment K3no, Tombouctou, Djenné. ~llos étaient égr..loment, comme col2. sc elevait, dos contres d' 0cha.ngos cul turols notamment entre ::tr".bos ct cfrice.ins.
Or à l 'cxcoption do Kano (près do 300.000 h) aucune de cos .villes n'qnt do l ' impqrtanco à l'hourc a.ctuollo. Si Zindor rosto la 2èmo ville du Niger (l.VOC ~3 •. 000 h, Tombouctou et Djenné tout on ga.rdnnt urto bonne r8f5- ronco cul turollo et religieuse ne compt ent pas p~.rmi los six plus gra.nclos villes .du Lali. Lo ph8nomème clc rocouvromcnt de le. ville ~.ncionno po.r 1<:>.
ville moderne ne s'ost produit que pour K<:>.no. On p0ut donc ::wa.nccr quo cos villes s<:.héliennes dans leur ensemble ont 6t 6 l<1.isséos à leur sort par la.
colonisation, tandis que dans l 'ensemble, los villes nouvelles dos p~ys
du Sahol ont 6t é de pures crcia.tions coloniales. 2) Princip~los caract3ristiquos
Voie~ les principales car:-.ct.Sristiqucs (nous la.issons do côt C Dnkar ct los villes du Cap-Vert ~ti sont difficilement assimilnblos à dos villes de pays sc.h5licn géogr".phiqucmont ct historiquement d 1 ailleurs).
- leur nombre : ost restreint - leur importance : médiocre
~llos sont totalement tributairos do l 'histoire colonia.lc. a) .Nombre do villes
l1ucun rJ.es pays s.;h5licns, on dehors du S..:in:.!gal no possèclo ')lus de 3 villes do plus do 40.0QO h. Los grosses agglowér~tions sont une oxcop- ti·Jn (:&l.mako ct Ouagadougou ont respectivement 180.000 ot 140.000 habi-
t,-.mts environ). L 1 ensemble do ces pe.ys ont un faible ta.ux d 'urb:::misa.tion
30
%
pour le Sénégal , 10%
pour le Ee.li,5 %
p.:mr la Hr.uto-Voltn ct le Niger. C'ost dire combien l '6ccnomie est dominée par les activit..:.s c:..u secteur primaire (agriculture, ~lov~go, a.rtis~na.t). -~ effet l 'industria- l icntion ost quasi inoxistentc d3ns c0s p~ys : elle so r6sumo on quelques poti tes industri.cs al imentaires. I!Bmc de nos jours à l'exception .du Sün6- ga.l dont l 'infrastructure 6conomiquc· a fait une part importante à l 'indus- trio, le. Lauri tanio qui o. consid6rablcmont c1-Jvolopp6 son industrie miniero(do nos jours 37 % dos invcstisscm~nts) los autres pays n'ont pas ét6 do- t0s d'industries pcnd~nt la p6riodo coloniale ct los efforts actuels pour clot or los villes d'un certain n,:•mbro d 1 indust:;.·ies dans le but do rSscrbor le chôm::>.go et r6soudre lo problème do l'emploi sont rost.Js très limit5s •
..
. .. .• 0 . ; • • •
- 3
Cc.la. n1<'- rien d'étonnant puisque l'agriculture ct l 'ensemble du secteur prim0irc du f~it do ln politique agricole do l 'époque cclonialo, la traite ayant l2.rgemcnt fav.wis-: los cul turcs do rontc au d5trimont cl..os cultures vivrières, n'ont pu Otrc hiss.js au delà du niveau rlc subsistance, encore que l os dernières annûos ont démontr6 ln prûcé'.ri t é momo clo cc nivco.u do
subsist~.nco ; l ' -Jlcvc..g0 sur lequel repose tant l 'espoir do faire rcmtror los devises ct qui r6pr_)se1to pc,rfois jusqu'à 25 % du PTB (dos exportations) comme on Haute-Volta n'a commonc6 à ôtro l 'objet d'attention active que c0s dernières années. Or l 'on so..it quo, sans ôtro là sèule êo.use do l 'ur- b.::-.nisCl.tion, 1 'industrinl isation on est un f.~.ctour ind6niablo en r::.ison do 1:. m::>.in-cl.'·'Jouvro qu'olJ.c rc'quiert ct los biens qui sont n..Sccssaircs à cette r.J::>.in-d'oouvrc. Los p:.ys s:-.h5licnc ml .. :cnt à eux, los villcc en particulier sont rost6s rlomin.Ss p:>.r l ' 5conor.üo clc tro.i tc à pou de chose près, los vil- los sorv2.nt do contres de stockage ot cl 1 exportation clos m·.'.ti )ros premières CC'llcct:Jos clo..ns los camp~gnus, de stock'"\go ut r",o redistribution dos pro- 0.uits nK'.nufo..cturés.
b) Impcrtnncc dos villes
Plus quo leur nom1Jro los villes clos pays s8.h0lions sont co..re.c-
t
0ris6es p:->.r l eur médiocri t ~. Eûdiocri t .:5 quant à 1::>. cap.-:>.ci t 5 rlc coilccntro.- tion dos populnti~ns m~diocritûos dans l'nm0na.gomor.t ct 1::>. physionomie urb!:.'.ino.Comme nous ··wons ou à le soulit5ncr 1 il n'y existe et.ucuno grosso o..s-glomér<'.ticn attoign::·.nt 200.000 h0bitnnts. :. titre de comp:::.ro..ison Con?..kry rlûpo.sse 200.000 hc.bit1.nts. Do..ko.r ct .·.bidjan dupassent 500.000, Lagos
atteint 700.0007 Kinshnsha düpassc le million. Ilc.is, surtout, los villes :lvs p0.ys du Sahel ont un aspect mine. ble elu f::1.i t de l ' am__;no.gor.1ont ct cl..o l '5quipomont urbains d6fcctuoux, du fo.it dù l 'habit~t.
:,ucunc n'est comparable è. Do..kar ct à plus forte rnison à ~.bidj~n
qui s' a.pp.-w cntont à cet .Sg1.rd nux villes ourop6onncs. I l fr: ut cependant not er quo l os biclonvilL.~s compe-ro..blos à 10 :i0rlin!.:!. clo D0.lcar ou à colles cl.:::s qu.::-.rti<:Jrs po.uvros c1'~~bifljo.n (Troichovillc ••• ) n'existent pns. On y observe cependant lo phénomène clc l 'ha.bi tG.t spontnn5 cbns 1-:~ p6riphc5rio appel oc
"vill::.gcs" urbains pnr l os géographes. Cos vill<:>.gos ont on commun rwoc les bicl_onvillcs la forte concentration cl_c population
( à
Ouag.".dougou los qu'.:'.r- tiors p,3riph6ricrues sont plus clonsos ot plus peuplés quo le resto), le très fa.iblo équipement urbain voire son inexistence, la faible insertion·los h~bit.~.nts ck.ns 1.:--. ville. ~::n effet l 'extrême m.J.jorit.S dvs habito.nts cl..;s
"villa.ges" y mènent clos activi t 5s c.g-.ricol os (.".gricul turc, mare-îchago) ct bc:in nombre cl' entre eux se sont inst:::.ll6s sur la route do leur champ .::-.u point do ~lonnor 1 'impression qu'ils nttonclont nux p 1rtos do le ville - un pied r:lo.ns lo chet.mv un piecl en ville :le! r.S::lisor los conditions clc leur intjgr~tion.
T.n gros, dans l es po.ys cCtiors comme à l'int.Srieur, la strat ifi-
c~tion socio.l c sur le terrain ~>llions-nous dire- est très flagrante. D'une 1nrt , l es qu<:.rtiors clos "Blémcs" qui regroupent : le. zone dito rSsi- cJontiellc, le qunrtier administratif d le quartiqr ccmmo:tci::ü ; y ho..bit cnt los blancs effectivement (assisto.nts techniques, mombros ~0s corps cliplo-
... 1 ...
ma tiques 1 los direct eurs et les pors'"'.nnols ex-pél.tri6s dos mC'.is0ns clc com- merce) ; los lov~ntins, ~o hauts foncti~nnniros ct autres rcprés.:::ntC'.nts clo l:l. bourgeoisie nntLn~lo n:.ü sso.nt , ; cl'A.utre p2:.rt1 les quC~.rtiors lit cl'h2.bit.:1.t trn.cUtirnnol qui r~gr'Jupont une popul:::,tion int cru0cliairo clispo- s.,nt 'le cort('.ins r.:::vonus ; enfin los "villC'.gcs" dont l...;s hr>.i)it;nts do m6- fiont do l:o, ville (ils n '~mt p::-1s los i~1oycns de lui etp:ç3.rt~nir on t "'.nt quo t ols, ils ont peur ûg,-.lomont dos c-')n'liti\'ns clc vio) mo.is ils ne veulent ::>as s'on éc.:'.rtcr , b ·n6fici:mt ainsi à 13. fois dos ::vant:.--.sos do l "'. ville ot de la c~mpo.snc.
C)~llos sont des produits do 12. colonisatio~
Par ailleurs le pouvoir a.ttro.ctif sur los popul.:-1.tions rur-,.los ost bo3.uccup )lus fo.iblu quo cl0;.1s los villes '1os p:.ys o~tiors. :.h•rs que D:'.k<l.r ct ,lbidj~n rcprés:::ntcnt oho.cuno 1/8 do 11 PJpul~tion de leur p:.ys rcsp8ctif, BamcJco ropr.Jscnto
1/25 ,
Ou."'.g·:l.dougou c~vir· n1/Ll-0,
ITi:.:~mcy:/50
~1o 12. pcpulc.t i:::m tctn.lo de leur ;;::-.ys respectif. C' ost là une b::mnc in'~ic~.
t i;n sur los directions d.os mig~n.tions ot une c·:nfirm;c.ti, n s'il en ét ,it encore bos Jin du f:ü t que los villes è.c l ' int -.Jriour on g~nor:::>..l du S:.h.Jl en
p~~rticulicr no sont p:>.s ln. rl-:;stin"'.tion :)rivilégi.:e du m:-uvomont migr:"..t::iro • .t.utro c::>,r<'-ct éristiq_uo impélrto.nt.J : los villes rlu SC'.hol comme 1 'extrême ml'ljori t -.J rlos villes do l ' ~.friquo occiclont:~lo (do 1 ':,friquo au sud .:lu sa- h<'-rn) sont clos o-:;ntrcs a.irninistratifs, ch~s-liou rlo torTitoiro ou tlo cir- conscriptiGns administr:::>..tivcs d-nt los personnels ct los biens (mon-.Jtairos, n:o.tôriols ct culturels) ct services (so.nt0 et ücolc n•Jt::.Emont) qu'ils
ccnstituont a.u chef-lieu clo cercle •)u cle subchvisi~:n o.dministr'l.tivo v::·nt
f~iro r?.,u coux-ci un c--ntru r o c· nocntrati "n ct do '1iffusion ~~os c~~cisicns
c'.u colonis2.tour cutant quo cl\.;) cuncontrnt ic'n do 1·'1 popul:>..ti"n. De ncJs jours encore co pr-Jcossus resto cl2.ssir:uc : 1<'- crôc,ti"'n de l:l. plus pot i t c oir- c:mscription a~1ministrative tr<'.nsf::rmo pr:;fonJ...:m.::mt le villo.gc :JÙ ost im-
~l:,nt5 lo che:f-lieu do circonscription 11~:ur on fnirc pr 'grossivomont , grâce à l 1 accroissomvnt ct à l"'. st lCturo nClUVCllc '1.e lD- popul~t ion
(::J.ttir0u p.?,r 1' infr2.structure "n!oè..orno") un contre somi-urb2-in, puis une ville.
Cette èl.:iponchnco 6tr. ito r1os villes clos p<:>,ys elu Sahol vis à vis
(~0 1 'histoire ct cl.o l ' ,::,dministr0ticn cole ninlcs ost 3l::;~uor:1mont cLmontr-5o
p~r trois fnits :
- La dispariti0n ou l 'o.ssoupissomont ~os villvs sah~lionnos ~r6-
colunialos dont nous C~.vons cl-Jjà l1"'-rl0 (ch. Tomb.::.uctou, G::>,o, Djenné ote ••• ). La r<:'.is.Jn on ost quo los centres d' int.Jrêts :,nt 0t 6 cb tournus, notc.mm0nt los rliroctions dos .Soh~ngos COr:lmerci 'UX ot oulturJls. L'axe Nord-Sud qui 2. C<'.ract .Jris.J le commerce et los autres 8cl1anges pr .Jcoloniaux va d ;sor- mais ôtrG rcmplaco pG.r celui .~st-Ouost de lC~. cnlonis~t ion.
: . ux
-Jch::.ngus précolonic.ux plutôt ég.::.li tclir s qu'il s'agisse elu tr·::;c ou dos ..)cho.nbcs cultur.Jls, va succ~dor l 'cxploito.tion, les matières premières étant 2.c~ot 6es à vil prix, los produits mnnufo.oturés revenant cher . Plus grcwe cm- core l 'imposition aux pays colonisus pur los moyens apJ.)ropri6s do m2clèl us culturels (plus 1' .Jchnngc, me.is ::lomin('.ti
'11 )
'lu type c11hCJmmo qui fer<'- des... ; ...
..
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populations concernées des consomm·':1.tcurs d5vou:s ct résign_;s. Le n6mbro ct ~'importance des villes.
Le cCJlonisat eur no s1inttSrcssa.nt au..'<: pays ::.le l'intérieur qu'on
te~nt r[ue fournisseurs è,o biens m<:~t6riols pour son inrlustrio on· plein csscr e.L)rs 1 il 0te.i t h•)rs "\.o quost ion cl' y installer clos industries clo trans- formation, des inc~ustrios L urclos, voire ::los industries t out court. Il impo_rtai t donc très peu quo los villes sc mult ipliont ct notamment qu'elles reçoivent un am~nagemont conséquent, ca.r, pour reprendre 1~ romarquo de
?iorrc Georges : "los soci..]t éis inclustriellos sc sont clav{'.ntage souciées d.e se procurer la ma.in~l'ocuvro ~li ~our üt~it n8cossa.iro r~e do cr0er une ville", (1) cola au pla.n interne ~ù cos sociét~s a fortiori ~u plan clos pa.ys dépendants.
L'ordrÙ d'importance des villon ost lié à à l 'ordre chronologique de leur création : los villes celles c~u Haut-Sén.:gal-Nigor .
pou ~c.chosc près
s6n~gala.isos, puis
Dakar est plus importé'..ntc que Bam~o 1 Bamak·:> plus importante quo Ouag.:.c~ougou, Ou<?.go.rlrmgou plus importe.ntc que Niamey. L'cxom;.)lo le plus fra1)pant à cet .;g.:~.rd est celui de Dalœr 1 1::. c:'.pi to.lc fédéro.lc de 11 :::be-li OF dont l 'e..gglomôration est restée ~1ratiquemont la soule jusqu'à une p<Jrio,lo cn9oro rGccntc o~ ~bidjan ûtait loin de lui sout enir 1~ concurrence.
: u total, toutes los villes ::le 11 :.friquo Occidcn'!ïo.lo (d' .:mt ros exemples probants cxist o!}t aillou:r:s en Lfrique nu Sud C.u Sa.hara) s 'arti- culent à la l!étr~;polc comme les villes -:1 'un seul pays, che.cunc jouant un rôle spécifique. La typologie et les fonctions de cos villes : villes commerciales, centres d'affaires cr-,_üte..lcs culturelles ct ::>:.dministra.tives, ports, simpl es marchés etc. sont fonction ela l 'entreprise coloniale ~c
dr:,:lination ct d' cxploi tati·m , cos villes sc présentant ccmmo dos role.is sp:icifiques dans les ro.i;·_:orts c'-os pays c'Jlonisés avec ü:. IIétro~ïolo. C' ost chns c,c contexte principa.lomcnt - l ' inrlC:ponclanco des :)<:~ys rlo cotte p0.rtio du c0ntinc:mt ost encore récent o pour qu'il on soit o.utromont - que peuvent ôtro saisios 1~ génèso et la fonction des villes africe..incs on particulior des vi.llos des pa.ys è.u Sahel•
B. - FONCTIONS
Jr:s
VILL:J'S DU s,:~ICLIl y a l es fonctions explicites ct celles imi_)licitcs. H y a los projets èc pl~nification urbaine, d'une part , leur réa.lis~tion effective, cl 'autre P·='-r:t 1 ccmx, inrl6pc:mcl2.m,'Cnt r~cs p_)rioc.lC'S o.u utapGS cl 1 0volution (~CS
villes.
1) Los fonctions explicites
T.:llcs cl8ponr"'..ont de 11 import~ncc des villes.
: -;n
règle g.:5n0rc..lc,les villes scconc1{'.iros ·'_u 8::1-hol sont 1 comme nous l.''<wonc c.l,:jà dit cleo vil- los c..c~in9itrativcs o~ los bureaux et los personnels de 1~ circonscription a·l..rninistr:J.tive jouont un rôle de premier plnn sur lo. c:mcontrntion c~c la
• • • ; 0 • •
population grâoe à l 'orgu.nisc.tion des services ~iministratifs à pro~remcnt
~u.rler, mu.is o.ussi et surtout '~es services s~ciaux (écoles, dispcnsu.ircs et lJ.:-crfois un centre ho spi t8.licr c.sscz import-':'..nt). =:n es jouent 6g2.lcr.1cnt le rôlo clc mnrché puisque c'est là que pouvant s 1 ap~~-rovisionncr la por:u- h:tion cit".dine et parfois les ~1opulatio:;1s c.lcntours de bi<:ms d .... crmsJm-
m~tion locaux et import js. Les projet s d'u.ménagomcnt de ces contres urb~ins
ct scmi-urbu.ins sont :;_)r::-,t ic;uemcnt inexistants. }'h dehors cl 'une ama ior-,- tion clos btttimcnts elu cercle ou de l:.:'.. pr0foct urc, rlo l' 6c-Jlc ct elu di.s- pcnsu.irc (pass-':'..:?.;o du b.onco c,ux btttimonts en "r~ur") l os c;uu.rtiors ne subis- sent p;:.s '~ü changement not::--ble. Il en ost ::mt rem ont clos villos-c::.pi t:-:lcs (rt'-I:t!.t) qui ont bénôficiû, cru2.nt à elles, do le. sollicitude du colonis-:-.- t eur puis ~os gouvernements 2.fric~ins. Il y a cu des plu.ns c1iroctours 112.Iilén"J.gcmont avec p':'..rccllagc moclorno ct un ûquipemont urb:'.in le. plUI'l:Crt elu t oraps au ~ilus gr.:md profit clos quartiers r~sidentiels, commcrcic.ux ct aclministra tifs. C 1 est là où i_)r0 t iquomc::nt tout cs los c.rt ères sont bi tumuc:s, bien 0clair6es lG. nuit, pourvues de c::::nalis-?.tions de dr-:'.îno.ge. La :üus bolle il lustr::J.tion de ce souci cle rendre 10 c::1.pitG.le ·plus belle, "cligne ::.le co nom trouve son 6cho G.près l 1 c.cccssion à l ' Indépon~lnnco où l 1 on a ::J.csis-
t~ à un urbanisme de prestige : c1ûcuplcmcnt des routes g~udronnécs, dos artères éclair-Ses, etc. Los ;:::reuves cl 'une telle urbn.nis::::tion ét::1.nt l' incc.- p2.ci t 0 d 1 assurer l 'on trot ion clos ouvr::~.gcs :>.in si réal is6s (l'éclairage po.r cxcm;:llc). T!ill. fo.it, les plans direct eurs sont partiels : ils concernent les quartiers résidentiels, clos solutions p::1.rticllcs ou l'roblèmc du hlJC:- mcnt comme 1·'1 destruction ct le remplacement ~los bidonvilles (ex : l0 I'jdinc. do Dakar), l 'aménagement do zonos spécic.lcs ct la construction de logomont
s
~)our fonctionnaire ( Ouago..dougou, NiCl.rney). Les solutions cl' cn- serJble, notnmment les solutions au problème de la nécossc.iro int .Sgration elu cl6velopj_)Cmont dos villes, n'apparaissent nulle part .:h tant que capit~lès, cos villes concGntront des fonctivns ;o- litiquos ct ::~.dministr~tivcs, soci~les ct culturelles, 0conomiquos, enfin.
~.n effot t. elles sont le siège c~os institutiono lXllitiqucs on toto.litû, clo l 1cxtrôme majorité des services l)Ublics no.tiono.ux. :. cet .Jgc,rcl, il est
d6montr~ cl::üremcnt la clifficul t-S ou l ' inc'"'-p::'..ci téi c~c ':".écentrc,lis::tion clue probc.blcmont à lP.. n.::cessité do renforcer le pcuvoir politique ot au mc.nquo de moyens do diversifier ot do :l.)ccntr8.lisor l '~Pl)ar0il <>.clministrntif.
L'exemple de Ou::1.g"'- vis-à-vis do Bobo-Dioulu.sso, ot ailleurs quo 'l::ms le S<thcl nn.is dnns le sens inverse Cotonou vis-à-vis de Pcrto-r~ovo 1
l 'u.ttcste : Gn effet , le trnnsfort ~c ccrt0ins services n0tion~ux (~iroc t ions cles Finnncos, elu Tr.:isor) do Bobo à Oungo.. ?. favorisû l 'importance 'le
Ourl.:'J;~Clougou comme cn;;i t<:>.lc. C 1 ost cc qui sc passe à Cot::.nou c:->.~ü tnle éccnomiquc devenue c~ans los f1.its1 cc-.1-ito.l o cl'Etnt au cl6trimcnt c~c Po:rto- l'Tovo, dol uis que los institutions politiq-ues ot los gr2.ncls services aétmi- nistratifs sont transférûs de Porto-Novo à C~tonou.
L2:. fonction 'le c<"-pi t2.l o administr:-.t'ivc 0st co,lfirméo par le nombre ct le rôle clos s':'..lari6s clo l 1 I:;to.t . Do façon g:Jn~ro.lo 1 la c::t;;i to.lo regroupe un nombre de so.lari és voisinent 1:::', ;_)ropo:rtion de 40 à 50
%
du nor.1bre totG.l :les so..lari6s du pe.ys, l os Cl.gonts do l 'aclministrc.ti,;n ropré- S(.;nt<1nt 30 à 40%
elu tot:ll. ~;xcmple : sur 925 mjnngos clo l'Ji2:.moy on 1962,... ; . 0.
..
- 7 -
402 sont salariés, tandis quo sur les 32.000 sal~ri6s quo com~t~it ln
II::~.uto-Volta en 19701 Ouagî.d0u~;ou ropr~sent::1.it 14.018 sal~ri:is donc envi- ron 40
%
clo·nt 39%
elu secteur ~'ublic ~ur, 61%
du ~!riv5 ct ~~·w::~.-.. Jublic(D<'-kar rüurtit 63% do l·:t mo.in-c11oouvre tct:1.lc du S0n.Sgnl). L'on s~isir.:c nisur.1ont lo ;:oirls clo l 'r-tdministr:.ti::m si l'on pense nux revenus a~:\)r-Scio. blos tout es :;Jro:.orti ns g::1.rd6es1 qu'olle distribue (l·::t moyenne clos s:.- lc.iros du lJublic ost 1üus ùlov~e à Ou<:'.g\'.clougou que clans lo secteur privo) ct surtout (lo l 1 im2.go oxo.gôréo quo l 'on f:ü t du s"'.l<->ri ,J.
Los ca pi t-?.les sont p::1r ailleurs le lieu ·:1o concentre.t ion •1o l'infrastructure ct dos actions s0cialos. C'est là o~ il y a le plus ~'6- t::'.blisscmcnts cl' enseignement r_o tous cr·1.ros on pCLrticulior lo sçc >nch ire ct lo supérieur ·o.u point que cos c::'.:Jitnlcs méritent le nom elu co.~)italo~
intellectuelles ct cul turollos. (ur>.nc1 il n'y a qu'un centre cl 1 cnsoignomont su::~6riour, il s'y trouve comme naturcllem()nt (Oua.0aclougou, 1Tiamoy1 Bo.m.:ùco). Los établissements sccondo.ires d::'.ns la C::1.1'italo représent ent QO 50 à 100
%
(exemple : Lycée techniqUe à Ouo.gacbugou, l e seul üt.J.blisseoent rl' cnsoi- gnomont techni(':UC l0ng) de l 'ensemble •los 6t:1blissemonts ::;cconck.ires d.u payr.;.
D~me au nivoa.u clo l ' onscit,'YlCment ~!rimniro, la proportion dos 6to.blisscmonts à l~ po!ul~tion urbaine, par rnpport à colle do l'ensemble r1u ~x~ys ost bo~ucoup :Jlus 6lov0o e..voc dos tc..ux do scolcrisat i m allant de 70· à 80% (Ouac;J.dougou n'on compte copon"lnnt quo 64% on 1971-72) :::.lors quo la moyenne dans los )CLys sahéliens ost do 10 à 20
;c.
L'J. 1üupnrt du t emps los biblicthèqu.os, cc.:ntros cul turols ct l os s:ülos rlc cinômJ. n 1 in- t •JTOGscnt guère que los cn1~i talcs.Enfin pour ulevor le niVO<'.U dO ln Ville ct rÛsorbcr a.ut2.nt C,:UO :;ossiblo le chôr.mgo urbain la qu:'.si-totc..li tu :los inclustrics ost inst.:oll-5o
~c ~réf5rcnco dans l~ capit\'.lci en dépit p:::.rfois dos conditions naturelles
~1.Sf::.-vorc..bles. L' cxomj_Jl o de Ouagl'ldougou est très frap~:c..nt à cet égo.rd en ro.ison princip:2l cmont elu manque d'onu - problème qui no sc :1oso pas à Bobo-Di::'ulasso' la. ca. pi tnlo économic:uo crui COm:;,JtO 1/3 :1o fois moins 'l' ins- t·-'.ll·:>.tions industrielles qu 1 à Ouag.::.doug:m, ct qui vc.. pf.tir encore du i.lr -
jot •l 1 industrialisl".tion pr . .Jvu cm :::lan quinquennal 1972-1976 do 12. Ho..uto- V Jlto.. Ln ca;1i talc b·:in6ficie ainsi -'_o la mP-jouro part io ·c:cs invost isscr:1cnt s du secteur soconc~airo (ex : D2.lmr ~1lus c'lo 40
% )
1 él.p:;Jrofondissant ainsi l e f Jso6 entre olle ct les nutrcs villes dont lo. physionomie do bourg villc..- geois n'a :;JUS ch-:mgu on r.~ohors dos y_-ucrtiors cle l 1administrc..tion. Coln s 1 ox~·ùicuc nis:iment C'-r los ro.pports ·:le compl~monta.ri t é dos co..pi t::-.los o.vcc les ('..Utrcs villes - à plus forte raison uvee los campagnes - sont nuls les usines s'alimont;nt raromont do mo.tièros prc~ièros du pays.En
p-rti- culior, cl:J.ns los )ays elu Sahel r,1::1.nCJ.l.lO l e financomEmt; ch.:s industries pnr le sur)lus ag-ricole, l' éc')n')mio clo trc.i t e èor1tinuo.nt à lo. ponctionner sous le couvert clc l 'absence ~le ccmrlitir:·ns nc,tùrelles ct t cc):miq_-ucs ca)a- blos ~o los rentabiliser.Le manque do compl..~mont<'-ri t -:; ost accentué. par l 'infra. structure dos voies ~le comï.mnicG.ticn ct :·mtres moyens "le commùnic:-.tion. L' onsomlJlo des routes, l 'unique voie ferrée que l'on roncJntro, le seul n6roport
.. 01 ...
- 8 -
intorne.ti nal mottent los villes du Sahel plus on rap·v,rt avec los c.utros villes c.fric::-.inos :1o.rticuli8romont l os villes cftièros (ï.Tiancy - C~>t:,n m - Lomé - !.b:lé!.jun : Ouag-?..dougou - :.bir~jan - ;,ccr::1. - LomG i BainGko - D::k:.r -
~-bicljun) qu'evoe les vill'es soclmr~o.ircs, cos ro.lo.ti:~ns 0tcmt bouucuu;' ~Jlu.s consoliclüos :c:::.r les tuL5communice.tions. Il ost bo~mcou::.> ï_Üus f<'.cilo ~l 'cülor rlo Ni::1.moy à Cotonou qu' ù IIaruc.i ou Zinrlor , rlo Ou!:l.g::'-• .. oug.··u à :.cere. qu 1 à Dori nu à Gorom-Gcrom. Do même, le courrior ct les communicati')ns t 5lé- :)hvniflues (c;u.~ncl colles-ci exist ent entre 1-:-. caritc.lc ot los villes soc,..n- 'b iros) vont beaucoup i_1lus vito entre los cr\~!i te.los afric<'.inos et les
villes litr-:'.ngèrcs qu'entre los ce.~;i te.los ct los villes sccon'l;=1.iros internes C'est uvee l'cx~loit~tion colonio.lo ct la mise on val eur pr0f0rcntiollo dos :;_)<'..ys oôtiors l'une dos c::1.usos los plus importantes ct.o la migraticm do
m~in-d'couvro clos rnys soucle.no-s:•.h5lions.
f, cet 6ge.rrl, une enquête po.r s:.mrlago, voire un roconsomont rlo la
:•o~1ul<'.ti.::;n du Sahel ayant migr-5 on
1972- 1973
du fc.it ùo le. famine seraitin:~iSi10nsablo ct écl<".iro.nto. Nous présumons quo los mi:;Te.nts ont n-:gligC los villes soconùairos p::::mr les caj_üt<~los intérieures, ct crue la nit;ré.'.tion vors l os lXWS côtiers l 'a omllorté de bien loin 11er ro.pport à. la migrution
intc.;rnG.
En un mot , les fonctions explicites dos villes clos pays s'J.hélions (ce.i:~italos o.dministrativcs - economiques ot culturelles, villes socr)nclai- ros o.clministrat ives et j_Jlus ou moins villes marchés) le sont )O.r a.n:tlcgio, wüs d'une analogie où los t ...::rmos sont infiniment dispro:JJrtionnus.
Los réal i t us sont difficilement compo.ro.blos. Niumoy n'est ~Je.s
cnpitalc v.dministn:,tivo écon"miquo ct culturelle .'J.u même titre quo :.bifl.jv.n (r.nis là on j_!Ourrn.it évocrucr w1o cliff._)ronco r~c clogru) ..".biél.jcm sur le ;.il(m exclusif do sn f::mct ion n 1 est l)"'S comp(l.ra:)lo c.ux villes curo~iéonnos ~;uis
quo colle-là sert lo C(l.uso do celles-ci. C'est à co nivov.u quo sc stituont los fonctions implicites qui échap~)ont bion st.,uvont m::üs cl.ont lu clv.i:ro
iJOrco~)tion est une c::mc.lition sincr;u:::mon 'le l 'int5grc.tic;n ~..les villes clc.ns une ;_1oli t iquc géncSrv.lc t:lu dévelo~)::;omont.
2) Los fonct i'Jns implie i t os
Nous avons r'l _ _)jà cu l ' ccc:o.sion )lus ha. ut .~o mettre on lurüèro l-:1.
hLiro..rchisv.tion r.os villos ~~·'l.ns 11 oùifico C')lonio.l
ou
los villes elu s::.holsont dos rol:;>.is e.dir.inistr:::;tifs ct 0c::mo;.•iqucs à l' >.Jg::.r l clos villes clo 12, Cl)to, œ::te.mracnt D".kar ct ~1bidj<m. Los (.iff :;rcnts iJrc.·jot s do c~évolo:;J~ omont do la. ::érioclc rlo 1 'in~1upon-.:lanco n'ont ~'::-.s unCllrO Cbrm1l-S ce système ,·l::.ns los fo..its, ct à n :tro conno.isse.nco n.ucw1 projet c11urh:misation no permet c1 1 cs:;_)Üror qu'il cm sera. autromont .
Il convient à prCsen~ de llrécisor la significo.ti':m ct l es effets rlo cette hiuro.rchis::l.tb:'l. ;-~llo est à lc: bo.se clc l 1 extravorsicn, olle in- tror1uit l 1a.rfificic.lit5 ct inst .. -.uro l 'inûgcJ.itu.
Il CJnvicmt à présent cle )r0cisor lo. sig11ification ct les effets Jo cotte hiérc:rchisation.
a) Los villes du SC'..hol sont cxtro..vortios
... ; ...
,.
r/.. ·' •
- 9 -
Sans cloute, ·éLit-on COï:l~)ter :;Grmi les L:nctions ossonticllos cl 'une ville les rG.j.J:;orts les ~;lu.s rlivors ct los ~;lus lcint.:>.ins
ëru '
olleporinot :l'entretenir. liais ces ra.·:):•crts cloivcnt êltre b~néfiqucs pour 1?.
ville ello-rnêlmo ct p·:mr la. région où elle ost imj_~lant0o. Il f':'..ucl r.it, rl::i.ns la ens dos villes du SnllGl, mener une :tuclo a;::)rofonclio l;our 0v,•.lucr l ' intonsi t6 ct le b;Jn3f:i,co c.los r.:>.]~·orts r::u' elles ont retiennent avec les autres villes afric~inos ci:mt los villes c6tièrcs, d'une pa.rt , avec l os cc..mp:>.gncs environnantes d'autre part, le b:Sn0fice c:u'on tirent los cit8.- clins constituant un sous-cha.:Ji tro c~ 1 ~tu:::' .. o. Co:·-oncl·.nt, nous p:>l.èvons :;,ffir- mcr s:: .. ns t;rémè. risque cl' erreurs quo le. hi0r;.1rchis·'1tion tribute.irc do ln colonisrttion, fo.isant dos villes los princip::J.ux rolo.is clo l::'. x.litiquc ot do l'éc0nomio ca.pit::'.listo fr~nça.iscs n'~ p~s encore été bc.ttuo on brèche COm:no l 1-'\ttcstc l 1-'~.XC dos ochnn.gos UC ·no .. :iqucs on Vif,'UCUr <:'..Ctuollcmont
~l_~.ns l '.:,fric01o Occi".onk .lo. T-~:·.win 6gC'..l cmont c~c cotte hi-Sr2.rchisc.tü n le
mé'uvomcnt mi::;ra.toiro.
Par ailleurs, do n~mbrcuses 6tulos confirment le c3rc.ct~ro ::'.rti- fic:hcl rlcs villes c.ctucllos r2.o la. zone a.ri·~c rl_os 1)ays on vt·ic clo c~~vvlo:-::-
pamont. Y a 0t :: introduite de but en bl-anc une éc,•n:,oic ·"'..c ma.rch-5 dont la rentabilisati2n n'intôrcssc pas ou int0rossc tr8s pou los ~OJula.tions
concernées ~uisc,ru 1 r~t.a.nt ;)rincip<:>.lcmont rlos G.gricul tours ou dos 0loveurs, elles n'ont p2.s pu s'intégrer ckns le circuit mon6t2.irc :·nr la constitution r'l'un suppl ément rle v-~.lour marchnnclo do leur :)ro-~ucticln, créatric_c do re- venus. L'échG.nge ost resto tra:lîtionncl ct l 'agriculture do subsistance persiste. ~ill co moment 1' Cchn.ngc entre 1('. ville ct la co.m~Jac;no ne ;1cut qu' ôtra iu5g2.li t<'.irc, 10. ville const i tu.:mt vis-à-vis de 1.:1 cc.nr;x~gnc "un :).Plo cle succir:m" 1;our re;:->rcœ~rc une conclusior1 ela L. V. Thomas à pro~)C'S d'une ,jtuclc consacrée à Dakar. Ounarou D!10 r6sw;10 bien ot tr0s simplement une telle si tuC'..t i::m à l;r'):·v.:s rl 'une étude sur Ouo.garl·lugou : "1 'e.ccr:,issc- mcnt spectaculaire ·.le 1.'.1
:Y
i;ul':> .. t ion do Ouat;.'.ld ut;ou ( 6,5 %
en m::>yennc), . elit-il, no pr::uvêlit, on s'en r'..uutc, sc j_)Oursuivrc s-::ns ~~cs j_)robl3mcs üc,me:- miqucs ou étroitement liés à 1 '-:iconomic ••• Ou::l.gad-·ugc;u, t0ut on étant u11 j_l"-'Oblèmc pour lui-m~r.1c en est jy)ur s:'. rÜGi·:,n ••. ··~llo no :1out quo diffici- lement n:mrrir la. ville cb nt olle (i.Crcnd ••• Or Ouaga·~· ug:m n'ost ~-.a,s on mesure do f ..:urnir à sa co.mpa;snc t•"Jus los :)roc'..ui ts m.:1nufact1.:tr-Js dont elle a besoin, tous les étc.blisscmcnts do tyj)ü S)cial. C'est e.insi quo les chefs-lieux do circunscri:"Jtions ac'\.ministr::.tives cherchcmt unu ccrt.::'.inc G.utcn >r.lio clans quelques dnr.1aincs11(2) .
Cotte o.bsonoc ~~c coi:1:~LSmcntG.rit0 ost duc au f':'..it e;.u'on ra.ison r1c 1::'. conccntrati·")n -1c la _.,-:,ulG.ti n, la c~ms· mr·1at ir·n -los prc-clui ts as-ricJlc cr"ît. L::'. ville "f:::..i t cl_c ill us en ~·lus
a1); ol o.ux CP..m::_îél{;ncs. Co fo.isant, oll...; alir:Jontc un circuit m•Ja5tairG qui pGrmot cl' cntr~,.;prmürc dos tr:'.nsformat icns toc~nic;uos"
(3) , ..
;r los tentG.-tivcs cl-. .. ns cc domaine sont do i>::>rt-Je très limitôc voire inoxistcmtc.
"Pour port or la ::ro ~uctivit8 a.ux nivc<'-ux courG.o. ont atteints rbns los ::!cys ;:lévolop~l :s, ct peur pousser 1' 'Vclutic-n vors 1 1.::'.::;-riculturc do r:mrch~
G.U mômo ~~Ct,T·= ('_010 •lans COS )a;ys1 il f~,ut qu'à. chac:uo fa·•illo a.:_:,riC·llC ••• C"r:cosponclont soit ·~:.ns le l'G.ys1 Sc'it
a
l'_jtrG.ngor1 ÜC n..>m!JrCL'.SCS f~:millcsn
O.i'~~rC'visiom1,;r"(4) .
Or rl-ons le Snhcl 1 le "I ~fici t 0_;ricolo ne f'ü t qu.o s'intensifier .. .. ; ...
- 10 -
D~ns cos conditions, lo syst~mo d16chango -~ch-ngcs do biens ct mi;Tc.tLns - ne ·,;eut CiUO fniblomcat )rofitcr aux villes '~U s~hr.l. Cotte si tu'1t ion trnuvc une ;;r::.vG r.SïJercu:.;sion a.uprès clos mé1.sses rur~·.les, au:-rès
l_o la fiv:'ulé1.ti:m cit:cr~ino ollo-môr>o.
b) Los villes du Se.hol e.:;;;re.vent los inu;'fÜi t 0s
Pour fa.irc vivre c0s ~illas, pour los entretenir ot leur Qonnor l 'e.s·[)ect de villes "1i[)1es do cc n-,m",-lcs investissement s <'..U ~1r..::fit -:~cs
villes sont très imrnrt:~nts. Ils sont s~1.ns cor.1munc mesure 3.VOC la ;.x1.rt r :elle conse.cr6o nu secteur rur'.l 'lont le -~.:vGlC1Pl!emcnt estsr'uvont c:):.·ci.l- cl".nt consi·10r-:: comme le. ~:riorit-5 clos· l'ricritüs. Voici à cet :jg::.r.:l cc c;:ue ro.p~··~·rtait L.V. Th)mO.s à l!rOl)OS c~c Dnk"-r : "elle e.cc..:.~nrc 63 ~~ r'_c l·i. l~nin
cl..'-ouvr-3 sr.lo.ri5c, c"nstituc (e.vcc le C.'J.:')-Vvrt) (lu mcins les
2/3
c~e1.::.
ri- chesse ~X)tc.ntiellc du :):èys (surtout si l 'on on;;lobc les ;:Jh·.S~)hntos doTnYb~, los a.ctivit3s ~ancaircs, le trafic commcrci~l, la balo.nco Jcs ~aio
EJGnts le revenu nationo.l brut ••• ) ; (olle) 3.cccpo.rc le. qu~si-t t,·~lit . d0s installat ir'ns cul tlèrcllos ·ct s' ctroic ~-~lus de
40 %
du capi tc.l investi".(5 ).
Cc n'ost p2.s une situation l)r')prc à Dakar. l·ÏC'US avens :_Jarl.:
l)lus hnut ~los revenus distribu6s sous forme ~le sale.iros. La c:uJ.si-t -:-.t·:clit ~
do cos s2-lo.ircs ost c~istribuuo en ville ct 1::: proport ion r~c coux-ci :.'.UX
budGets no..tionc,ux no è.csccncl je.mair: <:.u -:.lessus do
40 % •
Par e.illeurs, l'~quil)Cment urbain no f :it qu'nccontuor los in~g::>-
lit :Js du b.::n.Jfice c~c 1:1. ville : co sont los qua.rtiGrs r..:sic~onticls qui bun.Sficiont rlo la cruasi-t ·)te.lité do cet .:quipemont , los c;uo.rticrs ~lits
":l'hCl.bit:.'.t tr:::,:.liti0nnol" ct à c..::mbion ~lus f'1rto ro.is:::n les "villo.gcs" no r:rofi tant quo d'un am~na.gomcnt r.ü;_ümum quü.nc~ ils no sont pCl.s laiss-:s à eux-mômes.
Ihfin les nivc:J.ux do revenus, l ' instruction contribuent à mo~lolor
une strntifica.tion sc-.ciale qui .:m.ort;o ro..piclol!lont cle structures traditir;nnol- los. L'cxtro.vorsi 1n c~os villes du Schol c:mjugu:~o à loLtr artificiCl.lit.~ ost un fo.ctour cl'e.oc~l..Sr3.ti:n rlu j_)roccsGL'-S e..vec cotte ~::-.rticul2-rit.: que 1::.
cl.:'..sse bourgeoise no :'out ro:;_::.r-.iscntor c.:u 'une infit~o min')ri t(; clou.;c de )uis- S·'7.tnts n1oyons 0connmiqucs ct j_Joliti~~as. ccmrne il ost clc J.)lus on 1Jlus d..:m~n
t r;: 'l.:ns lo. situati ·n (~e crise quo trnvvrsont les ~):.'.ys c~u Sr>.hol.
: ::::n
ccnclusivn, n~:us v·.nr~rions sculicnor ln ;:"-rent -: .l_cs villes'lu So.hol Cl.VGC colle ç~o bion ~l' :.'.ut res villes :J.fricCl.incs n, t('.mmont :::tc l 'ex-
~~0?. C'est cn..;cele. sue consiste hmr artificialité ce.r :--.lus c.:uo situ<'.ti;n g.:SogrCl.~)h~r~ue ct 1::1. c~0t:Jrmino.ti:~.n r~e leur exist ence ct de leur cl.Svol pvomcnt
~)e.r los rylthmcs et los c:mr~iti::-ns d 1 -Jvol uti n de leurs s ci.:tüs pr .pros, c'est l 'hist ·ire c •. l· niG.le ~mis n6~.-c:.l minlo qui les ? • . ·~·-c1ol6s en f•.nc- t i n' ·~os clossoins du c l niso.t our evoe clos c.' rroct i ns surcrfic iolles,
~'r )rOs à lCl. n Lwcllc c·mj ncturo :_~·li tique. T utes mt rlû leur existence à l ' Üv>luti 'n rlo lv. s· ci6t;.i fr··~nç::-.iso n:~tCl.mmcnt clc 12. FrCl.nco on pluin boum
in<.~ustricl do la fin elu XIX siècle. Los :~ :;_··ula.t i··ns ries villes, en [;I':'..nc~o
... ; ...
;
'•
- n
maj. rit6 rlcs migrants venets chercher une pr m··tLn s·:cialo, ùes c~n·:~iti···ns
.:c::n::-miqucs c;ui les intègrunt à l'•:ic.n·.mic l_o mc.rch-:! s:-nt r6clllitos au ch"'mae;e '~-~guis j qui car2.ct-:)riso t~-utcs ces villes. L 'urb:.'.nis<:.ti ·n r-lc.ns cc
c~.s ost un "urb-".nisr,1C c~c subsist::-,ncc" p1ur rc:::roœlre l ' CX)ressü·n cl 'w:
Sc ci 11·-c,uc fr~nçais ot los pot i tes vil~_os çui naissent bo:-.ucJU) plus .l.cs besoins ::'.dministr::tt ifs qu' )c · norücucs s nt c ~~mme "une mc.laclic -:le crois- s ·.nec r"\.os ;~nys en v·ic c.le cl.Jvc.Jl ~;~>omont".
C'est le liuu clc SJuliGifCr que l 'accEissomont rl_o 1:;. pc:;_;ul::.ti •n ürbe.in.c
(5
à 10.:-% pG.r cm ='C;ur b·Jn n:1mbro '.'1o villes snh~licnncs al >rs euela ~~pulati-n ~c l 'ensembl e cr~it ~c 212 à 21
6%
par an) ct l'cmbclli~scmont r'lc cos villl's ne sont ;_>as en s·,i clos cri tèrcs cL cl5vol:-:·:•:1omont, ïVJ.s plus quo 1::. v-J.nitouso ct mtilisiblo G.ttr!"..cti:n de la ce,r.1~Xtgnc 1~c.r le. ville.
Il f".ut i•)nc quo s ;i t rec·'1mmc on :1romior li ou lo. n5cessi t.; "cl 1 in t .Jgrcr l ' .iv:::luti "n cles villes cl':'.ns une p::litiquc g-Sn..:r_.lc ::1_.:; r:l..:vcl ~;:•o
mont'~. Un clos ..:Jl .)monts prim rrli~u.x: •:l'un tel c.lovoloppomcnt est ln com:!16- mont"-rit5 clo l<'- ville ct de la co.,,;1paGne. :. cet 5g::trcl1 ccmmo l'affirme Pierre G0orgcs1 il n'ost -,cs cl 'urb.~.nisuti:n sans soluti· ns c.u :)rcblèmo agricole.
::..-:n cc qui concerne les villes du Sahel 1 leur d..SvoLJj_)l)GïJ:::mt 'LJi t passer llar la ::riso è.e cênscioncc clo leur sp)cificitô c:!.o clr· .. it (f2-cilit:o par le micr-:nati n"-lismo) cr:;nstitu-:o j_).:?.r lollr situati.:n g.JrJ~;r'O.J.chic;UC, non ~;lus seulement hist riCiuo, ct 1-:'. situ2.ti n (2;-.:n0r lo '.los ~)élj_>uluti ns
1o leurs i.'<e.ys. Si colles-ci avaient n.ttoint à une l'r ·spérit 5 certaine à l ' .J)':'C[UO _:-lr-Sc-Jlonie.lo cc n'est ~)as en vain qu'on s 1 ins:üror:J. des c·~n·h
tions de lcmr dGvolopj)omont :11ul.·rs.
En tout Sto.t clo cause l ' :;n porçoi t cluiromcnt quo l ' odific"-ti_·n ct l'am~nagomcnt 1'unc ville ~0pQ.ssont les compét ences du seul architccto- urb2-nisto à rllus f'Jrto rais ·n clo l ' ar.1.ministrat cur.