CYCLE SAISONNIER DE REPRODUCTON
DU CAMPAGNOL DES CHAMPS MICROTUS ARVALIS
Lise MARTINET
Monique MEUNIER P. BUREAU Station centrale de
Physiologie
animale,Centre national de Recherches
zootechniques,
78 -Jouv-en-Josas
Institut national de la Rechercheagronomique
SOMMAIRE
Le travail a
porté
surannées.
Despiégeages
mensuels ont été effectués. Lestechniques
utiliséesont
permis
de connaître la croissance des animaux, leurâge d’après
lepoids
du cristallin, leur état de maturation sexuelle, leur fertilité.Il existe deux
populations
successives au cours de l’année, lapremière composée
d’individus naissant de mars àjuin,
à croissancerapide
et à durée de vie courte, la secondecomposée
d’individus naissant àpartir
dejuillet
à croissance lente et durée de vielongue ;
c’est cette deuxièmepopulation qui
passe l’hiver et donne lespremières portées
de l’année suivante.Le
cycle
annuel dereproduction
a été observé ; comme la durée de cecycle
n’est pas constanted’une année à l’autre, le
photopériodisme
n’en est pas le seul facteurresponsable.
INTRODUCTION
CHA PP EL I E
R
( 1937 )
observe chez Microtus arvalis une activitégénitale
duprin- temps
àl’automne
avec repos hivernal. DELOST(1 955 ) reprenant
cesobservations,
trouve en
effet,
queMic y otus
arvalis a unesaison sexuelle très
nette, bien délimitée de mars à octobre et constate uneatrophie complète
desorganes génitaux
du mâleet de la femelle
pendant
le repos hivernal.Cependant,
STEIN( 1953 )
remarque des variations de la durée de la saison dereproduction
de ce rongeur suivant lesbiotopes.
M AXIM O
V
( 194 8)
observe une bonnereproduction
enhiver
sous lesmeules
depaille.
S PI T
Z
( 19 6 3 )
travaillant enVendée,
sur les lieux où cette étude a étémenée,
constate que lasaison
dereproduction
s’étend de février à octobre avecparfois
des arrêtsprécoces
de lareproduction (en juin 1959
et enjuin-juillet 19 6 1 ).
Ces variations dans le
cycle
annuel dereproduction
se retrouvent chez d’autresespèces
de Microtus.Si Microtus
agrestis présente
un arrêt hivernal de lareproduction
bien net enAngleterre (B AK E R
etR ANSON , 1932 ),
dans leTarn,
RAYNAUD( 1951 )
observe desgestations
hivernales.Aux
États-Unis,
chez Microtuspennsylvanicus (BEER
et MACI,!on, ig6i)
etchez Microtus
oregoni (C OWAN
etA RSENAUI , T , i 954 ),
on observe une certaine repro- duction en hiver. Microtuscalifornicus (GRE!Nwn!,n, 1957 )
sereproduit
toute l’annéeavec deux maxima en mars-avril et en
septembre-octobre.
Cette étude a été
poursuivie pendant
5 ans en Vendée(latitude 4 6 0 3 ’)
dans lemarais de
Luçon
pour étudier lecycle
annuel dereproduction
duCampagnol
deschamps (Microtus arvalis).
MATÉRIEL
ETMETHODE
Les
piégeages
ont été effectués mensuellement sur lesdigues,
dans les luzernes despolders
côtiers ainsi que dans les
prés
salés de la zone maritime, au fond de la baie del’Aiguillon,
en Vendée.De
19 6 2
à19 6 5 ,
deux milieux ont été étudiés : lesprés
salés àvégétation halophile
dense et lesdigues
couvertes devégétation
herbacée. En 1966, l’accès desdigues
étantimpossible
à cause del’installation de parcs à moutons, les études ont été effectuées dans les
prés
salés et les luzernes dupolder.
Dans le tableau i, ont été réunies les dates de
piégeages
et le nombre d’animauxcapturés
aucours des 5années. En
19 6 2
et19 6 3 ,
les densités depopulation
étaient très faibles ; certains mois,aucune capture n’a été réalisée.
Les animaux ont été
pris
vivantsgrâce
à unsystème
depièges-dortoirs qui
lesprotègent
dela chaleur ou du froid excessif et leur permettent de s’alimenter. Les animaux sont tués à l’éther dès leur retour au laboratoire.
Croissance des animaisx
Ils sont
pesés
et mesurés(longueur tête-corps) juste après
la mort.Détermination de
l’âge
Elle a été faite par la
technique
de lapesée
du cristallin, mise aupoint
par LORD(i 959 ) ;
unecourbe standard a été établie sur des animaux
d’élevage (MARTINET, 19 66 a).
La
fertilité
Chez les mâles. - Les testicules ont été
pesés
et fixés au Boùin Hollande. Ceux des animaux de2 à 4mois ont été
coupés
à 7microns,
colorés à l’acideperiodique
Schiffhématoxyline.
Une étude
quantitative
de laspermatogenèse
a été faite suivant la méthode utilisée dans unprécédent
travail(MARTINET, 19 6 3 ).
Les
épididymes
ont étécongelés
immédiatementaprès
la mort, dans une solution de saccharose à o,zg mol pour permettre une étude ultérieure des réservesspermatiques épididymaires
parbroyage
suivant la
technique
de DOUNCE( 1943 ).
Les mâles ont été considérés en activité sexuelle
lorsqu’ils possédaient
des réservesspermatiques épididymaires.
Chez
les femelles.
- Les ovaires et les oviductes ont étéprélevés,
fixés au BouinHollande;
le dénombrement des corps
jaunes
actifs ou enrégression
dans l’ovaire et des oeufs fécondés ou non dansl’oviducte,
a été effectué sur des coupessériées,
colorées par le Trichrome de Masson.Les sites
d’implantation,
les foetus ou les cicatricesplacentaires
sont dénombrés. Les batte- ments du coeur ont étépris
comme critère de viabilité des foetus(le
coeur commence à battre ledouzième
jour
de lagestation).
La
présence
d’une lactation a été retenued’après l’aspect
de laglande
mammaire et des trayons.Les femelles ont été considérées en activité sexuelle
lorsqu’il
y avait présence degestation
ou de lactation,
RÉSULTATS
A
partir
desrenseignements rassemblés,
nous avons pu étudier d’unepart
la croissance desanimaux,
leur durée devie,
la vitesse de leur maturationsexuelle,
d’autrepart
la fécondité de lapopulation
au cours del’année,
à savoir : ladurée
de la saison
sexuelle,
le nombre d’individusparticipant
à lareproduction
et la fer-tilité de ces individus.
I
. Croissance
corporelle
desCampagnols
Dans la
figure
i pour lesmâles,
2 pour lesfemelles,
sontconsignés
les résultatssur la croissance des
Campagnols
en fonction de leur date de naissance.Trois groupes ont été considérés : les
Campagnols
de i à 2mois,
de 2 à 4mois,
et ceux de 4 à 6
mois.
Ladétermination de l’âge
àpartir
dupoids
ducristallin
aété faite
au cours desannées ig6q, 19 65
et1 9 66.
Il existe une différence dans la croissance des animaux en fonction de leur date de naissance. Les animaux nés de
janvier-février
à avril ont une croissancerapide,
au
contraire,
ceux nés enjuillet-août,
une croissance lente.On
peut
remarquer dans lafigure
i, que chez les mâles de i à 2mois,
lacroissance maximum a lieu chez les animaux nés en mai
19 6 4 ,
février19 65,
avrilig66 ;
la
croissance minimum
pour ceux nés enjuillet 19 6 4 , juillet 19 65
et août19 65.
Chezles mâles
de 2 à4 mois,
la croissance maximum a lieu chez lesanimaux
nés en marsig6q.,
février19 65, avril 19 66
et lacroissance minimum
pourles
animaux nés enjuin 19
6 4
, juillet 19 65, juillet 1 9 66.
Chez les mâles de 4 à 6mois,
bien que lacourbe
devariation
de la vitesse decroissance
soitplus aplatie,
on retrouve des maxima decroissance pour les animaux nés de février à
avril,
des minima de croissance pourceux nés de
juin
à août. En19 66, trop
peu de mâlesde 4
à 6 mois ont étépiégés après
le mois de mars pour estimer la vitesse de croissance.
Chez les
femelles,
on trouve des courbesidentiques indiquant
des croissances différentes suivant la date de naissance.2
. Duyée de vie en
fonction
de la saison(fig. 3 )
Les animaux nés de février à
mai, qui
ont une croissance trèsrapide,
semblentmourir très
rapidement.
Aucontraire,
les animaux nés àpartir
dejuin
ont une crois-sance
beaucoup plus
lente et une durée de vieplus longue.
Ce serait ces derniersqui passeraient
l’hiver continuant une croissanceprogressive
mais très lente etqui don-
neraient les
premières portées
del’année
suivante.En effet,
on remarque sur lafigure
3qu’en juin-juillet,
c’est-à-dire 2à mois après le
début de lareproduction
on trouve peu deCampagnols
dansla classe
2 à4
mois,
maisessentiellement
des individus de o à 2 mois. Aucontraire,
àpartir
desmois d’août et
septembre,
la classed’âge
2 à 4moisreprésente
un fortpourcentage
de l’ensemble de la
population.
Laplupart
des animaux nés de février à mai meurent dans les deuxpremiers
mois de leur vieaprès
avoir donné desportées
à croissanceplus
lente.D’octobre à mars, on observe un vieillissement normal de la
population, puis- qu’il n’y
aplus
de naissance.3
.
Age
à lamaturité
sexuelle(fig. 4 )
D’après
labibliographie
et nos observationspersonnelles,
on sait que chez Mi- crotusarvalis,
le mâle estpubère
vers le35 e jour,
lapuberté étant
définie parl’appa-
rition de
spermatozoïdes
dansl’épididyme ;
la femellepourrait s’accoupler
dès le21
jour.
Nous avons obtenu au laboratoire des ovulations et des fécondationsquel- quefois
suivies degestation,
chez des femellesaccouplées
au 2iejour.
Dans la
figure 4
nous avonsreprésenté
lepourcentage
de mâles ou de femellesen activité sexuelle au cours de l’année pour trois classes
d’âge :
i à 2mois,
2à 4 mois et 4 à 6 mois.I,e
pourcentage
d’individus en activité sexuelle varie avec les mois de l’année.Les mâles de i à 2 mois
piégés
enavril, mai, juin
pour19 6 4 ,
en avril pour19 65,
en mai pour
z 9 66,
c’est-à-dire nés enfévrier,
mars,avril,
sont tous en activité sexuelle.Au
contraire,
chez ceuxpiégés
dejuin
àseptembre,
c’est-à-dire nés de mai àaoût,
il y a une diminution du nombre de mâles actifs. Chez les mâles de i à 2mois
piégés
de
septembre
àdécembre,
c’est-à-dire nés d’août ànovembre,
iln’y
aplus
aucuneactivité sexuelle.
Si l’on considère les mâles de 2
à mois,
on retrouve le mêmephénomène ;
lesanimaux nés à
partir
d’août c’est-à-direpiégés
enoctobre-novembre,
ne sont pas actifs.A
partir d’octobre,
ne sont actifs que lesmâles
deplus de mois,
c’est-à-dire nés avantjuillet. En décembre,
lesquelques mâles piégés qui
sont actifs sont trèsâgés (classe d’âge supérieur
à 6mois).
Chez les
femelles
on observe le mêmephénomène :
les animaux nés àpartir
dejuin-juillet n’atteignent
pas la maturité sexuelle l’année de leur naissance.4
.
Durée de
la saison dereproduction (fig. 5 )
Pour les 5 années
étudiées, la reproduction
commence entre le15 janvier
etle 15 février :
D’avril
àjuin, 8 5
p. 100desindividus
de lapopulation
sontfertiles ;
lesquelques animaux
neparticipant
pas à lareproduction
étant ceux de moins d’unmois, n’ayant
pas encore atteint la
maturité sexuelle.
Apartir
dejuillet,
lepourcentage
d’individus sexuellement actifs diminue.Les dates d’arrêt de
reproduction
sontbeaucoup plus
variables : en19 64
et19
66,
lepourcentage
d’individus actifs diminue àpartir
dejuillet,
cecicorrespond
àl’apparition d’une population
dejeunes Campagnols
à croissance lentequi n’atteignent
pas la
maturité
sexuelle avantl’année suivante.
En1 9 6 2
etig6 3 ,
la diminution de lareproduction
commence deux moisplus tard,
àpartir
deseptembre.
En19 65,
onassiste à un arrêt
brutal
de lareproduction
chez tous lesindividus
de lapopulation
en
juillet,
avec unelégère reprise
enseptembre.
On
peut
noter que certaines années : hiver19 6 3 - 19 6 4
notamment, iln’y
a pas d’arrêtcomplet
de lareproduction.
En décembre19 6 3 ,
on trouve 50 p. ioo et enjanvier 19 6 4 ,
27p. 100d’individus actifs.Il n’existe pas de différence dans la durée de la saison sexuelle ni en fonction du sexe, ni en fonction du milieu
végétal.
5. Fertilité des mâles
Le
poids
des testicules et vésicules séminales commence àaugmenter
enjanvier- février,
passe par un maximum d’avril àjuin, puis
diminue àpartir
dejuillet.
Ceciest valable pour l’ensemble de la
population,
mais aussi pour lesdifférentes
classesd’âge (fig.
6 et7 ).
Les comptages
des différentescatégories
cellulaires ont été faits au stade I(ORTA V A N
T, 195 8)
ducycle
del’épithélium séminifère, caractérisé
par laprésence
despermatogonies A,
despermatocytes primaires
au stadeleptotène,
au stadepachy-
tène et de
spermatides
rondes. Ilspermettent
de mettre en évidence un rendement différent suivant les mois(tabl. 2 ).
Ainsi,
lenombre
despermatocytes
obtenus àpartir
d’unespermatogonie A,
est maximum enavril-mai,
le nombre despermatides
obtenues àpartir
d’un sperma-tocyte
estplus
élevé d’avril àseptembre
que dejanvier
à mars.6. Fertilité des
femelles
La
fertilité
desfemelles
a été estimée enétudiant d’une part,
lenombre
d’ovu-lations,
d’autrepart,
le nombre de foetus et lamortalité embryonnaire.
Le
nombred’ovulations
varie avec la saison(fig.
8A).
Il passe de trois
corps j aunes
par femelleen j anvier,
à 7 on 8 enmai-juin, puis
diminue à trois en novembre-décembre.
Le nombre d’ovulations
augmente
avec la taille desfemelles (fig. 9 ).
En effet,
on trouve 5,7±0 ,6
corpsjaunes
chez les femelles mesurant entre 70 et 80 mm, 7,i ! 0,4 corpsjaunes,
chez celles mesurant entre 110 et 120 mm.Cette
différence
estsignificative
à 0,1p. 100.Cette
augmentation
du nombre des corpsjaunes
n’estpeut-être
duequ’à
unautre
facteur,
le numéro de laportée.
Le
nombred’ovulations
varie avec lenuméro de la Portée.
Il est
impossible d’après
les corpsjaunes
et les cicatricesplacentaires
de connaître lenuméro
dela gestation
chez une femellemultipare âgée.
Les corpsjaunes régressent
très
rapidement après
la misebas
etles
cicatricesplacentaires
ne subsistent pasaprès
unenouvelle gestation. Cependant,
chezles femelles
trèsjeunes,
de 40 à 6ojours,
on
peut séparer
les femellesprimipares
etmultipares ( 2 e gestation) ;
ladeuxième
mise bas ne
pouvant
avoir lieu avant 60jours ( 21 jours
pour lapuberté
!-- 2fois21
jours
degestation).
Chez les femelles de i à 2
mois,
le nombre d’ovulations est de5,9 !
0,3pour lesprimipares
et de6, 9 :L
0,3 pour lesmultipares (significatif
à 0,5 p.100 ).
Pour cecalcul on a
pris
en considérationuniquement
des femellespiégées
enavril, mai, juin,
pour éviter la variation due à la saison.
Le nombre
d’ovulations
varieavec le
milieuvégétal (fig. 8 B).
Il n’existe pas de différence entre le
nombre
de corpsjaunes
par femelle ges- tantepiégée
sur lesdigues
ou sur lesprés
salés. Par contre, enmai-juin,
le nombred’ovulations des
femellesprovenant
des luzernes estsignificativement plus
élevéque celui des femelles des
digues
ou després
salés.Mortalité
embryonnaire.
Elle
a été estiméed’après
lesimplantations
en calculant lepourcentage
de foetus vivants parrapport
au nombre de corpsjaunes.
La
mortalité embryonnaire semble augmenter
avec lataille
desportées (fig.
ioA).
Pour q.
ovulations,
elle est de 4 p. iao, pour 9ou 10 ovulations elle est de 25 p. 100à 39 P! Ioo.Par
contre,
il ne semble pas y avoir de relation nette entre la saison et la mor-talité embryonnaire. Cependant,
c’est enjuillet que
la mortalitéembyronnaire
estla plus importante.
En19 6 4 ,
lescaptures
ont étéfaites après
deuxsemaines
de forteschaleurs ;
25p. ioo de mortalitéembryonnaire
ont étéobservés.
Ceci est en accordavec les résultats
obtenus
chez d’autresespèces (Souris
-Brebis)
concernantl’effet
de latempérature
sur la mortalitéembryonnaire (fig. 10 B).
DISCUSSION
De l’ensemble des données recueillies au cours des
cinq années,
onpeut
aboutirà deux conclusions :
i. Au cours du
cycle annuel apparaissent
deuxcatégories
d’animaux. Lespre-
miersnaissent
defévrier
àjuin ;
leurcroissance corporelle
et leurmaturation
sexuelle estrapide, leur
durée de vie est courte ; ils meurent entre deux etquatre mois.
Les autres
naissent
àpartir
dejuin,
leur croissance est trèslente ;
ilsn’atteignent
pas la maturité sexuelle avant le mois de
février
suivant. Ce sont euxqui
donnent lespremières portées
de février à mars.C’est l’existence d’un critère
d’âge précis,
lepoids
ducristallin, qui
nous apermis
de démontrer ce
qui
n’étaitjusque-là qu’une hypothèse
formulée par de nombreux auteurs. BARBEHEM(i 955 ),
BERNARD(ig6q.),
avaientremarqué
que les animaux nésaprès juin n’atteignaient
pas la maturité sexuelle avant leprintemps
suivant. PourHA MII , T O
N
( 1937 ),
BERNARD(ig6q),
les individus lesplus lourds,
c’est-à-dire poureux,
les plus âgés,
meurent avant la fin de l’hiver. Seuls survivraient les individus nés à la fin del’été.
SC HWAR
TZ et al.
(1 9 6 4 )
ont montréla
succession dedeux générations diffé-
rentes chez les
petits
rongeurs sauvages, en suivant la vitessede croissance
et de maturation sexuelle dans unepopulation
de Micyotus oeconomus et deLagurus et lagurus,
élevés au laboratoire.Il ne semble pas exister de
régression testiculaire ;
lesanimaux capturés
denovembre à
janvier, qui
étaientâgés
d’au moins sixmois,
parconséquent
nés avantjuillet,
étaient en activité sexuelle.Cependant,
HUMINSKI( 195 8),
I;!cyx( 195 8),
reconnaitraient des testicules
régressés d’après l’épaisseur
etl’aspect fripé
de la mem-brana
propria
du tube séminifère etd’après
uneaugmentation
de volume relatif dutissu interstitiel.
2
. Les observations faites
pendant
cetteétude
sont en accord avec les travauxd’autres auteurs : la durée de la saison sexelle varie
d’une
année sur l’autre et suivant lebiotope. Le plus
souvent, lareproduction
s’arrête àpartir d’octobre
à cause de ladisparition
des individusâgés
actifssexuellement,
mais il existe des arrêtsprécoces
dès le mois de
juillet,
et aucontraire,
certainesannées,
on trouve des animaux enreproduction
en novembre-décembre.Il semblerait donc que le
photopériodisme
n’intervienne pas, ou quepartielle-
ment ; ceci est en accord avec les résultats obtenus au laboratoire
(MARTINET, 19 6 3 )
où
l’apparition
de la maturité sexuelle a lieuquelle
que soit la durée de laphoto- période.
Par contre, on observe une modification de la fertilité au cours de
l’année ;
le nombre despermatozoïdes produits
et le nombre d’ovulations sontsupérieurs
enjours longs,
cequi
est aussi en accord avec les résultats obtenus au laboratoire(M AR -
T IN
ET,
19 66 b ;
C.THI BAUL T,
I,. MARTINET etal., 19 66).
Il semblerait donc que la lumière
intervienne,
non sur le nombre d’individusen
reproduction,
mais sur leur fertilité. Il faudrait chercherl’explication
des débutset des arrêts de saison sexuelle dans d’autres facteurs tels que la
présence
devégé-
taux verts, par
exemple.
Reçu pour
publication
en mai19 67.
REMERCIEMENTS
Je
remercie M. GIBAN, Directeur du Laboratoire despetits
Vertébrés,qui
a mis à madisposition
son laboratoire de Vendée et M. SPITZ
qui
m’a conseillée au cours de cette étude.SUMMARY
. SEASONAL REPRODUCTION OF THE FIELD VOLE !a MICROTUS ARVALIS t)
Field Voles were
trapped
at one month intervalsduring
five years. The age of the animalswas estimated
by
lensweight,
and theirgrowth
rate, sexualmaturity
andfertility
wereinvestigated.
Growth and sexual maturation rates were found different
according
to the date of birth. This led usdistinguish
two successivepopulations.
One iscomposed
of the animals bom between March andJune : they
growfaster,
aresexually
mature earlier and have a shorter life span. The other oneis
composed
of the animals born inJuly
and later on :they
grow slower ; their sexualmaturity
isdelayed
until the nextspring,
andthey
have alonger
life span. The latter is thepopulation
wholives the winter out and
gives
birth to the first litters of. the year.. The seasonal
reproductive, cycle already
noticed in theliterature
was observed.Though
theduration of the sexual season is not the same every year,
fertility
estimated in the male from theimportance
ofepididymous
sperm storage and in the female from the number of ovulations andfoetues,
always
reaches a maximum inApril
orMay.
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