CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES GROUPES SANGUINS
DE LA RACE BOVINE MONTBÉLIARDE
OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE
GÉNÉTIQUE
DE LA RACEDANS UNE ZONE D’INSÉMINATION ARTIFICIELLE
F. GROSCLAUDE P. MILLOT P.
ANCELY,
Mireille FAUGERAS, G. HOULIER, Maryvonne LE Duc G. VINCENT.
Labo y
atoire des
Groupes sanguins,
Centre national de Recherches
zoolechniques, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Les groupes
sanguins
de 400produits
d’un taureau d’insémination artificielle,homozygote
pour l’allèle
négatif
aux lociB, J et
Z etpossédant
un allèlenégatif
aux loci A, S et L - ainsi queceux de leurs mères, ont été
analysés
dans la race bovine Montbéliarde, parente de la race suisse Tachetée Rouge de Simmental.La série
d’anticorps
utilisée pour lesystème
B, encoreincomplète,
apermis
dedistinguer
55 allèles ; les
plus fréquents
sont, hormis l’allèlenégatif : 01TE!I’K’, 01TE!K’ et
BGKE! ; pidési- gnant lafréquence
de l’un deux,£p§
= 0,045 ; ces résultatsindiquent
une variabilitégénétique
rela-tivement forte.
La
plupart
des allèles semblentidentiques
à ceux de la race TachetéeRouge de
Simmental (MÜLLER 196 0
).
Cependant
certains allèles dusystème
B, assezfréquents
en race Montbéliarde, ainsi que l’allèle AZ’ dusystème
A, n’ont pas été décrits en Suisse. En outre, de fortes différences existent entre certainesfréquences alléliques.
Le processus d’isolementgénétique
des deux races semble donclargement engagé.
L’hypothèse d’équilibre génétique
(loi deH ARDY -W E IN BERG )
a été testée aux loci A et SU ; ellesemble infirmée au locus SU, mais non au locus A. Pourtant une influence non
négligeable
despremières
années d’utilisation de l’insémination artificielle sur lesfréquences géniques
a été mise enévidence au locus B.
Le
sondage
effectué définit un état initial de lapopulation,
dont l’évolutiongénétique
pourra être contrôlée par dessondages
ultérieurs.INTRODUCTION
Trois races - ou « rameaux o - se
partagent
lapopulation
bovinefrançaise
detype
PieRouge
del’Est, portion
laplus
occidentale du groupeethnique
PieRouge
-européen ;
ce sont par ordred’importance numérique
décroissante : la race Mont-béliarde,
la race Tachetée del’Est,
et la race d’A bondance. Pour cequi
est des deuxpremières,
le rattachement d’un animal àl’une,
ou àl’autre,
semble assez arbitraire dans certains cas ; on constate néanmoins des différencestangibles
entre les deuxtypes raciaux,
tant dans lescaractéristiques
« deproduction » (conformation, apti-
tudes
laitières, rusticité)
que dans des caractères sans intérêtéconomique,
tels que l’intensité de la couleur « rouge ».On
possède quelques
informationshistoriques
sur la naissance de la race Mont- béliardequi,
comme la race Tachetée del’Est,
tire unepartie
de sesorigines
deSuisse ;
mais en race Tachetée de
l’Est, l’immigration
dereproducteurs
de race Suisse de Simmen- tal reste courante, notamment dans les Centres d’inséminationartificielle,
alors que les liens deparenté
entre le bétail Suisse et la race Montbéliarde sontd’origine plus éloignée.
Selon Vernier
( 1953 ),
la race Montbéliarde est soeur de la race Suisse de Simmentalmoderne,
toutes deux descendant de l’ancien bovinbernois,
dont l’ancêtre serait Bos taurusfrontosus.
Destroupeaux
bernois auraient été amenés dans larégion
deMontbéliard,
surtout àpartir
du début du xvmesiècle,
par des paysanshelvétiques adeptes
d’une sectereligieuse, qui fuyaient
lespersécutions.
Par ailleurs desimpor-
tations
répétées
de bovins suisses eurent lieuégalement
dans la zone frontalière(Franche-Montagne).
Peu à peu untype
d’animalsélectionné,
finalement dénommé« Montbéliard »,
supplanta
les raceslocales,
Fémeline et Tourache.Quoique
Vernieraffirme que la race Montbéliarde est une pure « bernoise améliorée », il est vraisem- blable
qu’il y eut, dans plus d’une étable,
croisementd’implantation
sur les races locales.Les
qualités
laitières et la rusticité du bovin Montbéliard l’ont fait semultiplier,
en
premier lieu,
dans lesdépartements
duDoubs,
de la Haute-Saône.puis
duJura,
etc., et essaimer dans la zone méditerranéenne et même enAfrique
Noire où il réussit às’adapter.
La
région
du Haut-Doubs(carte I )
est classée « berceau de la race » et lapratique
de l’insémination artificielle y est interdite.
Le
présent
travail a pour but de décrire les groupessanguins
de la race Mont-béliarde,
notamment au locusB,
et de recueillir ainsi des informations sur la structuregénétique
actuelle de cette race et sur saparenté
avec la race Suisse de Simmental.MATÉRIEL
ETMÉTHODES
1° DÉFINITIONS
A
l’exception
del’anti-J qui
est unanticorps
« naturel n, lesanticorps
utiliséspour détecter
lespropriétés antigéniques
des hématies des bovins sont obtenus par immunisation(isoimmunisation
de bovins, ou hétéroimmunisation delapins,
notamment) et isolés parabsorption,
selon lestechniques
mises au
point
par FERGUSON( 1941 ),
FERGUSON, STORMONT et IRWIN( 1942 ),
STORMONT I95o etc.Avant d’aborder notre exposé, il est nécessaire de
préciser quelques définitions;
nousappellerons : Réactif :
un antisérumqui
n’estplus
fractionnable parabsorption ;
il contient donc enprincipe
un seul type
d’anticorps.
Facteu
y
antigénique :
le caractère détecté par un réactif. Ces facteurs sontdésignés
par les lettres del’alphabet,
sans ou avec accent : A, B, C... Z, A’, B’... Z’.Phénogrou!e :
un groupe de facteurs commandé par ungène ;
on utiliseraégalement
le termed’antigène,
ou celui d’allèle.Système:
la sérieallélique correspondant
à un locus.Groupe sanguin :
la liste des facteursantigéniques (phénotype sanguin),
ou des allèles auxdifférents
systèmes (génotype sanguin),
quepossède
un animal,2° RÉACTIFS UTILISÉS
Les
anticorps hémolytiques
utilisés dans cette étude(tableau
lci-dessous)
ont étépréparés depuis
I956 par l’un de nous
(M ILLOT )
sauf anti-K, anti-K’ et anti-L’, fournis par Y. BOUQUET(Laboratoire
de Gand,
Belgique).
Lesanticorps anti-H, anti-J’ et
anti-D’, donnés par les laboratoires deCopenhague (Danemark)
et de Munich(Allemagne),
n’ont été utilisés que pourquelques
dizainesd’analyses,
ainsi que l’anti-P et
l’anti-Y’,’récemment
obtenus par nous-mêmes.Anti-Nf et
anti-0&dquo; sont deux réac- tifscorrespondant
à des facteursantigéniques
dusystème
Bqui
semblent n’avoir été obtenus que dans notre laboratoire.Depuis
les tests decomparaison
internationaux de 1961,plusieurs
améliorations sont intervenues dans cette séried’anticorps :
Les réactifs
anti-Q l ,
anti-I’ etanti-C,
ont été renouvelés et sontsupérieurs
aux réactifs antérieurs;la
première
moitié descouples
de l’échantillonn’ayant
pas été examinée avec le nouvel anti-I’, le sang de laplupart
desproduits
futprélevé
etanalysé
une seconde fois. Ce sont cesanalyses qui
ontbénéficié par ailleurs des
anticorps
P,D’, J’,
Y’, ainsi que d’un nouvel anti-0.supérieur
auprécédent, qui
neréagissait
pas avec certainsglobules possédant
le caractère 03.En ce
qui
concerne l’anti-B,l’interprétation
des résultats s’est trouvée amélioréequand
nouseûmes établi que le sérum utilisé était en réalité anti-B !- H : néanmoins l’anti-B du
mélange
est unpeu faible et ne décèle pas le facteur
antigénique régulièrement
dans tous lesphénogroupes qui
lecomportent ; cette
irrégularité
est liée aux variationsqualitatives
ducomplément.
Par ailleurs nous avons tenu compte du fait que
l’anti-E,
et l’anti-Z contenaientégalement l’anticorps
anti-Z’.3°
TECHNIQUE
D’ANALYSEOn distribue dans des tubes
d’hémolyse
deux gouttes(environ
o,iocc)
de réactif,puis
une goutte desuspension
à i p. roo dans l’eauphysiologique (eau distillée + 9,12 gparlitre
deNaCI) d’hématies
lavées à trois
reprises
dans l’eauphysiologique ;
les tubes sont fortementagités ; après
15 mn onajoute
une goutte decomplément,
sous forme de sérum delapin
enrichi de i /io de sérum decobaye.
L’activité
complémentaire
de cemélange
estplus
constante que celle du sérum delapin
pur. Les tubes sontréagités
et maintenus en chambre isotherme à 24-260C.Trois lectures visuelles du
degré d’hémolyse
sont effectuéesrespectivement
une heure, trois heures et quatre heuresaprès
la distribution du complément, les tubes étantagités
lors des lectures ;le
degré d’hémolyse
est noté selon une échelle linéaire : _L(traces),
1, 2, 3, 4(hémolyse
totale) ;chaque
échantillon de sang estanalysé
deux fois, enprincipe
par deuxopérateurs
différents ; lesréactions donnant des résultats
divergents
sont refaites, en doubleégalement.
4° MÉTHODE
a)
Aspect théorique
L’objectif principal
de cette étude était ladescription
et le calcul de lafréquence
desphénogroupes
allèles du locus B. Deux méthodes étaient suggérées par les travaux d’autres auteurs :
Nléthode directe.
On forme un échantillon de taureaux d’effectif N,
représentatif
de la race, et on détermine les deuxphénogroupes
que chacun d’euxpossède ;
cette détermination s’effectue à l’aide decouples mère-produit
dans la descendance du taureau. En moyenne 5 à6 couples sont
nécessaires, donc 5 à 6analyses
pour connaître unphénogroupe.
Méthode de NËIMANN-SORENSEN
(i 95 6) :
Sa
justification mathématique
a été fournie par CEPPELLINI et al.( 195 6).
Cette méthode com-porte deux
phases :
dans unepremière phase,
l’examensystématique des groupes sanguins
defamilles
(couples mère-produit
dans la descendance d’un taureau, parexemple)
permet de reconnaître lesphénogroupes
lesplus fréquents.
Dans une secondephase,
lafréquence
desphéno-
groupes découverts est estimée par un processus itératif dont
l’application
suppose, en touterigueur, l’équilibre génétique
réalisé(loi
deH ARDY -W EINBERC ).
Cette méthode est un peu moins coûteuse enanalyses,
pour un même volume d’informations, que la méthodeprécédente.
Mais lefait d’admettre à
priori qu’il
y aéquilibre génétique
est certainement inexact dansbeaucoup
depopulations
bovines actuelles, etempêche précisément
les observations sur leur structuregénétique
réelle. Aussi avons-nous été amenés à essayer une autre méthode.
Méthode utilisée : elle consiste à utiliser la descendance d’un taureau d’insémination artificielle
qui
soithomozygote
pour l’allèlenégatif
au locus B (lepremier visé par l’étude)
etqui possède
auxautres loci un maximum d’allèles
négatifs.
L’utilisation de ce taureau réalise, pour les loci où il esthomozygote négatif,
un vaste test-cross dans lapopulation
des femelles.Cette méthode
qui n’implique
aucunehypothèse génétique préalable
estparticulièrement
éco-nomique
enanalyses :
lephénotype
dechaque
descendant du taureau est un allèletiré,
- au hasardsous certaines conditions, - dans la
population
des mères.Il suffit donc,
parmi
les mères croisées avec le taureauhomozygote négatif,
de construire unéchantillonnage représentatif
de lapopulation
considérée,qui
necomprend,
naturellement, que desélevages pratiquant
l’insémination artificielle. Le choix de l’effectif de l’échantillondépend
de la
précision
désirée pour l’estimation desfréquences ; quelle
que soit d’ailleurs la méthode uti- lisée, ils’agit
d’un modèle multinominal danslequel
laprécision
des estimations n’est satisfaisantequ’à partir
degrands
échantillons.Remarquons qu’en
réalité « l’allèlenégatif » représente
le groupe d’allèles neréagissant
avecaucun des réactifs mis au
point jusqu’ici.
Avec la série de réactifs utilisée dans ce travail, safréquence
reste élevée, dans toute les races sans doute ; il y existe donc
toujours
un certain nombre de taureauxhomozygotes
négatifs.
Ultérieurement la mise aupoint
de réactifssupplémentaires
doit permettre decompléter
et diversifier la sérieallélique
mise en évidence par test-cross.b) Réalisation
pratique
Les conditions voulues étaient
remplies
dans ledépartement
du Doubs par le taureauÉlégant
HBM i3.’7!8 dont le
phénotype
est, avec lesanticorps
utilisés :et dont le
génotype
s’est avéré être :L’application
stricte de la méthode dessondages
aléatoires, avectirage
au sort des unités de l’échantillonparmi
toutes les unités de lapopulation, préalablement repérées, présentant
degrandes
difficultés matérielles, il a été
procédé
de lafaçon
suivante :- l’effectif de l’échantillon a été fixé à 400
couples mère-produit,
- tous les
couples
existant dans lesélevages,
affiliés ou non au LivreGénéalogique,
où lapaternité
du taureau
pouvait
être admise avec vraisemblance ont été retenus, et ceci dans une zone bordant le berceau de la race ; cette zone s’est alors étendueprogressivement jusqu’à
la réunion des 400couples
désirés
(carte
i),- les
prélèvements
de sang ont été effectués du 28 décembre ig6o au 26 mai ig5i dans 59communes et 252
élevages ;
danschaque élevage
étaient en outre recensés : le nombre de vachesexploi-
tées, le nombre d’entre elles issues d’insémination artificielle, ainsi que le nom dupère
dechaque
mèreretenue dans l’échantillon, s’il était un taureau d’insémination artificielle.
c)
Observations sur lescaractéristiques
dusondage
Dans la zone de
sondage
coexistent lesélevages
utilisant et n’utilisant pas l’insémination arti- ficielle. Lespremiers,
seuls visités, groupent laplus
grossepartie
de l’effectif, les deux tiers au moins semble-t-il. Par ailleurs il est difficile depréciser objectivement
la limiteséparant les élevages admis
à être
représentés
dans l’échantillon de ceuxqui
n’ont pas été retenus en raison de leur niveautechnique
insuffisant; desélevages parfois
médiocres ont fourni descouples mère-produit,
et on pourra contesterqu’ils puissent
représenter la race Montbéliarde. En fait la zone desondage
est un vieuxfief de cette race et une telle
objection
ne semble pas fondée.Mais l’échantillon n’est réellement
représentatif
de lapopulation
ainsigrossièrement
délimitéeque si certaines conditions sont
remplies,
et enparticulier :
- Aucune sélection
gamétique ( 1 )
chez les mères, cequi
est vraisemblable, compte tenu des résul-tats
acquis
chez les bovins par les auteurs étrangers,- Aucune sélection
zygotique
dans la descendance du taureau, cequi
semble avoir été le cas;les inséminations sont faites sensiblement au hasard, et
Élégant
13.748 ayant bonneréputation,
tous ses veaux femelles sont en
principe
élevés,- Taux de
sondage indépendant
de l’effectif N desélevages ;
les chiffres obtenus,préalablement
traités par la méthode des moyennes mobiles
(en
groupant pour l’effectif N lesélevages
d’effectifrecensé : N - i, N, N !-
i)
sont les suivants :Contrairement aux apparences, ces chiffres
indiquent
que le taux desondage
réel a été sensible-ment
indépendant
de l’effectif desélevages
et voisin de 8 p. loo, Soient ti le taux desondage
apparent dans lesélevages
d’effectif niNi le nombre
d’élevages
d’effectif n,p 2
le
taux desondage
réel dans lesélevages
d’effectif ni On a :La
probabilité qu’un élevage
fournisse uncouple
au moins est :Si p
estindépendant
de n, donc constant, les valeurs obtenues pour les différentes valeurs de n se trouvent sur la courbed’équation
La
figure
i montre que cette condition est sensiblementremplie.
Le meilleurajustement, correspondant au X 2
minimum, est obtenu pour p = 0,08.-
Homogénéité
dusondage
dansl’espace.
Pour diverses considérations, nous avonsdistingué
3
secteurs dans la zone de
sondage (carte i)
où la structure dela population
bovine aurait pu présenterde
légères
différences. Le tableau 3donnequelques caractéristiques
concernant ces secteurs.L’insémination artificielle s’est
développée
moins vite dans le secteur nord que dans les deux autres, mais actuellement, les différences sont moins accusées que nel’indique
laligne
2,qui
reflète lasituation existant il y a
quelques
années. Le taux de sondage apparent croîtlégèrement
du nord au sud ; en fait, compte tenu de l’effectif moyen desélevages,
les taux réels desondage
pour les secteurs centre et sud sontéquivalents ;
larégion
nord estlégèrement sous-représentée.
Il estimpossible
dedéfinir le
sondage
par rapport à lapopulation
totale des secteurs, lesstatistiques agricoles
étant très infidèles ; néanmoins on peut estimer que les effectifs de laligne
ireprésentent
environ r /6 à i /7de l’effectif total du secteur.
RÉSULTATS
1° Locus A
Les trois méthodes de calcul des
fréquences géniques
utilisées dans ce travail vont êtredéveloppées
dans le cas du LocusA,
ainsi que leprincipe
du test del’hypo-
thèse
d’équilibre génétique.
a)
Méthodes de calcul desfvéquevtces géniques
Calcul
par comptage
chez lesproduits :
.-Cette méthode
s’applique quand
il y a test-cross, donc dans le cas de l’allèle AZ’[ST
ORMONT ( 19 6 1 ) signale
que le facteur Z’appartient
ausystème A ;
effectivement dans 209phénotypes
d’animauxCharolais,
Normands etLimousins,
Z’ esttoujours
associé à
A,
et, dans les filiationsétudiées,
il est transmis par l’allèleAZ’].
La fré-quence de l’allèle AZ’ est donc estimée par celle du facteur Z’ chez les
produits.
Leschiffres du
tableau q. conduisent
à l’estimation :Cette
fréquence
étantfaible,
son estimation est relativementimprécise.
Calcul
par la
méthode dite « de la racine carrée ».Dans
l’hypothèse d’équilibre génétique,
lafréquence f a
de l’allèlenégatif
apeut
être estimée par :f a = 5 , où
oc est le nombre de mètresde p hénot Yp ! ! e a .
L&dquo;
d ..1 -/2
I,
’ écart
type
de cette estimation est Sla -/ ―!― ’.
«On obtient
ici, d’après
le tableau 4 :La
ségrégation
observée pour le facteur Z’ estprésentée indépendamment,
par commodité.Calcul
par comptage
chez les mères .-La
fréquence
de l’allèle apeut
être estimée sans faireappel
àl’hypothèse d’équi-
libre
génétique
en utilisant :- le nombre de mères de
phénotype [a],
donc degénotype a/a
- le nombre de
produits
dephénotype [a]
issus des mères dephénotype [A] :
ces
produits
sont issus de mères degénotype A/a;
ilsapparaissent
avec laprobabilité 1/4
puisque
leurpère
a legénotype A/a.
L’estimation
def a
par la méthode du maximum de vraisemblance est alors :L’écart type
de cette estimation est donné par :Les valeurs du
tableau 4 conduisent
à l’estimation :Cette valeur n’est pas
significativement
différente de celle trouvée par la méthode de la racine carrée(t
=o,y).
-
_
b)
Test del’hy!othèse d’équilibre génétique
Pour tester
l’hypothèse d’équilibre génétique,
il suffit de comparer, par un testde x 2
(i degré
deliberté)
le groupe des valeurs observées :au groupe des valeurs
théoriques correspondantes,
calculées dansl’hypothèse d’équi-
libre
génétique :
- -. , , , --. , 1 ! .1Les chiffres obtenus sont les suivants :
On
trouve x 2
= o,i3.L’hypothèse d’équilibre génétique
n’est donc pas infirmée.2
° Locus S
En admettant
qu’en
race Montbéliarde comme dans les races américaines(STO RMON
T, 1951 ),
lesphénogroupes SU l ,
SU’ etU l U’
n’existent pas,l’emploi
desanticorps S, U l
et U’permet de distinguer les
4 allèlesS, U,, U;
et s.Leur fréquence est
estimée à
partir
des chiffres du tableau 5, et en tenantcompte
dugénotype S/s
dutaureau
Élégant.
Pour
1,,u,,u,,
on obtient :0 , 7 8 0 ::J:: o,o6 4
par la méthode ducomptage
chez lesmères et 0,740 ± 0,035 par la méthode de la racine carrée. Ces deux estimations ne sont pas
significativement
différentes(t
=z,o8).
Le test de
l’hypothèse d’équilibre génétique s’opère
sur les valeurs suivantes :On
trouve : x 2
= 7,33.L’hypothèse
est donc infirmée. Selon ces chiffres la dévia- tion se manifesterait par un excèsd’hétérozygotes
etd’homozygotes S/S.
Dans ungroupe de 128 mères issues d’insémination
artificielle,
le nombre des mères dephé- notype (S)
est de66,
donc 51 p. 100 contre 45p. 100dans l’échantillonqui englobe
d’ailleurs ce groupe. Il est doncpossible
que lafréquence
dugène
S chez les taureauxd’insémination artificielle ait été
supérieure
à celle de lapopulation.
Néanmoins la déviation observéepourrait également
êtrepurement
aléatoire.Les
fréquences /u,
et/u ’ ,
sont estimées parcomptage
chez lesproduits.
Finalement on obtient :
-
Les deux
fréquences f l ’¡
etf¡¡’,
étantfaibles,
onpeut
aussi les estimer chez les mères en admettant l’absence deshomozygotes,
cequi
donneh l = 0 , 02 6
± o,om et/u’
= 0,040 ± 0,014.3
0 Locus FV
Le locus FV est le locus
qui
seprête
le mieux au test del’hypothèse d’équilibre génétique puisque
la connaissance desgénotypes
est immédiate. En fait l’anti-F utilisé étantfaible,
le nombre de 6homozygotes V/V
observés n’est pas certainement exact ; dans cesconditions, l’hypothèse d’équilibre génétique
nepeut
être valable-ment vérifiée à ce locus. Les chiffres
observés,
donnés par le tableau6,
conduisent à l’estimation :40 L ocus J
Dans la descendance de 128 mères
possédant l’antigène J
absent chez lepère
53
produits
seulementpossèdent
cetantigène,
cequi s’explique
par laprésence
dans l’échantillon de veaux très
jeunes (on
sait en effet quel’antigène J
n’est détec- table quequelques
semainesaprès
lanaissance).
La meilleure estimation de la fré- quencede J
est alors lecomplément
de celle dej,
obtenue par la méthode de la racinecarrée,
soit :5 0
Locus L
Les résultats obtenus au locus L
présentent
une anomalie. Eneffet,
dans la descendance des mères dephénotype [1],
legène
L du taureauÉlégant
est transmismoins souvent que son allèle 1. Cette différence est
statistiquement significative
auseuil 5 p. 100.
Il ne semble pas
qu’il
y ait euségrégation
anormale ducouple
degènes
du taureau :les
proportions
observéess’expliquent
sans doute par un défaut d’affinité de l’anti-I, pour certainsglobules
dejeunes animaux, phénomène
que nous avons pu observerégalement
dans le cas d’un autreanticorps,
non utilisé dans cette étude.L’estimation de
/ 1
par la méthode de la racine carrée a pour valeur :0 ,8 0 6
+ 0,0300 doncJ L
= 0,194 ± 0,030. L’estimationponctuelle
parcomptage
chez les mèresest :
il
=0 ,86.
En fait la valeurde (3 est
sans doute faussée par la« ségrégation
anor-male »;
il estpréférable
d’estimer le nombre de mèreshétérozygotes par l’expression :
On obtient alors
il
=0 ,8 37 ,
estimationqui
serapproche
de celle obtenue ci- dessus par la méthode de la racine carrée.6° Locus Z
Le sérum anti-Z contenant
également anti-Z’,
les résultats(tableau 8) portent
sur
3 86 couples après
élimination de rqcouples
où la mère est Z’.Par
comptage
chez lesproduits,
onobtient/,= o,267
± 0,045; parcomptage
chez les mèresf z
=―...j―
= 0,733 ± 0,045, valeursqui
concordent exactement. Mais la méthode de la racine carrée donne :f z = 0 ,6 40
-!-0 , 03 6, qui
diffèresignificative-
ment de la valeur
précédente (t
=3 , 23 ). I,’hypothèse d’équilibre génétique
seraitinfirmée
( Z 2
=44 , 14 ).
Cecipourrait
être dû à un excèsd’hétérozygotes imputable
aux taureaux d’insémination
artificielle ;
cela ne semble pas être le caspuisque
dans un groupe de 124 filles de ces taureaux, la
fréquence
duphénotype (Z)
est de0
,6
91
contreo,681
dans l’échantillon et lafréquence
des mères ne transmettant pas Z à leurproduit
= 0,323contre 0,324 dans l’échantillon. Enfait,
commel’anti-L,
l’anti-Z n’est pas entièrementsatisfaisant,
cequi explique
vraisemblablement cette différence.7°
Locus CLe locus C est le seul locus où le
génotype
du taureauÉlégant
seprête
mal à ladétermination des
phénogroupes ;
enprincipe
toutphénogroupe
d’au moins deux facteurscomportant
notammentC 2
nepeut
êtredéterminé ;
mais outreC,X,L’
figurant
chez le taureau, l’existence deC 2 W
dontC 2
estplus
fort dans la race que celui de l’allèleC 2
du taureau est très vraisemblable.Par
ailleurs,
ont été reconnus les allèles : c,C,, Ci, W,
I,’ etC I W.
Defaçon générale
la
fréquence
des facteursC 2 , W, X 2
et L’est très élevée dans la race. L’étude du locusC sera
poursuivie.
8° Locus B
a) Description
etfréquence
des allèles54allèles différents ont été reconnus au locus B chez les 400
produits (tableau g).
Mais certains
phénogroupes
maternels nes’expliquent
pas par les allèlescités ;
un
55 e allèle,
non transmisaux produits,
aété reconnu chez les mères:GQY 2 B’O&dquo; Y’N / <
un
5 6 e
estpossible : BGKB’E2I’.
En outre, il est vraisemblable que certains allèles de la race ne sont pasreprésentés
dans l’échantillon. Lafréquence
àpartir
delaquelle
ungène
rare a 95p. 100de chances de ne pasapparaître
dans un échantillon de 400 individus est, suivant le modèle dePOISSON,
de 125. io-6. Mais de toutefaçon
il est inévitable que certains
allèles,
même moins rares, nefigurent
pas dans l’échan- tillon. L’examen des intervalles de confiance donnés à titre indicatif pourchaque fréquence
considéréeindépendamment
des autres,rappelle
d’ailleursl’imprécision
d’une estimation calculée à
partir
d’un échantillon de 400 unités seulement.Nos résultats ne sont vraisemblablement pas
exempts d’erreurs ;
celles-cipeuvent provenir
de deux sources :a)
Une erreur depaternité
non décelée. - Dans ce cas le groupe de facteurs retenucomme
phénogroupe représente
en réalité 2phénogroupes superposés ;
de telsphéno-
groupes
erronés,
s’il en est, doiventfigurer parmi
lesphénogroupes
lesplus
rares.Pour limiter ce
type d’erreur,
toute filiation tant soit peu douteuse a étéexclue ;
de toutefaçon plusieurs phénogroupes qui
ne sont apparusqu’une
seule fois dansl’échantillon ont pu être rencontrés par ailleurs :
BGKQB’!20&dquo;, BQN f , BO I , B’O&dquo; ;
leur existence est donc confirmée.b)
Certainsdéfauts
desréactifs
utilisés. - Degrandes précautions
ont étéprises
en ce
qui
concerne les réactifs que nous savionsimparfaits.
Néanmoinsquelques
doutes subsistent dans certains cas ; ainsi 0&dquo;
présentant parfois
des réactions assezfaibles,
donc sensibles à laqualité
ducomplément,
il estpossible
que la subdivision entre BGK et BGKO&dquo; soit erronée. Notonscependant qu’en
raceBringée
deBohême,
M ATOU S
EK et aL.
( 19 6 1 )
décriventégalement
deux allèles distinctsqui
sont, avecleurs
réactifs,
BGK et BGKO’.En
définitive, l’importance
de ces erreurs est certainement faible : dans l’en- semblebeaucoup
dephénogroupes
décritscorrespondent
visiblement à desphéno-
groupes cités par
ailleurs,
notamment en race Simmental(M ÜLLER , 19 6 1 ).
D’autrepart,
lesprincipaux phénogroupes
« Montbéliard » absents en Simmental ont été vérifiés au laboratoire deCopenhague. Si,
par suite dequelques
erreurs, le nombred’allèles de la race a pu être
surestimé,
àl’inverse,
l’utilisationd’anticorps supplé-
mentaires doit
permettre
ultérieurement de nouvelles dichotomies. Certaines sontsuggérées
par lesquelques
tests effectués avecanti-P,
anti-D’ et anti-Y’ : ainsi unepartie
seulement desphénogroupes BO a Y 2 ,
1 etY l l’ comportent
aussirespectivement
D’,
P ou Y’(tableau g).
b) Comparaison
desélevages a!liés et
nonaffiliés
au Livre
Généalogique
de la race75 mères seulement sur 400 sont inscrites au
Livre Généalogique. Néanmoins,
22 des 23 allèles dont la
fréquence dépasse
0,01 sontreprésentés
dans leur groupe(indiqués :
+ sur le tableau9 ).
Iln’y
a donc pas de différencequalitative
entre les allèlesprésents
dans lesélevages
adhérents ou non adhérents au LivreGénéalogique
de la race.c) Influence
despremières
années d’inséminationartificielle
sur les
fréquences géniques
Le Centre d’insémination artificielle du
département
du Doubs s’est créé enzg 4 8.
Les groupes
sanguins
despremiers
taureaux mis en service et éliminésdepuis
n’ontpas été
déterminés ; cependant
nous avons pu retrouveraisément,
aposteriori,
laplupart
des allèlesqu’ils possédaient
etqui
ont étémultipliés
dans lapopulation
par l’insémination artificielle.En effet ces taureaux sont
pères
d’unepartie
des vachesfigurant
dans l’échan- tillon. Considérons un tel taureau, degénotype B a/ 8
au locusB,
et un groupe de ses filles et soientB v Bz.., Ba, Bp.., Bi, les
allèles de lapopulation, de fréquence respective f
i
, f z .., f a , /p.., /,;
lafréquence
des allèles transmis par les filles de ce taureau à leursproduits
sera :Comme dans la race on a : maximum de
f
< 0,11, lesfréquences
de B«etBp
chezles
produits
seront d’environ o,25 et 0,25(ou
o,5o pour un seulallèle,
si le taureau étaithomozygote)
contre 0,03 au maximum pour l’unquelconque
des/j ;
il suffira donc d’un nombre decouples fille-produit
assez restreint pour déterminer les allèles du taureau ; en outre, on pourra vérifier que l’un au moins des allèles ainsi trouvés estprésent
chez chacune des filles.Les
génotypes
suivants ont été reconstitués :Par ailleurs le taureau
Boby,
encorevivant,
maispère
deplusieurs
mères dansl’échantillon est vraisemblablement
homozygote
pour l’allèle01 TE!I’K’.
Dans certains cas, l’effectif des filles connues du taureau s’est avéré
trop
faiblepour déterminer son
génotype,
ou même un seul de ses allèles avec vraisemblance.Capitaine,
parexemple,
a été autant utilisé queMondain,
mais il y a euplus
d’élimi-nations dans sa descendance et son influence
génétique
est doncplus
réduite.Un groupe de iig
couples
où la mère n’était pas, selon leséleveurs,
issue d’insé-mination,
a été extrait del’échantillon ;
lesfréquences alléliques
de ce groupe ontété calculées. Elles
représentent
enprincipe―mais
aux fluctuationsd’échantillonnage près, qui
sontimportantes
- lesfréquences géniques
de lapopulation
avantintervention de l’insémination artificielle. La
figure
2,qui
doits’interpréter
en tenantcompte
de la faibleprécision
desestimations,
faitapparaître
assez nettement néan-moins les fluctuations dues à l’insémination artificielle. La
fréquence globale
des10
phénogroupes
que l’on saitmultipliés
par l’insémination artificielle est de o,4 r
3 + 0,049 dans l’échantillon