thenew^^K
UBRAKY.
DÉP1Cj|||fDU'
DÉPARTEMENT DU FINISTÈRE,:
SvJi
iesaccusations portées par
lesAdmi-
i^trateurs d&
ceDépartement
, etpar
les
hobitans de
la villede
Brest^^ contre leMinistre de
laMarine.
(i )
Je ne m’attacliefai pas à. répondre, à tous le9 articles de la rolumiiieuse et prétendue justifia
cation
du
ministre de l^imarineVcette discussion(i) je‘ n’avois certainement pas l’intentipn dft rendre blique mon opinion siir le« accijLSSitJiQns /portées contre
C a )
a déjàtrop long-tempsoccupé TAssemblée. Il est affligeant d’employer tant de séancespourTéclair- cissement d’un fait g^ui seroit depuis long-temps décidé s’ilavoit regardé tout autre qu’unministre.
Je ne m’arrêterai^
qu
’au chefd’accusation quifait le principal objetdu
rapportdù
comité de’ma-
rine : (i) j’aborde doncdirectement la^uestion.
•ïninistre de la marine; mon tour sur'la listene m’ayant pas permis de la prononcer au sein de l’Assemblée' n|Jionale^ uvant qu’elle eû’t déclaréla discussionfermée sur le rapport de cette affaire
, mon respect poûr la décisionde lamajorité m’auroit condamné au silence
; mais le décret qui renvoie aux comités de législation et de marine, réunis
, la rédaction des observations à faire au Roi sur la conduite du ’ministrQ de la marine, me fait un devoir de rendre compte à mes collègues,des motifs quim’ontdéterminé à voter pourl’adop- tion du projet de décret du comité de marine.
Sije n’avois craintleretardde l’impression, donné àmesidéesunerédactiondifférente
;mais, pressé parletemps^
«t désirantles faireparoitreavantlerapportdes^eux comités^
j’ai préféré de n’y faire aucun cbangemènt , et delespublier telles que je devois les présenter à l’Assemblée,
i(i) En ne m’attachant qu’à ce seul chef d’accusation, je n’ai pas prétendu quele ministre de la marine futexemptde teproches sur tous les autres
; je suis bienloinde vouloir le
«lisculper surl’inexécution de la*loidu i5 mai
, surl’àbusdes congés" prodigués dansuntemps oùl’épidémie dés émigrations lui faisoit üû.déVoii"de retenir à leur poste ceux no
( 3 ) '
Tous
les officiersde marine étoieîit-îls à leur posteTépoque du
14novembre
dernier ? Voilà ce qu^i s'agit d’examiner.II faut d’abord définir ce. qu’on doit entendra
par être à son poste* ‘ *
Quant
à nioi> Messieurs,jene
sais sijem’abuse| mais ilme
paroît évident qu’il n’y apour
le»officiers de marine
non
-embarqués
, que
deux
manières d’être à son poste•y savoir : de résider
au
lieu de leur service,ou
d’habiter toute autre villedu royaume
, lorsqu’ilsen
ont obtenu la permission parun congé
légal.Voyons
si dans cesdeux
cas le ministre de la marine étoit^fondé àpublier qu’aucun officier de son département n’avoit quitté son poste.Le
K.0I, dans sa lettredu
i3 octobre 1791aux
commandatis des ports , dit te je suis informéf
que
les émigrations se multiplient tous les73 jours w. ,
Ii||joute
comment
se peut-ilque
des of-V’
'f
l’avoient pas encore abandonné
j et sur les motifs évidem- ment connus qui ont dirigé sa conduite à cet égard
5 mais
plusieurs orateurs ayant supérieurement discuté et suffisam- ment démontré ces différens griefs
, j^ai cru devoir nem’ar-*
rêterqu’à celuiauquelon n’avoit pas donné, àmonavis,assez de développement*
A
2»
été si clière,^se soient laissés égarer ay point>»‘de perdre de vuece qu’ils doivent àla çatrie^
af ce qu’ils doivent à
mon
affection , cç qu’ils se»
doiventàeux-mêines ! ».
Le
Roi ditplus loin: cequel estdonc
voiredevoira» à tous ?
De
rester,fidèlement attachéà
son»
poste , de coopérer avecmoi
, avec francjiiis^X
et loyauté, à assurer l’exécutioïi des loixque
»
la Nation pense devoir faire son bonheur x).Il est clair que le Roi, reprochant aux officiers
de lamarine d’avoir
manqué
à leur devoir envers la patrie, et leur disant,un
instant après, queleur devoir est deresterfidèlement à leur poste; il est clair , dis-je , que le Roi, par salettre , et le
mi
•nistrédelà marine en lacontre-signant, publioient formellementquedesofficiers delamarineavoient quitté leurs postes.
Cela, Messieurs, vous paroîtra, sans doute,
de'toute évidence.
M.
Bertrand seul n’en^n-
Viendra pas.
Eh
bien; je supposeun
instant^h’àrépoque
de la lettredu
Roi , aucun officier de marine n’ait été censé avoirquittééson poste \ je«appose qu’ils aient
pu
franchirles frontièressans mériter ce reptoche» Mai^, je vous ledemande.
Messieurs,, quel effet a produitla lettre tluRoi?
Au
lieu de voir rentrer les émigrés,comme
l’ondcvolt naturellement s'y attendre,rémigration a
( 4 )
>3 liciers d’un corps dont la gloire
m’a
toüjoüri( 5 )
pris de
nouveaux
accroksemens ^ et la presque totalité de la marine ci-devant noble s’est jointe avec^lus d’empressementencore, au-delàdu
Rhin,aux
ennemis 'de la nation etdu
Roi.Le
ministre de la marine ne pouvoît pasau moins
ignorerque le poste d’un officier est celuique
le roi lui désigne'aunom
de la loi ; ilne pou
voit pas ignorer que la lettredu
roine fûtun
ordre
pour
tousles officiers delamarine : ilsavoitdonc
que ceux qui n’avoient pas obéi enrentrant dans leroyaume
, etceux
qui, malgré ladéfense,en
étoient sortis , avoient nécessairement quitté leurs postes.C’est cepôndanl;,après cette émigration
, presque'*
entière au.i4
novembre
,un
mois après la lettredu
roi, contresignée par
M.
Bertrand, qu’ilose affirmer , à la face -deLEurope
, qu’aucun offî- eîer de marine n^avoit quitté son poste lÊl, Bertrand avoît avancé
un
fait faux f ila
voulu le soutenir, persuadésans doute qû’un
mL
nistre ne devoit pas avoir tort.
La
manière dontil tâche de justifier sa lettre
, prouve qull n’étoit pas d’accord avec lui-même.
En
effet, de quelmîsérable^moyens’ést-îlservi?Du
prétexte de la politique ! Pouvoit-elle colorerun mensonge
quine
devoit en imposer à per- sonne , puiqu’ikétoit public? Il dit et qu’il étoiû importantque
les puissancesétrangères ne crus-( 6 )
?» sent pas qne nous eussions
un
grand riombrer» de vaisseaux sans officiers pour les
comman-
aî der
Comment M.
Bertrand a-t>îlpu
croire qu’il fût possible de.se contenter d’une pareille excuse ?Les étrangers, n’ont-ils pas lu
comme
nous la lettredu
roi et la sienne? Croiront-ils,
comme
le ditM.
Bertrand, que tous les officiers de marine sont à leurs postes, lorsque quelques.-uns d’entreeux
sont presens àun
service particulier,
ou
ontun
congé pour s’en absenter r Les étrangers ont-ils
pu
croire que loas les officiers de rnarino étoient à leurs postes , lorsque , de fait, les trois- quarts étoient passés dans*rar]gjee des conjuiés ?M.
Bertrand pouvoit-il supposeï; les cabinets de l’Europe., parfaitementinstruits des émigrations , assez imbécilles pour tomber dansun
pareil piège?:Non
, certainement;M.
Bertrand ne l’a jamafscru.. Quelles ontdonc été sesintentions? Iqlies orateur&ïles ont interprétées de ditterentes
ma-
nières.
Quant
àmoi
, j’en abandonnerai le soin à l’opinion publique , qui saura probablementles apprécier“àleur juste valeur,.M.
Bertrand, sait très-bien qu’il estimpossible,en
rapprochant la lettredu
roi de la sienne , dene
donner à son assertionque
le sens étroit qu’ilprétend y attacher ^ il
ne
peutp^
douter quelepublic fe’y mette toute l’extension dont ell# eit.
I
naturellèment suscêpMble.
Le
vrai, est qu’ayant administré souyeraineraent la ci-devant proyincQ de Bretagne , il n’a pas imaginé qu’étantministre de la marine ,on
eût osé le contredire.Je crois avoir
démontré
que des officiers de lamarine avoient déserté leurs postes à l’époque
du
J4
novembre
5 cepencUuQt le ministre de lama-
rine se refuse encore à sa propre conviction , eE persiste à dire qu’il n’a avancé rien quede vrai , lorsqu’il aaffirmé qu’aucunofficier demarine n’a- voit quitté son poste. Il dit que celui-là seul pou- voit quitter son poste, qui avoit uii service p'ar- ticulier à remplir dans les ports , et il soutient
que
personne ne l’avoitabandonné
; il prétendque
sa lettre ne présente pasun
autre sens.Cè
n’est là cogrtainement qu’un pitoyable diffuge bien digne de l’ancienne chicane
; car le ministre de
la marine , dans sa lettre du,14
novembre
,ne
laisse p^s d’équivoque sur la sign^lcatîon
du mot
quitter son poste. Voici
comme
ils’èxprîme : « Ja» n’ai pas dit en effe| qu’en
demandant
à être>5 entendu
, j’avois
uniquement
pour motifd’ins-33 truire l’Assemblée ‘des mesures prises
,
quant
33à
mon
département, contre les émigrans.M.
le>3 président ne m’ayant accordé la parole qu’après
39 aVoir
prononcé
le décret de passer àl’ordredu
33 jour , je dis seulement
, qu’après le décret qui venoitd’êtrç rendu
, je n’avois plusrien àdirep
I
que si j’eusse été entendu
un moment
plus tôt;>>j’aurois dit
que
le; message dont nous étions» chargés, aVoit
uniquement
pourobjetd’inatruîre>> l’Assemblée des mesures que le roi avoit prises
53 relativementauxémigrés 5 maisj’ai si peu
donné
» à entendre qu’aucune de ces mesures fut rela-
53 tive àrnon département
, que si j’avois été dans
53 le cas de m^expliquer à cet égard , je
me
serôis53 fait
un
devoir d’affirmer qu’il n’y avoit pasun
55 seul officierdemarine qui eûtquitté son poste»,
En.lisant cettephrase , il n’est personne qui ne convienne que
M.
Bertrand entendoit lors, quelesémigrés avoient quitté leurs postes.
En
affirmanten même
temps, qu’aucun officier de son départe-?ment
ne l’avoit quitté , il déclaroit qu’aucunoffi^çier de marine n’avoit émigré : il ava^oit donc
un
fait faux ^un
fait en contradiction manifeste avec la lettre .du roi , qu’il avoit contresignée- Mais cesdeux
lettres s’accordoient parfaitement dans la sign^içationdu mot
qiàcter son poste.Cependant , considérons sa lettre sous le point- de-vue sous leq^ml il prétend qu’on doit la juger,
^texaminons quellesen pbtirroient être les consé*?
quences,
"Voyons daOord
ü
^ c* «.
plir dans les ports ,
ou
plutôtcombien
ily
âd’officiers particplièreinent ^tt^çbé^ à des poster..
( 9 .)
Chacun
des trois grands ports , Erest, Touloai et Rochefort, ont
Un commandant
^Un
directeurde port; ^
Un
major-général 5Un
sous-directeur;Un
aide-major;Un
directeurd’artillerie;Ün
directeur-généraPl ;«Un
sous-directeur.Total
: huit officiers attachés particulièrement à des postes ; ce qui feroit viugt-quatrepour
les trois grands ports.En
en supposant seizepour
tous les petits ports , le
nombre
monteroit à envir ron quarante.J’observeF»îque dans
mon
calculje necomprends
pas les officiers des canonniers -matelots parce qu’ils ne sontpas proprement dits d"esofficiers de'vaisseaux
, puisqu’ils ne sont pas destinés à les
commander
: ils sont d’ailleurstrop bons patriotes pour n’être pas restés fidèlement attachés à leurs compagnies respectives.D’après le système de
M.
Bertrand , si les qua- rante chefsse tiennent à leurs départemens,n’eu%-•sent-iis pas
un
s^ul officierpour
remplir sou§leurs ordres les différens services des arsenaux, per-
sonne n’auroit quitté son poste.
Ils’ensuivrolt que de milleofficiers^de vaisseaux^
au
milkis , dont estcomposé
le corps de lama-
rine
,960
pourroient quitter leroyaume
, et seOpinion,
de M,
Malassis,A
^jaiiKÎre aux
ennemis
de Tëtat , sans quepour
cela
on
puisse dire qu'aucun officier de marin©ait quitté son poste. Cette assertion serdit aussi absurde que révoltante.
• •
S'il y a des officiers supérieurs dans les ports>
il est de tonte nécessité qu'il
y
ait des subordon- nes•, et^ue lenombre
en soit fixé en raison’ des besoinsdu
service.La
loidu mai
n’en parle pas J d’ailleurs elle n'est pas encore mise à exé-cution. , ^
C'est
donc
àl’ordonnance de 1786 qu'il faut s’en Tapportèr pour cenombre
d’officiei?^ de marine obligés àrésidence dansles ports,puisqu'elle seule a prévu combien ilen
falloit pour remplir, sous . les ordres desjcommandans
, les diftérens services qui exigentlagardeet lasurveillance continuelle et très-étendue des arsenaux (1). Il est incontestable(i) Eu cas d’incendie , il faut au moins, dans le port de Brest, 70 officiers, taut iieuteaans que sous- lieutenans de vaisseaux , pour se rendre aux 33 postes occupés par les vaisseauxdu port, aux 33pomp«s à incendie, etauxpostes des poudrières, redoutes etbagne
5 en supposant encore que ces officiers n’en ayent pi)int d’autres sous’ leurs ordres , et
noncomprisles commandans, majors
, aides-majors,etc. d’es-*
cadres
, qui doiventserendre auprèsducommandant
d^
armes.,
pour porter se» ordres.
*
.( Tï ) que ces officiers
, quoique
non
affectés àun
ser- TÎce parficulier , avoient yraiment déserté leur poste ^ s’ils avoient quitté leur département sans congé.Or
, il est prouvé par lesdeux
dernièresrevues passées à Brest les ler octobre et 2.0novembre
derniers
, quedans ce seul port, cinq capitaines de vaisseaux seulement étoient présensàlapremière revue, et quatre à la seconde. . v
«
Lès mêmes
revues constatent ,que de
cent trente-neuf lieutenans , moitié des officiers de ce grade,non
embarqués, et obligés à i*ésidence, soixante-onze seulement ontrépondu
à l’appel^ et qu’au premiernovembre
, de cent vingt-deux_lieutenans , dix
-neuf
seulementseront,
pré- sentés.Il résulte en conséquence , qu’à la revue
du
premier octobre, ilmanquoit
cinq capitaines vaisseaux .et soixante-huit lieutenans, et qu’à, celledu
aonovembre
, ilmanquoit
sixcapitaines et cent trois^lieutenans dans le seul port de Brest.• •
Ilest
donc
évident , de quelque manière qu’oa examine la question soit,comme
je Tar prouvé,, qu’elle doive s’appliqueraux
émigrés qui étoientc la )
libres
du
choix de leurdomicile dans leroyaume,
soit qu’elle regarde
uniquement
ceux que For- donnarice oblige à résider dans les ports*, qu’ily
avoit au 14novembre
, des officiers de marine qui n’étoient pas à leur poste.Mais
M.
Bertrand prétend que l’ordonnance dela marine de 1786 n’a jamais été exécutée à la lettre , et qu’au monient d’une organisation nou- velle , il n’a paâ cru devoir exiger qu’elle fût
exactement suivie.
Le
rapporteur lui a fort judi- cieusement observa que les torts de ses prédé- cesseurs n’autorisoientpas les. siens. Mais ne l’a- t-on pas scrupuleusement observée cette ordon- nance en ce qui pouvoit être utile et agréableau
cidey^t
grand corps de la marine ?Un
des défenseurs deM.
Bertrand, pour jus- tifierl’absence des officiersdelamarine, cite l’art.^y
mier dela loidu
i5mai
1791 , qui dit ; «Pour
l’exécution des précédons décrets , le corps de
>9 là marine est supprimé; » et il en conclut que
les officiers ne sont plus tenus à résidence dans
les ports. Il auroit
dû
citer enmême
temps, le vingt-sixièmeet dernier article decettemême
loi, qui est ainsiconçu
: ce Les officiers de la marine99 continueront de remplir leurs fonctions et de
:» recevoir leurs appointemens actuels jusqu’à l’é-
w poqiie de la formation nouvelle
du
corps dela>5 ynarine. '
Le même
défenseur cite encore l’articleVp
conçu
en ces termes : cçTous
les grades non->> énoncés dans la présente composition, et toutes
»les distinctions d’escadres actuellement exîsj-
>> tantes , sont supprimés , ainsi que lés états
ma-
?)’jors quiy sont attachésl Lesfonctionsattribuées
»
à ces états-majorsserontexercées provisoiremen,t5» par iJétat-majorde lamarine dans chaqueport:
»
et il en conclut que ce provisoire dispense
dé
résidence lesdix capitaines de vaisseaux attacliésaux
escadres. J’y consens très-votentiers5 mais si ces capitaines ne sont plus sujets à des fonctions et à la résidence, pourquoi reçoivenMls le sup- plément d’appointemens affecté à cette résidence et à ces fonctions ? je .puis vous affirmer, .Mes-
sieips
^
qu’ils font touché
pour
les trois derniers'raoi§ 179;, . .
• .
'
Je le
demande
àM.
Bertrand. Si le lendêmainJîT , ‘ '•r ' T
si le jour
même
de la publication de sa lettredu 14 novembre
, les circonstances vous eussentobli- gés à décréterrarmement
de vingt vaisseaux de ligne, et d’unnombre
proportionné de frégates et autres petits bâtimens; qu’auroit-ü
pu
ré-pondre à.çei décret? Il vous
auroH
dit ; j’ordon*^Aérai
Farmement
de cés-vaisseaiii; mais je.n’àî pas d’officiers pourles
commander. Vous
luieus- siez objecté sa lettredu
14novembre
; et il vous éutvrépétéque
cei officiers étoient absens des ports par congéou
sans congé : qu’ils étoient'même
presque tous horsdu
royaume. Il auroit làjouté qu’envàin il leurdonnefoit des ordres d’yfentrer
, puisqu’ils s’étoient déjà refusés à l’in-
^vîtatiôh
du
roi ,du
i3 octobre , qui leur pres-“crivOit leur^premier devoir. eelui d'être
à
leur, fc., V .
jposté.
Mais
il n’en éüt pasmoins
persisté à vous sou- tenir,comme
il l’a encore fait dans la séancedu
29 janvier , qu’il n’y avoit pasun
seul officier m'arine qui eut quitté sonposte, suivant l’îii-^
terprétation qu’il donnoit à ce mot; ilauroit dit>
comme
à cettemême
séance, qu’il ne connois-
,soitpas dé loi qui l’obligeâtày appliquer uil^ens^
plutôt qu’un autre.
Mais où
est celle qui l’a au- torisé .à l’intçrpréter d’une manière dans la lettredu
roidu
i3'octobre , qu’ila
contresignée , etmême
dans la siennedu
14novembre
; et à pré- tendre rinterpréter aujourd’hui d’une maniérée toutedifférente ?En
vérité, Messieurs, il estdé- goûtant ^e répondre à tant d’absurdités.-
M;
Bertrand peut sansdouteinterpréterun mo^
comme bon
luî semblé , en ce qnî le régarde per-«onnelleiiient ,
comme
particulier 5 maisquand une
fausse interprétation petit compromettre lesintérêts de la Nation , il est vraiment coirpable lorsqu’il s’en sert
comme
ministre. L’articleIIIdélà quatrième section
du
chapitre II de la constî^tution , rend lés rniiiistres responsables de tout contre la sûreté natiôhalé :
délit par
eux commis
c’en est certainement
un
de déguiser la situation d’une branche .essentielle de la force nationale, d’un départemént aussi imporîant qiie celui*de lamarine ; et
quand
? lorsquenous sommes menacés
de toute part, à la veille d’une guerre générale.
L
J’ai
démontfé
, Messieurs , et je ne crois pas(Ju’il y ait
un homme
de bohne-foi qui puisse se refuser à convenir*que M.
Bertrand en aimposé
à la Nation d’une manière à compromettre sa sûreté , lorsqu’il a publié, le 14novembre
der-ilier
, qu^aucun officier de son départementn’avdit quitté son poste.
J’appuie en aonséquenee les conclusions
du
rap- portdu
comitéde-marine,tendantesà ce que.LAs- semblée nationale décrète que le ministre de la iparine a perdu.t la confiancede la Nation.^Je
demande
^ussi que les officiers de lamarine émigrés au i5novembre
dernier, ceux qui ont
(16)
franchi les frontières depuis cette'
époque
,né
soient plus susceptlblea de rentrer dans le poste qu’ils ont si lâchement et si traîtreusement dé- serté, et que ceuxqui n’ontpasquittéle
royaume,
soient tenus
, pour être admis dans la nouvelle organisation , de le justifierpar
un
certificat de la municipalitédu
lieuou
ils ont fait leur résidence depuis ladite époque visé par le directoiredu
district,
•Je
^demande
que,1aloidu
i5mai
1791 , sur Tor- ganisation desofficiersdelamarine , soitprompte-ment
exécutéej que la revue de formation soit fixée à
un
terme très-court, et que le rapport de votre comité de marine, sur les remplacemens , vous"soit fait sans lemoindre
délai.Nous sommes
à la veille d’une guerre; et quoi qu’en dise M.- Bertrand , nous n’avons presque pas d’officiers de marine. (Je puis vous assurer , Messieurs,
que
lenombre
des absens ëtoit encore plus grand à la revuedu du
mois dernier , (janvier 1792) (1), qu’ilne
Tétoit à celle extraordinairedu
20 no-vembre
dernier). Il est ‘donc urgent de procéder(1) Le 3o du même moisilne restoitplusquehuitofficiera
devaisseaux àBrest,de totis les grades, noncompriscelui de sous-lieutenant qui, comme officiers improprement appelésdô fortune, n’étoient pas autrefois censés faifepartie du‘corpt
de la marine. * ’
’
à
un
^emplacement.A
cetégard , Messieurs,Ton ne
doit avoir aucune inquiétude ^ les J^anBàrt
et les T)ugué-Trouin n’^toient pas de la caste d©
ceux
quisoijt aunombre
des conjurés.«
Ce
sefoit ici l’instant de réfuter les injures gra- tuitesqueM.
Forfait s’est permises contre la villede Brest, injures qui n’avoient
aucun
rapportau
sujet de la*discussion-: mais ,]é
me
reprocherois de faire perdre à l’Assembléeun
temps précieuxpour
^entretenir de calomnies qui ne méritent d’autre réponse que le -plus'profond mépris.Je ne puis croire , ni
même
soupçonner,que M.
Forfaif ait eu ^intention de faire sa courau
ministre par des imputations aussi odieuses
que
déplacées , contreune
Ville dont le seul crimeest d’êire patriote , et d’avoir osé dénoncer des abus ; je lui suppose trop de délicatesse
pour
n’être pas persuadé qu’il dédaigneroit tout avan- cement qui
ne
seroit pas la récompense de ses services , de ses talens , et de son patriotisme.»Mais je luidemanderois
comment
il apu
se char- ger d’avancer des faits aussi graves, sans en pou- voir alléguer aucune preuve.Comment
a-t-ilpu
croire aussi légèrement
, que les habitans .d’une Ville
où
il a passé avec agrément les plus bellesannées de sa vie , soient devenus , depuis qu’il l’a quittée , des
animaux
féroces ?Je pourroîs prouver que les sources o^ù11 St
puisé ees calomnies , sont aussi impures que
mé-
prisables. Je pourvois lui prouver que les
mou- vemens
populaires qui ont eu lieu à.Brest , n’é- toientpas,pnoprementdit,du
faitde ses liabitans,
et
quç
-s’ils n’ont pas eu les suites les plus fâ- cheuses , c’est â leur intervention courageuseclirigée par l’amour de Tondre et le respect
ppur
la loi, qu’on enest redevable.
Je liii démontrerois que ces
mouvemens
popu-, laîres ont toujours été provoqué*.Je lui pfouverois, enfin /qu’aucune ville
du royaume
n’amontré
plus de patriotisin,e , et rî’adéployé plus d’énergie
pour
défendre la liberté, l’égalité , la constitution.Mais
, Messieurs , pourbien juger les habitansde* Brest , et apprécier les faits dont
on
les ac- cuse , il suffit de connoître leurs calomniateurs, quT, parjuresaux
sermens réitérés qu’ils ont prê-.tés devant les officiersmunicipaux deladite ville, poursuivent en ce
moment
, au-delà du-Rhin,
avec l’acharnementle plus criminel, l’abominable projet de 4^vaster leur patrie. C’est -là le poste qu’ils ont préféré à celui qu’ils ayoient juréde
garderpour
sa défense. .DE L’tMPRIMERIE NATIONALE.
4