FACULTE DE
MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1897-1898 I%° 3G
TRAITEMENT
Opérations pratiquées sur le Granit Sympathique cervical
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 17
Décembre 1897
Joseph.-L.ouis Marie BRIAIMD
Né à Lannion (Côtes-du-Nord), le 12 janvier 1876
Élève du Service de Santéde la Marine
Examinateurs de laThèse:■
MM. MASSE M0RACI1E POLISSON RÉGIS
professeur ['résident.
professeur....
agrégé > Juges.
chargé decours)
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur
les
diverses parties de l'Enseignement
médical.
BORDEAUX
IMPKlMIiKIK DU MIDI — PAUL
CASSIGN3L
y1 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91 189 7
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. PITRES Doyen.
l»IlOFfl^SSEUKS MM. M1GE...
AZAM ..
DUPUY.
Professeurs honoraires.
MM.
nr • • , \ PICOT.
Clinique interne
j
PITRES DEMONS.LANELONGUE.
N.
Clinique externe....
Pathologie interne..
Pathologie et théra¬
peutique générales. YERGELY.
Thérapeutique ARNOZAN.
Médecine opératoire. MASSE.
Clinique d'accouche¬
ments MOUSSOUS.
Anatomie pathologi¬
que COYNE.
Anatomie BOUCHARD.
Anatomie générale et
histologie VIAULT.
AGRÉGÉS Si A SKCTION DE MÉDECINE(Patholoff
MM. MESNARD.
CASSAET.
AUCHn.
Physiologie Hygiène Médecinelégale Physique
Chimie
Histoire naturelle ...
Pharmacie
Matière médicale....
Médecine expérimen¬
tale
Clinique ophtalmolo¬
gique
Clinique des maladies chirurgicalesdes en¬
fants
Clinique gynécologique HYEllMMII :
ie interneetMédecine MM. SABRAZÈS.
LE DANTEC
MM.
JOLYET.
LAYET.
MORACHE.
BERGONIÉ.
BLAREZ.
GUILLAUD.
FIGUIER.
DE NABIAS.
FERRÉ.
BADAL.
PIECU A UD.
BOURSIER.
légale.)
SECTION DE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS
Accouchements...\MM. RIVIERE.•
CHAMBRERENT (MM. YILLAR.
Pathologieexterne/ BINAUD.
( BRAQUEHAYE
j
SECTION DES SCIENCES ANATOMIQI'ES ETPHYSIOLOGIQUES
(MM. PR1NGETEAU | Physiologie MM. PACHON.
' CANNIEU. Histoire naturelle BEILLE.
Anatomie,
SECTIONDESSCIENCES PHYSIQUES
Physique MM. SIGALAS. | Pharmacie .. M. BARTIIE.
Chimie etToxicologie
DEN1GÈS. j
C«h:us €osii»a,É.aia<:atai ati<:s :
Clinique interne des enfants MM. MOUSSOUS.
Clinique des maladies cutanées etsyphilitiques DUBREU1LH.
Clinique des maladies des voies urinaires POUSSON.
Maladies dularynx, des oreilles etdunez MOURE.
Maladies mentales RÉGIS. ,
Pathologie externe DENUCÉ.
Accouchements RIVIERE.
Chimie DEN1GES
Le Secrétaire clela Faculté: LEMAIRE.
Pardélibération du 5 août 1879, la Faculté aarrêté que les opinions émises dans les Thesesquiluisontprésentées doivent être considérées comme propres à leursauteurs, et qu'elle n'entend leur donner ni approbation ni improbation.
A MA MÈRE
Faible gage de ma reconnaissance
et de mon profond amour.
A MA SŒUR
Témoignage de ma vive affection.
A mon Président de
Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR
MASSE
PROFESSEUR DE MÉDECINE OPÉRATOIRE A LA
FACULTÉ
DEMÉDECINE
BORDEAUX
OFFICIER DE i/lNSTRUCTION PUBLIQUE
INTRODUCTION
Le traitement de
l'épilepsie essentielle a toujours été
regardé comme
très difficile ; la quantité de remèdes qu'on
a
proposés dans
cebut en est une preuve suffisante. De tous
ces remèdes, lesbromures
seuls, et peut-être la belladone,
ont
justifié la confiance des médecins ; grâce à leur emploi,
on a pu dans
certains
casdiminuer le nombre des attaques,
améliorer l'étatmental
et
parconséquent la condition d'in¬
dividus voués
auparavant à l'existence la plus misérable.
Mais il est des cas, et ils
sont malheureusement trop nom¬
breux,où la
médecine est impuissante, où les remèdes restent
inefficaces:c'estau
traitement de
cescas difficiles que se sont
appliquésquelques chirurgiens entreprenants. Ils ont proposé
àceteffetplusieurs
sortes d'opérations; nous étudierons dans
notrethèse un de cês modes,
le plus récent, et qui, par ses
résultatstant
opératoires
quethérapeutiques, mérite de fixer
l'attention des
chirurgiens
; nousvoulons parler des opéra¬
tions tentéessur le
sympathique cervical pour la cure de
l'épilepsie
essentielle. Notre but sera de démontrer que ce
mode de traitement est
fondé
surun principe absolument
rationnel et que,
d'une application facilement réalisable,
il est à même de
produire des résultats très satisfaisants.
Notre travail
comprendra quatre chapitres :
D'abord un court
historique fera cesser la confusion qui
règne dans
les mémoires sur les divers genres d'inter¬
vention, et aussi
précisera la priorité de chacun pour chaque
opération
proposée et exécutée.
Dans le deuxième
chapitre,
nousexposerons seulement le
procédé opératoire de M. Jonnesco ; il serait, en effet, trop long de décrire les autres procédés qui,
d'après
nous, doivent être définitivement abandonnés.Dans le troisième
chapitre,
nous publierons les obser¬vations que nous avons pu recueillir àce sujet.
Dans le
chapitre
suivant, nous étudierons les résultatsopératoires
etthérapeutiques
de cetteopération;
nous montrerons les effetsphysiologiques
que la section ou la résection dusymphatique
cervical produit chez lesépilepti-
ques. Enfin, nous mettrons en parallèle les divers modes d'intervention et nous nous efforcerons de démontrer quela résection totale et bilatérale du sympathique cervical doit être
l'opération
de choix.Enfin, nous formulerons nos conclusions.
Mais, avant d'aborder notre sujet, nous sommes heureux de remercier M. le professeur agrégé Villar des conseils qu'il ne nous a pas
ménagés
au cours de notretravail.Nous prions également M. le professeur Masse de vouloir bien agréer nos respectueux remerciements pour l'honneur qu'il nous fait en acceptant la présidence de notre thèse.
CHAPITRE PREMIER
Historique.
En 1881, Alexander
publia trois observations d'épilepsie
essentielle, où la ligature des
artères vertébrales avait été
suivie de la
suppression momentanée des attaques: celles-ci
reparurent
d'ailleurs
aubout d'un certain temps. Alexander
voulutalors obtenirpar un autre moyen une
modification
plus durable de
la circulation cérébrale; il songea que les
vaisseaux encéphaliques
recevaient leurs nerfs vaso-moteurs
dugrand
sympathique;
que cedernier présentait parfois chez
les épileptiques une
bypérémie intense, dont le rôle patliogé-
nique n'était
peut-être
pas une purehypothèse; et qu'enfin,
en allant mettre à découvert l'artère
vertébrale
pourla lier,
il était
impossible de
nepasléser les rameaux sympathiques
queTon
rencontrait. En rapprochant ces faits, Alexander fut
amené à regarder la
ligature des artères vertébrales comme
choseindifférente dans le traitement
de l'épilepsie, la section
des fibres profondes
du grand sympathique seule avait de
l'influence sur les manifestations
convulsives de cette mala¬
die. Il vouluts'en assurer, et, le 12
septembre 1883, pratiqua,
sur un épileptique
âgé de neuf ans, l'ablation du ganglion
cervical supérieur
gauche; puis, l'amélioration ne se faisant
pas sentir, il
enleva le 9 octobre la moitié du ganglion supé¬
rieur droit. Bien que le
succès
nerépondit pas à son attente,
il continua ses
opérations et, jusqu'au 5 août 1885, il pratiqua
24 interventions diverses;
après quelques tâtonnements, il
— 10 -
s'arrêta, comme marche opératoire à
suivre,
à « la résection bilatérale etcomplète
duganglion
cervicalsupérieur
», qu'ilpratiqua
d'abord en deux séances éloignées par un inter¬valle de quelques
jours,
puis en une seule séance.Après
Alexander,
Kûmmë'l fit, le22 février 1890, Yextirpa¬
tion du
ganglion
cervicalsupérieur
du côté gauche.Yacksh pratiqua sur deux
épileptiques,
le 8 décembre 1889 et en fin février 1890 : 1° la ligature en masse de l'artère et de la veinevertébraleavant leur entrée dans le canal osseux, pour lier, en même temps, le plexus vertébral sympathique qui lesaccompagne; 2° la section du troncsympathique
au- dessus du ganglion cervical inférieur.Bodjanick fit, le 24 novembre 1892, la résectiondu
ganglion
cervical moyen du côté gauche.
Péan opéra, en 1894, un
épileptique
qui, à la suite de vivesémotions,
avait contractéun goitreexophtalmique;
en résé¬quant le sympathique il avait pour but, moins de faire dis¬
paraître la maladie de Basedow que de guérir
l'épilepsie
concomitante.
Jaboulay (de Lyon)
pratiqua en 1895 la section du sympa¬thique cervical droit chez une
épileptique,
dans le butdemo¬difierla circulation cérébrale.
Jusqu'à cette époque, on n'avait donc pratiqué que des opérations
incomplètes;
en 1896, Jonnesco préconisa une in¬tervention plus
radicale,
consistant dans l'ablation totale et bilatérale de toute la chaînesympathique
cervicale: ganglion supérieur, ganglion moyen et ganglioninférieur,
avec lecor- don qui les unit.CHAPITRE II
Manuel
opératoire.
La résection totale et
bilatérale du sympathique cervical
nous
paraissant devoir être préférée aux sections ou ré¬
sections
partielles,
nous nouscontenterons de décrire le
procédé
employé
parJonnesco.
Le manuel
opératoire peut être divisé en six temps, à
savoir :
Premier temps : Incision
cutanée.
—L'incision est com¬
mencée derrière le bord
postérieur de l'apophyse mastoïde et
seprolonge,
à travers la peau et le fascia, le long du bord
postérieur
du sterno-mastoïdien, descendant sur la face an¬
térieure de la clavicule et un peu
au-dessous d'elle. Une fois
la peau
coupée,
ontombe sur le muscle peaucier qu'on sec¬
tionne au-dessousde ce
muscle et,
versle tiers inférieur de
l'incision, on trouve
la veine jugulaire externe et des bran¬
ches du plexus
cervical superficiel. Après avoir placé deux
ligaturessur
cette veine,
onla sectionne, ainsi que les bran¬
chesnerveuses du plexus.
Deuxième temps :
Dégagement du bord postérieur du ster¬
no-mastoïdien. -- Pour
pouvoir accomplir ce temps, on est
forcé, malgré ce
qu'a prétendu Alexander, de sectionner les
branches du plexus
cervical et la branche externe du spinal,
sectionqui
n'a présenté dans aucun cas un inconvénient
quelconque.
Cela fait,
avecla sonde cannelée, ou mieux avec
les doigts,on
déchire le tissu cellulaire le long du bord pos¬
térieur du sterno-mastoïdien.
Cela est facile au niveau de la
— 12 —
moitié inférieure du
champ opératoire,
mais assez difficile danssa moitié supérieure. Aussi, à ce niveau, on est forcéd'employer
souvent le bistouri.Vers l'extrémité inférieure del'incision,
près de laclavicule,
on rencontre le muscle omo-hyoïdien
; le plus souvent il suffit de le confier à un écar- tour, quelquefois pourtant, on peut être amené à le sec¬tionner pour sedonner plus de jour. Une fois lesterno-mas- toïdien bien
dégagé,
onapplique
deux écarteursFarabeuf,
un à l'extrémité supérieure, l'autre à l'extrémité inférieure de
l'incision,
écarteur qui soulève et attireen dedans le mus¬cle sterno-mastoïdien.
Troisièmetemps :Recherche du tronc
sympathique.
—C'estvers la partie moyenne du
champ
opératoire qu'on doit chercher le tronc nerveux.Là, le musclesterno-mastoïdien et lesvaisseaux du cou se détachent plus facilement des mus¬
cles prévertébraux.Les
écarteurs,
fortementattirés parl'aide,
ramènent en dedans et en avantaussibien le muscle sterno- mastoïdien que les vaisseaux du cou et le pneumogastrique.
Souvent,
dans8cas sur12, le troncsympathique
estlui-même soulevé parles écarteurs et se trouve inclus dansl'épaisseur
de la paroi postérieure de la gaine des vaisseaux du cou.
Dans quelques cas, 4 sur 12, ce tronc reste contre la colonne vertébrale dans l'épaisseur de
l'aponévrose
prévertébrale.Dans le premier cas, oncherchera le cordon nerveux dans lepaquet soulevé par les
écarteurs;
dansle second cas, on le cherchera sur la paroi vertébrale. Dans un cas comme l'autre, un coup desonde cannelée suffira le plus souventdanspour détruire la gaine
aponévrotique
du tronc nerveux et permettra de reconnaître ce dernier. Du reste, il est assezfacile de
distinguer
ce cordon de ceux quil'entourent;
on ne peut le confondre qu'avec le
pneumogastrique,
alors queles deux nerfs sont accolés, ou avec lephrénique
quand lesympathique
est resté contre la colonne vertébrale. Lephrénique
sera reconnu assez facilement par sa situationsur la face antérieure du musclescalèneetsurtouten dehors etassez loin dutubercule de
Chassaignac.
Ce n'estdonc
guère qu'entre le pneumogastrique et le sym¬
pathique qu'on hésitera. Il serait oiseux de faire ressortir les
conséquences
funestes d'une erreur; aussi faut-il,pourdissi-
per
toute équivoque, isoler les deux nerfs et les comparer.
Le
pneumogastrique est situé entre la jugulaire et la caro¬
tide, dans
la gaine même des vaisseaux. Mais les limites
entre la gaine des
vaisseaux et l'atmosphère celluleuse qui
l'enveloppe
sont purement théoriques et cette donnée ne
sauraitfournir les
bases d'une distinction certaine. Les deux
nerfs sont donc
isolés
parquelques coups de sonde pru¬
dents etdiscrets; la
jugulaire et la carotide sont légèrement
réclinées endedans.
Le pneumogastrique est beaucoup plus
grosque
le sympathique; son calibre est régulièrement cylin¬
drique.
Le symphatique, au contraire, est petit, mince et
présente
sursontrajet un renflement fusiforme qui n'est
autre que
le ganglion cervical supérieur; la présence de ce
ganglion est absolument caractéristique et lève tous les dou¬
tes. Pour plus
de certitude, on peut aussi pincer le nerf et
observerl'œil en
même temps
;si on a affaire au sympathi¬
que,
cette excitation pourra amener un certain degré de dila¬
tation
pupillaire;
aucontraire, si le pneumogastrique est
brutalisé, une toux
sèche avertit l'opérateur.
Ce troisième temps
de l'opération, si on le fait avec soin,
ne
présente
pasde dangers. Il est même facile si l'écarteur
est bien tenu et si
l'éclairage est bon : condition indispensa¬
ble, carla
plaie est profonde.
Une fois le tronc
trouvé et dégagésur une certaine étendue,
on
procède
audégagement du ganglion cervical supérieur,
qui
constitue le quatrième temps opératoire.
Quatrièmetemps :
Dégagement, isolement et résection du
ganglion cervical supérieur.
—Prenant avec une pince à
disséquer
le tronc nerveux, on dilacère le tissu cellulaire qui
l'entoure, de basen
haut, montant peu à peu vers la base du
crâne. On arrive
ainsi jusqu'au ganglion cervical supérieur,
qui se
fait
remarquerpar ses dimensions, et on remonte vers
l'extrémitésupérieure
de
ceganglion, en séparant sa face
— 14 —
antérieure de lajugulaire, du
nerf pneumogastrique et delà
carotide, séparation
qui est généralement facile.
Après
l'avoir dégagé ainsi
enavant,
onprocède de la
même
façon
sur saface profonde
enremontant le plus haut possible. Il
nefaut
pascraindre de pincer fortement l'extré¬
mitéinférieure du ganglion pendant ces manœuvres
de dé¬
tachement, car il est très résistant et
il
necédera jamais à la
pince qui le tire.Souvent,
cetemps est difficile,
parce quela
plaie
musculaire n'est
pas assezétendue
pourpermettre de
dégager le
ganglion jusqu'à
sonextrémité supérieure.
Aussi, il ne fautpas craindre
de sectionner,
auciseau
ou au bistouri,les faisceaux occipitaux dumuscle sterno-mastoï-
dien, pour pouvoirélargir
sonchamp opératoire qu'on
a créé entre lesplénius d'un côté, et le sterno-mastoïdien,
ainsi sectionné, de l'autre.
De plus, l'écarteur
doit être placé très haut dans l'angle
supérieurde la plaie
etde telle façon qu'il soulève plutôt
qu'il n'attireen
dedans le sterno-mastoïdien etle paquet
vas-culo-nerveux du cou. Malgré toutes ces
précautions, quel¬
quefois
il
est encoredifficile, sinon impossible, de dégager à
lasonde cannelée le ganglion cervical
dons toute
sonéten¬
due. Aussi, il faut compléter ce
dégagement, à l'aide de
l'index droit,qui passe
au-dessus et au-dessous du ganglion,
allantjusqu'à la base
du crâne. Alors seulement qu'on est
sur d'avoir ainsi dégagé
complètement le ganglion des nerfs
et des vaisseauxqui l'entourent,
il faut procéder à
sa com¬plète
libération. Pour cela faire, à l'aide de ciseaux courbes
etboutonnés et en tirant fortement avec la pince
l'extrémité
inférieure du ganglion, en
haut,
endedans et
audehors,
on sectionne les filets nerveux afférents venus despaires
cer¬vicales (2e et 3e
paires)
etdes filets efférents qui
enpartent
en nombrevariable. Parmi les branches
afférentes,
ondoit
mentionner un gros rameau
venant du deuxième cervical.
Malgré ses
dimensions, il
nefaut
pashésiter à le sectionner
pour libérer
complètement le ganglion. Ceci fait, et après
s'être assuré que
le ganglion est complètement libre,
onsec-
- 15 -
tionne le cordonqui
monte
versla base du crâne. Pour cela
faire etpour
éviter toute blessure des nerfs qui l'entourent
(pneumogastrique, glosso-pharyngien, grand hypoglosse,
spinal),
de la carotide interne et de la jugulaire, il faut se
munirdeciseaux courbes et
fins, et pratiquer la section du
cordon d'avant en arrière et
de haut
enbas. La libération et
la résection du ganglion
cervical supérieur terminées, on procède à la résection des ganglions moyen et inférieur; ce
qui
constitue le cinquième temps opératoire.
Mais notonsd'abord quelques
difficultés et incidents opé¬
ratoires qu'on
peut rencontrer dans la résection du ganglion
cervical supérieur.
Quelquefois
ontrouve une ou deux vei¬
nules, qu'on
sectionne forcémenten voulant élargir le champ
opératoire
enhaut, pouvant donner une hémorragie assez
abondante
quelquefois, mais qu'on arrête immédiatement
par une ou
deux pinces. Chez ies enfants scrofuleux, ce
temps
opératoire peut être allongé et rendu plus difficile par¬
la présence
de ganglions lymphatiques, assez nombreux,
qu'ondoit
extirper,
unà
un,pour éclaircir le champ opéra¬
toire.
Cinquièmetemps :
Résection des ganglions cervicaux moyen
et
inférieur.
—Pour atteindre le ganglion cervical moyen et
surtoutl'inférieur, il faut
placer
unécarteur dans l'angle in¬
férieurdela plaie
qui embrasse le muscle omo-hyoïdien et le
sterno-mastoïdien. Souvent on sera
forcé,
pourse donner du
jour,
desectionner quelques faisceaux claviculaires de ce der-
nier
etmêmel'omo-hyoïdien. Il fautsavoir,
eneffet, qu'on aura
à travailler dans un
puits profond, qui
nesqra jamais assez
éclairé.
Après avoir dilaeéré l'abondant tissu cellulaire qui
remplit lechamp
opératoire à ce niveau, et en pratiquant
destractions sur la
partie de cordon sympathique qu'on a
déjà
dégagée,
011arrive à trouver l'anse nerveuse qui enlace
l'artère
thyroïdienne inférieure. Il n'est pas indispensable de
toucher le tubercule de
l'apophyse transverse de la sixième
vertèbre pour trouver
l'artère thyroïdienne et le réseau ner¬
veuxqui l'enserre
quelquefois. Assez souvent, on ne voit pas
à ce niveau un véritable
ganglion,
tel que le représententles traités d'anatomie ; on netrouve, au niveau de cette ar¬
tère, quele tronc sympathiqueet les nombreux filets qui en émanent. Quoi qu'il en soit, avec les ciseaux on sectionne
un à un ces filets, et, avec la sondecannelée, on
dégage
le nerf, oule ganglion,quand il existe, de l'artèrethyroïdienne.
Il faut savoir que quelquefois cette artère, très faible, peut être déchirée par la sonde cannelée dans ces manœuvres de
dégagement
du tronc nerveux.D'ailleurs,
la ligature de l'ar¬tère n'a aucun inconvénient et peut être faite de propos délibéré.
Alors on procède au
dégagement
et à la résection du gan¬glion cervical
inférieur;
se guidant sur le tubercule de la sixième vertèbre cervicale, on arrive à trouver facilement les vaisseauxvertébraux,
la grosse veine, souventénorme,
qui couvre l'artère et le ganglion situé derrière celle-ci. Il faut tout d'abord chercher àdégager
la veine ou les veinesvertébrales,
les confier à un écarteur qui les attireen dehors et en bas, puis découvrir l'artèrevertébrale,
ladégager
àson tour et la confier au même écarteur.
Drns cetemps opératoire, il n'est pas rare de déchirer une veine vertébrale d'où une
hémorragie
assez abondante qui aveugle lechamp opératoire.
Aussi, il ne faut pas hésitera pincer et à lier ces veines pour pouvoir éclairer sonchamp.
Cela fait, avec le doigt, on chercheà
dégager
le plus profon¬dément possible ces vaisseaux de la gouttière ostéo-mém- braneuse où ils se trouvent. Ce
dégagement
doit être fait plutôt avec les doigts qu'avec la sonde cannelée, le premier procédant avec plus de douceur etrisquant
moins de blesser les veines et môme d'ouvrir le cul-de-sacpleural. La blessure du cul-de-sac est d'ailleursinnocente;
quand on la produit, il suffitd'appliquer
unepince surcet orifice ainsi fermé et de le lier sans aucun inconvénient. Lechamp
opératoire, agrandi de cettefaçon,
permet de procéder à la résection totale ou partielle du ganglion cervicalinférieur;
totale oupartielle, en effet, parce que assez souventon ne peut résé-
— 17 —
quer ce
ganglion clans sa totalité. Il n'est pas rare, en effet,
de le trouver
fusionné
avecle premier et même le deuxième
ganglion
thoracique, formant à eux trois une masse gan¬
glionnaire énorme de 3 à 4 centimètres, qui se prolonge loin
dans le thorax. Dans
les autres cas, le ganglion, de la dimen¬
sion d'une petite
noisette, se trouve appliqué contre le col de
la
première côte et le corps vertébral et maintenu à sa place
par
de forts rameaux afférents et efférents qui l'y fixent.
Aussi, pour
pouvoir le réséquer, il faut tout d'abord tâcher
de le soulever en
pinçant le tronc sympathique situé au-
dessus de lui,
pendant qu'avec la sonde cannelée on dégage
la face antérieure,
puis la profonde du ganglion et les
différents rameaux
afférents et efférents. Quand ce dégage¬
mentestassez
avancé et qu'on aperçoit bien les différents
rameaux,avec
les ciseaux courbes et fins on sectionne un à
un les rameaux
afférents et efférents du ganglion. De cotte
façon on a
coupé le nerf vertébral, aussi bien que les
rameauxcardiaques.
Signalons
particulièrement parmi ces derniers un rameau
important
et relativement volumineux, qui se détache du
tronc
sympathique au-dessus de ce ganglion et se porte
directementvers le
plexus cardia,que. Il ne faut pas leconfon-
dreavec le tronc
même du sympathique et se guider sur lui
pour
chercher le ganglion cervical inférieur, cette fausse
route
pouvant faire perdre un temps précieux.
La résection du
ganglion cervical inférieur est souvent à
peu
près impossible; friable, entouré de veines qui inondent
le champ
opératoire,
onest forcé de le laisser en place; mais,
dans ces cas mêmes, on
doit sectionner les branches effé-
rentes cardiaques
et le nerf vertébral.
Dans d'autrescas,
c'est
sonvolume et son union avec les
ganglions
thoraciques, premier et second, qui rendent son
extirpation
totale impossible; il faut se contenter alors d'en
enlever un
segment et de sectionner le nerf vertébral et le
plus de
branches possible.
Ce temps
opératoire est certainement le plus difficile et
Br.
2
celui qui réserve le plus de surprises à
l'opérateur. Quelque¬
fois, rarement il est vrai, si on ne quitte pas le plan verté¬
bral que suit fidèlement le
sympathique,
il se produit unehémorragie
relativementabondante,
due à la blessure du gros confluent veineuxrétro-claviculaire.
Cettehémorragie
nedoit pas
effrayer l'opérateur,
car elle s'arrête en somme assez facilement par lespinces et laligature
consécutive.On pourrait aussi, à la
rigueur,
blesser l'artère sous-cla- vière dans les cas rares où la crosse remonte trèshaut,
sur¬tout à gauche, dans le
triangle scaléno-costo-vertébral,
encontact avec le ganglion inférieur.
A ce
temps opératoire,
Jonnesco ajoutequelquefois,
de proposdélibéré,
laligature
des artères et veinesvertébrales,
ceci, non pas pour éviter la blessure de ces
vaisseaux,
mais pourSixièmemodifier encore plus la circulationencéphalique.
temps : Suture de laplaie. — Après avoir terminé la résection ducordon cervical, on procède à la
ligature
desquelques vaisseaux,
peuimportants
du reste, qu'on a inté¬resséspendant
l'opération.
Puis on pratique la suture de la manièresuivante,
en deuxétages
: un premierplan profond, à filperdu,
suture le bord postérieur dusterno-mastoïdien
au splénius en
haut,
au tissu sous-cutané dans le reste de laplaie;
ceci assure unehémostase parfaite. Puis on suture la plaie cutanée à l'aide de la suture
intra-dermique;
cette dernière assure une cicatricepresqueinvisible,
choseimpor¬
tante au point de vue
esthétique.
Le
drainage
est souventinutile;
si on le croitindiqué,
la mèche doit êtresortie, non pas à l'extrémité inférieure de la plaie surlaclavicule,
maisun peu au-dessus decelle-ci,
pour ne pas laisser l'os à nu.Dans tous ses cas, Jonnesco a
pratiqué,
dans la mêmeséance,
la résection des deuxsympathiques
cervicaux.Quant aux suites
opératoires,
elles sontdes plussimples
; la réunion se fait toujours par première intentionet le pan¬
sement, enlevé
généralement
lehuitième jour,
laisse voir une cicatrice linéaireimperceptible.
— 19 —
La durée del'intervention est très
variable
;elle dépend du
nombre de vaisseaux, du degré
d'adhérence du ganglion
cervical inférieur surtout,
dont le dégagement et l'excision
sont
quelquefois très laborieux. Quelquefois, sur le môme
malade, on
résèque le sympathique d'un côté en trois quarts
d'heure; du côté
opposé,
en unquart d'heure seulement.
Dans les cas decou gros et
court à vaisseaux volumineux et
saignant
facilement, l'opération est assez laborieuse; elle
peut
durer demi-heure à trois quarts d'heure. Elle ne dépas¬
sera pas un
quart d'heure dans les cas de cou long et
maigre.
Dans quelques-unes
de
sesdernières interventions, Jon-
nesco a un peu
modifié
samanière de faire. Dans quelques
cas, en effet, ila
observé qu'à la suite de la section des ra¬
meaux du plexus
cervical superficiel, il se produisait une
douleurvive au niveau de
l'articulation temporo-maxillaire,
douleurqui
pouvait tenir à
unenévrite du nerf auriculaire
sectionné. Aussi, pour ménager
le plus possible les filets du
plexus
cervical superficiel, a-t-il modifié le tracé primitif de
son incision. Celle-ci suit dans sa
moitié supérieure le bord
antérieur du sterno-mastoïdien,
puis traverse
enécharpe le
musclevers sa partie moyenne, pour
suivre dons sa partie
inférieure lebord
postérieur du muscle jusqu'à la clavicule.
Cette incision a la forme d'un S
à cheval
surle sterno-mas¬
toïdien.
Par samoitié supérieureon
pénètre entre le sterno-mastoï¬
dien et la veinejugulaire
interne
pourextirper le ganglion
cervical supérieur: et,
après l'avoir libéré et détaché, on le
fait passer avec
le cordon qui lui fait suite par dessous le
muscle sterno-mastoïdien, dansle
segment inférieur de la
ploie faite le long du
bord postérieur du muscle par où on
continue les autres temps de
l'opération, jusqu'à l'entière
résection de toute la chaînecervicale.
CHAPITRE III
Observation I
(Alexander)
F..., neufans.
Début des attaques à un an et demi; hébétude, vésanie
de temps entemps.
Le 12 septembre
1883, ablation du ganglion cervical supérieur gau¬
che ; pas
d'hémorragie. Le soir, intervalles de sommeil et d'agitation,
pupilles
contractées,
pasde différence de température entre les deux
côtés de laface. Le13, au
matin, pupille gauche un peu plus contractée
quela
droite, légère attaque avec mouvements beaucoup plus intenses
à gauche; on
refait le pansement. Deuxième attaque à midi, côté
gauchede
la face plus chaud que le droit. Troisième attaque à 1 heure
etdemie ; lavement
de,térébenthine et d'amidon. Le 14, on note à plu¬
sieurs reprises un
degré environ en moins sur le membre supérieur
gauchequesur
le droit. Le 16, pendant la nuit, petite attaque. Le 19,
plaie
guérie. A partir de
cemoment, une attaque par jour jusqu'au 29.
Définitivement, la
pupille gauche est moitié de la droite, et la paupière
gauche
quelque
peutombante.
Le.9octobre,
ablation de la moitié du ganglion supérieur droit. Le
malade esttrèstranquille
après l'opération ; pupilles également contrac¬
tées et paupières
également tombantes ; température légèrement plus
bassedans l'aisselle droite que
dans la gauche. Le 10, à six heures du
soir,petite attaque
qui dure deux minutes ; pupilles un peu dilatées et
égales. Le 11,
petite attaque. Le 12, deux autres. Le 14, trace de sucre
dans les urines; petites attaques
à
peuprès tous les jours jusqu'au
23novembre, momentoù
leur fréquence augmente progressivement.
Le 12 mai 1887, étatde
mal
avec coma ;trépanation dans la région
motrice gauche,léger
réveil
;mort le lendemain matin à dix heures !
cerveau
hypertrophié, ventricules latéraux très petits, cervelet petit.
— 22 —
Observation II
(Alexander)
H..., dix-huit ans. Admis le 12 septembre 1883 ; pas
d'épileptiques
danssa famille. A quatorze ans, première attaque, et depuis de 2 à 12 par mois, avec augmentation progressive de
fréquence
; sous l'in¬fluence de lapercussion de la colonnevertébrale, en août, les attaques
diminuent,
puis disparaissentpourreveniràpartirdu 3 ou 4septembre,au nombre d'une parjour environ.
Le 18 octobre, ablation complète du ganglion cervical supérieur gau¬
che à midi. A trois heures, petite attaqueavectiraillementsdans tout le corps. Le 10, 3 attaques ; le 20, pupille contractée ;
jusqu'au
lnr no¬vembre, pas
d'attaque
; le 2, faiblesse; le 3 et le 4, petite attaque, puis plus d'autrejusqu'au
13 où il y en eutune de moyenne intensité; plaie guérie le 2 novembre ; température tantôt plus élevée dans l'aisselle droite que dansla gauche,tantôt inversement.Le 14 novembre, ablation duganglioncervicalsupérieur droit. Le15, attaque ; pendant six semaines, presque pas
d'attaques,
puis quelques attaques avec symptômes gastriques; à ce moment, malade perdu devue.
Observation III
(Alexander)
F..., trois ans. Pas
d'épileptiques
dans sa famille. Deux ou trois at¬taques par jour. A son entrée, elle est incapable de marcher ou de se tenir deboutet sa tête oscillesur ses épaules,
Le 24 octobre, ablation du ganglion cervical supérieur gauche. Une heureaprès, pupille gauche rétrécie ; 2 petites attaques; du 25 au 3,
une attaque environ parjour; le 30, 7 attaques ; puis diminution des attaques.
Le 21 novembre, ablation du ganglion cervical supérieur droit. Au réveil, pupilles égales; le soir, 2 attaques, puis une environ pendant les jourssuivants. Ellesont diminué progressivement d'intensité et, en der¬
nierd'unlieu, il n'y aplus eu que des crises de petit mal ; enfin, depuisprès
an, elles ont complètement
disparu.
— 23 —
Observation IY
(Alexander).
H..., seizeans. Oncle
épileptique
;la percussion de la colonne verté¬
brale provoque
la disparition des attaques pendant plusieurs mois.
Le31 octobre 1883, ablation du
ganglion cervical supérieur gauche. *
Le4 et le 8,une petite attaque;
le 10, 7 attaques de tremblements qui
diminuent lesjours
suivants.
Le21 novembre,ablation du
ganglion supérieur droit. Le 22,4 atta¬
ques de
tremblement
;elles diminuent ensuite jusqu'au 15 décembre. A
partirde ce
jour, elles cessent complètement; le malade éprouve seule¬
ment un peu de
vertige le matin quand il
selève ou quand il met ses
mains dans l'eaufroide; il n'a prisaucun
remède depuis l'opération.
Observation Y
(Alexander).
PI..., trente-sixans.
Première attaque à vingt ans; pas de parents épi-
leptiques.
Actuellement plusieurs attaques chaque nuit, annoncées par
une poussée de
chaleur à la face.
Le 31 octobre 1883, recherche du
ganglion supérieur gauche. La
régionétant
pleine de glandes lymphatiques, on ne put le trouver ; la
suite dessymptômes montra
qu'il avait dû être enlevé en partie avec les
ganglions
lymphatiques. Après le réveil chloroformique, pupille gauche
contractée et paupière
gauche tombante. Le 6 décembre, première at¬
taquedepuis
l'opération. Autre attaque le 30, pendant la nuit.
Le 19mars 1884, ablation
difficile du ganglion droit. 1 attaque les
23,25,30 ; 50dansle reste
de l'année
;16 en 1885 ; 21 en 1886 ; 20 en
1887 ; 13 en 1888.
Lesattaques ont beaucoup
diminué d'intensité ; ne surviennent plus
par séries etl'état
mental s'est beaucoup amélioré.
Observation VI
(Alexander).
F..., trente-trois ans.
Entré le 18 octobre 1883; père et mère non épi-
leptiques; quatre
enfants épileptiques. Début des attaques à quinze ans,
aumoment où elle commence à être réglée. Depuis, elle n'a jamais eu
plus d'une semaine sans attaques; elles sont particulièrement intenses
aumoment des règles. Le 24, le 29, le 30 octobre, attaques d'une vio¬
lence extrême.
Le 7 novembre,ablation des deuxganglions cervicauxsupérieurs, en¬
levés très complètementetséparés partraction de lacarotide. Uneheure après, les deuxpupillessont contractées ; le 8, petite attaque ; urine très
phosphatique.
Le 14,attaque pendant la nuit.Autres attaques le23 et le 25 ; une autre le 26; un peu d'agitationle 27 etle 28.La malade a étérevue en septembre 1887; sesattaquessont
beaucoup
moins nombreuses qu'avant l'opération et son état mental
beaucoup
meilleur. Ellepeut s'occuperdes soins du ménage.
Observation YII
(Alexander).
H...., vingt-neufans. Entré le 10 octobre 1883; attaques
depuis
trèslongtemps.
Le5décembre, ablation des deux ganglions. Bronchitecapillaire; mort le 9. Petits vaisseaux de lapie-mère très apparents; pneumogas¬
triquesnormaux.
Observation VIII
(Alexander).
F..., onze ans. Entrée le7 mars 1880 ; pas de parents
épileptiques.
Première attaque à quatre ans. Du 11 février au 1er mai 1882, 19 attaques.
Le 1er mars,ligature de la vertébraledroite. Le 9, attaque; le 13.
attaque; celles-ci continuent lesjours suivants.
Le26 avril, ligature de la vertébrale gauche. Le 7 mai, 2 attaques.
De cette date au5juin, 3 attaques; état mental très amélioré passagè¬
rement. Puis les accidentsreparaissent et le 26 juin, la malade est admise à l'hôpital ; sériesd'attaques, avec, detemps en temps, amélio¬
ration ; séton à lanuque, le 15 août.
Le9janvier 1883, ablation des deuxganglionscervicaux supérieurs.
Du 10 au23janvier, 15 attaques, malgré l'administration de bromure
j
— 25 —
et de belladone; autres attaques
plus
oumoins violentes jusqu'au
départ de
l'hôpital, le 18
mars.En septembre
1888, l'enfant est revue dans l'état de misère le plus
complet sans
qu'on puisse obtenir de détails sur ce que sont devenues
ses attaques
ObservationIX
(Alexander).
F...,
dix-neuf
ans.Entrée le 4 janvier 1884. Grand'mère maternelle
épileptique. À quatorze ans, scarlatine ; à quinze, première attaque,
etdepuis, tous
les mois
;l'état s'est beaucoup aggravé depuis un mois.
Le30, ablation desdeux
ganglions cervicaux supérieurs.
Le 13, trèslégère attaque
;le 21, faiblesse ; les 9 et 10 avril, quelques
attaques; le
11,2 attaques
;du 12au 18,1 ou 2 petites attaques par jour;
d'autresle 11 mai. le 20 et
le 25. On revoit la malade en août 1888, ses
attaquesont peu
à
peudisparu
;elle n'en a pas eu depuis trois ans ; elle
s'est mariée eta un petit
enfant de quatorze mois, très bien portant.
ObservationX
(Alexander).
IL..,trente-trois ans,
charretier. Entré le 8 janvier 1884 ; pas d'épi-
leptiques danssa
famille. Première attaque sans cause à dix-sept ans et
demi. Depuis, attaque
tous les mois jusqu'à vingt ans, puis ensuite tou¬
tes lessemaines, sans aucun
prodrome.
Le 6 février,ablation
complète des deux ganglions cervicaux supé¬
rieurs.
Rien de
particulier après l'opération. Légère attaque le 20; autre le
1ermars,plusforte,
mais bien ' moins que celles avant l'opération ; le 5,
le 14. le 24 etle 30, légèresattaques.
De même, les mois suivants. Le
patient estvenu en
septembre 1888; il dit n'avoir pas eu d'attaques
depuisunan et
avoir
pureprendre son métier ; sa mère donne sur son
état desrenseignements
bien moins favorables ; il y aurait eu des atta¬
ques et la
situation serait à
peuprès la même qu'autrefois.
— 26 —
Observation XI
(Alexander).
F..., dix-huit ans, admise le 4
janvier
1884. Première attaque, il y a trois ans,à la suite d'unefrayeur;
depuis,attaquessurvenant trèsirrégu¬lièrement. Depuis un an, 2ou 3par mois; le22 février, 2 attaques.
Le 27, ablation des deux ganglions. Attaque le 18 iuin; une autre, le 28juillet; depuis, la maladetravaille dans l'Asile, où elle a eu, l'an¬
née suivante, 1 ou 2 petites attaques; depuis deux ans, elle n'en apas eu. Elle n'apris aucun remède.
ObservationXII
(Alexander).
F..., quatorze ans, admise le 6 mai 1881. Père et une sœur
épilep-
tiques. Attaqueà huitmois, et depuis,presque tous les jours. Les4, 5, 6 et 7 décembre 1883, de 20 à 30 attaques par heure; elles continuent moins nombreuses lesjours suivants; le 5, le 13,le 24, attaques parti¬culièrement intenses.
Le27, ablation des deux ganglions. Les 9et 10 mars, 1 ou 2 faibles¬
ses; le 16, la têteest plus libreet
l'intelligence
se réveille; le 21, le 22 et le 25,absences; les 1er, 8 et 9 mai, petites attaques; enfin, et celadepuis trois années, aucune attaque. A un moment, ily a eu quelques légères absences, le matin au moment du lever; elles ont disparu sous l'influence d'une légère dose de bromure; l'état mental s'est notable¬
ment
amélioré;
l'enfantva à l'école, sans, du reste, fairedeprogrès.Observation XIII
(Alexander).
H..., seize ans, admis le6 décembre 1883. Première attaque à treize ans,et depuis, 4 à 5, à la fin dechaque mois.
Le2 avril, ablation des deuxganglions. Attaques, les 12 et 15 avril, le 16 mai, le 20juin, les6et18juillet, les Ie1'et 8août ; à cette date, le maladequitte le service
chirurgical
pour allerà l'Asile des épileptiques; sans aucunremède, ses attaques ont alorsbeaucoup
diminué de fré-— 27 —
quence, et
il n'y
en a pas eudans les derniers quatre mois. L'état men¬
tal s'estamélioré.
Observation XIV
(àlexander).
H..., douze ans,
admis le 6 février 1884. Sa mère fit une chute quel¬
quesjours
avant l'accouchement, et il eut une attaque trois heures après
sanaissance.Depuis, attaques
toujours subites
;il en a presque tous les
joursà
l'hôpital.
Le 12 mars, ablation des deux
ganglions. Le 13, è trois heures, un
peu
d'agitation
;petite attaque, le 14, le 15, le 25 ;du 25 au 9 avril, 3
ou 4 attaques;
l'enfant quitte alors, l'hôpital en excellent état général ;
onn'apu le revoir
depuis.
ObservationXY
(Alexander).
F...,dix-sept ans,
admise le 16 avril 1885. Pas d'antécédents épilep-
tiques.Pas
réglée. Première attaque à treize ans. Aggravation progres¬
sive et, pendant le
séjour à l'hôpital, de 1 à 4 attaques par jour.
Le 13 mai, ablation du
ganglion cervical supérieur gauche; 2 petites
attaquesle 17;
le 18, 2 attaques; bromure ; 1 attaque le 19, le 22 et
le 23; 3 attaquesle 24,
le 25 et le 26.
Le27, ablation du
ganglion droit. Le 28, 2 attaques; le 29, une petite;
le30,3 pendant le
jour et 4 pendant la nuit ; le 1er, 2 ; le 2, 2. Les
attaques
continuent de 1 à 2
parjour, mais avec une tendance àdiminuer
denombre;en1886,il n'yen a
plus qu'une dizaine par mois, en moyenne;
en décembre, ellescessent
pendant 14 jours, à l'occasion d'une petite
attaque de
pleurésie
;aggravation en septembre 1887 ; année 1888
asseztranquille; en
novembre, décembre et janvier, pas d'attaques.
Observation XVI
(Alexander).
H..., quatorze ans.
Admis le 3 juin 1884; un cousin épileptique.
Début des attaquesilya