UMR 8584 (CNRS – EPHE – Université Paris IV)
Atelier de Recherche des doctorants du LEM Centre d’Études des Religions du Livre
Institut d’Études Augustiniennes Nouvelle Gallia Judaica
Centre Européen de Recherches sur les Congrégations et les Ordres Religieux
JOURNÉE D’ÉTUDE
Journée organisée par Chrystel Bernat, chargée de conférences à l’École Pratique des Hautes Études, et Mickaël Ribreau, boursier de la Fondation Thiers
La dissidence : formes, modalités, enjeux
Samedi 10 octobre 2009 Université de Paris IV – Sorbonne Maison de la Recherche, salle D 223
28, rue Serpente – 75006 Paris
Présentation
La dissidence, considérée comme une division à l’intérieur d’un corps, est de fait éloignement d’une unité, séparation d’une communauté – philosophique, politique, sociale, religieuse – qui viendrait rompre, sinon un ordre établi, à tout le moins un équilibre ou un compromis. La notion, empreinte d’hétérodoxie, sous-tend une démarcation nette avec une pensée, une doctrine, un dogme, une idéologie, au demeurant avec une orthopraxie. Pourtant, la dissidence s’affiche en différentes échelles d’intensité, allant de la simple contestation à la création d’un mouvement ou d’une pensée autonome, et recouvre ainsi autant de formes que d’enjeux disparates.
À partir d’objets d’études spécifiques qui puisent en diverses temporalités et domaines de scission, l’approche comparatiste vise à rendre compte des modalités variables de la division, consommée en des gradations multiples. L’analyse s’axe autour de ces points et seuils de rupture, là même où se loge la notion d’effraction à un ordre donné. Au-delà des formes – divergence d’opinion et dissidence de pensée, menace de scission, conflit ouvert – et des acteurs, il s’agit d’observer les mécanismes qui président à la dissidence.
Comment se manifeste-elle ? À partir de quel moment peut-on parler d’écart par rapport à une norme, à un équilibre préétabli et pour quelles raisons ? La dissidence est-elle nécessairement revendiquée et, le cas échéant, à quel titre et dans quelle optique est-elle engagée ? Il reviendra ainsi d’étudier les soubassements autant que les creusets dans lesquels se joue et se scelle la rupture.
La dissidence : formes, modalités, enjeux
Samedi 10 octobre 2009 Université de Paris IV – Sorbonne Maison de la Recherche, salle D 223
28, rue Serpente – 75006 Paris
9h Introduction : Chrystel BERNAT (EPHE-CERL):« Herméneutique de la dissidence »
9h 30 – 12h00 Présidence : Philippe HOFFMANN
9h30 Anne-Catherine BAUDOIN (ENS, EPHE – IEA) :
« Pilate dissident ? Réceptions apocryphes et patristiques de Jn 19, 12 »
10h15 Luciana SOARES (EPHE – CERL) :
« Les gnostiques : dissidents du médioplatonisme ? »
11h Flavia RUANI (EPHE – CERL) :
« Dissidence fictive et dissidence historique : le modèle hérésiologique d’Ephrem le Syrien et la naissance du manichéisme »
14h – 16h15 Présidence : Vincent ZARINI
14h Mickaël RIBREAU (Fondation Thiers, Paris IV - Sorbonne – IEA) :
« Mauvais chrétien, hérétique et schismatique : trois degrés de dissidence selon saint Augustin »
14h45 Pierre DESCOTES (Paris IV - Sorbonne – IEA) :
« Entre craintes et hésitations : la perception de la dissidence dans les Lettres de saint Augustin »
15h30 Jérémy DELMULLE (Paris IV - Sorbonne – IEA):
« Inventer la dissidence. L’hérésiologie de Prosper d’Aquitaine dans son Carmen de ingratis »
16h15 Synthèse