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Prise en charge de l'asthme aigu aux urgences

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Prise en charge de l'asthme aigu aux urgences

PLOJOUX, Jérôme Pierre Olivier, RUTSCHMANN, Olivier Thierry, ROCHAT, Thierry

Abstract

Acute asthma is a frequent occurrence in the emergency room. Early care includes gradation of severity and rapid administration of systemic corticosteroid and bronchodilators. After initial treatment, if the patient has no longer criteria for severe asthma, and no poor outcome risk factor, continuation of treatment at home is a possible option. It requires to schedule a close appointment for medical follow-up, establishment of an asthma treatment plan, prescription of a short course of oral corticosteroids together with a combination of inhaled corticosteroid and long acting beta-2-agonist for longer duration of treatment.

PLOJOUX, Jérôme Pierre Olivier, RUTSCHMANN, Olivier Thierry, ROCHAT, Thierry. Prise en charge de l'asthme aigu aux urgences. Revue médicale suisse , 2011, vol. 7, no. 322, p.

2501-5

PMID : 22288290

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:25679

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J. Plojoux

O. Rutschmann T. Rochat

introduction

L’asthme aigu (ou «crise d’asthme») est un motif courant de consultation dans les services d’urgence et peut être associé à un risque vital, ainsi qu’à des coûts importants.1 Une prise en charge efficace de l’asthme aigu repose sur la reconnais- sance et l’évaluation de la sévérité de la crise, son traitement, la décision d’hospitaliser ou pas, l’indication éventuelle aux soins intensifs et, lors d’un retour à domicile, la prévention d’une récidive précoce.

La prise en charge de l’asthme aigu est bien codifiée dans dif- férents documents de consensus, régulièrement mis à jour, en particulier : les British guidelines on the management of asthma, mai 2011, la Glo- bal initiative for asthma (GINA), décembre 2010, et enfin les Guidelines for the diagnosis and management of asthma, 2007, du National institute of health des Etats-Unis.2-4 Elle ne s’est que peu modifiée depuis quelques années, mais il est important d’en rappeler ici quelques points dont l’observation a un réel impact pour le patient. Les guidelines britanniques nous ont paru particulièrement claires et ont inspiré de manière prédominante ce qui suit.

reconnaissance delacriseetévaluation desasévérité On peut distinguer deux formes de présentation d’un asthme aigu : 1) la plus fréquente apparaît sur plusieurs jours avec l’installation progressive de la dysp- née. Celle-ci peut s’accompagner d’une augmentation des autres symptômes de l’asthme (toux, sifflements respiratoires, rhino-conjonctivite associée, limitation des activités quotidiennes) et 2) l’autre, plus rare, nommée asthme aigu subit (brittle asthma) est beaucoup plus dangereuse, survenant très rapidement sur quel- ques heures.

L’anamnèse doit être brève et ne pas retarder l’initiation du traitement. On ex- plore les éventuelles causes favorisantes, le traitement en cours, les événements antérieurs liés à l’asthme (consultations en urgence, hospitalisations, séjours aux soins intensifs) et les comorbidités importantes pour la prise en charge (autre ma- ladie pulmonaire ou cardiaque, diabète, trouble psychologique). L’évaluation de Management of acute asthma

in the emergency room

Acute asthma is a frequent occurrence in the emergency room. Early care includes grada- tion of severity and rapid administration of systemic corticosteroid and bronchodilators.

After initial treatment, if the patient has no longer criteria for severe asthma, and no poor outcome risk factor, continuation of treatment at home is a possible option. It requires to schedule a close appointment for medical follow-up, establishment of an asthma treat- ment plan, prescription of a short course of oral corticosteroids together with a combina- tion of inhaled corticosteroid and long acting beta-2-agonist for longer duration of treat- ment.

Rev Med Suisse 2011 ; 7 : 2501-5

L’asthme aigu est une situation fréquemment rencontrée aux urgences. Sa prise en charge comprend la gradation de sa sé­

vérité et l’administration rapide d’un traitement, associant un corticostéroïde systémique et des bronchodilatateurs. Lors­

qu’après le traitement initial aux urgences, la crise n’a plus de critère de sévérité et que le patient ne présente pas de fac­

teur de risque de mauvaise évolution, une suite de traitement à domicile est possible. Elle nécessite la programmation d’une visite rapprochée chez le médecin traitant, l’établissement d’un plan de traitement de l’asthme, la prescription d’une cortico­

thérapie orale de courte durée, ainsi qu’une préparation com­

binée d’un corticoïde inhalé avec un bêta­2­mimétique à longue durée d’action pour un traitement prolongé.

Prise en charge de l’asthme aigu

aux urgences

le point sur…

Dr Jérôme Plojoux Pr Thierry Rochat Service de pneumologie Département des spécialités de médecine

Dr Olivier Rutschmann Service des urgences Département de médecine communautaire, de premier recours et des urgences

HUG, 1211 Genève jerome.plojoux@hcuge.ch thierry.rochat@hcuge.ch olivier.rutschmann@hcuge.ch

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la sévérité de la crise (tableau 1) repose sur des critères cliniques simples et rapides à déterminer, ainsi que la me- sure du débit expiratoire de pointe (peak flow) lorsque l’état clinique du patient le permet. Selon ces critères, on classe l’asthme aigu en trois degrés de sévérité : modéré, sévère et grave (nous avons choisi le mot «grave» comme traduc- tion libre du Life threatening asthma des Anglo-Saxons ou

«asthme menaçant la vie») (tableau 1).2 Dans les catégo- ries «sévère» et «grave», la gazométrie est indiquée car elle permet, entre autres, de déterminer le recours aux soins intensifs, voire l’indication à une ventilation mécanique.

Dans cette ultime situation, on parle alors d’un quatrième degré de sévérité : l’asthme aigu avec arrêt respiratoire im- minent (near-fatal asthma).

traitementinitial

La prise en charge initiale repose sur :

l’oxygène : l’administration d’oxygène doit assurer une sa- turation entre 92 et 94%.5

Les bêta-2-mimétiques inhalés : les b2-mimétiques à courte durée d’action sont le traitement de premier choix en rai- son de leur action rapide et puissante. On recommande de les administrer à haute dose et de les répéter fréquem- ment en utilisant un nébuliseur (par exemple : salbutamol 5 mg en nébulisation toutes les 15 à 30 minutes).6 L’ad mi- nis tra tion des b2-mimétiques sous forme de spray, via une cham bre d’inhalation, est une alternative possible et ef- ficace bien qu’un traitement par nébulisations est géné- ra lement plus facile à inhaler pour le patient en situation aiguë.7 Par con tre, on ne recommande pas l’administration des b2-mimétiques par voie intraveineuse, sauf cas extrê- mes lors que l’administration par inhalation n’est plus pos-

sible, en rai son de l’absence d’avantage de cette voie d’ad- ministration.8

Les anticholinergiques inhalés : la place du bromure d’ipratro- pium inhalé en adjonction aux b2-mimétiques dans l’asth me aigu n’est pas clairement établie chez l’adulte, alors qu’une revue Cochrane conclut à un bénéfice significatif d’une telle adjonction dans l’asthme aigu sévère de l’enfant et de l’ado- lescent.9 Pour cette raison, son utilisation est généralement recommandée dans les cas sévères et graves même chez l’adulte (bromure d’ipratropium 0,5 mg en nébulisation une fois toutes les quatre à six heures).10 En pratique, l’utili sa- tion de monodoses combinant salbutamol et bromure d’ipra- tropium et le bon profil de tolérance de cette molécule par voie inhalée, ont pour conséquence que son administration est largement répandue dans les services d’ur gen ce.

Les corticostéroïdes systémiques : l’introduction précoce, au cours de la première heure de prise en charge, d’une corti- cothérapie systémique, le plus souvent par voie orale, pour tous les asthmes aigus sévères ou graves est essentielle.

Ce traitement est associé à une diminution de la mortalité, de la rechute précoce et des réadmissions pour asthme.11 L’administration de 50 mg de prednisone per os ou la per- fusion intraveineuse de 50 mg de prednisolone sont géné- ralement proposées. La voie intraveineuse ne semble pas plus efficace que la voie orale, en dehors des patients qui ne peuvent pas avaler ou ont des troubles digestifs. La po- sologie optimale de la corticothérapie systémique dans l’asthme aigu n’est pas connue, mais l’administration de posologies élevées (L à l’équivalent de 80 mg de predni- sone) n’apporte pas de bénéfice supplémentaire et n’est pas recommandée.12 Les guidelines recommandent géné- ralement l’administration d’une seule dose par 24 heures, mais très peu de travaux ont étudié l’avantage potentiel d’administrer la corticothérapie en plusieurs doses fraction- nées. Les guidelines britanniques suggèrent, comme alterna- tive, d’administrer la dose totale en quatre injections intra- veineuses, toutes les six heures.

Dans cette première phase, il n’y a pas de place pour les b2-mimétiques à longue durée d’action, pour la théo- phylline, pour les antileucotriènes, ni pour les corticosté- roïdes inhalés. L’adjonction de ces derniers ne semble pas apporter de bénéfice supplémentaire à l’action de la pred- nisone par voie systémique lors des premières heures de la crise d’asthme. En revanche, il est recommandé de com- mencer les corticostéroïdes inhalés très tôt, en parallèle avec la prednisone, afin d’habituer le patient au plan de traitement qui lui sera prescrit à la sortie de l’hôpital.2

examenscomplémentaires

En plus de la gazométrie, la radiographie du thorax et quelques examens de laboratoire (formule sanguine, do- sage des électrolytes plasmatiques et théophyllinémie chez les patients qui se trouvaient antérieurement sous ce trai- tement) sont recommandés dans les asthmes sévères et graves et, dans les degrés de sévérité plus légers, lorsque la situation clinique l’indique. La radiographie du thorax permet de rechercher des signes de surinfection pulmo- naire (infiltrat) ou une complication (pneumothorax, pneu- momédiastin). La mesure des électrolytes plasmatiques Asthme aigu • Augmentation des symptômes

modéré (AAM) • PF L 50%

• Pas de critère d’asthme aigu sévère Asthme aigu M un des points suivants :

sévère (AAS) • PF 30-50%

• FR M 25

• FC M 110

• Incapacité à faire une phrase

en une respiration

Asthme aigu grave M un des points suivants :

(AAG) (asthme Clinique Mesures

menaçant la vie) • Trouble de conscience • PF m 30%

• Epuisement respiratoire • SpO2 l 92%

• Arythmie • PaO2 m 8 kPa

• Hypotension • PaCO2

• Cyanose 4,5-6 kPa

• Absence ou • FR L 30/min

Qsibilances • FC L 120/min

• Dyspnée entre chaque

mot

Asthme avec • Confusion, somnolence arrêt respiratoire • Pause respiratoire

imminent • PCO2 L 6 et/ou nécessité ventilation

mécanique

• Bradycardie, hypotension

• Silence auscultatoire

Tableau 1. Evaluation de la sévérité de l’asthme aigu PF : Peak flow ; FR : fréquence respiratoire ; FC : fréquence cardiaque.

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permet de diriger le traitement de remplissage volumique et de détecter une hypokaliémie qui peut être induite ou aggravée par les b2-mimétiques.

indication àuntransfertaux soins intensifs

Les patients qui présentent les critères d’un asthme aigu grave, qui se détériorent rapidement ou qui ne répondent pas au traitement initial doivent être rapidement discutés avec un référent des soins intensifs. A la gazométrie, les pa- tients qui présentent un abaissement du pH, une PCO2 aug- mentée ou une hypoxémie persistante sont candidats à une admission aux soins intensifs. La présence d’une hypoxé- mie avec une PCO2 normale (alors qu’on s’attendrait à une hypocapnie, chez un asthmatique) doit également aler ter le clinicien. La place de la ventilation non invasive pour évi- ter une intubation n’est pas bien établie dans le traitement de l’asthme aigu, contrairement à l’exacerbation de BPCO.

En tout état de cause, si elle est entreprise, elle ne devrait l’être qu’aux soins intensifs ou dans un milieu équivalent.

évaluation delaréponseau traitement initial

L’évaluation de la réponse au traitement, selon les mê- mes critères cliniques (tableau 1) et de débit expiratoire de pointe, est très importante : elle permet de déterminer quels patients vont nécessiter une hospitalisation, voire une admission aux soins intensifs, et sert de guide pour adapter la suite du traitement de la crise.13

absence d

améliorationoupersistance decritèresd

asthmeaigu grave

Le traitement intensifié est poursuivi : oxygène, b2-mi- métiques à courte durée d’action toutes les 15 à 30 mi- nutes, anticholinergiques inhalés aux quatre à six heures et corticostéroïdes systémiques (prednisone 1 à 2 mg/kg/j).

L’administration de sulfate de magnésium, 1,2 à 2 g IV en vingt minutes, peut être considérée. Son effet bronchodi- latateur est largement débattu dans la littérature, mais son profil de sécurité favorable explique qu’il est régulièrement prescrit.14 Dans cette situation, le patient est généralement admis dans une unité de soins intensifs pour la surveil- lance, la poursuite du traitement médicamenteux et le sup- port mécanique ventilatoire lorsqu’il est nécessaire.

améliorationincomplèteoupersistance decritèresd

asthmeaigu sévère

Le traitement est poursuivi et adapté selon la réponse : oxygène 2 à 4 litres/min pour une saturation L 92%, b2-mi- métiques à courte durée d’action aux deux à quatre heu- res, prednisone 50 mg/j pour un minimum de cinq jours.

Une décision entre un retour à domicile ou une hospitali- sation devrait être prise dans les quatre heures suivant l’ad- mission. Après quatre heures de traitement, si la valeur du débit expiratoire de pointe se stabilise au-dessus de 50%

de la valeur prédite et en l’absence de critère d’asth me aigu sévère ou de facteur de mauvais pronostic (tableau 2), un retour à domicile peut-être discuté. Dans le cas con traire, le patient devrait être hospitalisé.

bonneréponse

Sous traitement, l’état clinique s’améliore, on atteint les critères d’un asthme modéré et le débit expiratoire de pointe se stabilise à L 75% de la meilleure valeur du pa- tient (ou de la valeur théorique, si la meilleure valeur du patient n’est pas connue). Le patient est surveillé durant deux heures dans le service des urgences. En cas de stabi- lisation clinique durant cette surveillance (amélioration per- sistante des symptômes, débit expiratoire de pointe L 75%

de la valeur prédite et variabilité l 25%) et en l’absence de facteur de mauvais pronostic (tableau 2), le retour à domi- cile est la règle.

préparationduretouràdomicile

L’asthme étant une maladie labile avec un risque de re- chute précoce, la bonne préparation du retour à domicile est importante. Elle repose sur les principes suivants :

un contrôle médical : la programmation depuis les urgen ces d’une consultation rapprochée (dans les deux à cinq jours), le plus souvent chez le médecin traitant. Lorsqu’elle est or- ganisée durant la visite aux urgences, le patient se rendra deux fois plus souvent à la consultation prévue.15

La vérification de la technique des traitements inhalés : la tech- nique d’inhalation est souvent imparfaite, même après plu- sieurs années de traitement de l’asthme. La vérification de cette technique par un soignant formé doit être faite dans tous les cas.

La prescription du traitement : elle comporte : 1) un traite- ment de corticoïde systémique pour cinq à dix jours (par exemple : prednisone 50 mg/j) qui, dans ce délai, pourra

Facteurs psychosociaux, médicaux Facteurs liés à une prise en charge Critères d’asthme sévère chronique inadéquate de l’asthme

• Non observance, rendez-vous manqués, • Méconnaissance de la maladie, de l’attitude • Antécédent de séjour aux soins intensifs déni, difficultés d’apprentissage en cas de crise, de l’usage du peak flow pour asthme, hospitalisation pour asthme

• Difficulté d’accès aux soins • Absence de plan d’action dans l’année ou consultations répétées (absence de médecin traitant) • Absence de corticostéroïde inhalé, aux urgences

• Maladie psychiatrique, alcoolisme, utilisation inadéquate des b-2 mimétiques M 3 classes de médicaments pour l’asthme toxicomanie, abus de psychotropes, sortie • Crainte des corticostéroïdes ou utilisation chronique, détérioration malgré

de l’hôpital contre avis médical au long cours un traitement bien conduit

• Obésité Utilisation importante de b-2 mimétiques

• Problème de revenu, emploi, stress (L 2 emballages/mois)

domestique, isolement social • Asthme aigu subit (brittle asthma)

Tableau 2. Facteurs de mauvais pronostic d’évolution

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être stoppé sans schéma dégressif ;16 2) un traitement cor- ticoïde inhalé, associé à un bronchodilatateur b2-mimé- tique de longue durée d’action.17 En cas de prescription d’un aérosol-doseur (spray), il est préférable de prescrire une chambre d’inhalation et d’en montrer l’usage. En cas de prescription d’une poudre à inhaler (Turbuhaler, Dis- kus), la démonstration de la technique fait partie du travail du médecin prescripteur, éventuellement d’un autre soi- gnant par délégation. Les recommandations GINA sou- lignent que l’ins tauration d’un traitement par corticoïdes inhalés devrait être faite pour une période d’au moins trois mois avant d’être diminué ou arrêté.3 Il faut rendre le pa- tient attentif à l’importance de la durée d’un tel traitement après un épi sode d’asthme aigu ayant nécessité une visite aux urgen ces et 3) un traitement bronchodilatateur b2-mi- métique de courte durée d’action en réserve (spray ou, s’il existe un doute sur la technique d’inhalation avec un spray, Diskus).

Le plan de traitement : il est différent du «plan d’action» uti-

lisé dans la prise en charge de l’asth me à long terme et qui est réservé à la pratique ambulatoire. Le plan de traite- ment indique au patient ce qu’il doit faire à court terme pour traiter son asthme, jusqu’à son prochain contact mé- dical. Il est reconnu que l’établissement d’un tel plan dimi- nue les risques de rechute précoce et d’hospitalisation.18 Le plan de traitement précise : 1) le trai tement régulier quotidien ; 2) les éléments permettant de reconnaître une aggravation de l’asthme ; 3) les mesures d’auto-ajustement du traitement en cas de symptôme aigu ou de modification du débit expiratoire de pointe et 4) les situations qui né- cessitent un contact rapide avec un médecin.

Un programme d’éducation thérapeutique : chaque patient devrait être encouragé à participer à un programme d’édu- cation thérapeutique ambulatoire, destiné aux patients et à leur entourage. Il y apprend à surveiller l’apparition de signes ou de symptômes, identifier rapidement les signes de détérioration, savoir ajuster son traitement en cas d’exacerbation et savoir quand appeler ou consulter son Figure 1. Algorithme de prise en charge aux urgences

PF : peak flow.

Orientation : 4 heures Admission

Asthme aigu modéré PF L 50%

Bonne réponse PF L 75%

Dospir + Ventolin 5 gouttes 1 x/20 minutes

Prednisone 50 mg

O2 pour SpO2 L 92%

Dospir + Ventolin 5 gouttes 1 x/15-30 minutes

Prednisone 50 mg

z soins intensifs O2 pour SpO2 L 92%

Dospir + Ventolin 5 gouttes 1 x/20 minutes Prednisone 50 mg PO/IV

Admission aux soins intensifs O2 pour SpO2 L 92%

Dospir + Ventolin 5 gouttes 1 x/20 minutes w sulfate de magnésium 2 g IV O2 pour SpO2 L 92%

Dospir + Ventolin 5 gouttes 1 x/15-30 minutes Surveillance 2 heures

Stabilisation :

• PF L 75%

• Variation l 25%

• Pas de facteur de mauvais pronostic

Retour à domicile

• Contrôle médical 2-5 jours • Corticoïde PO 5-10 jours

• Vérification traitement inhalé • Plan de traitement

b2 agoniste • Programme d’éducation

• Corticoïde inhalé ambulatoire

Hospitalisation Soins aigus Amélioration :

• PF L 50%

• Pas de critère d’AAS

• Pas de facteur de mauvais pronostic

PF l 50%

Critère d’AAS Asthme aigu sévère (AAS)

PF 30-50%

Amélioration incomplète Critère d’AAS

Asthme aigu grave (AAG) PF l 30%

Absence d’amélioration Critère d’AAG Traitement : 5 minutes

Evaluation : 60 minutes

Traitement : 2-4 heures

Evaluation : 4 heures

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médecin.19 En Suisse, les ligues pulmonaires cantonales (www.lung.ch) offrent ce type de prestations.

conclusion

Une prise en charge adéquate de l’asthme aigu aux ur- gences permet de diminuer le nombre d’hospitalisations pour asthme et la récidive précoce d’une crise. Cette prise en charge repose sur l’administration immédiate d’un trai- tement bronchodilatateur, l’évaluation soigneuse de la ré- ponse au traitement initial, l’administration, pour la plupart des patients, d’un traitement corticostéroïde systémique de courte durée et finalement la reconnaissance des cas qui nécessitent une hospitalisation. L’établissement d’un plan de traitement et l’organisation d’une consultation de suivi rapproché font partie intégrante de cette prise en charge. La figure 1 reprend, dans un algorithme, les étapes- clés de la prise en charge d’un asthme aigu aux urgences.

1 Schwenkglenks M, Lowy A, Anderhub H, et al. Costs of asthma in a cohort of Swiss adults : Associations with exacerbation status and severity. Value Health 2003;6:75-83.

2 ** British guideline on the management of asthma.

2011 ; www.sign.ac.uk/guidelines/fulltext/101/index.html 3 Global strategy for asthma management and preven- tion. 2010 ; www.ginasthma.org/guidelines-gina-report- global-strategy-for-asthma.html

4 Expert panel report 3 (EPR3) : Guidelines for the diagnosis and management of asthma. 2007 ; www.nhlbi.

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5 O’Driscoll BR, Howard LS, Davison AG, et al. BTS guideline for emergency oxygen use in adult patients.

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19 Tapp S, Lasserson TJ, Rowe B. Education interven- tions for adults who attend the emergency room for acute asthma. Cochrane Database Syst Rev 2007:CD 003000.

* à lire

** à lire absolument

Bibliographie

Implications pratiques

Le médecin urgentiste qui prend en charge un asthme aigu doit pouvoir :

• évaluer la sévérité de la crise selon des critères bien définis

• administrer rapidement un traitement comprenant des bron- chodilatateurs inhalés et une corticothérapie systémique

• connaître les situations nécessitant une hospitalisation ou une admission aux soins intensifs

Si la poursuite du traitement est ambulatoire, il a le devoir :

• de vérifier la technique des traitements inhalés

• de prescrire une corticothérapie systémique de courte durée et un traitement topique par corticoïde inhalé et bêta-2 mimétique

• d’établir un plan de traitement de l’asthme

• d’organiser un suivi rapproché chez le médecin traitant

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