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NEUTRES D'ICI À 2030"

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Academic year: 2022

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C A N D I D A T U R E D E M A R S E I L L E À L A M I S S I O N E U R O P É E N N E

" 1 0 0 V I L L E S C L I M A T I Q U E M E N T N E U T R E S D ' I C I À 2 0 3 0 "

C A N D I D A T U R E D E M A R S E I L L E À L A M I S S I O N E U R O P É E N N E

" 1 0 0 V I L L E S C L I M A T I Q U E M E N T N E U T R E S D ' I C I À 2 0 3 0 "

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À

mesure que s’avancent les années, le réchauffement climatique devient plus menaçant.

Le dernier rapport du GIEC nous met en garde : la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau ont d’ores et déjà diminué dans de très nombreux territoires. Ce sont, aujourd’hui, plus de trois milliards de personnes qui vivent dans un environnement vulnérable. Il ne nous reste que très peu d’annéespour inverser la tendance.

À Marseille, nous avons fait le choix de déclarer la ville en état d’urgence climatique il y a un peu plus d’un an. Alors que le monde est en proie au plus grand défi de son histoire, nous avons la conviction que les villes sont les piliers de la transition écologique, et qu’elles doivent s’engager, avec leurs habitants, sur la voie de la résilience. Marseille, particulièrement, parce que son littoral de 57 kilomètres, son Parc National des Calanques, sont des joyaux pour notre planète. Marseille, particulièrement, parce que nous sommes encore aujourd’hui l’une des villes les plus polluées du pays, et que chacun le subit au quotidien.

Ensemble, nous voulons relever le défi de l’écologie. C’est grâce à sa puissance de rassemblement, à sa volonté d’unir les efforts de tous pour faire face collectivement au défi du réchauffement climatique que Marseille a pu construire cette candidature au programme européen des cent villes neutres en carbone d’ici 2030. C’est une œuvre collective, la volonté d’un territoire entier.

Les changements nécessaires sont structurels et de grande envergure. Ce chantier ne pourra se faire que par une action commune et coordonnée entre tous les acteurs. C’est pour cette raison que nous sommes fiers d’avoir pu rassembler pour construire ce programme ambitieux et cohérent grâce à nos nombreux partenaires de tous horizons. Quel que soit le résultat de cette démarche, nous continuerons d’agir ensemble pour une ville plus verte, respectueuse du vivant et de la planète.

En moins d’une décennie, nous voulons transformer notre ville pour en faire une ville-pilote de la transition écologique et énergétique. En 2028, nous avons l’ambition d’avoir rénové 60 % des quartiers prioritaires de la ville, car nous avons la conviction que l’écologie est indissociable du social. Nous construirons des quartiers autonomes, indépendants en matière énergétique. Nous transformerons nos écoles pour les adapter aux dérèglements climatiques. Nous agirons sur tous les fronts ; baisses des consommations et production propre, économie circulaire, alimentation saine et durable, construction avec la Métropole d’un grand projet d’urbanisme et de transports verts, développement de dispositifs de pointe et innovants, tournés vers la biodiversité méditerranéenne et la coopération internationale.

Marseille n’a pas attendu, et n’attendra pas pour agir. Cette candidature à la mission européenne des villes sans carbone s’inscrit dans une dynamique d’action collective que nous avons déjà entamée, sur nos terres comme pour notre mer.

Marseille prendra toute sa part dans ce combat pour l’humanité, le climat et notre cadre de vie.

Nous sommes de ces villes qui croient que l’avenir peut être meilleur. Nous ferons de notre territoire un territoire d’expérimentation des villes vertes et résilientes, ouvertes sur le monde et gardiennes de la biodiversité.

Benoît PAYAN Maire de Marseille

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Plan d’action pour la neutralité climatique de Marseille en 2030

Chapitre 1 : Marseille, ville pilote pour une neutralité climatique socialement responsable

La Méditerranée est l'une des régions les plus vulnérables au changement climatique mondial1, qui exacerbe des risques naturels déjà existants (inondations, feux de forêt, etc.). Les activités humaines intensives et polluantes, conjuguées à l’acidification de la mer et aux températures extrêmes, dégradent la biodiversité de la Méditerranée et la santé de ses habitants.

La Méditerranée est un bassin d’échanges économiques, culturels, scientifiques et de migration depuis l’Antiquité. Cette spécificité historique a fait émerger une culture méditerranéenne et un style de vie urbain dont Marseille représente un archétype. Marseille incarne la Méditerranée : de Massilia à aujourd’hui, la ville a toujours été un port central et une terre d’accueil. C’est une cité de fort contrastes, entre extrême pauvreté et tourisme de luxe, entre quartiers neufs à haute performance environnementale, centre-ville historique dégradé et quartiers nord paupérisés, entre industries polluantes et économie de la débrouille.

Nous souhaitons développer Marseille comme un laboratoire des villes méditerranéennes et côtières en Europe pour réussir une neutralité climatique inclusive car accessible à tous quel que soit son niveau de revenu.

Pour faire face au double défi de réduction de sa consommation d’énergie comme les villes du Nord, et de traitement des problèmes sociaux que rencontrent les villes du Sud, Marseille se projette de manière singulière, innovante et ambitieuse dans le « monde d'après » à travers deux dynamiques interconnectées :

- Une dynamique descendante de politiques publiques sectorielles de décarbonation du territoire urbain ayant recours à toutes les technologies disponibles et adaptées à notre ville, associant les habitants pour susciter leur adhésion et leur participation.

1 Giorgi 2006 and 2016 publication.

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- Une dynamique montante créative, transversale et humaine, de transformation sociétale globale, productrice de sobriété énergétique, de lien social et de nouvelles richesses partagées, une dynamique démocratique par essence car portée par tous les acteurs du territoire, encouragés par la Ville à se constituer en écosystème.

Les solutions hybrides que Marseille mettra en œuvre à travers cette double approche génératrice de mutations culturelles techniques, industrielles et comportementales, détaillées dans notre feuille de route, pourront inspirer les villes du Sud comme celles du Nord.

Si la ville fait aujourd’hui figure « d’outsider » parmi les villes européennes lorsqu’est abordé la bataille pour la neutralité carbone, la nouvelle équipe municipale s’applique à résorber les écarts et faire de Marseille une vitrine européenne de neutralité carbone grâce aux mutations culturelles techniques, industrielles, comportementales détaillées dans notre feuille de route. Toutes les avancées qui seront obtenues dans une ville souffrant de déséquilibres climatiques forts, alliant réchauffement et intensification ponctuelle des précipitations, seront plus facilement transposables là où le climat est aujourd’hui plus clément. A ce titre, Marseille est un territoire laboratoire ou la résilience carbone s’incarne par des politiques volontaristes conjuguant investissements importants en faveur du social, évolution des usages et des infrastructures.

A cet égard, Nous comptons transformer nos vulnérabilités actuelles en véritables atouts.

Tout d’abord, la topographie marseillaise, entre mer et montagne, a longtemps servi de cadre contraint pour développer la ville selon la vision archaïque du tout voiture, de l’urbanisation à outrance et de l’étalement urbain. Or, Marseille est aujourd’hui une ville en friche, avec des espaces, des terrains, des bâtiments où peuvent éclore des projets innovants et audacieux. La mer nous invite aujourd’hui à occuper ces espaces, à densifier la ville. La lutte contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols nous permettra de préserver la riche biodiversité du territoire et d’opérer le retour de la nature en ville.

Ensuite, l’émancipation sociale sera, à Marseille plus qu’ailleurs, indissociable de notre action climatique. La plus grande richesse du territoire est la diversité de population, avec 111 noyaux villageois, aux urbanités et à l’histoire affirmées. Marseille est une ville jeune, dynamique, rebelle, au sein de laquelle la société civile s’empare des enjeux d’avenir par un exercice démocratique généralisé. Les très fortes implications des citoyens, des associations et des acteurs créatifs, valorisent un modèle urbain de justice sociale et écologique pour le territoire marseillais. Pourtant, notre territoire est socialement fracturé, avec des inégalités sociales fortes. Le taux de pauvreté atteignait 26% de la population globale et 40% des ménages locataires en 2019 2, 38 quartiers sont des quartiers prioritaires nationaux (QPV) en raison du niveau de pauvreté de leurs habitants. Le centre de la ville de Marseille accueille plusieurs quartiers parmi les plus pauvres de d’Europe, avec un parc immobilier très dégradé. Ce sont plus de 100 000 Marseillais qui vivent aujourd’hui dans des passoires thermiques aux coûts social et environnemental majeurs. Agir contre la précarité énergétique, l’habitat indigne, pour la santé, le pouvoir d’achat des Marseillais est aujourd’hui une question d’urgence ainsi qu’un levier essentiel vers la neutralité carbone.

2 Marseille, Dossier statistique complet, INSEE.

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Cette situation dessine une équation spécifique à laquelle il nous faut répondre : réduire la pauvreté conjointement à la limitation de l’empreinte carbone par habitant. C’est là une nécessité sociale qui croise une nécessité climatique en réussissant un développement urbain performant dans un contexte d’épanouissement citoyen responsable.

Notre ambition est de promouvoir un nouveau modèle urbain inclusif et climatiquement neutre, particulièrement adapté aux villes côtières et au bassin méditerranéen. Il s'agit d'engager simultanément un ensemble de stratégies dans les principaux secteurs émetteurs de carbone3 :

2022 : mettre en place le cadre du Contrat de ville climatique, engager les citoyens dans les différentes actions, installer les différents opérateurs qui mènent les chantiers et

démontrer la valeur de nos actions.

2023 à 2025 : Accélérer, évaluer les interventions et les mesures, recadrer certaines actions en utilisant les retours d'expérience, les meilleures pratiques et l'analyse des données.

2025 à 2030 : Intensifier les actions et définir les étapes à venir après 2030.

En tout, notre feuille de route comporte cinq priorités :

● Priorité 1 : les transports et la mobilité, en conduisant la révolution des modes de déplacement de Marseille,

● Priorité 2 : La décarbonation du parc immobilier via la lutte contre la précarité énergétique et l’habitat indigne, réhabilitation thermique du parc immobilier et des équipements publics de la Ville ainsi que la production d’énergie verte locale et le développement de communautés énergétiques,

● Priorité 3 : la nature urbaine, en renforçant notre modèle méditerranéen de la ville végétale,

● Priorité 4 : l'inclusion citoyenne, en plaçant nos concitoyens au cœur de la transition climatique,

● Priorité 5 : l'innovation, en créant un fonds d'innovation pour la démonstration et le changement d'échelle des projets.

Nous inscrivons ces cinq priorités dans un cadre politique qui promeut un accord vert local (local green deal) avec une large concertation des parties prenantes. Nous visons à la fois des politiques axées sur la technologie et des politiques sociales, car nous pensons que la neutralité climatique de Marseille repose à la fois sur les infrastructures et les scenarii de de vie.

3 La mobilité et le transport arrivent en tête des émissions avec 1 031 605 tonnes eq CO2. Le bâtiment, le chauffage, l'énergie stationnaire est le deuxième secteur ciblé avec 545 388 tonnes eq CO2. Les industries, les processus et les utilisations de produits viennent en troisième position avec 230 175 tonnes eq CO2.

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Chapitre 2 : Nos actions pour la neutralité climatique d'ici 2030

Priorité n°1 : La mobilité et les transports

Révolutionner les modes de transport à Marseille d'ici 2030

Le transport et la mobilité sont profondément imbriqués dans nos modes de vie et nos comportements. Les déplacements à Marseille ont été pendant longtemps conçus pour le tout- voiture, faisant de Marseille un « Los Angeles à la française ». Concevoir une mobilité décarbonée à Marseille requiert de restructurer en profondeur le les infrastructures existantes. Nos politiques doivent donc donner la possibilité aux citoyens et au secteur de la logistique de réussir leur report modal. Nos actions déclencheront un transfert massif vers le vélo, les micro-mobilités et les services de transport public. Pour répondre à nos ambitions, un budget de 2 milliards d'euros a été alloué aux transports et à la mobilité dans le cadre du plan national « Marseille en Grand » et du schéma de déplacement urbain de la Métropole Aix-Marseille en collaboration avec la Ville.

Actions-clés :

o Un plan ambitieux pour faire de Marseille une des villes françaises la plus cyclable et marchable. Nos premières actions seront axées sur la promotion des micro- mobilités, notamment le vélo, car il s'agit d'un mode de transport neutre en carbone, bon marché et sain. Marseille accueillera donc sept "autoroutes" cyclables d’ici 2030 desservant efficacement et en toute sécurité l'ensemble de la ville. Des aménagements en faveur du vélo seront créés le long de ces autoroutes, avec des bornes de recharge pour les vélos électriques et des services de location de vélos.

o La réhabilitation de la gare Saint-Charles et de ses abords. La restructuration de la gare avec notamment la création d’une gare souterraine permettra un saut quantitatif qui conduira à basculer progressivement et durablement dans un système ferroviaire moderne et robuste, digne d’un RER, desservant l'ensemble de l'aire urbaine marseillaise de manière beaucoup plus efficace (en temps et confort) que le réseau routier. Le projet sera livré en 2030.

o 7 lignes de tramway et de bus (nouvelles et prolongées) pour désenclaver les Quartiers Nord et d'autres zones isolées de Marseille. 55 km de transports en commun de qualité seront créés d'ici 2030, desservant plus des 2/3 de la ville, et 4 emplois sur 5. Plus particulièrement, deux nouvelles lignes de bus à haut niveau de service et l'extension de lignes de tramway desserviront les quartiers isolés et défavorisés de Marseille. L'ensemble de la flotte de bus sera alimenté à l'électricité en 2030.

o Le développement du report modal. Des parkings-relais et des pôles multimodaux permettront de développer la multimodalité des Marseillais.

o Une ville à la logistique décarbonée. L'un des principaux émetteurs pour les transports est le transport routier. Marseille concentrera ses actions sur la promotion du fret ferroviaire et le développement de centres logistiques innovants à travers la ville. La plateforme logistique du MIN des Arnavaux (Marché d'Intérêt National) deviendra le principal point d'entrée du fret routier pour distribuer le fret à travers Marseille par des véhicules verts électriques.

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Priorité n°2 : La décarbonation du parc immobilier via la lutte contre la précarité énergétique

Mener la décarbonisation complète du parc immobilier en luttant contre la précarité énergétique et l’habitat indigne

La facture énergétique pèse particulièrement dans le budget des ménages. Restrictions volontaires ou systèmes de chauffage défectueux, de trop nombreux Marseillais doivent aujourd’hui renoncer à se chauffer dans de bonnes conditions. A l’exclusion sociale liée à cette situation s'ajoutent les dangers pour la santé des Marseillais. La situation est particulièrement dramatique dans les arrondissements centraux de Marseille, là où se concentrent les immeubles anciens et dégradés. Le bâti est dégradé sur tout le territoire, avec environ 40 000 logements insalubres à Marseille. Parmi les 38 QPV marseillais, 14 vont bénéficier du soutien technique et financier de l’ANRU, levier essentiel d’accélération des mutations.

Une stratégie ambitieuse de réhabilitation thermique et de décarbonation du parc est essentielle car elle permettra, non seulement de réduire la consommation énergétique globale des bâtiments sur l'ensemble de la ville, mais aussi de lutter contre l'habitat indigne et la précarité énergétique.

C'est pourquoi un budget de 3 milliards d'euros est déjà engagé dans cette priorité. Grâce à une stratégie de rénovation ambitieuse et collaborative, nous pouvons imaginer Marseille comme une ville où les espaces bâtis sont aussi qualitatifs que l'espace extérieur.

Notre combat contre la précarité énergétique s’attache à produire de l’énergie verte et locale, ainsi qu’à développer des communautés énergétiques. Il s’agit à la fois de tirer parti des avantages naturels de Marseille pour générer des énergies renouvelables : un climat très ensoleillé et venteux avec la mer comme refroidisseur naturel. La ville bénéficie également de ressources massives en eau potable, grâce au Canal de Marseille, qui peut alimenter 2 millions de personnes en eau potable. Nos politiques se concentrent donc sur la massification des initiatives de production d'énergie renouvelable solaire et éolienne. Nos actions se concentrent également sur la création de communautés énergétiques, afin d'inclure les habitants dans la production d'énergie et de produire de l'énergie localement.

Nous sommes convaincus que la production d'énergie peut être source d'autonomie. C'est pourquoi nombre de nos actions rassemblent plusieurs parties prenantes, comme la SEM Energies ou le Smart Avenir Green. Il s'agit également de produire de l'énergie renouvelable à partir des activités humaines avec la valorisation des déchets (notamment la gestion des biodéchets et des eaux usées). Dans un premier temps nous agirons sur le parc immobilier public de la Ville en développant l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments publics. Une première étape sera engagée dans les mois à venir par l’engagement du plan de rénovation de 174 écoles de la ville et qui comprendra une généralisation des constructions durables et productrices d’énergie.

Actions-clés :

o Une stratégie collaborative pour rénover le parc immobilier existant. Elle engagera toutes les parties prenantes impliquées dans le marché du logement : bailleurs sociaux, acteurs de la construction, associations de logement privés, grâce à des mécanismes de financement innovants et dédiés. Un accent particulier sera mis sur les

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logements privés dégradés, car de nombreux propriétaires ne sont pas en mesure de financer la rénovation..

o La réhabilitation de la plupart des quartiers de logements sociaux. Elle se fera massivement, avec l'aide de l'ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) et de la SPLA-IN (société publique interne dédiée à la rénovation du centre-ville)

o La Rénovation des 470 écoles dont 174 écoles en rénovation lourde. Pour 1,2 milliard d’euros investis, la création de près de 15 000 emplois est évaluée sur un horizon de 10 ans. Cela constitue pour le territoire, en termes de montée en compétences, une opportunité majeure pour conduire une transition très profonde du secteur du BTP notamment, à travers l’utilisation et les pratiques de mise en œuvre de matériaux moins énergivores, plus durables, et plus isolants.

o La réhabilitation lourde des bâtiments de l’Université d’Aix-Marseille. D’ici 2030, 50% du parc sera rénové pour une réduction de la consommation énergétique de 40%.

o 100% du parc immobilier neuf en bâtiments à énergie positive. Les quartiers nouvellement construits sont les précurseurs de la neutralité climatique. Ils bénéficient des dernières technologies et d'investissements massifs. À ce titre, nous allons encore plus loin dans nos ambitions pour les opérations nouvellement construites : non seulement elles seront climatiquement neutres (pendant et après la construction), mais elles contribueront aussi activement aux futures communautés énergétiques de Marseille (dans les quartiers existants et ceux nouvellement construits).

o Un plan de formation professionnelle, pourvoyeur de nouveaux emplois via la Cité de la Transition qui agira comme vitrine d’un savoir-faire marseillais innovant. La réhabilitation énergétique massive du parc immobilier va faire émerger de nouveaux marchés, de nouvelles activités et requerra des compétences spécifiques. La “smart city” est d’abord une “ville apprenante” : avec l’Université, les opérateurs de la formation professionnelle initiale et continue, les représentants des branches et des filières concernées - prioritairement le BTP, et les partenaires sociaux associés à la définition de la carte des formations et de l’apprentissage, une mobilisation massive a déjà commencé, comme en témoigne la forte progression du nombre de contrats d’apprentissage signés en 2021.

o La SEM Energies, un outil innovant pour engager toutes les parties prenantes et financer la production d'énergie verte. La SEM, dont le montage est en cours, sera une société publique interne dédiée à la production d'énergie décarbonée. Sa gouvernance sera collaborative, avec des investisseurs tels que d'autres administrations publiques, des investisseurs publics, et même des citoyens privés. Ses premiers projets consisteront à installer des panneaux solaires sur les toits des écoles publiques rénovées, pour s'étendre massivement aux bâtiments publics et privés.

o Le projet SIRIUS à Frais-Vallon, un premier départ vers des communautés énergétiques. Il consiste en la création d'une centrale photovoltaïque pour l'ensemble du quartier de Frais-Vallon, un ensemble de logements sociaux. Un Flex Grid sera également intégré au projet afin de mieux gérer les systèmes énergétiques de la centrale et des bâtiments. La centrale alimentera 1 350 logements, soit 5 000 habitants.

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o La production d'énergies renouvelables pour alimenter le port Marseille-Fos. Un projet mêlant plusieurs sources d'énergie renouvelable va alimenter le port de Fos-sur- Mer. Ce plan ambitieux vise à installer des panneaux photovoltaïques, des parcs éoliens, des stations d'hydrogène et des unités de production de gaz verts avec la technologie du Power-to-Gas.

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Priorité n°3 : La nature urbaine

Renforcer notre modèle méditerranéen de ville végétale

Marseille est actuellement l’une des 3 villes françaises engagées dans la définition du label “l’arbre en ville” porté par la filiale forestière de la Caisse des Dépôts et Consignations. Située entre mer et montagne, Marseille est la ville la plus verte de France, selon l'Observatoire des Villes Vertes. Le Parc national des Calanques, le massif de l’Etoile, la Nerthe, les berges de l’Huveaune et les autres espaces naturels qui entourent la ville agissent comme un poumon écologique, rafraîchissant le territoire lors des chaleurs estivales. La ville est un immense réservoir de biodiversité, tant pour les espèces marines que terrestres. Des paysages et des décors exceptionnels sont visibles dans toute la ville. Les écosystèmes naturels de Marseille sont typiques de la Méditerranée. Marseille bénéficie aussi de nombreuses zones agricoles, dont certaines sont encore en activité et d’autres sont à reconquérir. L'eau est également un élément essentiel de Marseille, tant pour la mer que pour les réserves d'eau potable. Notre ambition est donc de fournir un modèle adéquat pour les villes végétales méditerranéennes. Notre portefeuille d'actions intègre des mesures capitalisant sur les avantages de la nature, notamment pour le rafraîchissement de la ville et la compensation carbone, et des politiques de préservation de la biodiversité et des écosystèmes naturels.

Actions-clés :

o Un ambitieux partenariat de collaboration avec le Parc des Calanques pour créer un grand puits de carbone d'herbiers marins. Les mers et les océans constituent le plus grand puits de carbone naturel de la planète (créant à leur tour des effets néfastes tels que leur acidification). Notre plan est de capitaliser sur ce puits de carbone

"naturel", tout en atténuant les effets négatifs, en restaurant largement la posidonie des Calanques, c'est-à-dire l'herbe marine locale.

o Une opération démontrée de restauration de la biodiversité avec la création de récifs artificiels. Les récifs artificiels du Prado (220 hectares) sont une opération de longue date de la ville de Marseille, visant à restaurer la biodiversité et à diversifier les espèces marines. Depuis 2000, ils sont responsables d'une augmentation de 30% de la biodiversité, tandis que la population de poissons a triplé.

o Un plan ambitieux de rafraîchissement de la ville mêlant un réseau souterrain d'eau de mer et des poumons écologiques dans toute la ville. La lutte contre la chaleur à l'intérieur comme à l'extérieur est l'un des principaux défis de Marseille.

▪ Notre projet consiste à utiliser les ressources naturelles de la mer pour créer un réseau souterrain de refroidissement à l'eau de mer. La première partie de ce réseau est mise en œuvre dans le cadre du projet d'aménagement Euroméditerranée (Euromed). On estime que ce réseau permet de réduire de 80% les émissions de carbone par rapport à un réseau de refroidissement classique. Notre objectif est de couvrir une grande partie de la ville avec un réseau de refroidissement tel que celui-ci d'ici 2030.

▪ Pour atténuer l'îlot de chaleur urbain et rafraîchir l'ensemble de la ville, nous avons mis en place des politiques ambitieuses pour végétaliser les rues de Marseille et créer des poumons écologiques supplémentaires dans toute la

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ville. Le premier du genre est le Parc des Aygalades dans le projet Euromed, soit 25 hectares de terrain à dépolluer et à re végétaliser d'ici 2026. D'ici 2030, nous souhaitons développer et préserver les poumons écologiques existants (Parc des Calanques, rivière Huveaune, parc des Aygalades, etc.) tout en végétalisant l'ensemble de la ville.

o Un plan de reconquête agricole : Marseille dispose de plus de 200 Ha de terres agricoles et la Ville prévoit de protéger chaque année 20Ha supplémentaires. L’objectif est d’y installer des agriculteurs, pour développer l'approvisionnement local, notamment dans la restauration scolaire. Ce plan sera mené en partenariat avec les acteurs associatifs très actifs sur le sujet, notamment la Cité de l’Agriculture.

o Un plan de reconquête des friches : Marseille a un très grand nombre de friches urbaines (anciennes usines, terrains abandonnés, etc.), dont certaines polluées, qui seront valorisées par la Ville..

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Priorité n°4 : L’inclusion des citoyens

Placer les citoyens au cœur de la transition climatique

Nous sommes convaincus que la neutralité climatique durable de Marseille n'est pas seulement atteignable par la réduction technologique des émissions d'un territoire, mais, surtout, par l'inclusion de ses habitants. Comme le disait Chico Mendes, "l'écologie sans la lutte des classes, c'est du jardinage". L'inclusion sociale est la pierre angulaire de notre ambition pour la neutralité climatique de Marseille. Elle prendra appui sur plusieurs dispositifs innovants qui contribueront à constituer un « écosystème transitionnel participatif » producteur de transformations vertueuses des pratiques sociétales.

De multiples associations ou collectifs citoyens, en dehors des cadres institutionnels, participent à la fabrication de la ville. Engagés dans des actions sur les questions du logement, de la maîtrise d’usage, c’est une richesse forte pour notre territoire et l’implication citoyenne. Elle fut par bien des aspects des actions venant pallier les insuffisances des politiques publiques jusqu’à présent.

Actions-clés :

o Promouvoir les dispositifs de co-construction et de dialogue avec les citoyens.

Pour mieux comprendre les défis locaux et définir des politiques publiques adaptées, cette ambition se base principalement sur : les Tables de quartier (outil de démocratie locale), les budgets participatifs (dans une logique budgétaire croissante) ou encore les conseils de quartier et des démarches de concertation spécifiques selon les sujets et les thèmes (pour la réalisation du Contrat de ville climatique).

o Associer les artistes et les innovations des associations culturelles : Marseille, est une grande capitale européenne où les classes créatives se retrouvent et se reconnaissent. C’est une très grande force pour mobiliser les citoyens sur les enjeux urbains et climatiques du XXIè siècle.

o L'Assemblée du Futur, réunissant une multiplicité de citoyens. Cette assemblée de citoyens examinera les actions politiques de l'administration publique. Elle pourra également rédiger des propositions d'évolution réglementaire vers un Marseille plus vert.

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Priorité n°5 : L’innovation

Accélérer la transition carbone par les innovation technologiques et d’usages

Marseille est un territoire résolument innovant. A l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques, la ville pourra démontrer sa qualité de vitrine de la ville mondiale et décarbonée.

L’ingéniosité des habitants rivalisent avec les projets de transformation des industries marseillaises, qui créent des modèles de production plus résilients et plus respectueux de l’environnement. Toutes les actions que nous mènerons s'inscrivent dans le cadre de technologies existantes qui doivent être mises à l'échelle. Cependant, nous devons tester et démontrer la valeur des nouvelles technologies et des nouvelles initiatives telles que celles visant à développer l'hydrogène. C’est pourquoi un fonds d’innovation sera créé afin de financer les initiatives innovantes d’acteurs établis comme d’entrepreneurs.

Actions-clés :

o MassHylia, le plus grand démonstrateur de génération d'hydrogène vert en France.

Ce projet, porté par Total et Engie, sera livré en 2024. Il vise à devenir un hub hydrogène alimentant des usages diversifiés.

o Des laboratoires de recherche à la pointe de l’innovation durable au sein d’Aix Marseille Université. Au-delà de son plan de réhabilitation thermique et de son engagement pour une vie étudiante verte, l’Université accueille des laboratoires de recherche de premier plan, comme le laboratoire Chimie Environnement, ou l’Institut de Biologie du Développement de Marseille. L’Université d’Aix-Marseille est d’ailleurs la 1ère université française en termes d’impacts sur le développement durable (23ème mondiale), selon le Times Higher Education University Impact.

o Marseille Ville hôte des Jeux Olympiques. Les Jeux olympiques de 2024 sont une chance pour les Marseillaises et les Marseillais, ils seront verts, durables et responsables tels que promus par le CIO. Pour accueillir les épreuves de voiles, la Ville de Marseille a souhaité entreprendre des travaux maritimes d’ampleur afin de permettre le retour d’une biodiversité marine notamment en rétablissant les courants marins au sein de la base nautique du Roucas blanc. La réduction de l’impact carbone et la réplicabilité des solutions proposées doivent être une vitrine pour d’autres événements.

o La Coopérative de compensation carbone. Elle s’inscrit dans une logique vertueuse de financer des projets de décarbonation à partir de crédits carbones achetés par les pollueurs.

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Chapitre 3 : Conditions critiques pour réussir à atteindre la neutralité climatique de Marseille

Notre stratégie repose sur des conditions essentielles de réussite pour combler les écarts et atteindre notre modèle de neutralité climatique équitable d'ici 2030.

Ces conditions sont les suivantes :

 La gouvernance

 Le portage d’actions par des acteurs publics (Sem, Spl…)

 Le financement

La gouvernance à Marseille a toujours été un sujet brûlant...

La gouvernance est l'une des principales raisons pour lesquelles Marseille est en retard en termes de neutralité climatique. Nous mettrons en place avec le Contrat de Ville Climatique une gouvernance multi-acteurs et multi-échelles pour assurer le succès de nos actions. Notre gouvernance sera un modèle public-privé et citoyens.

La gouvernance sera partagée entre les différents niveaux d'administration publique (région, métropole, ville) et l'État.

Deux organes externes sont mis en place pour fournir des conseils et des recommandations : le Comité scientifique et l'Assemblée du Futur. Le Comité scientifique sera co-piloté avec l’Université Aix-Marseille. L’Assemblée du Futur rassemblera la société civile. Les citoyens y seront des acteurs de premier plan à d’impulser des évolutions notables et des projets, dans une véritable logique de « capacitation » citoyenne.

Political governance

Consultative bodies

Missions & do-tanks

City of Marseille

Transition

Committee 2030 Joint steering committee (City, Metropolitan authority, Bouches-du-Rhône , department, State)

Building Mission 2030

Energy Mission 2030

Mobility Mission 2030

Industry Mission 2030

Nature Mission 2030 Scientific Committee

Assembly of the Futur

Mission Coordination 2030 City project team + ATMO Sud + ADEME

Deliberative Assembly of Experts

Deliberative Assembly of Citizens

Coordination of other missions in charge of transversal policies and ongoing evaluation

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La mise en œuvre des priorités est pilotée par des établissements publics, des sociétés publiques locales ou des sociétés à économie mixte impliquant les différents acteurs (logement social, opérateurs du bâtiment, industriels, laboratoires, autorité portuaire, de mobilité...). Elles sont appelées "missions" :

 Rénovation du bâti, lutte contre la précarité énergétique et énergie stationnaire : SPLA-IN

 Transport et mobilité : GIP Aix Marseille Provence Mobilités

 Production d'énergie : SEM Energies

 Industrie : Grand Port Maritime de Marseille

 Nature : Parc des Calanques / Ville de Marseille

Une équipe de coordination sera mise en place avec la participation de l’Université Aix-Marseille.

L'objectif est de favoriser l’intégration entre les différentes missions, de traiter les politiques transversales, d'évaluer et de réorienter les actions au service d’un objectif commun.

Enfin, l'expertise et les compétences techniques devront être mises à niveau en matière de mobilisant pour une décarbonation du territoire.

Combler le déficit de financement pour multiplier les impacts des projets

Comme l'indique le document, il existe un déficit de financement évident à combler pour atteindre une neutralité climatique équitable. L'objectif est d'étendre les ressources financières et donc le nombre de projets qui peuvent être mis en œuvre et étendus dans les huit années à venir.

Nous devons également tenir compte de la pauvreté des habitants : les rénovations profondes doivent être abordables. Nous comptons travailler avec le Contrat ville climat afin de trouver des dispositifs innovants pour résoudre ces questions financières (obligations vertes, fonds d'investissement, subventions, ...).

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869 815

H A B I T A N T S S U P E R F I C I E

240 KM 2

C Ô T E

M É D I T E R R A N É E N N E

57 KM

Agriculture Branche énergie Déchets

Résidentiel Tertiaire

Transport routier Industrie

(hors branche énergie)

Autres transports - Aérien - LTO Domestique

Autres transports - Ferroviaire Autres transports - Fluvial Autres transports - Maritime Quai/manœuvre/rade domestique Croisière domestique

2 %

9 % 11 %

12 % 38% 26 %

PRINCIPALES SOURCES D'ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE

CIBLES D'ÉMISSIONS DE RÉDUCTION DE CARBONE

MARSEILLE - CHIFFRES CLÉS

-15% -75%

2022

2023- 2025

2025- 2030

Mettre en place le cadre du Contrat de ville climatique, engager les citoyens dans les différentes actions, installer les différents opérateurs qui mènent les chantiers et démontrer la valeur de nos actions.

Intensifier les actions et définir les étapes à venir après 2030.

Accélérer, évaluer les interventions et les mesures, recadrer certaines actions en utilisant les retours d'expérience, les meilleures pratiques et l'analyse des données.

(18)

OBJECTIFS 2030

DÉCARBONATION DU PARC

IMMOBILIER

NATURE URBAINE

INCLUSION CITOYENNE révolution

des modes de déplacement de Marseille TRANSPORTS ET MOBILITÉ

en renforçant notre modèle méditerranéen de la ville végétale

en plaçant nos concitoyens au cœur de la transition climatique

PRIORITÉS 6

6 PRIORITÉS

MARSEILLE, UNE VILLE EN ROUTE VERS LA SOBRIÉTÉ

DE 27 À 19%

DE TAUX  DE PAUVRETÉ

-75% DE RÉDUCTION DES ÉMISSIONS

POSITIVE ENERGY

CARBON SEQUESTRATION PRODUCTION

D’ÉNERGIES RENOUVELABLES fondées sur les ressources naturelles du territoire

INNOVATION pour des projets  d’expérimentation et mise à l’échelle sur le bassin méditerranéen

(19)
(20)

C A N D I D A T U R E D E M A R S E I L L E À L A M I S S I O N E U R O P É E N N E

" 1 0 0 V I L L E S C L I M A T I Q U E M E N T N E U T R E S D ' I C I À 2 0 3 0 "

C A N D I D A T U R E D E M A R S E I L L E À L A M I S S I O N E U R O P É E N N E

" 1 0 0 V I L L E S C L I M A T I Q U E M E N T N E U T R E S D ' I C I À 2 0 3 0 "

Ville de Marseille/DGS/Direction de la Communication Externe - Imprimerie municipale de Marseille

Imprimé avec des encres végétales sur papier 100 % recyclé, certifi é Ange Bleu et Ecolabel Européen

Références

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