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Raid israélien en Syrie : pourquoi?

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Academic year: 2022

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Raid israélien en Syrie : pourquoi ?

La guerre de la Syrie, avec sa longue liste de morts, de réfugiés, d’attentats, d’attaques et de contre-attaques, commençaient à devenir monotone du point de vue médiatique. Du côté de la communication syrienne, on voit une Armée nationale tuant des dizaines voire des centaines de rebelles par jour, démantelant des réseaux, sécurisant des villes nettoyées de leurs djihadistes, repoussant l’ennemi en complète débandade dans les pays voisins. A en croire les communiqués, la défaite des terroristes c’est pour demain. Du côté djihadiste, relayée par les grands médias occidentaux, la communication nous abreuve de vidéos de massacres soigneusement mis en scène, et de rebelles sillonnant des rues désertes en lâchant des rafales par-ci par-là, comme dans des répétitions de scènes de films dans des studios en carton-pâte. On nous rapporte que les soldats du régime tombent comme des mouches, que les villes sont prises l’une après l’autre, que des bases aériennes et des centre de défense anti-missiles sont sous contrôle, et on ne compte même plus les hélicoptères abattus.

La source de ces informations diffusées à travers le monde ? Un machin auquel on a pris soin d’attribuer le mot organisation, comme tous les machins. Et, pour sanctifier cette organisation, on l’a ointe de l’huile magique, les Droits de l’Homme. Organisation des Droits de l’Homme.

Appliqué à la Syrie, ça donne OSDH. Ça sonne bien, c’est majestueux, ça fait universel et représentatif de tout le peuple syrien. Cette organisation, qui alimente toutes les télévisions occidentales via leurs agences de presse, et qui est au courant de tout ce qui se passe en Syrie jusqu’aux moindres détails, qui en sait plus que toutes les agences de renseignement réunies, doit avoir une machinerie considérable, pense-t-on. Eh bien non. Cette formidable machine à informer est gérée officiellement par un individu. De chez lui à

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Londres. On ne s’est même pas donné la peine de sauver les apparences en créant une structure crédible.

Mais c’est la guerre, dit-on pour justifier l’injustifiable.

Une guerre avec des armes nouvelles : internet, les téléphones portables, les réseaux sociaux… que les belligérants utilisent à fond, avec comme objectif de nous attirer dans leur camp. Et nous, nous n’avons d’autres choix… que de choisir un des camps. La neutralité ? Dans une guerre, la seule possibilité d’être neutre c’est de la fermer. Mais tout est fait pour que ce ne soit pas possible. Surtout pour les journalistes, dont le métier est justement de s’exprimer. Un journaliste qui ne parle pas, c’est qu’il est au chômage, ou malade. Ils sont donc obligés de prendre parti, inconsciemment ou non, à des niveaux divers. Volontairement ou non, ils deviennent de fait des soldats de l’information au service d’un des camps. La perception réelle de ce qui se passe, seuls les protagonistes l’ont. Nous ne voyons que l’enfumage qu’on nous fait subir au quotidien grâce aux médias-soldats.

Comment se sortir de ce brouillard qui enveloppe le conflit syrien ? Depuis bientôt deux ans, au fur et à mesure des évènements, des analystes ont essayé de séparer le vrai du faux de toute cette masse « d’informations » pour saisir cette guerre dans son ensemble. Ce vaste travail nous permet, aujourd’hui, de prendre de la hauteur vis-à-vis de ces informations-propagande, et d’avoir une meilleure compréhension du chaos qui règne en Syrie. Mais les questions essentielles demeurent et certaines semblent insolubles, car elles défient toute logique, et toutes les réponses qu’on leur apporte se trouve immédiatement mises à mal par un nouvel évènement sur le terrain.

Dans le cas de la Syrie, deux questions essentielles sans véritable réponse se posent : Qui fait la guerre ? et pourquoi ? Toutes les autres questions ne servent qu’à pouvoir répondre aux deux premières. Pour essayer d’y répondre, précisons d’ores et déjà que la Syrie officielle

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n’est pas concernée, car, dans les faits, elle ne fait que subir cette guerre. Notre questionnement s’adresse donc au camp d’en face.

Qui fait la Guerre ? D’après le scénario qui nous a été présenté depuis des mois, la réponse est claire : des résistants syriens regroupés au sein d’un conseil national.

S a n s e n t r e r d a n s l e s d é t a i l s d e l é g i t i m i t é e t d e représentativité, tout le monde connait l’historique de ce conseil, de sa création au temps d’Alain Juppé à nos jours.

Tout le monde sait aussi que c’est une création exogène composée pour la plupart d’exilés syriens à double nationalité, soigneusement choisis pour former une entité politique grâce à laquelle on pouvait légitimer une action militaire. Ce conseil formé de pseudo-syriens n’est donc qu’un instrument. Tous ses discours et toutes ses déclarations ne sont là que pour amuser la galerie et brouiller les pistes.

Nous n’entrerons pas dans les détails de l’évolution du CNS devenu ensuite « Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution », ni dans les détails concernant sa branche armée, l’ASL, secondée par des terroristes accourant de toute part, formant une authentique nébuleuse de djihadistes sur le sol syrien. Ce qui nous intéresse c’est de savoir qui est derrière tout ce petit monde, c’est-à-dire ceux qui ont mis en place cette organisation.

Jusqu’ici, compte tenu des évènements et des enjeux géopolitiques, une évidence semblait s’imposer. Ce ne pouvait être que les Etats-Unis derrière toutes ces manœuvres, les autres pays, tels que la France, la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, et bien d’autres, n’étant que des supplétifs. On ne prête qu’aux riches, n’est-ce pas ?

Mais un élément nouveau vient de se produire, élargissant les possibilités, donnant même une vision plus cohérente. Avant d’aborder cette question, revenons un peu en arrière. Durant tout le conflit syrien, presque toute l’action des rebelles

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visait à faire intervenir les forces occidentales, autrement dit, l’OTAN donc les Etats-Unis. On a vu ainsi se succéder massacres, provocations (y compris de la Turquie), rumeurs d’armes chimiques, etc. Toutes leurs tentatives ont échoué, et ce, surtout parce que l’OTAN (les Etats-Unis, donc) freine des quatre fers malgré les pressions des uns et des autres ou de la situation sur le terrain. Si les combattants djihadistes croient en une possible victoire, même après 20 mois de lutte acharnée, ceux qui les manipulent eux, savaient, dès le départ, qu’ils ne pouvaient gagner, et que même dans ce cas, en cas de victoire militaire, le chaos serait encore pire que la guerre elle-même. Le but n’était donc pas la victoire, qui n’en aurait jamais été une, de toute façon. Et je ne parle même pas des réactions sino-russes. C’est là que je place l’évènement dont je parlais plus haut : une série de raids Israéliens visant deux convois militaires près de la frontière libanaise, et le système de défense anti aérien qui protégeait un centre de recherche militaire situé à Jamarya près de Damas ainsi que ses installations.

Que cherche Israël par ses actions ? Ce n’est pas avec quelques frappes aériennes qu’on fait une guerre. C’est peut- être bon pour Gaza, mais pas pour un pays comme la Syrie. Ces bombardements n’ont aucun sens à priori, sauf si le but recherché est de faire réagir. Nous y voilà. Toute réaction syrienne entrainera automatiquement d’autres réactions que l’on devine. Exactement ce que cherchait à produire les terroristes par leurs actions, comme nous l’avons vu. Les vrais manipulateurs des djihadistes seraient donc Israël ? En tout cas ils œuvrent pour le même but : celui d’entraîner l’OTAN et les Etats-Unis dans une intervention armée. Il est peu probable que les terroristes sachent pourquoi ils sont là.

Il en est même beaucoup qui croient en leur mission djihadique.

Avec ce nouvel angle de vue, beaucoup de choses qui semblaient relever du hasard, prennent une nouvelle dimension. Le début

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de la crise à Daraa, près de la frontière israélienne. La création du CNS à Paris sous l’égide du 1er soldat israélien de France, BHL. Ou encore ce recul qu’Israël a jusqu’ici affecté vis-à-vis de tout ce qui se passait en Syrie, juste à côté, comme si ça ne le concernait que très peu, alors que le moindre éternuement de Ahmadinejad, à des milliers de kilomètres de là, déclenche un branle-bas de combat à Tel- Aviv. Ce détachement n’est pas crédible, alors que l’on sait que le Mossad est présent sur tout le théâtre des opérations, et ce depuis le début. La liste des invraisemblances et des coïncidences est longue. On se souvient par exemple de ce pilote syrien qui déserta avec son avion pour atterrir en Jordanie. Dans les minutes qui suivirent son atterrissage, l’avion était déjà entre les mains des israéliens. On connait la suite, avec l’avion turc qui croyait pouvoir se servir des données récoltées.

Et beaucoup d’autres choses encore pourraient ainsi être expliquées. Mais tout cela pourquoi ? Cette question fait partie des questions sans réponse dont je parlais au tout début. On ne peut qu’émettre des hypothèses, tant les possibilités sont nombreuses. La vraie réponse sera d’autant plus difficile à trouver que beaucoup de données échappent au public. Mais qui vivra verra.

Avic

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