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Autonomie protéique en production porcine : si on en parlait...

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Academic year: 2022

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(1)

En élevage, il est souvent

question d’autonomie alimentaire, particulièrement en fabrication d’aliment à la ferme. Mais

l’autonomie protéique est une notion peu connue par les producteurs de porcs alors que l’efficacité protéique est un critère qui leur parle davantage.

Dans le cadre du projet TERUnic qui concerne toutes les fi lières d’élevage, les diagnostics d’autonomie protéique sont réalisés à l’aide de l’outil Devautop qui fournit également des résultats sur l’efficacité protéique, la provenance des protéines consommées, le nombre d’hectares mobilisés par porc produit ou encore le coût annuel de la dépendance protéique. Certains de ces critères sont indé- pendants du lien au sol de l’exploitation.

Pour la production porcine, ce diagnostic d’autonomie protéique a été réalisé dans 20 élevages 1 fabriquant leur aliment à la ferme, et répartis pour moitié en Bretagne, pour moitié en Pays de la Loire. Tous les éle- veurs sont naisseurs engraisseurs à l’excep- tion d’un élevage biologique naisseur. Ils sont en production conventionnelle (60 %), en démarche mâles entiers (10 %), en production Label Rouge (15 %) ou en agriculture biolo- gique (15 %). Pour les 17 élevages conven- tionnels, le cheptel compte entre 70 et 600 truies présentes. Le lien au sol varie de 0 à 0,89 ha de Scop par truie présente.

Pas de lien évident entre autonomie et efficacité protéique

On estime l’autonomie protéique de l’ate- lier porc en divisant la MAT intra-consom-

mée (produite et valorisée sur l’exploitation) par la MAT totale consommée (apports par les aliments). Dans notre échantillon, les valeurs vont de 0 % et 47 %, avec une valeur médiane à 20 %. Le lien au sol de l’atelier porc influence fortement l’autonomie pro- téique puisque sans lien au sol il n’y a pas d’autoconsommation possible. En revanche, pour un lien au sol comparable, le niveau d’autonomie protéique varie en fonction des

contraintes de l’exploitation (conditions pédo- climatiques, rendements…) mais également des choix faits par l’agriculteur (assolement, cultures de vente, fertilisation…).

L’effi cacité protéique est calculée en divisant la quantité de MAT consommée par le nombre de kilos de carcasse produits sur l’atelier porc. Elle est exprimée en kg de MAT/100 kg de carcasse. Dans notre échantillon, les valeurs vont de 51 à 68 kg MAT/100 kg de

Autonomie protéique en production porcine : si on en parlait...

1 Les 20 élevages diagnostiqués

50%

30%

15%

5%

20%

45%

25%

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35%

10%

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Céréales et tourteaux

Coproduits Complémentaires

Aliments complets

Faible (<0,25 ha/truie) (≥0,5 ha/truie)Fort

< 150 truies Moyen

(de 0,25 à 0,5 ha/truie)

De 150 à 299 truies De 300

à 499 truies

≥ 500 truies

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Aliments complets

Faible (<0,25 ha/truie) (≥0,5 ha/truie)Fort

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(de 0,25 à 0,5 ha/truie)

De 150 à 299 truies De 300

à 499 truies

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Coproduits Complémentaires

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Faible (<0,25 ha/truie) (≥0,5 ha/truie)Fort

< 150 truies Moyen

(de 0,25 à 0,5 ha/truie)

De 150 à 299 truies De 300

à 499 truies

≥ 500 truies Les élevages les plus autonomes ne sont pas forcément les plus effi caces.

Utilisateurs de...

Lien

au sol... Taille du

cheptel

énergie volaille légumes lait porc bovin-viande environnement observatoire pondeuse ovin-caprin agrobiologie culture

12 janvier 2018 12 janvier 2018

36 porcs

(2)

nouveaux marchés vie des stations énergie volaille légumes lait porc bovin-viande environnement observatoire pondeuse ovin-caprin lait

37

12 janvier 2018 12 janvier 2018

carcasse, avec une valeur médiane de 56 kg.

L’effi cacité protéique est indépendante du lien au sol de l’exploitation. Elle chiffre la capacité de l’éleveur à optimiser sa consommation de protéines. Elle résulte des performances

techniques de l’élevage (productivité et indice de consommation) et des choix de conduite de l’éleveur (teneur en MAT des aliments, conduite alimentaire, notamment en fin d’engraissement…).

Les élevages les plus autonomes ne sont pas forcément les plus effi caces. Sur le graphique

2, les points verts représentent les huit éle- vages conventionnels des Pays de la Loire (deux élevages ont les mêmes taux d'autono-

mie protéique et d'effi cience protéique). Deux élevages sont confondus sur l’un des points (autonomie 28 % et effi cacité 56 kg de MAT).

Les points orange représentent les neufs éle- vages conventionnels bretons. Les élevages très autonomes ont souvent les plus grandes marges de progrès possibles sur l’effi cacité protéique. Seuls un tiers des élevages sont à la fois autonomes et effi caces. Les élevages peu autonomes peuvent être soit très effi- caces (surtout en Bretagne) soit peu effi caces (surtout dans les Pays de la Loire).

L’autonomie protéique d’un atelier porcin ne dépend pas uniquement de la production de protéines sur l’exploitation. Les éleveurs peuvent améliorer l’effi cacité protéique en limitant au maximum les "gaspillages" de protéines, notamment par les choix de formu- lation et la conduite alimentaire en engrais- sement. Ils peuvent également travailler sur la provenance géographique des protéines achetées en diversifiant les rations pour réduire la dépendance aux importations de tourteaux et maximiser la part des protéines produites dans la région, tout en minimisant le risque prix.

Autonomie protéique en production porcine : si on en parlait...

Les élevages les plus autonomes ne sont pas forcément les plus effi caces.

2 Relation entre autonomie protéique (%)

et efficacité protéique (kg MAT/100 kg de carcasse)

PEUEFFICACES PEUAUTONOMES

TRÈSEFFICACES PEUAUTONOMES

PEUEFFICACES TRÈSAUTONOMES

TRÈSEFFICACES TRÈSAUTONOMES

Effi cacité protéique

Les leviers d’amélioration de l’autonomie protéique en élevage de porc

Dans les 20 élevages, deux diagnostics d’autonomie protéique (outil Devautop) sont réa- lisés dans le cadre du projet TERUnic. Le premier a été réalisé en 2016 pour décrire la situation initiale de l’atelier porc (sur la base des données 2015). Un second diagnostic Devautop sera réalisé en 2018 (données 2017) pour décrire la nouvelle situation suite à la mise en œuvre d’un ou plusieurs leviers d’amélioration de l’autonomie protéique.

Les leviers d'amélioration

Protéines intra-consommées Cultures de protéagineux

Pâturage des truies gestantes plein air (élevages bio) Effi cacité protéique Réduction de la teneur en MAT des formules

Amélioration de l'IC global

Conduite alimentaire économe en protéines - Finition éco (MAT < 13 %)

- Croissance compensatrice - Triphase – multiphase

Protéines achetées Substitution du tourteau de soja (autres tourteaux et coproduits) Préférence pour les achats locaux (sur le territoire)

Sécurisation des prix d'achat

INFO

Le projet TERUnic fait partie du programme SOS Protein, soutenu fi nancièrement par l’Europe, les régions Bretagne et Pays de la Loire.

Catherine Calvar

Chambres d'agriculture de Bretagne

55 60 65

0% 50%

Autonomie protéique 70

50

Références

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