• Aucun résultat trouvé

Les Cahiers de l'Année Gérontologique : Article pp.207-208 du Vol.1 n°4 (2009)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Les Cahiers de l'Année Gérontologique : Article pp.207-208 du Vol.1 n°4 (2009)"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

ÉDITORIAL /EDITORIAL

Concept d ’ évaluation gériatrique.

Applications à la médecine gériatrique en 2009

P. Chassagne

© Springer-Verlag France 2009

Le concept d’évaluation gériatrique globale (comprehensive geriatric assessment) est fondé sur des principes fondamen- taux. Ces principes peuvent se résumer en trois points :

la nécessité d’une approche globale médicopsychosociale du malade ou de la personne âgée ;

lhétérogénéité des sujets âgés qui se caractérise par des notions allant du vieillissement physiologique à la vulnérabilité, à la fragilité ou encore au vieillissement polypathologique ;

les caractéristiques des personnes âgées qui, indépendam- ment de leur âge et de leur comorbidité (synonyme de poly- pathologie), souffrent aussi de syndromes gériatriques. Ces syndromes gériatriques tels que les chutes, l’incontinence urinaire ou encore l’existence d’un syndrome confusionnel sont souvent multiples. Ils peuvent être intriqués et, s’ils sont négligés, avoir des conséquences délétères sur la santé des sujets âgés.

Les besoins sanitaires et sociaux des personnes âgées ne peuvent donc être uniquement fondés sur la prise en compte, isolément, de leurs multiples pathologies. Ces besoins justi- fient une évaluation multidimensionnelle et multiprofession- nelle dont les premières applications sont intervenues entre 1984 et 1995, avec les travaux de Rubenstein et al. et de Stuck et al. notamment [1,2].

Dans un premier temps, les auteurs se sont attachés à vali- der ce modèle d’évaluation multidimensionnelle qui avait pour objectif d’appréhender, simultanément, les caractéristi- ques du malade âgé, de sa maladie (exemple : spécificité sémiologique ou thérapeutique liée à l’âge) et de son entou- rage. Ces études ont permis de souligner l’intérêt de cette approche, par exemple sur la survie des sujets pris en charge ou sur la préservation de leur autonomie fonctionnelle.

L’évaluation gériatrique globale fait désormais partie des pratiques de routine des équipes gériatriques qui, après

s’être formées, ont appris à manier quotidiennement les outils nécessaires à sa réalisation.

La spécificité de l’évaluation gériatrique globale, outre sa méthode proprement dite, repose sur la notion d’intervention d’une équipe pluriprofessionnelle. La composition de cette équipe varie selon les centres où l’évaluation gériatrique intervient. Elle est composée, au minimum, d’un médecin gériatre, d’une infirmière spécialisée, d’un secrétariat, d’une assistante sociale. D’autres professionnels, comme les ergothérapeutes, les spécialistes en nutrition ou bien encore les psychomotriciens, complètent, selon les cas, ces équipes.

Depuis dix ans maintenant, l’évaluation gériatrique globale est au cœur des pratiques médicales des équipes gériatriques qui interviennent au service d’accueil et d’ur- gences, dans les milieux d’oncologie, de néphrologie ou encore dans les services de chirurgie. Pour ces différents spécialistes, l’évaluation globale gériatrique trouve sa place dans la prise de décision thérapeutique initiale (telle la décision de réaliser une chimiothérapie chez un malade âgé traité pour un cancer qui fait l’objet d’un arti- cle détaillé dans ce numéro spécial) ou bien encore pour optimiser la prise en charge d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur. La fracture de l’extrémité supérieure du fémur est une maladie gériatrique dont les conséquen- ces sont redoutables en termes de morbimortalité. Ces conséquences sont atténuées par une prise en charge par- tagée, entre le chirurgien, l’anesthésiste ou le gériatre, de la polypathologie mais aussi des syndromes gériatriques du sujet âgé.

Pour les gériatres, à proprement parler, l’évaluation glo- bale gériatrique fait partie des soins, qu’ils se dispensent en ambulatoire (évaluation gériatrique globale dans le cas des activités des unités mobiles gériatriques, des consultations d’évaluation gérontologique), en milieu hospitalier ou dans les institutions. Dans les institutions, l’évaluation gériatrique globale permet de mieux définir le plan de soins en le personnalisant à chaque résident âgé.

Dans tous les cas de figure, quelles que soient les condi- tions de vie du malade âgé, l’évaluation gériatrique globale n’a de sens que si elle aboutit à formuler un plan de soins

P. Chassagne (*)

Service de médecine interne gériatrique, CHU de Rouen, 1, rue de Germont, F-76031 Rouen cedex, France

e-mail : philippe.chassagne@chu-rouen.fr Cah. Année Gérontol. (2009) 1:207-208 DOI 10.1007/s12612-009-0035-7

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur cag.revuesonline.com

(2)

personnalisé. Le plan de soins personnalisé a trois objectifs majeurs pour chaque personne âgée prise en charge : l’amé- lioration de sa survie, la préservation de son autonomie fonc- tionnelle et de sa qualité de vie. Ce plan de soins, souvent initié en milieu hospitalier, permet, en collaboration étroite avec le médecin généraliste, de garantir une meilleure prise en charge des sujets âgés.

Références

1. Rubenstein LZ, Josephson KR, Wieland GD, et al (1984) Effectiveness of a geriatric evaluation unit: a randomised clinical trial. New Engl J Med 311:166470

2. Stuck AK, Aronow HU, Steider A, et al (1995) A trial of annual in-home comprehensive geriatric assessment from elderly people living in the community. New Engl J Med 333:182129

208 Cah. Année Gérontol. (2009) 1:207-208

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur cag.revuesonline.com

Références

Documents relatifs

Au total, on peut retenir que seule une bonne connais- sance sémiologique des signes parkinsoniens permet de dis- cuter de manière efficace des différentes hypothèses diag-

En second lieu, cette interaction fragilité-comorbidité doit être considérée quant à son impact négatif potentiel sur la récupération fonctionnelle et le reconditionnement

- L’hospitalisation représente la première cause de déclin fonctionnel chez les personnes âgées : 30 à 60% des patients âgés perdent de l’autonomie sur les activités de base

À l ’ exemple des collaborations pluridis- ciplinaires entreprises avec les néphrologues (problématique de l ’ épuration extrarénale des sujets âgés), avec les chirur- giens

Plus fréquente chez la femme après la ménopause, l ’ ostéoporose et ses complications vont également concerner de plus en plus l ’ homme âgé.. Si le risque de fracture de

Ce deuxième numéro des Cahiers de l ’ année gérontologi- que aborde dans son dossier thématique le syndrome confusionnel sous différents angles.. Le syndrome confusionnel

Chaque numéro sera coordonné par l ’ un des rédacteurs associés : les Prs Chassagne (Rouen), Jeandel (Montpellier), Nourhashémi (Toulouse), Vellas (Toulouse) et Verny (Paris) ; l

La maladie d ’ Alzheimer (MA) ne représente pas une pathologie nouvelle, mais les changements de structure de la pyramide des âges dans nos pays en fait un problème de santé