ÉDITORIAL /EDITORIAL
Éditorial
F. Nourhashemi
© Springer-Verlag France 2012
Selon l’INSEE, 12 millions d’individus sont âgés de plus de 60 ans, ce qui représente 20 % de la population française.
Parmi eux, plus de 800 000 souffrent de maladie d’Alzheimer.
Les différentes études et enquêtes d’opinion révèlent que la très grande majorité de ces personnes souhaitent vivre et vieillir à domicile. Les Français préfèrent adapter leur loge- ment plutôt qu’intégrer une maison de retraite. Avec l’avance en âge, un nombre croissant de ces individus vit seul.
Par ailleurs, l’évolution croissante du nombre de person- nes souffrant de pathologies chroniques a un impact de plus en plus important sur les hospitalisations (programmées ou pas) etin finesur le coût de la santé.
En lien avec ces évolutions démographiques et médicales, le secteur de la gérontechnologie est en pleine expansion. On voit ainsi surgir ici et là différentes inventions proposées pour améliorer la « sécurité » des personnes ou alors desti- nées à la prévention de la dépendance ou à pallier les effets de son aggravation (appartement intelligent, détecteurs de chutes, géolocalisation, robots, etc.). On peut ainsi espérer apporter d’ici quelques années les soins sur le lieu de vie du patient tout en gardant la sécurité et l’efficacité nécessaires.
Il n’empêche qu’à l’heure actuelle l’évaluation de ces
« outils » fait souvent défaut. Pour espérer un jour démocra- tiser l’accès à ces innovations, il faut pouvoir en démontrer, outre leur sécurité d’utilisation, leur efficacité et leur béné- fice économique. L’appropriation par l’utilisateur est aussi une condition essentielle. Enfin, il est nécessaire d’étudier l’impact social et l’aspect éthique de ces différentes propositions.
D’autres questions encore méritent d’être abordées : sécu- rité des données informatiques, acceptabilité etc. Les diffé- rents dispositifs doivent pouvoir compléter les plans d’aides coordonnées et s’y intégrer tout en restant vigilant de ne pas les substituer au contact humain. Les technologies peuvent aussi être une des solutions pour répondre aux « déserts médicaux ».
Force est de constater qu’à l’heure actuelle, ces techno- logies sont encore peu performantes ou peu validées. Pour ce faire, il est important de partir du besoin pour aboutir à la technologie désirée et non le contraire. C’est tout l’enjeu de la réflexion interdisciplinaire.
Ce numéro desCahiers de l’année gérontologiqueaborde certains aspects des gérontechnologies à travers la littérature scientifique pour participer ainsi à ce débat.
F. Nourhashemi (*)
Service de médecine interne et gérontologie clinique, hôpital de Casselardit–La Grave, CHU de Toulouse, 170, avenue de Casselardit, F-31300 Toulouse, France
e-mail : nourhashemi.f@chu-toulouse.fr Cah. Année Gérontol. (2012) 4:351 DOI 10.1007/s12612-012-0318-2
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur cag.revuesonline.com