NOTRE ORGANISATION DEPARTEMENTALE
Dans le n• 10 de l'Educateur, nous avons jeté les bases généra.les àe notre organisa- tion pédagogique nationale et départemen- tale. Mais nous ne sommes pas de ceux qui visent surtout à bâtir d'abord des cadres sans sa.von· comment ils les ge.1niront. Nous nous mettons au travail - cela seul im- porte - et nous moctifierons s'il le faut, chemin faisant, les cadres prévus.
Le travail est bien amorcé nationalement, au sein de notre Institut. Il nous restera à préc1Ser sous peu règlements et statuts.
Pour ce qui concerne l'organisation dépar- tementale, il en est autrement : ce n'est qu'à l'épreuve de !"expérience que nous la mettrons au point.
Les premières initiatives nous pen11cttent de préc1se1· déjà quelques normes possibles de nos organiSmcs départementaux.
l• Le nom d Institut départemental de l'Ecole moderne a paru un peu présomp- tueux à certains de nos came.ra.des qui pré- fèrera.lent créer des Groupes dépal'Lementaux de !'Ecole Moderne. Tout compte fait, nous aimerions assez cette dénomination - dont 1 unUormilé n'est d'aillew·s pas indispensa_
ble.
2° C'est la conception elle-même de ces groupes départementaux qui est originale.
Ces groupes, en effet, ne seront point des associe.Lions d'affinité mais des équipes de travail. N'y seront inscrits que les éducateurs qui désirent collaborer au sein de notre Ins- titut pour la modernisation de leurs classes.
Vous ne serez que 20, que 10, que 5 même ; mais cc seront 20, 10, 5 travailleurs, sur qui on pourra compter.
On ne paiera aucune cotisation dans ces groupes. Les frais seront supportés par l'Ins- titut Qui exploitera coopérativement le fruit du travail collectü.
C'est dans ce sens que nous affirmions que nos groupes ne concwTenceraient aucune des associations existantes, ni G.F.E.N. ni S. N.
3° Comment travailleront ces gi:oupes et que fel·ont-Us ?
Lew· rôle ne sera pas de faire de la propagande ni d'organiser des conférences, mais de travailler.
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L'EDUCATEUR
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. Le travail, nationalement comme dépar-tementalement, se fera sw·tout par lettres, par circulaires et par bulletins polygraphiéB.
Lorsqu'il le faudra, tout ou partie du groupe se réunira. pow· une demi-journée ou une journée è.e travail.
Quel travail ?
La participation au travail des Commis- alons nattons.les et aussi activités spécifi- quement dépa1-tementales : ficbier départe..
mental, brochures locales, film, organisation d'une salle d'exposition et de démonstr~
tions pe1manentes, travallJ( techniques, etc ...
SUDEL a défini notre i·ôle nationalement en disant que nous serons le Laboratoire Pédagogique du S. N. Les groupes départe- mentaux seront les laboratoires pédago~iquea
du Syndicat è.-épa.rtemental.
Vous verrez que rien n'unit pllll! 1olide..
ment et plus définitivement Que le travail fait en commun, lorsqu'on en sent avec en- tbouslasme la nécessité individuelle d sociale.
!o Les classes expérimentale. : ,
Le principal obstacle au dévelop,ement de nos techniques c'est la difficulté d'initier les éducateurs à des normes de travail pour lesquelles Ils n'ont pas été préparés. Et pour- tant cette initiation est indispensable.
Nous la faisons par nos écrits et notam- ment par nos Brochures d'Education Nou- velle Populaire, par des spécimens de nos réalisa.lions, par nos stages nationaux, pa1·
nos essais de stages à l'Ecole Freinet, par les démonstrations au cow·s des Journées Pédagogiques.
Cela n'est pas suffisl!lnt.
Nous ne voyons c;iu'un moyen : !'Institu- tion de classes expérimenta.les, munies du matériel moderne, dont les maitres auront été préalablement initiés, qui seront mivies et aidées rationnellemen• par les Inspecteurs, et oft les Instituteurs pounaient aller, sur simple demande, passer une journée entière, au besoin avec quelques-uns de lew·s élève&.
li su1flnlt de 6 à 7 classes semblables par département pour activer cette initiation.
L'expérience en cours dans les Ardennes et dont nous rendrons compte, nous apportera d'utiles indications.
50 Directions et patronares :
On avait pris l'habitude de faire présider par les autorités locales les groupei; d'Edu- catlon Nouvelle. Il y avait, ce1tes, des avan- tages à cette pratique. Il y avait aussi des inconvénients.
Sans vouloir ofîenser personne, nous pou- vons bien constater que, pratiquement, les instituteurs se désintéressent des organismes dont ils n'on~ pas la libre dil·ection. Nos groupes de travail ne seront donc pas pré- sidés par des of!iclels. Inspecteurs Prima.ires, Inspecteurs d'Académie, Professew·s, Dfrec- teurs d'Ecolcs No1males peuvent adhérer à
ces Groupes, mais ils seront aux mêmes ti- tres de travailleurs Que les autres adhérents.
Le Groupe désiitnera souverainement ses res- poni;ablei>. Ou plutôt lorsqu'il s'agit de tra- vail et non de présidence honorifique, c•
seront les plus dévoués, les plus harè.Js, les plus sensés qui seront aux postes essentiels.
Les officiels comprennent en général ce raisonnement et ces constatations. Loin de s'en fo1maliser, ils encouragent à la consti- tution de ces (troupes; nous souhaitons qu'ila soient nombreux à y collaborer.
Et la preuve de cette compréheo.sion, c'est que Directeurs d'E.N. ou Inspecteurs d'Aca..
démie, offrent bien volontiers les locaux nécessaires pour le travail de ces Groupes . Constituez donc vos Groupes départemen- taux de !'Ecole Moderne qui s'appuieront sur l'Institut Coopératif national, sur le S. N.
et sa Oommission PédagOli:ique et sur toutes les associations laïques favorables à la mo- dernisation de notre école.
Et su1·tout, travaillez. Tout Je reste vienèra par sw·c1·ott, même et surtout le succès.
C. F.