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MÉDECINE ARABE = Compilation des connaissances = Découvertes médicales

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Academic year: 2022

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MÉDECINE ARABE

Le terme de « médecine arabe » convient-il pour désigner l’ensemble des connaissances médicales et pharmaceutiques collectées par les arabes et les arabisants (juifs, chrétiens nestoriens, perses…), pendant la période s’étendant du prophète (7ème siècle au 13ème siècle) ? Certainement pas tant le rôle joué par cette civilisation est complexe et intriqué dans les cultures périméditerranéennes. Trois courants peuvent être distingués : La compilation des données médicales grecque et romaine, les découvertes médicales scientifiques et philosophiques des médecins arabes, la diffusion de ces connaissances avec les conquêtes arabes.

= Compilation des connaissances

Les premiers contacts du monde arabe avec la culture gréco-romaine remonte au 5ème siècle, c'est-à-dire 2 siècles avant l’apparition de l’Islam (622), par la compilation et la diffusion des textes hippocratiques traduits en arabe par des érudits juifs et chrétiens, chassés de l’empire romain. Plus tardivement (entre le 8ème et le 10ème siècle), des traducteurs arabes entreprirent de commenter les connaissances médicales (Avicenne).

= Découvertes médicales

Les découvertes scientifiques dans le domaine de la chimie sont considérables, la solution ; la cristallisation, la sublimation, la calcination, la distillation, permettent la synthèse de nouvelles drogues. La pharmacie devient une discipline à part entière, distincte de la médecine et de la chirurgie. De nombreuses appellations sont issues de ces découvertes, alcool, élixir, sirop, alambic, alcalin…

Dans le domaine médical, la clinique prend toute son importance. La sémiologie est enseignée aux futurs médecins dans des centres culturels (académies, bibliothèques) et des hôpitaux, leurs études sont sanctionnées par un diplôme.

La gynécologie et l’obstétrique sont les domaines réservés des sages-femmes.

Les observations et les descriptions cliniques réalisées permettent le diagnostic de nouvelles maladies encore inconnues (abcès du médiastin, gale, péricardite, tuberculose…). Avicenne pense que la tuberculose est contagieuse.

La chirurgie n’est pas considérée comme une science, mais comme un exercice mineur, souvent confié à des charlatans. Néanmoins, un certain nombre de médecins arabes laisseront d’excellents traités de chirurgie.

L’anesthésie fait son apparition grâce à l’utilisation de narcotiques administrés par voie nasale (éponge imbibée).

Quatre médecins philosophes dominent la culture médicale arabe, Avicenne (début du 11ème siècle), Avenzoar (début du 12ème siècle), Maimonide (1135-

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1224) et Averroès (1126-1198), mais de très nombreux médecins rédigèrent des traités à la fois emprunts de philosophie et de médecine.

Avicenne Le plus célèbre de ces médecins est sans conteste Abü

‘Ali Husayn Ibn ‘Abd Alläh ibn Sinà, connu sous le nom d’Avicenne. Né en Perse en 980, Avicenne fut un surdoué qui lisait Aristote et connaissait le Coran dès l’âge de 10 ans.

Disciple d’un nestorien (disciple de Nestorius à l’origine d’une secte chrétienne hérétique de Syrie), il s’initia aux sciences et rédigea à l’âge de 20 ans une encyclopédie scientifique. Bien qu’il n’ait peut être pas exercé lui-même la médecine, Avicenne restera, grâce à son fameux Canon (compilation des anciens rédigée en vers), la référence de tout le monde médical occidental jusqu’au 17ème siècle.

Canon d’Avicenne

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Avicenne opère une fusion entre le platonisme, l’aristotélisme et la pensé islamique qui donne à la versification de son Canon et au Livre de la guérison une philosophie toute orientale.

Ces textes resteront longtemps la base de la culture médicale.

Rhazès, l’un des précurseurs (fin du 9ème siècle), fut particulièrement réputé pour ses connaissances médicales issues des anciens (Hippocrate et Galien), mais aussi pour ses descriptions cliniques, son approche du malade et la clarté de ses diagnostics. Il publia un ouvrage, qui fit référence en son temps, portant sur l’ensemble des maladies connues (Al-Hawi). Rhazès et Ali Abbas sont à l’origine d’aphorismes qui méritent d’être médités :

« Si vous pouvez guérir un malade par la diète, n’ayez pas recours aux médicaments »

« N’ayez pas confiance dans les panacées, car elles sont fondées sur l’ignorance et la superstition ».

« Faites toujours croire au malade qu’il guérira, même quand vous n’en êtes pas sûr ; car cela aidera l’effort de guérison de la nature ».

Albucasis (936-1013) rédige un traité de chirurgie très précis dans ses techniques et les descriptions anatomiques.

Avenzoar (1090-1162) s’opposa aux doctrines de Galien. Souffrant de péricardite et de la gale, il laissa une description clinique parfaite de ces maladies. Avenzoar prônait la pratique et l’expérience plutôt que l’apprentissage littéraire doctrinal. Egalement chirurgien, il s’intéressa à la trachéotomie dont il décrivit les incisions.

Avenzoar

Averroès (1126-1198), disciple du précédent, apparaît comme un révolutionnaire. Aristotélicien, il critiqua vivement le rôle de la religion qu’il ne reconnaissait pas comme une science. Développant surtout le côté matérialiste et rationaliste d’Aristote, il crée (du moins lui attribut on) la doctrine de la

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double vérité (vérités rationnelles et révélées). Rejetant les autorités établies, il se refusait à faire entrer la prière, ou tout autre référence religieuse, dans le traitement.

Averroès

Sa doctrine fut condamnée par l’Islam, puis par la chrétienté (1240), après que Siger de Brabant eut enseigné sa philosophie à Paris. Obligé de se cacher, il fut accueilli par un de ses disciples de religion juive, Maimonide.

Maimonide (1135-1204), Mosheh ben Maymon en hébreux et Abü Imrän Müsä ibn Maymüni Ibn’Ubayd Alläh en arabe, est né à Cordoue d’une famille de savants talmudistes. Disciple d’Averroès, il tenta sans succès de réconcilier les idées de son maître et la foi, le rendant hostile aux Almohades (souverains berbères régnant sur la moitié de l’Espagne à cette époque), puis aux juifs orthodoxes.

Excellent praticien, il exerça au Caire où il devint le médecin du sultan Saladin.

Il rédigea de nombreux écrits (Aphorisme* de médecine, Traité de la conservation et du régime de la santé).

Célèbre comme théologien et comme philosophe, il chercha à accorder la philosophie au judaïsme. La prière matinale du médecin lui est parfois attribuée.

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Maimonide à Cordoue Maimonide

« O Dieu, que mon esprit soit toujours éclairé et ouverts. Au chevet du malade qu’il ne soit distrait par aucune pensé…. Ecarte de moi l’illusion que je peux tout accomplir. Donne-moi la force, la volonté et l’occasion d’augmenter toujours mon savoir… Que dans le malade je ne vois jamais que l’homme…. ».

Bien que la dissection soit interdite par l’Islam, des savants imaginent la communication des artères et des veines par des capillaires. Ibn-Nafis (1210- 1280) postule l’existence d’une circulation sanguine dans les poumons.

* Aphorisme : Formule ou prescription résumant un point de science ou de morale.

= Les conquêtes et l’extension de la culture médicale

A partir du 7ème siècle les conquérants arabes envahirent l’ensemble de l’Afrique du nord, l’Espagne et le sud de la France. Trois dynasties de califes se distinguèrent alors, les Omeyyades en Espagne et notamment à Cordoue, Les Fatimides en Egypte et les Abbassides à Bagdad. La durée de leur règne fut suffisamment étendue (760 à la moitié du 13ème siècle) pour que leur culture puisse imprégner profondément et durablement les pays conquis.

Les pratiques de la médecine, des sciences et de la pharmacie des pays concernés, s’imprégnèrent de ses principes et redécouvrirent les auteurs grecs et romains dont les textes traduits en latin avaient été en partie perdus.

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