St. Alban-Graben 8, Postfach CH–4010 Basel
Tel. +41 61 206 62 62 Direkt +41 61 206 62 80
karen.gerig@bs.ch www.kunstmuseumbasel.ch
Communiqué de presse Bâle, 28 mars 2019
Le Cosmos du Cubisme De Picasso à Léger
Du 30 mars au 4 août 2019, Kunstmuseum Basel | Neubau Commissaire: Eva Reifert
Le cubisme, créé au début du XXe siècle par Pablo Picasso et Georges Braque, a révolutionné l’art. L’exposition Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger proposée par le Kunstmuseum Basel retrace cette époque à travers un vaste panorama chronologique et vous invite à la redécouvrir. Élaborée en collaboration avec le Centre Pompidou de Paris, cette rétrospective réunit pour la première fois un grand nombre d’œuvres cubistes exceptionnelles issues des deux musées, offrant ainsi un contexte idéal aux célèbres peintures bâloises de la donation Raoul La Roche. Complétée par de prestigieux prêts de collections internationales et avec près de 130 œuvres au total, l'exposition de Bâle offre un éventail complet de ce chapitre avant- gardiste de l'histoire de l'art moderne.
Le cubisme était pourvu d’une prodigieuse force d’innovation. Il eut une influence majeure sur le cours de l’histoire de l’art du XXe siècle et représente encore aujourd’hui une véritable aventure pour notre regard. Grâce à leur créativité sans limites, Pablo Picasso et Georges Braque ont, en quelques années, destructuré un à un les concepts de l’art traditionnel jusqu’à ce que leurs innovations constituent les bases d’un nouveau courant artistique. La fragmentation des formes qui caractérise les œuvres cubistes est le résultat d’une rupture dans la relation picturale entre l’art et la réalité; avec sa combinaison de signes et de fragments, le cubisme s’adresse non seulement au regard mais également à l’esprit. De nouveaux matériaux remettent en question la notion de Grand Art et se mêlent de manière expérimentale et ludique à la culture quotidienne qui se retrouve intégrée à l’œuvre sous forme de collages d’articles de journaux et de papiers peints.
Picasso, Braque et l’esprit pionnier
Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger témoigne de l’esprit pionnier et de la force vive du duo Picasso–Braque, mais également de l’élargissement et de la différenciation de leur
conception du cubisme, devenue canonique au fil des décennies, à travers des oeuvres du
« cubisme de salon » : dès 1910, des artistes vivant à Paris comme Juan Gris, Fernand Léger, Robert et Sonia Delaunay ou encore Henri Le Fauconnier s’emparèrent de ce nouveau langage visuel et le développèrent à leur tour. À partir de 1911, de grands formats célébrant la vie moderne furent alors exposés dans les salons du monde de l’art parisien, contribuant ainsi largement à la diffusion internationale du cubisme.
Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger suit l’évolution du cubisme de 1908 jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. Grâce à ce vaste horizon temporel, l’exposition montre
l’immense étendue stylistique de ce mouvement artistique ainsi que son potentiel révolutionnaire pour bon nombre de développements ultérieurs de l’art du XXe siècle. Articulée selon neuf chapitres chronologiques et thématiques, l’exposition révèle comment Picasso et Braque, entre autres, se détachèrent de l’Académisme occidental et de la conception classique de l’art en s’inspirant notamment de sculptures des régions d’Afrique et du Pacifique comme en témoigne l’exceptionnel Grand Nu (1907/08) de Braque aux couleurs ocres. Si d’une part les deux artistes recherchaient les caractéristiques de l’archaïque, du « sauvage » et du primitif, l’influence de l’œuvre de Paul Cézanne les inscita à ne pas représenter le réalisme de la nature mais plutôt à sonder les moyens d’en exprimer l’essence et la vérité (L’influence de Cézanne, Salle 2).
Le plaisir d’expérimenter les éléments cristallins
Dès 1908, apparurent, chez les deux artistes, dans des paysages créés à l’Estaque et des natures mortes illustrant des instruments de musique, des éléments cristallins, quasi géométriques, donnant l’impression d’un ordre intérieur basé sur le concept. Introduite à la même époque, la réduction des couleurs à des tons verts et bruns s’accentua rapidement au profit de l’utilisation presque exclusive d'un gris et d’un brun lumineux, comme le montrent de manière exemplaire Broc et Violon (1909/10) de Braque ou encore Nu assis (1909/10) de Picasso (L’éclatement de la forme homogène, Salle 3).
Braque et Picasso se consacrèrent chacun à leurs idées novatrices avec un véritable plaisir de l’expérimentation traduit par une méthode répétitive et variée. Dans un procédé en apparence sériel, les deux artistes usèrent aussi de lettres, de fragments de mots et de signes introduits dans les images, faisant appel à la vue du spectateur et mettant également à l’épreuve sa capacité de combination : un sens pictural ne pouvait être construit que par l’assemblage interprétatif des divers éléments de l’image, comme la célèbre représentation bâloise Le Portugais (1911/1912) de Georges Braque (Lettres et signes, Salle 4).
Les portaits de marchands et d’écrivains, dont Gertrude Stein, Guillaume Apollinaire et Daniel Henry-Kahnweiler, élargissent l’aperçu de la connexion du cubisme avec les éditeurs, les collectionneurs et les poètes qui firent la promotion du mouvement et assurèrent sa diffusion et sa résonnance dans la littérature (Poètes et critiques, Salle 5).
Le changement qui survint en 1912 avec le retour de la couleur et l’invention du collage est présenté dans deux salles de l’exposition. La salle 6 montre l’utilisation expérimentale des matériaux et de la couleur tandis que la salle 7 expose le collage et l’assemblage avec leur technique de combinaison de coupures de journaux, de papiers peints et d’autres fragments de réalité.
L’accueil et la transformation du langage pictural dans les milieux artistiques avant-gardistes parisiens sont représentés dans Le cosmos du cubisme par des œuvres majeures exposées dans les salons parisiens de 1911 à 1914. L’Abondance (1910/11) d’Henri Le Fauconnier, Femme au cheval (1912) de Jean Metzinger, Udnie (1913) de Francis Picabia et Prismes électriques (1914) de Sonia Delaunay ne sont que quelques exemples de ce pan de l’histoire du cubisme (Les « Salons Cubistes », Salle 8).
La dernière salle est consacrée au développement du cubisme après le début de la Première Guerre Mondiale. Elle présente les œuvres des artistes cubistes mobilisés dont les créations reflètent l’influence de la vie sur le front ainsi que celles des protagonnistes restés à Paris, Gris et Picasso, dont les peintures sont alors à la frontière de l’abstraction (La Première Guerre mondiale, Salle 9).
Catalogue et programme d’accompagnement
Une réédition, publiée chez Hirmer par le Kunstmuseum Basel, de l’important catalogue d’exposition conçu par le Centre Pompidou est disponible en allemand et en anglais. Les contributions d’auteurs internationaux comportent une historiographie du cubisme par Brigitte Léal, une description de l’accueil critique du mouvement par Ariane Coulondre, une histoire des expositions depuis 1935 par Christian Briend, une réflexion sur le cubisme et la couleur par Eva Reifert, une classification du cubisme et des « cubismes » par David Cottington, une analyse du cubisme et de l’abstraction par Pepe Karmel, une perspective sur Picasso, Braque et Duchamp ainsi que la peinture en mouvement par Olivier Berggruen.
Le programme d’activités reprend l’approche globale de l’exposition. Une série de conférences données par des scientifiques internationaux, y compris de jeunes chercheurs, animeront le cosmos du cubisme sous divers aspects : l’ancrâge du cubisme dans la collection bâloise grâce à la donation exceptionnelle La Roche constituera un thème tout comme l’influence de la physique, de la littérature et du mode de vie modernes sur le mouvement ainsi que l’extension des techniques artistiques qu’il impliquait. Une passionnante réflexion musicale contemporaine se tiendra dans le nouveau bâtiment du musée avec un concert du percussionniste suisse Fritz Hauser et une composition créée spécialement pour Le Cosmos du Cubisme. De Picasso à Léger avec un ensemble de percussions de 16 musiciens. Des visites guidées et des ateliers complèteront le programme.
Avec le soutien de : Credit Suisse AG
Novartis International AG Bundesamt für Kultur L. & Th. La Roche Stiftung
Dr. Christoph M. Müller et Sibylla M. Müller Sulger Stiftung Basel
Fondation pour le Kunstmuseum Basel
Première étape de l’exposition : Centre Pompidou, Paris
17 octobre 2018 – 25 février 2019
Commissaires : Brigitte Léal, Christian Briend, Ariane Coulondre
Conférence de presse Jeudi 28 mars 2019, 11h
Kunstmuseum Basel | Neubau, St. Alban-Graben 16, 4051 Basel
Vernissage
Vendredi 29 mars 2019, 18h30
Kunstmuseum Basel | Neubau, St. Alban-Graben 16, 4051 Basel
Images et informations concernant l’exposition www.kunstmuseumbasel.ch/medien
Contact médias
Karen N. Gerig, Tel. +41 61 206 62 80, karen.gerig@bs.ch
#KosmosKubismus
#kunstmuseumbasel
Kunstmuseum Basel kunstmuseumbasel
@kunstmuseumbs
Chronologie
1907
Au Salon d’automne, rétrospective consacrée à Paul Cézanne, mort le 22 octobre 1906.
Influence des arts primitifs, de Paul Gauguin et de Cézanne sur la jeune génération des artistes.
Picasso peint Les demoiselles d'Avignon.
1908
Recherches de stylisation primitiviste chez Picasso et d’objectivité cézannienne chez Braque.
Exposition Braque à la Galerie Kahnweiler, qui consacre la naissance du cubisme.
Au Bateau-Lavoir, Juan Gris, Picasso et André Salmon, fréquentent des peintres, poètes et amateurs parmi lesquels Apollinaire, Braque, Max Jacob, Kahnweiler, Marie Laurencin, Jean Metzinger, Maurice Princet, Maurice Raynal, Leo et Gertrude Stein.
1909
Première apparition du mot «cubisme». Séjour de Braque à La Roche-Guyon et de Picasso à Horta de Ebro.
Géométrisation des volumes et fractionnement des formes en facettes.
Tête de femme (Fernande) de Picasso considérée comme la première sculpture cubiste.
Début des Éditions Kahnweiler.
Au 2 passage de Dantzig, «la Ruche» accueille des artistes parmi lesquels Alexandre
Archipenko, Joseph Csáky, Fernand Léger et Jacques Lipchitz – rejoints par Henri Laurens et Ossip Zadkine – qui se lient peu à peu avec Apollinaire, Max Jacob, Maurice Raynal.
L’influence de Cézanne se fait jour dans les œuvres de Delaunay, Gleizes, Herbin, Le Fauconnier, Léger, André Lhote, Metzinger ainsi que Francis Picabia.
1910
Rupture de la forme homogène au profit des plans-facettes.
Portraits des marchands historiques du cubisme, Ambroise Vollard et Kahnweiler, par Picasso. à l'Estaque, Braque peint des paysages analytiques des usines du Rio-Tinto.
1911
Séjour de Braque et de Picasso à Céret.
Séries de grands portraits et de natures mortes avec inclusion de lettres et de signes imprimés.
Nouveaux foyers cubistes.
Salle 41 du Salon des indépendants, première apparition collective d’œuvres cubistes sans Braque et Picasso.
Dans l’atelier de Gleizes, à Courbevoie, se réunissent Robert Delaunay, Le Fauconnier, Léger et Metzinger, rejoints par Archipenko, les frères Duchamp, Roger de La Fresnaye et Picabia.
Autour des frères Duchamp – Gaston, dit Jacques Villon, Raymond Duchamp-Villon et Marcel Duchamp – et de František Kupka se constitue le groupe de Puteaux qui rassemble Gleizes, La Fresnaye, Léger, Metzinger et Picabia; ils cherchent à élaborer un cubisme fondé sur des principes mathématiques et à y inclure la dimension du temps et du mouvement.
Les critiques d’art Roger Allard, Apollinaire, Olivier-Hourcade, Maurice Raynal, André Salmon et Walter Pach se joignent à eux, ainsi que le mathématicien Maurice Princet.
1912
Picasso créé le premier collage Nature morte à la chaise cannée.
Braque créé le premier papier-collé et les premières constructions en carton découpé.
La Maison cubiste d’André Mare est présentée au Salon d’automne.
Salon de la Section d’or. Publication de «Du cubisme» par Gleizes et Metzinger.
1913
«Armory Show» à New York, Chicago et Boston. Apollinaire publie: Les Peintres cubistes.
Méditations esthétiques. Essor de l’orphisme.
Série des Contrastes de formes de Fernand Léger. Développement du cubisme synthétique par Braque et Picasso.
1914
Développements de la sculpture cubiste, avec Laurens, Lipchitz et Zadkine.
Dispersion des artistes cubistes après la déclaration de la guerre.
Picasso réalise la construction Guitare en tôle et fils de fer et les séries des Verre d'absinthe.
1915
Braque et Cendrars sont grièvement blessés.
Départ de Picabia, Duchamp et Gleizes à New York.
La guerre ayant dispersé la plupart des artistes, seuls restent à Paris les ressortissants des pays neutres : Maria Blanchard, Csáky, Gris, Henri Hayden, Lipchitz, Manuel Ortiz de Zárate,
Picasso, Rivera, Severini, Survage, Ángel Zárraga.
Non mobilisable, Laurens crée à Paris ses premiers papiers collés et ses premières constructions en bois et tôle.
1916
Apollinaire est blessé.
Première exposition des Demoiselles d’Avignon.
1917
Scandale des spectacles cubistes de Parade (Picasso, Satie, Cocteau) et des Mamelles de Tirésias d'Appolinaire.
1918 Armistice.
Mort d’Apollinaire.
Avènement du purisme.