HAL Id: jpa-00244455
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Submitted on 1 Jan 1978
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Synchronisation d’un laser à colorant en impulsions par
injection d’un faisceau laser continu de grande pureté
spectrale
F. Tréhin, G. Grynberg, B. Cagnac
To cite this version:
F. Tréhin, G. Grynberg, B. Cagnac. Synchronisation d’un laser à colorant en impulsions par injection
d’un faisceau laser continu de grande pureté spectrale. Revue de Physique Appliquee, 1978, 13 (6),
pp.307-312. �10.1051/rphysap:01978001306030700�. �jpa-00244455�
SYNCHRONISATION
D’UN LASER
À
COLORANT
EN
IMPULSIONS
PAR
INJECTION
D’UN
FAISCEAU LASER CONTINU
DE
GRANDE
PURETÉ
SPECTRALE
(*)
F.
TRÉHIN,
G.GRYNBERG
et B. CAGNACLaboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’E. N.S.,
associé au C. N. R.S.,
Université Pierre et Marie
Curie, 4,
place
Jussieu,
75230 ParisCedex,
France(Reçu
le 5 décembre1977,
révisé le 1 er mars1978,
accepté
le 17 mars1978)
Résumé. 2014 Nous
présentons
dans cet article lesperformances
d’un laser à colorantpompé
par flashlorsque
l’oninjecte
dans la cavité du laser à colorant un faisceau continu degrande pureté
spectrale (0394v
20MHz).
Nosexpériences
sont réalisées en utilisant la sulforhodamine B commecolorant,
le faisceau continu provenant d’un laser àkrypton (raie
à 6 471Å).
Larépartition
spec-trale du faisceau laser enimpulsion dépend
deplusieurs paramètres
dont nous étudions l’influence : tensionappliquée
auxflashs, puissance injectée
dans lacavité,
accord de la cavité. Dans les meil-leures conditions defonctionnement,
nous obtenons unepuissance
de 100 wattspendant
200 nsdans une bande
spectrale
inférieure à 25 MHz, la distance entre le centre de cette bande et la fré-quenceinjectée
est inférieure à 15 MHz. On remarque en outre que 5 mW depuissance injectée
suffisent pour atteindre ces meilleuresperformances.
Abstract. 2014 We
present the results obtained from a
flashlamp pumped dye-laser
when ahigh
spectral purity
C. W. beam(0394v
20MHz)
isinjected
into thecavity
of thepulsed
laser. Ourexperiments
areperformed using
thedye
« sulforhodamine B », the C. W. beam comes from aKr+ laser
(line
at 6 471Å).
Thespectral purity
of thepulsed
laserdepends
on several parameters : energysupplied
to theflashlamps,
C. W. powerinjected
in thecavity, tuning
of thecavity.
Westudy
the influence of each of these parameters. In the bestconditions,
we obtain a power of 100 watt,in a 200 ns
pulse,
in a bandwidth less than 25 MHz and the centre of this line is less than 15 MHz away from theinjected frequency.
Furthermore 5 mW of the C. W. laser areenough
to reach these results. Classification Physics Abstracts 42.55 M Introduction. - De nombreusesexpériences
despec-troscopie
de hauterésolution,
et notamment laspec-troscopie multiphotonique
sansélargissement Doppler
[1], [2]
nécessitent des sources delongueur
d’ondeaccordable,
possédant
simultanément de trèspetites
largeurs spectrales (de
l’ordre dequelques MHz)
et degrandes puissances (de
l’ordre dukW). Jusqu’à présent,
aucune source d’un
emploi
facile n’offre cescaractéris-tiques.
Les lasers à colorantpompés
par laser à azotesuivant le schéma de Wallenstein et Hânsch
[3]
four-nissent des
puissances
de l’ordre de 100 kW mais leslargeurs spectrales
sont relativementimportantes,
neserait-ce
qu’à
cause de la très courte durée i(quelques
nanosecondes)
del’impulsion
laser,
cequi
limite lalargeur
de la transformée de Fourier à être au moinségale
à1/T.
D’un autrecôté,
les lasers à colorantconti-nus
pompés
par laser à argonpeuvent
donner deslargeurs
spectrales
trèspetites,
inférieures à 1MHz ;
mais lapuissance
dans ces conditions nedépasse
guère
(*) Travail effectué avec le concours de la D. R. M. E.
quelques
centaines de mW. Unesolution,
trèsélégante
en
théorie,
consiste à utiliser un laser à colorantmono-mode
pompé
par flash. En effet lalongue
durée del’impulsion
du laserpompé
par flashpermet
de réduire la limite liée à la transformée de Fourier à moins de 1 MHz. Gale[4]
a ainsi obtenu deslargeurs
de raieinférieures à 10 MHz avec des
puissances supérieures
à 10 kW.
Cependant
il s’avèrequ’en dépit
de cesincomparables
avantages,
cetype
d’appareil
n’apratiquement jamais
été utilisé pour desexpériences
despectroscopie
de très haute résolution. La raison enest que
jusqu’à
maintenant il n’a pas étépossible
d’obtenir un fonctionnement
régulier
etreproductible,
en
particulier
en cequi
concerne le caractèremono-mode de
l’oscillation,
dans des conditions normales de travail au laboratoire.Cependant depuis
notrepremière expérience
utilisant cetype
de laser[5],
nousn’avions pas
perdu
de vue lesavantages
potentiels
queprésentaient
les lasers à colorantpompés
par flash.Une idée naturelle consiste à combiner les
avantages
du laser continu en matière de finesse de raie et du laser
308
pompé
par flash en matière depuissance
(1).
Unepremière
solution consisterait àamplifier
dans unecellule à colorant
pompée
par flash le faisceau issud’un laser continu.
Cependant,
legain
en un passagedans une cellule à colorant
pompée
par flash est rela-tivementfaible ;
et cette solutionexige
l’utilisation denombreux
étages
amplificateurs
en série[6].
La seconde idée consiste àinjecter
le laser continu dans une cavitécontenant une cellule à colorant
pompée
par flash defaçon
àobliger
le laser à flash à esciller sur le mode du laser continu. Divers auteurs[7], [8]
ontessayé
cettetechnique,
mais leur but n’était pas d’atteindre une très haute résolution et les lasers continus utilisés avaientune
largeur
de raie relativementimportante.
Seuls,
ànotre
connaissance,
Blit et al.[9]
ontessayé,
indépen-damment de nous, une
technique comparable
dans lebut d’obtenir un laser
puissant
de trèspetite
largeur
spectrale.
Nous aurons l’occasion de comparer àplusieurs reprises
dans cet article leurs résultats et les nôtres.L’expérience
que nous avons réalisée estextrême-ment
simple
dans sonprincipe.
Nousinjectons
dans lacavité d’un laser à colorant
pompé
parflash,
la lumièreissue d’un laser continu monomode et nous étudions en fonction de divers
paramètres (puissance injectée
(1) L’utilisation couplée du laser continu et du laser pompé par azote peut également être envisagée, mais on retrouve avec la courte durée de l’impulsion du laser à azote la limite liée à la transformée de Fourier de l’impulsion. On peut cependant
s’affranchir en partie de cette limite en utilisant la méthode
des franges de Ramsey, c’est-à-dire en utilisant deux impulsions
décalées dans le temps et ayant une relation de phase bien définie. Dans ces conditions la largeur ultime de la résonance est déter-minée non pas par la durée de l’impulsion individuelle, mais par le temps qui sépare les deux impulsions
(cf.
SALOUR, M. andCOHEN-TANNOUDJI, C., Phvs. Rev. Lett. 38 (1977)
757).
dans la cavité du laser à
flash,
tensionappliquée
auflash)
le caractèremonomode,
larépartition spectrale,
et la
puissance
dansl’impulsion
laser.Remarquons
enfin que l’intérêt essentiel du flashest en l’occurence de fournir une
impulsion longue.
Une autre
possibilité
serait de pomper le laser àcolo-rant par un laser à xénon
[10]
ou par un laser à YAG.Pinard et Liberman
[11]
utilisent
unetechnique
où lemême laser à colorant est
pompé
à la fois en continupar un laser à argon ionisé et en
impulsions
par unlaser à Nd-YAG doublé en
fréquence ;
ils ont ainsi obtenu despuissances importantes
et depetites
lar-geurs de raie. Leur
technique présente
despossibilités
à
beaucoup d’égards
semblables à latechnique
d’injec-tion décrite dans cet article.
1. Le
montage
expérimental.
- Lemontage
expé-rimental est
représenté
sur lafigure
1. Le laser continuutilisé pour ces
premiers
tests est un laser àkrypton
ionisé de Coherent Radiation. En fonctionnement monomode il fournit sur la raie 6 471
Á
unepuissance
maximum de l’ordre de 200 mW. En
analysant
avec unFabry-Pérot
la lumière issue dulaser,
nous pouvons donner 20 MHz colnme limitesupérieure
à lalargeur
spectrale
de la lumière issue de ce laser.Entre le laser continu et la cavité du laser à
flash,
nous
interposons :
- un
polariseur
P suivi d’une lamequart
d’ondeafin d’éviter le
couplage
de la cavité du laser continuavec celle du laser à
flash,
- un filtre
gris
de manière àpouvoir
faire varier lapuissance injectée
dans le laser àflash,
-
une lentille afin d’assurer que le mode du laser
continu introduit dans la cavité du laser à flash
coïn-cide avec un mode de cette
cavité,
FIG. 1. -
Montage expérimental. [Experimental set-up.]
- deux
séparatrices
destinées àprélever
unepartie
de la
lumière,
pour mesurer lapuissance
issue du lasercontinu
(photodiode PD1)
et pouranalyser
enfré-quence le mode émis
(photodiode PD5).
Le faisceau lumineux issu du laser à flash est divisé
à l’aide de
plusieurs séparatrices,
les divers faisceaux ainsi obtenus servent à :-
mesurer la
puissance
venant du laser continutransmise à travers la cavité
(photodiode PD2),
-
mesurer la
puissance
globale (intégrée
sur toutesles
longueurs d’onde)
au maximum del’impulsion
laser(photodiode rapide
PD3),
-
analyser
en fonction de lalongueur
d’ondel’impulsion
laser en utilisant le monochromateur Jobin-Yvon HRS2 suivi de laphotodiode
PD4,
-
analyser plus
finement larépartition spectrale
enutilisant un
Fabry-Pérot
confocal de 25 cm delong.
Le laser à flash lui-même
comprend
une cavitécylindrique bielliptique qui
concentre sur le tube àcolorant la lumière issue de deux flashs linéaires
(quartz
et silicetype
VDQX2FD8)
refroidis par uncourant d’eau.
La
décharge
de chacun des flashs est alimentée parune
capacité
de0,1 gF
chargée
sous une tension de 10 à 20 kV. Le taux derépétition
peut
atteindre 10 coupspar seconde. L’alimentation
électrique
permet
depréioniser
lesflashs,
cequi
assure un meilleurdéclen-chement. Le colorant utilisé dans ces
expériences
est lasulforhodamine
B,
dissoute dans l’eau additionnée de 3%
d’ammonyx LO ;
sa concentration est de10-4
mole/litre.
La circulation du colorant se fait à traversun amortisseur de vibrations à coussin
d’air,
dont lerôle est
important
pour obtenir l’accord de la cavitéPérot-Fabry
du laser.Les deux miroirs
Ml
etM2
de cette cavitéPérot-Fabry
ont un coefficient de réflexionégal
à R =0,94.
Le miroir
M1
est
monté sur unecéramique
piézoélec-trique, qui
permet
d’accorderélectriquement
la cavité. En effet cedispositif
nepeut
fonctionner que dans la mesure où la cavité du laser à flash est accordée sur lalongueur
d’onde du laser continu. Il seraitpossible
d’asservir la cavité du laser à flash sur cettelongueur
d’onde,
selon ledispositif
utilisé au laboratoire dansd’autres
expériences [12].
Mais il étaitplus simple
de moduler alternativement lalongueur
du laser enenvoyant
une tensionélectrique
en dent de scie sur lacéramique qui
porte
le miroirM1,
et de déclencher lesflashs à l’instant où la cavité passe par l’accord.
On contrôle l’accord de la cavité à l’aide de l’intensité lumineuse transmise : les
signaux
desphotodiodes
PD2 et PD 1 sont transmis à un ratiomètrequi
effectueleur
rapport
PD2/PD1.
Lesignal
obtenu,
observé àl’oscillographe,
est une courbed’Airy analogue
à cellequi
est schématisée sur lafigure
2. Uncomparateur
permet
d’envoyer
unsignal
de commande sur ungénérateur
d’impulsions quand
lesignal
du ratiomètre atteint la mi-hauteur dupic d’Airy (point 0).
Cegéné-rateur transmet
l’impulsion
aux flashs avec un retardvariable,
cequi
permet
de déclencher les flashs pourdifférents
réglages
de la cavité dulaser,
allant del’accord
parfait (position 1)
à un désaccord total(positions
3, 4,
5).
FIG. 2. -
Signal théorique fourni par le ratiomètre utilisé pour le déclenchement des flashs.
[Signal coming from the ratiometer and used for the triggering
of the flash-tubes.]
2. Déroulement des
expériences.
- Avant decom-mencer les
expériences d’injection
proprement dites,
nous avons testé le fonctionnement du laser à flashseul. La durée de
l’impulsion
laser est d’environ0,3
us. Avec la rhodamine6G,
lapuissance
lumineusedélivrée au maximum de
l’impulsion
atteintplusieurs
kilowatts. Mais avec la sulforhodamine B utilisée dans
cette
expérience (imposée
par lalongueur
d’onde du laser continu àkrypton)
lapuissance
lumineuseobte-nue est environ dix fois
inférieure,
soitplusieurs
cen-taines de watts.
FIG. 3. - Spectre émis
par le laser à flash sans injection (avec
la sulforhodamine B).
[Spectrum
emitted by the flash pumped dye-laser without310
La cavité du laser à flash ne
comporte
aucunélé-ment sélectif en
longueur
d’onde ;
et cettepuissance
lumineuse est
répartie
sur unlarge
intervallespectral,
dont la
figure
3 donne unexemple :
lafigure
3repré-sente en unités
arbitraires,
sur une échellelogarith-mique,
lesignal
de laphotodiode
PD4 en fonction dela
longueur
d’onde sélectionnée par lemonochroma-teur
(la
largeur
des fentescorrespondait
à uninter-valle
spectral
de 2À).
Cette courbe a été tracée avec une valeur de la haute tension de 17kV,
voisine duseuil. Avec des tensions
plus
élevées la courbe tend às’élargir
mais elle reste centrée à 6 450A ;
c’est-à-direque l’émission normale de la sulforhodamine B ne
favorise pas
spécialement
lalongueur
d’onde de 6 471A
choisie pourl’injection.
En
présence
d’injection
à lalongueur
d’onde de 6 471A,
la courbe derépartition spectrale change
profondément.
Dans certains cas, ilpeut
arriver que latotalité de la
puissance
émise soit concentrée à lalongueur
d’ondeimposée,
c’est-à-direqu’il
seproduit
un
accrochage
total. Mais dans d’autres cas unefrac-tion seulement de la
puissance
émise se trouve à lalongueur
d’ondeinjectée,
tandis que l’autre fractionreproduit
lespectre
large
de lafigure
3 ;
l’accrochage
est seulement
partiel.
Ces
phénomènes
sont illustrés par lesphotographies
de la
figure
4 ;
elles ont été effectuées avec la caméraindiquée
sur lafigure
1,
qui enregistre
les anneauxd’une cavité
Fabry-Pérot
confocale de 25 cm delong.
La
photographie
4a sert de référence : elle montre lesanneaux formés par le laser continu seul au cours d’une
pose de
longue
durée. Les trois autresphotographies
4b,
4c et 4d sont obtenues avec destemps
de pose trèscourts coïncidant avec une
impulsion
du laser àflash,
dans des conditions telles que la lumière du laser continu ne
peut
pasimpressionner
laplaque
photo-graphique.
Laphotographie
4b montre un casd’accro-chage
total(la
haute tension de 17 kV est voisine duseuil) ;
laphotographie
4c montre un casd’accrochage
partiel (la
haute tension vaut 20kV) ;
laphotographie
4d a été faite en l’absence
d’injection
pourcompa-raison.
Nous avons fait une étude
systématique
des condi-tionsd’accrochage
et de lapuissance
émise en fonctiondes
paramètres
qui
déterminentl’impulsion
du laser àflash
(haute
tension,
instant dedéclenchement,
puis-sanceinjectée).
Faisant varier les conditions defonc-tionnement du laser à
flash,
nous avons effectué les trois contrôles suivants :1. -
un contrôle visuel des anneaux formés à la
sortie du
Fabry-Pérot
de 25 cm(sur
un écranrempla-çant
la caméra de lafigure 1)
nouspermet
de savoir siun
accrochage partiel
ou total a eulieu,
2. - le
signal
de laphotodiode rapide
PD3 nouspermet,
grâce
à unétalonnage préalable,
de mesurerla
puissance
lumineuse émise au maximum del’impul-sion
laser,
sur l’ensemble duspectre
delongueur
d’onde,
FIG. 4. -
Analyse spectrale
avec un interféromètre de Pérotet Fabry de la lumière émise par le laser : a) référence : laser continu seul ; b) laser à flash, cas de synchronisation totale ; c) laser à flash, cas de synchronisation partielle ; d) laser à flash
sans injection.
[Spectral
analysis with a Fabry-Perot interferometer of the lightemitted by the laser : a) reference : CW laser alone ; b) flash
pumped laser, total synchronisation ; c) flash pumped laser, partial synchronisation ; d) flash pumped laser, without
3. - le monochromateur est centré
sur la
fréquence
d’injection
6 471A ;
et lesignal
de laphotodiode
rapide
PD4placée
derrière le monochromateur fournitune mesure
séparée
de la fraction de lapuissance
lumi-neuse
qui
est émise à lalongueur
d’onded’injection.
Encomparant
lessignaux
des deuxphotodiodes
PD3et PD4 nous obtenons un contrôle
quantitatif
del’accro-chage partiel
illustré par laphotographie
4c. Lesrésul-tats détaillés de cette étude sont
exposés
dans leparagraphe
suivant.3. Conditions
d’accrochage
etpuissance
émise.-Nous exposons ici les résultats des
expériences
effec-tuées selon la méthodeexpliquée
à la fin duparagraphe
précédent.
3.1 CHOIX DE L’INSTANT DE DÉCLENCHEMENT. - Le
rôle du
système
de déclenchement des flashs est deproduire l’impulsion
laser à un instant où la cavité dulaser est accordée à la
longueur
d’onded’injection.
Mais laphotodiode
PD2 contrôle l’accord de cettecavité dans des conditions où le milieu colorant n’est
pas soumis à l’irradiation lumineuse des flashs.
L’irra-diation par les flashs effectue le pompage
optique
du milieucolorant,
et on s’attend à cequ’elle
modifie simultanément son indice deréfraction,
c’est-à-dire lalongueur optique
de la cavité laser. Pour tenircompte
de cette modification de la cavité laser au moment de l’irradiation desflashs,
nous avionsprévu
dans lesystème
de déclenchement un retard variable entre lesignal
de commande(flèche
zéro sur lafigure
2)
etl’impulsion qui
déclenche les flashs : cet instant de déclenchementpeut
êtrerepéré
sur lafigure 2
par laposition
des flèches numérotées de 1 à 6.Nous avons
essayé systématiquement
ces diversinstants de déclenchement en maintenant constante la
haute tension d’alimentation des flashs
(17 kV)
et lapuissance
continueinjectée (5
mW) ;
c’est l’instant dedéclenchement
correspondant
à la flèche 2 de lafigure
2qui
fournit les meilleures conditionsd’accrochage
(alors
que le meilleur accord de la cavité en l’absenced’irradiation par les flashs
correspond
à la flèche1).
Dans ces
conditions,
on obtientl’accrochage
pourplus
de neuf
impulsions
sur dix.3.2 INFLUENCE DE L’INTENSITÉ LUMINEUSE DE POM-PAGE. -
Nous pouvons faire varier l’intensité des flashs en
changeant
la haute tension aveclaquelle
sontchargés
les condensateursqui
alimentent ladécharge.
Nous avons
représenté
sur lafigure
5 les variations dela
puissance
lumineuse obtenue au maximum del’impulsion
laser en fonction de la valeur de la hautetension entre 15 et 20 kV. Ces mesures sont effectuées
avec une
puissance injectée
constanteégale
à 5 mW eten utilisant le retard au déclenchement déterminé
précédemment ;
nous éliminons lesimpulsions
oùaucun
accrochage
ne seproduit.
Lafigure
5comporte
trois courbes : les deuxpremières
correspondent
aulaser
synchronisé :
FIG. 5. - Puissance lumineuse émise
par le laser à flash en
fonction de la haute tension appliquée aux flashs : courbe (1) puissance totale avec injection ; courbe (2) puissance synchro-nisée à la longueur d’onde de l’injection (6 471
A) ;
courbe (3)puissance totale sans injection.
[Light
power emitted by the flash pumped dye laser versus thehigh voltage applied to the flash-tubes : curve (a) total power with injection ; curve (2) synchronized power with injection at the wavelength 6 471
A ;
curve (3) total power withoutinjection.]
- la courbe
(1) représente
lapuissance
totale émisepar le laser sur l’ensemble du
spectre
enlongueur
d’onde
(photodiode PD3),
- la courbe(2) représente
seulement la fraction decette
puissance qui
est émise à lalongueur
d’ondeinjectée (photodiode PD4).
On constate que au
voisinage
duseuil,
en-dessous de17,5 kV,
toute lapuissance
est concentrée à lalongueur
d’ondeinjectée ;
c’estl’accrochage
total illustré par laphotographie
4b. Aucontraire,
pour lesvaleurs
supérieures
de la hautetension,
unelarge
partie
de la
puissance
est émise en dehors de cettelongueur
d’onde ;
c’estl’accrochage partiel
illustré par laphoto-graphie
4c. Ce résultat secomprend
bien : en effet dès que l’on fournit suffisammentd’énergie
àl’oscilla-teur il
préfère
les modes à hautgain plutôt
que le modeinjecté
degain plus
faible(parce
que décentré parrapport
augain
ducolorant,
cf.figure 3).
On pourraremédier à ce
point
enajoutant
dans la cavité laser unélément sélectif en
longueur
d’ondequi
permettra
decentrer la courbe d’émission du laser libre sur la
longueur
d’ondeinjectée.
Remarquons
cependant
que même pour les valeursles
plus
élevées de la hautetension,
un tiers au moinsde la
puissance
émise se trouve concentrée à lalongueur
d’onde
injectée.
Lespuissances indiquées
sur lafigure
5(400
W depuissance
totale,
130 W depuissance
syn-chronisée)
peuvent
paraître
très modérées si on lescompare à celles de la réference 9. Mais il faut
remar-quer que Blit et al. utilisent une
décharge électrique
d’énergie supérieure
et un autre colorant(la
rhoda-mine6G)
dontl’efficacité,
dans son domaine delon-gueur
d’onde,
est aussi biensupérieure.
Pour mieux éclairer le fonctionnement du processus
de
synchronisation
nous comparons encore sur lafigure
5 lespuissances
émises enprésence
et enl’ab-312
sence
d’injection :
la courbe(1) représente
lapuissance
totale émise par le laser enprésence d’injection,
lacourbe
(3) représente
lapuissance
totale émise par le laser en l’absenced’injection.
On voit
qu’au voisinage
du seuil lapuissance
émiseen
présence d’injection
est bienplus importante
que lapuissance
émise par le laser libre. Nous avons noté enoutre que le fonctionnement est
beaucoup plus régulier
en
présence d’injection.
Ces résultats secomprennent
bien : il est en effet normal que
l’injection
soitparticu-lièrement efficace au niveau du seuil
quand
le nombrede
photons spontanés
est toutjuste
suffisant pour lacréation de
l’impulsion
laser.Quand
on se trouve nettement au-dessus duseuil,
aucontraire,
les puis-sances mesurées enprésence
et en l’absenced’injection
deviennent
comparables.
3.3 INFLUENCE DE LA PUISSANCE INJECTÉE. - Nous
avons fait varier la
puissance injectée
entre 1 mW et40 mW. Dans l’état actuel du
montage
nous pouvonstirer les conclusions suivantes :
- les
performances
enpuissance
de sortie comme enpourcentage
d’impulsions synchronisées
ne varientpratiquement
pasquand
lapuissance injectée
estsupérieure
à 2mW,
- en dessous de 2
mW,
on note essentiellement unebaisse du
pourcentage
d’impulsions synchronisées ;
mais cette baissepeut
être autant due à un effetspéci-fique
du laserqu’à
une faiblesse del’électronique
du déclenchementlorsque
les courants desphotodiodes
sont
trop
faibles.On
peut
également comprendre
ces mesures de lamanière suivante : le
pourcentage
d’impulsions
syn-chronisées est certainement une fonction de la
puis-sance
injectée ; cependant
lapartie
de la courbe où lavariation de ce
pourcentage
en fonction de lapuissance
injectée
estimportante
se situe dans une zone depuis-sance que nous n’avons pas
explorée
parce quetrop
basse. Au-delà de 2
mW,
il y apratiquement toujours
synchronisation,
cequi
veut dire que l’on adéjà
atteint à cette
puissance
unrégime
de saturation.Ce résultat est extrêmement
encourageant
parcequ’il
prouve
qu’il
n’est pas nécessaire d’avoir un lasercon-tinu très
puissant
pour obtenir lesperformances
ultimes de
l’injection
dans un laser à flash.3.4 PRÉCISION EN
FRÉQUENCE
DE LA SYNCHRONISA-TION. - Dansles processus de
synchronisation
d’oscil-lateurs il est courant d’observer des
phénomènes
d’entraînement defréquence ;
et il estimportant
de connaîtrel’importance
de cesphénomènes
dans notreexpérience.
Laprécision
limitée de nos mesuresinter-férométriques
ne nouspermet
pas encored’apporter
uneréponse
totale à cettequestion.
Mais nouspou-vons dès maintenant fixer une limite
supérieure
à cesphénomènes.
Nous avons vu au
paragraphe
2 comment nousanalysons
la lumière émise dansl’impulsion
laser à l’aide d’un interféromètre deFabry-Pérot
confocal de 25 cm delongueur (cf.
photographies
de lafigure 4).
La distance entre deux modes de ce
Fabry-Pérot
est de 300 MHz et lalargeur
instrumentale d’un mode est del’ordre de 20 MHz. La
comparaison
entre lesphoto-graphies
d’anneaux formés par le laser continu(Fig. 4a)
et lesphotographies
d’anneaux formés par lelaser à flash
(Fig. 4b)
nouspermet
d’affirmer que :- la
largeur spectrale
del’impulsion
laser est infé-rieure à 25MHz,
- la
fréquence
centrale del’impulsion
laser coïncideavec celle du laser continu à mieux que 15 MHz.
Nous avons bon
espoir
que lesperformances
réelles del’appareil
soient bien meilleures que les limitessupérieures indiquées
ici,
et nouspréparons
actuelle-ment de nouvelles
expériences
permettant
une mesurede
fréquence beaucoup plus précise.
Nousprévoyons
en
particulier
d’utiliser cesimpulsions
laser pourétu-dier une transition à deux
photons
sansélargissement
Doppler, qui
nous fournira un test très certain sur laprécision
enfréquence.
Remerciements. - Nous remercions F. Biraben et
J.
Vigué
pour leurs fructueux conseils concernantcette
expérience
ainsi que M. Bassiniqui
abeaucoup
contribué à l’amélioration des
performances
du laser à flash.Références
[1] CAGNAC, B., GRYNBERG, G. et BIRABEN, F., J. Physique 34
(1973) 845.
[2] BLOEMBERGEN, N. et LEVENSON, M. D., High-Resolution
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[10] LEVENSON, M. D. et EESLEY, G. L., IEEE J. Quantum. Electron. 12 (1976) 259.
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