Quand
l’art et la
citoyenneté mondiale
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rencontrent Quand
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citoyenneté mondiale
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HISTOIRE D’UNE EXPÉRIENCE MENÉE AU CONSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES Section Arts de la Parole 2019-2020
www.annoncerlacouleur.be Programme d’éducation à la citoyenneté mondiale
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Annoncer la Couleur, programme fédéral d’éducation à la citoyenneté mondiale • Enabel Rue Haute 147 • 1000 Bruxelles • +32 (0)2 505 18 23 • annoncerlacouleur.be
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Construction du projet Génèse
1 L’accompagnement pédagogique et les conseils personnalisés d’Annoncer la Couleur visent l’intégration d’initia- tives d’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM) dans les pratiques scolaires et l’utilisation de ressources pédago- giques et d’appuis de qualité dans l'enseignement. Cela permettra aux jeunes d’agir en citoyen·ne·s responsables, conscient·e·s de l’importance de la solidarité internationale et de contribuer à un monde plus juste et plus durable.
« Le théâtre est une forme de connais- sance. Il doit être aussi un moyen de transformer la société. Le théâtre peut nous aider à construire notre avenir au lieu de simplement l’attendre. »
Augusto Boal
Et si l’art et la culture décuplaient nos capacités de compréhen- sion, s’ils nous portaient tellement haut que nous puissions revoir nos cartographies de vie à la grande échelle ?
Et si l’art et la culture nous emmenaient dans nos corps, dans nos épidermes, dans nos sangs, dans nos veines, pour sentir les pul- sions du monde et nous y connecter ?
Et si l’art et la culture ne s’envisageaient pas que comme un pro- duit de consommation mais aussi comme un levier de transfor- mation ?
Et si l’art et la culture fourmillaient de milliers de voix encrouées qui débattent et se dénouent pour prendre leur rôle dans la cité ? Et si l’art et la culture dansant avec les graphiques, les rapports, les Powerpoint étaient un laboratoire de création pour la grande improvisation de demain ?
Et si l’art et la culture dessinaient de nouvelles architectures des systèmes ; si partant de l’ici et maintenant ils amenaient le trait là où il a la liberté de se perdre à essayer et le temps de ne pas prendre de raccourcis.
Et si l’art et la culture en reliant nos savoirs et nos émotions nous fai- saient prendre conscience de nos possibles mise en mouvement ? Si l’art et la culture ont ce pouvoir, alors il faut les vivre et les ensei- gner pour y puiser dans l’infini des ressources et en faire des outils d’émancipation massive.
« L’éducation à la citoyenneté mondiale est une éducation holistique qui ouvre les yeux des individus aux réalités du monde et les incite à oeuvrer pour davantage de justice d’équité et de droits pour tous. »
Déclaration de Maastricht 2002
Au départ, il y a une intuition. L’intuition que l’art peut être un levier dans l’éduca- tion à la citoyenneté mondiale, que le che- min de la transformation artistique permet non seulement une prise de conscience mais aussi une première forme d’entrée en action.
Ensuite, il y a des projets artistiques menés dans les écoles avec le soutien d’Annoncer la Couleur1 et dont les expériences sont ca- pitalisées au fur et à mesure des années. Ces projets mettent en lien des enseignant·e·s et des artistes permettant de travailler la ci- toyenneté mondiale en transversalité. L’in- tuition se confirme sur le terrain.
Puis il y a l’envie de pousser plus loin le lien, de le rendre conscient pour les différents acteur·rice·s de terrain et ce alors que nous traversons une période de changements dans les objectifs et l’organisation du monde scolaire avec la création du Pacte pour un Enseignement d’excellence (PE) et une réforme de la formation initiale des en- seignants (RFIE).
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Le projet mené au Conservatoire royal de Bruxelles naît donc d’une réflexion mettant en lien quatre pôles liés à l’enseignement tel qu’il s’envisage pour la suite : l’éduca- tion à la citoyenneté mondiale, l’ Education Culturelle et Artistique (ECA), domaine du Pacte d’excellence, le décret de l’Enseigne- ment Supérieur Artistique (ESA) et le pro- jet pédagogique du Conservatoire royal de Bruxelles. Les convergences et les renforce- ments sont progressivement apparus clai- rement.
1. L’éducation à la citoyenneté mon- diale : la transversalité des regards comme facteur de changement
La déclaration de Maastricht de 2002 dé- finit l’éducation à la citoyenneté mon- diale comme une éducation holistique qui ouvre les yeux des individus aux réalités du monde et les incite à oeuvrer pour davan- tage de justice d’équité et de droits pour tous.2 Décret définissant le paysage de l'enseignement supérieur et l'organisation académique des études, 2013
Dans ses pratiques pédagogiques, l’ECM se base sur une approche systémique, interculturelle, plurielle et incite à un engagement individuel et collectif. Elle cherche à travers la transversalité des matières à rendre l’élève acteur·rice d’un chemin de changement.
2. L’Éducation Culturelle et Artistique : déploiement d’une synergie entre le monde artistique et le monde scolaire
Le Pacte pour un Enseignement d’Excellence considère que les différentes formes artistiques doivent faire partie intégrante des domaines d’apprentissage et prévoit une éducation culturelle et artistique (ECA). Cette éducation concerne tous les élèves, de la maternelle à la fin du tronc commun. Elle est disciplinaire et transversale. C’est-à-dire qu’elle se définit comme une domaine d’apprentissage mais qu’elle se pratique aussi de manière trans- versale à l’ensemble des savoirs et des compétences du cursus scolaire participant ainsi au décloisonnement des apprentissages.Elle s’entend donc comme éducation « à » et « par » la culture et les arts.
Elle sera construite par des partenariat entre chaque école et le monde artistique : les théâtres, les lieux culturels, les académies…
3. Le décret ESA : l’accompagnement de citoyen·ne·s res- ponsables à travers la pratique de leur art
Dans ses missions fixées par le décret2, les écoles supérieures ar- tistiques poursuivent notamment l’objectif d’accompagner les étudiant·e·s dans leur rôle de citoyen·ne·s responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, pluraliste et solidaire.
Le Pacte pour un Enseignement d’excellence préconise que la mise en oeuvre de l’ECA soit prise en compte dans la réforme ini- tiale des enseignant·e·s et dans leur formation continuée.
4. Le projet pédagogique du Conservatoire royal de Bruxelles : préparer à assurer un rôle d’acteur de la so- ciété en tant qu’artiste
Le projet pédagogique du Conservatoire royal de Bruxelles (CrB) définit comme objectif général de préparer l’étudiant·e à interve- nir activement en tant qu’artiste dans la société.
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Pour assurer cela, il veille à donner aux étu- diant·e·s la possibilité de maîtriser les prin- cipaux outils nécessaires à la compréhen- sion du contexte sociétal global dans lequel ils et elles évoluent .
Le CrB exprime également son envie de définir une identité spécifique dans le do- maine des arts de la parole, de s’ouvrir à des intervenant·e·s extérieur·e·s, de veil- ler à informer les étudiant·e·s des réalités socio-économiques actuelles (pratiques professionnelles, réalités du métier d’ac- teur·rice, débouchés…). Il cherche à valori- ser la formation pédagogique à travers des agrégations largement ouvertes sur les avancées de la recherche.
les pratiques ECM. Le lien entre l’art et l’ECM est ainsi possible sur le terrain de l’enseignement obligatoire.
D’autre part, nous lisons que les ESA et le CrB sont animés par une volonté d’ouverture au monde et à sa complexité, ce afin que les artistes puissent s’inscrire comme acteur·rice·s de la société à travers la pratique de leur art. Là aussi, le lien entre l’art et l’ECM peut se faire assez naturellement.
Enfin, nous voyons que le CrB souhaite se rapprocher des réalités socio-économiques en matière de débouchés, et ce notamment à travers une formation pédagogique ouverte à la recherche. Les fils tendus entre école et académies, monde culturel, théâtres…
dans l’ECA font partie des débouchés concrets. Et l’ECM est une matière avec laquelle les artistes pourraient être amené·e·s à tra- vailler en transversalité.
3 Annoncerlacouleur.be
« L’art est non seulement une fin en soi mais le message qu’il véhicule est super important. On essaye de les armer au niveau du contenu pour qu’ensuite ils puissent entrer dans le processus créatif.»
Hélène Defourny, Annoncer la Couleur.
À la lecture des moteurs de ces 4 pôles, nous constatons d’une part que l’art et la ci- toyenneté mondiale auront un espace pour se mettre en corrélation dans le futur pay- sage scolaire redessiné actuellement par le Pacte pour un enseignement d’Excellence et l’ECA. La part belle y est faite à l’art se dé- clinant dans un ensemble de disciplines à parts entières mais aussi à l’art en tant que
« moyen de ». L’art sera donc invité à entrer dans les programmes de cours et à travail- ler en transversalité avec d’autres matières.
De là naît l’intérêt de le mettre en lien avec
1 / 2 Les intersections porteuses du projet
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Portés par ces différents constats, il nous a semblé que l’enjeu pourrait être de familiariser les futur·e·s artistes avec les nouveaux fonctionnements du monde scolaire (ECA, transversalité, parte- nariat, etc.), et de leur permettre d’expérimenter un chemin de transversalité avec l’ECM. Si nous ne doutons pas de l’engagement des professeur·e·s des ESA et du CrB en matière de société, il nous semblait intéressant de rendre le lien plus conscient et de donner une dimension « mondiale » à la notion de citoyenneté à travers une mise en relation de l’expertise des acteurs de l’ECM et d’une pratique artistique précise ; notre hypothèse étant que, par ruis- sellement, l’expérimentation de ces pratiques arriveraient sur le terrain de l’enseignement obligatoire.
À l’intersection de toutes ces réflexions, nous avons mené un pro- jet pilote avec le Conservatoire royal de Bruxelles, dans lequel les arts de la parole et la thématique des inégalités mondiales ont transversé.
Le projet
Ce projet s’est inscrit dans l’année 2019- 2020 dans les cursus du master et de l’agré- gation au CrB, section arts de la parole. Il est retracé par un court film-documentaire que l’on trouve sur le site et la chaîne You- Tube d’Annoncer la Couleur3.
Le processus proposé a été réparti en deux phases. Celles-ci, idéalement réparties sur plusieurs années mais testées ici en une seule année, se rejoignent dans la logique suivante : 1/ vivre dans un parcours d’étu- diant·e des arts de la parole (Bac-Master) un processus conscient de création artis- tique sur base d’une thématique ECM et 2/
transposer cette expérience dans le cadre de l’agrégation en la traduisant en outils pédagogiques à tester en classe.
3 Annoncerlacouleur.be
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Dans le cadre du Bac-Master, il s’agissait de permettre aux future·e·s comédien·ne·s de traverser un processus conscient de création d’une matière artistique liée à une thématique de citoyenneté mondiale.
Annoncer la Couleur, en partenariat avec le Conservatoire, a organisé 3 journées transversales au mois de janvier 2020 sur le thème des inégalités mondiales. Ces journées ont réuni des artistes de terrain et des expert·e·s en ECM. À travers différents ateliers, les étudiant·e·s ont été amené·e·s à réfléchir au concept de citoyenneté mon- diale et à transformer les thèmes abordés en matière artistique, imprimant par là- même un trajet conscient qu’ils et elles pourraient le cas échéant transposer dans un cursus d’agrégation. Il était question, en fonction des étincelles obtenues lors de l’émergence des formes courtes, d’évaluer la pertinence de prolonger le travail dans le cadre de certains cours.
Dans le cadre de l’Agrégation, il s’agissait de permettre aux futur·e·s comédien·ne·s enseignant·e·s de conscientiser une mé- thodologie pour faire émerger du lien entre art et ECM, de créer un processus utilisable dans un cadre pédagogique. Annoncer la Couleur, en partenariat avec le Conserva- toire a organisé deux jours de formation, en décembre 2019 et en janvier 2020. Les étu- diant·e·s ont été amené·e·s à réfléchir à une méthodologie pédagogique permettant d’aborder les thématiques de la citoyenne- té mondiale en classe (migrations, diversité culturelle, consommation...). L’expérience devait ensuite être prolongée en-dehors du cadre du Conservatoire, dans des stages sur le terrain de l’enseignement obligatoire.
Première phase : les journées transversales
« Je leur ai demandé d’abord de bouger, de danser. Et partir du moment où on fait ça ensemble, on peut aborder des sujets qui sont un peu plus épineux et en parler librement. »
Harold Georges, Chorégraphe, Dunia Dance
Les questions centrales de ces trois jour- nées étaient « comment crée-t-on un spec- tacle qui décortique un système ? Com- ment, à travers un spectacle, peut-on faire réfléchir, s’engager en tant que citoyen qui a un positionnement ? Comment faire de l’art engagé dans le monde?»
Nous avons choisi comme fil rouge les iné- galités, au sens large du terme : domina- tion, migration, genre.... Les trois journées ont été divisées en ateliers de 3 heures (bac-master mélangés) organisés en fonc- tion des quatre axes suivants.
1. Donner de l’information qui soit une base de réflexion. Pour aborder les interdé- pendances mondiales, il est essentiel d’al- ler chercher de l’information. De l’informa- tion vérifiée, chiffrée, décodée… Pour cela, on peut s’entourer d’acteur·rice·s de terrain, d’ONG, d’associations… capables de donner un regard pointu sur des problématiques spécifiques.
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Dans ce projet, ces informations ont été amenées par deux ateliers : celui de la Croix- Rouge de Belgique autour des inégalités migratoires et celui d’Annoncer la Couleur autour des systèmes de domination créant les inégalités. Ces ateliers ont donné des pistes, des réflexions et de l’information à se réapproprier dans la suite du processus.
2. Aborder des techniques, des outils ar- tistiques pour transformer ces informa- tions en matière artistique. Pour cela, les étudiant·e·s ont traversé deux ateliers : un workshop danse/théâtre axé sur les inégali- tés de genre et un atelier d’écriture autour de la déconstruction des préjugés en ma- tière de migration. Ces deux ateliers ont travaillé sur des moteurs de mise en art. Ils ont tracé un chemin de création et ont pro- duit une première matière en vue d’une ré- appropriation à travers un trajet personnel.
3. Partager de l’expérience par la rencontre d’un partenariat de la compagnie Art&Tça avec le spectacle « Combat de pauvres » et du CNCD 11.11.11. « Combat de Pauvre » dans son processus de création fait du lien entre un questionnement de départ, une recherche d’informations et une démarche artistique. Le spectacle est aujourd’hui en lien avec la campagne de justice fiscale du CNCD 11.11.11 avec laquelle il entre en réson- nance. Ils sont venus partager leur expé- rience conjointe et inspirante sous forme de conférence.
4. Se réapproprier le trajet par la création d’une forme courte4. Une fois tous les ate- liers traversés, les étudiant·e·s ont été ré- parti·e·s par groupes de cinq, Bac et Mas- ter mélangés. Ils/elles ont été amené·e·s à créer une forme courte de 5 minutes maxi- mum, en autonomie. Cette forme courte a fait l’objet d’une présentation à la fin des trois journées. L’objectif n’était pas de pré- senter un travail fini mais des étincelles is- sues de la rencontre des différents ateliers.
4 Une forme courte est une petite narration théâtrale de 5 minutes.
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lundi mardi mercredi AM PM AM PM AM PM Gr 1
Workshop Making menALC InégalitésCroix-Rouge migration
Ecriture Déconstruction stéréotype Migration Art&tça + CNCD Justice fiscale
13 : 00 - 15 : 30 Travail en sous- groupes (groupes de 5) 15 : 30 Présentation de formes courtes. (5 min/groupe)
Gr 2
ALC Inégalités Workshop Making men Ecriture Déconstruction stéréotype MigrationCroix-Rouge migration
Gr 3
Ecriture Déconstruction stéréotype Migration Croix-Rouge migrationALC Inégalités
Workshop Making men
Gr 4
Croix-Rouge migrationEcriture Déconstruction stéréotype Migration Workshop Making men
ALC Inégalités
Plus ou moins 90 étudiant·e·s inscrit·e·s en Bac-Master ont tra- versé le processus. Chaque étudiant·e a traversé l’ensemble des ateliers selon la planning suivant :
« Ce genre d’outil permet d’avoir une piste concrète par le corps, qui peut aider les enfants, les ados et même les adultes pour aborder une thématique, pour lâ- cher, pour avoir une point de vue plus réflexif et plus pratique. »
Alexis Lejeune, Etudiant en Agrégation au CrB
Deuxième phase : l’Agrégation
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Dans le cadre de l’Agrégation, Annoncer la Couleur a organisé deux jours de formation, en décembre 2019 et en janvier 2020.
La première journée était une formation autour de la thématiques des inégalités. Le cadre scolaire obligatoire et les liens pos- sibles avec le monde artistique (ECM dans le pacte d’excellence, ECA, transversalité…) y ont été abordés. Des outils pédagogiques autour de la thématique des inégalités ont été proposés et testés. Ces outils ont été choisis en fonction de leur potentiel d’amorce d’un « jeu théâtral ou poétique», afin que la transposition dans les classes liées aux arts de la parole soit pertinente.
Nous avons apporté de l’expertise et ouvert la réflexion vers des partenariats possibles avec des ONG et des associations.
Pour la deuxième journée, Annoncer la Couleur a fait appel à Harold Georges, de
« Dunia Dance asbl » pour organiser un workshop autour des stéréotypes de genre.
Dunia Dance, lauréat de l’appel à proposi- tion d’Africalia en 2018 propose un travail de groupe avec la méthode du hothau- sing : expression participative, exercices de danse/théâtre, rythme, création collective…
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Le hothausing est un outil directement transposable en classe qui permet de faire le lien avec des thématiques de citoyen- neté mondiale. En plus de vivre l’outil, un focus sur la méthode pédagogique était proposé.
À l’issue de ces deux journées il était pro- posé aux étudiant·e·s de tester la création de formes courtes mettant en lien l’art et l’éducation à la citoyenneté mondiale au sein des classes de stages.
Conclusion
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« Le fait de nous-même construire ces questions-là, ces réflexions-là, c’est une peu déroutant au début mais c’est hyper rassurant. Ca veut dire que ce que j’ai au fond de moi, ma vérité a le droit d’exis- ter. Ca pour moi ça a été très fort. Et puis pouvoir le mettre en scène par la danse, par le geste, c’était une façon d’exprimer quelque chose qu’on n’arrive pas encore dire avec des mots »
Gil Van Nieuwenhoven, Etudiant Bac 1 au CrB
Comme expliqué initialement, Annoncer la Couleur est convaincue que les artistes de demain auront un rôle à jouer dans le cadre scolaire et plus largement de la société, et que faire cheminer les étudiant.e.s dans des réflexions sur les interconnexions mondiales et les réappropriations artistiques possibles est important.
Notre hypothèse était que sensibiliser les fu- tur·e·s comédien·ne·s au lien entre l’art et la citoyenneté mondiale permettrait par ruis- sellement de les rendre efficient·e·s sur le ter- rain scolaire organisé par l’ECA notamment.
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Liens utiles
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https://wikicm.be/art-et-education-a-la-citoyennete-mondiale/
http://www.conservatoire.be/
https://www.duniadance.net/fr/#dunia https://www.cncd.be/
https://www.croix-rouge.be/
https://www.rtbf.be/culture/scene/theatre/detail_combat-de-pauvres-de- la-cie-art-tca-un-theatre-de-l-urgence?id=10068633
https://africalia.be/?lang=fr https://horszone.be/
Au terme de ce projet, il semble que la rencontre entre les arts de la parole et la citoyenneté mondiale soit pertinente au sein des ESA et mériterait d’être ancrée afin de pouvoir évaluer l’impact de la démarche dans quelques années. Il nous semble toujours pertinent également de vivre le processus créatif dans les années de Bac-Master et de le transposer en outil pédagogique dans le cadre de l’Agrégation.
Dans cette optique, une réelle co-construction du projet entre l’ESA et des acteurs de l’éducation à la citoyenneté mondiale serait à privilégier afin que les compétences de chaque partie puissent se rencontrer au mieux. Dans cette expérience, le créneau offert par les journées transversales semble adéquat mais le partenariat pourrait aussi s’envisager dans le cadre d’un cours. Ceci permet- trait un travail plus spécifique et plus en profondeur, et plus adap- té au niveau d’étude.
À l’heure où la réforme de la formation initiale des enseignants se met en place, où les ESA cherchent la reconnaissance de leurs spécificités artistiques, où les artistes peinent à être reconnu·e·s en tant qu’acteur·rice·s indispensables d’une société en mou- vance, cette expérience ouvre sur de nouvelles collaborations pos- sibles au sein de la société civile.
En conclusion, nous pouvons rêver de faire grandir ce premier élan. Au Conservatoire, la première étape serait la prolongation du processus en co-construction avec les forces en présence. Dans d’autres ESA, le projet pourrait se reproduire, s’adapter. Et enfin, au niveau institutionnel, il pourrait ouvrir à une réflexion sur les moyens de faire une place au rôle sanitaire et salutaire des artistes dans une société qui ose la transformation.
Tout peut s’inventer.
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