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Le C.p.e., une place originale dans le système éducatif. Quel est vraiment son rôle ? L’éducation à la citoyenneté : l’exemple de Grenoble

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Texte intégral

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N O 479

ISSN 0751-5839

21 novembre 98 L ’ U N I V E R S I T E S Y N D I C A L I S T E C L A S S I Q U E M O D E R N E T E C H N I Q U E SNES (FSU)

S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE

Dossier : Education et vie scolaire (pp. 12-18)

Le C.p.e., une place originale dans le système éducatif. Quel est vraiment son rôle ? L’éducation à la citoyenneté : l’exemple de Grenoble

L’ US

Pour

la qualité pour tous

Forums - Manifeste - Opération “gel”

Forte grève des surveillants p. 5 Forte grève des surveillants p. 5

Mutations 99

Vos questions Nos réponses pp. 24-25

Postes

aux concours

Nouvelle baisse

pp. 22-23

Postes

aux concours

Nouvelle baisse

pp. 22-23

L’ US

(2)

L’US N° 479 2 21 novembre 1998

COUP DE GUEULE N. Horeau

Toulouse (31)

J eune T.a. d’anglais, je suis envahie aujour- d’hui par un profond dégoût.

En effet, mes conditions d’exer- cice n’ont cessé de se dégra- der depuis trois ans, et M. Al- lègre vient de m’ôter le dernier espoir d’obtenir un poste fixe dans un délai raisonnable. Il faudra désormais un sacré courage pour demander une mutation inter-académique sans savoir où l’on va atterrir ni sur quel type de poste.

Quant aux demandes intra- académiques, elles seront frei- nées par le nombre affiché de postes vacants, bien loin du nombre réel de postes poten- tiels. Notre ministre pourra clamer haut et fort que les pro- blèmes du passé sont résolus, puisqu’il aura réussi à geler les mutations, à supprimer toute incitation à la mobilité.

Je n’ai pas choisi d’enseigner dans la précarité : je n’ai ac- cepté d’être T.a. que parce qu’il était impossible d’obtenir un poste fixe au sortir de l’I.u.f.m.

et en tout état de cause, je n’ai jamais voulu exercer dans les conditions d’instabilité des T.r.

En confondant ces deux sta-

tuts, M. Allègre nous place au pied du mur et nous ôte toute possibilité d’échapper au sort que nous réservent ses « su- per-proviseurs ». Soyons francs c’est bien d’une affectation « à la tête du client » qu’il s’agit puisqu’il n’y aura aucune for- mation paritaire mixte pour contrôler les décisions de ces

« chefs de bassin » : comment éviter l’arbitraire dans ces conditions ? Les derniers arri- vés étant les plus mal servis, je ne vois pas comment échapper aux mutations sur poste de T.r., hors discipline ou à cheval sur plusieurs établissements.

Au moment où j’espérais enfin sortir de ce cercle infernal, je n’ai plus qu’à me résigner semble-t-il. Eh bien non ! Mon écœurement est tel que j’en- visage sérieusement de quit- ter l’enseignement.

Après huit ans d’études et une réorientation pour accomplir ce que je croyais être ma vo- cation, j’en arrive au point où je suis prête à accepter une tâche moins qualifiée simple- ment pour travailler dans dans conditions décentes : or, quand les forces vives d’un corps de métier l’abandon- nent, le chaos n’est pas loin.

Mais j’ai encore au fond de

moi un peu d’espoir : les en- seignants ont certes perdu une bataille, mais ils n’ont pas en- core perdu la guerre. Soyez sans crainte, M. le Ministre, nous nous souviendrons de vos déclarations insultantes et de votre manque de concer- tation, en 2002...

UNE SEULE

SOLUTION, LE FAX Professeur au collège Dargent - Lyon

P rofesseur de lettres en col- lège, j’ai, je le crains, abusé de mon droit à être malade.

En effet, en congé pour dix jours récemment, quelle n’a pas été ma surprise d’être ré- veillée vers 9 heures du ma- tin par l’administration. Al- lait-on s’enquérir de ma santé ? Point du tout. On me deman- dait tout simplement de faxer six heures de cours avant mi- di ! Comme je ne possède pas de fax, la solution fut vite trou- vée : mon mari, instituteur re- traité, n’avait qu’à se rendre à la poste. (Que ne faut-il pas faire pour mériter sa retraite de l’Education nationale !). Et pour qui, ces belles heures de cours que j’étais bien inca- pable de fournir ? Pour « oc- cuper » (sic) une M.a. d’histoi- re-géographie rattachée au collège et travailant au C.d.i.

Jusqu’où ira le mépris de notre travail, le déni de toute péda- gogie, cette démagogie consis- tant à faire croire aux parents que n’importe qui peut faire n’importe quoi ?

Oui, je sais, ce qui compte, c’est que les enfants soient occupés, que les parents ne protestent pas trop, que les enseignants malades comprennent qu’ils sont taillables et corvéables à merci... Ce que je comprends surtout, c’est que jamais il n’est dit aux parents qu’un profes- seur pourrait être véritable- ment remplacé.

Mais, au fait, pourquoi un syn- dicat « corporatiste, totalitai- re », se bat-il pour des créations de postes et un enseignement de qualité ? Le fax, vous dis-je, telle est la solution !

C O U R R I E R

La mort d’un prof

Vendredi 23 octobre, la cour d’assises des Landes a condamné à dix ans de réclusion criminelle deux des auteurs de l’agression, en août 1996, de Michel Antoine, professeur d’anglais au lycée Borda de Dax.

Notre camarade devait succomber à la suite des coups reçus.

Le troisième agresseur, mineur au moment des faits, sera jugé ultérieu- rement.

Il apparaissait très vite que c’est l’enseignant qui avait pu être visé, vic- time de la vengeance d’un ancien élève.

Le S.n.e.s. se constituait aussitôt partie civile aux côtés de la famille, d’abord dans l’espoir d’apporter à celle-ci, autant qu’on le peut en pareille cir- constance, un peu de réconfort et de fraternité. Mais cette présence dans la procédure visait aussi à tracer des limites : en s’attaquant ès qualité à un professeur, c’est à l’école elle-même qu’on porte des coups, c’est-à-dire à un lieu de découverte de la connaissance, d’apprentissage de la liberté, de construction de la citoyenneté. C’est ce que nos avocats, Maîtres Roland Weyl et Monique Picard-Weyl sont allés dire aux côtés de Maître Lecul, avocat de la famille.

En retenant la préméditation, en jugeant que Michel Antoine avait été frappé en raison même de ses fonctions, la cour d’assises a peut-être voulu lancer un message en ce sens. La cour a d’ailleurs accordé au S.n.e.s.

le franc symbolique de dommages-intérêts qu’il lui demandait.

Parce qu’il faut que de tels drames ne puissent plus survenir à nouveau, une vigoureuse politique de prévention de la violence scolaire, appuyée sur des moyens importants devrait être mise en œuvre d’urgence, afin de traiter le problème à sa racine.

Francis Berguin

25 septembre. L’actu - interview de M. Vuaillat.

28 septembre. L’Evénement du jeudi - interview de M. Vuaillat.

5 octobre. France 2 « D’un monde à l’autre » 6 octobre. 20 h : Tf 1 - D. Paget.

7 octobre. 18 h 15 : Radio Monte Carlo - débat M. Vuaillat, recteur de Montpellier, un lycéen.

12 octobre. 13 h : Tf 1 - M. Vuaillat ; 18 h : France Inter - M. Vuaillat ; France Info - M. Vuaillat ; Sud Radio - M. Vuaillat.

13 octobre. Radio BFM - G. Aschieri, RTL : D. Paget, Mouv, Radio Jeunes de Radio France - B. Boisseau.

14 octobre. Le quotidien de la République - interview de M. Vuaillat ; Radio Beur - B. Boisseau ; RFI - D. Paget ; Sud Radio - B. Boisseau – 19 h 30 : LCI « le Grand Journal » - M. Vuaillat – 20 h : France 2 - M. Vuaillat ; Europe 1 - M. Vuaillat ; 22 h 30 : BBC - L. Caille.

15 octobre. 19 h : Canal + « Nulle part ailleurs » - M. Vuaillat.

17 octobre. Radio Sud - K. Yanat.

18 octobre. 12 h : France 2 « Polémiques » - D. Paget.

19 octobre. Europe 1 - M. Vuaillat ; LCI - L. Grivot ; Marianne - D. Paget.

20 octobre. 7 h 50 : RTL - interview de M. Vuaillat ; 20 h : LCI - M. Vuaillat

21 octobre. 20 h : France 3 - Le S.n.e.s. réagit au débat sur le budget ; France 2 - J.-M. Maillard ; France Info - F. Labroille ; LCI, journal de Ruth El Krieff - J.-M. Maillard.

28 octobre. RTL¸ RFI, France Info, France Inter, BFM - M. Vuaillat.

29 octobre. 13 h : France 2 - M. Vuaillat ; Tf 1 - M. Vuaillat ; Europe 1 - M. Vuaillat ; Radio Monte Carlo - M. Vuaillat.

31 octobre. 12 h 30 : BBC News « Simpson’s world » - L. Caille

2 novembre. 9 h : LCI - M. Vuaillat.

4 novembre. Télé Bloomberg - D. Paget ; France 3 - M. Vuaillat.

5 novembre. Radio BFM - L. Caille ; Canal + - interview de M. Vuaillat.

8 novembre. 19 h : Tf 1 « Public » avec F. Hollande - M. Vuaillat.

13 novembre. Tf 1 - Th. Lancelot (sur grève M.i.-S.e.).

17 novembre. 9 h : RFI - M. Libert (sur grève M.i.S.e.). 13 h : France 3 - F. L’Hospitalier (sur grève M.i.-S.e.). 18 h :

« Mouve » - M. Libert (sur grève M.i.-S.e.).

[...]

©TH NECTOUX

le snes

dans les médias

(3)

S O M M A I R E

La qualité

pour tous les jeunes

Au moins deux conceptions de la politique éducative à mettre en place pour aujourd’hui et pour demain s’affrontent. Celle du gouvernement nous semble marquée avant tout par une fascination du modèle anglo-saxon, en particulier américain, qui privilégie la vie scolaire sur l’enseignement.

Derrière cela se dissimule mal une contestation de fond du droit au savoir pour tous, une sorte de réticence forte à en permettre l’accès au plus grand nombre et notamment lorsqu’il s’agit des plus défavorisés socia- lement et culturellement, une sorte de mépris des « pauvres » quand ils frappent à la porte de nos lycées. Et c‘est le moment qui est choisi pour estimer que le système éducatif coûte trop cher, qu’il faut réduire les dépenses d’éducation, remplacer les personnels qualifiés par des emplois précaires de plus en plus nombreux, diminuer la qualification des personnels d’une part en refusant l’élévation des niveaux de for- mation et, d’autre part, en faisant disparaître du second degré des qua- lifications comme celles des agrégés.

Dans ce cadre, la formule « mettre l’élève au centre du système édu- catif » se veut être un étendard de combat contre les professeurs accusés de s’être mis jusque-là eux-mêmes au centre que devrait occu- per l’élève. Or, le centre du système scolaire n’est ni l’élève, ni le pro- fesseur, ni leur rapport en miroir, mais le rapport complexe de l’élève avec le savoir et la culture ; le professeur et les autres personnels, ayant pour fonction irremplaçable d’être le catalyseur de ce rapport. Et sous la dénégation-haine des professeurs pourrait bien se cacher la haine du savoir.

« Le lycée n’est pas d’abord un lieu de vie ou un lieu de relations humaines ou mêmes citoyennes. Mettre l’élève au centre, c’est mettre l’enseignement au centre du système éducatif. » (1)

Un enseignement de qualité pour tous, une politique scolaire démo- cratique nécessitent des personnels hautement qualifiés. Or tout dans la politique actuelle va dans le sens d’une qualification moindre de tous les personnels.

Il y a dans ce pays beaucoup de gens attachés à cette qualité démo- cratique là, aidons-les à le dire fortement avant qu’il

ne soit trop tard. C’est le sens des forums que nous organisons et du manifeste public pour la qualité pour tous que nous allons proposer.

(1) Extrait d’une contribution d’un collègue de philosophie.

Monique VUAILLAT, secrétaire générale

TEMPS PRÉSENT

Opération « gel »

et manifeste public 4

FORUMS 6

CLASSES PREPA.

Journée nationale d’action 7

COLLÈGES

Table ronde 8

H.S.

Ne pas renoncer 9

RETRAITES

Le débat doit avoir lieu 10

DOSSIER

Education et vie scolaire 12

NOTRE MÉTIER 20

CONCOURS 99

Les postes 22

MUTATIONS

Pour y voir plus clair 24

CATÉGORIES 26

DOC’ NOTES 27

LOISIRS CULTURE 28

INTERNATIONAL 29

E D I T O

L’US N° 479 3 21 novembre 1998 L’Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat National des

Enseignements de Second degré, SNES, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07.

Tél. standard : 01 40 63 29 00.

• Directeur de la publication : Gérard Anthéaume.

Tél. 01 42 80 91 04

• Rédacteur en chef : Serge Chatelain.

• Collaborateurs permanents : Claudie Barles, Andrée Béhotéguy, Francis Guillout.

• Secrétariat de rédaction et maquette : Gabrièle Hübner.

• Service publicité : Catherine Pinchaux. Tél. : 01 40 63 29 80.

• Photocomposition et photogravure noire et couleur : CAG.

• Imprimerie : FAVA PRINT, Les Mureaux (78).

• C.P. N° 1578 D 73.

• Prix du numéro : 7,80 F • Abonnement : 1) Personnels de l’Education nationale : France : 168 F ; étranger : 263 F. 2) Autres, France : 242 F ; étranger : 335 F.

• Petites annonces : (30-31).

• Publicités : Educatec (11), G.m.f. (19), Instituto Italiano di cultura di Parigi (30), Zig-zaguez (30), S.c.t. Tourisme édudiants (30), M.r.i.f.e.n. (32).

• Photo de couverture : Diane Grimonet. Petite photo : Thierry Nectoux.

(4)

L’US N° 479 4 21 novembre 1998

Après les actions de rentrée, après les grèves des lycéens, au moment où se développent des mouvements importants parmi les surveillants, dans les classes préparatoires, et une diversité d’initiatives dans les établissements, le conseil national du S.n.e.s. a pris plusieurs décisions d’action jusqu’aux congés de février

L a réflexion du conseil national qui, rappelons-le, regroupe tous les responsables des sections départementales et académiques, s’est évidemment située dans la suite des choix préconisés dans l’U.s. n° 478.

Ont été intégrées à cette réflexion les multiples actions qui sont conduites dans les établissements et que l’U.s.

relate, les contributions sur Internet, les réflexions écrites des collègues et aussi les discussions qui ont eu lieu avec les collègues des établissements que le S4 a rencontré dans les Côtes-d’Armor, à Angers, dans l’Yonne, à Paris, à Ver- sailles.. Nous avons évidemment tenu compte du fait que de nouvelles déci- sions ministérielles sont imminentes notamment sur les lycées, sur la pré- paration de la rentrée, sur les collèges, tandis que d’autres sont déjà prises.

Gagner l’opinion. Il est détermi- nant de s’adresser aux parents, à l’opi- nion pour contrer la campagne de dis- crédit dont nous faisons l’objet, mais aussi et surtout pour qu’ils connais- sent les réformes que nous voulons et qu’ils comprennent pour quelles rai- sons les orientations qui inspirent celles du ministère et du gouvernement sont négatives pour les élèves, pour le ser-

vice public et pour les personnels.

Alors, comment ? En organisant des réunions avec les parents d’élèves dans chaque établissement. Toutes les occa- sions doivent être saisies pour cela : des actions sur le non-remplacement des professeurs, le projet d’établissement, des problèmes locaux, les réunions parents profs... Telle est la conception des forums.

Pour aider à la tenue de ces initiatives, il y aura un questionnaire national aux parents d’élèves élaboré conjointement par le S.n.e.s., le S.n.e.p. et la S.o.f.r.e.s.

Nous lançons également un « mani- feste pour la qualité pour tous » que nous proposons à la signature de per-

sonnalités du monde associatif, cultu- rel, universitaire, syndical et qui devrait être la base d’une grande pétition natio- nale.

Opération « gel ». D’ici les congés de Noël, poursuite des initiatives locales et, à compter de la rentrée de janvier, une « opération gel » sera sys- tématisée. Dans tous les établissements nous proposons que l’on organise des opérations qui rassemblent le plus les collègues. Cela peut être des décisions de « gel des notes » ; la mise en place doit être conçue au plan local ; elle peut prendre des formes diverses, l’ob- jectif étant d’être en même temps com- pris des élèves et des parents tout en

manifestant par ces actions nos exi- gences et nos désaccords.

Il peut y avoir aussi « gel du bénévo- lat » ; là aussi l’idée est de s’en tenir à nos strictes obligations de service et de se mettre d’accord dans l’établisse- ment sur les activités bénévoles que nous ne ferons pas. Ces actions concer- nent toutes les catégories de person- nels.

« Gel des effectifs et des H.s. » : de façon symbolique il s’agit de limiter à 25 et à 30 le nombre d’élèves par classe, voire à 11 comme ce fut le cas à Chantilly pour décrédibiliser le fameux « il y a un prof pour 11 élèves » du ministre. Pour symboliser le refus

Opération “gel” et m

T E M P S P R E S E N T

(5)

L’US N° 479 5 21 novembre 1998

des H.s. et la demande de transforma- tions en emplois on peut geler des heures, et en tout cas manifester ces exigences dans le cadre de la prépa- ration de la rentrée.

Remplacements. Nous lançons une campagne nationale de dénoncia- tion de tous les remplacements non assurés par des personnels rempla- çants à compter d’une semaine et plus.

Pour cela un n° vert sera mis en place.

Postes aux concours. Le S.n.e.s.

propose à tous les syndicats de prendre une initiative commune pour agir avec les stagiaires, les étudiants, les sur- veillants contre la baisse du nombre des postes aux concours. Dans les établis-

©TIB / MICHAEL MELFORD

Noël en fonction de la situation. Il faut, en particulier, rechercher les modalités qui permettent de capitali- ser le rassemblement opéré sur le manifeste, de permettre la participa- tion des parents, des jeunes. La pers- pective d’une manifestation nationale centrale à Paris, ou décentralisée, est prise en compte comme une des modalités possibles.

Enfin, nous avons proposé que la F.s.u. tienne, fin mars, un grand forum sur la qualité de la formation de toute la jeunesse, sur celle qui est en difficulté, sur les métiers de l’éducation et leur évolution, sur la recherche, le développement cultu- sements il est bon de faire partir des

motions.

Chaque semaine allons voir par roule- ment les députés dans leur perma- nence et continuons à écrire à Mati- gnon et au ministre.

Certains collègues, voire des sections syndicales, prennent l’initiative d’inté- grer à leurs demandes la démission de ce ministre. Par cette exigence ils considèrent qu’imposer son départ serait en même temps un des moyens de placer la politique éducative sur d’autres bases.

Initiative nationale en début de trimestre, selon des modalités qui seront définies avant les congés de

3 pions sur 4 en grève

La grève du 17 novembre 98, a été suivie par près de 70 % des collègues, ce qui nous montre bien l’ampleur de l’inquiétude au sein de la catégorie.

Cette mobilisation s’est faite malgré les intimidations de nombreux rectorats qui, relayés par le ministère, ont déclaré cette grève illégale. Des chefs d’établis- sement ont même menacé les grévistes de sanctions disciplinaires en cas de grève.

Parallèlement à cela, le ministère persiste à calculer le nombre de grévistes sur le nombre de postes dans les établissements au lieu de le faire sur les personnels attendus. Le ministère annonce ainsi un peu plus de 41 % de grévistes en cal- culant sur seulement trois quarts des académies. Bien évidemment, les académies

« oubliées » sont celles qui ont eu les plus forts taux de grévistes. D’autres sources officielles annoncent un taux de grévistes de plus de 60 %. Les chiffres qui sont remontés des S1 et des S3 montrent un taux de participation de l’ordre de 70 à 75 %.

Les actions du jour de grève

Un peu partout, les M.i.-S.e. se sont réunis en A.g. pour s’informer des réformes en cours, préparer les audiences avec les recteurs et commencer à réfléchir sur la suite du mouvement et leur volonté de l’étendre à toutes les caté- gories plus ou moins directement touchées par ces réformes (C.p.e., profs, mais aussi élèves, étudiants…). Jeudi 19 à 11 h, 18 % des C.p.e. de l’académie de Grenoble étaient en grève…

Mardi 17, une cinquantaine de M.i.-S.e. ont occupé le rectorat de Nancy vers 15 h. Le recteur a entamé avec eux une discussion peu satisfaisante dans le hall avant de les faire expulser par les C.r.s. vers 21 h 30.

Jeudi 19, 200 M.i.-S.e. occupaient le rectorat de Caen. Ils ont demandé à être reçus en amphi par le recteur et ont décidé d’une A.g. pour discuter des suites.

Le même jour, des rassemblements de centaines de personnes ont eu lieu devant les rectorats en présence des médias régionaux.

Localement, mais de façon importante, les M.i.-S.e. ont été sollicités par des emplois-jeunes qui se sont mis en grève malgré les risques pesant sur leurs contrats. Ils réclament, pour ceux qui occupent des fonctions de surveillance, que leurs postes soient transformés en postes de M.i.-S.e. Le mouvement semble donc s’étendre, à l’image du collectif unitaire créé à Nancy et ras- semblant les U.n.e.f., le collectif I.u.f.m., la coordination lycéenne…

Les M.i.-S.e. envisagent de manière très favorable cette solidarité avec les per- sonnels les plus précaires.

Ainsi, loin de s’essouffler, le mouvement s’est amplifié jeudi 19 avec un pour- centage de grévistes atteignant les 75 % (de nombreux rectorats refusant de nous communiquer leurs chiffres…)

Le ministre ne peut plus ignorer le mouvement, il ne peut pas non plus prendre le risque de réveiller des lycéens qui se rendraient compte de la supercherie des « 14 000 surveillants supplémentaires » annoncés avec fracas, des C.p.e. qui s’inquiètent d’avoir à gérer des équipes de Vie Scolaire de plus en plus hétérogènes, des profs dont les effectifs vont être comblés par des M.i.- S.e. payés 45 F de l’heure, des élèves I.u.f.m., des candidats aux concours qui sentent bien que ce « pansement » compromettra durablement l’ouverture de postes aux concours…

Quoi qu’il en soit, les surveillants sont décidés à tenir bon.

Romain Kerrien

rel et l’évolution du service public.

En résumé, il faut poursuivre, agir avec les jeunes et les parents et être très offensif pour la qualité des for- mations, pour la résorption des inéga- lités sociales et culturelles, pour que nos métiers restent des métiers à haute qualification exigée et contre une politique qui apparaît de plus en plus comme une politique qui conteste le droit aux savoirs pour tous et peut faire dériver nos métiers dans un sens qui marginalise le rôle essentiel qui est de transmettre des connaissances et, par là-même, de former et d’éduquer les jeunes.

Monique Vuaillat

anifeste public

(6)

L’US N° 479 6 21 novembre 1998

T E M P S P R E S E N T

Forums - Actions

L ’opération « 1000 forums » va prendre toute son ampleur d’ici la fin du trimestre. Plusieurs dizaines de forums ont déjà été organisés sous des formes diverses : du forum de

Chelles avec 250 personnes (parents, élèves, élus, etc.) au « forum trot- toir » du lycée J.-Decour à Paris.

Le mouvement lycéen a souvent été un excellent point d’appui. En tout état de cause, il a confirmé, une fois de plus, l’importance des attentes, par rapport à l’école, des jeunes et de l’opinion publique dans son ensemble (83 % d’opi- nions positives dans un sondage C.s.a. !). Tout confirme donc que l’opinion s’intéresse de très près à la question de l’école et c’est tout l’enjeu de l’opération « 1000

forums » que d’arriver à capter cet intérêt pour faire mieux connaître et faire discuter les proposi- tions du S.n.e.s. pour les lycées et collèges, pour la formation des jeunes.

L’objectif est donc de multiplier les rencontres de

proximité avec les parents d’élèves, les lycéens, les habitants du quartier, autour du collège, du lycée ou de quelques établissements, en partant des préoc- cupations concrètes et immédiates de chacun. Aucune modalité n’est à écarter a priori. Tant du point de vue de la forme que du nombre visé de participants ou des ques- tions traitées. Il peut très bien s’agir aussi d’aller à la rencontre de la population sur un marché, dans une gare ou dans n’importe quel lieu public. Les actions locales menées par nombre d’établisse- ments, dans la mesure où elles se mènent avec le concours ou l’appui des parents et avec un écho média- tique souvent important, rentrent évidemment dans le cadre de cette campagne. A compter de ce numéro de l’U.s., une rubrique régulière « Forums-Actions » rendra compte des initiatives prises en s’efforçant d’en res- tituer toute la diversité.

Bernard Boisseau

Lycée Rostand de Chantilly : action-alerte effectifs Le 12 novembre de 11 h 30 à 11 h 15, les enseignants ont décidé de prendre au mot Claude Allègre (« Nous comp- tons à l’heure actuelle onze élèves par professeur dans l’enseignement secon- daire »). Onze élèves seulement sont restés dans chacune des classes, tous les autres étant pris en charge par des collègues disponibles. Résultat : 600 élèves sur 1 500 sont restés devant les grilles du lycée et ont ainsi témoigné devant la presse (Parisien, Courrier Picard, France 3) de l’inanité des pro- pos du ministre. Occasion aussi pour les profs d’expliquer qu’il faudrait près de 10 postes rien que pour abaisser les effectifs de Seconde à 25.

Gel offensif dans l’Yonne Aux multiples agressions auxquelles s’est livré Claude Allègre se sont ajoutées der- nièrement les consignes d’interdire tout départ (« pas de classe sans ensei- gnant ») si les cours ne sont pas rem- placés ou bien assurés par des collègues, y compris de discipline différente.

Suite aux grèves de septembre (suivies à 65 %), il est apparu indispensable de recourir à de nouveaux modes d’ac- tion :

• refus de participer aux stages pro- grammés exclusivement le mercredi après-midi ;

• renvoi des cartes d’électeur à Jospin et courriers aux élus ;

• engagement des collègues, par péti- tion, à ne pas se remplacer mutuelle- ment ;

• boycott des activités périscolaires et bénévoles pour 98-99 (voyages, sor- ties, clubs).

Ces actions ont permis la mobilisation des collègues, y compris des non-syn- diqués. Certaines d’entre elles en sus- citant la protestation des élèves et la réaction des parents ont permis d’en- gager le dialogue, de médiatiser nos positions, de faire réagir les élus et les partis politiques et de mettre l’admi- nistration dans l’embarras. Transpor- teurs et voyagistes frappés par une baisse de leur chiffre d’affaires devraient réagir.

Le boycott n’est pas le remède miracle, mais il permet d’impliquer chacun per- sonnellement et durablement. Nous souhaitons qu’il soit repris et étendu à l’image des 12 établissements de l’Yonne qui nous ont déjà suivis.

S1 du collège A.-Malraux de Paron (89)

Gard : mobilisation contre la présence élus du Front national dans les C.a.

Suite à l’accord passé par J. Blanc avec le parti de Le Pen, pour garder la pré- sidence de la région Languedoc-Rous- sillon, la majorité droite, extrême-droite

a choisi, par une procédure contestée devant le T.a., de désigner des conseillers F.n. pour siéger dans les C.a. des lycées.

Dans le Gard, les membres du F.n.

représentent la région dans dix lycées.

Depuis la rentrée de Toussaint, aucun des C.a. concernés n’a pu se tenir. Per- sonnels, élèves, parents et de nom- breux représentants des municipalités ont refusé de siéger, le quorum n’a pas été atteint.

De plus, le S.n.e.s. et la F.s.u. avec le Comité gardois de vigilance contre l’ex- tême-droite ont appelé à des rassem- blements devant les lycées à l’heure où les C.a. étaient convoqués. De 200 à 3 000 manifestants se sont rassemblés à Nîmes, Bagnols-sur-Cèze et Uzès.

Ailleurs, dans les établissements non directement concernés, des vœux condamnant la présence du F.n. ont été présentés et votés.

Partout la mobilisation croît, d’autant plus que les membres du F.n. ont décidé de ne pas se rendre aux C.a.

prévus cette semaine !

Ces actions fortes ne détournent pas le S.n.e.s. des autres revendications, en particulier celles qui portent sur des créations de nouveaux établissements, de postes statutaires et pour des budgets national et régional, à la hauteur de besoins du département.

S.n.e.s. Gard

F ORUMS -A CTIONS

EN BREF

Fort-de-France : forum le 28.11 (« Dis-moi quel est ton métier, je te dirai quelle est ma fonction ») • Clg. Wallon de Garges-lès-Gonesse (95) : refus collectif d’assurer un rem- placement • Lycée Palissy d’Agen : 77 signatures sur 110 profs pour refuser les rem- placements • Lycée du Mée (77) : 12 jours d’occupation de jour et de nuit ! Bilan : 6 H.s.a. et 6 emplois-jeunes • Académie de Lille : déjà 6 forums à Leers, Berck, Hau- bourdin, Arras, Villeneuve- d’Ascq et Dunkerque • Lycée d’Etampes (91) : 80 col- lègues en A.g. décident la grève du « zèle » et la rétention des notes • Angers : 3

e

rendez- vous sur la formation et l’em- ploi (le tertiaire) le 3.12 • Clg.

Molière d’Ivry : occupation avec les parents depuis le 17.11 ; opération collège désert le 19.11 • Académie de Caen : des forums à Caen, Cherbourg, Alençon • Yonne : occupation du c.l.g. de Ton- nerre (4.11) et suspension de toutes les activités bénévoles à Charny, St-Georges, Pont-sur- Yonne, Denfert-Rochereau d’Auxerre, Villeneuve-sur-Yonne, Toucy, Mallarmé de Sens

Académie d’Amiens : action « remplacements » au Clg. d’Harly (02), refus d’H.s.

au lyc. de Laon, lettre de 40 col- lègues au ministre, exigeant qu’il consulte sur les décisions qui les concernent, lettre-pétition de refus des remplacements signée par l’ensemble des personnels du Clg. de Grandvilliers (60), grève de deux jours du Clg. de Montataire contre la décon- centration du mouvement.

A suivre…

1000 FORUMS POUR ÉCHANGER

le collège, le lycée,

parlons-en !

(7)

n’étaient pas un « ramassis de petits bourgeois », car les capacités sco- laires sont les seuls critères de recru- tement en prépa et que ces dernières ont permis à beaucoup de jeunes issus de milieux modestes d’accéder aux grandes écoles.

POURSUIVRE L’ACTION A la fin de cette journée, un commu- niqué de presse du ministère nous apprenait qu’aucune réforme ne se préparait concernant les classes pré- paratoires et que ces dernières ne sont pas menacées de disparition.

Nous ne pouvons qu’être circonspects face à cette déclaration. En effet, depuis la rentrée, des menaces de fer- metures de classes, par redéploie- ment d’effectifs, se font de plus en plus claires, les modalités des concours d’entrée aux écoles nor- males supérieures sont revues, le recrutement en première année est modifié sans étude sérieuse des dys- fonctionnements actuels,...

Il y a différentes façons de détruire le système des classes préparatoires.

L’attaque frontale, c’est ce qu’avait tenté en vain le conseiller spécial du ministre Jospin en 1988. Les petites mesures qui, additionnées, déstabili- sent l’édifice : c’est la tactique du ministre actuel. Ces mesures s’ac- compagnent d’une campagne de déni- grement sans précédent du corps enseignant, campagne qui n’est nul- lement à mettre sur le compte de l’im- provisation ou de la maladresse mais qui participe de cette entreprise de déstabilisation.

C’est pourquoi, nous continuerons à montrer notre fermeté et notre déter- mination. Le S.n.e.s. est décidé à pour- suivre l’action dans l’unité, en ras- semblant les professeurs et tous les acteurs du système éducatif contre les projets de démantèlement du service public d’éducation.

Jean-Hervé Cohen

L’US N° 479 7 21 novembre 1998

CLASSES PRÉPARATOIRES

La journée nationale d’action du 7 novembre

Le 7 novembre a été une journée importante de mobilisation des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles,

littéraires, scientifiques, commerciales.

A l’appel des six associations (U.p.s., U.p.a., U.p.s.t.i., U.p.l.s., A.p.p.l.s., A.p.h.e.c.), soutenues par les syndicats (S.n.e.s., S.n.a.l.c., F.o., C.f.t.c.), un grand mee- ting s’est tenu à la Mutualité : près de 2 000 personnes rassemblées (au- delà de la capacité de la grande salle), des collègues n’ont pas pu entrer ! La presque totalité des lycées com- portant des classes préparatoires était représentée. Près de 50 % des pro- fesseurs de classes préparatoires avaient fait le déplacement, venus de toutes les régions de France, pour défendre le système des classes pré- paratoires, refuser les mensonges et le mépris du ministre, exiger l’abrogation du décret baissant la rémunération des heures supplémentaires.

Des lycéens, des chercheurs, des pro- fesseurs de tous niveaux d’enseigne- ment, ont défilé ensuite vers l’Hôtel Matignon : la manifestation comptait au moins 5 000 personnes. Un rendez- vous avec les responsables de l’Edu- cation auprès du Premier ministre a été obtenu, après une forte pression des manifestants dans la rue de Varenne.

MEETING À LA MUTUALITÉ A la tribune, se trouvaient les six pré- sidents des associations, les membres du comité d’organisation qui diri- geaient les interventions. Un grand calicot arborait le slogan de cette jour- née : Défense des classes prépara- toires, système démocratique de for- mation qui fait ses preuves.

Après lecture de nombreux messages de soutien de personnalités des milieux scientifiques et littéraires (Régis Debray, Yves Coppens, Jean- Louis Ovaert, directeurs de grandes écoles...), il y a eu des interventions de Jacqueline de Romilly, de chercheurs, etc. Puis, les thèmes abordés ont été les suivants : les mensonges du ministre, les classes préparatoires de

proximité, le coût du système des classes préparatoires, le devenir des élèves de prépa, la démocratisation des dernières années. Ainsi, la tonalité des différents discours des organisa- teurs de cette journée marquait l’im- plication des classes préparatoires dans l’accès d’un plus grand nombre de jeunes à une formation supérieure, insistait sur la diversité des filières offertes permettant un recrutement sur les différents bacs et défendait le caractère républicain de la sélection que garantit ce système. Les réactions chaleureuses de la salle ont prouvé que l’évolution des classes prépara- toires évoquée dans les discours, était approuvée par la majorité des ensei- gnants.

Ces derniers ont ainsi montré qu’il était calomnieux de les taxer d’im- mobilistes et de conservateurs. La réunion s’est terminée par une allo- cution des syndicats soutenant le mou- vement et, comme l’a signalé Gérard Aschieri au nom du S.n.e.s., il est cer- tain que les oreilles du ministre ont dû siffler toute l’après-midi. La seule évo- cation de son nom ou de ses propos mensongers à l’égard des professeurs, provoquait de nombreux appels à démission.

LES ÉLÈVES DANS LA MANIFESTATION

De nombreux élèves, inquiétés par les rumeurs persistantes de menaces sur le système des classes prépara- toires, sont venus défiler avec les pro- fesseurs. A l’image de Caroline, élève de prépa littéraire au lycée Jacques- Amyot de Melun, ils ont voulu pro- tester contre différents projets d’amé- nagements de concours qui ne garan- tiraient plus l’équité. Ils ont voulu dire non aux dernières mesures démago- giques d’allègements de programmes, seule réponse concrète du ministre au mouvement des lycéens. Ils ont aussi voulu dire au ministre qu’ils

T E M P S P R E S E N T

L YCÉES : 1 PROF

POUR 11 ÉLÈVES

Tel est le ratio fourni par Allègre aux médias et aux députés. Il correspond à la division du nombre de lycéens par le nombre d’enseignants. Ce rapport aurait un sens si chaque enseignant dispensait exactement le nombre d’heures d’enseignement hebdoma- daire inscrit à l’emploi du temps des élèves comme à l’école primaire.

Sachant qu’un lycéen assiste en moyenne à une trentaine d’heures de cours, il faut au minimum l’équivalent de deux professeurs agrégés ou de 1,6 cer- tifié pour couvrir les 30 heures. Dans les faits, il faut davantage encore puisque nombre d’heures de T.p., d’atelier, de laboratoire, de module exigent deux fois plus d’heures d’enseignant pour couvrir les heures des élèves... sans compter les options, spécialités, sec- tions rares qui consomment des heures pour une fraction des élèves.

Il y a donc deux hypothèses à formuler sur le cas Allègre : soit il doit retourner à l’école pour apprendre à résoudre un petit problème du niveau Sixième (auquel cas on comprend mieux qu’il en veuille tant aux mathématiques), soit il sait ce qu’il fait en manipulant les chiffres d’une façon qui relève de la pure malhonnêteté intellectuelle. Mais peut-être les deux hypothèses sont-elles vraies : auquel cas il faut craindre pour l’avenir de la recherche française en physique du globe.

La réalité, c’est qu’un professeur qui

enseigne dans quatre classes de

Seconde à 35 élèves a 140 élèves à

connaître. Si on réduit son horaire dis-

ciplinaire, il en aura cinq et verra son

effectif porté à 175 élèves. A qui fera-

t-on croire qu’on aura favorisé le dia-

logue et l’individualisation de l’ensei-

gnement ?

(8)

L’US N° 479 8 21 novembre 1998

T E M P S P R E S E N T

L e calendrier en serait le suivant : de janvier à mars, consultation des collègues dans les collèges volontaires. Ensuite, une réflexion s’en- gagerait au niveau départemental, notamment par le biais des I.u.f.m. et des C.d.d.p. En avril, un bilan national dégagerait des propositions opération- nelles à la rentrée 99. Les parents seraient également consultés, et le ministère réfléchit à la façon d’asso- cier les élèves.

Un comité de pilotage national a été mis en place autour de F. Dubet (celui- là même qui avait coordonné l’audit à l’origine des vingt propositions). Ce comité de pilotage se démultipliera au niveau académique. Nous attendons un texte de cadrage qui devrait nous par- venir ces jours-ci et préciser, ce qui évidemment est très important, la nature et les objectifs des questionnements et hypothèses.

Lors de la table ronde, sept thèmes nous ont d’ores et déjà été proposés : l’organisation des enseignements (horaires, rythmes), l’aide au travail (études), l’organisation des savoirs (« comment rapprocher les enseigne- ments » a dit la ministre), la gestion de l’hétérogénéité, l’orientation, la vie col- légienne et la citoyenneté. Ce chantier ne serait pas tenu à l’écart de la réflexion sur le pilotage des établisse- ments, ni de celui sur les conditions de travail et de vie des enseignants menée par le recteur Bancel. Il ne sera pas non plus tenu à l’écart du chantier sur les Z.e.p., pour lesquelles des dispositions se mettent réellement en place, des décisions en direction des écoles rurales.

Le S.n.e.s. a mis en garde la ministre contre une nouvelle opération de consultation alors même que les col- lèges sont engagés dans la réforme du ministre précédent. Il a rappelé que les collègues attendaient surtout des mesures concrètes, rectifiant notable- ment la réforme Bayrou en revenant à des horaires nationaux, en dégageant

des moyens pour les élèves en diffi- culté, en améliorant les conditions de travail. Nous avons fait connaître nos propositions à la ministre sous forme d’un document que vous trouverez dans le Courrier de S1 n° 5.

L’insistance des ministres sur la rupture traumatisante de la Sixième, les regrets exprimés sur la disparition du corps des P.e.g.c. montrent bien que la vieille idée d’un collège à l’image de l’école primaire fin de scolarité obligatoire est encore vivace dans les têtes des ministres comme elle l’est dans la bouche des représentants de la F.e.n.

Après l’expérience de la consultation Meirieu, qui a ignoré les demandes des enseignants et dévoyé celles des lycéens,

nous exprimons donc nos plus grandes réserves sur une nouvelle consultation des personnels initiée par le ministre, et dont l’un des objectifs sous-jacents serait de faire avaliser des positions définies a priori.

Nous intervenons pour que, si consul- tation il y a, nos propositions fassent partie des hypothèses soumises aux personnels et que ceux-ci ne soient pas enfermés dans un questionnaire que nous ignorons pour l’instant. Enfin, toutes les garanties devront être données pour que les propositions des collègues soient non seulement retrans- crites honnêtement mais prises en compte.

Françoise Dumont

COLLÈGE

Table ronde ministérielle

Après plusieurs annonces contradictoires ou démenties, la ministre a annoncé lors d’une table ronde qu’une consultation aurait bien lieu dans les collèges.

S OLIDARITÉ

AVEC LES SANS - PAPIERS

La situation des sans-papiers attend toujours une véritable solution. Plus de 60 000 d’entre eux ont maintenant une réponse négative à leur demande de régularisation (il y a eu 80 000 régularisations). Il s’agit de personnes vivant en France depuis de nombreuses années le plus souvent, y ayant des attaches et intégrées autant qu’elles peuvent l’être dans leur situation.

Refuser leur régularisation, c’est les ren- voyer à la clandestiné.

Cette situation est directement à l’origine des réactions désespérées du type grève de la faim, qui risquent de se multi- plier avec tous les dangers que cela représente pour les intéressés. L’ab- sence de réponse à ces actions déses- pérées est indigne d’un gouvernement de gauche. Cette politique ne peut que conforter les menées racistes et xéno- phobes. Elle perpétue une politique de suspicion et de répression contre les étrangers tout en instituant « un délit de solidarité ».

A l’évidence, ce problème ne peut être traité par la seule voie administrative.

Avec de nombreuses autres organisa- tions et personnalités soutenant la Coor- dination nationale des sans-papiers, le S.n.e.s. considère que le gouverne- ment doit prendre la seule mesure juste et raisonnable : la régularisation de tous les sans-papiers qui en ont fait la demande. Cela implique aussi :

• l’arrêt des expulsions,

• l’amnistie des condamnations pour séjour irrégulier,

• la libération des retenues et la fer- meture des centres de rétention,

• l’abolition de la double peine.

Il appelle à participer aux manifesta- tions qui ont lieu le 21 novembre 98 dans de nombreuses villes (à Paris - place Denfert-Rochereau à 15 heures.) Le S.n.e.s. continue à demander l’abro- gation des lois Pasqua-Debré et des dispositions de la loi Chevènement qui s’inscrivent dans cette logique.

Texte adopté par le conseil national du S.n.e.s. le 18 novembre 1998.

©D. MAUNOURY

(9)

L’US N° 479 9 21 novembre 1998

T E M P S P R E S E N T

P ROGRÈS

L’H.s.a. était rémunérée, jusqu’au 30.7.98, 7 583 F pour un certifié, c’est- à-dire au taux 4

e

échelon : 12 fois 11 298 F brut pour 18 heures, soit 7 532 F pour une heure année.

Depuis le 30.7.98, l’H.s.a. est rémunérée 6 300 F, c’est-à-dire au taux 1

er

échelon : 12 fois 9 383 F brut pour 18 heures, soit 6 255 F pour une heure.

On peut apprécier le progrès social et admirer le souci égalitariste de notre ministre : désormais la totalité des collègues touchent des sous-payées.

On peut aussi manquer d’humour et réagir.

G RÈVE INTERDITE

Interrogé par certains recteurs sur la grève des pions, le cabinet du ministre a affirmé le 16 novembre qu’aucun préavis de grève n’avait été déposé et que la grève était donc… illégale. Sans contra- diction apparente, le même cabinet avait envoyé le 10 novembre un communi- qué de presse dénonçant l’appel du S.n.e.s. à la grève. De même, en date du 12 novembre, la secrétaire générale avait envoyé au ministre une lettre ouverte l’informant de la grève. Amnésie sélective ou tentative intolérable et sans précé- dent d’attenter au droit de grève ? Le zélé recteur de Grenoble a suivi le ministère au pied de la lettre et a demandé à tous les chefs d’établisse- ment « d’informer » les Mi-Se. Intimida- tions et menaces diverses ont suivi.

Résultats (d’après le rectorat) de la grève à Grenoble… 61,48 % ! ! !

A la veille du débat parlemen- taire sur le projet de budget, le S.n.e.s. s’est adressé à tous les députés en leur fournissant un dossier argumenté et en leur rappelant que par leur vote ils allaient avoir à entériner ou non ces choix (cf. lettre ci-jointe). Un certain nombre d’entre eux, de la majo- rité et de l’opposition, sont intervenus en séance, mais le vote du budget en pre- mière lecture n’en a pas moins été acquis.

Il est encore temps d’intervenir auprès d’eux : parce que le projet de budget doit être voté de nouveau en seconde lecture et qu’il peut d’ici là être modifié ; parce qu’indépendamment du vote du budget les élus peuvent contribuer à faire pres- sion auprès du gouvernement. Mais il est indispensable que l’intervention natio- nale du S.n.e.s. soit relayée sur le terrain.

Nous vous appelons donc à vous adres- ser très vite à vos élus, soit par des lettres individuelles ou collectives, soit par des délégations, des demandes de rencontre.

Nos arguments ? La justice d’abord : en modifiant unilatéralement la rému- nération d’un même travail, qui conti- nue à être exigé dans les mêmes condi- tions, le ministre impose aux enseignants de second degré une sorte de taxe civique que rien ne justifie.

L’emploi ensuite : en refusant des transformations d’H.s. en emplois, il prive des milliers de jeunes diplô- més de possibilités d’accès aux concours de recrutement ; en payant moins les H.s. il rend encore plus dif- ficile ces transformations et fait exac- tement ce que le gouvernement reproche au patronat du privé.

Le S.n.e.s. pour sa part ne renon- cera pas : la question des H.s. sera présente dans toutes les actions qu’il impulsera dans les semaines et les mois à venir.

Erratum : l’U.s. 476 du 10 octobre 98 publiait une lettre commune (S.n.e.s., S.n.e.p., S.g.e.n., S.e.-F.e.n., C.g.t., S.n.c.l.) aux parents sur les H.s. A la suite d’une erreur de manipulation le texte publié était le projet de lettre et non la version définitive qui faisait l’ac- cord de tous. Nous prions nos lecteurs et nos partenaires de nous en excuser.

HEURES SUPPLÉMENTAIRES

Ne pas renoncer

Nos revendications

– abrogation du décret du 30 juillet 98 ;

– suppression de l’obligation de 2 H.s. ;

– transformation d’une part signi- ficative d’H.s. en emplois.

Les protestations contre la décision du ministre de réduire le taux des H.s.

et de ne pas procéder à de nouvelles transformations d’H.s. en postes sont quasiment unanimes. De multiples établissements s’en sont fait l’écho

notamment lors des journées d’action intersyndicales (S.n.e.s., S.n.e.p., S.g.e.n., S.e.-F.e.n., C.g.t., S.n.c.l…) ;

le succès de la journée des enseignants de C.p.g.e. le montre aussi.

Mais le ministère fait le gros dos avec l’espoir évident de laisser passer la tempête et maintenir contre vents et marées sa politique.

Paris, le 7 octobre 1998 Madame, Monsieur,

Comme vous le savez, le ministre de l’Education nationale a pris cet été la décision unilatérale de réduire la rému nération des heures supplémentaires imposées aux enseignants - de second degré et de refuser de les transformer en emplois d’enseignant. Vous n’ignorez sans doute pas l’émotion una nime ainsi suscitée chez nos collègues. -

Ce double choix revient en effet à payer moins le même tra vail supplémentaire qui continue à être imposé dans les - mêmes conditions qu’auparavant ; il va à l’encontre de la véritable solidarité qu’exprime la revendication maintes fois formulée, par le S.n.e.s. et la quasi-totalité des syn dicats représentatifs, de transformation d’une partie - significative des heures supplémentaires en emplois statu taires. -

Le ministre a prétendu se justifier en multipliant les décla- rations contraires à la réalité ; il a ainsi prétendu que les enseignants étaient rémunérés pour des heures qu’ils n’effectuaient pas ; il a aussi affirmé que le Parlement s’était déjà prononcé : vous êtes bien placé pour savoir qu’il n’en est rien.

En revanche, lors du vote du projet de loi de fi

nances, vous aurez à vous prononcer sur cette mesure : en effet, le P.l.f. contient une disposition qui consiste à transférer sur un autre chapitre les crédits ainsi récupérés.

Vous trouverez ci-joint un ensemble d’éléments d’informa tion et d’arguments qui vous permettront de rétablir la réa - lité des faits et de prendre la mesure du problème. - Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sen timents respectueux. -

M. VUAILLAT G. ASCHIERI Lettre aux députés

P ION - PROF : 32 H HEBDO, 2 900 F MENSUELS

Sur France-Info, le 19 novembre 1998 …

« Journaliste : Les surveillants assument déjà un travail d’enseignant. C’est le cas de Sandra, qui enseigne l’espagnol dans un lycée.

Sandra : J’effectue 18 heures d’ensei- gnement. Mais je suis aussi étudiante, je prépare le C.a.p.e.s. d’espagnol. On est exploités, parce qu’on garde le statut de surveillant, mais on a un rôle de pro- fesseur. On n’a pas vraiment le choix ».

Son service est de 14 heures de sur- veillante, 18 heures de cours. Elle a contacté le S.n.e.s. car à ce jour, elle n’a reçu aucune rémunération de ces quelque100 heures d’enseignement effec- tuées… Le rectorat n’a pas su lui dire quand elle serait payée ni comment…

D’autres collègues sont dans la même situation.

Gérard Aschieri

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L’US N° 479 10 21 novembre 1998

T E M P S P R E S E N T

L ’avenir des retraites constitue le dossier de l’année. Le calendrier que s’est donné le gouvernement est désormais très rapproché. Avant la fin mars, rapport du commissaire général au plan sur « le choc démographique » et sur « les adaptations nécessaires de nos régimes de retraites ». Dans la fou- lée, dépôt annoncé par Martine Aubry d’un projet de loi sur les fonds de pen- sion. Les mesures concernant les régimes de retraite et notamment les régimes spéciaux comme ceux des fonctionnaires pourraient suivre assez rapidement.

DES APPROCHES UNILATÉRALES

Les questions en jeu sont à l’évidence fon- damentales et touchent à des évolutions qui engagent sur plusieurs décennies. Il s’agit non seulement du niveau et de l’or- ganisation des retraites mais aussi de la conception et du mode de financement des solidarités entre les générations. Elles sont de celles qui avaient été au cœur du mouvement de novembre et décembre 95 et qui devraient faire l’objet d’un confrontation démocratique très large.

Or c’est loin d’être le cas et le risque est grand de voir déferler des approches uni- latérales posant comme des évidences des évolutions qui sont pourtant beau- coup plus complexes qu’on l’imagine. Le raisonnement apparemment de bon sens est connu. L’arrivée en retraite à partir de 2005 des générations d’après-guerre devrait sensiblement augmenter le nombre de retraités par actif et déséquilibrer dura- blement l’ensemble des régimes de retraite. La réalité des chiffres dicterait alors d’introduire un nouvel étage au sys- tème de retraite avec des fonds de pension et des ajustements à la baisse des régimes existants en agissant sur l’âge de départ, la durée, le taux de cotisation et le mode de calcul des retraites.

DES QUESTIONS POURTANT TRÈS OUVERTES

Que les mutations en cours et prévisibles pour les trente ou quarante ans qui vien- nent soient de très grande ampleur, per- sonne ne le conteste. Mais leur nature

même et leurs conséquences ne peu- vent être appréhendées de façon gros- sière. Du coup, ni le diagnostic sur les évolutions, ni les décisions sur les ajus- tements qu’elles appellent ne peuvent échapper au débat. Ainsi, par exemple, le tournant démographique de 2005 est à la fois incontestable mais son ampleur durable est très incertaine. Selon les scé- narios de fécondité retenus, les projec- tions de l’I.n.s.e.e. situent la population active entre 24 et plus de 28 millions de personnes à l’horizon 2040. La marge est encore plus grande selon les hypothèses retenues en matière d’immigration. La focalisation de l’attention sur le seul ratio nombre de retraités par actif en élude un autre, essentiel pour l’équilibre de l’en- semble du système redistributif (Etat et protection sociale), celui du nombre d’inactifs par actif, qui lui, ne devrait pas significativement s’élever compte tenu du repli de la proportion des généra- tions plus jeunes dans la population.

L’impasse est également très largement faite sur les autres paramètres pour- tant essentiels pour les évolutions futures. L’exclusion de l’emploi reste massive tant par le chômage que par les évacuations précoces du marché du travail dès 55 ans et pourtant ce sont là des cotisants potentiels en nombre tout à fait important. En outre, les gains de productivité et l’accroissement de la richesse produite sont des variables majeures pour les décennies à venir, comme elles l’ont été pour les décennies

passées. Selon les scénarios retenus en matière de croissance économique et de sa répartition, la charge des retraites peut très bien être amortie ou non.

UN DÉBAT NÉCESSAIRE Ces quelques exemples montrent la pru- dence avec laquelle il faut accueillir les évi- dences qui n’ont que la force de leur répétition. Il en va de même de la pro- motion des fonds de pension, fussent-ils qualifiés de fonds « à la française », comme amortisseurs des déséquilibres à venir. Certes, il y a peut-être matière à réflexion sur les mécanismes d’épargne les plus stables et les plus utiles pour les entreprises, mais comment ne pas s’in- terroger sur les conséquences pour les régimes de répartition de l’essor de fonds de pension qui pourraient justifier tous les reculs pour les droits sociaux et alimen- ter l’emprise des marchés financiers sur les choix économiques et sociaux ? Le S.n.e.s. et la F.s.u. entendent développer la sensibilisation et l’information sur ces questions dans les semaines qui viennent, contester les approches unilatérales et mener le débat sur les mutations qui se dessinent et sur les choix qu’elles peuvent ouvrir dans le cadre de la défense des droits à la retraite. C’est dans cet esprit que la F.s.u. participe aux travaux de la com- mission du plan et développe des ren- contres avec les autres organisations syn- dicales. C’est aussi dans cet esprit que devrait se préparer la discussion à notre congrès de mars prochain.

François Labroille

AVENIR DES RETRAITES

Le débat doit avoir lieu

Au nom du choc démographique, le conformisme de pensée dicte des régressions durables pour les droits à la retraite. Pourtant, les mutations en cours

posent des questions beaucoup plus ouvertes.

P OUR UNE FISCALITÉ NON DISCRIMINATOIRE A L ÉGARD

DES RETRAITES

Lors du vote en première lecture du budget pour 1999, le gouvernement a fait « sauter » l’amendement adopté par les députés sur proposition de la com- mission des finances gelant le plafond de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite à 20 000 F au lieu des 16 000 F prévus.

L’abattement fiscal sur les pensions (article 158-5a du Code général des impôts) avait été institué par la loi de finances pour 1978 notamment pour mettre fin à l’injustice d’un « accrois- sement de la pression fiscale consé- cutive au départ en retraite ». Cet abat- tement est d’une autre nature que la déduction pour frais professionnels pré- vue par l’article 83-3 sur les revenus d’activité.

La F.s.u. considère que cette disposition est tout à fait légitime. Elle s’était oppo- sée à la programmation de sa dispa- rition figurant dans la loi de finances pour 1996. La position prise par le gouvernement n’est pas acceptable.

Avec ses syndicats nationaux et ses sections départementales, la F.s.u.

appelle les retraités à s’adresser aux élus et au gouvernement avant le vote du budget en 2

e

lecture. Ils protesteront contre la politique de fiscalité discrimi- natoire à l’encontre des retraités et demanderont en particulier le retour au plafonnement de 1995 et le réta- blissement de l’amendement de la com- mission des finances.

Communiqué de presse F.s.u.

Paris, le 19 novembre 1998

L E PREMIER

SECRÉTAIRE ,

LE PRIX NOBEL ET LE DIPLOMATE

Au cours de l’émission Public sur TF1, le 8 novembre, François Hollande, pour excuser la « méthode Allègre », a cru bon d’affirmer qu’on ne pouvait

« à la fois être prix Nobel de géologie et maître-expert en diplomatie ». Lais- sons à son auteur la responsabilité du jugement sur les prix Nobel, y com- pris dans des disciplines inexistantes pour cette distinction, et signalons sim- plement que Claude Allègre n’est, quant à lui, ni l’un, ni l’autre.

©CLEMENT MARTIN

Le 22 octobre à Paris

(11)

L’US N° 477 11 24 octobre 1998

(12)

Le rôle des

L ’ensemble des responsabilités des personnels d’éducation se situe dans le cadre général de la

« vie scolaire », pouvant se définir ainsi : « placer les adolescents dans les meilleures conditions de vie indi- viduelle et collective, et d’épanouis- sement personnel ».

Elles se doivent toujours d’être assurées dans une perspective éducative. Mais l’épanouisse- ment de la per- sonne fait-il par- tie des finalités de l’Education

Les élèves le répètent depuis

plusieurs mois, ils demandent plus de dialogue,

plus d’aide, plus d’écoute, plus de citoyenneté.

Ils souhaitent trouver dans les établissements une prise en compte globale de leur personnalité.

Les personnels d’éducation occupent une place originale dans le système éducatif

français pour répondre à cette attente.

Mais ils sont encore en nombre insuffisant.

Dossier élaboré par : Didier Albert, Patrice Bilgorai, Catherine Duchemin, Claude Monin, Brigitte Rafalowicz, Régis Rémy, Evelyne Salé

nationale ? Est-ce un objectif éducatif ? L’espace pédagogique traditionnel dans un établissement et l’unité de mesure restent la classe. La vie sco- laire (expression qui apparaît vers 1890) représente l’entité établisse- ment scolaire, ou un complément de la vie de classe, ou se réduit à une identification des seules per- sonnes qui travaillent dans un local du même nom.

P endant les nombreuses périodes de turbu- lences à partir des années 70, le métier de C.p.e. nais- sait, se construisait, et s’adaptait rapidement à toutes les réalités, les per-

sonnels d’éducation recevant, de par leur position en prise directe avec la vie sociale et familiale des élèves, la première onde de choc de l’explo- sion scolaire. L’établissement scolai- re se doit maintenant d’assumer une partie importante des obligations édu- catives, qu’il n’était pas obligé de prendre en charge.

La responsabilité de la catégorie est définie dans trois domaines par la circulaire de 82 et sa

fonction est exercée

dans les différents

types d’établisse-

ment.

(13)

FONCTIONNEMENT DE L’ÉTABLISSEMENT

« Ils sont responsables du contrôle des effectifs, de l’exactitude et

de l’assiduité des élèves. » La gestion des absences ne se résume pas à la seule vérification d’un bulle- tin rempli par un professeur (gestion administrative). Même si ce domaine de compétence prend beaucoup de temps, le retard et l’absence permet- tent de dialoguer avec les élèves, de les convaincre du bien-fondé de l’assi- duité et de la gravité des consé- quences du manquement scolaire.

Il ne suffit pas de garantir une présence aux cours, il faut que cette présence soit légitime, utile, et ait du sens pour l’élè- ve. Les enjeux sont impor- tants et clairs : appliquer la règle de l’assiduité qui constitue l’une des obliga- tions des élèves, et s’as- surer que cette absen- ce ne dissimule pas

un problème d’ordre médical, social, familial, psychologique ou relation- nel, qui pourrait mettre en péril l’équi- libre personnel de l’élève. Parce que le C.p.e.(*) détient de nombreuses informations, qu’il est en contact ra- pidement avec les parents et avec tous les membres de la communauté édu- cative et qu’il est présent presque tous les jours, il est à même d’avoir une vi- sion plus globale des absences, d’en surveiller l’évolution tout au long d’une année voire d’une scolarité et d’en saisir les subtilités pour mener à bien une action.

« Ils organisent le service du personnel de surveillance. » Les surveillants-étudiants poursuivent leurs études et sont M.i. ou S.e. par né- cessité. Ils se doivent de maintenir l’ordre, mais aussi d’écouter les élèves, de leur accorder du temps et de l’at- tention, d’où l’ambiguïté de leur in- tervention… Modèle d’étudiant pour les élèves, ils leur ap- portent une aide pé- dagogique. Le

travail en étroite liaison avec le C.p.e.

permet de modéliser des attentes édu- catives et de construire des repères pour les élèves.

COLLABORATION AVEC LE PERSONNEL ENSEIGNANT

« Ils échangent des i n f o r m a t i o n s avec les profes- seurs sur le comportement et sur l’activité de l’élève : ses résultats, les conditions de son travail, ils recher- chent en commun l’origine de ses diffi- cultés et les interven- tions nécessaires pour lui permettre de les surmonter. »

Quelques exemples d’oppositions ob- servables entre ces deux catégories.

Opposition spatiale. L’enseignant travaille dans un espace structuré, aménagé par lui mais déterminé par le chef d’établisse- ment. Le groupe classe acquiert ainsi, de fait, une unité institutionnelle en début d’année.

Le C.p.e. agit dans des lieux divers (cour, dortoir, salle d ’ é t u d e , self-ser-

©DIANE GRIMONET

É D U C A T I O N E T V I E S C O L A I R E

C.p.e.

… Quelques heures dans la vie d’un C.p.e. de lycée

8 heures. Bureau du C.p.e. : entretien avec Pascal, élève de Pre- mière, absent jeudi pour « raison de santé » et hier, pour « rai- son personnelle »... échanges sur sa nouvelle vie en « rupture de famille »... le C.p.e. écoute, aide au bilan personnel, essaie de rassurer, de ramener Pascal à sa scolarité...

10 heures. Salle des profs, information de son professeur prin- cipal, recherches d’éléments sur son vécu scolaire actuel auprès des collègues, élaboration en commun d’un suivi plus attentif de Pascal pour les jours à venir…

11 heures. Réunion à la Vie scolaire avec les surveillants pour réorganiser les temps de travail, le soir, pour les internes de Seconde et mettre en œuvre un véritable cadre de soutien péda- gogique par les maîtres d’internat… en liaison avec les ensei- gnants, souhaite le C.p.e…

13 heures. Conseil des délégués : bien formel au départ sur l’ordre du jour traditionnel, mais les « questions diverses » en font vite une véritable tribune d’expression sur le vécu quotidien des cours et du lycée ; le C.p.e. note, trie, relance, propose…

17 heures. Réunion avec l’équipe pédagogique de la classe de Première « génie mécanique », engagée dans un échange avec un établissement étranger : le C.p.e. prend en charge les relations avec les autres services du lycée… et met à disposition le téléphone de son bureau pour faciliter les liaisons…

… et toutes ces « plages-temps » rythmées par « mille » coups de téléphone, « mille » questions de collègues, d’élèves, de parents...

mais du suivi individuel de l’élève au projet pédagogique, le C.p.e.

s’inscrit dans un travail d’équipe, gardant le cap sur l’objectif

dévolu à sa fonction en 1982, plus que jamais d’actualité : « pla-

cer les adolescents dans les meilleures conditions de vie individuelle

et collective et d’épanouissement personnel », pour leur réussite

scolaire.

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