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fermentation en Bretagne : enjeux et contraintes
Patrick Boyaval, Claude Broussolle, Gérard Brulé
To cite this version:
Patrick Boyaval, Claude Broussolle, Gérard Brulé. Les perspectives de développement d’une industrie de la fermentation en Bretagne : enjeux et contraintes. 30 p., 1990. �hal-01888283�
~Observatoire Economique des Industries Agricoles et Alimentair_es
-
~ , CHAMBRE REGIONALE D'AGRICULTUREDE BRETAGNE
111, Bd de Lattre de Tassigny· B.P. 1339 35013 RENNES CEDEX· Hl. 99.59.43.33
·Les perspectives de · développement
d'une industrie de la fermentation en Bretagne : enjeux et contraintes
P. BOYAVAL (INRA)·- C. BROUSSOLLE (INRA) - G. BRULE (ENSAR)
r1
/ __ . . . . CHAM...,_,,B.,,,..,RE, - - -
/ REGIONALE
D'AGRICULTURE
'-::. DE BRETAG_N_E _ _
• ca..;z
JUILLET 1990
CRITT
S()tlCHl'IOlOC. tS O CHIMlf: ,._
11, rue du Cl01 Courte!
35700 RENNES· Tél. 99.38.33.30
Depuis déjà deux ans, la Région Bretagne s'est résolument tournée vers les biotechnologies. Le challenge est d'envergure mais les prémices laissent bien augurer du résultat. La mobilisation est 1importante : laboratoires universitaires, institutionnels et privés, directeurs généraux d'entreprises et centres de transferts, chacun remplissant son rôle vers un même o'bj-ectif pour permettre à l'économie régionale de pénétrer sur le marché des produits obtenus par l'application de procédés biotechnologiques.
Les fermentations tiennent une place privilégiée dès que l'on parle de bio-industries et sur ce ,i;egistre, la Br,etagne était b'Îen peu pourvue. 11 fallait donc étu- dier, rassurer, poser les bonnes questions, se référer à l'existant, explorer le devenir.
C'est dans ce sens que Mess,ieurs BOYAVAL, BROUSSOLLE et BRULE ont réalisé le travail présenté dans l'artiic·le suivant ; travail qui permettra aux entreprises de mieux préparer une démarche d'1intégration de procédés «bio» dans leurs chaînes de fabrica- tion, aux centres de transfert de convaincre sur des exemples concrets et aux cher- cheurs d'espérer voir une application de leurs travaux d'acquisition de connaissances fondamentales et de développement de technologies en découlant.
Mais ce trava,il ne doit être qu'un début ; il faut maintenant aller plus loin et réafüer. Pour cela, le Programme BR.ITT A apporte chaque jour des éléments dynamiques de réussite. La Région Bretagne sera, dans les dix années à venir, une ré- férence dans l'util1isation des bic-procédés. Les produits fabriqués ayant gagné en plus-value quitteront .Jes entrepriises bretonnes pour conquérir le consommateur par leur niveau ,de qualité contrôMe et gar~_ntie.
C'est le décollage que, tous ensemble, nous devons réussir.
Ph. NOGRIX
Directeur du CRITT Biotechnologies et Chimie Fine
cm,001
Juillet 1990
LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT D'UNE INDUSTRIE DE LA FERMENTATION EN BRETAGNE: ENJEUX ET CONTRAINTES
P.
BOYAVAL (I~RA), C.
BROUSSOLLE (INRA),G.
BRULE (ENSAR)Au cours des premières années du développement des
biotechnologies dans l ' industrie, la mise au point des
produits s 'e st souvent effectuée en fonction de la faisabilité
scientifique et technique plutôt que des besoins réels du
marché et les coûts n' ont pas bénéficié d 'un e attention
s u ffisante. Depuis deux ou troi s ans, les industriels s'en
préoccupent davantage . Malheureusement, le s informati ons
indispensables à beaucoup de firmes pour mettre au point leur
stratég i e sont pe u nombreuses. En effet, d'une part le domaine
des fermentat i ons comp rend un large éventa il de procédés
parfois difficiles à comparer et d'autre part le durcissement
rapide de la concurrence
etl'accroissement des enjeux
com m erciaux font que les entreprises hés
itent àdonner de
srenseignements précis. Dans ces cond it i ons beaucoup
d'incertitudes demeurent dan
sl '
évaluation des coûts . Pou r ces
raisons, le présent rapport doit être considéré comme un
document de travail dont l ' objectif est de proposer un cadre
d'analyse qui pourrait aider les industriels
à évaluer l
esperspectives de développe m ent d ' une industrie de la
fermentation en Bretagne. Après avoir présenté le
champ
d'application de
sprocédés de
fermentation et leurs enjeux
économiqu
es,nous analyserons leurs coûts dans une deuxième
partie et nous terminerons par l'étude des problèmes que
posent l'innovation technologiqu
eet la compétitivité
économique dans les petites et moyenn
es entrepri
ses.I- L'INDUSTRIE DE LA FERMENTATION EN,JEUX ECONOMIQUES
CHAMP D'APPLICATION ET
Actuellement, la fabrication des produits alimen- taires met en jeu deux types d'industries une industrie de première transformation qui permet d'extraire de la matière prem1ere agricole une multitude de produits alimentaires intermédiaires (PAI) et des ingrédients divers à forte valeur ajoutée, et une industrie de seconde transformation qui élabore à partir de ces PAI les produits alimentaires que les consommateurs attendent.
Si les techniques de f ract ionnemen t de la matière prem1ere agricole par des procédés physiques sont bien maîtrisées par l'industrie agroalimentaire et si elles apparaissent comme une activité normale de cette industrie, on peut, en revanche, s'interroger sur les perspectives de développement des procédés de bioconversion.
scientifique et technique de nouveaux outils, qu'il de conservation ou, plus Actuellement, l'évolution
se caractérise par la mise en place s'agisse de procédés de traitement et fondamentalement, des biotechnologies.
En biotechnologie, deux types de processus sont utilisés
la conversion enzymatique où des enzymes (protéines dotées de propriétés catalytiques} extraites de cellules animales, végétales ou microbiennes sont utilisées pour transformer un produit en un autre.
la fermentation où des organismes multipliés dans un milieu nutritif, secrètent le
recherché extrait ensuite du milieu de fermentation.
vivants, produit
Le domaine des fermentations comprend un large éventail de procédés qui ont des applications nombreuses dans de multiples secteurs industriels tels que l'agroalimentaire, la chimie, la pharmacie, le traitement et la valorisation des sous-produits, la production d'alcools, de biogaz, etc . . .
Selon le scénario le plus probable, établi par l'OCDE, la biotechnologie commencerait à devenir une base importante pour de nouveaux investissements et pour la croissance économique au cours de la deuxième décennie du 2lè siècle. Toutefois, les rythmes de diffusion varient sensiblement d'un secteur à l'autre et "il ne fait aucun doute dès à présent qu'elle va se situer au coeur d'un groupe rapidement croissant de nouvelles industries et qu'elle va
devenir un élément essentiel de survie dans un nombre de plus en plus grand d'industries bien établies".
Bien entendu, l'industrie agroalimentaire utilise depuis longtemps la fermentation d'un milieu naturel sous l'action de micro
-organismes (levures, bactéries, champignons) pour fabriquer du vin, de la bière, des fromages . . . Ce qui est nouveau, c
'estque, d'une part, gràce au progrès des connaissances fondamentales dans différentes
disciplines, on parvient désormais
àune bonne maîtrise de ces processus et que, d'autre pa
rt,les biotechnologies permettent d'obtenir
nonseulement des produits alimentaires, mais aussi de transformer les
cons tituants de la rna tière première agricole en molécules qui peuvent ensuite être recombinées o
u utiliséescomme ingrédients pour les besoins de l'industrie alimentaire, chimique, pharmaceutique, etc
...
Dans ces cond
itiens, les progrès réalisés dans les techniques de fractionnement de la matière première agricole vont transformer les métiers de
l'agroalimentaire et conduire
àla création d'une industrie spécialisée dans la fabrication de produits alimentaires intermédiaires et dans cel l e d'ingrédients divers issus de la matière première agricole.
Quels sont les produits que la bioconversion par voie microbienne permet d'obtenir à partir des matières premières disponibles en Bretagne?
La voie microbienne permet
de convertir les substrats glucidiques (lactose) et des formes azotées peu élaborées en biomasse destinés
àl'alimentation animale ou humaine et en biométaboli tes
àhaute valeur ajoutée. Parmi les biométabolites dignes d'intérêt, nous pouvons citer des acides organiques (acide lactique, propionique citrique
. . .), des acides aminés
(glutamique, lysine,arginine
. . .)
àusage alimentaire, des vitamines (C, B2, B12 ... ) et des antibiotiques
àusage pharmaceutique. La mise e
noeuvre simultanée de substrats glucidique, protéique et lipidique ou de leurs produits de dégradation (acides aminés, peptides, acides gras) peut conduire à l'obtention de biométabolites très variés d'intérêt aromatique, ( arôme de viande, de poisson, de fromage . . . } . Les technologies utilisées en génie microbiologique sont en général de nature discontinue et
mettent en oeuvre des techniques de fractionnemen
t(centrifugation, microfiltration, ultra
-filtration) bien
connues du secteur agro-alimentaire ; on assiste actuellement
au développement de technologies
àcaractère continu
.Des
laboratoires de Rennes (INRA, ENSCR, SuPELEC) ont pu acquérir,
dans le cadre d'un programme de recherche financé par Bretagne
Biotechnologie Alimentaire (BBAI, une bonne maîtrise de l
afermentation continue
.microbienne permet d'obtenir sont donc très variés.
peuvent être regroupés en deux catégories
:Ils
1) Certains sont employés directement dans les fabrications alimentaires, comme additifs ou auxiliaires technologiques, pour les propriétés de goût, d'acidité, ou de texture qu'ils
yapportent c'est le cas notamment du glutamate monosodique, utilisé dans les bouillons et les potages, mais aussi dans les charcuteries et les plats préparés, dont il rehausse la saveur, des acides ci trique, lactique ou gluconique ou du xanthane. De plus en plus souvent d'ailleurs, ces produits ne sont pas vendus isolément mais associés au sein de "biosystèmes"
ou "mix". C'est ainsi qu
eSANOFI Bio-Industries fournit aux producteurs de yaourts, un
"arôme- texturant-opacifiant et bifidus", qu'il commercialise des gammes d'édulcorants associés entre eux, et qu'il
vendaux salaisonniers des "mix" clés en main
,etc ..
2) D
'autres sont utilisés comme nutriments i
ls'agit notamment de protéines d'origine unicellulaire, des acides aminés, éléments essentiels
àla croissance des mélanges d'acides aminés sont effectués pour l'alimentation parentérale en alimentation animale, des quantités importantes d'acides aminés {surtout méthionine et l
ysine) sont consommées afin de régulariser les teneurs des aliments naturel
s, pallier leurs carences et améliorer la valeur biologique des protéines alimentaires.
La fabrication de ces différentes catégories de produits montre, d'ailleurs, qu'il est difficile de tracer une frontière nette délimitant le domaine des biotechnologies.
Dans les industries de l'amidon ou du sucre, par exemple, sont mêlés des procédés de simple extraction et de traitement des
matières naturelles par des procédés
enzymatiquesou microbiologiques.
La concurrence est ouverte entre bioconversion et synthèse biotechnologique pour l'obtention de
certains produits. Toutefois, la biologi
eprésente de très net
savantages pour la fabrication de produits alimentaires ; qu'il s'agisse de protéines dont la
synthèsene peut
êtreenvisagée, de la fabrication d'acides aminés pour lesquels la fermentation a l'avantage de ne produire que l ' i somère qui
esten général seul assimilable par l'organisme, ou l'obtention de méla ng
escomplexes (arômes, parfums). Seul l'acide lactique
voit encorela
coexi
stencedes deux procédés de fabrication.
Ajoutons que dans certains domaines le coût des biotechnologies est encore trop élevé pour qu'elles puissent concurrencer les
procédés traditionnels.En tout
étatde microbiologique en Bretagne
conditions soient remplies.
cause, l
esuppose
développement qu'un
certaindu
génienombre de
La disponibilité du substrat glucidique
et de
formes azotées peu élaboréesle jus lacto sé issu de 1 'ul
traf i 1 tra t ion de lait ou de lactos
érum est un ex cellent support de fermentation. Il faut toutefois noter que les réserves glucidiques qui seront probablement les plus intéressantes ne se trouvent pas en Bretagne (s accharose de betterave, glucose issu de l'amidon de maïs et de blé).
- La maîtrise de
la
technologieil n'exis
te pas actuellement en Bretagne d'entreprises agroalimentaires
àmême de développer le génie microbiologique, faute d'équipements et de véritable compé tence,
àl'exception, peut-être, de certaines firmes du secteur laitier qui, de par leur expérience dans l'utilisation des ferments, peuvent acquérir les compétences requises
1 •Lorsqu'on travaille
àpartir de matières premières naturelles ou de co-produits dont la composition varie fortement, l'adaptation des souches et des conditions de fermentation est
unproblème permanent qui suppos
eune capacité de recherche et une expérience industrielle spécifique. Pour inciter les industriels laitiers
às'orienter dans ce secteur et pour être crédibles auprès des partenaires potentiels, il faut qu'ils puissent bénéficier d'une aide tec hnique et scientifique. Comme nous l'avons dit, des laboratoires de recherches de Rennes ont acquis, dans le
cadre de BBA, des compétences dans le domaine de la fermentation continue, mais seulement
àl'éc helle du laboratoire il faudrait disposer rapidement d'un ateli
er-pilot
epour a
cqu
érir la maîtrise nécessaire avant le passage
àla dim
ension industrielle. Toutefois une telle installation ne se conçoit que si existent, par ailleurs, des projets industriels pré
cis.
Le développem
ent des techniques utilisant les potentialités des micro-organismes relève, en effet, d'une industrie de haute technologie associant étroitement
les processus biologiques et physiques. En effet, 1 'informa tiqu
eet l'automatisatio n doivent être couplé
es avec l
est
echniques de fermentation pour en contrôler les réactions avec une extrême rigueur. Des capteurs installés dans les f
ermenteurs mesurent en permane nc
ecertaine
sdonnée
s et un ordina
teur
,qui
trait
ec
es information
s, assure l
arégulation.
Par aille
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ard. En mi
crobiol
ogie,l
ei ilêveiopper r.es acllmé, rie prmère mnsiomtion telles que ia concenmtion et ia purii1cation ries mmoiec11ies du ialt. Ôli imos~m. à~ mg. ôes ovoproâu1ts. lies a igues. ries carottes ...• conduit, dans tous les cas cités, à obtem me ie concentre an copgaUit co1pose µrincipalemt de sucres fmentembies. de mérm et à'mte non ?rotéique. L'ecouimnt ôe ces coo:oàoits oeut ém un ire1n au ôéveioppmnt ôes technoiog1es de iract1onment notamnt de ce!ies a 1e1omes ; àans ia mm oo tous ces coproduits pemnc êm m!1sès coue support de iemmtion, ies commtms à'éouipemts o'oitrai1imtm oot tout intérêt à favoriser en Bretagn~ ]f ëmioppmnt tiu génie ~icroo1ologigue.
nombre d'organismes étudiés est très restreint, et 1 'analyse des relations entre les aptitudes métaboliques du microorganisme et le milieu dans lequel i l vit a été délaissée. Dans le domaine de l'ingénierie appliquée aux systèmes biologiques (conception de fermenteurs et de réacteurs, technologies de fermentation, procédés d'extraction et de purification des produits) de nombreux progrès restent aussi
àfaire. Actuellement, le développement des biotechnologies oriente et conditionne celui des biens d'équipement. L'automatisme et la robotique sont les éléments essentiels de cette mutation. Toutefois si l'automatisation permet,
àterme, d'optimiser les procédés, i l n'en demeure pas moins que dans l'immédiat, de nombreuses difficultés demeurent. Elles sont dues au fait que la dynamique des procédés biotechnologiques n'est ni linéaire, ni stationnaire, ce qui implique l'usage de commandes auto-adaptatives.
- L'existence d'une demande
les tableaux 1 et 2
donnent la production et les prix d'un certain nombre de
produits obtenus par fermentation ou synthèse
.La plupart
d'entre eux proviennent des industries pharmaceutiques et
chimiques. L'OCDE dans son rapport sur les biotechnologies,
constate que les entreprises ont tendance
àconcentrer leur
activité sur des produits identiques dont les marchés sont
parfois
àfaible croissance. On peut néanmoins penser que la
compétition actuelle est
temporaire car l'éventail des besoins
est potentiellement si grand qu'il s'agisse de l'alimentation
ou des besoins des industries pharmaceutiques et chimiques,
que le marché sera très ouvert et très étendu
.On peut
également penser qu'il sera suffisamment fragmenté pour qu'une
entreprise apportant une nouvelle technologie ou un nouveau
produit, puisse se développer rapidement et occuper une
position significative sur un créneau précis. Dans ces
conditions, les notions de coût relatif et de prix relatif ne
constituent pas nécessairement de bons indicateurs de
compétitivité, celle-ci étant autant une question de qualité
et de nouveauté que de prix.
Tableau 1. Données sur quelques acides a1inés
Production œonâ13ie prix 9rocéâé i 11
tt/an1 1 f / kg l
Ac1àe gluta11gue 350 000 &0 F
~étinonine iDLl 2 50 000 20
,,
Lysine ) 7(1 000 20 80\
F .
20\ CPhényiaianrne 4 ùilO !ïû F,C
Ac1àe aspart1qu~ 4 uO(, 60
ïai1oe ,-,
'
.iûi)-
Leucine F ·'
m
Frrypcophane 60 5 50 L f. rDNA
Hydroxyproi1ne 30 40(, E
Sérine Jij 600
Isoieuc1ae 3(1 750
u
[il C : chimique : E : extract1on f : fermentation : rDNA 1recomb1naisonl
Tableau 2. Produits obtenus par fer1entation ou par synthèse
Aciàe c1tr1que Aciàe gluconique Ac1âe 1taconique autanedioi 2,J Déhydrcxiacétone Acide acétique Ethanol Glycérine Acide lactique Ethyiène glycol Isopropanol Acétone Ac1àe adipique Butanoi
Hétnacrylace àe méthyle
~ropylène glycol Acide acrylique Ac1àe propionique Acide fu11ar ique Oxyàe àe propylene Acrylarnie
Hyôroqu rnone
?oiyhydroxybucyrate
Producc1on 2urope Ouest Prix
15v 20 i j
soo
50[, M i5
89û 82v Hû 600 3ôû 240 220 170 40 30
1000 tian F/kg
i2 iO
3(1
)
9 i2
3,ô 2' ·~
8' ~
LO
9,;
4, 5 iO li
15 28 70-!20
i. Proàuit un1queœent par iermentat1or, - 2. rroriu1c par iermencat10~ et synthèse 3. ~roduic par ferœentation dans le passé - 4. Pouwanc @tre obtenu par fermentation Source : Annales des Mines - oct-nov. l~8f.
Il importe toutefois de noter que le propre d'une industrie de biens intermédiaires, et il s'agit bien ici de la fabrication de biens intermédiaires, est d'enregistrer - de façon surmultipliée les à
-coups de la conjoncture ce qui génère pour les entreprises concernées, des risques supplémentaires qui s'ajoutent à d'autres, en particulier aux risques technologiques.
II
-
LE COUT DES PROCEDES DE FERMENTATIONL'optimi
sme technologique ne doit pas faire oublier les réalités économiques, c'est-à-dire, outre les marchés, les coûts de production, la rentabilité des activités, la taille critique des établissements. Ajoutons que l'introduction de nouvelles technologies entraîne des changements dans les équipements, dans la qualificaiton du personnel et dans la structure d'organisation des entreprises qui ne peut s'effectuer dans un laps de temps réduit.
Il est très difficile d'obtenir du secteur industriel des renseignements précis sur les coûts de production. Aux raisons avancées dans 1' introduction, à savoir large éventail de procédés parfois difficiles à comparer, durcissement de la concurrence et accroissement des enjeux commerciaux incitant les entreprises
àne pas diffuser l'information, s
'ajoute le fait que même si l'information est donnée, elle est souvent imprécise faute d'expérience suffisamment longue
.Ajoutons que les différences intersec torielles sont importantes et que les investissements en biotechnologie ne sont pas toujours séparés des autre
s.
L'étude économique d'un process us de fermentation devrait permettre
obtenus, produits,
-
1 'évaluation des coûts d'opportunité de
sproduits
c'est-à
-dire les prix minimaux de v
ente de ces
l'analyse de sensibi 1 i té des coûts d'opportunité aux variations des paramètres te c hnique s et économiques (capital, travail, matière première, rendement de conversion, etc ... ) .
l'étude c o mparée des dif fé rents substrats,
- la d é terminati o n des échelles d e production et le s e ff e ts s ur les coûts ,
la mise en évidence d'éventuelles économies d'en v ergure l or squ'il est possible et moi ns coûteux de
fabriquer conj o intement que sé par éme nt ce rtains produits.
Faut e d'informa t ion suffisante, le m odèle qui aurait permis d'analys er , au m o ins partiellement, ce s différents aspects, n'a pas été utilisé. Par c onséquent, nous nous sommes lim i té s
àl'étud e de deux projets industriel s, le premier a été établi
àparti r des connaissances qu e les aut e urs du rappo rt ont des procédés de fermentation, le second a été tiré d'un ouvrage américain . Nous les présenterons successivement .
1er exemple
Production de biomasse "levurienne" (6600 t/an)Présentation du procédé
L'installati on présenté e fig.1 comprend deux unit és de ferment a tion équipées chacune de d e ux fermenteurs fonctionnant en "fed batch". Elle p e rmet d e travai ller de façon continue e n effe t alor s que l'un e d es deu x unité s est e n rem p l i ssage , l ' au tre est vidangée.
Le m i lieu de culture à 12
%d'extrait sec entre à un débit de 18000 1 / h i l es t stérilisé en ( A) par in jection dire cte de vapeur
àun d é bit de 20 00 kg/h . Av ant l'alime nt ation e n continu des fermenteurs C et D, on introduit dans c ha c un d'eux 10000 l i tres de bi o mas se préalablement préparés dans des fermenteurs d e 20 m3 (B). L'alimentation de s deux f er ment e ur s ( 22 5 m3) e
stalors réalisée
àun débit d e 10000 1/h pendant 17 heures .
L'agit ation est m ai nt
enue
àvolume consta n t pendant 3
heures o n procède alors
àla v id ange d'un fermenteur
àun
débit de 9000 1 /h pendant 20 heure
s. Le produit issu de la
ferm e n tation dont l '
extrait sec est de l'ordre de 6
%,peut
être d
éshydrat
éen l'état par évaporation dans des
évaporate u rs
àflux tombant puis par séch age par atomisation
o u s ur rouleau l'extrait sec e n sor tie d
esévaporate urs p eut
être de l'ordr
ede 30
% •On peut env i sager de
concentrer la
biomasse par
centrifugation et
court-c i
rcuiterla
Figure 1, Production de biomasse (leyurienne)
.c
' °'
,Y,.
0 0 0 N
vapeur
12 % 18 000 1/h
..
!
--- ---
A
/ B
. ... .
Fermenteurs (2 unités)
. .
.
C
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... .
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. . . ...
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ri0 '-1' 0
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D
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180 000 l
:
\:
ftfj ~
poudre
1 136 kg/h
~
eau
2 463
1--"
.
0concentration par évaporation. Si le produit, en sor t ie d'évaporateur, est à 30
%d'extrait sec, le débit d'entrée du séchoir est de 3600 1/h et le débit de poudre
à95
%d'ex trait sec est de l'ordre de 1136 kg/h. Le débit des condensats de vapeur en sortie des évaporateurs est de 14400 1/h.
Chaque cycle complet dure environ 40 heures, mais le fait de disposer de deux unités permet de fonctionner en continu et simultanément au niveau de la stérilisation et de la déshydratation ; on peut évaluer
à300 le nombre de cyc l es chaque année soit l'équivalent de 22x300 = 6600 T de biomasse sèche.
Nous avons présenté différents équipements le cinquante mi 11 ions de francs équipements de déshydratation.
dans coût dont
Evaluation des coOts de production
le tableau total est
la moitié
3 le coût des de l'ordre de carres pond aux
Nous avons répertorié dans le tableau 1 l es coû t s pour un cycle de production soit 22 T de biomasse sèche.
La consommation énergétique est évaluée poste par poste les deux plus gros postes de dépense de vapeur sont l'évaporation et le séchage nous comptons environ 300 kg de vapeur par tonne d'eau évaporée dans un triple effet et 1200
à2000 k:g par tonne d'eau éliminée suivant qu'on utilise un séchoir sur rouleau ou par atomisation. La consommation en énergie électrique est due principalement
àl'agitation et
àl'aération des fermenteurs. Les coûts de vapeur et d'électricité représentent, respectivement, 2 5
%et 9
%du coùt total de production.
La production de biomasse
à95
%d'extrait sec exige environ 43 T de substrat glucidique ; si la matière première mise en oeuvre est du jus lactosé
à50 g/1, i l faudra environ 800 000 litres en fixant
à5 centimes le
prixdu litre de jus lactosé, le coût du substrat représente environ 31
%du coût total. Il faut ajouter le coût du complément minéral, vitaminique et azoté qui peut atteindre 25
%de celu i du substrat.
- L'amortissement sur 10 ans et les frais ont été évalués
à7 millions de francs par
7 000 000/300 = 23 000 francs par cycle.
financiers
an soit
- Le fonctionnement d'une telle uni té nécessite en permanence 6 personnes ( 2 pour la stérilisation et la fermentation, 2 pour 1 'évaporation et le séchage et 2 pour l'entretien) soit 18 personnes. En prenant comme base de coût salarial annuel 100 000 francs, on évalue à 6000 francs le coût salarial par cycle.
En définitive, la répartition des coûts est approximativement la suivante 1/3 en substrat, 1/3 en énergie et 1/3 en autres charges. Ces résultats sont comparables à ceux obtenus par Andrew J. HACKING ( 1986} qui
correspondent, il est vrai, à une fermentation discontinue. Il
est donc vraisemblable que le coût de l'équipement électronique et informatique qu'implique le travail en continu . a été légèrement sous-estimé dans le premier exemple. Des~' informations fournies par des fabricants de matériel, i l ressort, en effet, que "1 'instrumentation" peut représenter 56% du prix d'un fermentateur de 1000 litres et 27 % de celui d'un fermentateur de 5000 litres.
Tableau 3. Coût des différents équipe1eots
6600 t. 4e oio1am Investisseem dépenses énergétiques pour un cycle
sèche/en {1000 FI vapm îg électricité M
! Stérilisateur ! 600 H 000
10
ooo
11nB Fermtm (2i 20 1J i 200 1 000
!gi tatm (2) 20 h 0. 600 100
C, li Fmeateurs 141 125 13 8 000
so
000!gitatem (4) iSO h HOO 10 000
t gvaporatms J efiets 6 000 i 06 000 i JOO
15 000 i/b
Centriin,em 2 000
20 000 i/h
..
•} Séchoir 20 000 !2ù 000 7 0003 000 i/t
Co;?resmr i?OOû ;}i;i 6 000 20 000
Bm
l 1 i 000 i8 oOûpm 22 i' à~ inmm sècn~
Mlm t Cofü ,de prot1etio1 pou u cyclie
- Coit ém9Hiqie
- .apeur iO cc;~g - él~ccricit~ JO .~c/Kwn
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Coiit 1Htfüe pmi,ère-:u~strar
~l T de iactos~
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1jus iictosè, -,:n!~imni mmi
1immque-mté
llortissmnt 10 m et fnis fümiers UO ml i 00(, ff /j(i[1
- E1tretîen et tu.es
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Saliires nmls (U pers/joui soi l i f.00 Où0/l00 = 6 000 fram1
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, :)00 L? ~
soit UO !mes/kg
2ème exemple Production de biomass,e "bactérienne"
L'étude qui suit est tirée de l'ouvrage de W.H.
BARTOLOMEW et H.B. RISMAN intitulé "Economies of fermentation processes" et publiée en 1979. Elle concerne un processus de production de biomasse (bactérienne}. Nous avons fait figurer le diagramme des flux ( tableau 5} et le bilan des flux de matières du procédé utilisé (tableau 6). Quant aux tableaux 7, 8, 9 et 10, ils donnent, respectivement, le coût des matières premières utilisées, les investissements réalisés, la consommation d'énergie et les charges salariales. Le tableau 11, quant à lui, récapitule les différents postes de coût et donne le prix de revient de produit obtenu qui est de O, 820 dollar par kg à la date de l'étude. Ce prix comprend 0,15 dollar de produit de formulation et O, 67 dollar de biomasse sèche proprement dite. En définitive, et afin de pouvoir comparer avec l'exemple précédent, le prix de revient d'un kg de biomasse à 26 % d'extrait sec est de 1,37 dollar.
Réactualisé en 1986, ce prix s'élève à 1,85 dollar. Il peut être estimé à 2 dollars environ en 1988.
Tifün §.
mmm
HS FLOlstockage m1èm pmière,
1nocul 01 du laboratoire
préparation
du 1ilieu
1---
l
m de procédé1atèriaax de sténlisatio~
iomi rnon continue
~apeur ea de ea de procédé viile npeur
_ _ ., éva?oratm condenseur double effet eau _ _ _ _ ....,.
pu1ssme
réservoir de concentrés
ato1isation 1
silo de stockage
1élangeur
s1 ios de stockage
résmoirs de 1iiieu
, - - - " - - ----,r~
iermteurs de productions
sortie m eau de procède puissance Hpeur eau de viiie air stérile sortie d'air eau de procédé puissance vapeur
~ e~u de_v!!le au sterne
réservai r stockage des cellules
réservoir stockage
imqe
aise en sac
condi tionnemt
et expédition
inwoients kg Prepmtion du 1ii1eu
1eimes 22S' fotal 9 000 ig 15
¾ii1~mt {O, lS;1 68
seis m.{O,lS\i
n
.Lm 86.85 sW1i1mion en batcb
l 2i°C 1inutes
'At 78-80\ solides vapeur indirecte
= ISO kg solides
l
1nocui u1 du imemtion du pied de cuve
lanoratoire 15kg) te1pérmre 32°C
---
·--- -- --
--- air l1l/m CO:.BiOantmusse -0,02\-Hg cycie i6h im 500 kg
m
~b rotailm âe imentation i'.g
sélasses (6,25\! 11, 2~0 préparation du milieu adJmm solides 12%) i, 600 total : i&0,000 kg sels etc .. 10,S\i 900
m HUSO
l
stérilisation iH°C;JO sec.
continu
?a pm condensée US13/1innte
!1500 ig total 17 i.50019
l
.1.femntation mpé. WC air. )013/1in cycle, m.iemntacion
4h
m
totaianmome O,U initiale1ent 180.000 COi .tiiO
180 1g 8,000 kg
à la récolte
eau 162,000 kg soli des 9,800 soi ides i O. 000 total
rn.ooo
L
concentration m 122,800
eau 39.200 ~ »81
solides 9.800 solides 200
total 4 9. 000
l
HOlisation
eau 400 eau )8,800
solides
uoo
solides 200total !0,000
mémux de fomlation
1
alium UOO kg 1eiangeur
mbil!sateur 100 solioes issus tle
iim 400 la fenentation 9,600
antiaHlutJnant 400 eau 400
solides de iomi.i0,000 total produits 20, 000kg
J,
prodnJts 3 1ettre en sac~
Mlm 1. Coits ••~1ipemts
Fer
•
enteurs !Inox d04J avec serpentins. oaff!eS, 1éprouvé 2,75 auli5 ~3 S 35.000
lll ml S 35.0GO
225 13 S 165,ûûù
Réservoir de stockage i3û4 1nox1 sil•) 190 œ3
1nscallê avec 1nstruœentat1on Tours d'at01isation !inox 3041
capacité d'évaporation Ka/heure
l dOO J 200 4 500
5 37 ,!)!}0 S 6û.00û
coût installé
S 600,ùOO S 1.250.00(1 S !. ôOO. vOO
:o~plète
avec
scuffler1es. gaines. lignes puissance. préchauffeur. vapeur, brfileur A gaz,'
naibresécnage. systèœe de
collecte d'eau, systè~e
à'etbaiiage,
bâtiments.Tableau 8. Ratériels utilisés et co6ts
,oiuie
du
fermenteur deproducc10~
225 !3volui1e utile 180 ~3
noœore oe fer;enteurs 4
te~ps par cycie (incluant
4 h de
rotation! 40 hproduc
tion :
bacch J0,000 kgnoœore
de batchpar an
850 production
par an iî.000,000 kgRatières pre
•
ières i:g!batch coût unitaire coO t S/kg S 1. 000 Fer•
entation1élasses
11.475 0,07 68 3aàjuvants
soiiàes ),60~ 0,30 935seis divers etc
.
922 0,70 54 9sous total
S 2,167
For•
ulationdiiuant 9i0ü 0,30 2
,320
scabii1sateur iOO 2,00 170
liant 400 0,50 i70
agent
ant1-agglo1érant
400 0,24
82sous-total 5 2,742
Rlballage 2~ kgisac 0,40/sac 272
Total : S 5,181
Tifün 9 : ùJitd imsti (ea 1000)
Fem1htio1 fa i lie Oni té Installé
Réservoirs iomlat1on )8 Il S li S 30
Aqitateur l i.75 ki 4 8
Stèriiismon en continu 1 2.21 11/m 100 100
Co1pressenrs l 85 11/l!D 221
m
Systèae ant11ousse 1 100 100
fümoirs 'pied de cm• 15
,i
31 i 05Agitateur 3 19 k~ 14 42
remotms rie product100 (
m ,1
161 660Agitateur 4 110
r,
10 280iésmoirs de stockage 2 190 i!1 40 80
Pompes JIO
Séparateurs et 100
Equipemt spécial
Eqaipemt priacipll $2,105
Coût inscallnion (2.5 x équ1pemt principaii S 1,263
Instrmmtion (10\ àe l 'équipmnt primpall 126
ruyautme au proceoé {20% de i'éqoipemt principall 1.m
Iuohii1er 2,105
---
Coit c•Jihl fene1htio1 $ 1,947
Tnite1e1t faille Uni té Iostaiié
Evaporateur 18.000 kg/h S 400 $600
Réservoirs stockage 75 11 H iao
Siios àe stockage 71 11 24 l&O
Rélangm 15 11 75
Ecran ,ibrant 4 l' 50
---
Sou-tohl ~tipemt te triitemt $1,0&5
Iastnmhtioa
oo,
de l 'équipemt de traitmntl 109Tuyauterie {m de l'équipemt de traitemtl 217
lHObilier {m del 'équipmnt de traiteaent! 814
---
Sou-totd
s 2 , m
Tou t'itoliutioa 4500 i 010 S i,600
---·-
Totd c1pitd tnitemt
s l, m
Uni tè Instülé
Divers (lO\ de ! 'équipement principal)
s
l.'90îêservoirs àe stockage des 1êlasses 2 800 11 210
---
Sou-totd $1,IU
Totd cipitd file $ H,m
Mlm, (nite)
Etude d'1ngen1erie [20% au capital fixe)
Frais âims : 10Jens 20\ (procfü sujet à cbange1entl
Totd capitd imsti (temia mhl Coaso1utio1 • 'her9ie
Vapeur
iq Pieo de me ?,000/batch
femntenr 25,000
Concentration 53,000
Séchage 120.000
Air co1pmi:
mangeur
Sou-totd 205,000 Dims et i1prhu 03%) 68 000
Totil/htd 273,000
Par Jonr 6)6,000
!omilê l.000, 000
Couts installés
(S 1.000) 600
T•fün 10 : hil ••omre füecte dcemire
Fermtation Evaporation Séchage mangeur
Eaballage et expédition Totd / ~tipe Totd / 4 ~•i pes Salaire par opérateur Sihire tohl
Eau ~au de Procéàé vi ! le
1J ~l
w
6,300 000 UDOl 5f. 1.500 '"
.
,:!:, ' 2' 5(10201 10,000 484 23,300 21,000
iOO fü
Par équipe J l 1 1 2
l2
iUOOian
s m,ooo
i68 heures i smm : 4: 42 heures i mme / opêrateur.
S l, 9 26 S 2,926
---
s
20,mElectricité Gaz
m , i
300 5, î00 650
1,400
uoo
9,250 900
22, 200 1,800
î.325 600
n,m
2,40068,800 5,600
100,000
m
î-5Tilblu1 Il : ,c,oit de prohctio1 estilé
lifüres pmières
~mentation Fomimon E1baîlage
Chr,!e:s sahriiles
So1s-totd
làont maincenam S 6i\!
Fom.i.hm et fr.ii.s ,füers
Kaiotemce lm du capital!
Fourni cures
121
% tlu trami füm ! .so1s-totil1!COISOIHlli1es"
Vapeur : S 8 .10/100 kg x
m
x 850 Electricité :s o.mmb
x 10.000 xe:,:j
Eau : S 0.008irn• x 10,000 x 850 Gai : 2400 ~1 X$ 0.09/r•
Sm-tohl litres ,coits
Dépréciation (12 mi
î'ms et assurances
m
à~ capital!frais généraux !60% do trmil direct) Sm-tohl
i:orrt !en iOOOJ
2,167 2.742
m
--- ,$ 5,181
2,113
6!t.
128
m
.$ 3,117
S i.708 820
m
s
2,m' S H,m
0,82 par kg
31 ' 15 '
5,3'
22,] '
20,l \ 100 \
A la lecture de ce principales dépenses concernent
l'énergie (22 %), etc .. Quant représentent 15 % du total.
que les ( 37 %) ,
elles tableau, on constate
les matières premières aux
charges
salariales,III- INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES ET COMPETITIVITE ECONOMIQUE DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
Si l'on admet que les mutations technologiques sont porteuses de nouveaux marchés mais aussi d'incertitudes et de risques considérablement accrus, la question essentielle qui se pose est la suivante quelles sont les entreprises qui fabriqueront demain ces nouveaux produits?
Actuellement, seules quelques firmes plus ou moins affiliées aux groupes internationaux de la chimie ou de la pharmacie, disposant de capitaux et de moyens de recherche importants, maîtrisent la production, le réseau de distribution et le système de règlementation de ces produits.
Dans ces conditions, quelle peut être la place des entreprises du secteur agroalimentaire dans cette nouvelle industrie : quels sont les coûts de production supportables ? Quelle est la dimension du marché potentiel ? Indépendamment du fait que beaucoup de ces entreprises n'ont pas encore clairement évalué l'apport des biotechnologies dans ce secteur, on peut s'interroger sur l •aptitude des firmes de petites et moyennes dimensions qui constituent l'essentiel du tissu industriel à exploiter les voies de la bioindustrie. L'entrée de firmes locales dans des activités nouvelles à forte intensité technologique pose, en effet, un certain nombre de problèmes qui découlent des caractéristiques de ces nouveaux secteurs d'activité coûts d'entrée élevés, économies d'échelle importantes, courbes d'apprentissage très accentuées, nombreuses externalités, imperfection des marchés des capitaux et des produits. L'analyse de ces différents aspects de la concurrence industrielle permet d'apporter quelques éléments de réponse au problème posé.
1- Cofits d'entrée et économies d'échelle
L'importance des coûts fixes d'entrée est la caractéristique la plus frappante de nombreuses activités industrielles modernes. Ces coûts peuvent résulter de la mise en place d'un vaste programme de recherche-développement. Ils peuvent également être dus à l'installation d'équipements hautement spécialisés. Bien entendu, les coûts de la recherche-développement peuvent être abaissés si celle-ci est effectuée en coopération par plusieurs firmes ou lorsque les pouvoirs publics organisent des transferts de technologie qui permettent aux petites et moyennes entreprises de "franchir des seuils" . Il n'en demeure pas moins que dans beaucoup de
cas, l'importance des coüts fixes et le rôle déterminant des économies d'échelle ont pour conséquence que peu de firmes peuvent entrer dans un secteur à forte intensité technologique en ayant un niveau de production rentable1 • Les économies d'échelle impliquent, en effet, un niveau de production élevé pour que le coût moyen soit minimal. Or, l'analyse des coûts de production a montré que des économies d'échelle existaient dans l'industrie de la fermentation. Elles sont d'ailleurs, surtout importantes en aval de la fermentation proprement dite, c'est-à-dire dans les opérations de concentration et de séchage.
2- Apprentissage
Dans les premières étapes d'un processus d'innovation, on observe une certaine inadéquation (qualitative) de l'offre de travail aux besoins. Cette inadéquation est progressivement réduite à mesure que le processus se déroule dans le temps. On dit qu'il y a effet d'apprentissage lorsque les coüts unitaires de production diminuent à mesure que la production cumulée augmente. Or l'existence d'une courbe d'apprentissage très accentuée est considérée comme une caractéristique des industries modernes.
On y constate, en effet, que des coQts de production initialement élevés diminuent rapidement grâce à l'expérience accumulée dans une nouvelle activité2 • Ce processus d'apprentissage peut se manifester d'autant plus rapidement dans le secteur agroalimentaire que certaines firmes, les entreprises laitières en particulier, sont déjà engagées dans des activités qui peuvent servi r de base au développement envisagé ainsi que le montrent les deux exemples suivants :
a- Production de beurre et coproduits
La production de beurre selon le procédé breveté par l'Institut Néerlandais de Recherches Laitières (NIZO) représente un exemple typique de la valorisation par voie fermentaire, d'un effluent laitier pour son utilisation par ces mêmes industriels. Il faut noter que la totalité du beurre industriel français est actuellement fabriqué par cet te méthode. Ce procédé ( voir annexe, schéma 1) est une alternative à la méthode classique3 •
1 Signaloos que dm la phase de construction, les coâts sont àissociés des recettes. Il y a donc m conminte de iinanment iiée à la ômosion te1porelle du processus d'innovation.
2 Les effets d'apprentissage étudiés dm la production de 31 prodoits cbi1iqnes ont contré que les coûts de production di1imient de 20 \ cnaque fois que la production cmiée doublait.
} il se füise en trois étapes : 1- la prodornoo de cré1e douce
,- la prodnction de co1posés mutiques (tei que le diacétyl) grâce à des bactéries lactiques
l- la production d'acide lictique sons tom concentrée. kes 1ngréd1ents sont aiors 1êiangés, en iin de malaxage, en 11fièrentes proportions selon les qualités organoleptiques désirées du beurre. Outre la 1aîtrise de ceiles-ci. ia production àe babeurre acide. d1ii1C1imot nlorisable est exclue. i 'utilisation de tersent est plus faible, la 1aitr1se de l 'oxydat100 est mllme.
L'une d
,es étapes de ce procédé, la fabrication du concentré d'acid, e lactique, est illustrée dans le schéma n°2 de l'annexe. Le milieu de culture pour le lactobacillus helveticus. est un lactosérum de fromage frais ou un sérum délactosé. donc un produit issu des transformations
laitières.Par une suite d'opérations simples, dont la maîtrise est acquise dans ce milieu industriel
(pasteurisation.ultrafiltration, évaporation), on obtient un concentré d'acide lactique utilisable au sein même de l'usine mais également commercialisable chez 1 'ensemble des fabricants de beurre en Europe, ce qui est d'ailleurs réalisé par les Néerlandais.
b- Arôme de fromages
Il existe différentes méthodes de production des concentrés d'arômes de fromages ou d'accélération d'affinage
4 •Les produits obtenus peuvent être des fromages à temps d'affin age plus courts
-ou des "bases aromatiques" u ti
1isables comme ingrédients dans diverses préparations alimentaires (soupes, plats cuisinés). Elles sont de plus, dépourvues de
"l'aspect" microbien qui peut être négatif dans certains
cas :présence du mycelium de Penicilliurn roqueforti pour le marché nord-américain. Les productions microbiennes accélérées d'arômes de bleus et de fromage à pâte molle ont déjà été expérimentées et même brevetées. En
1986,l'association Gradient a déposé un brevet de production d'arômes de fromages
à
p. âte pressée cuite en fermenteur. Là encore, l'élaboration de ce procédé de fermentation inclut différentes étapes dont la maitrise est acquise dans l'industrie laitière
(préparationd'un caillé, délactosage, salage) ainsi que
1'emploi de bactéries familières à ces professionnels (bactéries lactiques et propioniques}~. Cet exemple illustre également les capacités de la fermentation à s'insérer dans un schéma
defabrication maîtrisable par les industriels bretons. Il serait facile d'en trouver d'autres montrant que les bases d'une industrie de la fermentation existent à
l'intérieurdes entreprises agroalimentaires.
3-
Externalités
"Il
ya externalité lorsque les actions de l'une des parties
,en présence influent ( de façon posi vite ou
négative)sur le bien-être des autres
parties,sans que cette influence
~ fëmntatbn li~uiie IJ,lly ·• losBmky. 19î5l. 1jout j'mr1es !!oshoritz k Noelck. i98J\ -~ affüq, du caillé sous b:ae ~rmlaire l!'ürtado et al.. 1984 : imh et ,eb::,ult. i989i.
5 :et emple ~e
~mm
fmm. schha nQ J) s'i~scrit im la nquë: de f~nd qui entraine ;ctuellmnt l::s ar:1es naturels.en mticuiier m O'S! et qui mHe dmir morttr to;:s es µro~rès qJJe les arôm de Sfnthèse mieut effectués en parts le mché dm l:s 30 imièm mees. De plus. il est :ll md'h!li füficile. voire iapossiblê. de nrépam pir srnthèse l u~ coût raisno,bl: des ad1es ami ~Jtplms 1ue :m dtS :m11es.
s'exerce par le biais du marché". On a estimé que des externalités importantes se produisent lors de l'entrée dans un nouveau secteur d'activité industrielle ou lors de l'expansion d'un tel secteur.
Ces externalités se manifestent au niveau du processus d'apprentissage les gains de productivité qui résultent de cette diffusion des connaissances peuvent en partie être réalisés par d'autres entreprises que celles qui se lancent effectivement dans la production. Elles existent, également, dans le domaine de la formation par sui te de la rotation du personnel. Par ailleurs, de nombreuses études ont montré que les externalités sont souvent importantes dans le processus de recherche-développement. Cette diffusion des connaissances s'effectue de différentes façons
.En particulier, les collectivités territoriales y jouent un rôle de plus en plus important en organisant les transferts de technologie, en créant des technopoles et en favorisant la constitution de réseaux qui aident les entreprises
àeffectuer les mutations technologiques porteuses de nouveaux marchés. En agissant ainsi elles contribuent également
àl'aménagement spatial. En effet, la maîtrise du pouvoir économique passe aujourd'hui par la capacité pour le maximum de points du territoire
àse brancher sur de bons réseaux et
àen devenir des noeuds incontournables la puissance d'un territoire se mesure désormais
àla variété et
àla densité des réseaux auxquels il appartient.
Une telle politique engendre des externalit
és pos itives qui, dans certains cas, peuvent être contre- balancées par des incidences négatives. En effet, si de telles orientations sont susceptibles d'entrainer une large adhésion, i l faut néanmoins, avoir conscience que
"la logique du capital n'est pas d'assurer un développement ( et un renouvellement}
harmonieux et cohérent de l'ensemble du tissu
socio- économique
,mais d'y choisir les éléments capables de dégager un taux de profit suffi
sant ave c un "temps de retour" le plus bref pos sible des fonds engagés. D'où une sélection drastique de quelques points forts, ou pôles de compétitivité, dans les techniques, les créneaux de production, les hommes, les savoirs
scientifique s et l
es
savoir
-faire, les formations, le
sbassins territoriaux
" (J.Perrat, 1990}. En d'autres termes , cette organisation du tis
su productif, peut avoir quelque
seffets pervers dont l'importance est variable
suivant les cas
6 ,mai
squ
'i l faut avoir présents
à1' esprit car "des relations déséquilibrées au
sein d'un réseau peu
vents
etraduire par un drainage au profit de certains ou une int
égration ou un a
ssujettisse ment
àune logiqu
ede d
éveloppe m
ent qui, par
certains aspec ts, peuvent
être préjudiciables
àla région en exc luant des activités hors réseau ce qui peut c
ontribuer
àune d
ésagrég
at
ion du ti
ssuindu
striel r
égi
onal" abouti
ssant, par e
xemple,
à l'
élimina
tion de PME n'a
ssimilant pa
s(rapideme nt) la no uvell
enorme.
6 C'est aüsi qoe "prmque1ent toutes les êtuàes concernant ies technopoles, 1ontrent qu'ils entrmennenl plus de reiHions entre m {au sein notaamt
• a~
ciub ~onoiai"l qu'avec ieor ernronmenl regionai".4- L'imperfection des marchés
des
capitauxLes entreprises qui veulent entrer sur un marché
ontbesoin de grandes quantités de capitaux pour financer les coûts de développement de leurs produits ainsi que les
pertesqu'elles peuvent subir en matière de production et de commercialisation au
coursde la phase initiale. Les marchés des capitaux jouent donc u n rôle essentiel. Ce rôle ne peut
êtreefficace que si les entreprises peuvent emprunter des fonds
àdes taux qui reflètent réellement
leco0t
social,majorés d'une prime raisonnable liée aux risques inhérents aux nouvelles entreprises . Or
cetype de marché a de fortes chances d'être affecté d'asymétrie en matière d'information . Les emprunteu r s en savent généralement plus que les créanciers sur les risques et les avantages que présente l'opération envisagée. Par ailleurs les emprunteurs peuvent, en principe, évaluer de façon assez précise leur propre
capacitéd'entreprendre . Pour tenir
comptedu fait qu •elles ne disposent que d ' informations incomplètes, les banques sont amenées
àmajorer le coût
des capitaux, cequi conduit
àdéfavoriser les entreprises dynamiques. Toutefois l'analyse de ce problème (Grossman G. M . , 1990) conduit
àpenser qu • une bonification des
tauxd'intérêt peut avoir pour conséquence d'attirer des emprunteurs marginaux qui sont moins intéressants pour la
collectivité. Dansce
s conditions,"les asymétries d • information
surles marchés du
créditne justifient une bonification
sélective destaux d ' intérêt que dans le cas
oùi l apparait que les mécani
smes du marché sélectionnent systématiquement les entreprises qui du
point devue de la collectivité, présentent le moins d ' intérêt" .
Par conséquent,les pouvoirs publics doivent
fairepreuve de la plus grande prudence lorsqu'ils
cherchent àcompenser
certainesimperfections apparentes des marchés des capitaux.
En dé f initive, l'aptitude
à adopterune nouvelle
technologieest, dans une large mesure,
spécifique à chaque firme.Les conditions dans lesquelles l'innovation
s'effectue sont, en effet,
caractéristiquesd
eson histoire, de
son expérience,de la
façondont elle perçoit les difficultés auxquelles
elle est confrontéeet d
es
solutionsqu'elle
trouve à sesproblèmes.
Ces solutionsne
figurentpas dans une
sorted'annuaire des techniques qu'il
suffiraitde
consul terpour trouver la réponse
approprieeaux
conditions du marché.
L'image
traditionn
el l
ede
l'innovation selonlaquell
e cel
le-ci
procèdelinéairement d
ela rec herche
scientifique au développement, du dév
eloppe ment
àla producti
on et de la production
àl
a vente correspondde moins
en
moins à la réalitéindu
strielle.
L'innovation est un processus graduel qui s
uppos
eun
niveau
déterminéde
connaissance scientifique et technique etune capacité d'adaptation à un environnement qui se modifie constamment. Il semble, d'ailleurs, qu'un des facteurs essentiels de succès dans le nouveau défi industriel, que pose le développement de la bioindus trie, réside autant dans la capacité des responsables d'entreprises à exploiter des systèmes complexes que dans leurs connaissances biologiques.
En fait, aucune entreprise, pas même une puissance multinationale, n'a aujourd'hui les moyens d'agir seule dans un monde dominé par la globalisation des marchés et l'accélération des techniques. D'où une multiplication des alliances qu'il s'agisse de réduire les coûts, de partager les risques de l'innovation technologique, d'élargir une gamme pour pénétrer de nouveaux marchés, de promouvoir des standards techniques. Naguère antinomiques, 1 es avantages de la grande entreprise et la souplesse propre aux petites uni tés peuvent être conciliés et valorisés dans des ensembles structurés où se développent des relations de complémentarité, de sous- traitance.
Conclusion
Si le fractionnement de la matière première agricole par des procédés physiques s'inscrit naturellement dans les activités de l'industrie agro-alimentaire, les procédés de bioconversion, qui en sont le prolongement, peuvent être considérés comme des activités nouvelles qui améliorent les qualités fonctionnelles ou nutritionnelles des produits et permettent d'obtenir des biométabolites, dont les usages sont très divers.
Cette industrie qui nécessite des capitaux importants et des compétences nouvelles a déjà atteint un degré élevé de sophistication. L'émergence des "bio-sys tèmes" associant di ff éren tes molécules fournies "clés en main" aux industriels pour la fabrication d'un produit donné, va transformer les métiers de l'agro-alimentaire.
Compte tenu de l 'importance des enjeux, i l serait regrettable que les entreprises agro-alimentaires qui collectent la matière premiere agricole et élaborent le produit final, voient la phase intermédiaire de ce processus leur échapper totalement, alors que certaines d'entre elles, de par la nature même de leurs activités, sont déjà engagées dans des processus de fermentation qui pourraient être développés.