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Sur quelques applications de l'étude de la polarisation en astronomie

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242467

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242467

Submitted on 1 Jan 1911

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Sur quelques applications de l’étude de la polarisation en astronomie

P. Salet

To cite this version:

P. Salet. Sur quelques applications de l’étude de la polarisation en astronomie. Radium (Paris), 1911,

8 (4), pp.156-158. �10.1051/radium:0191100804015601�. �jpa-00242467�

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50 Ainsi que nous l’avons dit plus haut, dans cette première série de recherches, M. Raldit s’est peu attaché à la mesure des charges de la pluie par unité de volume. Les évaluations 3pprorhérs qu’il a faites,

par le procédé que nous avons indiqué, donnent des nombres de l’ordre de grandeur de 1 unité électro-

statique et qui atteignent rarement 2 unités par cm3 d’eau. Les valeurs moyennes sont bien de l’ordre

signalé par Kähler et par Simpson. mais les valeurs extrêmes constatées, surtout en temps d’orage, par ces observateurs, et antérieurement par Weiss, valeurs qui peuvent être supérieures à 10 unités électrostati- ques et atteindre exceptionnellement 20 unités (Kâhler

et Simpson) et même 55 et 40 unités (Weiss et Kähler),

n’ont pas été retrouvées par M. Baldit. Gerdien, Il Gottingue, n’avait noté, dc son côté, comme valeur

la plus forte, que 2,5 U. E. S. par un violent orage.

Il est bon de rappeler a ce sujet que l’existence de charges aussi fortes que celles que nous venons de citer, ou même simplement de charges de l’ordre de

grandeur de 1 lJ. E. S. par em5, a été invoqué

comme un argument sérieux (bien qu’étalli, peut- être, d’après des données un peu incertaines) contre

la théorie qui voit dans les charges électriques de la pluie un effet de la condensation par les ions ordi- naires. Celle-ci ne pourrait produire, d’après les don-

nées admises, que des charges de l’ordre de 0,1 U. E. S. par cm3 de précipitation.

En résume, et sous les réserves que comportent

toutes les conclusions météorologiques quand elles ne

sont pas basées sur de longues et nombreuses séries

d’observations, on peut aujourd’hui considérer au

moins comme très probable le fait d’un excédent po- qitif dans l’apport électrique des pluies à la surface

du sol. Cet apport n’apparaît donc plus comme un

des facteurs possibles de l’entretien de la charge iié- gatii e terrestre. Quant u l’origine des charges mêmes

de la pluie, bien qu’elle soit probablement com- plexe, la prédominance des charges positives a con-

duit les plus récents observateurs à chercher dans l’effet Lenard unc cause importante de la production

de ces charges. C’est la théorie qu’a longuement déve- loppée M. Simpson, en l’appuyant sur un ensemble d’expériences de laboratoire, dans le beau mémoire que nous avons signalé au début de cet article.

Parmi les données actuelles les plus intéressantes,

nous devons signaler encore dans les obscrvations fic

Simla, un autre résultat particulièrement important

et que M. Simpson a mis en relief avec une très grande netteté. Si on laisse de côté les anomalies ora-

geuse, en général, les pluies les plus faibles sont

celles qui portent les charges les plus fortes par unité de volume d’eau. Par exemple, d’après M. Simpson,

pour des pluies inférieures à 0mm,14 en deux mi- nutes, la valeur moyenne de la charge par cm’ étant 2 un. é. s., cette valeur tombe à 0,4 r. E. S. pour les pluies d’intensité triple (0mm,42), et parait rester

ensuite à peu près constante quelle que soit l’intensité de la pluie. Bien que ce fait ne soit pas entièrement nouveau, il est grandement désirable, en raison de

son intérêt météorologique, qu’il soit bien établi pour nos climats. C’est ce que l’on peut sans doute attendre, entre autres choses, des nouvelles rcohcr- de M. Baldit.

[Manuscrit reçu lu 31 mnrs 1911.]

Sur quelques applications de l’étude

de la polarisation en astronomie

Par P. SALET [Observatoire de Paris].

Il semble au premier abord, que l’étude de la pola-

risation en astronomie ne puisse donner lieu à aucun

travail vraimcnt nouveau et important. Les polari-

scopes n’ont pas été perfectionnés depuis qu’Arago les

a appliqués, vers 1840, à l’observation des aslres ; la lumière des étoiles, du Soleil, des planètes n’est

pas polarisée : comment espérer, dans ces conditions,

faire un travail original? En réalité, pourtant, il

restera toujours au moins une application de la pola-

risalion à étudier, celle de la couronne solaire. Il ne

semble pas que nous soyons prêts de pouvoir étudier

la couronne, et à plus forte raison su polarisation, en

dehors des très courts instants des éclipses totales,

aussi les expériences intéressantes et qui n’or t l’as été tentées sont-elles très nombreuses.

Pendant l’éclipse de 1905 nous avons obtenu des

photographies de la couronne en plaçant un polari-

scope de Savart entre une lunette astronomique fonc-

tionnant comme appareil d’agrandissement et une

chambre photographique. Ce procédé, qui n’avait pas

encore été employé, nous a permis notamment de

montrer duc la lumière de la couronne intérieure,

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191100804015601

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contrairement à l’opinion établie, est très sensible-

ment polarisée. Ce fait a des conséquences théoriques importantes, car on peut le considérer comme un

argument en faveur de la théorie qui explique la

couronne solaire par la lltiorescence des vapeurs éclairées par le rayonnement intense du Soleil. Nous

avons pu aussi mesurer la position du plan de pola-

risation dans lc but de mettre en évidence le champ magnétique solaire. Si l’on admet, en effet, que la

lumière de la couronne est due u la fluorescence de vapeurs, ces vapeurs, placées dans un champ magné- tique, doivent faire tourner le plan de polarisation, qui sans cela, par raison de symétrie, doit être exac-

temenl radial. Ce phénomène serait tout à fait ana- logue à celui de la déviation du plan de polarisation atmosphérique par le champ magnétique terrestre

découvert par H. Becquerel. Une analyse un peu plus

détaillée montre qu’il y aura lieu, à l’avenir, de

chercher la déviation du plan de polarisation près du pôle du Soleil l’axe est incliné vers la Terre. On

pourra ainsi vérifier si la faible déviation (4°) que

nous avons mesurée visuellement se retrouve aux

éclipses prochaines. Notons en passant qu’il faut

avoir soin dans cette étude de supprimer l’effet de la

polarisation de la lumière de l’atmospllère projetée

sur la couronne. Cette lumière est polarisée dans une

direction uniforme qui, par raison de symétrie, doit

ètre verticale ou horizontale sur la ligne centrale de

la zone de totalité et au milieu de l’éclipse. Le dispo-

sitif que nous avons employé avait précisément pour Lut de supprimer visuellement la polarisation atmo- sphériclue avant de placer l’appareil photographique.

La position du Savart à l’anneau oculaire de la lunette

permettait aussi d’avoir, avec un polariscope peu coûteux, des bandes très serrées sur l’imagc de la

couronne.

La nouvelle méthode que nous avons employée est

loin d’ailleurs d’avoir donné tous ses f’ruits. Il reste dans l’étude de la polarisation coronale une grande quantité de points à élucider. Il faut savoir si la pola-

irisation s’étend également sur toute la couronne ; il faut, au moyen du photopolarimètre, mesurer la proportion de lumière polarisée à différentes distances du Soleil et la comparer aux travaux théoriques de

Schuster. Il serait extrêmement intéressant de faire de pareilles déterminations avec des verres rouges ou

bleues, comme l’a fait M. Piltschikoff pour la lumière

du ciel. Si la polarisation est plus grande pour les rayons bleus, on trouve que cela pourrait être consi-

déré comme un appui a la théorie clui veut que la lumière coronale soit due surtout à une diifusion (théo-

rie de Rayleigh). Si l’on trouve, au contraire, que les

rayons rouges sont plus fortement polarisés, cela ten-

drait à prouver que la lumière du spectre continu de la couronne est elle-même polarisée par un phéno--

mène jusqu’ici inobservé.

Il faut relnarquer qu’il existe dans la polarisation

de la couronne solaire une série de contradictions qui

ne sont pas encore levées. Le spectre de la couronne

intérieure ne contient sûrement pas les raies noires de Fraunhofer ; ces raies n’ont été vues que sur la

couronne extérieure et d’une façon très faible; elles

sont dues, d’ailleurs, en partie ii la lumière de l’at-

mosphère terrestre qui peut être plus ou moins bru-

meuse. Or nous avons montré que la lumière de la

couronne intérieure est très sensiblement polarisée :

les bandes sont bien visibles jusqu’au bord même de

la lune. Il semble donc y avoir une proportion impur-

tante de lumière rétléchie qui devrait donner les raies de Fraunhofer. Il existe une seconde contradic- tion dans la position du maximum d’intensité du spectre coronal qui est déplacé vers le rouge, cette

position étant elle-même en contradiction avec les observations d’Abbot, d’après lesquelles la radialioll calorifique de la couronne serait très faible. Un exa- 111en un peu approfondi montre qu on ne peut guère

concilier tous ces faits qu’avec la théorie de la llao-

rescence qui est pourtant, pour bien des raisons,

assez difficile à admettre. Il y a là une mine d’obser- vations à faire et qui n’est pas près d’être épuisée.

Nous avons indiqué aussi une méthode nouvelle pour découvrir les faibles raies brillantes du spectre coronal. Cette méthode, qui consiste u diminuer avec

un nicol placé devant la fente la lumière polarisée du

spectre continu, ne nous a pas donné de résultats nouveaux, mais cela tient à la petitesse du spectro- scope employé et cette iiiéthode devra élrc reprise

aux prochaines éclipses.

Nous avons parlé du cliamp magnétique solaire et

de son intluencc possible sur le plan de polarisation

coronal, mais on sait que le Soleil, en raison de sa

haute température, ne peut guère ètre assimilé il Llll

aimant; aussi le champ dont nous parliolls était-il d origine électro magnétique et dû à la rotation de la charge électrique du Soleil. Nous avions avancé sans

preuves l’existence d’un pareil champ, nlais la décou- verte de Hale, basée aussi sur une application de la polarisation en aslronomie, est venue depuis confir-

mer nos vues. Cette découverte prouve, en effet, que

la surface du Soleil est élcc fripée, du moins daus le voisinage des taches, puisque leur mouvement tour- hillonnaire produit un effet Zeeman. Nous n’avons pas de raisons de supposer que l’électrisation est limitéc

aux environs des taches; nous pouvons donc, en inté- grant le mouvement tourbillonnaire et le mouvement de rotation du Soleil d’après la loi de Currington,

tirel. de la valeur du champ des taches celles du

champ produit par la rotation de l’astre. Nous avons

trouvé ainsi un champ de l’ordre de dix fois le champ

terrestre.

Il faut remarquer aujourd’hui que, depuis le jour

où nous avons effectué ce calcul, les bases en sont

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devenues plus douteuses. On llc sait plus aussi exac-

tement qu’on croyait à quel niveau de l’atmosphère

solaire se produit le mouvement tourbillonnaire de?

taches. La grandeur du champ électrostatique que l’on est conduit à attribuer alll Soleil est aussi une

objection ; bref il faut éviter de considérer le résultat de notre calcul comme donnant la valeur exacte du

champ magnétique solaire, il indique sculement sa possibilité et son ordre de grandeur probable.

Il semblerait que si la couronne solaire, générale-

ment invisible, offre encore ull champ d’études peu exploré, il ne puisse en être de même des planètes et

de la Lune. Pour les planètes, nous avons montré pour la première fois que la lumière de Mercure ne scmble pas sensiblement polarisée. On serait tenté d’cii conclure que cette hlallète est entourée de nuages, niais il y a là une contradiction, car l’albedo de Mer-

cure, égal à celui de la Lune, fait supposer que cette

planète n’u pas d’atmosphère. En des expériences

faites sur la Lune réduite au même diamètre apparent

que Mercure, nluntrent que cette contradiction 11’ est

qu’apparente. En tout cas il conviendra de reprendre

nos observations, car il peut se fairc que ,l’abscncc de polarisation Ire soit pas constante, en raison des Nariations possibles de l’atmosphère ou des diffé- rentes parties visibles du la planète.

Pour la lune, on connaît les intéressants travaux de M. Landerer qui a déterminé, d’après leur angle

de polarisation, la nature probable des roches qui

forment la surface de note satellite. M. Landercr observait le centre du croissant, c’est-à-dire un point

variable de la surface. Il fallait donc admettre que le

pouvoir de polarisation, en quelque sorte, de la sur- face, était constant, ce qui n’est vrai que pour cer- taines parties parfaite1nenL unies des mers. Lord Rosse

avait déjà déterminé la proportion de lumière pola-

risée à différents âges de la lune, mais ell visant toujours le même point de la surfacc (la mer c’es Crises). Dans ce cas, l’angle d’incidence des rayons du soleil varie seul, l’angle de diffusion étant constant,

et l’étude de ce cas particulier de polarisation par diffusion n’est pas encore terminée. Il nous reste à achever une étude systématique de la variation de la polarisation des différents points de la surface lu- naire.

Nous avons parlé, à propos de la couronne solaire, de la polarisation de la lumière de l’atmosphère qui

sc superpose à celle de l’astre ; cela nous amène à

dire quelques mots d’une méthode que nous avons

imaginée pour augmenter la visibilité des étoiles en

plein jour. La lumière bleue qui nous empêche de

voir les étoiles est fortement polarisée, la proportion

de lumière polarisée pouvant atteindre 0,80. Si 1 on éteint avec un nicol cette lumière polarisée, les étoiles seront plns visibles ou pourront le devenir, si el’es

étaient au-dcssous delà linlite de visibilité. La théorie

indique qu’un instrument armé d’un nicol est supé- rieur, quand les conditions sont 1’avorahles, à uii

instrument d"ouverture double. La grandeur limite

de visibilité est abaissée d’une quantité qui peut at-

teindre une grandeur et demie et plus. Naturellement le maximum de gain est atteint à 90° du suleil; or, c’est précisément que la méthode peut rendre le

plus de service, car l’observation des polaires a leurs

deux passages au méridien est très illlportaute pour l’astronon1Îe. On peut aujourd but observer six ou sept polaires, le jour, au lieu d’une seule. L’cnlplui

de ce procédé, combiné avec celui du A erre rouge,

permettrait aux explorateurs polaires de déterminer le point avec la polaire et, par suite, avec plus de précision qu’ils ne pouvaient lc faire jusqu’ici avec le

soleil (qui est toujours au-dessus de l’horizon dans ce

cas particulier). Il suffirait pour trouver la polaire

sans cercle divisé, lors(lu’ on est assez rapproché du pôle, d’employer une lunette suspendue à la cardan,

et l’ouverture de cette lunette pourrait être assez

faible puur que son poids ne soit pas trop élevé.

remarquons que les questions de visibilité des étoiles nous ont amené à étudier un problème nou-

veau, celui de la variation de la sensibilité photolné- trique de l’0153il avec le diamètrc de la source, mais

ces questions s’éloignent de plus en plus des rapports de la polarisation à l’astronomie. Nous terminerons donc en faisant remarquer combien il y a d’expé-

riences nouvelles à tenter, surtout pendant les éclipses

totales. La prochaine éclipse, visible en France, se présente malhcureusement dans d’assez mauvaises conditions, et il est douteux qu’on ait le temps, même

en Espagne, de faire une observation utile de la cou-

ronne; mais nous espérons que quelques-uns des professionnels des expéditions d’éclipses reprendront

ces questions et s’occuperont spécialement des obscur- vations de polarisation qui sont un peu trop négligées

de nos jours.

[Manuscrit reçu le 29 mars 1911],

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