• Aucun résultat trouvé

NECC : un jeu de simulation pour l'aide à la décision collective. Application à une région méditerranéenne “virtuelle”

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "NECC : un jeu de simulation pour l'aide à la décision collective. Application à une région méditerranéenne “virtuelle”"

Copied!
14
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: cirad-00189712

http://hal.cirad.fr/cirad-00189712

Submitted on 21 Nov 2007

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

collective. Application à une région méditerranéenne

“virtuelle”

M. Le Bars, Philippe Le Grusse, M. Allaya, J.M. Attonaty, R. Mahjoubi

To cite this version:

M. Le Bars, Philippe Le Grusse, M. Allaya, J.M. Attonaty, R. Mahjoubi. NECC : un jeu de simulation

pour l’aide à la décision collective. Application à une région méditerranéenne “virtuelle”. Séminaire

sur la modernisation de l’agriculture irriguée, 2004, Rabat, Maroc. 13 p. �cirad-00189712�

(2)

Modernisation de l’Agriculture Irrigu´ ee Rabat, du 19 au 23 avril 2004

NECC : un jeu de simulation pour l’aide ` a la d´ ecision collective. Application ` a une r´ egion m´ editerran´ eenne

“virtuelle”

M. Le Bars

1

, Ph. Le Grusse

2

, M. Allaya

2

, J.M. Attonaty

3

, R. Mahjoubi

2

1 Cemagref, unit´e irrigation, 34033 Montpellier, France

2Institut agronomique m´editerran´een Montpellier, 3191 route de Mende, 34093 Montpellier Cedex 5, France

3 INRA, Station d’´economie rurale, BP 01, 78850 Grignon, France

4 Cemagref – UR Irrigation, Montpellier, France E-mail :marjorie.lebars@cemagref.fr

R´esum´e -

Beaucoup d’instruments d’aide ` a la d´ ecision sont maintenant accessibles et utilis´ es par les agriculteurs et les conseillers agricoles. Les simulations de budget sont les plus fr´ equemment uti- lis´ ees et les techniques d’optimisation sont tr` es utilis´ ees dans la recherche. Mais ces instruments ont des limites. De tr` es nombreuses questions (march´ e, utilisation de ressources naturelles limit´ ees) ne peuvent ˆ etre prises en consid´ eration uniquement au niveau d’une exploitation agricole mais requi` erent une approche globale. Le point central de cette communication est le jeu de rˆ ole d´ evelopp´ e pour tester diff´ erentes politiques de l’eau. Le jeu (NECC, n´ egociation et ´ evaluation des choix collectifs) se d´ eroule en deux phases. Chaque joueur g` ere une exploitation ou un groupe d’exploitations. Chaque ann´ ee, il doit d´ ecider son assolement, mais dans une premi` ere phase, il est en situation de d´ ecision indivi- duelle, sans concertation, sans connaˆıtre la disponibilit´ e en eau et le prix des produits qui d´ ependent des choix des autres joueurs. Dans une seconde ´ etape, chacun des d´ ecideurs peut n´ egocier avec les autres d´ ecideurs afin d’am´ eliorer son syst` eme d’exploitation, le mod` ele utilis´ e calcule la rentabilit´ e, en fonction du d´ eficit hydrique et des prix en relation avec la production globale. Les d´ ecisions qui en d´ ecoulent peuvent ˆ etre tr` es vari´ ees, de la simple information ` a une coop´ eration, jusqu’` a des strat´ egies de concurrence ou d’opposition. Les acteurs peuvent n´ egocier et d´ ecider diff´ erentes formules pour ajuster la demande et la disponibilit´ e en eau. Nous utilisons ce jeu avec de vrais acteurs et cela permet d’identifier la n´ ecessit´ e de coordination entre les diff´ erents acteurs qui prennent des d´ ecisions et la valeur de la n´ egociation pour ´ etablir un ensemble de r` egles applicables collectivement. Ce jeu est un excellent outil d’apprentissage de la n´ egociation et un support de test pour de nouvelles r` egles de gestion collective. MEDTER constitue une application dans une petite r´ egion m´ editerran´ eenne comprenant diff´ erents syst` emes de production agricole.

Mots cl´es : aide `a la d´ecision, collectivit´e, formation, gestion de l’eau, jeu de simulation, march´e, n´egociation, participation, Jeu de simulation.

(3)

1 Introduction

Dans de nombreuses r´ egions, les modifications des structures d’´ echange associ´ ees ` a une lib´ eralisation des ´ economies induisent un affaiblissement des pouvoirs de contrˆ ole des Etats. Les acteurs issus de la soci´ et´ e civile deviennent alors les meneurs de jeu de la dynamique ´ economique. Le secteur de la production agroalimentaire se caract´ erise par ses acteurs, g´ en´ erateurs des flux de production, par un rapport particulier ` a la notion d’espace que nous symbolisons par la notion de territoire.

Ces acteurs de la production li´ es au territoire sont encadr´ es ` a l’amont par l’agrofourniture et ` a l’aval par les industries agroalimentaires compos´ ees de firmes de plus en plus internationales et de plus en plus d´ econnect´ ees des contraintes des espaces. Le passage d’une organisation r´ egul´ ee par une politique d’orientation g´ en´ erale ` a une gestion plus contractuelle ou plus cibl´ ee cr´ ee des besoins nouveaux en terme d’outils d’aide ` a la d´ ecision (Le Grusse, 2001[29]).

Les r´ eflexions ` a mener sur les territoires posent des probl` emes de m´ ethodes et d’adaptation des instruments pour l’aide ` a la construction de strat´ egies concert´ ees. A l’aide de la d´ emarche de construction de diff´ erentes approches de mod´ elisation du territoire, nous avons formul´ e un premier niveau d’analyse m´ ethodologique et envisag´ e des formes d’instrumentation appropri´ ees

`

a la mise en œuvre d’actions concert´ ees entre les acteurs, dans un objectif de cr´ eation de valeur (Le Grusse, 2001[29]).

Apr` es diverses exp´ eriences de mod´ elisation territoriales et apr` es la confrontation de sc´ enarios d’´ evolution avec les acteurs impliqu´ es (Chemak et Le Grusse, 1998[13]), le prolongement de notre d´ emarche nous a conduit ` a concevoir un jeu d’acteurs qui place en situation de d´ ecision les acteurs d’une n´ egociation. Nous retrouvons, ici, une d´ emarche d’apprentissage “ virtuelle ” afin de mieux agir sur le “ r´ eel ”.

Dans une premi` ere ´ etape de construction d’un mod` ele de jeu g´ en´ erique, nous avons ´ elabor´ e un premier syst` eme simplifi´ e de jeu de situation dans une r´ egion agricole. Nous avons ainsi test´ e la d´ emarche d’acteurs sur une r´ egion virtuelle.

Nous pr´ esenterons ici la d´ emarche sur un exemple pour montrer l’int´ erˆ et de cette approche dans la formalisation des r` egles de gestion : le jeu est pour l’instant focalis´ e principalement sur la gestion de la production agricole.

2 Les syst` emes d’aide ` a la d´ ecision collective

Au d´ ebut des ann´ ees soixante-dix, sont apparus les syst` emes d’aide ` a la d´ ecision. Scott Morton (1971[36]) les baptise Decision Support System (DSS), appellation qui se transformera au cours du temps en Syst` eme interactif d’aide ` a la d´ ecision (SIAD). Ces acronymes regroupent un grand nombre de syst` emes qui ont en commun le plus souvent leur fonction d’aide ` a la d´ ecision.

Derri` ere les instruments d’aide ` a la d´ ecision, l’hypoth` ese la plus importante concerne la rationa- lit´ e suppos´ ee des acteurs (Simon, 1947[38] ; 1958 ; Russel, 1999[35]) ; (i) la rationalit´ e compl` ete constitue une hypoth` ese souvent mise en avant et qui a h´ erit´ e de la th´ eorie ´ economique ; (ii) les rationalit´ es limit´ ee et proc´ edurale h´ erit´ ees de Simon (1958[39]), et la rationalit´ e adaptative de Cyert et March (1963[16]) paraissent coh´ erentes avec les connaissances que nous avons du monde agricole (Petit, 1982[31]).

Les mod` eles d’aide ` a la d´ ecision reposent g´ en´ eralement sur des hypoth` eses de rationalit´ e des

d´ ecideurs et de solutions possibles (Attonaty et al., 1991[2]). On distingue deux types de mod` eles,

des mod` eles fond´ es sur la rationalit´ e compl` ete et la recherche de solutions optimales, et des

mod` eles non fond´ es sur cette rationalit´ e compl` ete et ayant des solutions consid´ er´ ees comme

appropri´ ees. Dans cette seconde approche, le processus de conduite de raisonnement est au

centre de l’aide ` a la d´ ecision, alors que dans les approches plus normatives, la solution optimale

(4)

est au centre de l’aide ` a la d´ ecision (Bourgine et Lemoigne, 1990[6]).

Dans les ann´ ees soixante, les premiers programmes lin´ eaires ont ´ et´ e utilis´ es en agriculture. Ils avaient pour objectif de d´ efinir le plan de production optimal pour un agriculteur. Leurs applica- tions ont montr´ e la n´ ecessit´ e de disposer d’une personne comp´ etente, d’o` u un coˆ ut difficilement abordable pour une exploitation agricole. En revanche, des utilisations ont ´ et´ e d´ evelopp´ ees pour des probl` emes r´ egionaux, notamment pour montrer les cons´ equences possibles de l’application de nouvelles mesures ´ economiques d´ ecid´ ees ` a Bruxelles (exemple de la nouvelle Politique agricole commune des ann´ ees 1992) ou de l’influence de nouveaux ´ equipements (exemple des barrages) (Rieu, 1994[34]).

Des approches ´ economiques telles que la th´ eorie des jeux (Cahuc, 1988[10] ; Choumette et Colard, 2001[14]) ont eu pour objet de “ formaliser le processus de d´ ecision d’agents dans un contexte o` u chaque agent cherche ` a optimiser une utilit´ e retir´ ee de ses d´ ecisions, alors que les actions d’autres agents ont une influence sur cette utilit´ e ” (Querou et al., 2000[?]). Dans cette situation, contrairement ` a celle rencontr´ ee dans la th´ eorie de la d´ ecision (th´ eorie normative pour la prise de d´ ecision), il est n´ ecessaire de pr´ edire les actions des autres pour effectuer un choix (Kraus et al., 1998[27] ; Jennings et al., 2000[25]). Les mod` eles de th´ eorie des jeux fournissent des mod` eles valides sur le plan ´ economique et dans diff´ erentes situations sociales avec peu d’acteurs mais, toutes ces m´ ethodes reposent sur une axiomatique, ` a savoir sur l’hypoth` ese de rationalit´ e compl` ete, ce qui constitue une hypoth` ese forte et que la r´ ealit´ e semble parfois mettre en d´ efaut (Hatchuel et Molet, 1986[23]). Enfin, la th´ eorie des jeux est un outil analytique extrˆ emement puissant mais pr´ esente certaines limites – peu d’acteurs repr´ esent´ es, prise en compte d’un seul crit` ere... (Le Bars et Attonaty, 2001[] ; Moss, 2001[30]).

A la diff´ erence de ces pr´ ec´ edentes approches, les Syst` emes interactifs d’aide ` a la d´ ecision (SIAD) mettent l’accent sur le processus de recherche de solutions. Ces syst` emes n’ont pas pour objectif d’identifier une d´ ecision optimale qu’il suffirait ensuite de mettre en application (Chatelin et al., 1993[12]). Leur finalit´ e consiste ` a “ amplifier le raisonnement du d´ ecideur sur la base de ses propres repr´ esentations ” (Courbon, 1993[15]). Ces syst` emes ont une place privil´ egi´ ee lorsque les probl` emes sont peu, voire non structur´ es (Stabell, 1988[40] ; L´ evine et Pomerol, 1989 ; Attonaty et al., 1999[1]).

Parall` element au courant des syst` emes interactifs d’aide ` a la d´ ecision (SIAD), se sont d´ evelopp´ ees des approches visant ` a aider des groupes, soit pour faire ´ emerger une solution commune, les Group Decision Support System (Jelassi et Beauclair, 1987[24]), soit dans le cadre de n´ egociation, les Negotiation Decision Support System (Bui, 1994[8] ; Bui et Shakun, 1995[9] ; Chang et Han, 1995[11] ; Espinasse et al., 1997 ; Hahn et Jarke, 1991[21] ; Kersten, 1998[26] ; Sebenius, 1992[37]).

Comme les Syst` emes interactifs d’aide ` a la d´ ecision (SIAD) pour l’aide ` a la d´ ecision individuelle, les Group Decision Support System (GDSS) sont con¸ cus pour fournir des outils d’aide ` a la d´ ecision orient´ es vers les syst` emes d’informations, la base de mod` eles et l’interface homme- machine. Ces approches sont donc fond´ ees sur un dispositif particulier de r´ eunion, le travail essentiel consistant ` a partager des informations brutes ou issues de mod` eles. La bonne conduite de ces r´ eunions est assur´ ee par un animateur. Par exemple, dans le cadre de la gestion de la ressource en eau, H¨ am¨ al¨ ainen et al (2001[22]) d´ ecrivent leur approche pour tester la politique de gestion sur un lac et une rivi` ere en Finlande. Leur travail fourni une aide ` a la d´ ecision ` a diff´ erents d´ ecideurs. Ces d´ ecideurs accompagnent le processus de d´ ecision, de la phase de structuration du probl` eme ` a la phase de consensus entre eux. Une m´ ethode interactive permet dans cette approche de d´ efinir des solutions Pareto-optimales.

Depuis quelques ann´ ees dans le domaine de la gestion des ressources, on observe le d´ eveloppement de jeux pour mettre les experts en situation “ virtuelle ” de choix strat´ egiques. Le jeu peut avoir diff´ erentes fonctions selon les objectifs souhait´ es, il peut servir d’outil de recherche ou d’apprentissage, ou pour d´ efinir des choix strat´ egiques (tableau 1).

On distingue diff´ erentes cat´ egories de jeu (Gaud´ e, 2003[20] ; Piveteau, 1996[32]). Ce sont d’une

(5)

Tab. 1 – Les diff´ erentes fonctions d’un jeu.

Fonction du jeu Communication dominante

R´ esultats d´ esir´ es Outils de recherche Stimulus Mod` ele - chercheurs Donn´ ees pour

r´ epondre ` a des ques- tions de recherche Outil pour l’appren-

tissage

Moyen de transmettre et communiquer

Jeu - joueurs Connaissances et savoir-faire

Outil pour choix poli- tique

Cr´ eer des conditions Joueurs- joueurs Options politiques et solutions

part, des jeux dont l’objet est essentiellement technique, o` u l’on teste ` a partir d’un mod` ele formalis´ e, les cons´ equences de situations de choix ou de cas de gestion. D’autre part, on trouve des jeux ayant une port´ ee davantage sociale. Ces jeux rel` event de la pratique d’intervention et leurs objectifs principaux consistent ` a r´ ev´ eler les relations entre les individus.

Des jeux techniques, on peut rapprocher les jeux de simulation qui sont construits autour d’un mod` ele dynamique du syst` eme de r´ ef´ erence g´ en´ eralement ´ elabor´ e. Dans cette cat´ egorie, on trouve principalement les jeux assist´ es par ordinateur dans lesquels chaque acteur peut tester des si- tuations d’actions complexes. Ainsi, la simulation rend compte des effets qui r´ esultent de l’in- teraction de nombreuses r` egles. Ce type de jeu offre la possibilit´ e (i) de tenir un ou plusieurs rˆ oles, d´ efinis par des objectifs pr´ ecis et des comportements sp´ ecifiques, (ii) d’´ evaluer le r´ esultat des diff´ erents choix sous une forme comptable.

Dans les jeux ayant une port´ ee plus sociale, on peut citer les jeux de rˆ oles. Ces jeux sont des univers virtuels, centr´ es sur des personnages o` u l’individu est l’´ el´ ement de base constitutif du jeu. Le personnage du joueur ainsi que l’univers ´ evoluent en fonction des actions de l’utili- sateur. Ceux-ci sont tr` es employ´ es pour comprendre les relations humaines. Dans ce cas, le mat´ eriel initial consiste g´ en´ eralement dans l’´ evocation des grandes lignes d’une situation et dans la pr´ esentation des diff´ erents personnages impliqu´ es. A partir de l` a, autant le d´ eroulement du jeu que l’interpr´ etation des rˆ oles sont laiss´ es ` a l’initiative des participants.

Dans notre approche, nous utiliserons le jeu au sens jeu de simulation, afin d’orienter des choix de gestion dans le domaine environnemental.

Dans le cadre de la gestion de la ressource ou du territoire, un certain nombre de jeux sont d´ ej` a pratiqu´ es. Ces approches reposent sur des jeux de rˆ oles – au sens d´ efini pr´ ec´ edemment – et se situent dans une d´ emarche de mod´ elisation dite d’accompagnement (Bousquet et al., 2002[7]).

A ce titre, nous d´ etaillerons bri` evement certains de ces jeux :

– le simulateur SHADOC (Simulateur hydro-agricole d´ ecrivant les modes d’organisation et de coordination) a ´ et´ e d´ evelopp´ e par Barreteau (1998[3], 2003[4]) et Barreteau et al.

(2001)[5] afin de comprendre les liens entre les modes de coordination et les viabilit´ es des syst` emes irrigu´ es dans la vall´ ee du fleuve S´ en´ egal. A partir de ce syst` eme virtuel, des exp´ eriences ont ´ et´ e conduites en imaginant des sc´ enarios dans lesquels les r` egles collec- tives, les comportements individuels et les param` etres environnementaux variaient. Ce travail n’a pas pu ˆ etre r´ ealis´ e dans le monde r´ eel pour des raisons ´ ethiques et pratiques.

Un jeu de rˆ oles a donc ´ et´ e d´ evelopp´ e pour tester et pr´ esenter le mod` ele aux diff´ erents

acteurs de la zone. Ce jeu est bas´ e sur les cartes qui d´ ecrivent le comportement possible

des diff´ erents joueurs – les productions, le statut social, la pr´ edisposition des acteurs au

remboursement. Le jeu a lieu sur une demi-journ´ ee et se d´ ecompose en trois phases :

(1) pr´ esentation du jeu et des diff´ erents rˆ oles, (2) le jeu lui-mˆ eme, (3) discussion du jeu

(Dar´ e et Barreteau, 2003[18]).

(6)

– le jeu de rˆ oles SylvoPast (Etienne, 2003[19]) permet l’enregistrement, l’observation et l’analyse des modalit´ es de n´ egociation et de structuration de l’espace mises en œuvre par des joueurs essayant de mettre en place un am´ enagement sylvopastoral sur un massif forestier sensible aux incendies Ce mod` ele est fond´ e sur une architecture multi-agent.

Dans le jeu, on distingue deux rˆ oles : (1) le joueur agriculteur qui peut (i) faire bouger son troupeau d’une cellule ` a une autre, (ii) acheter des animaux ; (2) le joueur forestier qui peut modifier la structure de sa forˆ et. Ce jeu a ´ et´ e utilis´ e avec des gestionnaires, des techniciens et des amateurs. Il a permis, en fonction des diff´ erents publics, (i) de cr´ eer une aide ` a l’apprentissage, (ii) d’identifier les strat´ egies d’organisation spatiales d´ evelopp´ ees, (iii) d’´ etablir une typologie des tactiques de n´ egociation employ´ ees. Le retour au mod` ele multi-agent enrichit la repr´ esentation des n´ egociations dans le mod` ele et facilite l’explicitation des actions et des d´ ecisions des agents.

– L’approche SELFCORMAS (d’Aquino et al., 2003[17]), fond´ ee sur un mod` ele multi- agent, a pour objectif de tester des simulations afin d’aider les autorit´ es locales et les personnes sous leur jurisprudence ` a organiser une meilleure gestion du territoire en prenant en compte les diff´ erents usages sur le territoire (agriculture, production animale, environnement. . . ) au S´ en´ egal. Le jeu se d´ eroule sur trois jours avec les acteurs locaux. Le jeu est d´ evelopp´ e conjointement avec les d´ ecideurs. Cette approche donne la possibilit´ e (i) aux d´ ecideurs de participer activement ` a la construction du syst` eme final (multi- agent), (ii) de d´ evelopper une interface de dialogue entre le mod´ elisateur, l’ordinateur et les diff´ erents acteurs. Ils peuvent ainsi interpr´ eter les comportements et les interactions entre eux.

Ces diff´ erents jeux permettent aux participants (i) de comprendre le mod` ele et ainsi de com- prendre les diff´ erentes simulations propos´ ees (le plus souvent sous formes spatialis´ ees), (ii) de discuter des r´ esultats obtenus, (iii) de tester diff´ erents sc´ enarios d’´ evolution du syst` eme.

Dans une perspective d’aide ` a la d´ ecision collective dans le domaine agricole, nous avons d´ evelopp´ e un jeu de simulation, NECC (N´ egociation et ´ evaluation des choix collectifs), autour d’un syst` eme interactif d’aide ` a la d´ ecision (DSS), OLYMPE. Ce jeu a, d’une part, pour objectif de mettre des groupes d’acteurs en situation de gestion de syst` emes de production agricole, (i) dans un territoire avec des ressources limit´ ees, (ii) face ` a des march´ es en ´ evolution. D’autre part, ce jeu entraˆıne (i) ` a la pratique des outils de gestion des exploitations agricoles, (ii) ` a la pratique de diff´ erentes approches d’aide ` a la d´ ecision (Programmation lin´ eaire et Decision Support System (DSS)), et (iii) ` a l’analyse de l’interaction entre les choix individuels et les choix collectifs.

Ce jeu se d´ ecompose en deux grandes phases. Tout d’abord, les acteurs sont en situation de d´ ecision individuelle sans connaˆıtre les choix des autres acteurs. Ensuite, chacun des d´ ecideurs peut n´ egocier avec les autres d´ ecideurs afin d’am´ eliorer leur syst` eme d’exploitation.

Nous allons pr´ esenter la structure g´ en´ erale de ce jeu et une application virtuelle, MEDTER, dans une petite r´ egion m´ editerran´ eenne comprenant quatre principaux syst` emes de production agricole.

3 Le jeu NECC pour tester la n´ egociation et ´ evaluer les choix collectifs

Le jeu NECC pour tester la n´ egociation et ´ evaluer les choix collectifs a ´ et´ e d´ evelopp´ e en collabo- ration avec les enseignants de l’IAMM (Institut agronomique m´ editerran´ een) et des chercheurs de l’INRA ` a Grignon. Ce jeu est destin´ e ` a des ´ etudiants, des conseillers agricoles, des agriculteurs ou des responsables professionnels.

Ses objectifs sont de placer des groupes d’acteurs (ou d´ ecideurs) en situation de gestion de

(7)

Fig. 1 – Phase 1 : jeu sans n´ egociation. Fig. 2 – Phase 2 : jeu avec n´ egociation.

syst` emes de production agricole dans un territoire d´ efini ayant des ressources limit´ ees (en eau par exemple) et face ` a des march´ es en ´ evolution (march´ e local et march´ e de l’exportation).

Actuellement ce jeu a une vocation p´ edagogique car il propose :

– la pratique des outils de gestion des exploitations agricoles. Ainsi, les acteurs (i) tiennent compte de l’analyse de march´ e, (ii) consid` erent les contraintes d’exploitation agricole, (iii) d´ efinissent des choix concernant les objectifs de d´ eveloppement de leur exploita- tion, (iv) peuvent ´ elaborer leur plan d’investissement, leur plan de financement, leur compte pr´ evisionnel de gestion (plan de production et coˆ uts pr´ evisionnels, chiffre d’af- faire pr´ evisionnel. . . ) ;

– la pratique de diff´ erents mod` eles d’aide ` a la d´ ecision du type ds syst` emes interactifs d’aide ` a la d´ ecision (SIAD). A l’aide des mod` eles de simulation (OLYMPE) et d’optimi- sation utilisables sur l’exploitation ou agr´ eg´ es sur le plan r´ egional, les ´ etudiants peuvent prendre des d´ ecisions et comprendre les avantages et les limites de chacun des mod` eles par confrontation ` a l’issue du jeu ;

– l’analyse des interactions entre les choix individuels et les choix collectifs. En effet, les acteurs du jeu sont en interaction (i) sur les march´ es des facteurs de production tels que le travail, l’eau, les financements,. . . (ii) sur les march´ es des produits, ` a savoir, les march´ es locaux et le march´ e d’exportation, (iii) sur le plan environnemental en tenant compte de la pr´ eservation des ressources naturelles, par exemple, l’ajustement entre les demandes et les disponibilit´ es en eau dans le jeu.

Le jeu se d´ eroule sur deux phases. Dans une premi` ere phase, les acteurs sont en situation de

gestion individuelle sans concertation (figure 1). Dans une seconde ´ etape, les acteurs sont en

situation de gestion individuelle avec concertation (figure 2). Chacune de ces deux phases se

d´ ecompose en deux ´ etapes : une premi` ere ´ etape correspond ` a des d´ ecisions individuelles, une

seconde, au calcul des r´ esultats individuels et globaux. Ces deux ´ etapes peuvent ˆ etre r´ ep´ et´ ees

plusieurs fois en fonction du temps disponible pour effectuer le jeu dans son ensemble.

(8)

4 MEDTER : application du jeu ` a une r´ egionm´ editerran´ eenne

4.1 Le contexte du jeu : diff´ erents syst` emes de production dans une r´ egion agricole

La r´ egion comporte quatre grands syst` emes de production agricole ayant des structures, des potentialit´ es, des capacit´ es techniques et des poids diff´ erents. Chaque syst` eme de production est dot´ e de facteurs de production, de potentialit´ es de culture et de fiches techniques de production par culture selon trois niveaux d’intensification.

Les facteurs d´ ecrits sont : – la disponibilit´ e en terre ;

– la disponibilit´ e en main-d’œuvre selon diff´ erents niveaux et diff´ erents coˆ uts ; – un quota initial de disponibilit´ e en eau ;

– des tranches proportionnelles ` a la surface avec les prix correspondants.

La r´ egion agricole est ´ egalement caract´ eris´ ee par l’´ evolution de sa production, des consommations et des disponibilit´ es en facteurs de production, ainsi que par celle des march´ es et des prix pratiqu´ es. Ainsi, sont indiqu´ ees, pour la r´ egion, les consommations et les disponibilit´ es en eau, la quantit´ e de main-d’œuvre employ´ ee et disponible, les surfaces des cultures, et sont r´ epertori´ es les productions, les quantit´ es commercialis´ ees et les prix sur les march´ es d’exportation et nationaux.

Les diff´ erentes productions de la r´ egion sont d´ efinies annuellement et disponibles pour l’ensemble des joueurs selon les diff´ erents march´ es, ` a l’exportation et sur le march´ e local.

4.2 D´ eroulement du jeu

4.2.1 Informations g´ en´ erales pour chaque joueur

Chaque type d’exploitation agricole est affect´ e ` a un groupe d’acteurs. Avant de prendre la d´ ecision du choix de l’assolement (le choix des cultures ` a mettre en place et la surface de chaque culture), les acteurs disposent (i) d’informations sur leur syst` eme d’exploitation et plus pr´ ecis´ ement sur leurs cultures et (ii) d’un bref historique de la r´ egion comme nous l’avons d´ ecrit pr´ ec´ edemment. En revanche, chaque joueur ne connaˆıt ni les prix, qui sont fonction des quantit´ es produites par les autres joueurs, ni les rendements des cultures, qui sont fonction de la quantit´ e d’eau consomm´ ee par l’ensemble des joueurs.

Chaque groupe se trouve alors en position de d´ ecision de production sans savoir ce qu’ont fait les autres groupes dans le pass´ e et ce qu’ils vont d´ ecider pour les campagnes ` a venir.

4.2.2 Diff´ erentes ´ etapes dans le jeu

Le cadre d’action du jeu d´ efinit deux grandes phases : (i) une premi` ere s´ erie de p´ eriodes sans

n´ egociation entre les acteurs ; (ii) une seconde s´ erie de p´ eriodes o` u les acteurs en pr´ esence peuvent

organiser une n´ egociation libre sans restriction de th` emes ou de m´ ethodes (figure ??).

(9)

Fig. 3 – Phase de concertation entre les joueurs.

5 Analyse des r´ esultats du jeu MEDTER

5.1 Gestion individuelle sans concertation

La premi` ere phase, – la gestion individuelle sans concertation –, a ´ et´ e marqu´ ee par des surpro- ductions sur certains produits et des d´ eficits sur d’autres. Les consommations en eau ont ´ et´ e imm´ ediatement satur´ ees, des disponibilit´ es et des d´ eficits de ressources sont apparus ; en rai- son de la mise en œuvre quasi g´ en´ erale de cultures avec des itin´ eraires techniques tr` es intensifs et th´ eoriquement plus r´ emun´ erateurs. . . L’utilisation par les groupes de mod` eles d’optimisation individuelle ` a base de programmation lin´ eaire a renforc´ e la recherche du r´ esultat le plus ´ elev´ e, donc pr´ ecipit´ e un processus d’intensification responsable d’une forte pollution qui a provoqu´ e la cr´ eation d’une taxe d’antipollution.

Les prix des produits exc´ edentaires se sont ´ ecroul´ es et ceux des productions d´ eficitaires se sont fortement accrus. De grandes quantit´ es de produits ont du ˆ etre jet´ ees faute d’acheteur mˆ eme ` a des prix tr` es bas.

Les p´ eriodes suivantes ont vu ´ emerger une plus grande diversification des productions pour

minimiser le risque, les consommations en eau ont tr` es l´ eg` erement diminu´ e et se sont ` a peu

pr` es ajust´ ees ` a l’offre. Les r´ esultats des exploitations et de la r´ egion se sont am´ elior´ es, mais des

exc´ edents et des d´ eficits importants ont persist´ e. Les revenus des exploitations et de la r´ egion ont

continu´ e ` a augmenter mais ont atteint visiblement rapidement un palier (Le Grusse, 2001[29]).

(10)

5.2 Gestion individuelle avec concertation

La seconde phase, – la gestion individuelle avec concertation –, a d´ ebut´ e par une r´ eunion entre les acteurs, des ´ echanges d’information sur les diff´ erents syst` emes de production et l’analyse commune de l’´ evolution des ressources de la r´ egion et des march´ es. Ce premier ´ echange a di- minu´ e l’asym´ etrie d’information entre les acteurs, mais ces derniers ont but´ e sur deux points de d´ esaccord – sur les ´ el´ ements n´ egociables ou non, et sur la d´ efinition d’un cadre m´ ethodologique de n´ egociation. La premi` ere rencontre de n´ egociation a ´ echou´ e du fait de l’absence de modalit´ es de n´ egociation et d’une repr´ esentation des autres acteurs comme des concurrents.

Les p´ eriodes suivantes ont vu petit ` a petit ´ emerger des accords entre des acteurs sur certains aspects du probl` eme, comme la d´ efinition de quotas de produits, le paiement par un groupe ` a un autre groupe pour s’assurer un monopole sur une production. Enfin, au cours de l’´ evolution des n´ egociations qui se d´ eveloppaient de mani` ere ponctuelle entre certains acteurs, un march´ e de l’eau s’est construit par ´ echange de groupe ` a groupe (Le Grusse, 2001[29]).

5.3 Comportements des acteurs

La phase de concertation et de n´ egociation conduit ` a un positionnement des acteurs dans diff´ erentes situations selon de nombreux crit` eres ` a la base de leurs comportements respectifs.

Les d´ ecisions qui en d´ ecoulent peuvent ˆ etre tr` es vari´ ees allant de la simple information ` a la coop´ eration plus ou moins pouss´ ee ainsi qu’` a des strat´ egies de concurrence ou d’opposition plus ou moins fortes. Au fur et ` a mesure de l’´ elaboration de r` egles visant ` a r´ eguler l’ad´ equation entre l’offre et la demande, tant au niveau des productions que des ressources, les revenus des exploi- tations agricoles ont cependant fortement progress´ e avec une meilleure adaptation au march´ e et une gestion plus raisonn´ ee des ressources en eau. En effet, les acteurs peuvent n´ egocier et d´ ecider de diff´ erentes formules pour ajuster la demande aux disponibilit´ es en eau. Par exemple, plusieurs solutions ont ´ et´ e ´ evoqu´ ees : une r´ epartition des surfaces irrigu´ ees entre les diff´ erents syst` emes, des cessions de droit d’eau entre syst` emes, des investissements pour accroˆıtre les disponibilit´ es en eau, des choix de technologies ´ economes en eau.

En ce qui concerne le positionnement des acteurs, plusieurs situations th´ eoriques peuvent ap- paraˆıtre ` a partir des trois crit` eres principaux de strat´ egies des acteurs : objectifs, disponibilit´ es des facteurs de production, niveau de saturation des march´ es des produits (tableau ??).

5.3.1 Coop´ eration des acteurs sur le march´ e des facteurs

La situation de coop´ eration des acteurs sur le march´ e des facteurs apparaˆıt lorsque (i) la dispo- nibilit´ e des facteurs est insuffisante, par exemple, dans le cas de manque d’eau, de main-d’œuvre ou d’une insuffisance de financement. . . (ii) une coop´ eration peut s’´ etablir pour ´ echanger les fac- teurs de production entre les acteurs qui ont suffisamment de ressources et ceux qui n’en ont pas assez. Dans le cas d’un manque d’eau, les acteurs peuvent n´ egocier et discuter diff´ erentes formules pour ajuster la demande aux disponibilit´ es en eau. Les acteurs ont ainsi propos´ e soit une r´ epartition des syst` emes irrigu´ es entre les diff´ erents syst` emes de cultures, soit des cessions de droit d’eau entre les syst` emes, soit des investissements pour accroˆıtre les disponibilit´ es en eau, et enfin, des choix technologiques ´ economes en eau.

5.3.2 Mise en place de contrats de culture

La mise en place de contrats de culture se rencontre souvent lorsque le march´ e de produits est

trop fluctuant. Pour garantir une certaine stabilit´ e des prix et un meilleur approvisionnement des

(11)

Tab. 2 – Positionnement des acteurs en fonction des situations th´ eoriques (objectifs, disponibilit´ es des facteurs de production, march´ es des produits).

Objectifs Disponibilit´ es des facteurs de production

March´ es des produits

Situations th´ eoriques

Compatibles Suffisantes Insatur´ es Ind´ ependance, autonomie de d´ ecision Compatibles Insuffisantes Insatur´ es Coop´ eration ou concurrence sur les

march´ es des facteurs

Compatibles Suffisantes Satur´ es Coop´ eration ou concurrence sur les march´ es

Compatibles Insuffisantes Satur´ es Coop´ eration ou concurrence sur les march´ es des facteurs et les march´ es des produits

Incompatibles Suffisantes Insatur´ es Ind´ ependance, autonomie de d´ ecision Incompatibles Insuffisantes Insatur´ es Concurrence et opposition sur les march´ es

des facteurs

Incompatibles Suffisantes Satur´ es Concurrence et opposition sur les march´ es des produits

Incompatibles Insuffisantes Satur´ es Concurrence et opposition sur les march´ es des facteurs et les march´ es des produits

march´ es, notamment celui des industries de transformation en mati` eres premi` eres, des contrats de culture sont mis en place entre les producteurs et les transformateurs. Ces contrats garan- tissent un prix mais stipulent ´ egalement des conditions techniques et financi` eres de production.

Ces contrats garantissent aussi un d´ ebouch´ e ` a moyen et long terme.

5.3.3 N´ egociation du partage du march´ e

Lorsque le march´ e d’un produit est satur´ e, certains acteurs sont incit´ es ` a n´ egocier un partage du march´ e avec les autres acteurs pr´ esents sur ce mˆ eme march´ e. Ces accords de partage de march´ e sont plus ou moins r´ eglement´ es et les accords sont plus ou moins respect´ es.

5.3.4 Coop´ eration entre acteurs pour la conquˆ ete de nouveaux march´ es

Lorsque les march´ es sont satur´ es, les entreprises dynamiques mettent en place des strat´ egies de marketing pour ´ etendre le march´ e ou pour conqu´ erir de nouveaux march´ es. Ces strat´ egies peuvent conduire ` a la mise au point de nouveaux produits pour toucher d’autres cat´ egories de consommateurs. Ces strat´ egies n´ ecessitent des moyens importants et impliquent la coop´ eration de plusieurs acteurs.

5.3.5 Concurrence entre acteurs pour la domination des march´ es

Les entreprises qui d´ etiennent une part importante d’un march´ e peuvent ˆ etre tent´ ees par une

strat´ egie de domination en ´ eliminant les entreprises concurrentes. Elles utilisent pour cela

diff´ erents proc´ ed´ es : concurrence par les prix, politiques de rachat, politiques d’investissement,

accords n´ egoci´ es d’´ echanges de parts de march´ es sur diff´ erents produits. . .

(12)

6 Conclusions

Ce jeu op´ erationnel, MEDTER, a ´ et´ e principalement utilis´ e avec des ´ etudiants. Le d´ eroulement du processus de jeu nous conduit ` a formaliser plusieurs enseignements (Le Grusse, 2001[29]).

Sans n´ egociation, l’apprentissage individuel des acteurs se traduit par une hausse des perfor- mances globales du syst` eme, mais il atteint vite un palier dans un syst` eme dont les ressources sont contraintes et les march´ es limit´ es.

La mise en œuvre d’un processus de n´ egociation permet, avec la r´ egulation des facteurs sujets ` a des crises, d’am´ eliorer de nouveau la performance des syst` emes jusqu’` a un autre palier.

Dans le temps limit´ e du jeu, les groupes n’ont pas r´ eussi ` a d´ evelopper naturellement un processus de n´ egociation global et se sont arrˆ et´ es ` a des n´ egociations par produit ou par facteur, donc des processus de r´ egulation par sous-groupe.

La repr´ esentation globale du syst` eme r´ egional n’est pas naturelle et la construction d’une r` egle de gestion ne s’´ elabore qu’´ el´ ement par ´ el´ ement et ´ evidemment sur les points ayant entraˆın´ e des conflits.

Grˆ ace au fonctionnement en parall` ele d’un mod` ele d’optimisation agr´ eg´ e de la r´ egion, nous avons pu d´ efinir ` a chaque pas un niveau d’optimum th´ eorique que pourrait atteindre la r´ egion dans les conditions connues de ressources et de march´ e.

Les r´ esultats des simulations montrent qu’une grande marge de progr` es existe apr` es le deuxi` eme palier pour les acteurs. Pour se rapprocher de la situation id´ eale, sans imaginer ´ evidemment pouvoir l’atteindre dans un syst` eme o` u existe des al´ eas sur de nombreux facteurs (le troisi` eme palier), un mode de n´ egociation plus global serait n´ ecessaire et marquerait un nouveau degr´ e d’apprentissage.

La mise en pratique d’un jeu en situation virtuelle dans des situations donn´ ees fait mieux com- prendre les processus de construction de r` egles collectives. Ainsi, on peut, d’une part, envisager plus correctement les ´ el´ ements d’aide ` a la d´ ecision n´ ecessaires dans les diff´ erentes phases, et, d’autre part, pratiquer ce jeu en situation r´ eelle pour aborder des situations de n´ egociation nouvelles afin d’anticiper les probl` emes ` a venir. Le jeu d’entreprise nous apparaˆıt comme un excellent outil d’apprentissage ` a la n´ egociation et un support de test pour de nouvelles r` egles de gestion collective.

R´ ef´ erences

[1] Attonaty J.M., Chatelin M.H., Garcia F., 1999. Interactive simulation modelling in farm decision-making. Computers and Electronics in Agriculture, 22 : 157-170.

[2] Attonaty J.M., Chatelin M.H., Poussin J.C., Soler L.G., 1991. Advice and decision support systems in agriculture : new issues. In Decision Support Systems, Bruges, Belgique.

[3] Barreteau O., 1998. Un Syst` eme multi-agent pour explorer la viabilit´ e des syst` emes irrigu´ es : dynamiques des interactions et modes d’organisation. Sciences de l’eau, Ecole nationale du g´ enie rural, des eaux et des forˆ ets (ENGREF), Montpellier, France.

[4] Barreteau O., 2003. The joint use of role-playing games and models regarding negotiation processes : characterization of associations. Journal of Artificial Societies and Social Simula- tion, 6.

[5] Barreteau O., Bousquet F., Attonaty J.M., 2001. Role-playing games for opening the black

box of multi-agent systems : method and lessons of its application to Senegal River Valley

irrigated systems. Journal of Artificial Societies and Social Simulation, 4.

(13)

[6] Bourgine P., Lemoigne, J.L., 1990. Les bonnes d´ ecisions sont-elles optimales ou ad´ equates ? In : XII

e

congr` es europ´ een de recherche op´ erationnelle, Ath` enes, Gr` ece.

[7] Bousquet F., Barreteau O., d’Aquino P., Etienne M., Boisseau S., Aubert S., Le Page C., Babin D., Castella J.C., 2002. Multi-agent systems and role games : collective learning pro- cesses for ecosystem management. In Complexity and Ecosystem Management. The theory and practice of multi-agent systems. M.A. Janssen (ed.), Edward Elgar Publishing Limited, pp. 248-285.

[8] Bui T., 1994. Evalauting Negotiation Support Systems : A Conceptualization. In 27TH Hawaii International Conference on System Science, Maui, Hawaii.

[9] Bui T., Shakun M.F., 1995. Negotiation Processes, Evaluationary Systems Design and NE- GOCIATOR. Group Decision and Negotiation, 5 : 4-6.

[10] Cahuc P., 1988. La nouvelle micro´ economique. Rep` eres. ´ editions La d´ ecouverte. Paris France.

[11] Chang A.M., Han T.D., 1995. Design of an Argumentation-Based Negotiation Support System. In Decentralized A.I. 3, E. Werner et Y. Demazeau (eds.), pp. 89-198.

[12] Chatelin M.-H., Aubry C., Leroy P., Papy F., Poussin J.C., 1993. Pilotage de la production et aide ` a la d´ ecision strat´ egique. Le cas des exploitations en grande culture. In Cahiers d’´ economie et sociologie rurales, 28.

[13] Chemak F., Le Grusse P., 1998. Mod` ele de simulation et aide ` a la n´ egociation dans un p´ erim` etre irrigu´ e tunisien. In Irrigation et la gestion collective de la ressource en eau en France et dans le monde, colloque de la SFER, communications et actes du colloque, Mont- pellier, France.

[14] Choumette F., Colard F., 2001. Histoire de la th´ eorie des jeux.

[15] Courbon J.C., 1993. Syst` emes interactifs d’aide ` a la d´ ecision, ´ editions PUF, Paris, France, [16] Cyert R.M., March J.G., 1963. A Behavioural Theory of the Firm. In Prentice-Hall, New

Jersey, Etats-Unis.

[17] d’Aquino P., Le Page C., Bousquet F., Bah A., 2003. Using Self-Designed Role-Playing Games and a Multi-Agent System to Empower a Local Decision-Making Process for Land Use Management : The SelfCormas Experiment in Senegal. Journal of Artificial Societies and Social Simulation., 6.

[18] Dar´ e W.s., Barreteau O., 2003. A role-playing game in irrigated system negotiation : between play and reality. Journal of Artificial Societies and Social Simulation, 6 : 19..

[19] Etienne M., 2003. SYLVOPAST : a multiple target role-playing game to assess negotiation processes in sylvopastoral management planning. Journal of Artificial Societies and Social Simulation, 6.

[20] Gaud´ e P., 2003. Syst` eme multi-agents et jeux. Domaines d’application et b´ en´ efices mutuels.

Observatoire fran¸ cais des techniques avanc´ ees (OFTA).

[21] Hahn U., Jarke M., 1991. Teamwork Support in a Knowledge-Based Information System Environment. IEEE Transactions on Software Engineering, 17 : 467-482.

[22] H¨ am¨ al¨ ainen R., Kettunen E., Marttunen M., Ehtamo H., 2001. Evaluating a Framework for Multi-Stakeholder Decision Support in Water Resources Management. Group Decision and Negotiation, 10 : 331-353.

[23] Hatchuel A., Molet H., 1986. Rational modelling in understanding aid aiding human decision making. European Journal of Operational Research, 24 : 179-186.

[24] Jelassi M.T., Beauclair R.A., 1987. An integrated framework for group decision support systems design. Information & Management, 13 : 143-153.

[25] Jennings N.R., Parsons S., Sierra C., Faratin P., 2000. Automated Negotiation. In 5th

International Conference on The Practical Application of Intelligent Agent and Multi-Agent

Systems (PAAM-2000), Manchester, Grande-Bretagne.

(14)

[26] Kersten G.E., 1998. Negotiation Support Systems and Negotiating Agents. In Mod` eles et syst` emes multi-agents pour la gestion de l’environnement et des territoires, actes du colloque SMAGET’98. (ed A.d.c. SMAGET’98), Cemagref Editions, France. pp. 349-357.

[27] Kraus S., Sycara K., Evenchik A., 1998. Reaching agreements through argumentation : a logical model and implementation. Artificial Intelligence Journal, 104 : 1-69.

[28] Le Bars M., Attonaty J.M., 2001. The Sharing of Water Between Different Users : A Multi- Agent System to Improve the Negotiation. In MODSIM 2001, International Congress on Modelling and Simulation., Canberra, Australie.

[29] Le Grusse P., 2001. Du “ Local ” au “ Global ” : les dynamiques agroalimentaires territo- riales face au March´ e Mondial. Quels instruments d’aide ` a la d´ ecision pour l’´ elaboration de Strat´ egies Territoriales ? In Options m´ editerran´ eennes

[30] Moss S., 2001. Game Theory : Limitations and an Alternative. Journal of Artificial Societies an Social Simulation, 4 : 17.

[31] Petit M., 1982. Th´ eorie de la d´ ecision et comportement adaptatif des agriculteurs. In For- mation des agriculteurs et apprentissage de la d´ ecision. ENSSAA-INRA, France. pp. 1-36.

[32] Piveteau V., 1996. Prospective et territoire : apports d’une r´ eflexion sur le jeu. Coll. Etudes du Cemagref, S´ erie gestion des territoires edn., France.

[33] Querou N., Tidball M., Jean-Marie A., 2000. Equilibres conjecturaux et fonctions de r´ eaction dans les jeux statiques et dynamiques. In International Workshop : Modelling Agents Inter- actions in Natural resources and Environment Management. Montpellier, France.

[34] Rieu T., 1994. Equipements hydrauliques collectifs et r´ eforme de la PAC : des cons´ equences conflictuelles ? Le cas d’un projet de barrage en Charente. V. Palacio (ed.), Actes et Com- munications INRA, Paris, France, 12 : 187-203.

[35] Russel S., 1999. Rationality and Intelligence. In Foundations of rational agency. M. Wool- dridge et A. Rao (eds), 14 : 11-33. Kluwer Academics Publishers.

[36] Scott Morton M.S., 1971. Management Decision Systems : Computer-based Support for Decision Making. In MA : Division of Research, Graduate School of Business Administration, Boston : Harvard, Etats-Unis.

[37] Sebenius J.K., 1992. Negotiation Analysis : A Characterization and Review. Management Science, 38.

[38] Simon H.E., (ed.), 1947. Administrative Behaviour, MacMillan, New York, Etats-Unis.

[39] Simon H.E., 1958. Rational choice and the structure of the environement, MIT Press, Cam- bridge.

[40] Stabell C.B., 1988. Toward a Theory of Decision Support. Decision Support Systems, 160-

170.

Références

Documents relatifs

D´ eterminer les valeurs ´ eventuelles des constantes c i pour lesquelles la trajectoire est rectiligne ; tracer pr´ ecis´ ement ces trajectoires, en indiquant et en justifiant

timers : expiration d’un timer ou un tick (p ´eriode) d’horloge syst `eme autres p ´eriph ´eriques : touche clavier, clic souris, paquet ethernet,.. Exceptions et Interruptions

– Il ne peut y avoir plus d’un processus dans sa section critique en mˆeme temps – Un processus en dehors de sa section critique ne peut bloquer un autre

Jacques Gangloff (ENSPS) Syst `emes temps r ´eel et syst `emes embarqu ´es Ann ´ee scolaire 2007-2008 1 /

Linux n’est pas temps r ´eel Architecture de

– Obligation de publier les sources (pas de module binaire dans le noyau) – Pas adapt´e aux syst`emes `a taille m´emoire tr`es

3 Programmation d’un syst `eme embarqu ´e La compilation crois

Si dans le grand syst` eme aucun vecteur n’est combinaison lin´ eaire des autres, ceux du petit syst` eme sont encore moins combinaisons lin´ eaires des autres vecteurs du petit