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Submitted on 1 Jan 1994
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Elevages allaitants Charolais des zones herbagères face à
la réforme de la PAC. Proposition d’une typologie
d’adaptations et premiers résultats 1993
M. Lherm, D. Bébin, G. Liénard
To cite this version:
M. LHERM, D.
BÉBIN,
G.LIÉNARD
INRA Laboratoire Economie de
l’Elevage
Theix 63122 Saint GenèsChampanelle
Les éleveurs de bovins allaitants sont concernés par la réforme de la PAC sur trois
plans
différents :- la maîtrise de l’offre de viande - celle-ci
repose sur deux séries de mesures : le
prix
et les volumes d’intervention sont réduitspro-gressivement
de 1993 à1996,
diminutionqui
pourra êtreamplifiée
par le GATT. Lescom-pensations
prévues,
avec le renforcement desprimes
existantes sont limitées ennombre,
soit par des références individuelles (cas des
primes
aux vachesallaitantes),
soit par uneréférence nationale (cas des
primes
auxbovins
mâles),
àpartir
du nombre deprimes
attribuées en 1992. Unsupplément
extensifest créé et attribué aux
exploitations
lesmoins intensives en vue
d’encourager
l’exten-sification des
systèmes.
- la maîtrise des
productions
de céréales etoléoprotéagineux,
souventprésentes
en zoned’élevage
allaitant - celle-ci estespérée
avec ladiminution du
prix
d’intervention descéréales,
la mondialisation duprix
desprotéagineux
etoléagineux
et avecl’obligation
faite auxcéréa-liers
importants
degeler
15 % des surfaces de cultures. Desprimes compensatoires
par hec-tare sontcréées,
dontpeuvent
bénéficier le maïsfourrage
et les céréalesd’auto-fournitu-re, d’un montant variable selon les
régions.
Elevages
allaitants
Charolais
des
zones
herbagères
face à la
réforme de la
PAC.
Proposition
d’une
typologie
d’adaptations
et
premiers
résultats
1993
- lapréoccupation
collective de l’entretien del’espace.
En vued’encourager
le maintien ou ledéveloppement
dessystèmes
peuinten-sifs, capables
d’entretenirdavantage d’espace
d’herbe avec le mêmecheptel,
des mesuresagri-environnementales
ont étéinstituées,
dont la
principale
est laprime
àl’herbe,
attri-buée auxexploitations
extensives et auxexploitations
herbagères
peu intensives.Le détail des différentes mesures et la défi-nition des seuils d’attribution des différentes
primes,
et leurs montants, sont rassemblés dans l’encadré 1.La réforme arrêtée en 1992 est mise
pro-gressivement
enplace
de 1993 à 1995-1996.De nombreuses simulations des effets de la réforme ont été
réalisées,
soit sur l’évolutionpossible
desexploitations
(entre autres :Bortzmeyer
et al1991,
Institut del’Elevage
1992,
Benoit et al1993),
soit sur lesrésul-tats
économiques
sans modification desystè-me (entre autres :
Blogowski
etBoyer
1994,
Butault et al
1994,
Bousset et Liénard1992,
Desrier et al1994),
soit surl’importance
nou-velle des aides dans la formation du revenu
(Blogowski
et Pascalis1993,
Hairy
et de LaVillosoye
1994). Elles ont toutes montrél’ampleur
deschangements qui
affecteront le fonctionnementéconomique
desexploita-tions.
Cet article
analyse
lespremières
adapta-tions réalisées en 1992 et 1993 par un grouped’éleveurs charolais de la zone centrale
(Nièvre, Creuse,
Saône etLoire,
Puy
de Dôme etAllier),
dont nousconnaissons,
pour lamajorité,
lestrajectoires
d’évolution sur unelongue période
(Lherm et al 1991). Il estpré-senté ici
l’évolution,
par rapport à1991,
de 88exploitations
dont on connaît les résultatspour les trois années.
Il
s’agit d’exploitations
en avancestructu-relle et
technique. Ainsi,
en1991,
ellesdispo-saient en moyenne de 121 ha (± 55 ha) dont
80 % en
fourrage,
66vaches,
122 UGBB et 126 UGBtotales,
pour2,03
UTH. Elles nesont pas
statistiquement représentatives,
elles
préfigurent
les situations de demain.Résumé
——————————————————————————La réforme de la PAC concerne les
élevages
de bovins allaitants dans leurs trois fonctions, de production de viande, de cultures et d’entretien de l’espace. Unetypologie
de situations par rapport aux modalités de la réforme est proposée àpartir
d’un suivi d’exploitations diverses.Les premières adaptations réalisées en 1992 et 1993 sont présentées à partir d’un observatoire de 88 exploitations charolaises, par rapport à 1991 et elles sont
resituées dans l’évolution à long terme. Les efforts des éleveurs ont d’abord été
centrés, en 1992, sur la constitution du quota individuel de
primes
aux vaches allaitantes, avec augmentation du troupeau. En 1993, l’adaptation de l’utilisation du sol en vue d’obtenir la prime à l’herbe et les primes aux cultures ont été lesprincipales préoccupations.
En revanche, les systèmes de production des mâles sont peu changés, mais les génisses (non primées) deviennent le principal élémentd’ajustement. Ces tendances risquent d’être encore vraies en 1995. Mais l’élément
majeur
dudéveloppement
futur dépendra de la mobilité des références par rapportLes
principales
mesures de la Réforme de la PAC ——————————.La réforme de la PAC vise à réduire certaines productions tout en encourageant leur désintensification afin d’améliorer l’environnement et maintenir l’agriculture sur tout le territoire.
Elle prévoit la baisse des prix d’intervention des
produits laitiers, de la viande bovine (- 15 %) et des
céréales (- 34 %) (en vue de permettre une plus
grande consommation animale de ces dernières).
Elle aligne le prix des oléoprotéagineux sur les cours
mondiaux. Elle oblige les &dquo;gros&dquo; producteurs de
céréales (+ de 92 tonnes) à la mise en jachère d’une
partie des terres labourables. En contrepartie, elle instaure des aides compensatoires :
-
aides par hectare pour les céréales, les
oléoprotéagineux et les surfaces de jachère (montant
variable selon les rendements de références
départementaux ou régionaux). Le maïs fourrage peut
être compris dans les céréales primées.
- renforcement des aides existantes, à la tête de
cheptel, pour la production de viande bovine : Prime au
maintien du troupeau de Vaches Allaitantes (PMTVA)
et Prime aux Bovins mâles (PBM). Pour cette dernière,
l’âge d’éligibilité est ramené de 12 à 10 mois et une
deuxième prime est instaurée à partir de 23 mois.
La baisse des prix et l’augmentation des aides sont
réalisées progressivement sur trois ans (1993 à 1995).
En outre, des quotas de Primes (&dquo;Références&dquo;) sont
instaurés pour chaque exploitation en PMTVA et PCO
(Primes Compensatoires Ovines) - avec possibilité
ultérieure de mobilité gérée administrativement
(cessions, attributions, prêts). Les PBM font l’objet
d’une référence nationale ; elles sont limitées à 90 par
exploitation (pour chaque âge).
Pour encourager la désintensification ou l’extensif
- les Primes Vaches Allaitantes et les Primes Bovins
mâles sont &dquo;plafonnées&dquo; au-delà d’une certaine
&dquo;densité PAC en animaux primables&dquo; (voir ci-après) ;
ce plafond baisse progressivement de 3,5 UGB
primables par ha SFP en 1993 à 2 en 1996.
- un
Supplément Extensif (236 F) est accordé aux
vaches allaitantes et aux bovins mâles si cette même
&dquo;densité PAC&dquo; est inférieure à 1,4.
-
enfin, pour compenser l’avantage que représente la
possibilité de déclarer le maïs fourrage dans les céré-ales primables, il a été instauré une &dquo;Prime à l’Herbe&dquo;
pour les exploitations ayant un &dquo;chargement
admi-nistratif&dquo; inférieur à 1,4 (voir ci-après). En 1993, les
exploitations ayant un chargement administratif
compris entre 1 et 1,4 devaient, en outre, avoir plus de 75 % d’herbe (herbagères peu intensives), alors que
cette proportion n’était pas exigée pour les
exploi-tations extensives ayant un chargement inférieur à 1.
Quelques points
méthodologiques
La baisse prévue des prix et l’instauration de nouvelles
aides et la majoration des anciennes bouleversent les
comptes économiques. Cela a entraîné des modifi-cations dans l’élaboration et la présentation des
résultats et des indicateurs de gestion des exploitations
qu’on ne peut rapporter ici dans le détail. Elles sont
rassemblées dans une note méthodologique disponible
auprès de notre Laboratoire (Liénard et al 1994).
Le paiement de la Prime aux Bovins Mâles est prévu
en deux parties : un acompte de 60 % après la
déclaration et un solde de 40 % dont le versement
devrait être fait en Avril de l’année suivante. De même
le supplément extensif (Vaches et Bovins Mâles) devrait être versé en même temps que ce solde. Nous
avons considéré, comme il se devait, ces soldes
comme des &dquo;créances PAC &dquo;
qui ont donc été
incorporées dans le produit bovin et le revenu, malgré
le grand retard des paiements en 1994. L’importance
de ces créances est chiffrée dans le texte.
Définitions
L’application de la Réforme repose sur des
déclarations annuelles de cheptel et de surfaces. La
répartition entre cultures et fourrage peut être modulée
afin de satisfaire aux deux seuils précédents : le maïs
fourrage et les céréales et le maïs grain peuvent être
déclarés en culture ou en fourrage.
Surface
fourragère
déclarée : Herbe + maïs etcéréales déclarés en fourrages + autres fourrages
(plantes sarclées, etc)
Cultures primables (&dquo;SCOP&dquo;) : Oléoprotéagineux +
Céréales et maïs déclarés en culture + Jachères
Cultures non primables : Betteraves sucrières et autres
UGB primables : Vaches Allaitantes (x 1) + Bovins
Mâles (x 0,6, si < 2 ans et x 1 si > 2 ans) + Brebis (x
0,15) + V. Laitières (x 1 )
UGB Primes à l’Herbe : Ensemble du troupeau
herbivore présent au moment de la déclaration (donc y
compris les génisses) (nécessité de conserver les vaches allaitantes (6 mois) et les brebis (5 mois
environ)
Densité PAC : UGB primables par ha Surface
Fourragère déclarée
Chargement
administratif ou Prime à l’Herbe :UGB Prime à l’Herbe par ha Surface Fourragère
déclarée
Les indicateurs de gestion habituels sont conservés
pour l’analyse des exploitations. Ce sont eux qui sont
indiqués dans les tableaux.
SFP Gestion = Herbe + maïs fourrage + autres
fourrages annuels (ne comprend pas les céréales
autoconsommées)
UGB Gestion : ensemble des Herbivores au prorata
de leur temps de présence annuel
Chargement
Gestion (ou&dquo;Technique&dquo;) :
UGB Gestion par ha SFP GestionEn élevage bovin allaitant, le chargement gestion est inférieur au chargement administratif &dquo;Prime à l’Herbe&dquo;.
En moyenne l’écart est de 11 à 13 % pour les
systèmes maigres et 8,5 à 11 % pour les
naisseurs-engraisseurs (Lherm et al 1994).
Surfaces non
fourragères :
Céréales (vendues etautoconsommées) + autres cultures de vente (maïs grain, oléoprétagineux et autres) + surfaces en jachère
L’adaptation
à la réforme de la PAC acom-mencé dès 1992. Elle s’est faite autour de
3
objectifs principaux :
la constitution desréfé-rences en
primes bovines,
l’obtentionpossible
du
supplément
extensif et l’obtention éventuel-le de laprime
à l’herbe. Elle a été réalisée sur3
plans
interdépendants :
- celui des déclarations administratives
- celui de l’utilisation des surfaces
- celui des effectifs de
troupeaux,
et donc des ventes de l’année.Préalablement à
l’analyse
desévolutions,
nous
présentons,
enpremière partie,
unetypo-logie
desadaptations
parrapport
auxprinci-pales
mesuresprévues
par la réforme.1
/ Situation
des
exploitations
par
rapport
à
la réforme
La réforme et son
accompagnement
aboutis-sent à une nouvelle diversité des situations
qui
s’ajoute
à cellesrepérées
par latypologie
clas-sique
que nous utilisonsdéjà,
basée sur 3 axesmajeurs,
lesystème
bovinprincipal
d’après
les ventes des mâles(maigres,
gras,longueur
ducycle),
l’utilisation des surfaces(part
relative desfourrages
et descultures), l’importance
des autresproductions
(notamment,
en zonecha-rolaise,
les ovins et lehors-sol),
axesqui
doi-vent être
complétés
par d’autres(structures,
degré
d’intensification,
utilisation desfemelles).
Les
exploitations
sontréparties
en fonction- de l’obtention de la
prime
àl’herbe,
et dusup-plément extensif,
et de leurs conditions d’obtention - tout en tenantcompte
de lages-tion des cultures
(gel
oupas).
La situation est codifiée par une &dquo;lettre de
synthèse&dquo;
selon leprincipe
suivant :-
Type
A : obtention de laprime
àl’herbe,
selon deux modalités : sans &dquo;renoncement&dquo; ou avec&dquo;renoncement&dquo; à d’autres
primes
(maïsfourra-ge et
cultures),
pouraugmenter
la surfacefour-ragère
administrative et donc baisser lechar-gement
au-dessous du seuil d’obtention. &dquo;Sans renoncement&dquo; nesignifie
pasqu’il
n’ait pasfallu
adapter
les surfaces et lechargement.
-
Type
B : pas deprime
à l’herbe. Lesupplé-ment extensif est obtenu sans difficulté.
-
Type
C : pas deprime
à l’herbe. Lesupplé-ment extensif est obtenu avec &dquo;renoncement&dquo;
(en
primes
cultures ouprimes
bovinsmâles,
voire en
primes
vaches allaitantes).-
Type
D : pas deprime
à l’herbe ni desupplé-ment extensif.
Les deux
types
A et B sont subdivisés enA/A’ et
B/B’,
en fonction del’importance
del’herbe,
depart
et d’autre du seuil de 75%,
qui
conditionne son obtention
(figure
1).S’ajoute
à cescaractéristiques
lastratégie
concernant le
gel,
que certains éleveurs ontpréféré
éviter,
soit en limitant les surfaces decéréales
déclarées,
soit enrenonçant
auxoléo-protéagineux.
Les différents &dquo;renoncements&dquo; aux
primes
cultures (maïs
fourrage
inclus) sontrepérés
par des chiffres :0 pas de renoncement
1 renoncement pour la
prime
à l’herbe2 renoncement pour éviter le
gel
3 renoncement pour les deux à la fois
Le code 4
correspond
au doublerenonce-ment, en
primes
cultures etprimes animales,
pour obtenir lesupplément
extensif. Lesréductions de
primes
par erreur déclarativessont codées 5.
Le tableau 1 résume l’ensemble des situa-tions
possibles
et donne larépartition
des93
exploitations
suivies en 1993. Onpeut
constater
qu’il
y a peud’exploitations
detype
C(supplément
extensif obtenu avec difficulté)dans
l’échantillon,
commeplus
généralement
en zone charolaise. Aucune n’a été exclue dusupplément
extensif(type
D),
situation trèsrare en zone
herbagère,
mais le cas seren-contre dans les zones intensives de l’Ouest.
Pour la suite de l’étude nous avons
regroupé
les
exploitations
parrapport
à laprime
àl’herbe (en ne retenant pas celles
qui
ontbéné-ficié d’un contrat
d’extensification,
ni celles detype
C,
ni celles dont on ne connaît pas l’évolu-tiondepuis
1991,
soit 76exploitations) :
1) celles
qui
ont bénéficié de laprime
àl’herbe &dquo;sans
renoncement&dquo;,
ils’agit
destypes
AO etA’0,
A2 etA’2,
A5 etA’5 ;
soit 30exploi-tations
désignées
par la suite comme &dquo;PH sans2) celles
qui
ont obtenu laprime
à l’herbeavec des &dquo;renoncements&dquo; : il
s’agit
destypes
Alet
A’1,
A3 etA’3 ;
soit 15exploitations,
dési-gnées
par la suite comme &dquo;PH avecconces-sions&dquo;.
3) celles
qui
en ont été exclues parcequ’elles
étaient trop
chargées,
alorsqu’elles
avaientplus
de 75 % d’herbe : ils’agit
des typesBO,
B2 etB5 ;
soit 12exploitations désignées
comme&dquo;herbagers
intensifs&dquo;.4) celles
qui
en ont été exclues parcequ’elles
n’avaient pas assezd’herbe,
tout enayant
unchargement
administratifsupérieur
à 1 : il
s’agit
destypes
B’0,
B’2 etB’5 ;
soit19
exploitations désignées
comme &dquo;mixtesfourrages-céréales&dquo;.
Au
total,
59 % desexploitations
ont obtenula
prime
àl’herbe,
dont 27 % avec&dquo;renonce-ment&dquo; à d’autres
primes.
EnNièvre,
où lesexploitations
sontplus
céréalières,
43 % seule-ment l’ont eu, dont un tiers avec renoncement. Lesobligations
degel
concernaient 44 % desexploitations
(effet structures de l’échantillon) et 34 % ont dû lefaire,
(70 % enNièvre,
19 % enCreuse),
les autres ayant renoncé à unepartie
de leursprimes
cultures pour l’éviter(types
2 et 3).Ce
décompte
illustre laméthodologie.
Bien que nonstatistiquement représentatif,
ilmontre la
diversité,
et notamment l’existenced’exploitations
charolaises concernées par les contraintes cultures. L’intérêt de l’échantillon observé est decomporter
beaucoup
d’exploita-tionsqui
ont unchargement
proche
du seuilchargement
gestion
de l’ordre de1,25 -
cfenca-dré),
et où les choix étaient ouverts. Leséle-veurs ont su mettre à
profit
lessouplesses
marginales
dusystème
déclaratif. Maisbeau-coup de décisions
prises
engagent l’avenir(telles celles attachées à la
prime
àl’herbe,
prises
pour 5 ans) sansqu’ils
aient tous lesélé-ments
d’appréciation
(évolutionpossible
desrègles,
de la situationéconomique,
des struc-turesfoncières,
etc).Parmi les 93
exploitations,
6 ontperdu
desprimes
cultures par méconnaissance ou erreur,même dans ce groupe en
principe
mieuxinfor-mé que l’ensemble.
2
/ Les
adaptations
structurelles
Sur lelong
terme,l’agrandissement
estentrepris depuis longtemps
dans cesexploita-tions,
et il sepoursuit (figure
2). L’utilisationdes hectares
repris
diffère selon les lieux : enNièvre la
proportion
des culturesaugmente
(de 21 à 30 % de 1978 à
1991,
en échantillonconstant), ailleurs,
elle se maintient auplus
(Creuse 15 %). Le
chargement n’augmente
plus depuis
1983-1984 et se stabilise dansl’échantillon vers
1,25
UGB/ha SFPjusqu’en
1990 ;
il tend néanmoins àréaugmenter
en1991/1992
(pousse
d’herbeplus
favorable)jusqu’à
une moyenne de1,30
UGB/ha SFP en1992.
L’augmentation
des effectifs detroupeau
suit celle des
surfaces,
en fonction del’orienta-tion
fourragère (figure
3).En
1993,
l’agrandissement
s’estamplifié
(+
6,8
ha,
+5,5
% en moyenne d’ensemble). Onne
peut
attribuer cette accélération à la seule réforme de la PAC. Enrevanche,
l’utilisation des surfacessupplémentaires
est directement influencée par sescontraintes,
tout commel’évolution du
cheptel
et duchargement.
Deux éléments ont été déterminants etparfois
encontradiction :
- la constitution du maximum de références
en
primes
vachesallaitantes,
ceci dès1992 ;
ilfaut donc
analyser
les évolutions àpartir
de1991. Cette recherche a concerné la
quasi
tota-lité deséleveurs,
mais elle doit être resituéepar
rapport
aux effectifsdéjà
atteints(qui
sont ici élevés) et auxobjectifs
des éleveurs(âge,
stade de
développement, perspectives
succes-sorales,
etc).- la
possibilité
ou non d’obtenir laprime
àl’herbe.
2.i
/
La
constitution des références
en
primes
vaches allaitantes
Globalement,
lephénomène
est net. Il estrésumé,
pour les 88exploitations,
dans letableau 2. En
1992,
les éleveursaugmentent
àla fois le
troupeau
de mères et le nombre devêlages,
dans leprolongement
de 1989/1991. Ils cherchent aussi à obtenirdavantage
de références en tirantpartie
des dates dedécla-ration
possibles
(onpouvait
choisir entre le30
septembre
et le 31décembre,
cette dernièredate
permettant
de déclarer lesprimipares
vêlant en find’année, qui
sont deplus
enplus
nombreuses).
En
1993,
les références individuellesdoi-vent, selon les textes, être réduites de 3
%,
cer-L’évolution à
long
terme desexploitations
se caractérise par leuragrandissement
etl’augmentation
ducheptel
par travailleur avec le maintien desperformances
zootechniques.
tains ont obtenu des
suppléments
ou desprêts,
notamment en
Creuse,
où il y abeaucoup
dedéparts
à la retraite. La croissance de l’effectif de vaches n’en est pas arrêtée pour autant. Elle sepoursuit
en1994,
car fin1993,
lenombre de vaches est
supérieur
de3,4
% parrapport
àjanvier.
Laconjoncture
bovine favo-rable de 1993/1994 a incité àpoursuivre
l’aug-mentation au-delà des références. Mais ce ne sera
plus
le caslorsque
laconjoncture
seretournera. On voit
l’importance
d’une bonnemobilisation des références
disponibles.
L’augmentation
de l’effectif de vaches (+3,7
% par an, en moyenne sur deux ans) ne s’est pasréalisée,
dans cesgrands
troupeaux,
par achat de vaches ou degénisses pleines
mais parcroît
interne ;
alors que dans notre réseau concerté Allier (avecCemagref
et Chambred’Agriculture
del’Allier),
les achats de vaches ont étémultipliés
par 10 (Bousset et al 1994).La
quasi
totalité desexploitations
aaugmenté
à la fois les effectifs de
troupeaux
et lesprimes
vaches allaitantes. Il
n’y
a pas de différencesselon les
systèmes
deproduction
(boeufs etbroutards,
mêmesproportions).
Onpeut
enrevanche nuancer un peu selon les contraintes
qu’a
puimposer
laprime
à l’herbe.Mais,
comme on le verra,
l’adaptation
pour réduire lechargement
s’est faite au détriment des autrescatégories d’animaux,
notamment desgénisses.
2.
2
/ Les
surfaces,
le
chargement
etla
prime
à l’herbe
L’analyse
est faite selon lesregroupements
d’exploitations
parrapport
à laprime
à l’herbe définis dans leparagraphe
1.a / Les
bénéficiaires
de laprime
à l’herbeL’agrandissement
aété,
en moyenne,impor-tant (+
7,1
ha SAU en1993,
pour 118 ha en1992),
et il a été consacré enquasi
totalité à laSFP et à l’herbe (+
6,5
ha). Iln’y
a pas dediffé-rence entre ceux
qui
ont eu laprime
à l’herbesans concessions ou avec concessions
(figure
5).La différence entre les deux
catégories
rési-de évidemment dans les
chargements,
enrela-tion avec la
surface,
la maind’oeuvre,
lalocali-sation. En
1991,
les &dquo;PH sans concessions&dquo; ontdavantage
de surface que ceuxqui
l’ont eu avec concession (118 ha contre110) ;
ils ont aussi un peu moins de main d’oeuvre (2 UTH contre2,13).
Ils sont un peuplus spécialisés
(87 % de SFP contre 82
%),
entretiennent untroupeau
guère
plus
nombreux (123 UGB contre120),
mais avec unchargement
moindre(1,19
UGB par ha SFP contre1,32).
Enrevanche les
systèmes
bovins diffèrent peu(60 % de
systèmes
maigres
chez lespremiers ;
47 % chez les seconds).
En
1993,
contrairement à cequ’on pouvait
attendre,
les &dquo;PH avec concessions&dquo; neconsa-crent pas la totalité de leur
agrandissement
(+7,4
ha) auxfourrages,
cequi
aurait facilitéla réduction du
chargement.
Ils maintiennent les cultures à 15 % de laSAU,
le maïs est unpeu réduit (à
5,2
% de laSFP),
mais lecheptel
estaugmenté
(+6,2
UGB entre 1992/1993 et +9 UGBdepuis
1991),
et lechargement
nediminue
pratiquement
pas, il reste à1,30
UGB/ha SFP.Clairement,
laprime
àl’herbe a été
obtenue,
un peu avec l’herbesup-plémentaire
(6,6
ha), beaucoup
avec lerenon-cement à des
primes
cultures : 87 % du maïs et 30 % des céréales ne sont pasprimés.
En revanche chez les &dquo;PH sans
concessions&dquo;,
la
quasi
totalité del’agrandissement
(6,8
ha) aété consacrée à l’herbe
(6,3 ha),
accentuant leurspécialisation fourragère
(88 % de SFP).Le
troupeau augmente
beaucoup
moins(2,6 UGB,
au détriment desovins),
lecharge-ment baisse sensiblement (à
1,16
UGB/haSFP) alors
qu’on
satisfaitdéjà
au seuiladmi-nistratif (cf encadré). La
quasi
totalité dessur-faces de maïs et céréales est
primée. Ainsi,
ilsn’ont pas mis à
profit
lapossibilité
qu’ils
pou-vaient avoird’augmenter
un peu les culturesprimables.
Aucontraire,
ils ont accentué leurcaractère
herbager.
b / Les exclus de la
prime
à l’herbeLes
&dquo;herbagers intensifs&dquo;,
exclus pour motif dechargement
(> 75 % d’herbe).En
1991,
avec 107 ha etbeaucoup
de main-d’oeuvre(2,12),
les éleveurs consacrent 88 % de la SAU auxfourrages
et entretiennent142 UGB avec un
chargement
très élevé(1,52
UGB/ha SFP). La moitiéengraisse
(tau-rillons
d’auge,
boeufs),
l’autre moitié vend enmaigre
(broutards d’automne surtout).En
1993,
l’agrandissement
est faible(2,5
hasur
1992),
1/4 est consacré aux cultures dont laproportion
s’accroît un peu(figure
5). Letrou-peau
augmente
beaucoup
en1992,
et encoreun peu en
1993,
sur les 2 ans,près
de 9 %.Ainsi,
lechargement
reste élevé(1,50
UGB/haSFP). Comme on
pouvait
l’escompter,
laquasi
totalité du maïs
fourrage
et des cultures estprimée
(95 %). Cesexploitations
restent trèsmais elles entretiennent 70 UGB par
tra-vailleur (contre 65 chez les bénéficiaires de la
prime
àl’herbe),
car il y adavantage
dejeunes,
d’investissements et d’endettement(1 100 F d’annuité par
hectare,
contre 850 F chez les bénéficiaires de laprime
à l’herbe.)Elles restent &dquo;à l’affût&dquo; des
possibilités
depouvoir
en bénéficier. Avec unagrandisse-ment, elles
rejoindraient
lastratégie
de ceuxqui
l’ont obtenu avec concession sur lesprimes
cultures,
mais il faudrait que lapression
fon-cière lepermette,
et que lalégislation
l’autori-se (3 sur 12 l’aura en
1994,
par unagrandisse-ment).
Les &dquo;mixtes
fourrages-céréales&dquo;
(< 75 %d’herbe).
En
1991,
ils’agit
desplus grandes
exploita-tions (154ha,
avec2,08
UTH),
Nivernaisespour la
plupart
(15 et 4 en Creuse).Les cultures non
fourragères
occupent
38 %de la SAU. Le
troupeau
estcependant
impor-tant (127UGB),
avec unchargement
assezélevé
(1,32
UGB/ha SFP). Il y a là autant de naisseurs (broutards céréaliers de la Nièvre)que
d’engraisseurs
(taurillonsd’auge
ettau-rillons
herbagers
intensifs de 20 mois).L’agrandissement
estimportant,
près
de11 ha en 2 ans, il est consacré aux 2/3 aux
cul-tures, dont
l’importance
est renforcée (41 %)(figure
5). Letroupeau augmente,
essentielle-ment entre 1991 et1992,
plus
modérémentque dans les autres
types (5,3
UGB et 4 % en2 ans). Visiblement &dquo;on a fait le
plein
en tra-vail&dquo; (62 UGB et 32 ha de culture par UTH).Le
chargement
resteinchangé
(1,33
UGB/haSFP). La
quasi
totalité des cultureset
du maïsfourrage
estprimée
(95%),
mais il y aplus
de10 ha de
gel
parexploitation
(6 % de la SAU).Manifestement,
lespréoccupations
sontdif-férentes,
notamment en Nièvre.Mais,
on leverra, c’est dans ces
exploitations
que le reve-nu évolue le moins favorablement.3
/
Quels changements
dans
les
systèmes
d’élevage ?
Sur le
long
terme, cesexploitations
charo-laises se caractérisent par un avancement continu des dates de
vêlages,
avec pourcer-taines,
deplus
enplus
devêlages d’automne,
par une diminution de
l’engraissement,
dumoins en
Nièvre,
et par un raccourcissementdu
cycle
deproduction.
Pour lesmâles,
lerac-courcissement s’est fait au
profit
de deuxcaté-gories :
les broutards d’hiver et les taurillonsd’auge qui représentent
chacun 20’% des ventes en1991 ;
il s’estréalisé,
enmaigre,
audétriment des animaux
âgés
(20 mois etplus)
car les broutards d’automne se maintiennent
(à 15 % des
ventes),
enengraissement
audétriment des boeufs
puis
des taurillonsherba-gers de 20-24 mois. De
même,
siL’évolution des
systèmes
sepoursuit
en 1992et 93 avec des dates
de
vêlage
deplus
en
plus
avancéeset un
cycle
deproduction
raccourci.
ment des vaches se
maintient,
du moins dansl’échantillon (65 % des ventes en
1991),
celuides
génisses
(33 % en 1991) est en déclindepuis
1988 (interdiction desanabolisants),
sauf en Creuse
grâce
à ungroupement
depro-ducteurs très actif.
Globalement,
et pour l’ensemble desexploi-tations,
1992 et 1993 voient ces tendances sepoursuivre
sansgrande
inflexion pour lesmâles,
avec une nouvelle réduction del’engraissement
auprofit
des broutards d’hiver(24 % des ventes). Les
maigres
âgés
et les tau-rillonsherbagers
diminuent encore, alors que les broutards d’automne et les taurillonsd’auge
se maintiennent(respectivement
à 15et 21 %). Donc pas de
rupture
réelle sous l’effetde la réforme. C’est le marché et les considéra-tions de situations individuelles
qui
sont restésles éléments directeurs.
Les ventes de femelles ont été
beaucoup
plus perturbées,
en relation avec laconstitu-tion des références.
Paradoxalement,
dansl’échantillon,
les ventes de vaches sontglobale-ment
plus
nombreuses.Ainsi,
le taux deréfor-me n’est pas réduit en 1992 ni en 1993. On
engraisse
un peu moins devaches,
mais lesventes de vaches
maigres
etd’élevage
augmen-tent fortement (+ 36 % en1992,
+ 47 % en1993,
par rapport à1991),
enréponse
à lademande du marché créé par le renforcement des
troupeaux
allaitants ailleurs. Cesgrands
troupeaux,
qui disposent
d’un gros réservoir degénisses,
ont pu vendre des vaches sans nuireà leur propre croissance.
Les
changements
lesplus amples
apparais-sent dans les ventes degénisses.
Les ventes de laitonnes (7-10 mois) doublent en 1992 et1993,
parrapport
à1991 ;
celles de broutardes d’hiver (11-14 mois)augmentent
de 55 % en1992. En
revanche,
les ventes degénisses plus
âgées
sont peumodifiées,
même en 1993 alors que leursprix
sont en hausse de 1000 F partête.
Visiblement,
ce sont lesgénisses
lesplus
jeunes qui
ont fourni lesajustements
néces-saires,
en vue de réduire éventuellement lechargement
et de faire face auxproblèmes
deplaces
et de trésorerie.Quels
ont pu être les effets de laprime
auxbovins mâles ?
Fin
1992,
laprime
aux bovins mâles estattri-buable à
partir
de 10 mois au lieu de12,
cequi
concerne enpremier
lieu les broutards. En1993,
une deuxièmeprime
est attribuable àpartir
de23 mois. Le montant
augmente
àpartir
du 1erjanvier
1993 (de 316 à 473 F) cequi
incite àreporter
sur1993,
mais la référence nationaleétait basée sur 1992 et on
craignait
un peu uneréférence individuelle...(d’où dilemme !)
Les simulations faisaient
apparaître
l’inté-rêt du vieillissement des broutards au-delà de
10
mois,
et l’intérêt tout aussigrand
&dquo;d’aller chercher la 2èmeprime&dquo;
enprolongeant
l’engraissement
au-delà des 23 mois(tau-rillons
herbagers,
voire boeufs).En
1993,
cetype
d’évolution est très peuvisible,
du moins dans l’échantillon.Certes,
par
rapport
à1991,
le nombre deprimes
&dquo;prises
encompte&dquo;
augmente
de1,5
% en1992,
et de 51 % en 1993(1). Mais l’essentiel de ce
doublement
provient,
non duchangement
deproduction
desmâles,
mais des modalités d’attribution àsystème
inchangé.
Quatre
effets se cumulent en effet :- l’attribution de la 2ème
prime
aux taureaux de2 ans et aux boeufs
déjà produits
auparavant.
Néanmoins leur nombre
n’augmente
pas parrapport
à 1991. Et iln’augmentera
pas en1994,
car il y a moins de mâles de 18 moisprésents
au31 décembre 1993
qu’au ler janvier
1992.- une demande
plus
systématique
de cesprimes
par les éleveurs.- l’attribution nouvelle
aux broutards
qui
étaient
déjà
vendus entre 10 et 12 mois (14 %des ventes de broutards en 1992).
- le vieillissement au-delà de 10 mois des
brou-tards
précédemment
vendusplus jeunes ;
maiscelui-ci a été très peu
pratiqué
en1993,
puis-qu’il
ne concerne que 8 % du total des brou-tards vendus.Le
&dquo;peu
d’effet incitatifapparent&dquo;
de laprime
aux bovins mâles en 1993 aplusieurs
origines :
- en
1993,
son montant reste encorerelative-ment modeste. Et le
supplément
extensifqui
contribue à sa revalorisation (236 F) est encorelointain ;
il devait êtreréglé
en avril1994,
avec le solde (40 %) de laprime
bovins mâles(en
juillet
1994,
il n’est pas encore versé). Et iln’est donc
guère présent
dans les calculs deséleveurs,
sauf de ceuxqui
étaient en limite dele recevoir
(type
C).- les
cours des broutards d’automne en début
de campagne de commercialisation (août à
octobre 1993) ont été élevés et n’ont pas incité
au
report.
- la
prise
encompte
des bovinsmâles,
commedes
génisses
d’ailleurs,
dans lecheptel
déclaréen début d’année en vue du calcul du
charge-ment
administratif,
en fait un élémentd’ajus-tement pour ceux
qui
sont en limite. Car iln’est pas
question
de réduire les vaches ou derisquer
laperte
de laprime
à l’herbe et lapré-férence est clairement donnée à la vente des broutards (et des
laitonnes),
ou de lagénéra-tion
suivante,
avant la finjanvier.
Ceci freinel’allongement
ducycle
deproduction
des mâles chez ceuxqui
ne lepratiquent
pas, du moins àsurface constante. En cas
d’agrandissement,
tout
dépendra
des références enprimes
vachesallaitantes que l’on pourra obtenir.
Ainsi,
iln’y
a pas eu de véritablechangement
des
systèmes
d’élevage
des mâles contrairementà ce que certaines simulations avaient fait
pres-sentir
(Bortzmeyer
et al1992,
Institut del’Elevage
1992). Mais lephénomène
devieillis-&dquo;’ Il
ne faut pas sous-estimer les difficultés que représente
«la prise en compte» des primes bovins mâles, dont
l’acompte 60 % n’est touché que plusieurs mois après la
demande et la vente... Et on peut faire jusqu’à 5 séries de
demandes dans l’année. Nous avons considéré les primes
bovins mâles reçues dans l’exercice, avec le supplément
sement des broutards
apparaîtra
davantage
en1994
puisque
quelques producteurs
nivernais de broutards-céréales ontaugmenté
leursreports
sur 1994. Defait,
il faudra attendre lafin de la mise en
place
de laréforme,
en1995-1996,
pourjuger
del’ampleur
réel deschange-ments dans les
systèmes
d’élevage
des mâles.En
effet,
lesprimes
seront alors à leur maxi-mum, tant pour les bovins que pour lescultures ;
le nombre de
primes
bovines par hectare(densi-té
PAC,
cfencadré),
sera ramené de3,5
à2,
et cela pourra réduire l’intérêt desengraisseurs
vis-à-vis des
premières primes
bovins mâles.Mais,
surtout, le marché aura pu évoluer d’icilà,
et c’est lui l’élément directeur final.4
/ Impact
économique
4.
1
/
Des marges
bovines
etfourragères
améliorées
L’année 1993 a vu se cumuler les nouvelles
primes
aux bovins et auxfourrages
avec unquasi
maintien de laconjoncture bovine ;
leprix
de vente moyen toutescatégories
augmente
de3,5
% parrapport
à 1992 (en francs courants).En outre, les résultats
techniques
bovinsprogressent
légèrement :
pour l’ensemble des 88exploitations
laproduction
autonome s’amé-liore de4,5
% (de 243 à 254kg/UGB),
pour 40 %grâce
àl’augmentation
de laproductivité
et pour 60 %grâce
à la réduction desconcen-trés
(kg
etprix, -
5 % chacun). Globalement la marge bovine finale sans aides s’améliore de320 F/LTGB. Les aides bovines
augmentent
de307 F (+ 20
%),
dont 218 F de créances(cf encadré). La marge bovine finale avec les
aides,
atteint 3 624 F parUGB,
en hausse de627 F (+ 20
% ;
sans les créances + 14 %).Année
exceptionnelle.
Les
augmentations
desprimes
et marges par UGB différent peu entre lessystèmes
deproduction
des mâles. Lafigure
6 rassemble les aides bovines PAC par UGB et parsystè-me, pour la Creuse et la Nièvre. Le montant de
la
prime
vache allaitante diminue avec lalon-gueur du
cycle,
en 1993 comme en 1992. En1992,
laprime
bovins mâles necompensait
qu’en partie ;
notamment lescycles
lesplus
longs
(taurillonsherbagers
de 2 ans, boeufs)obtenaient un montant inférieur (de 80 à 100 F
par UGB) par
rapport
aux broutards ettau-rillons
d’auge,
autour d’une moyenne de 425 F/UGB. En1993,
la deuxièmeprime
bovins mâles compense en
cycles longs.
Et lemontant total des
primes
bovines PAC nedif-fère
plus beaucoup
entre lessystèmes,
de 630-690 F par UGB en broutards d’automne à700 F pour les boeufs et 700-730 pour les
maigres
de 18 mois. Les écartssupplémen-taires observables entre les
exploitations
pro-viennent del’importance plus
ou moinsgrande
des
génisses
(nonprimées)
dans letroupeau,
et des mâles dont la demande deprime
a pu êtrereportée
sur l’année suivante.Ainsi,
les écarts de marge bovine par UGBqui
peuvent
subsister entre lessystèmes
(et lesexploitations)
sontindépendants
desprimes,
avec un minimum de 3 400 F pour les boeufs et
les broutards
d’automne,
autour de 3 500 F pour les 18 moismaigres
et les taureauxher-bagers
de 2 ans, et un maximum de 3 800 F pour les taurillonsd’auge
de la Creuse et lesbroutards d’hiver de la Nièvre
(figure
6).L’amplitude
du montant sans lesprimes
s’est un peuélargie
parrapport
à 1992.Les
augmentations
desprimes
et desmarges par UGB
différent
peu entresystèmes
deLe montant des
primes
bovines est nettementplus
élevé que celui des
primes
à la SFP. Ilaugmente
avec lechargement ;
laprime
à l’herbe a uneffet
compensateur.Les
primes
à la SFP ont aussi un effetcom-pensateur,
comme recherché. Lesprimes
à laSFP
(prime
à l’herbe etprime
aumaïs-fourra-ge)
fontpartie
de la marge SFP (hors margebovine). En
1993,
laprime
à l’herbe a été de200 F par
ha,
plafonnée
à 100 ha(multiplié
par le nombre departs
GAEC). Dansl’observatoire,
ce
plafond
élimine 10 % des surfaces desbéné-ficiaires (15
exploitations
sur 45 sontconcer-nées par le
plafonnement).
Chez les exclus dela
prime
àl’herbe,
le maïs estprimé
à hauteur de 95%,
soit un montant de 49 F par ha SFP.Finalement,
l’écart deprimes
SFP entre les deuxtypes
est de l’ordre de 150 F par ha SFP.Le montant des
primes
SFP est nettement inférieur à celui desprimes
bovines : ramené àl’UGB,
il est de l’ordre de 150 à 200 F chez les bénéficiaires de laprime
à l’herbe et 35 F chez lesexclus,
contre 650 à 700 F pour lesprimes
bovines. De cefait,
lechargement
restedéter-minant sur le montant total
(bovines,
ovines,
primes
SFP) par ha SFP(figure
7). Ainsi le montant total est leplus
élevé chez les&dquo;herba-gers intensifs&dquo; (1 226 F par ha SFP) bien
qu’ils
n’aient pas la
prime
à l’herbe mais ils ont lechargement
leplus
élevé(1,50
UGB/ha SFP).Il est le
plus
faible chez les &dquo;mixtesfourrages-céréales&dquo; (1 038F) car ils ont un
chargement
plus
faible(1,33)
sans avoir laprime
à l’herbe.Les bénéficiaires de cette
prime
ont desmon-tants totaux intermédiaires : 1 126 F pour les
&dquo;primes
à l’herbe sans concessions&dquo;(charge-ment de
1,16),
et 1 209 F pour les&dquo;primes
àl’herbe avec concessions&dquo;
(chargement
de1,30).
Le double
dispositif
desprimes
bovines etfourragères
apparaît
finalement relativementcompensateur.
De cefait,
les écarts de margepar ha
SFP,
etplus significativement
partra-vailleur,
restentdavantage
influencés par lesfacteurs
classiques
que sont l’efficacitétechni-co-économique
dutroupeau,
l’utilisation de laSFP et surtout
l’importance
des effectifs detroupeaux
(figures
8 et9).
Avec l’élévationpro-gressive
du montant desaides,
cetteconclu-sion
pourrait
être infléchie en1995,
mais de4.
2
/
Les marges des
cultures diminuent
En moyenne, la marge des cultures
(y compris
le
gel)
diminue de 3 690 F par ha en 1991 et 1992 à 3 360 F en 1993 (- 9 %). Lesprix
de vente ont baissé (d’environ0,20
F parkg
pour lescéréales),
mais lesprimes
compensent, du moins pour ceuxqui
sontproches
du rendement de référence de leurrégion.
La réduction de la marge moyenne résulte essentiellement de lajachère (gel)
et unpeu de la baisse des rendements 1993 (-1 à -
3 quintaux
parha,
pour l’ensemble).Comme les simulations l’avaient montré
(Blogowski
etBoyer
1994,
Desriers et al1994),
lesexploitations
lesplus
céréalières (> 35 % de la SAU)qui
ont les rendements lesplus
élevés etsupérieurs
aux références de leur zone etqui
doiventgeler
leplus,
sont lesplus
pénali-sées,
avec une perte de l’ordre de 600 F parhectare de cultures (+
gel) (figure
10). Pour lesplus spécialisées
d’entre elles (> 48 %) laperte
atteint 35 000 F par travailleur. Lesexploita-tions les
plus
céréalières se retrouvent enmajorité
dans letype
&dquo;mixtefourrage-céréales&dquo;: celui-ci
perd
en moyenne 12 000 F par travailleur sur les cultures(figure
11). Enrevanche,
laperte
est limitée à moins de 3 000 F dans les autrestypes.
Ilpeut
même y avoirune
légère augmentation
de margelorsque
les rendements sont inférieurs à la moyennedépartementale,
cas des&dquo;herbagers
intensifs&dquo;(figures
10 et 11).4.
3
/ Un
revenumeilleur,
avecdes
écarts
entreexploitations
réduits
Globalement,
le montant descharges
de structure est stable par hectare sur les 3 ansEn
1993,
la marge des cultures diminue en moyenne deprès
de 10llà,
essentiellement dufait
dela jachère.
Lesexploitations
mixtesfourrages-céréales sont les
Entre 1992 et 1993 le revenu
augmente
de 44 %. Lesprimes
constituent 68 % du revenu.Malgré
le caractèreforfaitaire
desprimes,
les écartsde revenu
dépendent toujours
des résultatstechniques
et deseffectifs
du troupeau.(autour de 2 650 F en
moyenne),
et ceci dans laplupart
desexploitations,
sauf investissementsnouveaux
importants
et/ouagravation
del’endettement. Les
charges
par travailleur s’alourdissent selonl’agrandissement
(enmoyenne + 10 000 F par UTH)
(figure
12). Parrapport
à1992,
le revenu augmente enmoyenne de 44 000 F par travailleur
(44 %),
),
dont 40 000 F deprimes
enplus.
Celles-cireprésentent
68 °!o du revenu contre 58 % en1992 (et 64 % en 1991). Sans les créances PAC
l’augmentation
est encore deprès
de 36 000 Fpar UTH (38 %). Cette amélioration est forte. Sur
longue période
et en francs constants,1993 fait effectivement
partie
despoints
hautsdepuis
1978 (cffigure
4). Le revenu estcompa-rable à ceux de
1980/1981,
mais il est obtenuavec un
cheptel beaucoup plus important
(+ 25 %en
Nièvre,
+ 35 % enCreuse,
cffigure
3) etplus
de surface à travailler (cffigure
2).Toutes les
exploitations
voient leur résultats’améliorer,
dans desproportions
variables :globalement
la variabilité est néanmoinsréduite, puisque
le coefficient de variation desrevenus par travailleur (35 %) est le
plus
faibleenregistré depuis
1978,
et celadépasse
leclas-sique
effet &dquo;des bonnes années&dquo;qui
réduit les différences. Parcomparaison,
le coefficient devariation était de 47 % en
1991,
de 40 °!o en1992 et de 83 % en
1986,
année de très faiblesrevenus.
Ainsi,
les aides ont incontestablement réduit lesécarts,
sans pour autant remettre en cause &dquo;l’ordre des revenus&dquo; ni modifier beau-coup les facteurs fondamentaux de leurdisper-sion ’!’. Mais il y a une autre raison au
resser-rement des revenus. Les
grandes exploitations
bovins-céréales
qui
avaient auparavant les meilleurs résultats du fait de leur dimension voient leur revenuaugmenter
très peu et sefondre dans la moyenne ,,1,. On le voit indirecte-ment en
comparant
les évolutions de revenuspar
type
PAC : laplus
faibleaugmentation
est celle des &dquo;mixtesfourrages-céréales&dquo;,
où seretrouvent les
plus céréalières ;
ils sont les seuls à voir leur revenu sans les aides dimi-nuer entre 1991 et 1993(figures
13 et 14).Les
augmentations
de revenu lesplus
fortes se retrouvent chez les&dquo;herbagers
intensifs&dquo;. Néanmoins leurs revenus restentparmi
lesplus
faibles. Certes l’absence deprime
àl’herbe
n’y
est pour rien. Lesplus
faibles struc-tures en sont la cause (54 ha parUTH,
contre 58 et 64 chez les bénéficiaires de laprime
à&dquo; ’
Le facteur dimension du troupeau est renforcé, car la
corrélation avec le revenu par travailleur est de 0,63 (n=931, >,
c’est une des valeurs les plus élevées depuis 16 ans. La
corrélation revenu et marge par UGB est de 0,35, une des
plus faibles (les moyennes sur 16 ans sont respectivement
de 0,50 et 0,46). Mais il s’agit là d’un classique effet ’.bonne année&dquo;.
&dquo;&dquo; En ne considérant que les 5 exploitations les plus
céréalières (> 48 !7c), l’augmentation de revenu n’est que de
16 ‘7!. Mais le bouleversement majeur est que la proportion
d’aides est de 109 ’/(, valeur la plus élevée de tous les
systèmes, contre 27 % en 1991, valeur la plus faible !
l’herbe). L’intensification a
permis
à ces éle-veurs de compenserpuisque
c’est là que setrouvent
beaucoup
degrands
troupeaux
partravailleur - (70 UGB par UTH en moyenne,
contre 62 et 66 chez les bénéficiaires de la