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Submitted on 1 Jan 1993
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Durée d’incubation et effet du stockage des œufs sur le
taux d’éclosion dans des lignées de poules sélectionnées
sur la consommation alimentaire résiduelle
A Bordas, P Mérat
To cite this version:
Article
original
Durée d’incubation
et
effet du
stockage
des œufs
sur
le
taux
d’éclosion
dans des
lignées
de
poules
sélectionnées
sur
la consommation
alimentaire
résiduelle
A
Bordas,
P
Mérat
Institut national de la recherche
agronomique,
laboratoire deGénétique
factorielte,
centre de
Jouy-en-Josas,
78352Jouy-en-Josas Cedex,
fiance(Reçu
le 28 avril 1992,accepté
le 15 mars1993)
Résumé - Deux
lignées
depoules pondeuses
soumises à une sélectiondivergente
surla consommation alimentaire «résiduelle»
(R+
à consommationélevée,
R- à faibleconsommation)
avaient montré antérieurement une différence des taux de fertilité etd’éclosion à
l’avantage
de R-. Dans leprésent travail,
elles ont étécomparées
pour la duréed’incubation
(en
1987 et1988)
puis
pour laréponse
des taux de fertilité et d’éclosion à la durée destockage
des oeufs avant la mise en incubation(en 1990).
La durée d’incubationa été
plus longue
pour lalignée R
+
que pour lalignée R-,
d’environ 9 h et demie et 8 hen 1987 et 1988
respectivement.
En 1990, on observe au total undésavantage
hautementsignificatif
desreproducteurs R
+
pour le tauxd’éclosion,
ainsiqu’un
effetdépressif
de la durée de conservation des oeufs sur le taux d’éclosion. Iln’y
a pas d’interactionsignificative
lignée
x durée destockage. Cependant,
les donnéessuggèrent
unerépartition quelque
peudifférente des causes de pertes à l’éclosion dans les 2
lignées, peut-étre
influencée par la durée dustockage.
poule
/
consommation alimentaire/
fertilité/
éclosionSummary - Duration of incubation and effect of egg storage on hatching rate in lines selected on residual feed consumption. Two lines
of laying
hens submitted to adivergent
selection
for
residualfeed
intake(R
+
withhigh
feed intake,
R- with lowfeed
intake)
hadpreviously
showndifferences for fertility
andhatching
rate to theadvantage of
R-. In thepresent work these lines have been
compared
for
the durationof incubation
(in
1987 and1988),
thenfor
their response to the timeduring
which eggs werekept
before
setting for
R-by =
9.5 h and 8 h in 1987 and 1988respectively.
In 1990 on thewhole,
ahighly significant
disadvantage
wasfound for
theR
+
line inhatchability,
as well as adepressing effect of
alonger
storageof
the eggs onhatchability.
There was nosignificant
line x storage durationinteraction.
However,
the data suggest a some whatdifferent
distributionof
the causesof
loss at
hatching
in the2 lines, possibly influenced by
the durationof
egg storage.domestic
fowl / feed
intake/
fertility/
hatchabilityINTRODUCTION
Une sélection
divergente
sur la fraction « résiduelle » de la consommation alimentaire despoules
et coqs adultes estpoursuivie
depuis
1976 àpartir
d’unepopulation
de base Rhode-Island. Laréponse
directe et certainesréponses
liées à cette sélection obtenuesaprès
7générations
dans leslignées divergentes
« R
+
» (consommation
élevée)
et «R-» (faible consommation)
ont été décrites par Bordas et Mérat(1984).
Une étudeplus complète
et récente estprésentée
par Bordas et al(1992).
Une différence
importante
entre les 2lignées
pour le taux de fertilité et d’éclosionest apparue dès la 3e
génération
et s’est maintenue ensuite. Dans laprésente
note,nous avons voulu comparer entre
lignées
la duréed’incubation,
ainsi que laréponse
dechaque lignée
à la durée destockage
des oeufs avant leur mise en incubation.MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Lignées
utilisées etreproduction
Les
lignées
R
+
et R- ont été décrites par Bordas et al(1992).
Le critère de sélectionR,
consommationrésiduelle,
auquel
elles étaient soumises defaçon divergente,
représente
l’écart individuel de la consommation alimentaire observée(0)
à unevaleur de cette consommation
prédite
àpartir
d’uneéquation
derégression
multiple
tenantcompte
dupoids corporel (P),
de la variation depoids (AP)
et de la massed’oeufs
(E) :
Ce critère est calculé sur une
période
de28 j
après
lepic
deponte
(Bordas,
Mérat,
1975).
Une variableanalogue
calculée àpartir
dupoids corporel
et de la variation depoids
est utilisée chez les coqs. Les résultats reflètent donc l’effetglobal
de la sélection dans les 2 sexes.La
reproduction
pedigree
danschaque lignée implique
9 mâles et 45 femellesâgés
de 10 à 11 mois avec insémination artificielle dechaque
poule placée
en cageindividuelle tous les 7
j.
Lesreproducteurs
sontappariés
auhasard,
tout en évitantl’accouplement
de frères-soeurs ou demi-frères et demi-soeurs. Lepourcentage
deponte
(poule/j)
contrôléjusqu’à l’âge
de 40 sem est très voisin dans les 2lignées
et varie de 74 à79%
pour les années considérées. Demême,
lepoids
moyen des oeufsentre 35 et 40 sem, selon
l’année,
va de51,7
à55,0
g et53,0
à 55 grespectivement
Dispositif expérimental
et observationsLa durée d’incubation a été
comparée
2 annéessuccessives,
en 1987 et 1988.Chaque
année,
àpartir
desparents
donnant naissance à lagénération
suivante,
une éclosionpedigree supplémentaire correspondant
à une collecte des oeufs sur 2 sem étaiteffectuée. Les oeufs étaient conservés à une
température
variant entre 12 et 14°Cavant mise en incubation.
L’hygrométrie
n’était pas contrôlée defaçon
précise.
Cette éclosion avait lieu
respectivement
les16/4/87
et21/4/88 (reproducteurs
âgés
d’environ 1
an).
L’éclosoir était ouvert à différentes heures(tableau I)
entre le 20eet le
23
e
j
après
la mise enincubation,
et le nombre depoussins
éclos àchaque
ouverture était noté par
lignée.
Les ceufs bêchés étaientégalement
notés.L’effet de la durée de conservation des oeufs avant mise en incubation a été
observé en 1990 sur 2 éclosions
pedigree
successives(les
13/03/90
et06/04/90),
correspondant
chacune à laponte
de 3 sem consécutives desreproductrices
deslignées
R
+
et R-. Danschaque lignée,
la date deponte
dechaque oeuf,
d’où découlait sa durée destockage
avant mise àincuber,
étaitenregistrée,
et on endéduisait les taux de fertilité et d’éclosion par
lignée
respectivement
pour une duréede conservation
comprise
entre 0 et7 j,
8 et14 j,
15 et 21j.
La fertilité était évaluée àmorts très tôt avec les oeufs infertiles. La mortalité
embryonnaire
était notée avant etaprès
la mise en éclosoir(18
e
j
d’incubation).
Seul le total des 2éclosions,
pourchaque
lignée
et durée de conservation estprésenté,
ces 2 éclosions donnant des résultats très voisins.La
température
étaitréglée
à37,8°C
tout aulong
de l’incubation et ledegré
hygrométrique
était voisin de 50 et60%
respectivement
en incubateur(jusqu’au
18
e
j)
et en éclosoir.Analyses statistiques
La durée d’incubation est
comparée
entrelignées,
par un testt,
enprenant
pourcentre de
chaque
classe la demi-somme des duréescorrespondant
aux heuresd’ouverture de l’éclosoir entre
lesquelles
cette classe se situe.Les effets de la
lignée,
de la durée de conservation des ceufs et l’interaction entreces 2 facteurs sont testés par une
analyse
deX
2
(Sokal
etRohlf,
1981).
Résultats
Le tableau I montre, en 1987 et
1988,
les nombres etpourcentages
cumulés depoussins
éclos auxjours
et heures successifs d’observation. Lespourcentages
sontrapportés
au total despoussins
éclos. Le déchet noté à la dernière observationreprésente
les morts enéclosoir;
il étaitrespectivement
de6,9
et12,7%
pour leslignées
R- etR
+
en1987,
de13,1
et26,8%
pour les mêmeslignées
en 1988.Du tableau I était déduite la différence moyenne
approximative
entrelignées
pour la durée d’incubation :
9,6
h et8,2
h de moinsrespectivement
en 1987 et 1988 pour lalignée
R- que pour lalignée
R
+
.
La valeur det correspondante
étaitde
6,40
en 1987(P
<0, 001)
et6,04
en 1988(P
<0, 001).
Les taux d’éclosion(nés/oeufs incubés)
dans les lots destinés à lareproduction
étaient pour 1986 et 1987respectivement
de62,1
et64,7%
pour R- et32,4
et30,1
pourR
+
.
Le tableau II contient les nombres et
pourcentages
d’oeufs«clairs»,
d’embryons
morts avant et
après
le18’ j
et depoussins
éclos par durée de conservation pourles 2
lignées. L’analyse
dex
2
pour les facteurs« lignée
et «durée de conservation» »et leur interaction sont données dans le tableau
III,
pour laproportion
depoussins
éclosrapportée
aux oeufs incubés. Lasignification
des effetsprincipaux
et l’absence d’intéractionsignificative
se retrouventégalement
pour les 2 stades demortalité,
dont
l’analyse
n’est pasprésentée
dans ce tableau. Il en est de même des oeufs «clairs» : pour cesderniers,
l’effet «conservation» n’estsignificatif qu’au
seuil5%,
correspondant
sans doute à une fraction des «clairs» contenant des mortsprécoces.
Cependant,
enappliquant séparément
intralignée
un testde
X
2
à l’effet «durée destockage»
respectivement
pourchaque
cause de déchet(« clairs »,
morts avantou
après
18 j),
on observe que dans lalignée
R-,
cet effet est hautementsignificatif
pour toutes les causes de
perte,
alors que le même effet n’estsignificatif
que pour la mortalité avant18 j
dans lalignée
.
+
R
D’autrepart,
uneanalyse
de
X
Z
2(non
présentée)
testant les effets«lignées»
et «durée destockage»
en détaillant laclassification des oeufs non éclos par cause, montre une interaction
lignée
x duréede
stockage proche
de seuil designification (P
<0,10).
Ces 2 résultatssuggèrent
ladans les
lignées comparées, peut-être
en outre selon la durée destockage
avantincubation.
DISCUSSION ET CONCLUSION
L’allongement
de la durée moyenne d’incubation dans lalignée
R
+
forteCependant,
cetteexplication
nepeut
être que trèspartielle,
car la différence entre leslignées
R
+
et R- inclut aussi la mortalitéembryonnaire précoce,
ainsi que le déchet final restantaprès
éclosion(tableau
II et référencesdéjà
citéesrécapitulant
les données desgénérations antérieures).
Nous n’avons pas pour l’instant
d’interprétation
de la différence constatée dans lerythme
dedéveloppement embryonnaire
de nos 2lignées,
mais ilparaît
vraisemblable
qu’il s’agit
d’uneréponse
liéeplutôt
que d’une dérivegénétique
aléatoire au cours desgénérations.
Onpeut
mentionner par ailleurs un effetanalogue
associé à une autre
expérience
de sélection : unelignée
sélectionnée pour donner despoulets
« maigres
» montre une durée d’incubation inférieure à celle sélectionnée ensens contraire pour donner des
poulets
«gras» (Bednarczyk
etal,
1984).
Onpeut
se demander si une différence de
thermogenèse
entreembryons
deslignées
R
+
etR-
peut
jouer
un rôle. Unetempérature corporelle légèrement
inférieure chez lesadultes de la
lignée
R- a été notée(Bordas
etal,
1992).
La durée de conservation des oeufs avant incubation fait
apparaître
d’autrepart
un effet
dépressif prévisible
sur la survieembryonnaire
à tous lesstades,
plus
marqué,
semble-t-il,
avant le18
e
j
d’incubation.Néanmoins,
laréponse
des 2lignées
R
+
et R- neprésente
pas d’interactionsignificative
avec ce facteur : lalignée
R
+
a un taux de mortalitéembryonnaire
et d’oeufs «clairs»plus
élevé queR-,
quelle
que soit la durée de
stockage
des oeufs.La
répercussion possible
d’unedivergence
deslignées
pour des caractères dequalité
des oeufs sur leur taux d’éclosionrespectif
sera examinée dans un autrearticle.
Ainsi,
laperte
depoids
des oeufs au cours de leur conservation n’a pas été trouvéesignificativement
différente dans leslignées
R
+
et R- en 1983(données
nonpubliées)
mais la différence de taux d’éclosion entre ceslignées
à cetteépoque
étaitmoins
importante
que maintenant. Cepoint
devrait être vérifié de nouveau.REMERCIEMENTS
Ce travail a bénéficié d’une aide financière de l’AIP
91/4765
intitulée «Variabilitégénétique
de la viabilitéembryonnaire».
RÉFÉRENCES
Bednarczyk
MF,
SimonJ,
FerréR,
Leclercq
B(1984)
Effet de la lumière sur ledéveloppement embryonnaire
dans 2lignées
depoulets
rendusmaigres
ou gras parsélection.
Reprod
Nutr Dév24,
235-238Bordas
A,
Mérat P(1975)
Enregistrement
sur une courtepériode
de laconsomma-tion d’aliment chez la
poule
pondeuse
pour l’étudegénétique
de l’efficacitéalimen-taire. Ann Génét Sél Anim
7,
331-334Bordas
A,
Mérat P(1984)
Réponses
liées dans uneexpérience
de sélection sur laconsommation alimentaire « résiduelle » de coqs et
poules
Rhode-Island. 17eCongrès
mondiald’aviculture, Helsinki,
106-108Bordas