HAL Id: tel-00192884
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Youssef Ouafik
To cite this version:
Youssef Ouafik. Contribution à l’étude mathématique et numérique des structures piézoélectriques en
contact. Modélisation et simulation. Université de Perpignan, 2007. Français. �tel-00192884�
Année
2007
THÈSE
pour obtenirle grade de
DOCTEUR DE L'UNIVERSITÉ DE PERPIGNAN
Dis ipline: Mathématiques Appliquées
présentée etsoutenue publiquement
par
Youssef Ouafik
le 22o tobre2007
Contribution à l'étude mathématique et
numérique des stru tures piézoéle tri ques en
onta t
Dire teur de Thèse Co-dire teurde Thèse
M. Mir ea Sofonea Professeur M. MikaëlBarboteu Maître de Conféren es Habilité
JURY
Messieurs Mikaël Barboteu Maître de Conféren es Examinateur
Abdelhaq El jai Professeur Examinateur
Jérme Fortin Maître de Conféren es Examinateur
Patri k Hild Professeur Rapporteur
Frédéri Lebon Professeur Rapporteur
Table des matières
Introdu tion v
Notations ix
I Requis et préliminaires 1
1 Des ription des stru tures piézoéle triques en onta t 5
1.1 Cadrephysique - modèles mathématiques . . . 5
1.2 Loisde omportement . . . 10
1.3 Conditionsaux limitesde onta t et loisde frottement . . . 13
2 Espa es fon tionnels 19 2.1 Cadrefon tionnels alaire . . . 19
2.2 Cadrefon tionnelve toriel . . . 24
2.3 Espa esdes fon tionsà valeurs ve torielles . . . 26
3 Éléments d'analyse non linéaire dans les espa es de Hilbert 31 3.1 Inéquationsvariationnelleselliptiques . . . 31
3.2 Équationset inéquations variationnelles d'évolution . . . 37
3.3 In lusionsdiérentielles. . . 41
3.4 Lemmesde type Gronwall . . . 42
4 Traitement numérique du onta t ave frottement 45 4.1 Méthodes baséessur leLagrangien augmenté . . . 46
4.1.1 Cas du onta t unilatéral. . . 46
4.1.2 Cas du frottementpur . . . 48
4.1.3 Cas du onta t ave frottement . . . 48
II Problèmes statiques 55
1 Problème éle tro-élastique de onta t bilatéral ave frottement de
Tres a 59
1.1 Problèmemé anique etformulationvariationnelle . . . 59
1.2 Existen e et uni itéde lasolution . . . 63
1.3 Formulationduale du problème . . . 66
2 Problèmeéle tro-élastiqueave omplian enormaleet frottementde Coulomb statique 77 2.1 Problèmemé anique etformulationvariationnelle . . . 77
2.2 Existen e et uni itéde lasolution . . . 81
2.3 Dépendan e ontinue par rapport aux données . . . 86
III Problèmes quasistatiques 91 1 Problèmeéle tro-élastiqueave omplian enormaleet frottementde Coulomb en vitesse 95 1.1 Problèmemé anique . . . 95
1.2 Existen e de la solution. . . 98
1.3 Démonstration du Théorème III.1.1 . . . 100
2 Problème éle tro-vis oélastique ave onta t unilatéral sans frotte-ment 107 2.1 Problèmemé anique . . . 107
2.2 Existen e et uni itéde lasolution . . . 110
2.3 Démonstration du Théorème III.2.1 . . . 112
IV Modélisation numérique des stru tures piézoéle tri qu es en onta t 115 1 Cas statique 119 1.1 Éle tro-élasti ité,formulation variationnelle . . . 119
1.2 Formulationvariationnelleappro hée, estimationd'erreurs . . . 122
1.3 Méthode de résolution . . . 128
1.3.2 Algorithmede résolution . . . 132
1.4 Présentation des résultats numériques . . . 135
2 Cas quasistatique 141 2.1 Éle tro-vis oélasti ité, formulationvariationnelle. . . 141
2.2 Formulationvariationnelle appro hée, estimationd'erreurs . . . 143
2.3 Méthode de résolution . . . 150
2.3.1 Formulationen quasi-lagrangien augmenté . . . 150
2.3.2 Algorithmede résolution . . . 152
2.4 Quelquessimulations numériques . . . 155
Con lusion et perspe tives 161
Introdu tion
Les travaux sur les matériaux dits a tifs se sont onsidérablement multipliés au
ours des dix dernières années; ils se ara térisent par leur apa ité à fournir une
a tion mé anique sous l'eet d'un ouplage, généralement réversible, de type
éle tro-mé anique (matériau piézoéle trique), magnétoélastique (matériau magnétostri tif)
ou bien en ore thermoélastique (alliage à mémoire de forme). L'intérêt est en eet
de développerdes matériaux,oudes stru turesdites intelligentesdans de nombreuses
bran hes de l'industrie.
Lapiézoéle tri itétraduitl'aptitudequeprésentent ertains ristallinsàsepolariser
sous l'a tion d'une ontraintemé anique (eet dire t) ou bien à se déformer lorsqu'il
leur est appliqué un hamp éle trique (eet inverse). La piézoéle tri ité ne peut se
manifester,nipour des orps ondu teurs, nipourdes orpsàhautdegréde symétrie,
autrementdit, touslesmatériauxpiézoéle triques sontanisotropes. Ce isigniequ'ils
possèdent des propriétés physiques variant selon ladire tion onsidérée.
Bien qu'ayant été prédit par Coulomb et dé ouvert par Be querel en 1879, l'eet
piézoéle trique n'a été orre tement expliqué par expérimentation qu'en 1880 par les
frères Ja ques et Pierre Curie. Par la suite le formalisme de la piézoéle tri ité a été
développé par P. Duhem, F. Po kels et parti ulièrement par W. Voigt en 1894. Une
présentation des débuts de la piézoéle tri ité peut être trouvée dans [22, 71, 72, 73,
111, 112, 113, 115℄, etplus ré emment [6,16, 57, 109, 114℄.
Les matériauxpiézoéle triques peuvent seregrouper en trois lasses prin ipales:
(1) les ristaux,dont leplus onnu est le quartz;
(2) les polymères, à base de bres de aout hou , laine, heveux, bois etsoie oubien
lepolymèrePoly-Vinyl-DiFluoridène (PVDF);
(3)les éramiques,qui omportentdenombreuxéléments, itonsentreautres,les
tita-natesdebarym,lestitanatesdeplombetlafamilledesPZT(plomb,zir onate,titanate)
qui orele plus de possibilitésauniveau industrialisation.
Ces matériaux ne sont pas restés une simple uriosité s ientique et sont
mainte-nant très répandus dans de nombreuses appli ations allant de l'allumegaz, à
l'infor-matique(busesd'imprimanteàjetd'en re) enpassantpar lesos illateursàquartzdes
horloges éle triques. Les matériaux piézoéle triques sont des matériaux intelligents
les domaines de l'automobile (inje teurs), l'aérospatiale, le ontrle de forme (ailes
d'avion, miroirsdes téles opes) ainsique dans le ontrle en a oustique des nuisan es
sonores: le quartz est largement utilisé dans le domaine des télé ommuni ations en
tantque ltre ontrleurougénérateur defréquen e . A tuellement,ilyade nouvelles
appli ationsdansledomainede laméde ine,du suivide grossesse aux problèmes
ar-diaquesen passant parl'examendu tubedigestif, leprin ipeest lemêmeque elui du
sonar.Bien d'autres appli ationssont données dans [9, 57, 105℄.
Danslaplupartdessystèmesde lamé aniquedesstru tures,ilexistedessituations
dans lesquelles un orps (piézoéle trique) déformable entre en onta t ave d'autres
orps: dans un ontexte médi al, la modélisation orre te de l'intera tion entre les
outilsde hirurgieet lesorganesest de première importan e pour réaliser des
simula-tions réalistes. Ainsi, e travail se donne pour obje tif l'étude de quelques problèmes
de onta t entre es stru tures piézoéle triques etune fondation.
Il est évident que le ara tère de e onta t peut jouer un rle fondamental dans
le omportementde la stru ture: sa déformation,son mouvement, ladistributiondes
eorts, et .... Avant l'appli ation de for es sur un orps, la surfa e de onta t réelle
surlaquelle les orps setou hentest in onnue; parailleurs,les onditions de frontière
sur ettesurfa e in onnue faitintervenir des eorts et des dépla ementsin onnus. En
onséquen e,lesmodèlesmathématiquesde onta timpliquentdessystèmes
d'inégali-tésoud'équationsnonlinéaires(nonlinéaritésgéométriquesoumatérielles).D'ailleurs,
quand le frottement est présent, des solutions multiples de es équations dé rivant le
onta t peuvent exister, etlades ription du mouvementdes orps en onta t devient
extrêmement omplexe.
L'abondan e de e type de problèmes a fait prendre un essor onsidérable mais
relativementré entàl'étudemé anique, mathématiqueetnumériquede laMé anique
du Conta t, engendrant de nombreux ouvrages sur le sujet. Signorini fut le premier
à énon er un problème de onta t entre un orps déformableet une fondation rigide
[94℄. Ce problème fut résolu pour la première fois par Fi hera dans [41℄. La Théorie
Mathématique de la Mé anique du Conta t débute ave Duvaut et Lions [36℄, qui
présentère ntdes formulationsvariationnellesdesproblèmes de onta tetdes résultats
d'existen e et d'uni ité. D'autres référen es in ontournables sont les livres de
Pana-giotopoulous [84℄, Kiku hi et Oden [59℄, Hlavá£ek, Haslinger, Ne£as et Loví²ek [54℄;
dans lesdeux derniers l'analyse numérique de quelques problèmes de onta t est
pré-sentée. Loin de faire une énumération omplète, nous itons aussi les ouvrages édités
l'état de l'art dans le domaine. En parti ulier, on trouvera dans [18, 67, 98, 99℄ des
résultats on ernant l'étudedes problèmes de onta t des orps piézoéle triques.
S'il existe une di ulté à formuler les problèmes de onta t impliquant le
frotte-ment,leur résolutionnumériqueest plusdi ileen ore, arilssontdé ritspar uneloi
multivoquequi ne dérivepas d'unpotentielnaturel (mêmenon diérentiable).Aussi,
ilsne peuventpas être formulés entantque problèmesstandards d'optimisation(ave
ontraintes inégalité). De nombreux travaux portant sur l'étude numérique des
pro-blèmes de onta t peuvent être ités, par exemple [30, 40, 39, 64, 89℄ ou d'autres
[2,4, 116℄.
L'objet de ette thèse est l'étude de quelques problèmes aux limites de onta t,
ave ou sans frottement, entre un orps piézoéle trique déformable et une
fonda-tion. Nous nous plaçons dans le adre des petites déformations et nous étudions des
pro essus statiques etquasistatiques pour des matériauxéle tro-élastiques et
éle tro-vis oélastiques. Ce mémoire se divise en quatre parties que nous allons brièvement
dé rire.
Dans la première partie, le but est d'introduire les outils mathématiques,
nu-mériques et mé aniques né essaires pour une bonne ompréhension de la suite des
problèmes traités. Nous ommençons par présenter les divers modèles mé aniques de
onta tétudiés,puisnousrappelonslesespa esfon tionnelsetlesprin ipalesnotations
utilisées.Ensuitenouspassonsenrevuequelquesrésultatsfondamentauxd'analysenon
linéaire, on ernantlesinéquations variationnelles,leséquationsd'évolution,les
in lu-sionsdiérentielles, etleslemmesde Gronwall.Pour nir,nous présentonsbrièvement
letraitement numérique adoptépour résoudre leslois de onta t ave frottement.
Dans la deuxième partie, nous traitons deux hapitres sur l'étude théorique des
problèmes de onta t pour des lois onstitutives non linéaires éle tro-élastiques dans
des pro essus statiques et sous divers types de onta t. Les onditions de onta t
employées sont une ondition de onta t bilatéral ave frottement de Tres a dans le
premier hapitre,etune onditionde omplian enormaleave frottementdeCoulomb
dans le deuxième hapitre. Les résultats de ette partie se situent dans une optique
théorique. Pour haque type de problèmes, nous donnons une formulationmé anique
ainsi qu'une formulationfaible. L'existen e et l'uni ité de la solution faible sont
étu-diées.Nous omplétons etteétude endonnantune formulationdualepour lepremier
problèmeetunrésultatdedépendan e ontinuedelasolutionparrapportauxdonnées
Dans la troisièmepartie, nous nous intéressons à l'étude théorique des problèmes
de onta t pour des lois onstitutives éle tro-élastiques et éle tro-vis oélstiques dans
despro essusquasistatiques etsous diverses loisde onta t.Les onditionsde onta t
employées sont une ondition de omplian e normale ave frottementde Coulomb en
vitesse dans le premier hapitre, et une ondition unilatéral sans frottement dans le
deuxième hapitre. Les résultats que nous obtenons on ernent l'existen e et parfois
l'uni itédes solutionsfaibles.
Danslaquatrièmepartie,subdivisée en deux hapitres, nousproposonsune
modé-lisationnumériquedesstru tures piézoéle triques en onta t,dis rétisépar diéren es
nies en temps et éléments nis en espa e. Les diérentes lois de onta t et
frotte-ment abordées sont traitées à l'aide d'une formulation de type Lagrangien augmenté
développée par Alart-Curnier[4℄.Lepremier hapitreporte essentiellementsur la
mo-délisation du omportement éle tro-élastique ave omplian e normale et frottement
deCoulombdansunpro essusstatique.Ledeuxième hapitre on ernelamodélisation
du omportementéle tro-vis oélastiqueave onta tunilateraletsansfrottementdans
un pro essus quasistatique. Pour haque type de problème, on démontre un résultat
d'estimation d'erreur sous ertaines hypothèses de régularité et on y présente
l'algo-rithme de résolution. Des résultats numériques orrespondants et mettant en valeur
Notations Si
Ω
est un domainedeIR
d
(d = 1,2,3),
onnote parΩ
l'adhéren e deΩ
.int(Ω)
l'intérieur deΩ
.Γ
lafrontière deΩ
supposée régulière.Γ
i
(i = 1,5)
une partie mesurable de la frontièreΓ
.mes
Γ
1
lamesure de Lebesgue(d − 1)
dimensionnelle deΓ
1
.ν
lanormale unitairesortante àΓ
.v
ν
, v
τ
les omposantes normaleet tangentielledu hamp ve torielv
déni sur
Ω
.C
1
(Ω)
l'espa e des fon tionsréelles ontinûment diérentiablessur
Ω
.D(Ω)
l'espa e des fon tionsréelles indénimentdiérentiableset àsupport ompa t ontenudans
Ω
.H
l'espa eL
2
(Ω)
d
.H
1
l'espa eH
1
(Ω)
d
.H
l'espa eL
2
(Ω)
d×d
.H
1
l'espa e{ τ ∈ H | τ
ij,j
∈ L
2
(Ω) }
.H
1
2
(Γ)
l'espa e de Sobolev d'ordre1
2
surΓ
.H
Γ
l'espa eH
1
2
(Γ)
d
.H
−
1
2
(Γ)
l'espa e dual deH
1
2
(Γ)
.H
′
Γ
l'espa e dual deH
Γ
.γ : H
1
→ H
Γ
l'appli ationtra e pour lesfon tions ve torielles.Si
H
est un espa e de Hilbert réel etd ∈ IN
∗
, onutiliseles notations suivantes
H
d
l'espa e{ x = (x
i
) | x
i
∈ H }
.H
d×d
s
l'espa e{ x = (x
ij
) | x
ij
= x
ji
∈ H }
.(.,.)
H
leproduit s alaire deH
.k · k
H
lanorme deH
.H
′
l'espa e dual deH
.(.,.)
H
′
×H
leproduit dualité entreH
′
et
H
.ψ
K
lafon tion indi atri e deK ⊂ H
.2
K
l'ensemble de toutes lesparties de
K
.x
n
⇀ x
la onvergentefaible de la suite(x
n
)
vers l'élémentx
dansH
.L(H)
l'espa e des appli ationslinéaireset ontinues deH
dansH
.Side plus
[0,T ]
est un intervalle de temps,k ∈ IN
et1 ≤ p ≤ +∞
, onnote parC([0,T ] ; H)
l'espa e des fon tions ontinues de[0,T ]
dansH
.k · k
0,H
la normedeC([0,T ]; H)
.C
1
([0,T ]; H)
l'espa e des fon tions ontinûment dérivable de
[0,T ]
dansH
.k · k
1,H
la normedeC
1
([0,T ]; H)
.
L
p
(0,T,H)
l'espa e des fon tions
f
mesurables de[0,T ]
dansH
telles que
Z
T
0
|f (t)|
p
H
dt < +∞
ave les modi ationsusuellessi
p = +∞
.k · k
0,p,H
la normedeL
p
(0,T,H)
.
W
k,p
(0,T,H)
l'espa e de Sobolev de paramètres
k
etp
.k · k
k,p,H
la normedeW
k,p
(0,T,H)
.
Pour une fon tion
f
, onnotedom
f
le domainedef
.supp
f
le support def
.˙
f , ¨
f
les dérivées première et se onde def
par rapport au temps.∂
i
f
la dérivée partielle def
par rapport à lai
ème omposantex
i
.∇f
le gradient def
.ε(f )
la partie symétriquedu gradientdef
qui vaut1
2
(∇f + ∇
T
f )
.Divf
la divergen e def
.∂f
le sous-diérentiel( lassique)def
. SiH
1
etH
2
sont deux espa es de Hilbert réels, onnote par
L(H
1
,H
2
)
l'espa e des appli ationslinéaireset ontinues de
H
1
dans
H
2
.
k · k
L(H
1
,H
2
)
la normedeL(H
Première partie
Partie I
Requis et préliminaires
An de fa iliterla le turede e manus rit,il nousest paruutile de présenter dans
ette première partie le adre physique et fon tionnel dans lesquels on va travailler:
nous ommençons par pré iser le adre physique et les modèles mathématiques
gé-néraux utilisés, ensuite nous dé rivons les lois de omportement, les onditions de
onta t etles loisde frottement.
Après un bref rappel de mé anique des milieux ontinus nous ontinuons par les
espa es fon tionnels.Onintroduitlesespa es,dontnousnous servonspar lasuite,qui
représente nt le adre mathématique des démonstrations à venir. Nousy abordons de
façon su inte lesespa es de fon tions à valeurs réelles, tels quel'espa e de fon tions
C
m
,de type
L
p
oude Sobolev.Nousprésentons égalementlesespa es etlesnotations
adoptées par la suite dans l'étude des problèmes de onta t en petites déformations,
leurs prin ipales propriétés ave notamment les théorèmes de tra e. Pour lturer e
hapitre, nous reprenons les espa es introduits à la première se tion en les étendant
aux fon tionsà valeurs ve torielles.
Ensuite, nous passons en revue quelques résultats fondamentaux d'analyse
fon -tionnellenon linéairedanslesespa es de Hilbert,quelques résultatssur lesopérateurs
fortement monotones et de Lips hitz, les inéquations variationnelles elliptiques, les
équations, les inéquations variationnelles d'évolution et in lusions diérentiellesainsi
quequelques prin ipauxrésultatsportantsur e typede problèmes. Nousnissonsen
donnantquelqueslemmesdetypeGronwall,quiserontdesplusutilesnotammentdans
lesdémonstrations d'uni ité des solutionsfaiblesainsi queles estimations d'erreurs.
Les référen es bibliographiques seront ultérieurement spé iées dans ha un des
Chapitre 1
Des ription des stru tures
piézoéle triques en onta t
Ce hapitreintroduitle adrephysiqueutilisédans emémoireetenmêmetempsil
représenteun brefrappelde mé anique des milieux ontinus. On rappellenotamment
i il'équationdemouvementdeCau hyetl'équationdela onservationdela harge,on
dé ritlesloisde omportementéle tro-élastiquesetéle tro-vis oélastiques;nalement,
onpré ise les onditions aux limites de onta t ave ou sans frottement.
1.1 Cadre physique - modèles mathématiques
Nous allons introduire dans e paragraphe le modèle général du problème
mé a-nique utilisé dans presque toute la thèse. Ensuite, nous indiquerons les formulations
mathématiques pour lesproblèmes de onta t ave ousans frottement entre un orps
piézoéle trique etune fondation orrespondant au adrephysique d'étude.
Le adre physique est lesuivant.Nousenvisageonsun orps matérielquio upe
un domaine borné
Ω ⊂ IR
d
(d = 2,3)
ave une surfa e de frontière régulière
Γ,
par-titionnée en trois parties mesurables
Γ
1
, Γ
2
etΓ
3
,
orrespondant aux onditions auxlimitesmé aniques, d'unepart,et endeux parties mesurables
Γ
a
etΓ
b
,
orrespondantaux onditions aux limites éle triques, d'autrepart, telles que
mes Γ
1
> 0, mes Γ
a
>
0
etΓ
3
⊆ Γ
b
.
On note parν
la normale unitaire sortante àΓ.
Le orps est en astrésur
Γ
1
dans unestru ture xe. SurΓ
2
agissentdes tra tions surfa iques de densitéf
2
et dans
Ω
agissent des for es volumiques de densitéf
0
et des harges éle triques dedensité volumiques
q
0
(voir gure I.1.1). On suppose quef
2
etf
0
varient trèsΓ
Fondation
q
2
f
2
f
0
Ω
Γ
Γ
Γ
ν
1
2
3
g
u = 0
Γ
b
a
Fig.I.1.1 Corps piézoéle trique en onta t ave un isolateur.
partie
Γ
a
de lafrontièreainsiqu'àl'a tiondes hargeséle triquesde densitésurfa iqueq
2
, agissant sur la partieΓ
b
. SoitT > 0
etsoit[0,T ]
l'intervallede temps en question.Le orps est (ou peut arriver) en onta t ave un obsta leisolateursur lapartie
Γ
3
.Les hypothèses physiques introduites pour la piézoéle tri ité onsistent à négliger
leseetsmagnétiquesetthermiquesetà onsidérerl'intera tionéle tro-mé anique
uni-quement. Cettehypothèse est raisonnable pour lesmatériaux piézoéle triques utilisés
habituellement ommeles éramiques, les polyméres etles piézo- omposites.
Avant d'obtenir les modèles mathématiques qui orrespondent au adre physique
presenté, voi iquelques notations et onventions que nous utiliseronstout au long de
e mémoire.
Nousdésignons par
S
d
l'espa e des tenseurs symétriquesd'ordredeux sur
IR
d
(d =
2,3); ” · ”
et| · |
représententrespe tivement leproduit s alaireetlanormeeu lidiennesur
IR
d
etS
d
.
Ainsi,u
· v = u
i
v
i
, |v| = (v · v)
1
2
, ∀u, v ∈ IR
d
,
σ
· τ = σ
ij
τ
ij
, |τ | = (τ · τ )
1
2
, ∀σ,τ ∈ S
d
,
ave la onvention de l'indi e muet.
Soient
σ
= σ(x,t)
etD
= D(x,t)
le hamp des ontraintes et le ve teur desdépla ements éle triques,
u
= u(x,t)
etϕ = ϕ(x,t)
le hamp des dépla ements etle potentiel éle trique ,
ε(u)
etE(ϕ)
le hamp des déformations innitésimales et lehampéle trique .Poursimplierlesnotations, nousn'indiquons pas expli itementla
Pour un ve teur
u
nous désignons paru
ν
etu
τ
les omposantes normale ettan-gentielleà lafrontière, 'est-à-dire:
(I.1.1)
u
ν
= u · ν, u
τ
= u − u
ν
ν
.
Pourle hampdes ontraintes
σ
nousnotonsparσ
ν
etσ
τ
les omposantes normaleettangentielleà lafrontière, à savoir
(I.1.2)
σ
ν
= (σν) · ν, σ
τ
= σν − σ
ν
ν.
Enutilisant(I.1.1) et (I.1.2), nous obtenons la relation
(I.1.3)
(σν) · v = σ
ν
v
ν
+ σ
τ
.v
τ
,
qui va intervenir tout au long de e mémoire, dans l'établissement des formulations
variationnelles des problèmes mé aniques de onta t.
Enoutre,lespointsau-dessusd'unefon tionreprésententladérivationparrapport
autemps; par exemple
˙u =
du
dt
,
u
¨
=
d
2
u
dt
2
où
˙u
désigne le hamp des vitesses etu
¨
désigne le hamp des a élérations. Pour lehampdesvitesses
˙u
lesnotations˙u
ν
et˙u
τ
désignentrespe tivementlavitessenormaleettangentielleà lafrontière, 'est-à-dire:
˙u
ν
= ˙u · ν,
˙u
τ
= ˙u − ˙u
ν
ν
.
Nous rappelons maintenant la relation déformation-dépla ement dans l'hypothèse
des petites déformations:
(I.1.4)
ε(u) = (ε
ij
(u)), ε
ij
(u) =
1
2
(u
i,j
+ u
j,i
), 1 ≤ i,j ≤ d.
Nousnotons quei iet toutau longde lathèse, un indi equi suit une virgule indique
une dérivationpartielle par rapport àla omposante orrespondante de la variable.
Passonsmaintenantàladés ription des modèles mathématiques asso iés au adre
physique i-dessus.
Modèlemathématique:Nous ommençonsave lemodèlemathématiquequidé rit
l'évolution du orps dans le adre physique de la gure I.1.1 (page 6). L'état
éle tro-mé anique d'un milieu piézoéle triqueest déterminé par le ouple
(u,ϕ)
telqueu
estOn saitqu'en général,l'évolution d'un orps matériel est dé ritepar l'équation de
mouvement de Cau hy
(I.1.5)
Div σ + f
0
= ρ ¨
u
dansΩ × (0,T ),
où
ρ : Ω → IR
+
désigneladensitédemasse.Lespro essusd'évolutiondénispar(I.1.5)s'appellentpro essusdynamiques .Dans ertainessituations, etteéquationpeuten ore
sesimplier. Parexemple, dans le as oùle hampdes vitesses
˙u
varie très lentementpar rapport au temps, le terme
ρ ¨
u
peut être negligé. Dans e as l'équation (I.1.5)devient
(I.1.6)
Div σ + f
0
= 0
dansΩ × (0,T ).
L'équation(I.1.6) s'appellel'équationd'équilibre. Lespro essus d'évolutiondénispar
(I.1.6)s'appellent pro essus quasistatiques.Nousrappelonsque dansle adre physique
de gure I.1.1 (page 6),
f
2
etf
0
varient très lentement par rapport au temps. Paronséquent, nous supposons que les a élérations dans le système sont négligeables.
Nousnous plaçons don dans le as quasistatique etnous utilisons l'équation(I.1.6).
Dans le as d'un matériau piézoéle trique, la loi de omportement ontient une
nouvelle in onnue, le hamp éle trique
E
, d'où la né essité d'introduire une autreéquationd'équilibre pour la gérer. C'est l'équation de Maxwell-Gaussou équation de
onservation de la harge
(I.1.7) div
D
= q
0
dansΩ × (0,T ),
ave
q
0
ladensitévolumiquede harge ausein dumatériau. Cetteéquationestvalabledans un milieu non aimanté. Cette hypothèse a été onrmée expérimentalement par
H.F. Tiersten [110℄.
Nousavons rappeléque letenseur
ε
d'ordre2
ne dépend en faitquedu ve teuru
;de même, le ve teur hamp éle trique
E
dérive d'autres quantités, en parti ulier dupotentiel s alaire éle trique. Plus pré isément, on sait q'un hamp éle trique variant
en fon tiondu temps,induitun hamp magnétique
B
et vi e-versa; e phénomène setraduitpar les équationsde Maxwell-Ampère
(I.1.8)
rot B = µ
1
∂D
∂t
,
etde Maxwell-Faraday (I.1.9)rot E = −
∂B
∂t
,
où
µ
1
désignelaperméabilitémagnétiquedumatériau.LaquatrièmeéquationdeMax-well s'ajoute aux équations déjà itées (Maxwell-Gauss, Maxwell-Ampère,
Maxwell-Faraday) et traduitla loide onservation du ux magnétique,
(I.1.10)
div B = 0.
Pourla onstru tionetl'étudede eséquations,nousrenvoyonsà[33℄età[87℄.Laloide
onservation (I.1.10) implique l'existen e d'un ve teur
A
appelépotentiel magnétiqueve teur telque
(I.1.11)
B = rot A.
Cette dernière équation ombinée ave l'équation de Maxwell-Farraday implique que
la somme de ve teurs
E
+
∂A
∂t
admet un rotationnel nul, don dérive d'un potentiels alaire
ϕ
, 'est-à-dire(I.1.12)
E
= −∇ϕ −
∂A
∂t
.
Les in onnues du système de la piézoéle tri ité ainsi é rit sont don maintenant le
dépla ement
u
,lepotentiels alaireϕ
etlepotentielve teurA
.Dansle asdynamique,an de gérer l'in onnue
A
, nous utilisons l'équations de Maxwell-Ampère (I.1.8) quin'a pas été utilisée jusqu'i i.
Dans beau oup d'appli ations, on peut se restreindre à l'approximation
quasi-éle tro-statique,quirevientànégligerlapartiemagnétiquedansl'équationde
Maxwell-Faraday (I.1.9). Alors, pour
A = 0
,en utilisant (I.1.12) ona(I.1.13)
E
= −∇ϕ,
soiten ore,
(I.1.14)
E(ϕ) = (E
i
(ϕ)), E
i
(ϕ) = −ϕ
,i
, 1 ≤ i ≤ d,
et les in onnues se réduisent à
u
etϕ
. Nous onsidérons que le potentiel éle triqueommeétantl'in onnue éle triquepluttque son gradient(voirBanks etal.[9℄), e i
estjustiéparles onditionsauxlimitesquiserontimposéesparlasuitesurlepotentiel
éle trique.
Puisque le orps est en astré sur
Γ
1
,
le hamp des dépla ements s'annule i i:La ondition aux limitesen tra tionest
(I.1.16)
σν
= f
2
surΓ
2
× (0,T ),
f
2
étant une donnée du problème.Les onditionsauxlimiteséle triques sontdéterminéesàpartirdes deux équations
ϕ = ϕ
0
surΓ
a
× (0,T ),
(I.1.17)
D
· ν = q
2
surΓ
b
× (0,T ),
(I.1.18)
où
ϕ
0
etq
2
étant des données du problème.Leséquations(I.1.6)(I.1.7)asso iéesaux onditionsauxlimiteset(I.1.15)(I.1.18)
sontinsusantes àellesseulespourdé rirelemouvementdu orpsmatériel onsidéré.
Il est né essaire de dé rire e qui est propre au matériau lui même: 'est l'objet des
loisde omportementquenous dé rirons dansledeuxièmeparagraphe de e hapitre.
Par ailleurs, an de ompleter le modèle mathématique qui dé rit l'évolution
piézo-éle trique du orps en onta t, nous pré iserons les onditions aux limites sur
Γ
3
endé rivant les diérentes loisde onta t et de frottement utilisées; ela feral'objet du
troisième paragraphede e hapitre.
1.2 Lois de omportement
La ara térisation systématiquedes propriétés éle tro-mé aniquesdes milieux
pié-zoéle triques est fondée sur une représentation tensorielle du ouplage entre les
sys-tèmes éle trique et mé anique [57℄. Cette appro he s'impose notamment du fait de
l'anisotropieinhérente àl'existen e mêmede lapiézoéle tri ité.
Les grandeurs lo ales ma ros opiques, généralement hoisies ommevariables
mé- aniquesetéle triques dans lesmilieux ontinus, sont,respe tivement, lestenseurs de
déformation
ε
et de ontrainteσ
et les ve teurs dépla ement éle triqueD
et hampéle trique
E
.La représentation des propriétés piézoéle triques de lamatière onduitdon , en fon tion du système de variables indépendantes
(ε,D), (σ,E), (σ,D)
ou(ε,E)
hoisi, à la dénition de quatre ouples de relations fondamentales traduisantleseets dire tetinverse dela onservationénergétique. Dansle adredes hypothèses
lassiquesdelathéoriedel'élasti itéetdelavis oélasti ité,ensupposantenparti ulier
quelesamplitudesdes déformationsrestentfaibles,lespropriétés desymétriedes
ten-seurs de déformationetde ontraintepermettent de ramener lesrelationstensorielles
exemple les variables intensives
(ε,E)
omme ouple de variables indépendantes, lespropriétés piézoéle triques de la matièrese traduisent par les relationssuivantes:
Lois de omportement des matériaux éle tro-élastiques. Nous onsidérons i i
une atégorie de matériaux où le tenseur des ontraintes
σ
et le ve teur desdépla e-mentséle triques
D
sontreliés par laloi de omportement(I.1.19)
(
σ
= Fε(u) − E
∗
E(ϕ),
D
= Eε(u) + βE(ϕ),
où
F
est l'opérateur d'élasti ité non for ément linéaire à hamp éle trique nul(ma-tériau piézoéle trique de ourt ir uité),
E = (e
ijk
)
est le tenseur piézoéle trique quitraduitla proportionnalitéentre la harge etladéformationà hamp onstantou nul
et
β
= (β
ij
)
est le tenseur diéle trique à déformation nulle qui onstitue un tenseursymétriquedénipositif.Parailleurs
E
∗
= (e
∗
ijk
)
oùe
∗
ijk
= e
kij
,dénoteletransposé dutenseur
E
, tel que(I.1.20)
Eσ · v = σ · E
∗
v
∀σ ∈ S
d
, v ∈ IR
d
.
En éle tro-élasti ité linéaire, on suppose que le tenseur des ontraintes
σ
est unefon tion linéaire du tenseur des petites déformations
ε
et du gradiant du potentieléle triqueou le hampéle trique
E
, 'est-à-dire(I.1.21)
σ
ij
= f
ijkh
ε
kh
(u) − e
∗
ijk
E
k
(ϕ),
où
F = (f
ijkh
)
est un tenseur d'ordrequatre. Ses omposantesf
ijkh
s'appellentoe- ients d'élasti itéetelles sontindépendantes du tenseur desdéformationsenélasti ité
pure et
E = (e
ijk
)
est le tenseur des onstantes piézoéle triques. Dans le asnon-homogène
f
ijkh
ete
ijk
dépendent du pointx
∈ Ω
et dansle as homogènef
ijkh
ete
ijk
sont des onstantes.
Nousprésentonsmaintenantdeuxexemplesdeloidu omportementéle tro-élastique
non linéaire.Dans le premierexemple, onprend dans (I.1.19)
(I.1.22)
F(ξ) = Aξ +
1
λ
(ξ − P
K
ξ)
∀ξ ∈ S
d
,
où
λ
est une onstantestri tementpositive.A : S
d
→ S
d
est un tenseur d'ordrequatre
symétrique, déni positif;
K ∈ S
d
est un onvexe fermé tel que
0
d
∈ K
etP
K
estl'opérateurde proje tion sur
K
. Ce onvexe est d'habitude déni par l'égalitéoù
G : S
→ IR
est une fon tion onvexe et ontinuetelle queG(0) = 0
etk > 0
.Pourplus de détails, onrenvoitpar exemple à [65℄, [84℄ p.97 et[107℄ p. 68.
Un deuxièmeexemple de loide omportementélastique non linéaire est elui
pro-posé par Hen ky (pour plus de détails, voir[49℄).On introduitalors la tra e
tr ξ
et ledéviateur
ξ
D
de tout element
ξ
∈ S
d
données par lesrelations:
tr ξ = ξ
ii
,
ξ
D
= ξ −
1
d
(tr ξ)I
d
,
où
I
d
∈ S
d
est le tenseur unitaire.On prenddans (I.1.19)
(I.1.23)
F(ξ) = K
0
(trξ)I
d
+ ψ(||ξ
D
||
2
)ξ
D
∀ξ ∈ S
d
,
où
K
0
est une onstante stri tement positive,ψ : IR
+
7→ IR
est unefon tion régulièresatisfaisant les onditions suivantes: ils existent
c
1
, c
2
, d
1
, d
2
> 0
tels queψ(s) ≤ d
1
,
− c
1
≤ ψ
′
(s) ≤ 0,
c
2
≤ ψ(s) + 2ψ
′
(s)s ≤ d
2
∀s ≥ 0.
Sous es onditions, il est immédiat que l'opérateur d'élasti ité
F
donné par (I.1.22)ou par (I.1.23) satisfait à des hypothèses ultérieurement spé iées dans les hapitres
suivants.
Loisde omportementdes matériauxéle tro-vis oélastiques.Unmatériauest
ditéle tro-vis oélastiquesi saloi de onstru tion est de laforme
(I.1.24)
(
σ
= Aε( ˙u) + Fε(u) − E
∗
E(ϕ),
D
= Eε(u) + βE(ϕ),
dans laquelle interviennent l'opérateur de vis osité
A
, l'opérateur d'élasti itéF
, nonfor ément linéaires, letenseur piézoéle trique
E = (e
ijk
)
et letenseur diéle triqueβ
=
(β
ij
)
.Nousrappelonsqu'envis oélasti itélinéairedetypeKelvin-Voigt(voirparexemple
[48℄) et en tenant ompte de la dépendan e du hamp des ontraintes ave le hamp
éle trique, letenseur de ontraintes
σ
= (σ
ij
)
est donnépar(I.1.25)
σ
ij
= a
ijkh
ε
kh
( ˙u) + f
ijkh
ε
kh
(u) − e
∗
ijk
E
k
(ϕ).
Un exemple de loiéle tro-vis oélastique non linéaireest
(I.1.26)
σ
= A ˙ε + ̺(ε − P
K
ε) − E
où
A
est un tenseur d'ordre quatre. Ses omposantesa
ijkh
s'appellent oe ients devis osité ,
̺
est une onstantestri tementpositive,K ∈ S
d
estun onvexefermételque
0
d
∈ K
etP
K
: S
d
→ K
est l'opérateur de proje tion sur
K
. L'opérateur d'élasti itéest donnépar
F(x,ε) = ̺(ε − P
K
ε)
etE
est untenseur d'ordretrois.Ses omposantese
ijk
s'appellent oe ients piézoéle triques.1.3 Conditions aux li mites de onta t et lois de
frot-tement
Dans e paragraphe, nous exposons en détails les onditions aux limitesque nous
utilisons dans lesproblèmes de onta t en petites déformations. Nousdé rivons aussi
bien l'aspe t mathématiqueque mé anique de es onditions.
Par ondition de onta tnous omprenonsune relationimpliquantles omposantes
normalesdu hampdes dépla ements,des vitesses oudes ontraintes. Parloi de
frot-tement nous omprenons une relation impliquant la ontrainte tangentielle
σ
τ
et lavitesse tangentielle
˙u
τ
ou le dépla ement tangentielu
τ
. On note i i queσ
τ
s'appelleaussi for e de frottement.
Nous ommençonspar présenter les onditions auxlimitesde onta t utiliséespar
la suite dans e mémoire. Nous nous plaçons dans le adre physique de la gure
I.1.1(page 6).Leségalitéset lesinégalitésquisuiventsont onsidéréesvraies presque
partoutsur
Γ
3
× (0,T ).
Conta t bilatéral . I i, le onta t se fait de façon bilatérale 'est-à-dire le onta t
est maintenu pendant le mouvement; il n'y a pas de séparation entre le orps et la
fondation.Cette propriété se traduitmathématiquementpar
(I.1.27)
u
ν
= 0,
etelle sera utilisée dans la deuxièmepartie de e mémoire.
Condition de onta t unilatéral. Cette ondition modélise le onta t ave une
fondation rigide. Puisque la fondation est onsidérée rigide, elle ne subira don pas
de déformations. Le orps ne pourra don pas y pénétrer. Cette propriété se traduit
mathématiquement par l'inégalité
non contact
contact
u
σ
contact
ν
ν
ν
u
ν
non contact
σ
Fig. I.1.2 Loi de Signorini (1) et loi de omplian e normale (2) pour
g = 0
.ensupposantquel'intersti eentrele orpsetlafondationestnul;dansle as ontraire,
on onsidère l'inégalité
(I.1.29)
u
ν
≤ g,
où
g
représente l'intersti e de onta t. Aux points deΓ
3
tels queu
ν
< g
, le orpsdéformable quitte la base rigide. Les ontraintes normales y sont alors nulles. Par
onséquent, on a
(I.1.30)
u
ν
< g ⇒ σ
ν
= 0.
Auxpointsde
Γ
3
tels queu
ν
= g,
le onta t est maintenuetlabase rigide exer e uneréa tionnormaleorientée vers
Ω.
Nousavons don(I.1.31)
u
ν
= g ⇒ σ
ν
≤ 0.
Pourrésumer, les onditionsde onta t (I.1.29)(I.1.31)s'é riventd'unemanière
om-binéede lafaçon suivante:
(I.1.32)
u
ν
≤ g, σ
ν
≤ 0, σ
ν
(u
ν
− g) = 0.
Les onditions (I.1.32) s'appellent les onditions de onta t unilatéral (dit de
Signo-rini). Le onta t est un phénomène non-dissipatif don réversible. Il peut être
repré-senté sous la formedu graphe présenté par la gure I.1.2 (1) pour
g = 0
. On se rendfa ilement ompte sur e gure, que la loi de onta t unilatéral n'est pas un graphe
D'après lestravauxde Moreau[74℄onpeut é rirequelafor ede onta t
σ
ν
,ainsi queu
ν
, dérivent (au sens des sous-gradients) de deux potentiels d'énergie libres onvexesnon-diérentiablessous laformed'une in lusion:
σ
ν
∈ ∂Ψ
IR
−
(u
ν
− g)
ouu
ν
− g ∈ ∂Ψ
IR
+
(σ
ν
),
où
∂Ψ
IR
−
représente le sous-diérentiel de la fon tion indi atri e
Ψ
IR
−
de la partie
négativede
IR
.Ces ondition de onta t bilatéraletunilatéralont été utilisée àplusieurs reprises,
nous pouvons aiguillerle le teurvers les référen es [27, 28, 29, 106℄.
Conta t ave omplian e normale.Dans e as, la fondationest supposée
légère-ment déformable. La ontrainte normale
σ
ν
satisfait la ondition dite de omplian enormale , 'est-à-dire
(I.1.33)
−σ
ν
= p
ν
(u
ν
− g),
où
u
ν
est ledépla ementnormal,g
représentel'intersti eentrele orpsetlafondationet
p
ν
est unefon tionpositivedonnée,appelléefon tion de omplian enormale.Cetteondition ditque la fondation exer e une a tion sur le orps en fon tion de sa
péné-tration
u
ν
− g.
Des onditions de onta t ave omplian e normaleont été proposéesdans [69℄ et ontété utilisées par exemple dans [5, 46, 50, 61,62, 77℄.
Comme exemple de fon tion de omplian e normale
p
ν
nous pouvons onsidérer(I.1.34)
p
ν
(r) = c
ν
r
+
,
où
c
ν
est une onstante positive etr
+
= max {0,r}.
Legraphe de la fon tion (I.1.34),pour
g = 0
, est donné sur la gure I.1.2 (2). Cette loi régularise la ondition deSignorini,elledonneraun ertain onfortmathématique ommenousl'évoqueronsdans
la suite. L'identi ation ou plutt le hoix des oe ients
c
ν
est arbitraire. Dans easparti ulier,laloide omplian enormalepeutsemettresous laformede l'in lusion
suivante:
σ
ν
∈ ∂
h
Ψ
IR
−
▽
∂
c
ν
2
k.k
2
(u
ν
− g)
i
⇐⇒
σ
ν
∈ ∂
hc
ν
2
dist
2
(u
ν
− g,IR
−
)
i
,
où
▽
est le produit inf- onvolution.Conta t sans frottement. Dans le deuxième hapitre de la troisième partie du
mémoireonsuppose qu'onaun glissementparfait,ousans frottement.Ce i e traduit
par l'égalité
(I.1.35)
σ
τ
= 0.
Autrement dit, la ontrainte tangentielle s'annule à la surfa e du onta t, tout au
long du pro essus. Si au ontraire, une for e tangentielle existe, on dit que l'on a un
glissementave frottementetonest amenéàintroduire uneloide frottementquirelie
ette omposantetangentielleaux autres variablesdu système.
Loide frottement de type Tres a. Cetteloide frottementest àseuil
S,
quenousonsidérons xe. Tant que la ontrainte tangentielle
σ
τ
n'a pas atteint le seuilS,
leorpsne peutpas glissersur lafondationetily ablo age.Lorsque e seuil estatteint,
il y a glissement et la ontrainte tangentielle tend à s'opposer au mouvement. Cette
loide frottementest:
-dans le as quasistatique,
(I.1.36)
(
kσ
τ
k ≤ S,
σ
τ
= −S
˙
u
τ
k ˙
u
τ
k
si˙u
τ
6= 0,
-dans le as statique,
(I.1.37)
(
kσ
τ
k ≤ S,
σ
τ
= −S u
k
u
τ
τ
k
siu
τ
6= 0,
où
S > 0
est le seuil de frottement. La loi de Tres a a été utilisée ré emment dans[7,55,76℄,entreautresréféren es.Onnotei iquedansladeuxièmepartiedumémoire
nous nous plaçonsdans e type de frottement.
Loi de frottement de type Coulomb. Dans la deuxièmeet la troisième partie du
mémoire nous allons onsidérer la loi de frottement dite de type Coulomb. C'est une
desloislesplusrépanduesetelleestplusréalisteque elledeTres a.Ellese ara térise
par l'intervention de la ontrainte normaleet peut s'énon er omme suit:
-dans le as quasistatique,
(I.1.38)
kσ
τ
k ≤ p(σ
ν
),
kσ
τ
k < p(σ
ν
) =⇒ ˙u
τ
= 0,
kσ
τ
k = p(σ
ν
) =⇒ σ
τ
= −µ ˙u
τ
, µ ≥ 0,
u
σ
u
τ
(1)
(2)
glissement
glissement
adhérence
τ
τ
τ
σ
Fig. I.1.3 Loi de Coulomb (1) et sa régularisation (2).
- dans le as statique,
(I.1.39)
kσ
τ
k ≤ p(σ
ν
),
kσ
τ
k < p(σ
ν
) =⇒ u
τ
= 0,
kσ
τ
k = p(σ
ν
) =⇒ σ
τ
= −µ u
τ
, µ ≥ 0,
où
p
est une fon tion positive, représentant le seuil de frottement. Tant que le seuiln'estpasatteint,ilyaimmobilité(nullitédelavitessetangentielleoudu dépla ement
tangentiel). Quand e seuil est atteint, le orps se met à glisser et la ontrainte
tan-gentielle tend à s'opposer au mouvement (voir gure I.1.3 (1)). Comme pré édement
pour laloide onta t unilatéral,l'ensemble de es onditions (I.1.39) peut serésumer
sous une forme plus ondensée en termes de pseudo potentiels
σ
τ
∈ ∂Ψ
C(σ
ν
)
(u
τ
)
ouu
τ
∈ ∂Ψ
⋆
C(σ
ν
)
(σ
τ
),
oùlanotation
C(σ
ν
)
désigneledisque onvexede rayon−p(σ
ν
)
etΨ
⋆
C(σ
ν
)
est laonju-gué ausens de Lengendre-Fen hel de lafon tion indi atri e
Ψ
C(σ
ν
)
.Dans le as du frottementse de Coulomb,nous avons
p(r) = µ|r|,
où
µ > 0
est un oe ient de frottement.Dans le as d'un modèle de omplian e, on peut onsidérer la régularisation
sui-vante:
ave
c
τ
une onstante positive etr
+
= max{0,r}.
Nous pouvons aussi onsidérerl'exemple
p(r) = µ [r(1 − αr)]
+
,
où
µ > 0
est un oe ient de frottement etα
est un petit oe ient positif relatif àladureté de la surfa e de onta t.
Les expressions des onditions d'adhéren e et de glissement,données par la loi de
Coulomb,ne sont pas des fon tionsbiunivoques de lavitesse de glissement.Cela peut
onduire à des di ultés pour les te hniques lassiques de résolution. Pour ela, des
loisde frottement adou ies, pro hes de elle de Coulomb,sont utilisées.
Un exemple est l'introdu tion d'un glissement élastique dans la zone d'adhéren e,
justié par une déformation élastique des aspérités sur la zone de onta t. Parmi les
régularisations lassiques de la loi de Coulomb, nous présentons le ra ordement de
polynmialepar mor eaux (voir gureI.1.3 (2)); oné rit:
σ
τ
= −µ|σ
ν
|φ
ǫ
(u
τ
),
aveφ
ǫ
(u
τ
) =
−1
siu
τ
< −ǫ,
c
τ
u
τ
si− ǫ ≤ u
τ
≤ ǫ,
+1
siu
τ
> ǫ,
où
ǫ
dépend deµ|σ
ν
|
etc
τ
et dans e as parti ulier, ette loi s'é rit sous forme depseudopotentiels:
σ
τ
∈ ∂
h
Ψ
C
⋆
(σ
ν
)
▽
∂
c
τ
2
k.k
2
(u
τ
)
i
.
ave
c
τ
> 0
, une onstantedonnée.En on lusion, les onditions sur la surfa e potentielle de onta t
Γ
3
peuvent êtretrèsdiversesetpar onséquent,onpeutgénérer unevariétédemodèlesde onta tave
ou sans frottement. Par ailleurs, nous ne saurions pas lore e paragraphe sans iter
d'autres exemples de lois qui modélisent le omportement à la surfa e potentielle de
onta t, notammentlesversions de laloide frottementde Coulombetle onta t ave
frottementetusure. Ces modèles ontété utilisés par exemple dans [26, 27, 31, 69, 76,
Chapitre 2
Espa es fon tionnels
Dans e hapitre on introduit les espa es fon tionnels utilisés dans e mémoire.
On donne aussi quelques propriétés qui seront utilisées dans lasuite. Partout dans e
hapitre,
Ω
est un domaine borné deIR
d
(d = 2,3),
de frontière
Γ.
Nous supposonsque
Ω
est un domaine lips hitzien, 'est-à-dire queΓ
est représentable lo alementomme le graphe d'une fon tion lips hitzienne sur un ouvert de
IR
d−1
,
Ω
étant situélo alementd'un seul té de
Γ.
Parailleurs,nous onsidéronsdeux dé ompositionsdeΓ, Γ = Γ
1
∪ Γ
2
∪ Γ
3
etΓ = Γ
a
∪ Γ
b
aveΓ
i
∩ Γ
j
= ∅, i 6= j
telle queΓ
1
, Γ
2
, Γ
3
, Γ
a
, Γ
b
sont mesurableset
mes Γ
1
> 0, mes Γ
a
> 0.
2.1 Cadre fon tionne l s alaire
Dans e paragraphe, nous faisons quelques rappels sur les espa es de fon tions à
valeurs réelles. Nous allons aborder les espa es de fon tions ontinues, ontinûment
diérentiables, les fon tions
p−
intégrables, les espa es de Sobolev, qui nouspermet-tronsd'introduirelesespa es spé iquesàlamé aniqueaupro hainparagraphe.Nous
rappelons par la suite les dénitions et quelques propriétés de es espa es. Nous ne
donnons pas de démonstrations an de pas rallonger la longueur de e manus rit. Le
le teursouhaitantde plusamples approfondissementspourra sereporter par exemple
à [1℄, [21℄ ouen ore [92℄.
Nous introduisons lanotation lassique
(I.2.1)
D
α
. =
∂
|α|
.
∂x
α
1
1
∂x
α
2
2
. . . ∂x
α
d
d
,
dans laquelle gurent le multi-index
α = (α
1
, . . . ,α
d
) ∈ IN
d
i=1
α
i
.
Dans e manus rit,pour désigner lesdérivées partielles∂x
i
d'unefon tion
u
,nous adoptons indiéremmentles notations usuelles suivantes
∂
x
i
u, ∂
i
u, u
x
i
ou en oreu
,i
.Le adre étant posé, ommençons tout d'abord par les espa es lassiques de
fon -tions ontinues et ontinûmentdiérentiables.
Espa es de fon tions ontinues et ontinûment diérentiables. Nous notons
C(Ω)
l'espa e des fon tions uniformément ontinues surΩ
. Toute fon tion deC(Ω)
estbornée.Lanotation
C(Ω)
désignequetoutefon tionuniformément ontinue surΩ
possèdeune unique extension ontinue sur
Ω
.C'est un espa ede Bana h s'ilest munide lanorme
|v|
C(Ω)
= sup{|v(x)|, x ∈ Ω}.
Nous utilisons par la suite la notation
C(0; T )
pour désigner l'espa e des fon tionsuniformément ontinues sur l'intervalle
[0,T ]
,aveT > 0
. Pour toutentierm
, l'espa eC
m
(Ω)
est l'espa e des fon tions ontinues sur
Ω
dont les dérivées d'ordre auplusm
sont également ontinues sur
Ω
,C
m
(Ω) = {v ∈ C(Ω) | D
α
v ∈ C(Ω)
pour|α| ≤ m}.
C'estégalement un espa e de Bana h s'ilest muni de lanorme
|v|
C
m
(Ω)
=
X
|α|≤m
|D
α
v|
C(Ω)
,
oùl'opérateurD
α
est donnéàla relation(I.2.3).L'espa e
C
∞
(Ω)
désignel'espa e des
fon tionsindénimentdiérentiables
C
∞
(Ω) =
∞
\
m=0
C
m
(Ω).
De ette dénition, nous pouvons nous intéresser à l'espa e
C
∞
0
(Ω)
des fon tionsin-déniment dérivables sur l'ensemble
Ω
àsupport in lus dansΩ
,C
0
∞
(Ω) = {v ∈ C
∞
(Ω) |
suppv ⊂ Ω},
oùlesupport d'une fon tion
v
se dénitde lafaçon suivantesupp
v = {x ∈ Ω | v(x) 6= 0}.
La fon tion
v
est dite à support ompa t dansΩ
si son support suppv
est un sousensemble propre de l'ensemble
Ω
. Il est lair que l'in lusionC
∞
0
(Ω) ⊂ C
∞
(Ω)
estLesespa es
L
p
(Ω)
.Defaçonusuelle,nousdésignonspar
L
p
(Ω)
l'espa edesfon tions
mesurables et
p−
intégrables au sens de la mesure de Lebesgue pourp ∈ [1, + ∞[.
L'espa e
L
∞
(Ω)
désigne l'espa e des fon tions mesurables essentiellement bornées.
Nousmunissons es espa es de leurs normes usuelles
k . k
L
p
(Ω)
, p ∈ [1, + ∞].
Dénition I.2.1. Soit
p ∈ [1, + ∞]
, on dit qu'une fon tionu : Ω → IR
appartientà
L
p
loc
(Ω)
siuI
K
∈ L
p
(Ω)
pour tout ompa t
K ⊂ Ω
, oùI
K
représente l'appli ationidentité de
K
.Et ona le résultatsuivant.
Remarque I.2.2. Soit
v ∈ L
p
loc
(Ω)
, sion aZ
Ω
v(x)ψ(x)dx = 0
∀ ψ ∈ C
0
∞
(Ω),
alorsv = 0
p.p. dansΩ
.Dans la suite, nous utiliserons la notation suivante. Soit
1 < p < +∞
un réel.On pose
p
′
=
p−1
p
et on dit quep
′
est l'exposant onjugué de
p
. L'exposantp
′
estara térisépar
1/p + 1/p
′
= 1
.Pourp = 1
(res.p = +∞)
nous poseronsnaturellementp
′
= +∞
(res.p
′
= 1).
Quelques propriétés de es espa es
L
p
(Ω)
sontrésumées i-après.
Théorème I.2.3. Pour tout
p
de[1, + ∞],
lesespa esL
p
(Ω)
vérient les assertions
suivantes:
(1) Les espa es
L
p
(Ω)
sont des espa es de Bana h.
(2) Toute suite de Cau hy de
L
p
(Ω)
possède une sous-suite onvergente
pon tuel-lement sur
Ω
.(3) Pour toute fon tion
u ∈ L
p
(Ω)
, toutev ∈ L
p
′
(Ω)
,p
′
désignant l'exposantonjugué de
p
, l'inégalité de Hölder est vériée, i.e.Z
Ω
|u(x)v(x)|dx ≤ kuk
L
p
(Ω)
kvk
L
p
′
(Ω)
.
(4) Les duaux des espa es
L
p
(Ω)
, pourp ∈ [1, + ∞[,
vérient(L
p
(Ω))
′
= L
p
′
(Ω)
. (5) Les espa esL
p
(Ω)
sont des espa es réexifs pour
p ∈ ]1, + ∞[.
(6) Les espa es
L
p
(Ω)
sont des espa es séparables pour
p ∈ [1, + ∞[.
L'espa e
L
2
(Ω)
est muni du produit s alaire
(u,v)
L
2
(Ω)
=
Z
Ω
u(x)v(x)dx
∀ u,v ∈ L
2
(Ω).
De plus, l'inégalité de Cau hy-S hwarz, orrespondant à l'inégalité de Hölder pour
p = 2,
est vériée i.e.Z
Ω
|u(x)v(x)|dx ≤ kuk
L
2
(Ω)
kvk
L
2
(Ω)
∀ u,v ∈ L
2
(Ω).
Espa esdeSobolevd'ordreentier.Nous ommençonsparlesdénitionssuivantes.
DénitionI.2.4. Soient
Ω
un ouvert deIR
n
et
α ∈ IN
n
. soit
u ∈ L
1
loc
(Ω)
. On dit quela fon tion
v ∈ L
1
loc
(Ω)
est la dérivée faible d'ordreα
deu
siZ
Ω
u(x)D
α
φ(x) = (−1)
|α|
Z
Ω
v(x)φ(x)dx
∀ φ ∈ C
0
∞
(Ω).
Il résulte de la Remarque I.2.2 que la dérivée faible, si elle existe, est déterminée
de manièreunique dans
L
1
loc
(Ω)
.Dénition I.2.5. Pour tout
k ∈ IN
et pour toutp ∈ [1, + ∞]
, on dénit l'espa e deSobolev
W
k,p
(Ω)
ommeW
k,p
(Ω) = {u ∈ L
p
(Ω) ∀α, |α| ≤ k; ∃ v
α
∈ L
p
(Ω),
tel quev
α
= D
α
u},
oùD
α
.
est laα
ième dérivée faible. NousnotonsH
k
(Ω)
l'espa eW
k,2
(Ω)
. NousmunissonsW
k,p
(Ω)
de lanormekuk
W
k,p
(Ω)
=
X
|α|≤k
kD
α
u(x)k
L
p
(Ω)
1/p
si1 ≤ p < ∞,
max
|α|≤k
kD
α
u(x)k
L
∞
(Ω)
sip = ∞.
Quand
p = 2
, ette norme provient d'un produit s alaire. On dénit aussi lasemi-norme:
|u|
W
k,p
(Ω)
=
X
|α|=k
kD
α
u(x)k
L
p
(Ω)
1/p
si1 ≤ p < ∞,
max
|α|=k
kD
α
u(x)k
L
∞
(Ω)
sip = ∞.
Une propriété importantede e type d'espa es est lasuivante.
Théorème I.2.6. Les espa es deSobolev
W
k,p
(Ω)
, pour
k ∈ IN
etp ∈ [1, + ∞]
, munisde la norme
k . k
W
k,p
(Ω)
, sont des espa es de Bana h.De plus, lesespa esH
k
(Ω)
, pour
tout
k
entier, sont des espa es de Hilbert.Nous avons besoin de la dénition d'ouverts de lasse
C
m
et de lasse
C
m,β
, qui
pré isent lesdiverses régularités sur lesensembles que nous onsidérons.
DénitionI.2.7. Soit
Ω
un ouvertbornédeIR
d
et
Z
unespa ede fon tionsàvaleursréellessur
IR
d−1
.Lafrontière
Γ
de l'ensembleΩ
estdite de lasseZ
si,pourtout pointx
0
de la frontièreΓ
, il existe un réelr > 0
et une fon tionf
de l'espa eZ
telsqueΩ ∩ B(x
0
,r) = {x ∈ B(x
0
,r) | x
d
> f (x
1
, . . . ,x
d−1
)},
où
B(x
0
,r)
estlaboulede entrex
0
etderayonr
.Enparti uliersiZ
désignel'ensembledes fon tions Lips hitziennes, l'ouvert
Ω
est dit domaine de Lips hitz. SiZ
désignel'espa e
C
m
alors l'ensemble
Ω
est dit domaine de lasseC
m
.
La modélisation des problèmes mé aniques font intervenir la plupart du temps la
valeur de fon tionssur lafrontière. Nousdevons dénir orre tementlestra es de es
fon tions sur lafrontière.Pour ela, nous introduisonsla notiond'appli ationtra e
γ
des fon tions des espa es de Sobolev,qui d'ailleurs oin ide, dans le as des fon tions
ontinues, à leurs restri tionssur lafrontière.
Théorème I.2.8. Soit
Ω
un domaine de Lips hitz deIR
d
de frontière
Γ
et1 ≤ p <
∞.
Il existe une appli ation linéaire ontinueγ : W
1,p
(Ω) → L
p
(Γ)
possédant les
propriétés suivantes:
(1)
γv = v|
Γ
siv ∈ W
1,p
(Ω) ∩ C(Ω),
(2) l'appli ation
γ
est une appli ation ompa te,(3) il existe une onstante
k > 0
, provenant de la ontinuité de l'appli ationγ :
W
1,p
(Ω) → L
p
(Γ)
, telle que
kγvk
L
p
(Γ)
≤ kkvk
W
1,p
(Ω)
∀ v ∈ W
1,p
(Ω).
Nous notons
γv
la tra e d'une fon tionv ∈ W
1,p
(Ω)
. Nous nous permettons,