FACULTE DE
MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
année 1897-1898 M0 18
DE
LA
Valeur de la Percussion létallipe
COMBINÉE A L'AUSCULTATION
dans le Diagnostic de la Pleurésie chez l'Enfant
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenuepubliquement le 1er
Décembre 1897
PAR
François-Paul-Fernand LAMARQUE
Néà Saint-Benoît(Ile de la Réunion), le 16 janvier 1876.
Élèvedu Service de Santé de la Marine
i / MM. ARNOZAN professeur Président.
Examinateurs de la Tlièse
:)
) MESNARDpiofesseur....-
agrege \ Juges.
( CASSAET agrégé. .
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront
faites
surles
diverses parties de
l'Enseignement* médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI —
PAUL CASSIGNOl
9Î — RUli PORTE-DIJKAUX — 91 1B97
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. PITRES. Doyen.
PROFESSEURS MM. MIGE...
AZAM. ,
DUPUY,
Professeurs honoraires.
Clinique, interne
MM.
PICOT.
PITRES.
DEMONS.
LANEdONGUI
•N.
Clinique externe..
Pathologie interne Pathologie et théra¬
peutiquegénérales. VERGELY.
Thérapeutique ARNOZAN.
Médecineopératoire. MASSE.
Clinique d'accouche¬
ments MOUSSOUS.
Anatomie pathologi¬
que COYNE.
Anatomie BOUCHARD.
Anatomie générale et
histologie V1AULT.
AGRÉGÉS 13 m SKCTION DE MÉDECINE (Patholog MM. MESNARD. |
CASSAET.
AUCHn,.
Physiologie , Hygiène
Médecine légale Physique....» Chimie
Histoire naturelle ...
Pharmacie
Matière' médicale ....
Médecine expérimen¬
tale
Clinique ophtalmolo¬
gie
Clinique des maladies chirurgicales des en¬
fants
Clinique gynécologique
EXERCICE :
ie interneetMédecine légale.) MM. SABRAZÈS.
LE DANTEC.
MM.
JOLYET.
LAYET.
MORACHE.
BERGONIÉ.
BLAREZ.
GUILLAUD.
FIGUIER.
DE NABIAS.
FERRÉ.
BADAL.
PIECUAU D.
BOURSIER.
SECTIONDE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS
Accouchements...■\MM. RIVIERE.
) CHAMBRERENT
(MM. YILLAR.
Pathologie
externe]
BINAUD.( BRAQUEHAYE |
SECTION DESSCIENCESANA.TOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
(MM. PRINCETEAU | Physiologie MM. PACHON.
CANNIEU. Histoire naturelle BEILLE.
Anatomie,
SECTIONDES SCIENCES PHYSIQUES
Physique MM. SIGALAS. | Pharmacie... M. BARTHE.
Chimieet Toxicologie DENIGES. j
Cl 40Ci RS € OM i» 9,13 Cl 13 T A B 3113S
Clinique interne des enfants MM. JMOUSSOUS.
Clinique des maladies cutanées etsyphilitiques.
Clinique des maladies des voies urinaires Maladies dularynx, desoreilles etdu nez Maladiesmentales
Pathologie externe Accouchements Chimie
Le Secrétaire de la L'acuité:
DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
RÉGIS.
DENUCÉ.
RIVIÈRE.
DENIGES LEMAIRE.
Par délibération du 5 août1879, la Faculté aarrêté que les opinions émises dans les Thèsesqui luisont présentées doivent être considérées commepropres à leursauteurs, et qu'tdle n'entend leur donner niapprobation ni improbation.
A MA GRAND'MÈRE
A MON PÈRE, A MA
MÈRE
A MES FRÈRES ET A MES SŒURS
Témoignagedeprofonde affection.
A MES PARENTS
A MONSIEUR LE
DOCTEUR ANDRÉ MOUSSOUS
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA
FACULTÉ
DEMÉDECINE DE BORDEAUX
MÉDECIN DES HOPITAUX
PROFESSEUR DE CLINIQUE MÉDICALE INFANTILE
OFFICIER D'ACADÉMIE
A MES MAITRES
DE LA MARINE ET DE LA
FACULTÉ
DEMÉDECINE DE BORDEAUX
AVANT-PROPOS
Au mois de novembre 1896, au cours d'une de ses
leçons
cliniquesfaites
aulit du malade, M. le professeur agrégé
Moussous nous faisait remarquer toute la
difficulté
quepouvait présenter parfois le diagnostic de la pleurésie chez
les enfants et surtout chez les enfants en bas âge. L'idée
nous vint alors d'étudier les résultats que
pouvait donner
chez ces malades un nouveau mode d'exploration, connu depuis peu de temps
déjà, principalement étudié et expéri¬
menté dans son service parM. le
professeur Pitres
; nous voulonsparler du
«signe du
sou ».Aucun travail n'avait été fait sur ce sujet, et
peut-être,
nous disions-nous, y
aurait-il là
un moyende faciliter
ce diagnostic qui,parfois, n'est possible qu'à la suite de la
ponction.Nous regrettons de ne
pouvoir soumettre à l'appréciation
de nosjuges des
conclusions basées
sur unplus grand
nom¬bre d'observations; nous n'avons pu
faire mieux,
vule
nom¬bre, en réalité, assez restreint
de petits pleurétiques qu'il
nous a été possible
d'examiner dans le service de M. le
Dr Moussousdurant l'année qui vient
de s'écouler.
Nous avons tâché cependant
d'y remédier
parquelques
expériences qu'il nous a paru
intéressant de faire
surle
cadavre.
C'est donc à M. le professeur
agrégé Moussous
que nous devons lapremière idée de notre thèse inaugurale. Qu'il
nous soit permis ici
de lui
enexprimer toute notre
recon¬naissance, et le remercier en
même temps des excellents
conseils etde toute
la bienveillance qu'il n'a cessé< de nous
prodiguer pendant les deux années d'externat passées dans
son service.Souventnous avonspu
apprécier ses sentiments
affectueuxpourses
élèves, et en lui renouvelant aujourd'hui
tous nos
remerciements bien sincères nous ne faisons que
remplir un
devoir imposé par la reconnaissance.
QueM.
le professeur Arnozan daigne accepter l'hommage
denotre vive
gratitude
pourle grand honneur qu'il nous fait
en
acceptant la présidence de notre thèse.
DIVISION DU SUJET
Pour faciliter l'exposé, nous avons divisécetravailen qua¬
tre parties.
Dans le premier
chapitre,
nousfaisons l'historique
et l'analyse de quelquespublications déjà
parues sur cesujet
ou s'y rattachant.
Dans le second, nousexposons la technique de la recher¬
che du signe du sou, et les
résultats obtenus chez l'adulte.
La troisième partie est consacrée
à
nos observations et ànosexpériences
cadavériques.
Dans la
quatrième,
noustraitons de la difficulté
dudiag¬
nostic de la
pleurésie
chezl'enfant.
Viennent enfinnos conclusions.
CHAPITREPREMIER
HISTORIQUE
L'auscultation
plessimétrique est
unprocédé d'exploration
physique
dans lequel la percussion et l'auscultation sont
employées
simultanément dans le but d'étudier les diverses
modalités de la transsonnance des organes.
Les premiers auteurs
qui combinèrent, dans l'examen
physique, la
percussion et l'auscultation, n'obtinrent pas
grand résultat. Cela venaitde leur mauvaise manière de
pro¬céder.
Laënnec a eu le premier
l'idée d'ausculter
sur undes
points de la
poitrine les bruits produits
parla percussion
dans un point
diamétralement opposé, et de chercher dans
les modifications acoustiques
de
cesbruits des éléments uti¬
lisables pour le
diagnostic des lésions intra-thoraciques.
« On peut, dit-il,
estimer l'étendue de l'espace occupé par
l'air dans le pneumothorax en
auscultant à l'aide du sté¬
thoscope et
percutant
enmême temps dans différents points
:onentend alors une résonnance analogueà
celle d'un ton¬
neauvide etmêlée parmoment
de tintement
»(Traité de Vaus¬
cultationmédiate, p. 74).
Piorry s'est
attaché davantage
queLaënnec à l'étude de
l'auscultation plessimétrique et
il donne même, dans
son Atlas de Plessimétris'me, la descriptiond'un plestéthoscope
permettantde pratiquer facilement la percussion médiate, et
- 16 —
cela au moment oùl'oreille est
appliquée
surla plaque fixée
à l'extrémité de la tige : «
Mais cette méthode cY acouophonie,
écrit-il, ne donne
ni plus ni moins de résultats que ceux qui
sontobtenus par
tout expérimentateur qui se sert convena¬
blementdu
plessimètre.
En 1840, dans
le New- York Journal of Medecine ancl
Surgery, deux médecins américains, Cammann et Clarke,
font
paraître
unmémoire
sur unnouveau mode d'examen
physique
des
organes,qu'ils appellent
:La percussion aus-
cultatoire.
Afin d'éviter une
déperdition trop grande des ondes
sonores et pour
les conduire plus directement à l'oreille, ces
auteurs
proposent,
pourl'auscultation, de substituer au
stéthoscope creux uncylindre plein
enbois de cèdre, taillé
dans la direction des fibres ligneuses et
d'une longueur
de cinq à six pouces.
Pendant
quel'un des observateurs
ausculteà l'aide du cylindre
placé
surla partie centrale de*
l'organe à
explorer, l'autre percute à côté à l'aide du ples¬
simètre ou plus
simplement
avecles doigts légèrement
recourbés. Onobtient ainsi un son type,
particulier à chaque
organe
examiné, et qui disparaît sitôt
quele doigt qui
percute en a
dépassé la limite. Mais leurs recherches ont eu
pour
but la délimitation des organes solides, et en particulier
du cœur; pour
diagnostiquer la présence de liquide dans le
thorax et l'abdomen, la méthode
de
«percussion auscul-
tatoire», de l'aveu deses
inventeurs eux-mêmes,
nedonne
rien ou presque
rien. Ce procédé
nepeut donc être d'aucune
utilité dansle diagnostic de
la pleurésie.
Trousseau,
appliquant toujours le même principe, arrive à
découvrir que
les épanchements
gazeuxde la plèvre donnent
un grand
retentissement dénommé
parcet auteur : bruit
d'airain.
Nous ne ferons que
signaler
unarticle
parudans la
Gazette des
hôpitaux, et analysant
unmémoire du Dr O'Rorke
paru sur
le même sujet et dans lequel il est dit qu'à l'aide de
la
percussion et de l'auscultation combinées on peut, sur le
— 17 —
vivant, tracer les limites exactes du cœur, du foie, des parties de l'intestin remplies de substances solides, liquides
ou gazeuses, des cavernes pulmonaires, et la direction des grosvaisseaux.
En 1875, Granet publie dans les Archives de médecine
belges,
desexpériences faitessurlepoumon aveclediapason, pour se rendre compte du mode de transmission des sons à travers la poitrine à l'état normal et à l'état pathologique,mais cemode d'exploration ne donne aucunrésultat valable.
La même année, Guéneau de Mussy étudia aussi la trans-
sonnance de la poitrine; pour faire sesrecherches, Guéneau de Mussy percuteen avantsur la clavicule avec le doigt, ou bien sur le milieu ou l'extrémité inférieure du sternum, et ausculte en arrière le point diamétralement opposé à
celui percuté en avant. Pour la région postérieure du thorax, la percussion se pratique sur les apophyses épi¬
neuses des vertèbres dorsales. « En agissant ainsi, dit-il, on
obtient, quand le poumon est sain, outre le son déterminé par le choc, une vibration métallique qui accompagne le bruit sec produit par la percussion. Dans l'état patholo¬
gique, quand le tissu du poumon est induré ou altéré par
quelque produit morbide, le son vibrant et
métallique
normal devient mat, terne et d'une tonalité un peu plus élevée ». Cetteméthode, d'après lui, serait surtout utile pour reconnaître la limite supérieure du foie, et pour constater l'existence d'indurationscentrales dans la partie supérieure
du poumon.
Mais Guéneau de Mussy ne parle pas du tout des épanche- ments pleurétiques, sansdoute parce que, dans ce cas,l'aus¬
cultation
plessimétrique
ne lui a rien donné.Dans sa thèse inaugurale qui a pour titre : De l'auscul¬
tation
plessimétrique
dans les affectionspleuro-pidmonair
es,M. Amirault tranche la question en disant : « Dans les
quelques cas de pleurésie qu'il nous a été donnéd'observer, jamais la résonnance du côté malade n'a différé de celle du côté sain ». Quand aux affections pulmonaires telles que la
L,
... 18 _
pneumonie, la tuberculose, l'emphysème, etc., ses conclusions
sont les mêmes que
celles de Guéneau de Mussy.
En 1883, dans sa
thèse inaugurale intitulée « De la percus¬
sion métallique
combinée à l'auscultation dans le diagnos¬
tic des
épanchements liquides de la plèvre » et faite sous la
direction de M. le
professeur Pitres, M. Sieur reprend la
question, et démontre à l'aide d'observations que l'ausculta¬
tion
plessimétrique pratiquée d'une certaine façon peut ren¬
dre des services dans
l'étude clinique des épanchements li¬
quides
de la plèvre. Pour arriver à ce résultat M. Sieur se
place
dans les mêmes conditions que Guéneau de Mussy.
Seulement au lieu du doigt
il emploie des substefnces dures,
métalliques
et résonnant bien. Deux pièces de dix centimes
remplissent
cesconditions, d'où le nom de « Signe du Sou »
donné à ce nouveau mode
d'exploration.
Signalons,
avant de
passerà l'exposition de la technique du
signe du sou, un
article de M. Davezac (Journal de Médecine
de
Bordeaux) qui rapporte quelques cas de pleurésie et pro¬
posede
dénommer
cenouveau signe « le signe du sou du
professeur Pitres
».CHAPITRE II
Technique de la recherche du signe du
sou.Résultats obtenus chez l'adulte.
Al'aide de deux pièces de dix centimes
dont l'une sert de
plessimètre et l'autrede marteau plessimétrique,
onfait
per¬cuter sur la paroi
antérieure de la poitrine, et
onausculte
en arrière.Afin d'avoir unrésultat plus complet et plus
précis il
estbon de percuter et
d'ausculter des points diamétralement
opposés.Cependant quand
on aaffaire à
unépancliement pleurétique
abondant, onpeut faire percuter simplement
auniveau du mamelon et ausculteren arrière dans toute l'éten¬
due du côté percuté.
Si l'on désire ausculter la région antérieure, 011 pourra faire placer la
pièce
demonnaie
surla colonne vertébrale
ou dans la fossesous-épineuse.
Mais commel'auscultation
est plus facile enarrière,
et queles épanchements
ysont plus
étendus, il estpréférable d'employer
le premier mode d'exa¬
men.
Quand, à l'aide de deux
pièces
de monnaie, onfait
percuterauniveau dumamelon la poitrined'un individu sain, l'oreille appliquée en
arrière perçoit
unbruit sourd,
sansrésonnance
métallique etparaissant
seproduire loin d'elle. Si l'on prati¬
que cetexamen sur un
individu porteur d'un épancliement
— 20 —
pleurétique abondant,
cebruit sourd et lointain se trans¬
forme en un son clair, bref,
légèrement argentin, et dont le
caractère le plus
tranché est de paraître se produire immé¬
diatementau-dessousde
l'oreille. M. Sieur le compare au son
obtenu en
frappant deux
sousl'un contre l'autre dans une
grande masse
d'eau.
Les résultats obtenus chez l'adulte
sont résumés dans les
conclusions de la thèse de M.
Sieur.
Ces conclusions sont les suivantes :
1° Le signe du sou
n'est
pas unsymptôme pathognomoni-
que des
épanchements liquides de la plèvre, puisqu'il se
transmet à travers le foie etles tumeurs
solides
engénéral ;
2° Il n'existe pas
dans la péricardique, l'hypertrophie car¬
diaque et
les affections pulmonaires telles que pneumonie,
lésions tuberculeusesou
congestion simple;
3°Quand il y a
pleurésie
aveclésion pulmonaire, comme il
ne se transmetqu'au
niveau du liquide, il indique nettement
la hauteur de
l'épancliement, fait
quene donne pas aussi
sûrement la matité;
4°Il a les mêmes caractères
dans les diverses variétés d'épancliements séreux, purulents ou sanguins ;
5° Mais il ne se transmet
qu'à
traversles épanchements
libres ou cloisonnés et n'existe pas
dans la pleurésie enkys¬
tée.
CHAPITRE III
OBSERVATIONS
Parmi nosobservations, nous établirons trois groupes.
Dans un premier groupe, nous
réunirons les observations
de pleurésies survenues
chez des enfants âgés de moins de
sept ans.
Dans un second groupe, nous
placerons les pleurésies
d'enfants plus âgés.
Le premier groupe nous
semble le plus intéressant,
enrai¬
son de la marche tout à fait
spéciale
querevêt parfois la
pleurésie chezles tout jeunes enfants, et,
enraison aussi de
la difficulté" du diagnostic qui en résulte.
Chez les enfants
d'un certain âge, au contraire, nous nous
trouvons le plus
souventenprésence de
pleurésies ayant
unesymptomatologie
bien nette comme chez l'adulte, et l'erreur est moins facile.
Un troisième groupe enfin comprendra
quelques observa¬
tions de broncho-pneumonie.
Observation I
(Personnelle).
Pleurésie purulente droite.
T... Marguerite, deuxans,entrele5 novembre, salle 6, lit 13.
Antécédents. — Enfant n'ayant fait aucune maladie antérieure.
Toussedepuis unequinzaine de jours.
— 22 —
Etatactuel. —A son entrée, dyspnée
considérable (80 respirations
par
minute).
Pasde battements-des ailes du
nez.L'enfant estcouchée sur le côté malade.
A la percussion. —
1°
Enavant
:à gauche, sonorité complète ; à
droite, matitéétendue qui
s'arrête exactement à la ligne médiane et se
confond en bas avecla matité hépatique. Un peu
plus d'immobilisation
du thorax dece côté avecunelégère voussure.
2° En arrière
:à gauche,
sonorité normale; à droite, matité presque
complète excepté le long du
rachis oùil existe unléger degré de
sonorité.
A l'auscultation. —En arrière et à droite,on entend unpeulemur¬
mure vésiculaire. L'expiration devient
soufflante lorsque l'enfant
res¬pire fortement. En avant,
du même côté, grande diminution du mur¬
mure vésiculaire; àgauche, dans toute
l'étendue de la poitrine, râles
ronflants, sibilants et sous-crépitants.
On faituneponction qui donne
issue à 20
grammesde
pusenviron
; puis l'aiguille Sebouche
; unedeuxième ponction ramène
unecertaine
quantité de pus
d'une consistance
peuépaisse
sansgrumeaux.L'examen bactériologique de ce pus
n'y décèle la présence
quede
pneumocoques en très
grande quantité.
10 novembre. Respiration
inversée. Diminution très grande du
mur¬murevésiculaire du côté maladesans souffle.
12 novembre. Les petites plaies,
produites
pardes vésicatoires qui
avaient étéappliquésen ville, suppurent
abondamment et s'entourent de
vésico-pustules
d'impétigo. Il s'en forme aussi dans le dos, à la tête et
surle tronc. Mêmes signesstéthoscopiques.
13 novembre. Lesoir, températurede 37° 7.
L'enfant
ne cessede
se plaindre,tousse un peu.14 novembre. Pansement humide : aspect
violacé
ettorpide des
plaies.On remarque au niveau
de la pointe de l'omoplate et dans
unezone
absolument mate unelégère
tuméfaction
sansmodification de la teinte
des téguments.
L'examen de cette tuméfaction permetde constater un
léger degré de
fluctuation.
Une ponction en ce
point donne issue à
unepetite quantité de pus.
verdâtre,fluide.
— 23 —
Onconstate un certaindegré
d'hippocratisme.
10 novembre. L'enfant tousse un peumoins; pas
de fièvre. Se
nour¬rit bien. Sensation fluctuante sous l'omoplate
persiste
commel'avant-
veille.
Du côté droit*: matité considérable en avant sous
la clavicule. On
n'entend plus du tout
le
murmurevésiculaire.
En arrière eten haut, murmurevésiculaire
diminué. Sonorité légè¬
rementdiminuée. En bas, souffle; matité
remontant à
peuprès jusqu'à
lapointe de
l'omoplate.
Ducôtégauche, pasde
râles de bronchite.
17 novembre. Skodisme de la région
sous-claviculaire droite. La
tuméfaction observée auniveau de l'angle de
l'omoplate persiste tou¬
jours avec ses
mêmes caractères. Une ponction, faite pour obvier à la
production
d'un empyème de nécessité, donne issue à 20 grammes d'un
liquide
purulent.
19novembre. La matité reste étendue. Le murmure
vésiculaire est
perçu en
haut
ausommet droit. En bas, souffle. Dyspnée assez vive.
Lapointe ducoeur
est déviée de 1 centimètre en dehors de la ligne
mamelonnaire. Voussurepersistante
du côté malade.
Le signedu
cordeau
nedonne
aucunrésultat.
Signedusou. —
Du côté droit
:le timbre métallique s'entend en
bas jusqu'à la
pointe de l'omoplate; il
nes'entend plus au-dessus. Du
côtégauche,on n'a que
la simple perception du choc sans caractère
argentin.
Onfait unenouvelle ponction;
il
sort120
grammesenviron de pus
verdâtre, clair, d'uneodeur
fétide. L'ensemencement
ydécèle la pré¬
sencede pneumocoquespurs.
21novembre. La collectionpurulente
sous-cutanée semble disparaître.
24 novembre. A lapercussion : à
gauche, absence persistante de tout
signe
pathologique.
Adroite,en arrière, matité toujours
étendue. Murmure vésiculaire
s'entendant enhaut. Enbas,léger
souffle.
Enavant, skodismesous-claviculaire.
Perception du
murmurevési¬
culaireen cepoint. Matité au
dessous.
Signe dusou. —
Légère perception du timbre métallique en bas, à
droite.
m
— 24 —
Pas de signe du cordeau. Pas
de déviation de la pointe du
coeur. Il n'existe plus de voussure
appréciable
enavant;
on commenceà remarquer en arrière une
légère rétraction de la paroi. Nouvelle
ponction;
l'enfant
toussebeaucoup pendant l'aspiration. On retire
120grammes de liquide
de même
apparencemélangé cependant, à la
fin del'aspiration, d'une
certaine quantité de
sang..26novembre. L'enfant est toujours
dyspnéique.
27novembre. Signe du sou.— Le
timbre métallique est
perçud'une
façon évidentedu côté matjusqu'au niveau
de la moitié de l'omoplate.
La matité reste toujours complète en
arrière. Skodisme sous-cla-
viculaire en avant. Ponction ; l'aiguillene ramène que
40
grammesde
pus.
2 décembre. Enfant très dyspnéique. On
pratique l'opération de
l'empyème;ilsort300
ou400
grammesde
pus.3décembre. Dyspnée persistante.
Appétit très diminué. Pas de fièvre.
4 décembre. L'enfant se plaintet tousse beaucoup.
Appétit meilleur.
Un peude fièvre.
Il
estprocédé à
unpremier lavage de la plèvre.
6 décembre. Appétit revenu.
Fièvre
presquedisparue. L'enfant est
gaie.
8 décembre. On procède ù un
deuxième lavage de la plèvre.
10 décembre. Appétit bon, légère
fièvre, 37° 9 le soir.
10décembre. Pasde fièvre. L'enfant se nourrit bien; mais
l'amai¬
grissement est
considérable.
24 décembre. La fièvre ne reparaît
plus. L'hippocratisme semble
rétrocéder.
29décembre.Aplatissement de la
paroi
parsuite de la rétraction du
poumon. Dans
la partie supérieure du côté droit
:sonorité à
peuprès
normale. Le murmure vésiculaire reste légèrement
diminué, même un
peu
soufflant.
14 janvier. Le
dernier drain
estsupprimé. L'enfant
senourrit bien.
Disparitionpresque
absolue de l'hippocratisme.
25janvier. La
plaie
estcomplètement cicatrisée. Sonorité normale
du côté malade. Un peu desubmatité
cependant à la base. Quelques
râles de bronchite danslerestede lapoitrine.
14 février. L'enfant quitte le service en
bonne santé, mais
avec une légèrerétraction du côtéqui
aété malade.
Observation II
(Recueilliepar M.
d^%oucaud,
interne duservice.)
Pleurésie purulente.
Odette C..., âgée de dix-sept
mois,
entredans le service, salle 6, lit
11, le 18septembre 1897.
L'enfant estconduite àla consultation par sa mère. D'après
les
ren¬seignement donnés par
celle-ci, l'enfant aurait
eu,il
y adeux mois,
unefluxion de poitrine dontelle se
ressentirait
encore.Un médecin consulté
en ville l'envoie à l'hôpital avecle
diagnostic de pleurésie.
L'enfantse nourrit bien; aquelquefoisun peu de
fièvre le soir
;n'a
pas eu de crises
de suffocation.
Etat actuel. — Enfant plutôt petite pour son âge,
pâle. Poids
: 6 k. 800. Ellerepose tranquilledans
sonlit dans le décubitus latéral
gauche. Température=
37°6 le jour de son-entrée dans la soirée.
Pouls = 110. Respiration : 40par
minute.
Examen cle la,poitrine : Inspection.— En
avant rien d'anormal,
pas de déviation de
l'appendice xiphoïde dans
un sensni dans l'autre.
On remarquecependant au
niveau de la région supéro-antérieure
une légère voussure. Deplus, le mamelon gauche semble
un peuplus élevé
quele mamelon droit.
Enarrière, à droite,état normal. A gauche,
aplatissement qui s'étend
d'une manière très régulière depuis la pointe
de l'omoplate jusqu'au
niveaude la 10e ou 11? côte.
Le périmètrethoracique
pris
auniveau de l'appendice xiphoïde est
de 46 centimètresse divisant ainsi :
1/2périmètre
vertébro-xiphoïdien gauche
=23 1/2.
1/2périmètre
vertébro-xiphoïdien droit
=22 1/2.
Au niveau dumamelon : périmètre total —45 centimètres.
Du côté
gauche 23 centimètres. Du côtédroit 22 centimètres. Il
y adonc du côté
gauche unetrès légère
augmentation.
Palpation. — Ne donnepas de
renseignements bien
nets.Toutefois,
lorsquel'enfant crie, etcesdifférentes recherches
ne sefont
pas sansla
— 26 —
fairecrier, 011constate que les vibrations
thoraciqu.es sont complète¬
mentabolies à gauche,en
arrière
etenavant, tandis qu'elles persistent
à droite avecleurs caractèresnormaux.
Percussion. — En avant : à droite, sonorité exagérée dans toute
l'étendue du poumon.
Limite supérieure du foie normale. A gauche
:matité absoluedans toute l'étendue du poumon
depuis le
creux sous- claviculairejusqu'aurebord inférieur des fausses côtes. L'espace de
Traube adisparu. Au niveau
de la ligne axillaire, matité absolue et
perte de
l'élasticité pulmonaire
sousle doigt.
En arrière ; à.droite, sonorité exagérée comme en
avant. A gauche,
matitéabsolue dans toute l'étendue du poumon. Sur une
largeur de
deux doigts auniveau
de la gouttière vertébrale, depuis le niveau de
l'épinede
l'omoplate jusqu'à 3
ou4 centimètres au-dessous de la pointe,
submatité ouplutôt
sonorité très diminuée. Au niveau de la 11° côte
sonoritéintestinale.
Lapercussiondu cœur ne
fournit
quedes renseignements très vagues.
La pointe bat à 1
centimètre environ
endedans du mamelon. Batte¬
ments épigastriques.
Signe dusou. — A
droite, le choc du
sou nedonne qu'un
sonsourd
et mat.Agauche, au
contraire, la percussion du
soudonne
untimbre
métallique
parfaitement
netdans toute l'étendue du
poumongauche, de
l'épine de
l'omoplate jusqu'à
salimite inférieure. Par la percussion du
sou placéen
arrière
etl'auscultation faite
enavant
sousla clavicule,
on obtient lemêmetimbre métallique très net,très
argentin.
Ausculialion. — A droite,enavant et en arrière,
murmure~vésicu-
laire normal. Pas de râles ni desouffle. Agauche : en avant,
abolition
complète du murmure
vésiculaire. En bas, souffle doux
auxdeux
temps.
En arrière, aa-dessous de l'épine de
l'omoplate jusqu'en bas, souffle
beaucoupplus intense
également
auxdeux temps. Une ébauche de mur¬
murevésiculaire au niveau de lapartie submate,
dans la gouttière
ver¬tébrale. Bruits du cœur normaux, àla pointe et à
la
base.Les signes
fournis par la
percussion
etl'auscultation
ne semodifient
pasdans les
diverses positions
données
aumalade.
Deuxponctions
exploratrices à la seringue de Pravaz sont faites sans
résultat.
L'enfant, les jours suivants,
s'alimente bien. La température,
oscille entre 36° 5 et 37°; le pouls autour
de 120. On compte
en moyennede 45 à50 mouvements respiratoires
parminute. L'enfant tousse
un peu.
Le 1er octobre, pas de
modifications. Température basse. L'enfant
s'amaigrit.
Faute d'appareil
aspirateur
on nepratique
uneponction que
le 5octobre. Elle donneissue à 120 grammesdepus,
de coloration
ver- dâtre, bien lié, non fétide.Les 6 et7,températurestrès basses,
34° 8 et 35°. On alimente l'enfant
le mieux possible.
Quinquina, caféine, Champagne.
Le 8, on fait l'opération de
l'empyème entre le 8e et le 9e espace
intercostal au niveau de la ligue axillaire
postérieure. Il sort
environ 300 grammesde pus
de même nature
quecelui évacué par la
ponction. Lavage
de la plaie et drainage.
Après l'empyème
la sonorité est
revenuedu côté gauche, en avant
comme en arrière. Le murmure vésiculaire
s'enténd bien. Râles
nombreux aux deux temps. Pas
de souffle. Etat général très
mau¬vais.
Le9,pansement. Les
drains fonctionnent bien. Le soir, fièvre 38o 5.
Le11, pansement.
Enfant squelettique, refroidie.
Le 12, décès.
Autopsie.—A
l'ouverture de la
cagethoracique
ons'aperçoit que
ducôtégauche la plèvre est
fortement adhérente latéralement au niveau
des articulations chondro-costales dontellesemblesuivre
la courbure. En
deçà de cette ligne articulaire
la plèvre offre
sonaspect normal. Au
delà aucontraire ou pénètre dans une
vaste cavité dont les parois sont
tapissées d'un pusépais et jaunâtre. Il n'y
a pasde pus libre dans la
cavité, le liquide
purulent s'étant évacué
parl'orifice de la thoracentèse
qui est largement
béant. La plèvre est considérablement épaissie dans
toutesa hauteur, adhère en arrière à la colonne
vertébrale,
enbas
au diaphragme. Lesillon interlobaire est impossible à trouver.
Lepoumon gaucheest
fortement rétracté et repoussé
versles gouttiè¬
res vertébrales et le médiastin, il présente à sa
partie inférieure
un aspectrougenoirâtre; il est dur
autoucher. Le couteau le pénètre diffici¬
lement en faisant entendre un bruit particulier. Plongé dans
l'eau il
gagne
immédiatement le fond.
— 28 —
Au sommet il s'écoule une quantité assez
considérable de muco-pus.À
la pression, cette
partie, plongée dans l'eau, surnage' ou s'enfonce à
peine.
Le poumon droitest
intact, et n'offre
aucunelésion; il en est de même
de la plèvre du
même côté.
Lecœur nesemblepas présenter
de déviation. Le péricarde laisse
écouler une petite
quantité de liquide séreux, mais n'offre aucune trace
de lésion. Rien ducôté descavités du cœur.
Auniveau dumédiastin onsent sousledoigt
quelques nodosités
assez volumineuses dues à des adénopathies assezmarquées.L'une d'elles,
de la grosseur
d'une fève environ présente tr'-s nettement la dégénéres¬
cence easéeuse. Quelques autres,
de la
grosseurd'un haricot, offrent
également les
mêmes lésions.
Observation III
(Personnelle).
Pleurésie purulente
gauche.
Joseph R..., sixans, entre
le 21
mars,salle 14.
Antécédents héréditaires. — Père etmère bien portants.
Antécédents personnels. —
L'enfant n'a jamais été sérieusement
malade. Depuis un an il estun peu
essoufflé.
Histoire de la maladie. — Dans la nuit du samedi au dimanche
1er mars,l'enfant aété pris
de fièvre et
acommencé à
seplaindre du
côté gauche. Deux
jours après, il
semet à tousser. Le médecin trai¬
tant pose deux
vésicatoires, puis fait
uneponction qui donne issue à
undemi-verre de pus environ.
Etat actuel. —Examen de lapoitrine : Enarrière :
1° A gauche,pas
de
voussure ;matité généralisée plus intense à la
base. Abolition du murmure vésiculaireenbas, souffle en haut.
L'en¬
fant se refuseà parler : on ne peut se
rendre compte de l'existence
ou de l'absence de l'égophonie, non
plus
quede l'état de transmission
desvibrations vocales;
2° A droite, un peude voussure ;
sonorité exagérée
; un peude dimi¬
nutiondu murmure vésiculaire.
- 29 -
En avant :
1° A gauche,matité généralisée
sauf
auniveau de l'espace de Traube
où la sonorité estconservée.
Signe du sou. — On perçoit de ce côtéunetranssonnance
métal¬
lique bien nette.
2° A droite, sonoritéexagérée comme en arrière du même côté. La pointe du sternum estdéviée du côté opposé au côté
malade, à l'inverse
de ce quel'on était en droit de supposer. La matité
du
cœur estun peu déplacée à droite, mais trèsfaiblement.25mars. On fait une ponction qui donne issue à
100
grammesenvi¬
ronde pus dans lequell'examen
bactériologique décèle la présence de
pneumocoques et de streptocoques.
11 avril. On pratique l'opération de l'empyème;
écoulement abon¬
dant depus.
12avril. Latempérature descend à 35° 2. On donne à
l'enfant
une potion àl'acétate d'ammoniaque etàla caféine.
20 avril. Etat satisfaisant; ni fièvre, ni hypothermie. La plaie bour¬
geonne; suppuration insignifiante.
23 mai. On enlève les drains, laplaiese cicatrise.
30 mai. L'enfant sort en très bonétat de l'hôpital.
Observation IV
(Personnelle). 4
PI eurésie purulente gauche.
Victor L..., âgé de deuxans et quatre
mois;
entresalle 6, lit 4, dans
leservice le 20janvier 1897.
Antécédents personnels. — Enfant élevé au
sein;
mangedepuis
l'âge de six mois. A eulacoqueluche il
y adeux
ans,et la rougeole
l'andernier. Depuis cette époquetousse
toujours.
Etatactuel. — Nombreux signes de rachitisme; fontanelles fermées
mais grosse tète; gros ventre. Thorax
rachitique, déformé,
avec nouu-res. Fémurs et surtouttibiasincurvés. Articulations dugenou et tibio-
tarsiennes égalementnoueuses.
Micropolyadénopathie périphérique.
— 30 -
Sonorité normale des deux
côtés de la poitrine. Quelques râles mu-
queuxà
la partie
moyennedes deux poumons.
4 février. Mêmes signes
stétlioscopiques. Gros râles aux deux pou¬
mons.
17 février. L'enfantquitte
le service
enbon état de santé.
17 mars. L'enfantrevient
dans le service
pourdes accidents pulmo¬
naires.Dyspnée'.
Température de 37°. On constate de l'hippocratisme.
Percussion. —En arrière,
submatité dans tout le poumon gauche,
mais plus
marquée à la partie supérieure qu'à la partie inférieure.
En avant,matité
complète dans les trois premiers espaces intercostaux,
qui vaen
diminuant et arrive à une submatité qui fait place à une
sonoriténormaleauniveau
de l'espace de Traube qui mesure verticale¬
ment4 centimètres. Les
battements épigastriques sont exagérés ; on sent
la pointeducœur
battre
un peuen dedans et au-dessous du mamelon.
Malgré la
déformation rachitique, il semble exister une voussure sous
laclavicule au niveau des deux
premiers espaces intercostaux.
Signedu
cordeau négatif. La mensuration du périmètre thoracique
auniveau des mamelonsdonne
22 centimètres des deux côtés.
Auscultation.— 1° A
droite
: enarrière, murmure vésiculaire nor¬
mal. A la base,râlesfins. En
avant, respiration normale.
2° Agauche: en
arrière, le murmure vésiculaire n'est pas perçu à
la base.
Respiration soufflante (et même un souffle véritable dans les
fosses suset
sous-épineuse). En avant, silence sous l'aisselle et souffle
sousla clavicule
gauche.
Signedu sou. —
Après auscultation pratiquée successivement par
cinqpersonnes,
il semble établi que la transmission du choc seul est
perçue à
droite faiblement, et que la transmission argentine existe,
quoiquepeu
nette, du côté gauche, surtout lorsqu'on écoute le sommet
en arrière.
Ponction
exploratrice pratiquée
enarrière et à gauche dans un point
oùlamatitén'est pas
absolue (cinquième espace intercostal) amène une
petite quantité de liquide louche. La veille, une ponction faite avec la
seringuede Pravaz
n'avait rien donné.
Danslasoirée, une
ponction, nécessitée par une précipitation des mou¬
vements
respiratoires, donne 200 grammes d'un liquide de couleur purée
depois.
18 mars. A droite, râles de bronchite généralisés. Ronchus en haut,
ronchus etrâles sous-crépitantsen bas.
Agauche : dans toutel'étendueen
arrière, râles auxquels
sejoignent
peut-être desfrottements difficiles
àdifférencier, accompagnés
enbas
d'un très légersouffle. Du même
côté
:submatité dans
toutel'étendue
de la poitrine.
En avant: les dimensions de l'espace de Traube sont plus
grandes
quela veille
(5
centimètresenviron). A la place de la matité qui exis¬
tait sous laclavicule,on note de la submatitéet en cepoint on perçoit de nombreux râles sous-crépitants. La dyspnée persiste
(GO
mouvements respiratoires à laminute). Hypothermie. Une ponction est pratiquée
ausiègeclassique; bien que l'on
entende des râles à
ceniveau
et quela
transmission argentine du sou
n'y soit
pas perçue,il
y aissue de GO
grammes au moins
d'un liquide franchement purulent et contenant des
flocons.
19 mars. L'enfant semble moins dyspnéique. Dans la
partie
supé¬rieure du sommet droit, moins de râles de bronchite. Persistance des
râles àlabase.
A gauche : léger souffle avec murmure
vésiculaire diminué à la
base. On entend à ce niveau desrâlessous-crépitants très nets. • 21 mars. Enfant moins dyspnéique. A
gauche,
àpeine
un peude
skodisme àlapartiela plus interne
du premier
espaceintercostal
gau¬che. Battements épigastriques très
marqués. Souffle
enavant, matité
complète dansla fosse sus-épineuse et
la moitié supérieure de la fosse
sous-épineuse. Dans l'autre
moitié, submatité. Le souffle est entendu
dans toutelapartie supérieure,
jusqu'à la pointe de l'omoplate; au-des¬
sous, silence et râles sous-crépitants.
Souffle
sousl'aisselle. A droite,
foyers de râles fins à
la base. Sonorité normale dans toute
son étendue.Signedu sou. —A
gauche,
àla partie inférieure, perception simple
du choc. Alapartie supérieure,
audition métallique
avectendance
àla
formation du bruit d'airain. A droite, on neperçoitquelechoc et même
très peudistinct.
L'hippocratisme s'accentue très
rapidement.
23 mars. Une ponction est
faite dans la soirée, elle donne
issue à 150 grammesde liquideprésentant toujours le même
aspect.— 32 —
24 mars. Diagnostic
bactériologique
:streptocoques en longues chaî¬
nettesàl'état depureté. A
droite,
enarrière, râles fins très abondants
dans toutle poumon.
Dyspnée extrême, hypothermie. A gauche, dimi¬
nutiondumurmure vésiculairedans toute
l'étendue
avecsouffle et quel¬
ques
râles.
Alabase, matitéassez
grande. En haut, matité absolue. Battements
épigastriques.
Conservation de l'espace de Traube dans les limites indi¬
quéesles jours
précédents. On pratique l'empyème, il sort 200 à 300
grammes
de
pus.25 mars. Persistancede râles fins àla
base droite.
2avril. Iln'y a pas eu
d'élévation de température. Le pouls reste à
120. Mouvementsrespiratoires,
40
à50 à la minute. Pansement quoti¬
dien oubiquotidien.
Les drains fonctionnent bien, mais il s'écoule peu
de pus. Dans
les grands efforts de toux, l'enfant rend quelques crachats
nettement purulents. A
droite, râles
muqueuxgros et abondants. L'hip-
pocratisme
paraît s'accentuer.
5 avril. En avant: àgauche,
submatité
sousl'aisselle. A droite, sono¬
riténormale. Lemurmure
vésiculaire s'entend normalement. En arrière :
àdroite, sonorité
normale; à gauche, matité dans les fosses sus et sous-
épineuse.
Matité et submatité à partir de l'angle inférieur de l'omo¬
plate.
Sonorité àla base.
A l'auscultation. —Adroite : en
arrière, râles sous-crépitants dans
toutel'étendue,mélangés
peut-être de quelques bruits de frottement
pleurétique.
A gauche, dans la fosse sous-épineuse, quelques gros râles
humides. A la base, léger
souffle expiratoire et râles sous-crépitants,
mélangés
peut-être aussi de quelques frottements.
* 8 avril. A gauche: en
avant,
sousla clavicule, sonorité normale.
Espace de
Traube normal. Un peu de sonorité dans l'aisselle. En
arrière, au sommet,
la respiration est soufflante, mélangée de râles
humides. Au-dessus, on
entend le
murmurevésiculaire diminué avec
frottements et râles humides dans
toute la poitrine. La pointe du cœur
ne
paraît nullement déviée.
1erjuin. Dans
la nuit du 31, l'enfant est. inquiet, agité, et présente
une grande
élévation de température.
Lanuit suivante est mauvaise :
la cicatrice de 1 empyème, fermée de-
— 33 —
puis
longtemps
déjà, s'est réouverte, donnantissue à une quantitécon¬sidérable de pus. On procède au débridement de la plaie; pendant l'opération il s'écouleencore du pus avec une certaine abondance. Deux drains sont mis en place.
A la percussion on trouve une matité .absolue au-dessuset au-dessous dela cicatrice, et le murmure vésiculaire est entièrement supprimé à
ce niveau.
3 juin. Pansement: Températurede 37°4.
5 juin. Diminution du murmure vésiculaire. Râles nombreux, sur¬
tout à gauche.
11 juin. Un des drains n'ayant pu êtreremis à cause de l'étroitesse del'ouverture, onest obligé d'ypasser une sonde, qui donne issue à
une petite quantité de sérosité, mais pas de pus. On supprime le deuxième drain.
2 juillet. L'enfantprésente au niveau du voile du palais, de la face interne des joues etde la moitié externe de lalangue de vastesplacards grisjaunâtre. Autour des lèvres, quelques vésicules d'herpès. A l'aus¬
cultation, le murmure vésiculaire s'entend dans toute la hauteur des deuxpoumons, et au niveau des bases on entend toujours des râles sous-crépitants.
20 juillet. Lesplacards signalés ont complètement disparu. Du côté de la poitrine, l'enfant ne présente plus aucun symptôme pathologique
etquitte le serviceen parfait étatde santé.
Observation Y
(Personnelle).
Pleurésie purulente gauche.
Pierre A..,, âgé de un an, est vu seulementà la consultation externe le 22 mars 1897.
Antécédents. —Nourri au sein. N'a fait aucune maladie jusqu'à l'âgede dix mois. Fluxion de poitrine consécutive à une grippe au mois dejanvier. L'enfant a été sérieusement atteint: fièvre très forte, dysp¬
née.
Broncho-pneumonie,
pour laquelle on applique cinq vésicatoires.Etat actuel. —Au moment où il estconduità la consultation, l'en-
L. 3