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NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Distr.: GENERALE E/ECA/CM.22/6 29 avril 1996 FRANCAIS

Original : ANGLAIS

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE Dix-septieme reunion du Comite technique

preparatoire plenier

Addis-Abeba (Ethiopie) 30 avril - 3 mai 1996

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L' AFRIQUE Trentieme et unieme session de la Commissionl

vingt-deuxierne reunion de la Conference des ministres

Addis-Abeba (Ethiopie) 6-8 mai 1996

INITIATIVE "SOCIETE AFRICAINE A L'ERE DE L'INFORMATION"

CADRE D'ACTION POUR L'EDIFICATION D'UNE INFRASTRUCTURE AFRICAINE DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

(2)

E/ECA/CM.22/6 Avant-propos

I. Par sa resolution 795 (XXX) en date du 3 mai 1995, intitulee "Mise en place de l'autoroute de l'information en Afrique", la Conference des ministres responsables du developpement economique et social et de la planification invitait Ie Secretaire executif a former un groupe de travail de haut niveau sur les technologies de l'information et de la communication en Afrique, compose d'experts africains, en vue d'elaborer un plan d'action

a

presenter

a

la vingt-deuxieme reunion de la Conference des ministres. A cette fin, des fonds ont ete reunis, Ie groupe a ete constitue (une liste des membres figure a l'annexe I) et s'est rnis au travail en organisant des reunions au Caire,

a

Dakar et a Addis-Abeba et, par Ie biais de l'informatique, en ayant recours

a

un listserv . Le present document est Ie fruit du travail du Groupe.

2. Ce document est axe sur Ie developpement de I' Afrique, sur les defis et les nouvelles possibilites qui lui apportent l'ere de l'informatique. II porte specifiquement sur Ie role de I'information, de la communication et desconnaissances dans la creation d'une societe africaineaI'ere de I'informatique en vue d'accelerer Ie developpement socio-economique,

3. Il porte sur une analyse des questions liees a l'information et aux communications mises au service du developpement. II s'adresse aux decideurs et aux responsables de tous les secteurs et, en particulier,

a

ceux qui sont charges de la planification, de l'information, des telecommunications, du developpement econornique, des lois et de la reglementation, de la sante, de I'education, du commerce, du tourisme, de l'environnement et des transports. II vise

a

faciliter la definition precise du role et des politiques de l'Afrique dans un avenir ou I'information sera devenue une ressource economique et sociale d'importance cruciale et ou les reseaux electroniques et l'informatique ouvriront de nouvelles perspectives

a

l'activite

socio-economique et culturelle, tant au niveau local qu'au niveau mondial.

4. Dans Ie cadre deI'initiative proposee ici, il est prescrit de definir et de mettre au point un plan relatif a une Infrastructure nationale d'information et de communication (INIC) dans chaque pays africain. La dynamique de ce plan doit~trefondee sur les defis du developpement national, tels que la gestion de la dette, la securite alimentaire, la sante, I'education, la population, Ie chomage, la creation d'emplois, l'industrialisation, la bonification des terres, Ies ressources en eau, Ie tourisme, Ie commerce, etc. L'accent est mis sur la necessite de faciliter la prise de decision

a

tous les niveaux et de mettre a la disposition des gouvernementsr des milieux d'affaires et de la societe une infrastructure d'information et de communication qui eclairerait Ie processus de developpement. Deuxiemement, l'initiative prevoit I'instauration d'une cooperation, de liens et d'un partenariat entre les pays africains, ce qui leur permettrait de recueillir collectivement les fruits de I' experience cumulee en matiere d' execution de programmes et stimulerait Ie developpement de divers domaines de I'information et de la communication sur Ie plan regional.

5. Troisiemement, l'initiative proposee ici prevoit qu'il faut des dispositifs bilateraux et regionaux propres 11 stimuler la cooperation entre les pays africains. Quatriemement, il faut un soutien et un partenariat de la part des amis de I' Afrique, y compris les institutions bilaterales et multilaterales de developpement, les organisations economiques regionales et le secteur prive. A l'unanimite, les experts sont convaincus que l' Afrique peut evoluer vers une societe informatisee et recueillir des profits economiques et sociaux tangibles de cette transformation :

Liste de destinataires de courrier electronique etablie pour un sujet precis, permettant d'envoyer automatiquement

a

tous les destinataires qui y figurent la totalite du courrier prepare a cet effet. Le Groupe a travaille avec Ie soutien du Centre d'information et d'aide a la prise de decision du Cabinet egyptien et avec Ie concours de nombreux particuliers qui ont participe aux face-a-face et aux teleconferences, encourageant ainsi Ie Groupe et partageant avec lui de precieuses donnees d'experience, Le Groupe de travail de haut niveau remercie profondement l'Union internationale des telecommunications, l'Unesco, la Banque mondiale et Ie Centre de recherche pour Ie developpement international de leurs contributions de fond et de leur aide financiere.

(3)

EIECA/CM.22/6

a) si nous adoptons une approche tournee vers I'action concrete;

b) si nous travaillons energiquement

a

la traduire dans les faits;

c) si nous cooperons et etablissons des liens de partenariat en vue de relever les defis du developpement;

d) si nous sommes convaincus que nous pouvons reussir et que nous reussirons;

e) si nous nous lancons

a

temps dans la competition;

f) si nous faisons appel au soutien international pour pouvoir agir plus vite;

g) si nous savons toujours prendre du recul;

h) si nous croyons dans Ie peuple africain, moteur de la croissance et moyen de parvenir au stade d'une societe inforrnatisee.

(4)

E/ECA/CM.22/6 I. INTRODUCTION

6. Les trois principaux objectifs de developpement enonces clairement par les dirigeants africains ces derniers temps sont les suivants :

a) amelioration de la qualite de vie pour chaque Africain;

b) integration econornique de la region;

c) amelioration des echanges commerciaux et autres relations avec la cornmunaute mondiale.

L'informatique peut aiderl'Afrique 1\ rcaliser tous ces objectifs.

7. L'infrastructure d'information mondiale en train de se mettre en place, la mise des connexions 1\ la portee de chaque habitant de la planete font qu'iJ sera peut-etre possible:

a) pour les etudiants d'etudier et de faire des travaux de recherche en utiJisant des ordinateurs, des systemes multi-medias et des reseaux;

b) pour les medecins d'etablir des diagnostics en s'aidant d'informations obtenues grace 1\ des reseaux mondiaux;

c) de reduire la dette d'un pourcentage allant jusqu'a 50% grace 1\ des dispositifs d'aide 1\ la prise de decisions en matiere de gestion de la dette; de recevoir les alertes 1\ la secheresse et

a

la famine

a

temps pour pouvoir modifier Ie moment de la plantation des cultures;

d) pour les entreprises commerciales de devenir plus competitives, grace 1\ une information commerciale 1\ jour et precise;

e) de reduire les coats de transport, ainsi que la pollution;

f) de saisir I'heritage culturel sur support electronique, de l'etayer par des documents et de le diffuser dans Ie monde entier.

8. L'evolution du monde vers l'ere de l'inforrnatique et les innovations technologiques qui ont lieu partout dans Ie monde depuis ces dernieres annees, conjuguees 1\ d' autres changements structurels et economiques, ont fait rapidement tomber les couts des technologies de l'information et de la communication.

Grace

a

cette evolution, combinee aux progres des telecommunications mondiales et nationales, iJ est incontestable que l'on peut mettre en place des strategies adaptees permettant de sauter des etapes pour accelcrer le developpement du continent. La creation d'une infrastructure africaine d' information est

a

la

fois unenecessite et une occasion d' accelerer Ie developpement dans toutes les spheres de I' activite econcmique et sociale en Afrique.

9. La mise en oeuvre de l'Initiative "Societe africaine

a

I'ere de l'informatique" permettra aux dirigeants, aux decideurs et aux planificateurs africains de trouver la place de I' Afrique dans une economie mondiale en rapide croissance et d' accelerer la realisation de ses objectifs de developpement, Offrant la possibilite de creer des emplois avec beaucoup moins d'investissements que les autres secteurs, les nouvelles technologies donnent la possibilite

a

I' Afrique d' exploiter ses ressources en information sans necessairement posseder des ressources financieres en consequence. Lecout del'entree sur les marches mondiaux devient insignifiant et I'exploitation du secteur econornique de I'information demande tres peu de ressources autres que les efforts et l'ingeniosite de ses membres.

10. L'Afrique possede d'importants atouts qui devraient lui permettre de sauter des etapes dans son developpement. En effet, les investissements actuels, qui portent sur du materiel de communication ancien, sont peu eleves et il y a moins de droits acquis dans !'infrastructure existante que dans les pays developpes.

(5)

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En ayant pour volonte et pour optique de tirer profit des innombrables lecons des experiences tentees tant

a

I'interieur qu'a l'exterieur, I' Afrique a une excellente occasion pour demarrer sur les chapeaux de roue.

Le point de depart devrait etre la volonte resolue des dirigeants des nations africaines. Ensuite, pour que le changement souhaite puisse avoir lieu, ils doivent avoir une strategie visant

a

faire partager leur vision de l'avenir aux populations africaines, notamment aux politiciens, aux ingenieurs, aux milieux d'affaires et aux jeunes. La jeunesse de sa population constitue pour l' Afrique un atout pour I'adaptation

a

de nouvelles idees et

a

de nouveaux modes de travail imposes par de nouveaux outils d'information et de communication.

I!. La mise en place d'une infrastructure africaine de l'information est comme !'ensemencement d'un terrain en vue d'en tirer une riche recolte, Outre les avantages evidents pour I'integration econornique et pour Ie commerce et I'education sous toutes leurs formes, une infrastructure mondiale d'information permettra aux pays africains de diffuser

a

peu de frais leurs propres programmes culturels, programmes d'information et programmes de divertissement et de faire contrepoids aux flux d'information venant des pays industrialises. Ils pourront,

a

des couts de communication tres bas, mettre au point des produits informatiques pour les marches des pays developpes.

12. Par ailleurs, les technologies de l'information et de communication permettent de freiner l'exode rural. L'ere de l'informatique peut briser la relation emplois-urbanisation; quelque 70

a

80% de la

population africaine vivent dans les zones rurales. Le deft consiste

a

creer des conditions qui leur permettraient de vivre la

au

ils se trouvent.

13. Les technologies de l'information et de communication ne peuvent etre considerees comme un luxe au service de l'elite mais comme une necessite absolue pour le developpement, Quand bien meme les populations illettrees et rurales ne pourront pas tout de suite utiliser directement l'infrastructure africaine de l'information, les avantages induits pour Ie pays dans son ensemble se traduiront par des profits pour toutes les fractions de la societe. Et si les rendements immediats des investissements dans les technologies de i'information et de la communication n'apparaissent pas evidents

a

des administrations soumises

a

rude

epreuve et soucieuses de tirer le maximum de leurs ressources limitees, les retombees positives

a

long terme

d'une strategie anticipant sur l'avenir ne peuvent rester ignorees.

14. Certes, la presse a recemment souligne certaines des consequences negatives que peut avoir le reseau Internet, du fait par exemple de ses possibilites de diffuser de la pornographie et de compromettre la securite des donnees, mais on reconnait generalement qu'il s'agit de problemes transitoires. La societe trouvera les solutions voulues lorsqu'elle aura une meilleure comprehension des nouveaux moyens d'interaction offerts par l'infrastructure mondiale d'information. Il reste que les inconvenients sont tres largement compenses par les avantages potentiels d'une infrastructure de l'inforrnation s'appliquant

a

tous les domaines. S'il va de soi que des controles effectifs sont necessaires, certains ont ete jusqu'a comparer les problemes qui se posent dans ce domaine

a

la possibilite pour des moyens de transport super-rapides d'eloigner

a

toute vitesse des criminels des !ieux de leurs crimes.

IS. Le succes dans tous les domaines ne viendra que si les decideurs africains prennent rapidement des mesures pour lever les barrieres et creer un environnement propice qui permettra la naissance d'une societe africaine

a

I'ere inforrnatique - expression employee pour parler des avantages multiforrnes qu'apporteront

a

taus les Africains des politiques anticipant sur I' avenir en matiere de technologies de I' information et de communication.

16. Le present document presente une vision de l'avenir et un plan d'action relatif

a

une Initiative

"Societe africaine

a

l'ere de l'informatique", qui enonce les grandes lignes d'une mutation de la societe,

a

['intention des decideurs qui sont charges de la p!anification socio-economique au sein des gouvernements

(6)

E/ECA/CM.22/6 Page 3

africains. II vient completer Ie cadre directif elabore par les ministres africains des transports et des communications en matiere de telecommunications, appele "Livre vert pour I'Afrique".'

A. Vision de l'avenir

17. L'Initiative "Societe africaine a I'ere de !'informatique" vise a soutenir et a accelerer Ie developpement socio-econornique de toute la region. Motivee par les imperatifs les plus determinants pour le developpement, elle porte essentiellement sur les strategies, programmes et projets propres a faciliter l'instauration dans des conditions viables d'une societe informatisee dans les pays africains, conformernent aux objectifs d'integratlon regionale definis par le Traite instituant la Communaute economique africaine, qui prevoyait que des reseaux d'information et des bases de donnees regionales, des sources d'information et des techniciens seraient necessaires.

18. D'ici l'an 2010, on espere instaurer en Afrique, grace a l'Initiative, une societe informatisee viable dans laquelle:

a) des systemes d'aide a I'information et ala prise de decision sont utilises pour faciliter la prise de decision dans tous les grands secteurs de J'economie en respectant les priorites de developpement de chaque pays;

b) chaque homme et chaque femme, chaque ecolier, village, service public et entreprise a acces aux ressources en informations et aux bases de connaissances grace aux ordinateurs et aux telecommunications;

c) les "autoroutes internationales, regionales et nationales de !'information" sont devenues accessibles et des "bretelIes" ont ete prevues dans les villages et dans les secteurs de I' information interessant tout specialement la population locale;

d) un milieu d'affaires dynarnique existe, dirige par des gens energiques capables de mettre en place la Societe a I'ere de l'infortnatique;

e) des ressources africaines en information existent et repondent aux besoins des gouvernements, des

milieux

d'affaires, de la culture, de I'education, du tourisme, de l'energie, de la sante, des transports et de la gestion des ressources naturelles;

f) I'information et les connaissances sont diffusees et exptoitees par les entreprises et par le public d'une facon generale et, en particulier, par des groupes "sans-voix", comme les femmes et les pauvres, pour leur permettre de faire des choix econorniques rationnels (economie de rnarche) et pour permettre 11 taus les groupes d'exercer leurs droits au titre de la democratie et des droits de l'homme (Iiberte d'expression et liberte d'expression culturelle et religieuse).

B. Objectifs strategiques

19. Pour faire de cette vision de I' avenir une realite, les Etats membres africains devront:

a) permettre 11 I'information de circuler de facon continue au sein de Ia societe en appuyant Ies initiatives visant 11 ameliorer et 11 creer des services d'information et de communication dans differents

2 Union internationale des telecommunications, "Politiques de telecommunications pour I' Afrique: Le livre vert africain" (Geneve, 1995).

(7)

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secteurs sociaux: education, sante, emploi, culture, environnement, commerce interieur, finances, tourisme, transports et commerce exterieur;

b) creer un reseau continental d'Information et de telecommunication permettant des communications fiables et peu couteuses avec d' autres usagers en Afrique et ailleurs;

c) tirer les plus grands avantages possibles des ressources en informations disponibles en encourageant la creation de systemes qui permettent de les diffuser largement aupres des particuliers, des milieux d'affaires, d'ONG et du secteur public;

d) creer une nouvelle generation d' Africains capabies d'utiliser les technologies de I' information et de communication pour aider au developpement de leurs pays;

e) relierI'Afrique au reste du monde en favorisant I'echange bilateral de nouvelles technologies et en exportant des produits et des services intellectuels africains au reste du monde.

C. Objectifs connexes

20. Pour atteindre les objectifs strategiques de l'Initiative "Societe africaine it I'ere de l'informatique", chaque Etat membre devra etudier comment integrer les mesures suivantes dans les plans et programmes nationaux:

a) elaborer un plan directeur pour la mise en place d'infrastructures nationales d'information et de telecommunication, ainsi qu'un plan portant sur 2it5 ans pour la mise en place des infrastructures de base';

b) creer un organisme de reglementation puissant, independant des operateurs des telecommunications et de leurs ministeres, pour stimuler et reglementer les partenariats entre les secteurs public et prive, en vue de veiller au respect de l'objectif de "service universel" et d'etudier les politiques fiscales (relatives notamment aux droits, taxes et patentes);

c) eliminer ou reduire considerablement les droits d'importation, taxes et autres obstacles de caractere legal itI'utilisation des technologies de \'information et de la communication;

d) creer un environnement propice au developpement de I' information et des communications dans la societe, notamment en prenant des mesures icitant Ie secteur prive itassumer un role preponderant dans la prestation des services et dans la mise en valeur des ressources humaines indispensables pour une utilisation effective de ces services;

e) mettre en oeuvre une politique prevoyant l'utilisation des technologies de l'information et de la communication dans les services publics etcreerdes bases de donnees nationales dans tous les secteurs des de l'economie et de l'administration;

f) analyser les besoins, en vue de determiner les moyens necessaires et decreerdes services d'information et de communication dans les principaux secteurs prioritaires, en particulier dans l'education, la sante, l'emploi, la culture, l'environnement, le commerce, les finances, Ie tourisme et les transports;

Conformement aux resolutions de la premiere Conference regionale africaine sur Ie developpement des telecommunications (Harare, 1992) et de la Conference mondiale sur Ie developpement des telecommunications (WTDC-94, Buenos Aires, 1994).

(8)

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g) definir et mettre au point des applications informatiques dans les domaines ayant la plus forte incidence sur Ie developpementsocio-econornique national;

h) prendre immediatement des mesures pour faciliter la creation de services Internet locaux, qui soient abordables du point de vue des couts et accessibles au plus grand nombre, et ayant un contenu informationnel local;

i) elaborer et adopter des plans pour la mise en valeur des ressources humaines dans Ie domaine des technologies de l'information et de la communication;

j) adopter des politiques et des strategies facilitant I'acces aux moyens d'information et de communication en dormant la priorite aux zones rurales, a la population au niveau local" et aux autres groupes "sans voix'', en patticulier les femmes et les jeunes;

k) prendre des mesures particulieres pour sensibiliser ceux qui les connaissent mal aux avantages potentiels de I'infrastructure africaine de l'information en mettant I'accent sur l'equite entre les sexes.

21. Ensemble, les Etats membres devront creer un mecanisme de coordination pour garantir Ie succes de la mise en oeuvre de l'lnitiative "Societe africaine a I'ere de J'informatique", afin de tirer Ie meilleur patti de leur cornplementarite, de mettre en commun les enseignements tires de I'experience et de reduire les chevauchements d'activites.

II. SOCIETE AFRICAINE A L'ERE DE L'INFORMATIQUE:

DEFIS ET POSSIBILITES

22. La revolution informatique qui se propage dans Ie monde entier ne progresse pas vite en Afrique.

Par exemple, en depit des rapides progres enregistres I' annee derniere, seuls 15 pays africains ont un acces total a Internet et certains n'ont aucune connexionelectronique. En 1994, Ie nombre de lignes telephoniques principales pour 100 habitants n'est que de 1,6 en Afrique, contre 45 en Europe (par exemple) et le nombre moyen en dehors des grandes villes est seulement de 1,2 en Afrique, d'apres Ie rapport sur Ie developpement des telecommunications dans Ie monde, etabli par l'Union internationale des telecommunications (UIT).' En Afrique subsaharienne (sans I'Afrique du Sud), les chiffres sont beaucoup plus bas et il y a plus de telephones a New York ou a Tokyo que dans toute I' Afrique.

23. Voila une indication pattieIle du retard generalise du continent dans Ie developpement socio- economique. Le recent rapport de la CEA, intitule "Mieux servir I'Afrique - Orientations strategiques pour la Commission economique pour I' Afrique", etablit un parallele entre Ie developpement de l' Afrique et l'histoire classique du verre a moitie vide et a moitie plein", En tenant compte des defis poses par les nouveIles orientations strategiques de la CEA, les paragraphes qui suivent decrivent les possibilites que la revolution mondiale de l'inforrnation et de la communication offre al'Afrique si les politiques adequates sont rapidement et correctement mises en oeuvre.

4 Conformement a la Declaration et au Plan d'action de Buenos Aires adoptes par la Conference mondiale sur Ie developpement des telecommunications (Buenos Aires, 1994).

5

e

Ul'T, rapport sur Ie developpement des telecommunications dans Ie monde, 1995.

CEA, Addis-Abeba, 1996.

(9)

E/ECA/CM .22/6 Page 6

24. Les avantages des nouvelles technologies de l' information et de la communication ne concernent plus uniquement les secteurs des communications et de J'information. II s'agit desormais de technologies d'usage generalise, penetrant dans tous les domaines, ayant un champ d'action considerablement elargi et touchant pratiquement tous les secteurs de la societe. Le telephone, la television et l' ordinateur se combinent en des appareils uniques 11 multiples usages. Les ordinateurs et les peripheriques 11 puce electronique ainsi que les connexions en reseaux penetrent dans toutes les entreprises commerciales et dans toutes les maisons. D'ici l'an 2020, on estime que 12 milliards d'appareils seront relies 11 I'infrastructure mondiale de I'Information, y compris des appareils que I'on retrouve partout comme des ampoules electriques, des stimulateurs cardiaques et des refrigerateurs, Parallelement, grace aux couts abordables des communications et 11 la facilite d'acces des reseaux mondiaux, iI sera aussi facile pour un particulier d'atteindre 10 millions de personnes qu'une seule personne.

25. Nous enumerons ci-apres certains problemes prioritaires qui retardent Ie developpement de I' Afrique, avec certaines des possibilites qui s'offrent aux nations africaines pour les resoudre grace 11 la revolution de l'information et de la communication.

a) Creation d'emplois

26. Les principaux problemes sont les suivants : a) Quels emplois creer ?

b) Oil lescreer? c) Qui va lescreer? d) Comment lescreer?

e) Quelles ressources devront etre exploitees pour atteindre un niveau donne de chornage ? 27. Les nouvelles possibilites sont notamment les suivantes :

a) utilisation de nouvelles technologies de !'information et de la communication, offrant des possibilites importantes de creation d' emplois dans une nouvelle economie mondiale s' appuyant sur le secteur de I'information. Ces techniques offrent egalement la possibilite de gerer Ie marche actuel de l'emploi de maniere plus efficace;

b) acces 11 des donnees et 11 des informations sur l' emploi et Ie ch6mage par secteur d' activite, sexe et zone geographique;

c) nouvelles possibilites d'emploi, notamment de "teletravail", et service en ligne d' adequation des emplois et des qualifications;

d) humaines;

systemes d'aide 11 la prise de decision pour faciliter la mise en oeuvre des ressources

e) appanuon de nouveaux types d'emplois et de secteurs dactivite grace 11 l'acces aux

economies du monde qui s' appuient sur I'information et qui offrent des possibilites de services d'information, de mise au point de logiciels, de services de traduction, de saisie de donnees, de conservation de donnees, de conversion de donnees, de mise 11 jour de systemes, de formation et autres domaines lies 11 I'informatique.

(10)

E/ECA/CM.22/6 Page 7

b) Sante

28. Les principaux problemes sont les suivants :

a) epidemics, propagation des maladies infectieuses, Sida, etc.;

b) taux de mortalite infantile et maternelle les plus eleves du monde;

c) esperance de vie la plus faible du monde;

d) nombre de medecins par habitant Ie plus bas du monde.

29. Les nouvelles possibilites sont les suivantes:

a) renforcement de I'administration et de la gestion de la sante grace

a

des systemes d'information medicale;

b) creation de "descriptifs de la sante publique" inforrnatises et de systemes d'aide

a

la prise

de decision aux niveaux regional, national, rural et local;

c) etablissementde liaisons entre les centres medicaux, les centres obstetricaux et les transports medicaux pour les patients;

d) facilitation de l'acces

a

des diagnostics de gens qualifies grace

a

la tele-medecine;

e) amelioration de la distribution des fournitures medicales et reduction de leurs coilts.

c) Educationetrecherche 30. Les principaux problemes sont les suivants :

a) taux d'analphabetisrne Ie plus eleve du monde, surtout chez les femmes;

b) peu d'enseignants et des classes tres nombreuses;

c) peu d'ecoles et d'univcrsites;

d) peu de bibliotheques et acces tres limite

a

des revues internationales;

e) manque de materiel pedagogique;

f) manque de chercheurs et de moyens de recherche.

31. Les nouvelles possibilites sont notamment les suivantes :

a) possibilites equitables d'acceder

a

distance

a

des ressources, ce qUI facilite le tele- enseignement et accrolt les moyens d'enseignement au niveau local;

b) possibilites de relier des eccles, des universites et des centres de recherche

a

des

etablissements de tele-enseignement,

a

des bases de donnees,

a

des bibliotheques,

a

des laboratoires de recherche et

a

des services informatiques nationauxet internationaux;

(11)

EfECAfCM.22f6 Page 8

c) reduction des couts de communication et d' administration grace

a

la mise en place de reseaux de communication reliant tous les etablissements d'enseignement;

d) mesures de promotion et de soutien de la collaboration entre enseignants et chercheurs;

e) elargissement de champ d' action des etablissements d' enseignement pour la formation de type non scolaire, en particulier jusqu'aux collectivites locales.

d) Culture

32. Les principaux problemes sont les suivants :

a) degradation des ressources servant

a

proteger Ie patrimoine culturel (monuments, manuscrits, objets d'art, musique, etc.i);

b) insuffisance del'acces local ou regional aux sites culturels nationaux;

c) manque d' information et de connaissances sur les differentes cultures africaines.

33. Les nouvelles possibilites sont notamment les suivantes : a)

monde;

possibilite dacceder aux musees africains de n'importe ou dans la region et dans Ie reste du

b) conservation des manuscrits et des objets d' art et constitution de documentations par des moyens electroniques;

c) acces facilite aux manuscrits et aux objets d'art rares pour les chercheurs et Ie grand public grace aux produits culturels sur CD-ROM.

e) Commerce

34. Les principaux problemes sont les suivants :

a) echanges intra-africains representant moins de 5%du total des echanges;

b) echanges interieurs et exterieurs freines par la mediocrite des reseaux de transport et de communication;

c) manque d'information sur les procedures, les possibilites d'importation et d'exportation, ies debouches, les prix;

35. Les nouvelles possibilites sont notarnment les suivantes :

a) etablissement de liaisons entre les chambres de commerce, les associations commerciales et les entreprises afin d'aider les petites et moyennes entreprises et de developper les echanges regionaux et mondiaux;

b) reduction des couts des transactions commerciales;

(12)

E/ECAfCM.22/6 Page 9

c) service en ligne d'information commerciale et d'rnformation sur les possibilites d'importation et d'exportation; .

d) mise au point et commercialisation de nouveaux produits par le biais de reseaux electroniques.

f) Tourisme

36. Les principaux problemes sont les suivants :

a) absence d'informations sur des ressources tounstiques encore inexploitees, sources potentielles de richesse qui ne tirent aucun benefice des visiteurs internationaux et nationaux;

b) absence d'informations sur les destinations, les services et les infrastructures touristques.

37. Les nouvelles possibilites sont notarnment les suivantes :

a) possibilites d'attirer plus de touristes et autres visiteurs en offrant des services d'Inforrmtion et de telecommunication de haute qualite dans les centres touristiques;

b) reduction des couts des operations internationales de promotion visant

a

attirer les touristes;

c) amelioration de I'image de I'Afrique grace

a

des campagnes promotionnelles "en direct";

d) mise en place de bases nationales et regionales de donnees touristiques concernant les destinations et les infrastructures;

e) Internet;

possibilites d' effectuer des voyages virtuels et de collecter des informations en utilisant

f) mise

a

disposition de donnees et d'indicateurs touristiques propres

a

encourager et

a

faciliter

l'investissement dans des projets touristiques.

g) Securite alimentaire

38. Les principaux problernes sont les suivants :

a) production alimentaire nationale insuflisante pour repondre aux besoins du marche du fait de la sous-utilisation des ressources disponibles;

b) c) comparatifs;

d) techniques;

e)

manque d'informations sur les meilleurs marches et les meilleures conditions d'importation;

manque d'inforrnations sur les exportations agricoles presentant les meilleurs avantages

absence de directives pour planifier les semailles et ignorance des nouveaux modes et

acces diflicile aux informations et aux prix concernant Ie marehe de produits alimentaires.

39. Les nouvelles possibilites sont notarnment les suivantes :

(13)

E/ECAlCM.22/6 Page 10

a) mise en place de systemes informatiques de suivi des resultats du marche et evaluer ses defaillances;

b) mise au point de systemes informatiques permettant de traiter des questions relatives

a

la

securite alimentaire, telles que la production agricole, les subventions gouvernementales relatives

a

la securite alimentaire, Ie suivi des ressources en eau et des terres, les maladies, Ie transport et Ie stockage des produits aIimentaires;

c) commercialisation rentable des produits agricoles par Ie biais des reseaux d'information et de telecommunication;

d) possibilites equitables d'acceder

a

de nouvelles techniques permettant d'ameliorer la production agricole;

e) reduction des pertes dues au stockage grace

a

une meilleure distribution.

h) Femmes et developpement

40. Les principaux problemes sont les suivants :

a) equite: les femmes constituent 50% de la population mais font 60% du travail, gagnent 1/10 des revenus et possedent 1/100 des biens du monde;

b) generalement, les femmes ant mains de possibilites que les hommes d' acceder a la technologie en general, a l'information, aux organes d'information et de communication;

c) absence d'une information immediatement disponible sur la place des femmes dans la societe, la culture et l' economie.

41. Les nouvelles possibilites sont notamment les suivantes :

a) amelioration des droits de la femme grace a I'acces a I'information et a des indicateurs pouvant permettre de reperer les problemes de distinction fondee sur le sexe et d'eliminer les stereotypes;

b) possibilites equitables donnees aux femmes d'acceder a l'information, ala technologie et 11 I'enseignement technique;

c) mise en valeur du role des moyens modernes de communication dans la sensibilisation de la societe

a

l'egalite entre les deux sexes.

i) Crises causees par l'homme et catastrophes naturelles 42. Les principaux problemes sont les suivants :

a) degradation de I'environnement, guerres civiles, tremblements de terre, inondations et autres catastrophes naturelles sont souvent sources de chaos dans les pays africains mal prepares, surtout au niveau des collectivites locales et des villages;

b) la mediocrite des systemes de communication d'urgence limite l'efficacite des actions de l'Etat et des organismes internationaux d'aide.

43. Les nouvelles possibilites sont notamment les suivantes :

(14)

E/ECA/CM.22/6 Page II

a) creation de reseaux qui, autant que possible, permettent d' acceder aux telecommunications dans des zones OU I'environnement est menace de degradation ou qui sont menacees par des catastrophes naturelles;

b) utilisation de systemes de communication radio et par satellite a des coOts abordables dans des situations d'urgenceOU il est impossible d'acceder a des telecommunications satisfaisantes;

c) creation de systemes informatiques de surveillance des problemes utilisant des techniques de systemes d'information geographique (SIG), des systemes d'alerte rapide par teledetection et satellite, grace auxquels on dispose d' outils de prevision qui permettent aux gouvernements et aux organismes internationaux d'anticiper sur les problemes et d'apporter des reponses plus efficaces en cas de besoin.

m.

ELEMENTS DE BASE D'UNE SOCIETE AFRICAINE A L'ERE DE L'INFORMATIQUE

44. L'edification d'un secteur africain de I'information et de la communication exige la mise en valeur et Ie developpement de quatre elements principaux :

a) un cadre institutionnel et des dispositifs relatifs aux lois, ala reglementation et ala gestion;

b) les ressources humaines

c) des ressources en informations ("infostructure") d) des ressources technologiques.

A. Cadre institutionnel

45. L'lnitiative "Societe africaine a l'ere de l'informatique" ne peut etre menee a bien sans un cadre et des dispositifs appropries en matiere d'institutions, de lois et de reglementation aux niveaux national et regional. II est essentiel d'examiner les pratiques juridiques, reglementaires et institutionnelles des pays africains qui freinent la mise en place de services nationaux d'information et la mise en connexion avec l'infrastructure mondiale d'information.

46. Dans Ie cadre institutionnel, les principaux obstacles a la mise en place de services nationaux d'information et a I'etablissement de communications avec l'infrastructure mondiale d'information sont

notamment les suivants :

a) Obstacles fmanciers

i) couts eleves des services de telecommunication, constituant Ie principal obstacle

a

l'installation et

a

l'utilisation de services a valeur ajoutee;

ii) impots eleves pour les fournisseurs de services a valeur ajoutee, ce qui penalise en particulier les entreprises qui demarrent ou qui ne sont pas encore rentables;

iii) taxes a I' importation elevees sur Ie materiel informatique et les equipements de communication.

b) Reglementations

i) absence de normes appropriees pour l'homologation de prototypes de materiel;

(15)

E/ECA/CM.22/6 Page 12

ii) interdictions pesant sur la creation de reseaux prives de telecommunication (qu'il s' agisse d'installations appartenant a I'utilisateur ou d' installations de location) et sur I'obtention des interconnexions indispensables avec les reseaux publics;

iii) difficultes pour obtenir les autorisations pour acceder a des entreprises internationales de telecommunication.

c) Environnement

i) absence de cadre juridique approprie pour la creation d'entreprises ou d'associations de fournisseurs de services a valeur ajoutee;

ii) inexistence des services de soutien, tels que les services d'expert-conseil en informatique, la formation en informatique, la planification des strategies en matiere d'information, les services d'aide, indispensables a la mise au point de futurs services a valeur ajouteeet a la prestation de services deja etablis;

iii) difficultes pour obtenir Ie capital voulu pour Ie demarrage et I'extension.

d) Autres obstacles

i) absence d'un environnement approprie susceptible de stimuler la creation de produits informatiques africains;

ii) retard dans les dispositions relatives aux droits de la propriete intellectuelle;

iii) restrictions de la liberte d' expression, y compris les mesures visant a proteger I'ordre public ou la securite nationale, pouvant etre appliques a tort aux services d'information electronique;

Iv) absence de dispositifs satisfaisants de gestion et de coordination de la realisation de l'Initiative "Societe africaine a l'ere de I'informatique" aux niveaux national, sous- regional et regional;

v) meconnaissance de I' importance de la mise en place de l'infrastructure d'information et de telecommunication et absence d'une volonte ferme d'utiliser les technologies de I'information et de communication.

e) Solutions

i) Role du gouvernement

47. Le role du gouvernement est de presenter une vision de l'avenir, une strategie et un environnement favorable a la mise en place d'une infrastructure nationale d'information et de communication (lNIC) et de veiller itce que tous les secteurs sociaux en tirent profit. Pour pouvoir s'acquitter de son role et remplir ces objectifs, chaque gouvernement africain devrait creer ou nornmer un organe national qui serait responsable de la coordination et de la collaboration en general, aussi bien au sein du gouvernement qu' avec les autres secteurs. Dans Ie cadre de ce processus, Ie gouvernement devrait:

a) promouvoir l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans la fonction publique en particulier et dans la societe en general, afin d'ameliorer Ie rendement de la prestation des services publics et de stimuler les industries de I'information et de la communication. En

(16)

E/ECA/CM.22/6 Page 13

outre, un soutien particulier devrait etre prevu pour les etablissemcnts dinteret public ayant peu de ressources, tels que les organismes universitaires et ies institutions de recherche;

b) elaborer des plans nationaux pour l'adoption de I'informatique et des nouvelles technologies de la communication au sein du gouvernement ou d'organismes publics et suivre leur mise en oeuvre;

c) instituer un cadre et des dispositifs qui permettront la participation de tous les secteurs itla mise en place d'une infrastructure nationale d'information et de communication (INIC) ainsi que la coordination et I'harmonisation des multiples efforts des differents aeteurs, y compris Ie secteur prive, les organisations non gouvernementales et les medias. Il serait particulieremcnt important d'encourager la participation de tous les grands ministeres, Il peut se reveler necessaire de former des conseils paritaires (gouvernement, industrie, associations de travailleurs et de consommateurs);

d) etablir des relations avec d'autres pays, des organisations internationales et des organes regionaux, afin qu'il y ait un developpement coordonne et harmonieux aux niveaux regional et international;

e) mettre au point Ie cadre juridique et les reglcmentations voulus pour resoudre les questions de cout et d' accessibilite des telecommunications, d' objectifs de service universel, de propriete intellectuelle, de respect de la vie privee, de libre circulation de J'information et de convergence de la radio et de la telediffusion avec les telecommunications;

f) pour que la mise en place des infrastructures nationales d'information et de communication puisse se derouler de facon harmonieuse, les gouvernements africains doivent s'occuper des questions de legislation et de reglernentation qui restreignent actuellement I'utilisation des nouvelles techniques. Il peut se reveler necessaire de modifier les lois et les reglementations dans differents domaines, tels que la communication, la propriete intellectuelle, le respect de la vie privee et la libre circulation de l'information, mentionnes plus haul.

48. L'urgence de ces problemes exigera probablement que l'on mette en place immediatement des dispositifs permettant d' adopter des reglementations ad hoc, afin que des reseaux experimentaux et des projets pilotes puissent alimenter Ie processus de reforme institutionnelle.

49. A cet egard, les principales taches des gouvernements sont les suivantes (etant entendu que I'enumeration n'est pas exhaustive):

a) Telecommunications: Pour faciliter la mise en oeuvre de I'Initiative "Societe africaine it I'ere de I'informatique", les gouvernements devront faciliter la creation d'une infrastructure de communication satisfaisante, en encourageant la liberalisation des telecommunications nationales et des services publics de radio et de telediffusion. Pour ce faire, ils peuvent instituer une legislation et des mesures propresit inciter Ie secteur prive it collaborer itla mise en place de cette infrastructure et itetablir un organe de reglementation independant et fort charge de reglementer les partenariats entre Ie secteur public et le secteur prive et, notanunent, la participation du secteur prive international. Il sera en particulier indispensable de sauvegarder l'objectif de "service universel" et de revoir les politiques fiscales (relatives aux droits, taxes et patentes) pour qu'elles tiennent compte du "Livre vert africain", qui donne, entre autres, des lignes directrices pour I'elaboration de politiques relatives aux telecommunications.

b) Propriete intellectuelle: La propriete intellectuelle est en train de devenir l'un des facteurs importants influant sur le developpement de I'utilisation et la protection de l'information. C'est pourquoi les pays africains ont besoin d'un cadre legislatif qui tienne compte de facon equilibree des devoirs envers la propriete intellectuelle en tant qu'obligation internationale et de la necessite de repondre aux besoins intelleetuels de base des pauvres. Les gouvernements devraient etablir et faire appliquer une legislation relative aux droits d'auteur et sensibiliser Ie grand public aux droits de la propriete intellectuelle, tout en

(17)

E/ECA/CM.22/6 Page 14

prevoyant des mesures pour pallier les consequences negatives de ces lois sur la societe. Ces demarches devraient etre entreprises avec la collaboration des deux organisations africaines s' occupant la propriete intellectuelle, a savoir I'OAPI etl'AIPO, que I'on peut aussi aider dans Ie cadre de la contribution au debar mondial sur les questions relatives aux droits de la propriete intellectuelle.

e) Respect de la vie privee : Les pouvoirs publics ont un role important a jouer pour garantir Ie respect de la viepriveedes citoyens. Pour ce faire, ils doivent adopter des lois protegeant les particuliers contre toute atteinte a leur viepriveepouvant etreoccasionneepar les nouvelles technologies. Une politique claire doit egalement etre definie concernant I' enregistrement electronique des donnees relatives aux individus et les moyens employes pour controler leur utilisation. On recommande qu'un groupe de travail forme de representants de pays africains mette au point des politiques appropriees pour la protection de la vie privee.

d) Libre circulation de I'information : Les gouvernements africains devraient encourager la libre circulation de I'information a I'interieur des frontieres nationales ainsi qu'en direction et en provenance du reste du monde, en veillant a ce que des lois et des reglements protegent la liberte d'expression et garantissent la facilite d'acces a l'Information ainsi que la prestation de services a valeur ajoutee.

ii) ROle du secteur prive

50. Dans les pays developpes, le secteur prive joue un role decisif dans l'Informatisation de la societe.

Pour l'Afrique, il faut absolument un nombre determinant d'entreprises commerciales locales capables d'etayer et d'utiliser I'mfrastructure de I'Information. La politique des pouvoirs publics et les initiatives privees doivent se conjuguer pour mener a bien l'informatisation de la societe africaine. A cet egard, Ie secteur prive africain a un role important a jouer :

a) en stimulant la croissance et en assumant un role directeur dans le marche lors de ia mise en place des infrastructures nationales de I'information et de la communication, en investissant dans les secteurs voulus;

b) en occupant les nouveaux creneaux resultant de la mise en oeuvre de l'Initiative "Societe africaine

a

I'ere de I'informatique".

51. Pour ce faire, le secteur prive peut contribuer, en faisant jouer les mecanismes appropries,

a

renforcer la capacite d'action des quatre principales cornposantes du secteur prive:

a) les entrepreneurs et les dirigeants d'entreprises commerciales: en apportant un soutien aux dirigeants de petites et de moyennes entreprises dans les domaines de I'information et de la communication;

b) l'environnement: en cream un cadre legislatif et organisationnel propre

a

lever les facteurs de restriction et a favoriser I'expansion des activites commerciales dans ce domaine;

c) les agences de promotion de I'investissement: en encourageant ces organismes, qui proposent des financements et des activites de commercialisation et de promotion aux entrepreneurs;

d) Ie marche: en multipliant Ie nombre de consommateurs potentiels grace

a

des services d'information d'une mailleure qualite et d'une gamme plus etendue.

iii) Role des organisations non gouvernementales

52. Les organisations benevoles, les associations de consommateurs et de travailleurs devraient jouer un role de catalyseur tout en assurant la coordination avec Ie gouvernement et Ie secteur prive, en faisant contrepoids a une industrie de servicestourneevers Ie marche et en contribuant ala realisation des objectifs

(18)

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de "service universel". Un soutien specifique en vue de la participation 11 I'lnitiative "Societe africaine 11 I'ere de I'informatique" devrait etre prevu pour:

a) les organisations benevoles qui peuvent faire connaitre les besoins des pauvres et des groupes

"sans voix", tels que les collectivites rurales, les sans-abri, les personnes agees et les malades, et contribuer au developpement de leur capacite de tirer profit des services offerts;

b) les associations de consommateurs, qui expriment les preoccupations et les besoins du grand public, les associations nationales des groupes d'utilisateurs des technologies d'information et de communication, qui constituent une force particulieremcnt importante pour la definition des priorites dans Ie cadre de l'informatisation de ta societe africaine;

c) les associations de travailleurs qui soumettent les preoccupations des travailleurs aux employeurs et au gouvernement.

53. Toutes ces associations devront soutenir activement Ie gouvernement dans la formulation de sa vision de l'avenir, des strategies et des plans pour la mise en place d'une infrastructure de I'information, par Ie biais, par exemple, des conseils paritaires proposes plus haul. II faudra peut-etre une reunion panafricaine des ONG pour definir comment I'on envisage, et suivant quelles strategies, ta participation des ONG 11 la mise en place et 11 I'utilisation d'une infrastructure africaine d'information.

iv) Role des medias

54. Outre qu'ils forment un moyen essentiel de diffusion de l'information, les medias jouent un role determinant dans la sensibilisation de la population 11 l'importance et aux avantages de la revolution de l'information. Les journaux, la radio et la television offrent un moyen facile, accessible et peu couteux de transmission de l'information. En Afrique, les communautes n'ont pas besoin d'attendre I'arrivee du reseau Internet pour acceder 11 une grande partie de I'information qu'il transporte. Les medias ont acces 11 une grande partie des sources d'information qui existent actuellement et diffusent sur des bandes suffisamment larges pour atteindre les couches sociales pauvres et les zones eloignees, Les organisations de medias devraient donc contribution 11 I'Initiative "Societe africaine 11 l'ere de I'informatique":

a) en faisant connaitre 11 I'ensemble de la societe l'Initiative "Societe africaine 11 l'ere de I'informatique" ;

b) en offrant les moyens permettant de diffuser I' information qui resultera de !'Initiative;

c) en ouvrant des canaux de communication permettant d'atteindre tous les citoyens.

f) Programme regional propose: lancement et coordination de l'Initiative "Societe africaine 11 I'ere de I'informatique" par la CEA.

55. L'Initiative "Societe africaine 11 l'ere de I'informatique" doit etre parfaitement coordonnee et suivie aux niveaux regional et sons-regional, pour que toutes les activites connexes entreprises en Afrique puissent se completer.

56. Pour reussir la mise en oeuvre de l'Initiative sur une base regionale, il est recommande que la CEA se charge de la coordination avec les autres initiatives regionales portant sur Ie merne domaine et avec d' autres organisations: Initiative speciale des Nations Unies pour I' Afrique, Organisation de I'unite africaine, Banque africaine de developpement, ainsi qu'avec des groupements et des projets sous-regionaux: SADC, COMESA, IGADD, CEDEAO, UDEAC, CEEAC, UMOA, UPAT, RASCOM, UMA et URTNA. Cette

(19)

E/ECA/CM.22/6 Page 16

demarche sera particulierement importante parce qu'elle permet de s'assurer que les pays qui en ont Ie plus besoin beneficieront d'un soutien international.

57. Pour mener 11 bien cette tache, la CEA devra :

a) agir en qualite d'agent d'execution regional pour l'Initiative "Societe africaine 11 I'ere de l'informatique", charge du suivi et du contr61e de la mise en oeuvre et de la coordination des activites regionales entreprises 11 ce titre;

b) administrer les operations de collecte de fonds pour les projets relatifs 11 I'Initiative en liaison avec les differents organes regionaux et sous-regionaux mentionnes plus haut.

58. Pour mener 11 bien Ie programme de mise en oeuvre de I'lnitiative "Societe africaine 11 I'ere de I'informatique", il faudra prevoir le processus suivant:

a) adoption du present rapport par la Conference des ministres de la CEA;

b) mobilisation des gouvernements et engagement des chefs d'Etat aux niveaux regional et mondial 11 realiser l'Initiative, grace aux mesures suivantes :

i) Soumission du present plan d'action 11 l'Assemblee generale des Nations Unies, au Conseil des ministres de la CEA, au secretariat conjoint CEA/OUA/BAD, 11 la Conference regionale africaine sur le developpement des telecommunications (Abidjan, 6-10 mais 1996) et 11 la conference ministerielle de la Global Information Society, parrainee parle Gouvernement de la Republique d' Afrique du Sud (13(15 mai 1996);

ii) Promotion de la cooperation entre Etats africains et entre I'Afrique et le reste du monde, grace 11 l' adoption de progranunes regionaux et sous-regionaux par les Etats membres et 11 des appels lances 11 des organes intergouvernementaux, tels que I'OU A et la BAD, leur demandant de creer des comites interinstitutions charges de la promotion et de la coordination des activites;

iii) Promotion de la cooperation entre Etats africains grace 11 la creation de comites pluriministeriels de coordination 11 haut niveau et d'associations multisectorielles actives regroupant des usagers et des foumisseurs de services;

iv) Mise en place par la CEA d'un dispositif qui permette de suivre Ie deroulement de l'operation, en liaison avec d' autres initiatives, et qui fasse intervenir tous les partenaires potentiels appartenant au gouvernement, au secteur prive, au secteur du Travail, 11 l'universite, 11 la societe civile, aux organisations internationales, aux ONG et aux medias.

59. II est recommande de creer une commission consultative technique africaine dans Ie cadre institutionnel requis pour Ia mise en oeuvre de l'Initiative "Societe africaine 11 l'ere de!'informatique". Cette commission serait constituee de plusieurs experts venant de la region qui tiendraient une reunion annuelle sous I'egide de la CEA et qui seraient charges :

a) de conseiller la CEA concernant les programmes et projets regionaux;

b) de suivre la mise en oeuvre de l'Initiative;

(20)

EfECAfCM.22f6 Page 17

c) d'evaluer les resultats;

d) de recommander et de lancer des projets.

g) Programmes nationaux proposes

i) Programme I : Elaboration de plans relatifs itdes infrastructures nationales 60. L'une des mesures les plus importantes que chaque pays africain doit prendre pour integrer la

"societe africaine it l'ere de I'informatique" est d'elaborer des plans relatifs it I'infrastructure nation ale d'information et de communication (INIC) (voir annexe II). Cette mesure doit etre suivie par la mise en place, la gestion, la commercialisation et Ie financement de plans quinquennaux (1997-2002); (2002-2007);

(2007-2012).

ii) Programme 2 : Mise en place d'une "infostructure" sectorielle nationale

61. II faudra deployer des efforts considerables pour mettre au point une base d'informations - I'"infostructure" - dans chacun des pays membres. Compte tenu des graves problemes et defis auxquels sont confrontes les pays africains, on propose de realiser plusieurs projets precis portant sur les domaines enumeres sous la rubrique "Defis et possibilites" developpee plus haul. Ces projets contribueront it l'edification d'une base d'informations indispensable pour la planification, la prise de decision, I'expansion des activites, I'echange dinformation, la prestation de services d'information itvaleur ajoutee et, enfin, it I'edification d'une "societe africaine itl'ere de I'informatique". D'autres projets peuvent etre retenus pour repondre aux besoins particuliers de chaque pays. Des resumes, proposant notamment des objectifs pour des projets potentiels, sont donnes dans I'annexeIII).

B. Ressources humaines

62. Le developpement social et economique de l'Afrique est dans une large mesure determine par I'importance numerique et la qualite de sa population active - son capital humain et intellectuel. Le succes des economies del'avenir sera plus que jamais determine par la qualire des ressources humaines puisque I'importance des ressources naturelles ne cesse de diminuer. Preparer l'Afriqueit l'ere de I'informatique exige avant tout d'investir dans ses ressources humaines - la formation, I'education et la valorisation des ressources humaines seront les pierres angulaires de la nouvelle societe africaine.

63. En outre, la mise en valeur des ressources humaines exige, d 'une part, de nouvelles aptitudes de la . part des cadres et de la main-d'oeuvre, itsavoir la capacite de s'adapter, d'adopter et d'exploiter de nouvelles technologies et de maitriser Ie changement, et, d' autre part, la creation de nouveaux marches du travail ou les competences techniques et les connaissances acquises pourront etre employees.

a) Besoms d'une societe informatisee en general

64. Les decideurs doivent connaitre parfaitement les modalites de I'utilisation des nouvelles technologies de I'information en vue de la prise de decision; ils doivent avoir acces it une large eventail de sources nationales d'information couvrant differents secteurs ainsi qu'a des informations regionales et internationales.

lis doivent savoir comment chercher, extraire et utiliser les ressources en information disponibles; ils doivent etre conscients de la necessite d'un acces equitable itla technologie.

65. Les hommes d'affaires doivent avoir acces it I'information commerciale nationale, regionale et internationale, aux services d'informationitvaleur ajoutee; ils doivent savoir comment tirer Ie meilleur parti des ressources en information disponibles pour ameliorer et developper leurs entreprises et comment conduire

(21)

E/ECA/CM .22/6 Page 18

des transactions en toute securite et

a

des cents abordables en utilisant les reseaux d'information et de communication.

66. Les etudiants doivent avoir acces aux reseaux d'information nationaux, regionaux et internationaux, notamment aux bibliotheques electroniques; ils ont besoin de savoir comment utiliser les nouvelles technologies de la communication et des services de reseaux; ils doivent avoir acces aux laboratoires, aux etablissements et aux ressources voulus pour tirer Ie plus grand benefice possible des nouvelles technologies, qui augmentent les possibilites de formation dans de nombreuses disciplines; ils doivent avoir acces

a

l'auto-

formation,

a

des programmes et

a

des outils de formation, notamment

a

des facilites de teleenseignement, dans differentes diciplines. lis doivent egalement pouvoir partager des connaissances et des donnees d' experience avec d' autres etudiants de meme niveau qu' eux dans d' autres pays africains et ailleurs.

67. Des travailleurs qualifies doivent avoir acces

a

des outils de formation simples, notamment

a

des

possibilites d'apprendre

a

distance, leur permettant de se former individuellement ou collectivement, avec d'autres travailleurs; ils doivent etre informes des nouvelles techniques et des innovations dans leurs domaines de specialisation et pouvoir faire part de leur experience et etablir des liens avec des travailleurs d' autres etablissements, que ce soit dans leurs propres pays ou dans d' autres pays africains.

68. Le grand public doit se familiariser davantage avec l'informatique pour prendre conscience de l'importance de l'existence et de l'utilisation de l'information; il doit etre capable d'utiliser les nouvelles technologies pour communiquer aussi facilement dans sa ville que par-dessus lesfrontieres, En outre, il doit savoir comment exploiter l'information pour son mieux-etre.

b) Besoins de !'industrie de !'information et de la communication

69. Les specialistes des systemes de I'information ont besoin d'apprendre comment concevoir et mettre en oeuvre les systemes d'information dans les differentes applications et les bases de donnees sectorielles nationales, saisir des donnees, creer et gerer des bases de donnees et des systemes d'aide

a

la prise de decision, creer des serveurs sur Internet

a

partir de World Wide Web.

70. Les fournisseurs de services d'information ont besoin de savoir comment analyser les besoins des utilisateurs et definir de quels services ils ont besoin, d'avoir acces

a

l'information disponible aupres de sources nationales, regionales et internationales et de mettre en place des systemes de mise

a

jour perlodique de leurs donnees.

71. Les specialistes des telecommunications et des services de reseaux ont besoin de savoir comment planifier, concevoir, installer, faire fonctionner et entretenir des reseaux de communication et d'information.

c) Programmes proposes pour preparer la societe

a

l'ere de I' informatique

72. Le mesures proposees ci-apres visent

a

preparer les decideurs, le secteur prive, Ie grand public, ainsi que les etudiants qualifies et les speclalistes

a

l'ere de l'informatique. L'un des principaux objectifs du programme sera d' encourager I'adoption de nouveaux modeles de formation tenant compte des notions d' "education permanente'' et d ". esprit d' entreprise permanent" , ds uapprentissage sur le tas" , d". apprentissage sur mesure, sans orientation predeterminee", parallelement

a

l'exploitation permanente de I'information pour la resolution et l'analyse de problemes.

i) Programme 1: programme d'information des intervenants

73. . Le programme d'information des intervenants vise

a

faire des decideurs du secteur prive et du secteur public des decideurs informes, en leur permettant de conna'itre davantage la valeur et I'utilisation de l'information, les systemes d'aide

a

la prise de decision, les ressources nationales et internationales en

(22)

I

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informations, les methodes de recherche et d'extraction en direct de I'information sur le reseau Internet au sur d'autres reseaux internationaux d'rnformation, Ie courrier electronique et les reseaux de "bases de connaissances", les incidences sociales, economiques et culturelles eventuelles des nouveaux systemes d'information et de communication et la necessite d'une formation pour pouvoir adapter les structures et les procedures de travail en vue de tirer profit des moyens et des espaces etectroniques.

74. Les programmes d'information de ce type devraient etre concus et mis en oeuvre au niveau continental, au niveau sons-regional pour un groupe de pays et au niveau national dans chacun des Etats membres .. Les seminaires et ateliers devraient se presenter sous forme de modules, etre evolutifs pour pouvoir etre adaptes aux niveaux sons-regional et national mais egalement 11 celui de l'ecole, du quartier et du village. I1s devraient constituer des outils de base permanents pour des campagnes d' information. Par ailleurs, ils devraient etre frequents, afin de tenir compte de la rapide evolution des technologies de l'information et de la communication.

ii) Programme 2 : Programme d'enseignement

75. Leprogramme d'enseignement vise 11 preparer les scolaires et les universitaires 11 traiter avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Comme Ie programme d'information des intervenants, il devrait se presenter sous forme de modules et etre evolutif, Ce programme devrait prevoir I'elabcration d'un cadre pour la delivrance de titres universitaires en technologies de l'information et de communication, la mise au point des programmes de formation/d'apprentissage 11 composante technologique requis dans differents domaines, l'adaptation des programmes existants aux besoins et aux conditions des pays africains et la formation des instructeurs et des etudiants

a

I'utilisation des logiciels.

76. Le programme regional devrait etre constitue d'une serie de programmes nationaux adaptes exactement aux besoins de chaque pays et tenant compte des besoins et des moyens nationaux. L'echange et la mise en commun des donnees d'experience entre pays africains devraient se faire par Ie biais de projets d'apprentissage

a

distance et d'enseignement virtue!. II faudrait mettre au point et utiliser des outils et des techniques d'enseignement adaptes aux conditions africaines.

iii) Programme 3 : Programme de formation professionnelle pour techniciens specialises et travailleurs qualifies

77. Le programme de formation professionnelle devrait viser 11 ameliorer los competences des techniciens specialises et des travailleurs qualifies dans tous les secteurs professionnels. II faudrait accorder une attention particuliere 11 la formation de speclalistes de l'information et de la telecommunication.

78. Le programme general devrait etre axe sur la formation de techniciens specialises et de travailleurs qualifies de differents secteurs, tels que la sante, l'industrie, Ie tourisme, les transports, etc., dans l'utilisation des nouveaux outils et techniques dans leurs domaines de specialisation, pour leur permettre de mieux accomplir leur travail.

79. Le programme des specialistes de l'information devrait mettre l'accent sur la formation des specialistes des telecommunications et des services de reseaux, des specialistes des systemes informatiques ainsi que des fournisseurs et des specialistes des services d'information.

80. Le programme devrait comporter les activites suivantes :

a) mise en place de I'infrastructure requise, notamment de "centres d'excellence" en technologies de I'information et des telecommunications, de centres de formation, de laboratoires, et des facilites voulues en matiere de communication et de services de reseaux;

(23)

EfECAfCM.22f6 Page 20

b) mise au point de programmes d'apprentissage

a

composante technologique;

c) formation d'instructeurs et d'enseignants;

d) formation de uechniciens et de specialistcs en technologies de !'information et des telecommunications ..

81. Le programme de formation professionnelle devrait avoir des composantes regionales et et des composantes nationales. Les cornposantes regionales devraient comprendre des moyens de formation centralises au niveau de la (sous-)region permettant une formation avancee ou une formation d' instructeurs.

Les programmes nationaux devraient repondre aux besoins generaux du pays en matiere de formation professionnelle. . Les· methodes d'apprentissage

a

distance et de formation assistee par ordinateur (multimedia) devraient etre utilisees pour accelerer le processus et tirer le maximum de profit des ressources en matiere d' enseignement et de formation qui existent sur Ie plan regional et international, notamment celles qui ont ete mises au point dans Ie cadre, entre autres, de l'Universite mondiale des telecommunications de l'UIT pour Ie benefice des pays africains.

C. Ressources en informations - "Infostructure"

82. L'infrastructure de communication permet d'acceder tant au contenu informationnel qu'a l'espace electronique ou les activites sociales et economiques reelles se passent. La qualite des donnees et de l'information, des bases de connaissances (bases de donnees, archives et bibliotheques) accessibles par le hiais de cette "infostructure", qui englobe depuis les sources locales jusqu'aux sources mondiales, ainsi que la maniere de les utiliser, constitueront en fin de compte I' aune

a

laquelle seront mesures les avantages apportes par l'Initiative "Societe africaine

a

l'ere de l'informatique" .

83. La possibilite de multiplier les sources continentales d'information sera benefique pour l' Afrique dans la mesure ou :

a) les decideurs africains pourront prendre des decisions en matiere de planification socio- econornique en etant beaucoup plus informes;

b) les populations africaines pourront etre des producteurs d' informations et de connaissances locales et non plus des consommateurs passifs d'une information importee;

c) il sera possible d'exporter des informations et des connaissances et de participer en etant tourne vers l'avenir

a

la mise en place de l'infrastructure mondiale de l'information;

d) les chercheurs et scientifiques africains auront acces

a

une information sur I'Afrique produite

a

l'interieur du continent;

e) les chercheurs et scientifiques africains pourront collaborer sur un pied d 'egalite avec leurs pairs du monde entier

a

quelque distance qu'ils se trouvent;

f) il sera possible de valoriser!'heritage culturel africain, y compris Ie secteur moderne forme par ses industries du film et de la musique, riches et en pleine expansion.

a) Mesures recommandees

84. Pour constituer ce contenu informationnel, les decideurs, les planificateurs et les specialistes de l'information doivent :

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a) definir les domaines prioritaires d'application des technologies de l'information et de la communication susceptibles d'avoir la plus grande incidence sur le developpement socio-economiquc aux niveaux national et regional;

b) ni fiables) decision;

deployer des efforts particuliers pour Ia collecte des donnees (qui ne sont ni facilesit obtenir et pour mettre au point en temps voulu des donnees exactes en vue de faciliter Ja prise de

c) mettre au point et utiliser des Iogiciels et des donnees adaptes it Ia diversite des langues parlees dans Ies pays africains etitleurs traditions orales;

d) encourager Ia mise au point de services dinformation it valeur ajoutee, notamment de services de publication electronique et de reseaux electroniques;

e) soutenir les initiatives visantitcreer un contenu informationnellocaI;

f) elaborer une serie de methodes de diffusion de I'information, notamment de documents imprimesit partir de sources en direct, tels que des flashes et des bulletins;

g) encourager le developpement du secteur des "courtiers de linformation", qui peuventjouer Ie role d'intermediaire entre les bases de connaissances et Ies usagers.

b) Programmes proposes pour Ia mise en valeur des ressources nationales en informations et en connaissances

85. En vue d'etablir, de mettre en valeur et d'ameliorer les ressources en informations requises pour I'edification d'une societe africaineit l'ere de l'informatique, on propose les programmes suivants:

i) Programme 1 : Constitution de ressources nationales en informations

86. Ce programme a pour objectifla creation de sources nationales de donnees et d'informations relatives au continent africain couvrant tous Ies secteurs de l'econornie. II devrait prevoir :

a) 1acreation de bases de donnees locales et sectorielles tenant compte des priorites nationales;

b) la creation de rnecanismes pour Ja collecte, la mise

a

jour et Ie traitement permanents de donnees;

c) la tenueitjour des bases de donnees nationales et des ressources nationales en informations.

ii) Programme 2 : Creation de services d'informationit valeur ajoutee

87. Ce programme a pour objectif la creation des services d'information II valeur ajoutee absolument indispensables pour mettre l'information it Ia disposition du secteur public et accroitre Ies avantages comparatifs du secteur prive en Afrique. II devrait prevoir :

a) l'instauration d'un environnement favorable itIa croissance et lila viabilite des fournisseurs de services africains d'information;

b) l'interconnexion avec le reseau Internet et la participation de I'Afrique au contenu informationnel de ce reseau;

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