O U
PARALLÈLE DES OPÉRATIOIN'S
DES anciens ministres,
I ’
AVEC
CELLESDE L’ASSEMBLÉE NATIONALE,
P
(te
P^R
lequelon promue que
si VAs--semblée Nationale a
faitquelque
bieny elleVa puisé
tout entierdans
les principes
de V ancien
Gouver-^nejnent/ >
Par
un ami
de l’ordre et de la Monarchie.fan du
règnede
ranarchi^;'
'
' "
.
IL EST -T E M S
• )
O U
Tjl
RALLÈLE
des Opérations des anciens Ministres > avec celles deV
Assemblée Nationale ,par
lequel onprouve
que siV
Assemblée Nationalea
fait quelque. bien^ elle
Va
puisé tout entier dans lesprincipesde
V
ancien Gouvernement.Asie'',
où
règne véritablement ledespotisme ,
où
le peuplene
saitque
changer deTyran
sans pouvoir abattre la tyrannie, parce qu’elle tient à des causes inhérentes
au
clima-t^un
.Ministre,'
homme
de bien, mais novateur zélé
,
voulut réformer
FEtat dont
le. uouver-O nenient lui était conhé. Il coupait , tranchait, dépeçait, et donnait à toutune forme
nouvelle. Ses vues étaientbonnes,
ses principes puisés dans Faniour deFhumanité
j ilvoulait rendre lepeuple
heureux, malgré
lui, etcroyait
que
plus libre, plus éclairé il bénirait ses travaux,
'
r .
.
A
•>
-/
. . . ,
( 2 )
et cîiérirait à jamais sa
mémoire. Au
milieu de ses opérations ^ line maladie grave Tatteint et le fixe sur
un
lit dedouleurs.
Forcé
d'^avolrrecours a laMé-
decine, il fit appeler le plus habile
Doc-
teur
qui! y
eûtàSamarcande.
Celui-ci^
liomiiie d^esprit
, qui déplorait
en
si-lence les
malheurs
causés par tant d’opé-, rations hâtives , entreprit à la fois la cure
du malade
et celle de sa' patrie.‘Après
avoir attentivement observé Fétatdu
Ministre , il pritun
style , etburinasur' des tablettes
une ordonnance com-
poséed^un
très-grandnombre
de végé-taux
propres à détruire la causedu mal dont
se plaignait lemalade
^ la lui lut bienposément
, et affecta de s’arrêterà chaque
article , afin de lui expliquerles diverses propriétés de
chacune
des drogues , et finit par direqu’on
lesallât acheter toutes ^ afin d’en
composer un
breuvage.Le malade
effraye serécria contre le
nombre
des drogues.Parmi
tout cela , dit-ilau Médecin
, ils^en trouvera
sûrement
plusieurs quit
.attéîi
:
lieront l'effet: des autres^ le contra- rieront
^ et
même
Fenipêclieroiitj
vous
me
tuerez. Cette ciiiantilé estun
poisonpour un
' corps .débile.Vous
êtes plus robusteque
vdiisne
pensez^
répondit le Docleiir
5
au
surplus , de quoivous
piaigiiez-vous? J’emploiepour vous
rendre la santé^ les
mêmes moyens que vous employez pour
guérir CEtat*A coup
sûr^ notre succès sera le même'.L'^aiiegorie fut sentie
; et ce qui est
plus' rare5 le
malade
applaudit à la jus- tesse deraisonnement
^ ainsiqu*à
la fer»*ineté de celui qui-lui ouvrait les
yeux.
Le Médecin
satisfait ^ traita sonmalade
Selon les règles deJ^art^ unies à cellesde
la
prudence
^ et le guériten peu
de jours.Travailler à
donner
subitemient à laFrance une
constitution noiivelle^
cVst
travailler
au grand
oeuvre’.Ceux
oui se disentadeptes^ îe sont-ils véritableme'nt?
On
crie sans cesse : rég;énérctlcO
7i ! li-herté ! Je n'^a^perçois’ encdiu ni
dbm
ni Fautre dans les procédés cliim'qiiesde
Messieurs dePAssemblée
natloiiaie.A
a• <
4
)Les Français
sojit les enfans
ciaO
, ^
^
V Europe
^& f aime à jouer
avec eux,O
Voltaire !' auriez -vous pu
conservervotre opinion si
vous
eussiez ététémoin
desjeux de
cesenfans
, depuis le i3 juillet1789
, jusqu^aumois
de Février 1791 ?N
^auriez-vous pas plutôtcruque
,semblables
aux
Caraïbes qui^ lematin vendent
leurliamak
^ sans se souvenir qiFilsen auront besoinau
déclindu
jour^ils étaient'
devenus
assez insenséspour
détruireen un moment
lessources de leurexistence.
O mes
Compatriotes ! lesbons,les simples Français , si légers, si plai-,
sans ,
même au
sein de vos fureursdé-
mo-anarchiques , je
veux
, à Fabride
Forage,vous
rappeler ceque vous
fûtes autrefois , ceque vous
êtesmaintenant
,
et
vous annoncer
aussi le sort quivous
attend à Favenir.Du
sein dema
retraite j’aicontemplé
la révolution soudaine de la
France en
délire. J^ai su le rappel de
M.
jSTecker ,le
nouvel engouement
desbons
Parisiens--pour cet
homme
, qu'^aucun d'yeux n^aI
(
bien
connu pendant
sesdiverses gestions;
j'^ai appris le discrédit subit
où
il est re- itombé
5non
point parlerecensement
des fautes ministérielles qu’il apu
faire,
mais
uniquement pour
s^être fait le protecteur des premiersEmigrés
^ lors de son in'«augüration à“ l^PIôtel-de- Ville ^
Hôtel devenu
le foyer de la plus anarcliiquedémence. Egaré
par la vanité , enivré par les acclamations populaires , IM.Necker
n^avait pas réfléchique dans
touteslesrévolutions, HIdoledu
jour ii^a jamaisdu
s’attendre à voir prolongerun
triomphe qu’elle doit
aux
circonstances.Il a pensé
payer
bien cher ce défaut demémoire
j et.ee qu’il
y
a de plus sin-gulier
^ c’est
que
les co-opérateurs de larévolution restent dans le
même
aveu-glement
9malgré
les insultes, les
me-
nacesréitérées
qu’on
leur adressechaque
jour.
Ne
serai t*on pas tenté de penserque
cetaveuglement
est le juste salaire qu^ils reçoivent de leuracharnement
à SC faire les Chefsdhine
insurrection qui^
sans
eux
^nVût
étéque
passagère?Les
r
sacrifices
commandés
par laLoi
nouv^lloles ont atteints , ainsi
que
le reste des- citoyens ^ les atteignentchaque
jour y et leurs places sont glissantes -et leur viefincertaine^ et leur renommée...
Peut-être devraient-ils desirer
que
leurnom
s^anéantît avec leur existence , et C[ue la-Muse
de riiistoire déchirât le feuillet qui les concerne.Mais
s’ils sont coupables , ce n^est pas àceux dont
ils ont servi les passions
, à les juger
,
à les punir.
Ce
n’est pas à de vils faiseurs depamphlets
,dont
l’existence estun
fléaupour
la société ^ à les atta- Cjuer, à verser sureux
le poisonque
distille leur
plume
venale.Eh
quoi î après i8mois
de délire, de misère, de crimes
, faut-il encore voir tous les
yeux
se fermer volontahrement
à la lumière sur le renversemeiij;total de la
Monarchie
? Faut-ilque
tous lescœurs
, glacés par la crainte , sa referment
,
que
touteslesbouches
restent muettes ,ou
.ne s^ouvrentque pour
applaudirà
des décrets dévastaleuis^^( 7 )
qui frappentsur tous les ordres de l’Etat, et renversent le plus ancien trône
du monde
?Aucune
voixne
s^élevera-t-ellepour ramener
lesF
rançalsaux
principes•d
^équité , demodération
, de décence,dont
ils s’étaient sirarement
ecaa’tes ,avant l’époque désastreuse
du mois
dejuillet
1789? Eh quoi! ceux
qui de- vraient .être les soutiensdu
troue , semêlent
dans la foule des assailians ^ et s’empressent demonter
a la trilmne ,de porter
une main
hardie sur le sceptre antique de nos Rois , de le leur enlever ,en
feignant d’en rafermir les bases , j’ai presque dit de lesen
frapper ? Courti- sans !vous
n'^avez paschange
de ca-' ractère.
Toujours Caméléons
,vous
savezvous
colorer de lanuance
la plus propreà vous
conduire à vos fins.Mais
sivous
avez cruéchapper
dans la foule,ou
bienvous
distingueren prenant
lemasque du
patriotisme , sachezque
cepeuple dont vous
flattez lamanie
,dont vous
* contribuez à exalter les passions ,
ne vous
souffrequ^avec
peineau
milieuA 4
de lui. Faction des Blancs ! apprenez
que
vos prétendus sacrificesne
sont qu’illusoires' à sesyeux
, et qu’après votre Législature, rentrés dans ce qu’on
nomme LOrdre
des Citoyens,vous
serez censurés,blâmés
, libnnis ^ et peut-êtrepunis/ On
presse le citron^on en
ex-prime
le jus ^ et l’onen
jette l’écorce.Ministres des autels ^ Magistrats^,
vous dont
l’anéantissementmoral
a été lepremier fruit de la révolution ^
vous
qui l’avez-appelée suraios têtes,
vous
,à qui la î^oblesse Française doit son abalssenient^ le Clergé, sa réforme plus qu’évangélique ^ les- Religieux
^ leur destruction , les Princes , leur disper- sion • le
Commerce
^ saruine^ le Peuple^sa misèro, ainsi
que
sonaudace
,écoutez•moi.
Peuple' de toutes les classes
, qui
ne
savez distinguer la liberté d^avec la ii-
,
cence , qui
ne voyez que
l’abaissement deceux
qui étaient l’objet de votre en- vie ^quoique
votre existence toujours préaiire ^ toujoursdépendante
de ce( 9 )- iSToble
5 de ce Hiclie,
dont
les prérogatives 'blessaient vosyeux
5 maisdont
le luxe’^le goût
pour
ladépense
5 l’envie de sa-tisfaire à des fantaisies
devenues
des be-*soins^ entretenaient
parmi vous
Faisance, 'endonnant du
ressort à Findustrie,vous
.
exemptaient au moins
de cette misèreque ne
soulagentpointles décrets, qu^ils
ne
soulageront de long^tems, écbiitez-
moi
aussi.Sans
préventioncomme
^sans prétention ^ceux
quime
connaissentne me soupçonneront
point d’aspirer,aux
emplois ,aux
dignités , ni àV hon- neur
de l’élection , lors'des Législatures suivantes5 je vais olfrir à vos
yeux un
Précis et
un
Parallèle très-succincts des opérations des derniers Ministres de l’an- cieiï'régime
^ et de celles de l’Assemblée nationale..
%
Après
les courtes gestions deMM.
Lambert, d’Ormesson,
etc.on
vitarriverpresqu^ensemble MM.
deBricnne
et deLamoignon
, cesdeux hommes que
lePublic a
également
lia'is, et*qu^il eût
voulu également
punir-, sans réüécliir( 10 )
dan
a quelles circonstances ils ont prîf letimon
de FEtat.La
pénurie des fi-nances
les força de clierclier des res- sourcesJ ils crurenten
avoir trouvé dansFimpôt
territorialetdans celuidu
timbre.Les Pârlemens
auraient aisément enre^gistré ce'dernier, si lés Ministres avaient
voulu
retirer Fautre qui , frappant seu-lement
sur les Propriétaires-fonciers ,ne
, pouvait atteindre le Peuple.
Les
débats parlementairesdonnèrent
naissance àlafermentation qui a produitla révolution.
M. de Lamoignon
^moins
vain plustravailleur
que
le premier Ministre y voulutcouper
les têtes deFbydre
,en
imitantM.
deMaupeou
, mais letems
etles
moyens
luimanquèrent. L ^annonce
de Fétabllssement d’uneCour
plenière j des grands et petits Baillagesj souleva contre lui toute la France.
Les Pays
d^Etat réclamèrent avec vigueur leurs droits5 leurs privilèges
,
demandèrent à
grands cris lesEtats-Généraux
^mena-
cèrentJ
pour
conserver lesuns
etobtenir les autres^ de alarmer
, de se séparer
(il)
clé la
France
; et cesmômes
provinces^au
premier signe de la volonté deFAs- semblée
générale, ont doni^é leurassen-^timenl à leur dépouillementtotal , objet éternel de leurs clameurs , de leurs do- léances.
On
les a morcelées ,on
leur a Oté leurs droits, leurs
coutumes
et jus-ques à leur
nom.
Elles ont souffert rabaissement de leur noblesse , etvu
tranquillement'
qu’on
toucliât à leurs propriétés. 'Tous lesNobles
n’étaient pas à la cour ^ tous n’ont pointeu
part à la faveur^ et tous ont
vu
s^anéantir leur fortune et leurnom. O
estun grand
abus que de
vouloirlesréformer
tous^Sous
L^AîfciEwRégime
, les Protes- tans avaient déjà été réintégrés dans les droitsdu
citoyen, ils jouissaient
d’uu
état civil
,
malgré
lesmurmures d’un Ordre de
personnes plus zélées qu’éolai-tées.En
confirmant cebienfait,ou
plutôten
sanctionnant cet acte de justice,on n
’a faitque
suivre le fil-tendu
par lesMinistres
5 et ce qui avait attiré à ces d-rniers
un blâme
presqu’universe! ,a
( )
Talu à l’Assemblée de
nombreuses
adresses de reinercîment.Comme
leshommes
changent
'! jST’oublions pas de rappelerque Louis XVI
^ loindVxercer
ce des- potisme ^fantôme
créépour
soulever lespeuples
9 a fait négocier dans le Parle-
ment
et prèsdu
Clergé^
pour
obtenir la faveur de rendre à la patrie des eh- fansque
le fanatisme avait contraints de se retirer chez l’étranger.Sous
l’ajstciejs-Régime^ on
avait essayé de rendre à la société cette foule de Cénobites desdeux
sexesque
la dureté^
l’avarice
,
Fambition
des pareils, leur
prédileciion
pour
d’autres enfans , des défauts naturels,
ou
enfin Pattrait d’une vie molle et oisive avait conduits dansles cloîtres. Plusieurs Ordres religieux ont été totalement
supprimés
, et si laréforme n^a pas été complette
, il faut
attribuercette
condescendance au
respectdû au
propriétés5 barrière cjii^aucun Ministre n’a osé franchir. Est-ce encore là
un
traitde despotisme?En
détruisant quelquesCouvens
^on
avaitpourvu
àI
.( )
la subsistance de
ceux
qui les remplîs- solent , d’unemanière
àne
leur pasfaire regretter leur clôture.
On
avaitcalculé
que
l’extinction graduelle de ces individusne
chargerait l’Etatque pour un
tèms fort court, et l’on avait
voulu compenser
parun
traitement favorable, la rigueur , et peut-être . l’injustice deles tirer de leur asyle ,
pour
les faire rentrer dansun monde
qu’ils ont vo- lontairementabandonné. La
défense de recevoir des novices , défense quine
blesse point les loix de l’équité
, était
un moyen
de les anéantirpeu
àpeu^
et tout naturellement aussi l’Etat aurait hérité de leurs biens.Ce
peuple quia
fait éclater Sà joie lors de l’opération tranchante de l’Assemblée nationale
, au-r rait
défendu
la cause des réguliers sous l’ancienrégime
5 et quelques-despotes
qu’on
veuille supposer qu’ayent été les ex-ministrfes, pas
un
d’eu:?^ n’eût osé pro- poser cette opérationaux
provinces de Flandres, de Picardie, d’x\rtois.Les
-
;
sommes
allouéesaux
réguliersne
sont(i4)
pas
suffisantespour
les entretenirdécem- ment
J et leur procurer Faisance qu’ils trouvaient dans leTjjr cloître5
eh
bien îces
sommes
^ tellesmodiques
qu’elles soient j sont, par
un
décretnouveau
,
retranchées à
ceux
qui , sur la foidu
décret expiilsateiir , se sont hâtés de quitter leurs cloîtres
5 ceux-là doivent sans doute
mourir
de misère !La
Reli- gieuse qui 9 sortie de soncouvent
^ afaitses
remercîmens
à l’Assemblée^ est-elle comprise dans le
nombre
des mal- heureuses victimesdu
décret interpré-teur? ’
Ce
n’est pas le seul décret sur lequel les Législateurs soient revenus, etmême
sans prétexte. Ils avaient décrété
que
lesveuves
des officiers mortsen
activité de service pourraientjouir de la pension de leurmari
,
pourvu quAIie
n’excédât point600
livres, et qu’elles justifiassent
que
çette pension était nécessaire à leur existence^ plusieursde ces
veuves
, fortesde
ce décret , se trouvant dans la po- sitionénoncée
, soit par desévénemens
?
I
particuliers , soit par l’influence de la révolution , ont présenté des
mémoires appuyés
de titres : leur pétition a étére- jetée , et l’on s’est contentéde
leurré-pondre que
le décretrendu en
leur fa-veur
Tl’auraitpas
lieu ;mais on
a gardéle silence sur le véritable motif de cette violation
du
décret.Le
voici : cesveuves
ont le mallieur
de
porterlenom de
leurs maris; lesmaris avaientle
malheur
d’être nobles , d’être décorés j et c’esfun
parti pris d’abaisser et d’anéantir tout ce qui porteun nom.
Sous
l’ancieîtREGIME
et dcs l’avéne-ment
deLouis XVI
,on
avait penséà
rendre la liberté personnelleaux
serfsdépendans desdomaines du
roi.Ils furentaffranchis, et ce bienfait , célébré par Voltaire , fut restreint
aux
seulsdemai-
nésdu
roi, parceque
lescommunautés
réclamèrent leur droit de propriété j et
que
les ministresne
crurent pas de'voir faire agirun Roi
deFrance en
despote.Sous
l’ai^cienREGIME
ilJ
avaitune
Bastille
j maiselle
ne
recelait,au moment
(i6)
oh. le peuple s’en
empara
,que
sept pl’isonniers , dont il a fallu s’assurer denouveau
sous leprétendu
règne de la liberté.Sous
l’âncieis'REGIME OU
se Servait ^ à la vérité , des lettres de cachetj mais
Louis XVI en
avait restreint l’usage.Elles
ne
servaient plus' qu’à séquestrer des sujetsdevenus
la honte de leur fa-mille^ et l’opprobre de la société qu’ils corrompaient par leur
exemple^
etsouil- laient parleurs vices.Parmi ceux
d’entro les députés qui ontparu
les'plus ardensà déclamer
contre les lettres de cachet,
'
il
en
est quine
siégeraientpas dans l’As-semblée^
siLoniiAût
pointeu
jadis l’in-dulgence de les contraindre à quelques
mois ou
à quelques années de retraite.Que
sert d’alimenter lecourroux du
peuple par de^ brochures volumineuses ,qui
ne
contiennentqu’une nomenclature
insipide
; par desréflexions
mal
digérées, et des réclamationsou
des plaintesde
prisonniers qui, presque tous étaient coupables?
A
peineM.
deMalesherbes
( 17 )
îl prit les rênes
de
cequ’on
appellait Id haute police,
que
cédantaux
sollicita- tionsqui lui furent faites, il
donna
ordre d’ouvrir les prisons à tousceux
qui n’avaient pas contreeux de jugement
légal, et cela sans
examen.
Paris revit dans son sein desêtres qu’il fallutbientôt séquestrer denouveau.
Sous
’l’ajSTCIEJS-REGIME
,M. TurgOt
jsurnommé V homme de
bien,titre aussi honorable
que
mérité, essaya d'^affran- cliirlescitoyens des entravesdelajurande;
Les
abus sansnombre
qu’entraîna cetté liberté,qui
cependant
n’était pas indé- finie,comme
elle Festdevenue
aujour-,d
hui, frappèrent tous les
yeux. Les Communautés
s’assemblèrent, réclamè- rentleurs droits
, parlèrentavec
audace
:on
écrivitcontreV homme de
lien,
on
1©chansonna
,
on
le baffoua ; il remit leschoses sur l’ancien pied
, sedéplaça lui-
même
, et fut oublié.La
liberté actuelle et très-indéfiniequ’on
n’a point encoresongé à
restreindre,
à Fexception de
r
articledu
tabac, n’a pas excité
u^e
/
' - 'B
( -‘.s )
seule réclamation de la part des Mar-- cliands qui
vcyent
avec peine,mais sans
oserse plainda'e j desfoules de
Vendeurs
s’établir auprèset
devant
leurs magazins, etles réduire à l’impossibilité de remplirles
engagemens
qu’ils avaient contractésavant
la révolution.Et
iis font desvœux, pour
l'hachevement
de la révolution !O
Démence
îTon
regiie est arrivé.sous L'^AATCiEN
REGIME
, la pôliceexis- tait 5 etTon
adA
àM.
de Sartine la sû- reté de Paris, ainsique le bienfait inestl-^mable
de l’établissement despompes. La
police était sévère, mais sa surveillance n’effrayait
que
les pervers. Elle eût ef-fravé ces vils pamplilétaires^ rebut de la société
, qui
, fondantleur existence sur leur malignitd, se font
un
jeu dechoisir ^pour
les diffamer, yceuxdont
lesnoms
remplissent i’orelile
ou
prêtentau
sarr casme. Tpls sontcependant
les oraclesdu
peuple !Et
les.Députés
tranquilles arrêtentou
pressentà
leur grélecarnage.Ils ontréussi, etlesCastriesleur doivent
Inachèvement
de leur rulu^. Cette, vlç^( 19-’ )
lênce eût^té impraticable sous
rancicnne
police.
Au
premiermouvement
^on
eûtvu
s^avancer les secours j mais actuel-lement que
la liberté estdevenue
Fégide des prôneurs et des sectateurs de la li- cence,on
se garde dVrriver trop tôt,
on compassé
samarche
, etPon
prêche lecalme
^la'modération,quand
l’expédition estterminée.On
l’adétruite cette police>il
ne
fallaitque
la réformer.Par
qui,
et
comment
est-elle suppléée ?Par
laCommune
, parleComité
desrecherches; et ces rechercheurs privilégiés,dont
les fonctions tiennent de siprès à cellesdo
l’inquisition de
Vénise
,qu’on
serait ten- té de les prendre l’unepour
l’autre^puis- qu’il estégalement douloureux
de se voir accusé parun anonyme
,.ou bienpar
des gens sansaveu,
sans existencemo-
rale,
ou
enfinparceux qu’une
profession honteuserend
incapablesdevantlaLoi
,
de téiiioigner juridiquement ; et ces re-
chercheurs
privilégiés,à quois’occupent-ils ?
A
suivre le fil decomplots
imagi- naires qui n’out d’existenceque
dans loB
a .(
20
)cerveau creux de quelques
somnambules
^ou dans
celuimême
des infâmesdé-
lateurs.
Mais
ils laissenten
paixceux
quiosentdemander
parécrite s’il n’existe plus deBj'utiis ?.Eton
ose direque
c’estun mal
d’avoir laisséau Souverain
lepouvoir
exécutif^
qu’on
circonscritchaque
jourj
on
revient sur ceVeto
tant débattu
^ et
dont
ilne
s’estpas encore servi
j
on
voudrait lui ar- racher tout 5en un mot on ne
l’emploiequ^à
signer le dépouillement général desdeux
premiersOrdres
de sonRoyaume
,et le
déplacement du peu
de serviteurs qui lui restent.Quels
éclats !Quel
dé-chaînement
contre la formation préten-due
d’une garde de sixmiil#hommes
!Comment
se fait-ilque
de tous les in- dividus de FEinpii’e Français , leRoi
soit le seul qui n’ait pas le droit d’ap- procher de sa personne , d’admettre
dans
le Ministère deshommes
qui lui sont agréables, puisque la responsabilité doit anéantir toute crainte relative
à
l’abus
du pouvoir
?Vous
êtes leplus
(20
honnête homme de
votreRoyaume^
lui répète
FAuteur
des Philippiques dansson
huitième cahier (i)>Et
c’est précisément ceSouverain à
qui l’onrend un hommage
si mérité ,dont on
lie les
mains
et les pieds , et c’est luiqu’une
faction hardie force à se mettreà
la têtede
laRévolution
, ainsique
les Guises forcèrent
Henri
IIIà
se dire le chef de la ligue !Pourquoi
cette police permet-elleque
dans les circons- tances présentes , la tragédie deBrutus
soit représentée?
A
cette pièceon
avu
^succéderla
mort de
César.Donnera-t-
on
letriumvirat?'^ on
J certes.Sous
u’aitciekrégime
la question préparatoire avait été abolie; des formes nouvelles avaient été prescrites relative-
<i) Pour supplément k cettePhilippique, l’auteur 4
•donnél’extrait d’un ancien ouvrage Etienne deBoetie^
C’estunediatribe de48pagesjcontre lesRois,dequel*,
que manière c|u'’il8parviennentau trône.Cetouvrage a
‘j>aru si dangereuxà l’auteur des Philippiques, qu’il a
•cru devoir en pr-évenirle venin parun correctif.
Ne
«ait-il pas que le poison tue, et que les antidotesn»
guérissent pas toujoursj etjamaisparfaitemeiit I
0 22
,)ment au jugement
àmort
, et lemois
de faveur, etle conseil qui avoit étéaccordéaux
coupables, fut regardé
comme un rafmement
de cruauté.Que
décrits sur cette,matier e1
Que
d’improbateurs !Et maintenant
les prisons regorgent de-malheureux
!Et
le coupable etPinnocent
entasses pôlemêle
dans des lieuxque
• le
nombre
seul deceux
quiy
sontdétenu
,rend
infectsimplorent envainun jugement
! Justice,
humanité!
Qu’êtes-vous devenues
!Libellistês
La prétendue
liberté de la presseme ramene
àvous malgré
moi.Jusques
àquand
laissera t’on im- punies vos déclamations, indécentes ?Jusques
àquand vous
sera t’il permis d’injurier des Citoyens tranquilles , des guerrierscourageux
, des Souverains étrangers toujours respectables par le*
rang
qu’ils tiennent, par leur caractère et
même
par les traites (i) qui les uriis-(i) C'^est UD S. Audoin qui dans son opuscule , ou plutôtsa rapcodie
jsepermetlesexpressionssuÎTantes?
I
(
23
)sent à la* patrie?
N
'^est-ce pas violerles loix sociales
^ n’est-ce pas appeller sur nos têtes le fléau
de
la guerre ^ celui desdissensions civilesj
que
devous
per-mettre de répandre plus long-tems le poison
que
distille votreplume
vénale ?Sous
L’akciejn-Régime un
faiseurde
libelles
mandé
à la police^
ne pouvant
nier sonouvrage
^
ne pouvant
atténuer sa faute paraucune
allégation raison- nable,'s’avisade répondre : e/imonsieur^
ne faut
ilpas que je
vive ?Je
iHeii voispas
la nécessité, répondit le
Ma-
gistrat.
Quelques
inols decabanons
ren- dirent l’Auteur plus circonspect. Sixte-Quint
sachantqu’un
Poète satyrique se permettait d’insulter les personnesdont
les
noms
lui déplaisaient,
ou dont
lafaiblesse n’allait pas jusqu'à acheter
sou
Ce fourhe Léopold^ ce tyran Autrichien etc. c’est' luiyc’estunFréville
^ c’est un Marat^etc. qui veulent que l’on ôte a Louis
XVI
le pouvoir exécutif, et qui demandé s’il n’est plus de ^Brutus: etde craintequ’on ne se meprenne sur leur intention, ils fontjouer lit
mort de César,
(
(H)
'silence,
comme on
achetait celui de*l’Aretin, le fitvenir et l’interrogea lui-
même. Que
l'ousa fait
cettepersonne
-
que
vous tj'aitez simal
?—
*•Hien
y•très
-Saint-
Père.‘
La
cànnaissez vous ?—
^Non
;mais son nom
termi->nait o^réahlemejit
ma phrase. T aime
les
rimes
eœactes.Voyons
^ ditlePape,
ti
je pourrai rimer
aussi ; il fit cesdeux
- vers : >.
* >
Vous méritez Seigneur Marêre,
De ramer dans une galère.
,, >
Marère
était lenom du
Poete qui-subit son
Jugement
à la rigueur, quel- -ques protections qu’il
employât pour
s’ysoustraire.
Sous
L^ANciEirREGIME
, Ics espèces étaientdevenues
très-rares , maison ne
^s^était point encoreavisé
de
vendre l’ar^'gent publiquement. Il est
à remarquer
que_le concours public desvendeurs
estde
la'même
dateque
la déclaration desDroits de V Homme. Heureux
fruitd^
la liberté ! •
/
(
^5
)Sous
l’ancieîtREGIME,
oiî seplaignaitde
Pexliaussement de la capitation et des à solspour
livre5 plusieurs fois
on
fut prêt àrefuser depayer
5maison
pouvait se fairemodérer
j et
souvent^ on
abusaitde
cette facilité:maintenant
,
on
esttaxésuivantleprix
du logement qu’on
occupe^sans
que
l’on veuille considérerque
Par- tisanquigagne
lemoins,estsouventforcéde
se pourvoir d’un local très-étendu :de
plus^ la taxedevant
êtrebeaucoup
plus forte, selon le décret
,
pour ceux
qui occuperont des
logemens
garnis, elle frappera sur lesjeunes étudians, sur des ouvriers
malheureux
, sur des vieillards
qu’une
faible pécule force d’habiter des réduitsde ce genre, et n'^atteindra pas
le capitaliste qui se résoudra très-volon- tiers
,,pour
ne payer qu’une
bagatelle,
à
éubir les informations publiquesethumi-
liantes prescrites
,
pour
êtremodéré ou
rayé.
Au
milieu des convulsions qui agitent laFrance
,
on
voit se renouveller desC
26
) iheurtfesj des pillages
j et ce sont des
Députés
, ce sont des Législateursd’un Empire
chancelant, qui
en deviennent
ïa cause
ou
leprétexte !De
la tribuneoù
ils foudroyent,
où
ils anéantissent l’an- cienGouvernement
, ils volentaux com-
bats ,
non pour
défendre la patrie,mais pour
s’entregorger. Il leur suffit d’une expression , d’un regard ; ils veulenten- chaîner jusques à l’opinion. Ignorent-ilsque
cette vie qu’ils hasardent ainsi, sans profitpour
leurfactionj sans gloire
pour eux-mêmes,
appartientàlapatrie, et qu^îls n’enpeuvent
disposer sans crime?Faut-
il s^étonner
que chaque
jpur éclaire des duels entre des individus toujoursarmés,
puisqueceux
qui prétendent régler le sortd’un grand Empire
,
ne
savent pascommander
à leurs- passions ?As- semblée
Nationale n'^eût-elle pasdù
lancer
un
décret contreceux
qui préten-r draientvenger
leurs injures particulières, etdédaigneraientd’avoir recoursaux
loix?Plus'les loix seraient sévères contre les i^grèsseurs,
moins on
serait tenté de le*(
27
)enfreinclrê.
MM. Barnave
etLametli
jMM.
Cazalès et Castries^ ont-ils oubliéqu’ils avaient consenti le décret qui
rend
la
personne
desDéputés
Inviolable, pen^
dant
la duréede
la législaturedont
ils6ont
membres
?Se
sont-ils crus dispensés d^obéiraux
loix qu’ilsimposent
à touteune Nation
?Ontdls
oubliéque
Cha-»rondas
ayant
défendit ^ sous peinede mort
, d’entrerau
Conseil avec desarmes
jj
et s’y étant présenté dans
une
circons^tance
Imprévue
, sans penser à quitterson
épée^ s’écria, lorsque .quelqu'^un luien
eutfaitlaremarque
;y’aimanqué à
la loi^moi
quiVai
faitelQui voudra Voh^
server
, si
je V
enfreins ?Que mon
châ^^üment
serve d?exemple, Un achevant
ce$^mots
, iltirason
épée , et s’en perça lecœur.
> .Français ! ilest
tems
; cessez
un
aveurglement
quivous
deviendrait funeste.Voyez où vous
a conduits cette févo-^lution
, qui devait opérer tant
de
mira-^;cles ?
Meurtres
, pillages
, misère: et destruction
j et la misère tue plus len-
( :.8 )
tement que
le glaive,maisaussisûrement
et plus
douloureusement.
Qu’avez^vous obtenusen
cliangêant la face del^Em-
pire ?Une
liberté illusoire et dérisoire.N’obeissez-vous pas
, n’êtcs-veus pas Asservis à
ceux que vous
avieznommés
pour
être vos organes,
pour
travailler prèsdu Monarque
à réparer ceque
les circonstances avaient détruit? Etes-vous plus véritablement libresj sous l’Empire
d’une
douzainede
Législateurs,
que
vous ne
Tétiez sousun Monarque
?Non
,
puisque
les impôtsvont
denouveau vous
accablerjnon,
puisque les dépenses sontimmenses
^ etque
votrecommerce
est détruit. Sivous
^ êtes libresen
effetj
pourquoi
votreRoi ne
l’est-ilpas?Pour-
quoi ^ sivous
le reconnaissezpour
votreChef
, flétrir sanscesse'ceux
qui tiennent'
A
lui par les liensdu sang
, •par
ceux de
laplus étroite alliance
, par
ceux du
devoir ?
Que
fcnt^ vosdémagogues
?Appesantir
le joug survous
et préparerk
votre postérité plus demalheurs
encore,(
29
)que ceux dont vous vous
êtes plaints,La
Monarchie
française était la statuede Babouc
5 Ituriel
ne
la brisapointj parce
que
^ si toutri!étaitpas
bien, toutétait
passable
, et
qu’un engorgement
passager n’estpasune
destruction totale. Si l’on persiste à rendre leRoi nul pour
le biei^comme pour
lemal
^
vous
aurez le sortde
laPologne.Ouvrez
l’histoire de tousles peuples
, et
voyez comment
toutes lesRépubliques
, lorsque leur territoires
avait
quelque
extension, sesontaffaissées sous leur propre poids. Bientôt
,
sem-
blables
à un malade
quine
tient saforce,que de
la fièvrequileconsume,
elles se sont éteintes sans retour; et leurs débris attestent
moins
leur puissance,
que
Iqfol orgueil
, la coupable, ambition
de ceux
qui,en
feignantde
s’occuper de la gloirede
leur patrie, n’ont cherché qu’à.
« élever sur ses ruines.